Et bien ça valait le coup d'attendre et j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à ça lorsque je concluais ma dernière intervention en me réjouissant de découvrir la rencontre entre Aliénor et Emma - pourtant, tu as tenté de me prévenir
Bref, comme prévu, je me retrouve avec une tonne de questions et surtout une impatience folle de découvrir la suite. Quel était le sujet et l'objet de la dispute entre Aliénor et Emma? Pourquoi cette dernière a-t-elle vécu le départ de son amie comme une trahison?...
Un magnifique chapitre, vraiment. J'ai adoré
Je m'attendais à tout sauf à ça! J'avoue que j'ai eu une sensation étrange dans le ventre en voyant la tombe... Je voulais revoir les deux vieilles amies se rabibocher, maintenant je sais que c'est impossible. Que c'est-il passé ? Pourquoi ?
Un très beau chapitre en tout cas
Outch... pour une surprise, ça c'est une sale surprise !
Tant pour nous que pour Aliénor. Cependant, elle connaît l'objet de leur querelle passée et a donc un début de piste pour essayer de comprendre le geste de son amie. Nous pas, alors il me tarde d'en apprendre un peu plus sur ce qui s'est passé entre les deux jeunes filles à l'époque.
En tout cas, ça valait le coup de patienter pour lire un chapitre aussi rondement mené
@pytisa merci Oui, pour une surprise, c'est une surprise.^^ En fait, vous êtes au même point qu'Aliénor au niveau de l'information : elle tombe des nues en apprenant la mort d'Emma. Un début d'explication dans le prochain chapitre quant à ce qu'il lui est arrivé. j'ai bien dit un début @UnPoulpeetDesChats Merci de suivre mon histoire . Oui, elles ne pourront jamais se réconcilier, c'est sûr. Mais peut-être la fracture était-elle trop profonde pour être comblée. Un début d'explication bientôt. @Daemonya Merci . Oui, Aliénor vient de subir un choc et elle n'est pas au bout de ses peines (quoi ? non, j'ai rien dit ^^) @sirhc59 Oui, il y aura un début de réponse dans le prochain chapitre. Et c'est toujours un plaisir pour moi de me servir de tes créations. @Fanfani Merci à toi de suivre cette petite histoire . Alienor pensait en fait que le temps aurait dû lisser leur querelle passée et qu'elle pourrait au moins reprendre contact avec son ancienne amie. Hélas, il n'y a plus rien à attendre mais peut-être juste à essayer de comprendre... si elle arrive à trouver des indices de compréhension
Merci de suivre mon histoire, cela me fait chaud au coeur. J'espère ne pas être aussi longue à vous livrer la suite, surtout que l'inspiration m'est revenue. Normalement, en fin de semaine un nouveau chapitre. (si je n'ai pas une bambine qui fait sa coquine ).
Et voilà le nouveau chapitre de Singularité ! je me suis enthousiasmée dans l'écriture et du coup, c'est un peu long ^^.
Je remercie pour les constructions : @Angerouge, pour le parc Cherry Blossom. Et puis, comme d'habitude, @sirhc59 et @Cassiopeia
Bonne lecture et merci
******************************
Chapitre 5 : Emma
Je rentrais dans la maison familiale comme une automate, montais directement dans ma chambre pour finalement m’affaler sur mon lit en répétant en boucle : « non, non, non » d’une voix sanglotante.
Emma. Je ne comprends vraiment pas ton geste. Ce n’est quand même pas notre dispute qui a déclenché ce geste fatal ? Étais-tu donc si fragile pour ne pas arriver à vivre en ce monde ? Est-ce vraiment de ma faute si tu es morte ?
Toutes ces questions me replongèrent dans mes souvenirs à la recherche d’indice sur le pourquoi de cet événement dramatique.
Ma première rencontre avec Emma avait eu lieu alors que j’avais 9 ans. Nous venions tout juste de nous installer à Newborn et je me sentais un peu perdue. Pour me changer les idées et pour fuir la maison familiale et les récriminations incessantes de mes parents, j’étais partie me promener dans le parc municipal. Et c’est là que j’ai rencontré Emma avec son frère jumeau Raphaël. J’ai tout de suite été attiré par cette petite fille blonde qui parlait de sujets pas très enfantin (la théorie de la relativité et le chat de Schrödinger… ce n’est pas trop au programme des écoliers…).
Nous avons donc fait connaissance et très vite nous sommes devenues les meilleures amies du monde. Enfin, pour être honnête, c’était ma seule et unique amie. Mais, il y a toute de suite eu des affinités réciproques entre nous. Ne serait-ce déjà par notre intelligence précoce et aussi à notre incapacité à socialiser « correctement » avec les autres. Moi, c’était surtout une grande timidité et aussi le fait que les autres enfants ne m’intéressaient pas tellement. Quand à Emma, le problème était tout autre.
Emma était d’une grande intelligence, très grande. Même à 9 ans son intellect était supérieur au mien et je suis quand même assez douée, sans fausse modestie. Mais paradoxalement à cette grande intelligence, elle avait des troubles du comportement, des tocs et une impossibilité à communiquer correctement. En clair, quand elle te parlait elle regardait toujours le mur ou faisait indéniablement le tour de la pièce selon un nombre déterminé. C’est assez perturbant la première fois mais après on s’y fait vite. Enfin, pour ceux qui ont envie de communiquer avec elle, évidemment.
Il n’y a qu’avec son frère jumeau, Raphaël, qu’elle se comportait normalement. Peut-être parce qu’ils avaient partagés le même ventre maternel….
Ce fut à la même époque que je rencontrais Louis Sarren, mon mentor. Au parc aussi. A croire que toutes mes rencontres importantes se sont fait au parc…. Un charmant monsieur qui a bien voulu jouer aux échecs avec une gamine, cela m’a tout de suite plu.
Il a tout de suite vu mes capacités et a décidé de m’intégrer à son groupe de Haut Potentiel qu’il présidait. Certes, maintenant à postériori, je vois bien que ce n’était pas sans arrière-pensée puisque je travaille maintenant pour sa société. Mais qu’il était délicieux d’être reconnu à sa juste valeur et de pouvoir enfin parler avec ses « semblables » sans passer pour une extra-terrestre. Evidemment, Emma était dans ce groupe et notre amitié n’a fait que s’en renforcer.
Mais, j’avais tout de suite remarqué la relation particulière qui unissait Emma et Louis Sarren. Celui-ci avait une façon plus intime de parler avec elle qu’avec moi ou Jonathan, l’autre membre du groupe. C’était sa protégée et en même temps son égérie, sa muse. Ils parlaient de sujets dont même moi je ne comprenais goutte mais j’étais toujours admirative de leurs « envolées intellectuelles ». Car à ce moment-là, Emma était heureuse. Il n’y avait plus d’handicap, plus de problème de communication puisque Louis Sarren savait comment lui parler et, plus important encore, il donnait de la matière à son formidable intellect et son besoin de comprendre les choses.
Une partie de mon enfance passa ainsi, partagée entre Emma, le Groupe de Haut-Potentiel et Raphaël, le frère jumeau d’Emma.
Comment définir Raphaël ? C’était un garçon très enjoué, toujours joueur. Et bien qu’il soit le jumeau d’Emma, il n’avait pas sa grande intelligence. Au grand regret de sa mère. Mais ça, c’est une autre histoire.
Non, Raphaël était un garçon de tout ce qu’il y a de plus normal. Et, finalement, c’était une grande chance pour moi et Emma d’avoir un peu de « normalité » dans notre petite vie de surdouées. De toute façon, là où il péchait sur l’intelligence, il se rattrapait sur l’activité physique et les jeux au parc où il nous battait à plate couture.
Au début, évidemment, je fus un peu agacée par ses pitreries. Et puis l’agacement fit place à l’admiration et à la camaraderie. Et la camaraderie fit place à un sentiment plus tendre. A 10 ans et demi, je me trouvais empêtrée dans un amour si fort que je ne savais qu’en faire.
Alors, parce que j’ai toujours été honnête, je lui ais dit. Mal m’en a pris ce jour-là. Ses paroles sont restées gravées dans ma tête.
« Mais moi, je ne t’aime pas, Aliénor ! Tu es moche avec tes grosses lunettes !!! Et puis tu n’es pas très intéressante. »
Voilà. En 10 secondes, il avait ruiné et brûlé l’espoir qui logeait dans ma poitrine. J’eus l’impression de me liquéfier intérieurement. Je me sentis ridicule et quelque peu humiliée…
Si je me souviens bien de sa petite phrase blessante, par contre, j’avoue qu’ensuite, je n’ai plus vraiment de souvenirs de cette période.
Je sais que Raphaël s’abstint, du jour au lendemain, de nous accompagner partout et rejoignit un groupe de garçons de l’école. Emma en fut très chagrinée et quelque peu oppressée. Sa façon d’être avait horreur du changement et cela la perturbait. Alors, elle s’accrocha d’autant plus à moi. Et moi à elle, je ne me voile pas la face non plus. Pendant très longtemps, Emma fut mon seul phare, mon seul guide devant des parents qui ne cherchaient pas à me comprendre et un frère quelque peu distant.
Puis l’adolescence vint. Et avec elle, ses bouleversements corporels, ses hormones en ébullition et son insatisfaction perpétuelle.
Au début, rien ne changea entre Emma et moi. Nous étions toujours les meilleures amies du monde. Bien sûr, nos loisirs avaient quelque peu changés et cela nous arrivait de danser à minuit autour d’un feu. On se sentait légères et puissantes.
Dans la même période, mes parents satisfaits de mes très bons résultats (sauf en sport, il ne faut pas se leurrer), décidèrent de m’offrir un ordinateur. Et ils n’avaient pas lésinés sur l’achat, c’était vraiment la pointe de la technologie. Dès que j’eus posé les mains dessus, j’ai su que j’avais trouvé ma voie.
Et, petit à petit, la « bête », comme je l’appelais alors, et moi, on passa de plus en plus de temps ensemble. Les algorithmes, les codes, les formules, je découvrais tout cela avec délice. Ce qui fait que je délaissais quelque peu Emma. Au début, elle ne le remarqua pas car elle était à ce moment-là en plein travail avec Louis Sarren. Je ne sais pas trop sur quoi. Emma n’a jamais voulu m’en dire plus. Mais apparemment son intelligence servait beaucoup à la société de Monsieur Sarren.
Bien évidemment, au bout d’un moment, elle remarqua bien que je n’étais plus aussi présente qu’avant et plus souvent distraite. Alors, elle recadra les choses. En venant chez moi. Elle, qui avait horreur de rencontrer mes parents et de se déplacer dans un environnement pas très connu. C’était donc grave.
Alors, je fis des efforts. En journée, j’étais toujours « Allie, la meilleure amie ». Mais le soir, en parcourant la toile, je découvrais un réseau de personnes qui m’apportaient toujours plus d’informations à ma soif de connaissance et de découverte. Et je commençais à me sentir étriquée dans mon amitié, j’avais soif de nouveaux visages et de nouvelles connaissances, j’en avais assez d’être exclusive à une seule personne.
Cela dura ainsi deux ans.
Et puis, je rencontrai Will. Mon monde bascula et je plongeai aveuglement dans l’illégalité. Je savais très bien ce que je faisais, j’étais loin d’être une idiote. Décrypter des données, brasser des chiffres, c’était grisant. Et Will était charismatique.
Je l’ai rencontré une seule fois à New York, pendant un voyage scolaire et où j’ai faussé compagnie à mon groupe pendant quelques heures.
Il était un peu plus vieux que je ne le pensais, mais follement séduisant. Ce fut lui mon premier amant. Il me fit découvrir l’amour physique et quelques autres choses au niveau de l’informatique. Tout cela fut court mais intense.
Nous ne sommes plus revus depuis cette seule et unique rencontre, mais nous correspondons toujours épisodiquement, que ce soit par mail ou forum ou autre format de message. Le tout crypté, évidemment. Will est paranoïaque. Et il a bien raison.
Car quelques temps plus tard est arrivé « l’incident ». Cela aurait pu me coûter cher, très cher. Heureusement, Louis Sarren est intervenu pour me sauver la mise et éviter que cela reste dans mon dossier. En contrepartie, évidemment, je devais travailler pour lui. Et finalement, je n'en fut pas mécontente. J'allais avoir un travail très intéressant pour moi et bonus supplémentaire, je partais de Newborn, moi qui commençait à prendre en horreur cette petite ville.
Mais par contre, il fallait que je parle à Emma de mon départ, et j'avoue, que j'en eu quelques appréhensions.
Et ce fut en effet, très... difficile... Elle ne comprit pas tout d'abord et je dus me répéter. Elle explosa de colère. C'était la première fois que je voyais Emma ainsi. Aussi "expansive". C'est comme si sa rage avait fait volé le mur de sa réserve.
"Tu n'es qu'une égoïste, Alienor Raven ! Tu ne penses qu'à toi, à toi, à toi ! Qu'est-ce que je vais faire moi ? Tu y as pensé ? Nous étions des âmes-soeurs, nous aurions dû travailler ensemble avec Louis Sarren, main dans la main. Cela aurait été formidable, nôtre talent aurait été reconnu à sa juste valeur. Et avec toi, j'aurai pu empêcher Louis de continuer dans ses petits projets. Mais maintenant, cela va être difficile, très difficile...."
Sa colère dissipée, elle me regarda avec une moue amère et triste. Désenchantée.
"Non, mademoiselle a préféré voler de ses propres ailes et voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Ho, je voyais bien que tu étais quelque peu distante ces temps derniers. Mais, je pensais que c'était à cause de ton histoire d'amour avec ce Will, là, ce gars de la ville..;"
J'eus un hoquet de stupeur. Comment le savait-elle ? Notre relation était pratiquement secrète. Emma eut un rictus méchant et vengeur.
" Oui, je sais pour toi et Will et aussi pour ... tes petites "péripéties"... Mais je pensais que tu avais besoin de cela pour te défouler un peu. Je croyais vraiment que l'on était amies, Aliénor. Et qu'entre nous c'était à la vie, à la mort. Mais non, je me suis trompée... Très bien. Il faudra donc que je me débrouille toute seule....A partir de maintenant, tu n'existes plus pour moi, tu ne m'es plus rien. Adieu"
Et c'est sur un dernier regard de glace qu'Emma sortit de la maison de mes parents et de ma vie. Je ne l'ai plus jamais revu.
Quand je suis arrivée à San José, j'ai bien essayé de la contacter et de lui envoyer des mails d'excuses, sans succès évidemment, puisqu'elle était déjà morte !
Je revins à la réalité, de retour dans la chambre de mon enfance. Et je m'avisais que j'étais toujours au même point qu'avant : je ne savais toujours pas pourquoi Emma s'était suicidée. Et j'étais vraiment certaine que ce n'était pas pour mes beaux yeux contrairement à ce qu'avait dit Raphaël.
Je fronçais soudain les sourcils. Je venais de me rappeler les dernières phrases d'Emma : "...J'aurai pu empêcher Louis de continuer dans ses petits projets.... Il faudra que je me débrouille seule". Qu'avait-elle voulu dire par là ?
Je fus soudain distraite par le bruit qui venait de la cuisine. Mes parents étaient de retour.
Mes parents. Maman.
Maman qui savait sûrement qu'Emma s'était suicidée. Et qui ne m'en avait jamais parlé.
@agathe2013 Je pense que ton chapitre était tellement long que le forum n'est pas arrivé à le digérer !
Tu devrais peut-être publier la suite morceau par morceau, peut-être...
Et si ce n'était pas un ❤️❤️❤️❤️
J'ai adoré ce chapitre, découvrir le voile qui se soulève et les nouvelles questions qui surgissent.
Vivement la suite!
Magnifique chapitre, c'était un régal de se plonger dans l'enfance d'Aliénor et d'en découvrir plus sur Emma. On comprend mieux le froid qu'il y a eu entre les deux jeunes. Mais... Je ne sais pas pourquoi, je pense que son ❤️❤️❤️❤️ n'est pas totalement de la faute de notre héroïne. Bien qu'elle ait eu le sentiment d'être abandonnée par cette dernière. Il a forcément dû se passer autre chose
Pour ce qui est arrivé à Emma, geste conscient par elle même ou par quelqu'un d'autre, je ne peux vraiment pas vous en dire plus, car il y a d'autres éléments qui seront révélés dans les prochains chapitres.
Après, vous n'avez que la vision et les pensées d'Aliénor, qui sont forcement partiales . Et il peut y avoir des choses qu'elles aient oubliés ou omises...
Alienor se sent responsable de ce qui est arrivée à Emma, mais c'est une ancienne culpabilité qui resurgit. Leur amitié s'était délitée bien avant son départ à San José. Ce n'est la faute ni de l'une, ni de l'autre. Juste du temps qui passe et des intérêts qui divergent. Le seul tort d'Emma a été de s'accrocher à une amitié qui se mourrait. Et c'était bien plus difficile dans son cas à elle.
J'ai adoré ce chapitre qui nous permet de comprendre le lien qui unissait Emma et Aliénor. Étrange personnage que cette Emma à la personnalité décalée, je suis ravie qu'Aliénor nous en parle, fût-ce au passé. Malgré ou grâce à sa singularité , Emma devait être une personne très attachante. Sa disparition avant qu'on ait eu l'occasion de la connaître de visu m'attriste d'autant plus.
Je ne regrette vraiment pas les trente-sept rafraîchissements de page pour parvenir enfin à lire ce très beau chapitre texte et images incluses
Alors, alors, un peu intriguée par la difficulté que @Fanfani a rencontrée pour te lire, j'ai regardé le poids des images @agathe2013, et effectivement, elles sont un peu lourdes.
Ce serait dommage que les membres qui n'ont pas une bonne connexion ne puissent plus te lire.
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Bref, comme prévu, je me retrouve avec une tonne de questions et surtout une impatience folle de découvrir la suite. Quel était le sujet et l'objet de la dispute entre Aliénor et Emma? Pourquoi cette dernière a-t-elle vécu le départ de son amie comme une trahison?...
Un magnifique chapitre, vraiment. J'ai adoré
Un très beau chapitre en tout cas
~ Histoires ~
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Défi Apocalypse : Bref, j'ai tenté l'Apo'. (forum/blog)
Et merci pour le plaisir de revoir Patience
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Tant pour nous que pour Aliénor. Cependant, elle connaît l'objet de leur querelle passée et a donc un début de piste pour essayer de comprendre le geste de son amie. Nous pas, alors il me tarde d'en apprendre un peu plus sur ce qui s'est passé entre les deux jeunes filles à l'époque.
En tout cas, ça valait le coup de patienter pour lire un chapitre aussi rondement mené
@UnPoulpeetDesChats Merci de suivre mon histoire . Oui, elles ne pourront jamais se réconcilier, c'est sûr. Mais peut-être la fracture était-elle trop profonde pour être comblée. Un début d'explication bientôt.
@Daemonya Merci . Oui, Aliénor vient de subir un choc et elle n'est pas au bout de ses peines (quoi ? non, j'ai rien dit ^^)
@sirhc59 Oui, il y aura un début de réponse dans le prochain chapitre. Et c'est toujours un plaisir pour moi de me servir de tes créations.
@Fanfani Merci à toi de suivre cette petite histoire . Alienor pensait en fait que le temps aurait dû lisser leur querelle passée et qu'elle pourrait au moins reprendre contact avec son ancienne amie. Hélas, il n'y a plus rien à attendre mais peut-être juste à essayer de comprendre... si elle arrive à trouver des indices de compréhension
Merci de suivre mon histoire, cela me fait chaud au coeur. J'espère ne pas être aussi longue à vous livrer la suite, surtout que l'inspiration m'est revenue. Normalement, en fin de semaine un nouveau chapitre. (si je n'ai pas une bambine qui fait sa coquine ).
Et voilà le nouveau chapitre de Singularité ! je me suis enthousiasmée dans l'écriture et du coup, c'est un peu long ^^.
Je remercie pour les constructions : @Angerouge, pour le parc Cherry Blossom. Et puis, comme d'habitude, @sirhc59 et @Cassiopeia
Bonne lecture et merci
Je rentrais dans la maison familiale comme une automate, montais directement dans ma chambre pour finalement m’affaler sur mon lit en répétant en boucle : « non, non, non » d’une voix sanglotante.
Emma. Je ne comprends vraiment pas ton geste. Ce n’est quand même pas notre dispute qui a déclenché ce geste fatal ? Étais-tu donc si fragile pour ne pas arriver à vivre en ce monde ? Est-ce vraiment de ma faute si tu es morte ?
Toutes ces questions me replongèrent dans mes souvenirs à la recherche d’indice sur le pourquoi de cet événement dramatique.
Ma première rencontre avec Emma avait eu lieu alors que j’avais 9 ans. Nous venions tout juste de nous installer à Newborn et je me sentais un peu perdue. Pour me changer les idées et pour fuir la maison familiale et les récriminations incessantes de mes parents, j’étais partie me promener dans le parc municipal. Et c’est là que j’ai rencontré Emma avec son frère jumeau Raphaël. J’ai tout de suite été attiré par cette petite fille blonde qui parlait de sujets pas très enfantin (la théorie de la relativité et le chat de Schrödinger… ce n’est pas trop au programme des écoliers…).
Nous avons donc fait connaissance et très vite nous sommes devenues les meilleures amies du monde. Enfin, pour être honnête, c’était ma seule et unique amie. Mais, il y a toute de suite eu des affinités réciproques entre nous. Ne serait-ce déjà par notre intelligence précoce et aussi à notre incapacité à socialiser « correctement » avec les autres. Moi, c’était surtout une grande timidité et aussi le fait que les autres enfants ne m’intéressaient pas tellement. Quand à Emma, le problème était tout autre.
Emma était d’une grande intelligence, très grande. Même à 9 ans son intellect était supérieur au mien et je suis quand même assez douée, sans fausse modestie. Mais paradoxalement à cette grande intelligence, elle avait des troubles du comportement, des tocs et une impossibilité à communiquer correctement. En clair, quand elle te parlait elle regardait toujours le mur ou faisait indéniablement le tour de la pièce selon un nombre déterminé. C’est assez perturbant la première fois mais après on s’y fait vite. Enfin, pour ceux qui ont envie de communiquer avec elle, évidemment.
Il n’y a qu’avec son frère jumeau, Raphaël, qu’elle se comportait normalement. Peut-être parce qu’ils avaient partagés le même ventre maternel….
Ce fut à la même époque que je rencontrais Louis Sarren, mon mentor. Au parc aussi. A croire que toutes mes rencontres importantes se sont fait au parc…. Un charmant monsieur qui a bien voulu jouer aux échecs avec une gamine, cela m’a tout de suite plu.
Il a tout de suite vu mes capacités et a décidé de m’intégrer à son groupe de Haut Potentiel qu’il présidait. Certes, maintenant à postériori, je vois bien que ce n’était pas sans arrière-pensée puisque je travaille maintenant pour sa société. Mais qu’il était délicieux d’être reconnu à sa juste valeur et de pouvoir enfin parler avec ses « semblables » sans passer pour une extra-terrestre. Evidemment, Emma était dans ce groupe et notre amitié n’a fait que s’en renforcer.
Mais, j’avais tout de suite remarqué la relation particulière qui unissait Emma et Louis Sarren. Celui-ci avait une façon plus intime de parler avec elle qu’avec moi ou Jonathan, l’autre membre du groupe. C’était sa protégée et en même temps son égérie, sa muse. Ils parlaient de sujets dont même moi je ne comprenais goutte mais j’étais toujours admirative de leurs « envolées intellectuelles ». Car à ce moment-là, Emma était heureuse. Il n’y avait plus d’handicap, plus de problème de communication puisque Louis Sarren savait comment lui parler et, plus important encore, il donnait de la matière à son formidable intellect et son besoin de comprendre les choses.
Une partie de mon enfance passa ainsi, partagée entre Emma, le Groupe de Haut-Potentiel et Raphaël, le frère jumeau d’Emma.
Comment définir Raphaël ? C’était un garçon très enjoué, toujours joueur. Et bien qu’il soit le jumeau d’Emma, il n’avait pas sa grande intelligence. Au grand regret de sa mère. Mais ça, c’est une autre histoire.
Non, Raphaël était un garçon de tout ce qu’il y a de plus normal. Et, finalement, c’était une grande chance pour moi et Emma d’avoir un peu de « normalité » dans notre petite vie de surdouées. De toute façon, là où il péchait sur l’intelligence, il se rattrapait sur l’activité physique et les jeux au parc où il nous battait à plate couture.
Au début, évidemment, je fus un peu agacée par ses pitreries. Et puis l’agacement fit place à l’admiration et à la camaraderie. Et la camaraderie fit place à un sentiment plus tendre. A 10 ans et demi, je me trouvais empêtrée dans un amour si fort que je ne savais qu’en faire.
Alors, parce que j’ai toujours été honnête, je lui ais dit. Mal m’en a pris ce jour-là. Ses paroles sont restées gravées dans ma tête.
« Mais moi, je ne t’aime pas, Aliénor ! Tu es moche avec tes grosses lunettes !!! Et puis tu n’es pas très intéressante. »
Voilà. En 10 secondes, il avait ruiné et brûlé l’espoir qui logeait dans ma poitrine. J’eus l’impression de me liquéfier intérieurement. Je me sentis ridicule et quelque peu humiliée…
Si je me souviens bien de sa petite phrase blessante, par contre, j’avoue qu’ensuite, je n’ai plus vraiment de souvenirs de cette période.
Je sais que Raphaël s’abstint, du jour au lendemain, de nous accompagner partout et rejoignit un groupe de garçons de l’école. Emma en fut très chagrinée et quelque peu oppressée. Sa façon d’être avait horreur du changement et cela la perturbait. Alors, elle s’accrocha d’autant plus à moi. Et moi à elle, je ne me voile pas la face non plus. Pendant très longtemps, Emma fut mon seul phare, mon seul guide devant des parents qui ne cherchaient pas à me comprendre et un frère quelque peu distant.
Puis l’adolescence vint. Et avec elle, ses bouleversements corporels, ses hormones en ébullition et son insatisfaction perpétuelle.
Au début, rien ne changea entre Emma et moi. Nous étions toujours les meilleures amies du monde. Bien sûr, nos loisirs avaient quelque peu changés et cela nous arrivait de danser à minuit autour d’un feu. On se sentait légères et puissantes.
Dans la même période, mes parents satisfaits de mes très bons résultats (sauf en sport, il ne faut pas se leurrer), décidèrent de m’offrir un ordinateur. Et ils n’avaient pas lésinés sur l’achat, c’était vraiment la pointe de la technologie. Dès que j’eus posé les mains dessus, j’ai su que j’avais trouvé ma voie.
Et, petit à petit, la « bête », comme je l’appelais alors, et moi, on passa de plus en plus de temps ensemble. Les algorithmes, les codes, les formules, je découvrais tout cela avec délice. Ce qui fait que je délaissais quelque peu Emma. Au début, elle ne le remarqua pas car elle était à ce moment-là en plein travail avec Louis Sarren. Je ne sais pas trop sur quoi. Emma n’a jamais voulu m’en dire plus. Mais apparemment son intelligence servait beaucoup à la société de Monsieur Sarren.
Bien évidemment, au bout d’un moment, elle remarqua bien que je n’étais plus aussi présente qu’avant et plus souvent distraite. Alors, elle recadra les choses. En venant chez moi. Elle, qui avait horreur de rencontrer mes parents et de se déplacer dans un environnement pas très connu. C’était donc grave.
Alors, je fis des efforts. En journée, j’étais toujours « Allie, la meilleure amie ». Mais le soir, en parcourant la toile, je découvrais un réseau de personnes qui m’apportaient toujours plus d’informations à ma soif de connaissance et de découverte. Et je commençais à me sentir étriquée dans mon amitié, j’avais soif de nouveaux visages et de nouvelles connaissances, j’en avais assez d’être exclusive à une seule personne.
Cela dura ainsi deux ans.
Et puis, je rencontrai Will. Mon monde bascula et je plongeai aveuglement dans l’illégalité. Je savais très bien ce que je faisais, j’étais loin d’être une idiote. Décrypter des données, brasser des chiffres, c’était grisant. Et Will était charismatique.
Je l’ai rencontré une seule fois à New York, pendant un voyage scolaire et où j’ai faussé compagnie à mon groupe pendant quelques heures.
Il était un peu plus vieux que je ne le pensais, mais follement séduisant. Ce fut lui mon premier amant. Il me fit découvrir l’amour physique et quelques autres choses au niveau de l’informatique. Tout cela fut court mais intense.
Nous ne sommes plus revus depuis cette seule et unique rencontre, mais nous correspondons toujours épisodiquement, que ce soit par mail ou forum ou autre format de message. Le tout crypté, évidemment. Will est paranoïaque. Et il a bien raison.
Car quelques temps plus tard est arrivé « l’incident ». Cela aurait pu me coûter cher, très cher. Heureusement, Louis Sarren est intervenu pour me sauver la mise et éviter que cela reste dans mon dossier. En contrepartie, évidemment, je devais travailler pour lui. Et finalement, je n'en fut pas mécontente. J'allais avoir un travail très intéressant pour moi et bonus supplémentaire, je partais de Newborn, moi qui commençait à prendre en horreur cette petite ville.
Mais par contre, il fallait que je parle à Emma de mon départ, et j'avoue, que j'en eu quelques appréhensions.
Et ce fut en effet, très... difficile... Elle ne comprit pas tout d'abord et je dus me répéter. Elle explosa de colère. C'était la première fois que je voyais Emma ainsi. Aussi "expansive". C'est comme si sa rage avait fait volé le mur de sa réserve.
"Tu n'es qu'une égoïste, Alienor Raven ! Tu ne penses qu'à toi, à toi, à toi ! Qu'est-ce que je vais faire moi ? Tu y as pensé ? Nous étions des âmes-soeurs, nous aurions dû travailler ensemble avec Louis Sarren, main dans la main. Cela aurait été formidable, nôtre talent aurait été reconnu à sa juste valeur. Et avec toi, j'aurai pu empêcher Louis de continuer dans ses petits projets. Mais maintenant, cela va être difficile, très difficile...."
Sa colère dissipée, elle me regarda avec une moue amère et triste. Désenchantée.
"Non, mademoiselle a préféré voler de ses propres ailes et voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Ho, je voyais bien que tu étais quelque peu distante ces temps derniers. Mais, je pensais que c'était à cause de ton histoire d'amour avec ce Will, là, ce gars de la ville..;"
J'eus un hoquet de stupeur. Comment le savait-elle ? Notre relation était pratiquement secrète. Emma eut un rictus méchant et vengeur.
" Oui, je sais pour toi et Will et aussi pour ... tes petites "péripéties"... Mais je pensais que tu avais besoin de cela pour te défouler un peu. Je croyais vraiment que l'on était amies, Aliénor. Et qu'entre nous c'était à la vie, à la mort. Mais non, je me suis trompée... Très bien. Il faudra donc que je me débrouille toute seule....A partir de maintenant, tu n'existes plus pour moi, tu ne m'es plus rien. Adieu"
Et c'est sur un dernier regard de glace qu'Emma sortit de la maison de mes parents et de ma vie. Je ne l'ai plus jamais revu.
Quand je suis arrivée à San José, j'ai bien essayé de la contacter et de lui envoyer des mails d'excuses, sans succès évidemment, puisqu'elle était déjà morte !
Je revins à la réalité, de retour dans la chambre de mon enfance. Et je m'avisais que j'étais toujours au même point qu'avant : je ne savais toujours pas pourquoi Emma s'était suicidée. Et j'étais vraiment certaine que ce n'était pas pour mes beaux yeux contrairement à ce qu'avait dit Raphaël.
Je fronçais soudain les sourcils. Je venais de me rappeler les dernières phrases d'Emma : "...J'aurai pu empêcher Louis de continuer dans ses petits projets.... Il faudra que je me débrouille seule". Qu'avait-elle voulu dire par là ?
Je fus soudain distraite par le bruit qui venait de la cuisine. Mes parents étaient de retour.
Mes parents. Maman.
Maman qui savait sûrement qu'Emma s'était suicidée. Et qui ne m'en avait jamais parlé.
Une explication s'imposait.
Tu devrais peut-être publier la suite morceau par morceau, peut-être...
J'ai adoré ce chapitre, découvrir le voile qui se soulève et les nouvelles questions qui surgissent.
Vivement la suite!
Merci @UnPoulpeetDesChats
Pour ce qui est arrivé à Emma, geste conscient par elle même ou par quelqu'un d'autre, je ne peux vraiment pas vous en dire plus, car il y a d'autres éléments qui seront révélés dans les prochains chapitres.
Après, vous n'avez que la vision et les pensées d'Aliénor, qui sont forcement partiales . Et il peut y avoir des choses qu'elles aient oubliés ou omises...
Alienor se sent responsable de ce qui est arrivée à Emma, mais c'est une ancienne culpabilité qui resurgit. Leur amitié s'était délitée bien avant son départ à San José. Ce n'est la faute ni de l'une, ni de l'autre. Juste du temps qui passe et des intérêts qui divergent. Le seul tort d'Emma a été de s'accrocher à une amitié qui se mourrait. Et c'était bien plus difficile dans son cas à elle.
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Je ne regrette vraiment pas les trente-sept rafraîchissements de page pour parvenir enfin à lire ce très beau chapitre texte et images incluses
Ce serait dommage que les membres qui n'ont pas une bonne connexion ne puissent plus te lire.
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