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[CHALLENGE Les Contraires] Amor Fati (TERMINE)

Réponses

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    EllandanEllandan Messages: 1,012 Membre
    Je viens de lire ton début d'histoire d'une traite, et j'aime beaucoup ta façon d'écrire et comment tu retravailles tes screens! J'ai hâte de découvrir la suite de leur histoire :)
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    Melsy_LbaMelsy_Lba Messages: 244 Membre

    Salut tout le monde, j'ai (enfin) changé de Pseudo mais c'est toujours moi :kissing_smiling_eyes:

    @CrazyMotherCool merci pour ton commentaire. Je suis curieuse de savoir qui tu dirais être la « dominante » et qui la « dominée » dans leur relation. Je leur laisse énormément d’autonomie en jeu et j’ai parfois du mal à les suivre moi-même haha. :joy:
    Je t'ai copié-collé mon petit listing des crac-cracs :wink: :
    Jeu de base : Lit, douche, jaccuzzi, fusée et télescope
    Destination nature : Tente
    Détente au spa : Sauna
    Vivre ensemble : Placard, buisson de Windenburg
    (Vampire : chauve-souris et cercueil)
    Chiens et chats : Phare
    Saisons : Tas de feuilles
    Dans la jungle : Buisson de Selvadorada
    Heure de gloire : Lit-capsule et coffre-fort
    Île paradisiaque : Cascade
    Ecologie : Poubelle

    @Elinoee je suis très heureuse de lire ton ressenti sur les poèmes de Lizzie. Je n’avais pas prévu d’en intégrer au départ mais je n’ai pas pu me résoudre à écrire une histoire où son point de vue n’apparaîtra pas d’une manière ou d’une autre. Oui, elles sont vraiment très mignonnes toutes les deux, elles ont énormément de gestes de tendresse « spontanés » l’une envers l’autre, c’est un bonheur de jouer dans cette partie. Si les références littéraires parviennent à te toucher alors j’estime mon pari réussi :kissing_heart: Merci pour ton adorable retour.

    @Horthak non je ne suis absolument pas en master d’enseignement, pas du tout… je ne vois pas ce que tu veux dire :innocent: Je suis contente de lire que tu trouves également que cette demande en mariage leur correspond. Je t’avoue mettre sacrément creusé la tête pour choisir une mise en scène, je ne pensais pas que quelque chose de trop extravagant ou empli de sentiments leur conviendrait. Adeline met ses rêves en second plan pour le moment, mais je garde espoir que l’effet Lizzie finisse par avoir raison d’elle… :wink:
    Pour la descendance, c’est en effet une règle et puis les filles en avaient également envie depuis un long moment, les pauvres… je les fais toujours languir. J’espère que la manière (réaliste même si pas très drôle) dont j’ai choisie de l’écrire te plaira.
    Adeline a le trait « jalouse », cette scène n’était absolument pas prévue mais elle s’est littéralement jetée sur la pauvre Gwen pendant que Lizzie et elle jouaient à la console :lol:. Chasse-gardée non mais.
    Adeline et Lizzie sont très tactiles l’une envers l’autre de manière autonome, je ne sais pas du tout comment je vais arriver à les séparer ces deux-là… :sweat_smile: Si je perds le challenge, vous saurez pourquoi !

    @Ellandan merci pour ton commentaire et bienvenue à bord de cette histoire (accroche bien ton coeur, promis il y aura un happy end) :wink:

    Chapitre 4

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    Mon fils,
    Tu auras les yeux de ta mère, et sa grandeur aussi. Tu auras ses mimiques, et ses petites fossettes pour qui je décrocherais la lune. Tu seras un peu rêveur, pas trop, réaliste sans être pessimiste. Tu seras responsable mais pas seulement. Tu seras heureux de vivre. Tu auras ses doigts longs et fins que tu laisseras comme elle, se perdre dans mes cheveux. Tu auras tout d’elle et un petit bout de moi greffé par dessus.
    Tu auras peut-être tout l’inverse. Peut-être même que tu seras une fille, ou ni l’un ni l’autre, ou un peu des deux. Peu importe.
    Tu seras aimé, tout sincèrement.
    Amor,
    Maman L


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    Ma femme, tu étais ma femme. Et moi, j’étais devenue accro au sourire que ces quelques syllabes dessinaient sur ton visage adoré, ma femme. Pourtant il manquait quelque chose, un je-ne-sais-quoi qui aurait fait toute la différence. Ton corps blotti contre le mien, sur le sofa du salon que nous aimions tant, il manquait quelqu’un, un mini-toi, endormi entre tes bras.

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    Les procédures d’adoption étaient longues et éprouvantes, tout particulièrement lorsque vous étiez deux femmes. Quand une occasion avait fini par se présenter au milieu de l’automne, une fillette de trois ans originaire du Cameroun, nos familles ne s’étaient pas réellement réjouies de la nouvelle. Puis notre dossier d’adoption avait été malencontreusement perdu et un autre couple était devenu prioritaire, nous n’étions plus certaines d’être assez fortes pour affronter non seulement la fermeture d’esprit de nos proches mais l’homophobie des autres en prime. Finalement une collègue de Caroline, le Docteur Dumas, nous a approchées le printemps suivant avec une solution qui venait tout juste d’être adoptée par l’Assemblée Simsionale et déchaînait les chroniques : la PMA. Son hôpital cherchait des patientes pour intégrer un programme de recherche sur le sujet, Caroline désapprouvait, deux ans et demi s’étaient écoulés depuis la naissance de Cécile, et nous, nous regagnions espoir peu à peu.

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    Les deux premiers essais n’avaient rien donné. Cela ne pouvait pas fonctionner du premier coup, il ne fallait pas s’inquiéter, le troisième essai serait le bon.

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    Mais le troisième n’avait pas abouti non plus. Etrangement, je n’ai pas pleuré. Je crois que j’en n’avais même plus la force. Et toi, pour la première fois, tu n’as pas souri.

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    Plus de ressenti, plus d’émotion, plus rien, une femme pas fichue de concevoir, j’étais comme une coquille vide. Et dans un dernier sursaut, presqu’un élan de survie, j’ai senti vibrer cette espèce d’étincelle que depuis toutes ces années tu avais allumée au fond de mes entrailles, cette urgence de vivre. Tout ce qu’il me reste en mémoire de ce soir là est le vague souvenir d’avoir eu une idée folle que même toi n’aurais pas eue.

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    Les promenades du dimanche que j’aimais tant, sur le petit ponton de Brindleton Bay, derrière le cottage que Caroline et son mari avaient acheté quelques mois après la naissance de la petite, avaient désormais un arrière-goût d’amère jalousie. Ces jours-là, même ton sourire à toute épreuve disparaissait un peu.

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    Un soir je t’ai retrouvée à même le sol, la tête enfouie entre tes bras, perdue dans tes pensées. Je crois même que tu avais pleuré un peu. Et pour la première fois, ces trois mots qui bouleversaient tout sur leur passage sont sortis de ma bouche et non de la tienne :
    « Viens, on part. »
    « Où ça ? »
    « Loin. Le plus loin possible. »


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    J’avais posé des congés sans solde, tu n’avais pas repris de contrats, et nous étions parties. De fin avril jusqu’au mois de juin, nous nous étions enfuies à l’autre bout du monde. Nous n’avions pas mesuré à quel point nous avions besoin de notre retrouver.

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    Les premières semaines, des orages à n’en plus finir s’étaient abattus sur la région, et nous passions le plus clair de notre temps sous la tente. Pas que nous nous en plaignions par ailleurs.

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    Il était certain que nous n’étions pas des exploratrices dans l’âme. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai. Nous excellions dans l’art subtil de l’exploration de buissons en tout genre.

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    Avant de partir, tu avais insisté pour t’arrêter au village saluer La Mama, une sorte de Déesse de la fertilité dans la culture locale. Je n’étais pas croyante, tu ne l’étais pas non plus, enfin je crois, enfin cela dépendait sûrement des jours et des semaines. Tu n’en parlais pas à voix haute mais au fond de toi tu cherchais à te raccrocher à tout ce que tu pouvais. Tu voulais garder espoir, il le fallait. Il me semble même t’avoir entendu murmurer dans la nuit que parfois le destin pouvait être sacrément injuste.

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    Les premières chaleurs estivales de juin s’installaient doucement et je voyais bien que tu n’osais pas relancer le sujet. Tu étais prête à avancer, moi aussi, il était plus que temps de reprendre notre destin en mains.
    « On devrait retourner voir le Docteur Dumas. »
    Tu as hoché la tête. Tu souriais à nouveau.
    « Je prendrai rendez-vous demain matin. »

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    En deux trois mois tout s’était accéléré, septembre pointait le bout de son nez et avait amené avec lui cette nouvelle que nous attendions tant. Je crois que ce jour-là tous les buissons de Windenburg avaient été les témoins de notre reconnaissance à La Mama.

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    Le bébé se portait à merveille, c’était un petit garçon. Nos yeux brillaient d’amour et de fierté, notre enfant ne naîtrait que cinq mois plus tard mais il était déjà le centre de notre univers.

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    Cette grossesse avait été une sorte de seconde naissance pour toi aussi. Tu affichais à nouveau l’air joyeux de tes quatorze ans, expliquant à qui voulait l’entendre que nous serions mamans d’un bout de chou en juin, visionnant jusqu’à pas d’heure la totalité des tutos ‘être parents’ disponibles sur le net. Tu ponctuais tes phrases de bisous et de caresses ici et là. Je pense que tu ne m’as jamais autant aimée qu’à cette époque là.

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    « Emma ! » t’es-tu brusquement exclamée un jour.
    Je n’ai pas eu le temps de rétorquer que ce n’était pas un prénom de garçon que tu t’étais déjà lancée dans un monologue interminable. Tu t’agitais dans tous les sens, gribouillant par ci par là dans des carnets qui traînaient sur ton bureau. Tu étais sur le point de terminer le jeu vidéo sur lequel tu travaillais depuis sept ans. Un nouveau concept, un jeu de simulation de vie qui allait révolutionner tout le métier, tu n’en doutais pas. Il te manquait un nom, ton fils venait apparemment de te le souffler.
    « Emma » as-tu répété.
    « Emma ? Comme l’Emma de Flaubert ? »
    « Tout à fait. Comme l’Emma de Flaubert. »

    L’idée était brillante, ce n’était pas surprenant, elle venait de toi. Emma Bovary s’ennuie, sa vie est fade et sans saveur. Alors elle se nourrit de romances et tente, parfois malgré elle, de rejouer ses héroïnes. Victime de ses lectures, elle apparaît prisonnière d’un monde qui n’est pas le sien, préférant l’évasion de ses rêveries à une pâle et décevante réalité. Emma pour désigner un jeu de simulation de vie, cela sonnait presque comme un pléonasme.

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    Nous avons déménagé dans un petit lotissement pavillonnaire de Willow Creek quelques semaines avant le terme. Tout était prêt, il ne manquait plus que lui. En l’attendant nous jouions à notre jeu préféré :
    « Hugo ? »
    « Trop courant. »
    « Guillaume ? »
    « Peut-être. »


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    Le matin du cinq juin, j’ai perdu les eaux en me levant. Je ne t’avais jamais vue aussi paniquée auparavant, tu aurais été capable de t’égarer dans ta propre chambre. Si cela n’avait pas été aussi douloureux, j’en aurais presque ri. On a enfilé les premiers vêtements qui nous sont tombés sous la main. Sac de maternité, clefs de voiture, et direction l’hôpital.

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    Vingt-huit heures plus tard, nous étions mamans et les femmes les plus heureuses du monde. Deux autres par contre passaient un sale quart d’heure en salle d’attente. Tu ne décolérais pas. ‘Dix ans d’études, l’élite de la nation, et pas fichues de lire une échographie correctement ! Non mais franchement ! On marche sur la tête !’

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    Notre fille avait dû attendre neuf mois pour t’entendre lui dire que ses mamans l’aimaient très fort, c’était inadmissible.
    Des jumeaux, Louis et Elvire, notre miracle à nous. La première nuit, tu n’as pas fermé l’oeil. Tu es restée penchée au-dessus de leurs berceaux endormis à leur chuchoter un poème de Nérée Beauchemin, A celle que j’aime.
    « Garde l’amour qui m’enivre,
    L’amour qui nous fait rêver;
    Garde l’espoir qui fait vivre;
    Garde la foi qui délivre,
    La foi qui nous doit sauver.

    L’espoir, c’est de la lumière,
    L’amour, c’est une liqueur,
    Et la foi, c’est la prière.
    Mets ces trésors, ma très chère,
    Au plus profond de ton coeur. »


    A suivre... (on est déjà à la moitié ! :open_mouth:)

    Petit point sur l'avancée du Challenge, et de deux !
    > Se marier à son contraire OK
    > Avoir au moins un enfant OK
    > Faire une activité de couple chaque dimanche En cours
    > Essayer toutes les sortes de crac-crac (12/16) ps: je nie toute responsabilité pour cette histoire de crac-crac dans la poubelle, désolée les filles...
    > Rompre juste avant de passer à l'âge Adulte
    > Trouver chacune un.e autre partenaire PNJ qui aura des traits contraires aux siens
    > Se remettre ensemble à l'âge sénior
    > Mourir d'épuisement

    Explication des prénoms des jumeaux si cela vous intéresse :
    Louis Aragon est un poète français du XXème siècle qui a immortalisé sa grande histoire d’amour avec Elsa Triolet grâce à sa plume, notamment dans son célèbre recueil Les yeux d’Elsa.

    Elvire est un personnage poétique créé par le poète romantique Alphonse de Lamartine. Certains critiques littéraires estiment que le poète a choisi ce prénom pour la sonorité « Elvi » (elle vit), qu’il contient. Elvire incarne la femme aimée, voire parfois l’allégorie de la poésie même.
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    Les Contraires s'attirent : Amor Fati (Terminé)
    VDC/Histoire : Memento Mori (En cours)
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    ElinoeeElinoee Messages: 3,107 Membre
    Que d'émotions dans ce chapitre! Les voilà à présent mamans,et deux fois mamans même,c'est merveilleux <3
    Déjà la moitié du challenge! Ca passe vite...
    J'adore tes screens,et les poses que tu utilises fort judicieusement! La langue,les images,les émotions...tout est magnifique ici,j'adore <3
    Des vies d'ado : 🌈Bonheurs et désillusions à Copperdale🎓 (en cours)Step by Step : Le virus(en cours)Comme à la ferme : 🐰 Le rêve de Liselotte 🦊 (terminé)Colonie/ Settlers :🌍 Nouveau monde 🌎 (terminé)
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    CrazyMotherCoolCrazyMotherCool Messages: 761 Membre
    Toujours aussi conquise.Au début du chapitre j'espérais que ça soit une grossesse gémellaire. Merci pour l'explication des prénoms choisis.
    Alors pour répondre à ta question je dirais que c'est Lizzie qui "domine" la relation. Je l'ai mis entre guillemet car ce n'est pas à prendre au mauvais sens du terme. C'est propre à chaque histoire d'amour qui se construit dans le temps avec de la patience et le pardon. Adeline me semble très patiente.
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    EllandanEllandan Messages: 1,012 Membre
    Et ben, ce bébé qui s'est tant fait désiré a fini par arriver, et pas seul :D Bon courage aux filles pour les futurs nuit blanches :smile: Je n'aimerai pas être à la place de la personne qui a mal lu l'échographie...
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    HorthakHorthak Messages: 1,320 Membre
    Les filles sont bien courageuses de s'être lancées dans les procédures d'adoption... Mais le courage ne suffit pas, apparemment. Heureusement, les sims sont là pour nous permettre d'ignorer certaines contraintes de la vie réelle... :smirk:
    Malgré les premiers essais infructueux, et après une prière à la déesse locale de la fertilité, voilà qu'Adeline est enceinte ! Et elles ont fêté cela dignement dans les buissons, quelle bonne idée :mrgreen:
    Lizzie est adorable dans son enthousiasme presque enfantin de devenir maman, c'est trop mignon :bawling::heart:
    Extraordinaire l'idée de nommer un jeu de simulation de vie "Emma" :mrgreen: Je pense qu'Emma Bovary aurait aimé l'essayer pour se débarasser de son ennui et vivre une vie qui lui aurait réellement convenue par procuration... !
    Aïaïaïe, Dr. Dumas, je crois que vous avez fait une jolie boulette ! Bon, pas la pire qu'on puisse faire en médecine, j'imagine, mais quand même. Heureusement que les deux petits sont en bonne santé ! Bienvenus dans la vie à Louis et Elvire, prénoms très bien choisis :heart: (c'est marrant, jusqu'à il y a peu, je travaillais dans une librairie qui s'appelle Lamartine, à Paris :mrgreen: Bon, par contre, j'ai jamais rien lu de lui, j'avoue tout :sweat_smile:)
    Galerie : Horthak
    Studio
    Legacy : Renaître de ses cendres (en pause)
    100 bébés : Un commencement très... inattendu (en pause)
    NSBC : On Gathering Rainbow Berries
    Père Castor : Et si on recommançait ?
    Perdu sur l'île : Lune de miel
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    Melsy_LbaMelsy_Lba Messages: 244 Membre

    @Elinoee effectivement c’est deux fois plus de bonheur, je ne m’attendais vraiment pas à des jumeaux en plus, c’était une très bonne surprise (et ça, ça ne fait pas de mal dans ce challenge si joyeux :joy: ) ! Je passe beaucoup de temps à trouver des poses qui me parlent et me racontent une histoire, je suis contente qu’elles te plaisent également. Un grand merci pour ton retour :heart:

    @CrazyMotherCool merci pour ton commentaire ! Adeline est effectivement très patiente et Lizzie sans doute un peu égoïste sur les bords à force de tout sacrifier pour ses idéaux… Je n’arrive pas à savoir si je suis d’accord ou pas avec toi en disant que Lizzie est la dominante, car certes elle vit au jour le jour et entraîne souvent Adeline dans ses envies impulsives, mais d’un autre côté Lizzie a beaucoup changé pour rentrer dans les normes d’Adeline et fait énormément de concessions je trouve. Alors je suppose que cela dépend des interprétations et des sensibilités de chacun ! :wink:

    @Ellandan haha effectivement les filles ont passé pas mal de nuits blanches, surtout que je joue en espérance de vie longue et qu’il m’arrive de rallonger encore les tranches d’âge pour coller avec la chronologie de mon histoire… Oui le Docteur Dumas n’a pas brillé sur ce coup là, je n’aimerais pas être à sa place non plus, c’est qu’elle rigole pas Lizzie quand elle s’énerve.

    @Horthak oui heureusement que nos petits sims ont quand même la vie plus facile ! Pour la petite histoire, Adeline a réellement eu deux tests de grossesse négatifs et avec la dépression qui s’ensuivait en prime. J’ai bien cru que je n’arriverai jamais à leur faire avoir d’enfant…
    Cela m’a beaucoup fait rire d’imaginer Emma Bovary devant son ordi à jouer aux sims XD
    Ah je suis une grande fan de Lamartine et du Romantisme en général, mais ce que je trouve le plus drôle dans cette histoire c’est que s’il faut, on s’est déjà croisées dans cette fameuse libraire Lamartine à Paris….. :wink:

    Chapitre 5

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    « Mamie,
    Se lever un matin, se regarder dans un miroir et ne plus se reconnaître. Tourner la tête, elle avait changer elle aussi. Pas en bien, pas en mal, simplement le temps qui passe.
    Transmettre des valeurs à nos enfants, mais lesquelles ? Les miennes prennent la poussière au fond du placard, entre la boîte du robot-cuiseur et de la troisième tablette.
    Se réveiller un matin et ne plus se reconnaître Ne pas être celle que l’on souhait être.
    Se réveiller un matin et se dire qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves.
    Amor,
    Ta Lizzie »


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    De tous les souvenirs que j’ai de toi, si je ne devais en garder qu’un seul en mémoire, je garderais celui-là. Ce moment où tu te relevais pour la troisième de fois la nuit, et prenais délicatement notre enfant dans tes bras, tes paupières difficilement entrouvertes, le berçant tendrement, tes légers fredonnements qui ricochaient sur les parois de la chambre rendormie.

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    Les jumeaux ne faisaient toujours pas leurs nuits, et nous dormions debout. Tu gérais mal la célébrité que ton pseudonyme avait acquise depuis la sortie de ton jeu vidéo : les stratégies marketing, la presse, les nouveaux contrats, les réactions des joueurs… tout cela t’échappait. Tu pensais à changer de boulot, apprendre de nouvelles choses, te recycler : tu avais réalisé ton rêve, il était temps d’en trouver un autre. Puis tu voulais que je fasse de même : mes livres pour enfants marchaient bien, je devrais en profiter pour lâcher mon poste et me lancer en tant qu’écrivaine. Tu oubliais souvent que la vie n’était pas aussi simple.

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    ‘Qu'importe aux cœurs unis ce qui change autour d'eux ?’ Tu citais toujours Lamartine dans ces moments là, quand ça débordait et que les mots de tous les jours ne suffisaient plus. Il y avait des jours où murmurer un ‘je t’aime’ semblait trop banal.

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    Les charmes de l’automne avaient rapidement laisser leur place aux décors enneigés, puis le printemps était revenu et les fleurs colorées avec lui. Le rythme des saisons nous emportait bien malgré nous.

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    Et en un battement d’aile, Louis et Elvire soufflaient leur première bougie. Elle avait tes yeux, il avait les miens. Elle avait mes cheveux, il avait les tiens. Ils incarnaient la preuve que nous deux, ensemble, cela avait tout de même un peu de sens.

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    Les années poursuivaient leur course folle et il y a des jours où nous en oublions presque qu’ils étaient jumeaux. Elvire était ta digne héritière : une grande extravertie dont le monde entier était le terrain de jeu, rien ni personne ne résistait à son charme. Louis, plus timide, me ressemblait davantage. C’était un fils à maman un peu dans la lune, qui contrairement à sa soeur ne semblait pas pressé de grandir trop vite.

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    Au début de l’automne tu avais rencontré Sasha, un mercredi après-midi, au parc où tu emmenais jouer les enfants. Elle était simplement là, posée sur le banc, comme une fleur fragile qui aurait poussé courageusement entre deux bandes de goudron. Elle dormait dehors depuis trois mois, ses parents, très croyants, l’avaient mise à la porte après l’avoir surprise avec sa ‘meilleure amie’ dans une position compromettante, et l’hiver arrivait. Elle avait dix-sept ans, et sans doute que dans son regard sombre, du haut de tes trente ans, tu retrouvais tes propres yeux.

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    Le lendemain, tu étais retournée au parc et les jours d’après aussi. Tu proposais de lui offrir un café, elle refusait un peu gênée, tu insistais, et puis elle finissait par accepter de te suivre, un brin soulagée malgré tout.
    Tu apprenais à la connaître, son histoire te touchait tout particulièrement, et la regarder repartir vers le parc après quelques heures en ta compagnie t’était de plus en plus douloureux. Tu avais pris contact avec une association qui venait en aide aux sans abri et avec Hannah, la présidente, vous lui aviez trouvé une place dans un espèce de squat. Ce n’était pas un cinq étoiles, loin de là, mais elle avait un toit sur la tête, c’était déjà ça.

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    En semaine, tu passais pratiquement toutes tes journées là-bas, tes contrats accumulaient du retard, tu ne travaillais presque plus, Sasha et les deux autres étaient devenus ton cheval de bataille. A travers eux, tu déclarais la guerre à ce monde qui donnait bien trop à certains et trop peu à d’autres.

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    L’association des Pas de laissé pour compte manquait terriblement d’argent, « Emma » en rapportait, alors tu leur avais cédé l’intégralité tes parts. Tu m’avais dit ça juste comme ça, entre la vaisselle et le film du soir, comme si c’était une évidence d’offrir le fruit de son travail, de sa création, pour renflouer les caisses de quelqu’un d’autre. J’aurais aimé que tu m’en parles avant, tu n’avais pas besoin de mon autorisation, de toute manière je ne pouvais pas comprendre. Encore une fois, tu étais la philanthrope, et moi, je passais pour la méchante.

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    Elvire et Louis grandissaient à vue d’oeil. Ils avaient déjà cinq ans et nous nous émerveillons chaque jour des progrès qu’ils faisaient. Entre deux missions tu leur accordais le plus de temps possible, explorant le monde au rythme de leurs petits pas, profitant d’une pause thé avec Mme Ours et M. Lapin pour philosopher avec eux. Ces après-midi là, ils devenaient nos professeurs pour quelques heures.

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    Un soir une réunion m’avait retenue au bureau, et lorsque j’étais rentrée aux alentours de vingt-deux heures notre salon avait des allures de dortoirs universitaires. L’alcool coulait à flots et vous chantiez I will survive dans un anglais approximatif jusqu’à vous en casser la voix. Caroline me lançait un regard désolé depuis le fond de la pièce : tu avais démissionné.
    Et tandis que la porte de la chambre se refermait derrière moi, quelques bribes de paroles s’infiltrant au passage, je sentais comme une épée de damoclès menacer au-dessus de ma tête.
    « And you see me, somebody new
    (Et tu me vois, quelqu'un de tout autre)
    I'm not that chained up little person still in love with you
    (Je ne suis plus cette petite personne enchaînée encore amoureuse de toi) »

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    Un an plus tard, tu avais été élue Vice-présidente et l’association était devenue ton emploi à plein temps. Il y avait toujours d’autres financements à trouver, d’autres manifestations à organiser… Tu avais toujours quelqu’un d’autre à aider.
    Je me suis souvent demandé si c’est aussi ce que j’avais été pour toi, une vie à sauver.

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    Tu étais en retard, tu devais arriver d’un moment à l’autre, sauf que tu n’es jamais venue. Les dix ans d’une gamine tu comprends, cela te passait au-dessus, ou en-dessous plutôt. En dehors de tes engagements seuls tes propres enfants comptaient, et peut-être un peu moi aussi à ce moment là encore.

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    « Ne lui en veux pas. » m’a-t-elle dit tendrement.
    « Pourquoi ? Tu ne lui en veux pas toi ? »
    « Moi j’ai le droit, elle a manqué l’anniversaire de ma fille sans même daigner présenter ses excuses, mais on ne sauve pas le monde en soufflant sur des bougies. Lizzie est une utopiste avant tout, on ne la changera pas. »
    « A quoi bon sauver le monde si l’on n’a plus personne avec qui le partager ensuite ? »
    « Elle aura Elvire et Louis. Puis elle t’aura toi. »
    « Il y a des jours où je me demande si à ses yeux, je ne fais pas partie de ceux contre lesquels elle se bat. »


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    Ce soir là encore tu étais rentrée à toutes les heures, tu sentais la bière et le tabac froid.
    « Viens, on part » m’as-tu murmuré au creux de l’oreille.
    « On ne peut pas, pas tout de suite. »
    « Avant tu n’aurais pas hésité. »
    « Avant nous n’avions pas d’enfants et je n’avais pas de famille à nourrir. »

    Parce que le bénévolat et les associations ça ne mettait pas de pain sur votre table, mais ça, il ne fallait pas le dire un peu trop fort.

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    C’est Caroline qui nous avait sauvées cette fois là. Elle était venue récupérer les jumeaux le soir de notre dixième anniversaire de mariage, puis nous avait mises dans un avion pour Sulani avec pour seule consigne de ne revenir qu’une semaine plus tard ‘plus amoureuses que jamais.’ Mais ce qu’elle ne savait pas c’est que l’amour, ce n’avait jamais été ça qui nous manquait.

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    « Qu’est-ce qui ce serait passé si tu ne t’étais pas interposée ce samedi là ? »
    « On ne le saura jamais. »
    m’avais-tu répondu.
    « C’était le destin je crois. »
    « Le destin n’existe pas. »
    « Alors le hasard fait bien les choses parfois. »
    « Je crois aussi. »


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    Le départ approchait déjà et je redoutais le dur retour à la réalité. Au beau milieu de notre vie normale et bien rangée que j’aimais tant, pour la première fois, j’avais peur de te perdre.
    « Je ne t’aurais pas épousée si nous étions faites pour vivre ensemble. » m’avais-tu affirmé.

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    Puis un jour je l’ai remarquée : ta veste de tailleur marron-rouge qui semblait tout droit sortie de ma penderie. Tu étais là, à jouer avec nos deux enfants, et je ne voyais plus que ça : ta veste de tailleur marron-rouge.

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    Louis et Elvire avaient fait leurs premiers pas à l’école primaire en septembre et l’année nous avait semblé défiler plus vite encore que les précédentes. ‘Je ne suis pas un bébé Maman, je suis une grande moi !’ ne cessait de te répéter notre fille.

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    Ils fêtaient leurs sept ans le lendemain et tu avais lu l’histoire du coucher ce soir-là plus lentement que d’ordinaire, comme pour savourer encore un peu le temps insouciant de leur petite enfance.

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    Le cinq juin, c’était chaque année un jour un peu hors du temps. Nous étions heureux tous les quatre, peut-être tout simplement.

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    « Pourquoi tu ne portes plus ta veste en jean déchirée ? C’était ta préférée. »
    « Elle te faisait honte. »

    Tu avais dit ça sans amertume ni rancoeur, c’était un fait. Nous avions changées l’une avec l’autre. Je n’exigeais plus que le ménage soit fait tous les trois jours, fermais les yeux sur les jeudi soirs que tu passais au pub avec tes amis. Je m’attristais moins sur mon sort, essayais comme toi de prendre la vie du bon côté. Tu ne portais plus les mêmes vêtements troués que tu portais depuis que tu avais vingt ans, acceptais de m’accompagner sans râler, ou moins qu’avant, aux soirées d’entreprise et aux repas de famille. Tu réfléchissais davantage aux conséquences de tes actes, essayais de penser un peu aux sentiments de tes proches.
    Nous avions changées, l’une pour l’autre.
    « Du mot de chaque ami le retentissement
    Éveille au sein de l'autre un même sentiment ;
    La parole dont l'un révèle sa pensée
    Sur les lèvres de l'autre est déjà commencée ;
    Le geste aide le mot, l'œil explique le cœur,
    L'âme coule toujours et n'a plus de langueur ;
    D'un univers nouveau l'impression commune
    Vibre à la fois, s'y fond, et ne fait bientôt qu'une ;
    Dans cet autre soi-même, où tout va retentir,
    On se regarde vivre, on s'écoute sentir ;
    En laissant échapper sa pensée ingénue,
    On s'explique, on se crée une langue inconnue ;
    En entendant le mot que l'on cherchait en soi,
    On se comprend soi-même, on rêve, on dit : c'est moi ! »

    Extrait de Jocelyn, 20 septembre 1793 d’Alphonse de Lamartine


    A suivre...
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    Les Contraires s'attirent : Amor Fati (Terminé)
    VDC/Histoire : Memento Mori (En cours)
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    EllandanEllandan Messages: 1,012 Membre
    Et ben ils poussent les jumeaux, et ils sont bien mignons <3 Lizzie et Adeline toujours aussi amoureuses, malgré leur différences... On sent bien qu'elle ne sont pas sur la même longueur d'onde, entre Lizzie qui donne tout ce qu'elle a pour les plus démunis. C'est admirable, mais heureusement qu'Adeline est là pour subvenir aux besoins de la famille...
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    ElinoeeElinoee Messages: 3,107 Membre
    Oui,je confirme que j'adore ton utilisation des poses,et tu as l'air de plus en plus douée :smiley: J'adore notamment le screen de la "fête" dans l'appart',top! Et les poses avec les jumeaux,trop chou <3 Tu vas finir par me donner envie de m'y mettre :blush:
    Sinon,tes images "découpées" sont elles aussi toujours magnifiques;celle avec les jumeaux qui "grandissent à vue d'oeil" est juste <3
    Bref,bravo,je suis admirative de ton travail :smiley:

    Concernant l'histoire,eh bien,que d'émotions (comme toujours)! Les enfants poussent tellement vite (trop vite!) et sont adorables tous les deux. J'aime bien le fait que leurs physiques soient un mélange de leurs deux mamans,et que l'une soit plus comme Lizzie,et l'autre plus comme Adeline niveau caractère :blush:
    L'amour entre les filles évolue (tout comme elles) mais reste toujours aussi fort et poignant. Lizzie flirte toujours avec les limites,elle ne peut pas s'en empêcher...c'est toute l'histoire/le drame de sa vie.
    On termine sur une belle note positive,mais vont-elles réussir toutes les deux à tenir leurs efforts l'une pour l'autre?
    Des vies d'ado : 🌈Bonheurs et désillusions à Copperdale🎓 (en cours)Step by Step : Le virus(en cours)Comme à la ferme : 🐰 Le rêve de Liselotte 🦊 (terminé)Colonie/ Settlers :🌍 Nouveau monde 🌎 (terminé)
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    CrazyMotherCoolCrazyMotherCool Messages: 761 Membre
    Un peu triste ce chapitre, on sent la rupture arriver. Elles prennent des chemins différents...
    La petite famille se porte "bien".
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    HorthakHorthak Messages: 1,320 Membre
    Modifié (septembre 2020)
    La vie suit son cours, les petits grandissent, et les mères s'éloignent. On sent qu'elles s'aiment encore très fort, mais elles évoluent différemment, et c'est probablement ce qui assommera leur couple, pour un temps, en tout cas. La spontanéité de Lizzie n'a pas que du bon, malheureusement. Elle aide les gens au détriment de ceux avec qui elle vit, y compris ses propres enfants, mais ça se comprend, elle voit en grand. Cependant, les sentiments d'Adeline sont compréhensibles aussi, démissionner sans consulter son partenaire c'est au moins un peu idiot, au pire complètement inconsidéré.

    Mais Lizzie change. Elle prend en compte les autres, plus qu'avant. C'est à se demander ce qui finira par les séparer (presque) définitivement... ! A moins qu'elle se perde en route ? C'est une possibilité...

    Très beau chapitre malgré son arrière-goût un peu amer en tout cas !
    Galerie : Horthak
    Studio
    Legacy : Renaître de ses cendres (en pause)
    100 bébés : Un commencement très... inattendu (en pause)
    NSBC : On Gathering Rainbow Berries
    Père Castor : Et si on recommançait ?
    Perdu sur l'île : Lune de miel
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    Melsy_LbaMelsy_Lba Messages: 244 Membre

    @Ellandan Les jumeaux sont adorables, j’adore jouer avec eux. D’ailleurs je pense que je vais essayer de me centrer un peu plus sur eux dans le prochain chapitre. Lizzie est effectivement une grande idéaliste et paradoxalement en oublie qu’entre les réalités du quotidien et les idéaux et bien il y a tout un gouffre. Adeline quant à elle est un peu trop terre-à-terre, et les deux ne parviennent pas à trouver un juste équilibre… Merci pour ton retour !

    @Elinoee un grand merci, ton commentaire me touche beaucoup :heart: Je prends énormément de plaisir à jouer en intégrant des poses, mine de rien créer des scènes spécifiques m’oblige à couper la petite routine métro-boulot-dodo de mes sims et c’est très divertissant. Si tu as du temps à consacrer à la recherche de la pose parfaite, je ne peux que te le conseiller :blush:
    Que le physique des jumeaux soient le parfait mélange de leurs deux mamans était un hasard total du jeu, mais du coup cela m’a donné envie de faire correspondre également leur caractère, du moins dans les grandes lignes, surtout que je trouvais réaliste que le caractère des parents influence celui des enfants. :smiley: Lizzie est perdue entre ses idéaux et la dure réalité du quotidien, et effectivement elle s’y perd elle-même en fonçant la tête baissée…

    @CrazyMotherCool Effectivement la rupture arrive, et c’est un coup dur… mais c’est peut-être aussi un moyen d’apprendre à se retrouver… Merci pour ton retour en tout cas.

    @Horthak L’amour rend aveugle c’est bien connu, mais les différences au quotidien c’est une toute autre histoire… Et parfois l’affection que l’on se porte ne suffit pas toujours comme tu t’en doutais. Je suis contente que tu soulignes que la position des deux est « compréhensible », car j’avais peur, du fait de l’écriture du point de vue d’Adeline, de faire un peu passer Lizzie pour la méchante de l’histoire. Lizzie a beaucoup changé, notamment de mode de vie, pour correspondre au « standing » d’Adeline, et a effectivement le sentiment de s’être perdue en cours de route… Maintenant est-ce que partir était une solution ? Rien n’est moins sûr… Un grand merci pour ton retour :kissing_heart:

    CHAPITRE 6

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    « Ma fille,
    S’enfuir, se sauver, partir, se faire la belle.
    Décamper, disparaître, prendre la poudre d’escampette.
    Tant de synonymes pour si peu de vérité.
    Que l’on parte ici ou là-bas, l’amour, ça vous reste collé aux valises.
    Amor,
    Maman L »


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    Une fois de plus, tu étais aux abonnées absentes. T’assoir à table chez Caroline le dimanche, à manger jusqu’à ne plus rien pouvoir avaler alors que tant de monde ‘crevait la dalle’ dehors, même pour me faire plaisir, c’était devenu au-dessus de tes forces.

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    « C’est normal après vingt ans de ne plus s’aimer comme aux premiers jours. »
    « Tu ne comprends pas. Je ne l’ai peut-être jamais autant aimée qu’aujourd’hui. »
    « Quel est le problème alors ? »
    « Elle a changé, pour moi. C’est ma faute, je l’ai changée. »

    C’est ce qui arrivait aux fleurs : arrachées à leur jardin, elles fanent.

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    Tu ne rentrais jamais à la même heure, sortais avec je ne sais qui je ne sais où. Tu m’échappais et cela me rendait folle. Même quand tu étais juste là, à quelques mètres en pyjama, tu me semblais si loin de moi.

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    J’en devenais paranoïaque, à fouiller ton historique, tes poches, les messages que tu postais sur les forums. A un concours d’espionnage et jalousie, j’aurais battu tous les records, et toi, tu me regardais faire, secouant simplement la tête avec lassitude.

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    J’avais eu une grosse promotion, un poste de directrice régionale qui s’accompagnait de réunions le samedi matin, et parfois l’après-midi aussi. Tu désapprouvais mais tu n’avais rien dit, tu avais hoché la tête distraitement et m’avais accompagnée au repas d’entreprise malgré tout. Tu ne souriais plus.

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    Tu détestais mes collègues, des ‘capitalistes réactionnaires pourris jusqu’à la moelle’. Tu ne comprenais pas pourquoi je ne leur claquais pas la porte au nez depuis le temps. Et puis, ta femme qui travaillait pour l’ennemi, franchement, quelle image cela donnait de tes combats et toi ?
    « Depuis quand est-ce que tu te soucies de ce que pensent les autres ? »
    « Depuis que ma femme me demande de ‘bien me tenir’ car elle a honte de moi. »


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    Ton optimisme exacerbé, tu l’avais mis dans la lutte. Et tu luttais contre tout ce qui n’était pas la cause, tout ce qui n’était pas toi. Un jour après l’autre, tu luttais contre moi. 

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    Elvire et Louis grandissaient tant bien que mal, se tenant là, soudés et complémentaires, comme des roseaux au milieu de la tempête. Il semblait de plus en plus introverti, se repliait sur son monde intérieur et son violon. La musique, c’était tout ce qui lui importait. Elle s’épanouissait de jour en jour, maniait du haut de son jeune âge l’art de la rhétorique à en faire rougir les plus grands orateurs. Un jour, elle serait Présidente, et nous ne doutions pas une seconde qu’elle y parviendrait.

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    Nous tentions de les préserver au mieux, nous n’y parvenions pas toujours.
    « Maman, tu pleures ? »
    « Non mon coeur, j’ai juste une poussière dans l’oeil. »
    « Maman L en avait une elle aussi. Elle a dit qu’avec un bisou ça irait mieux. »


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    Ce dimanche là, chez Caroline, tu étais restée longuement immobile, plantée là sur le ponton, le regard perdu sur la ligne de l’horizon, tu rêvais de partir. Tu voulais t’installer dans les quartiers industriels défavorisés d’Evergreen Harbor, rejoindre le coeur de la lutte, tu serais plus utile sur place qu’ici. Ici, tu dérangeais avec tes ‘idées de gauchiste’, tu étais comme de trop. Là-bas, il y avait tant à faire. Mais je ne voulais pas y aller, tout quitter pour la cause c’était hors de question, et je savais que sans moi, tu ne partirais pas. Alors tu restais là. Déchirée entre tes idéaux et l’amour que tu portais à ta famille, tu restais plantée là.

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    Un soir, je t’ai suivie. Ce n'était pas prémédité, je t’avais aperçue par hasard à un arrêt de bus, en rentrant du bureau. J’étais persuadée que tu me trompais, tu avais simplement rejoint Hannah dans un bar à moitié clandestin pour parler de votre manifestation du lendemain. Tu m’avais vue vous observer et avais perdu ton sang froid.
    « Je ne suis pas un de tes personnages de roman Adeline, tu ne peux pas contrôler ma vie !»
    Jouer un rôle, porter des costumes, faire comme si, tu en avais plus qu’assez. Tu voulais vivre comme bon te semblait, reprendre enfin ta vie en mains, mais quelque chose t’arrêtait toujours : cela voulait dire lâcher la mienne.

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    Nous ne nous étions pas adressé la parole pendant plusieurs jours ensuite, enfin le strict minimum, quand cela concernait les enfants et que nous ne pouvions pas faire autrement.
    « Maman et toi vous allez divorcer comme les parents de Jade ? »
    « Peut-être. Tu sais les grandes personnes, c’est compliqué. Mais nous vous aimons très fort ton frère et toi, et ça, ça ne changera jamais. »


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    « Vous vous faites du mal. »
    « Cela dépend des jours. »
    « Ce n’était pas une question. »
    « Je sais. »


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    Ta joie de vivre s’effritait, et un jour après l’autre, tu perdais un morceau supplémentaire. Tout ce que j’avais pu détester chez toi autrefois me manquait : ta spontanéité maladive, ton manque de sérieux, ta philosophie de comptoir qui ne voulait rien dire… Certains soirs j’aurais même donné n’importe quoi pour ramasser un de tes papiers de Granola au pied du canapé.

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    Parfois je rentrais du bureau et je te trouvais là, roulée en boule sur le lit, en pyjama, ta veste en jean déchirée adorée par dessus. Tu ne dormais pratiquement plus.
    Tu en serais morte de rester là.

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    Tu es rentrée au petit matin, je t’attendais. Jamais tu ne m’avais fait l’amour aussi lentement, avec une tendre minutie presque artistique. Nos corps savaient déjà ce que nous refusions de reconnaître à voix haute : nous nous disions au revoir.

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    Cette nuit là non plus, tu n’as pas trouvé le sommeil.
    « Tu devrais partir. » t’ai-je dit.
    « Oui je devrais, mais j’ai peur sans toi. »
    « Tu n’es plus heureuse. »
    « Parfois je le suis. »
    « Parfois, ça ne suffit pas. »
    « Les enfants ? »
    « Ils comprendront. »
    « Je vais partir alors. »
    « Oui il faut. »
    « Tu vas me manquer. »

    Tu avais brisé tes ailes, je te cédais les miennes.

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    On a cherché des excuses, on en a trouvé plein : nous ne voulions pas perturber les enfants davantage, déménager, changer d’école, d’ailleurs la maison était à leurs noms, et puis c’était plus simple pour tout le monde. Alors on était devenues des colocataires sous notre propre toit, en attendant. En attendant quoi ? Qui sait, peut-être un signe, n’importe quoi, que nous faisions une erreur. Il n’est jamais venu ou nous n’avons pas su le voir.

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    Parce que toute notre tragédie se trouvait là : tout nous divisait et pourtant, nous ne savions pas vivre un peu trop loin l’une de l’autre.

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    Christian était un collègue de travail, président de l’association des parents d’élèves de l’école de nos enfants, papa d’une petite fille du même âge, divorcé lui aussi. Il m’avait proposé d’aller boire un café, un après-midi à l’occasion, et j’avais accepté, qu’avais-je à perdre après tout ? Nos histoires se ressemblaient beaucoup en fin de compte, il me faisait rire, et les après-midi se sont multipliés, puis sont devenus des dîners au restaurant entre amis, puis des dîners tout court, puis encore tout autre chose.

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    Entre deux gorgées de bière, tu m’attendais.
    « Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? »
    « Rien Elisabeth. Il n’a rien de plus que toi. »

    Non lui, il était tout en soustraction par rapport à toi. Il était moins passionné, moins idéaliste. Il m’aimait moins aussi, mais après tout, je n’étais pas amoureuse de lui non plus. Et puis surtout, il n’était pas une femme. Ma femme, c’était toi.

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    Tu t’es vengée, sur le pas de ma propre porte, de cette maison qui avait été la nôtre. Ses mains s’étaient posées là où seules les miennes avaient pu s’aventurer, elle avait clamé tes lèvres, ces mêmes lèvres qui m’étaient destinées.
    « Je vais partir. » m’as-tu dit.
    « Demain ? »
    « Non pas demain… »
    « Si, pars demain. C’est mieux. »

    Te voir avec une autre, c’était au-dessus de mes forces.

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    Andréa était une camarade de lutte, fille d’un haut-fonctionnaire, ancienne ingénieure qui avait tout plaqué et renié père et mère pour s’employer à sauver le monde à vos côtés. Elle avait eu le courage que je n’avais eu en somme. Elle avait rejoint l’association peu de temps après notre séparation, et sans doute qu’entre deux manifestations, elle ne te murmurait pas que des slogans anarchistes.

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    Il n’y a eu ni crise de colère, ni ressentiment, simplement un arrière-goût de gâchis et d’inachevé en fin de bouche. Nous-mêmes nous ne savions dire comment nous en étions arrivées là. Nos chemins se séparaient, nous préférions restées amies malgré tout, pour les enfants certes, mais surtout pour nous : une amitié c’était mieux que rien, se perdre c’était impensable.
    Nous avons signé les papiers du divorce quelques jours à peine après avoir fêté mes trente-neuf ans, Louis et Elvire en avaient onze et s’apprêtaient à rentrer au collège, une toute nouvelle vie commençait.
    « Tu te souviens de ce que je t’avais dit sous la cascade ? »
    « Que tu ne m’aurais pas épousée si nous étions faites pour vivre ensemble. »
    « J’aurais aimé avoir tort. J’aurais voulu savoir t’aimer correctement même si nous étions destinées à passer l’éternité ensemble. »
    « Je croyais que le destin n’existait pas. »
    « J’ai changé d’avis. Ma vie sans toi aurait été impossible. »
    « C’est mieux comme cela. »
    « Oui tu as raison. C’est peut-être mieux comme cela. »


    On en serait mortes, de mal s’aimer.

    « On m'avait dit "attends tu vas voir, l'amour c'est un grand feu"
    Ça crépite, ça illumine, ça brille, ça réchauffe, ça pique les yeux
    Ça envoie des centaines de lucioles tout là haut, au firmament
    Ça s'allume d'un coup et ça éclaire le monde et la ville différemment
    Nous on a craqué l'allumette pour l'étincelle de nos débuts
    On a alimenté ce foyer de tous nos excès, de nos abus
    On s'est aimés plus que tout, seul au monde dans notre bulle
    Ces flammes nous ont rendus fous
    On a oublié qu'au final, le feu ça brûle »

    Mais je t’aime - Camille Lellouche & Grand Corps Malade


    A suivre...

    PS : j’ai bien cru ne jamais arriver à écrire ce chapitre et encore moins à le mettre en jeu… N’en voulez pas trop à l’auteur, les règles sont les règles. Promis je vous garde une boîte de mouchoirs et puis… après la pluie, le beau temps n’est-ce pas ?

    En parlant de règles, petit point sur l’avancée du challenge :
    > Se marier à son contraire OK
    > Avoir au moins un enfant OK
    > Faire une activité de couple chaque dimanche OK
    > Essayer toutes les sortes de crac-crac (15/16)
    > Rompre juste avant de passer à l'âge Adulte OK
    > Habiter ensemble le temps de se trouver un autre partenaire OK
    > Trouver chacune un.e autre partenaire PNJ qui aura des traits contraires aux siens OK
    > Se remettre ensemble à l'âge sénior
    > Mourir d'épuisement
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    EllandanEllandan Messages: 1,012 Membre
    Et voilà c'est la rupture :( On s'y attendait, mais c'est triste quand même... J'espère que ça va aller pour les enfants, puisque j'ai cru comprendre que Lizzie partira loin... (quoique si ça se trouve en fait Evergreen Harbor c'est la ville d'à côté :D )
    Je suis toujours aussi fan de tes montages photos :)
  • Options
    ElinoeeElinoee Messages: 3,107 Membre
    Pfiou...on s'y attendait,bien sûr. Mais c'est rude :bawling:
    Le screen où leurs "fantômes du passé" restent sur le banc et où elles s'éloignent chacune dans une direction opposée est magnifique mais déchirant :'(
    Enfin,restons positifs: il reste encore un crac-crac à tester! Vivement l'âge senior :blush:

    Elles sont vraiment opposées,y a pas à dire. Normal que la vie ensemble soit si compliquée...
    Mais elles ont tout de même réussi deux merveilleux enfants :smiley:

    Je pense que le nouveau partenaire d'Adeline,le papa divorcé,ne va pas lui faire vivre une folle histoire d'amour...
    Par contre,Lizzie et André semblent être faites l'une pour l'autre,de prime abord!
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    CrazyMotherCoolCrazyMotherCool Messages: 761 Membre
    La rupture n'était pas une surprise en soi mais ça reste triste. Tu l'as si bien écris et les screens sont touchants/poignant.
    J'espère que ça n'aura pas trop d'impact sur Louis et Elvire non plus même si elle sentait la fin arrivé.
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