Eh bien je suis ravie d'avoir poussé la porte de cette petite caravane
J'aime beaucoup ta façon de romancer ton legacy. Alors oui, les choses vont toujours un peu vite avec nos sims chéris , mais il faut parfois savoir se laisser emporter par le tourbillon de la vie ! Qui sait, il peut nous porter loin
Ooh un petit bébé...
J'espère que Ellie n'a pas commis d'imprudence en affichant ces photographies? ' a y est, je suis inquiète à nouveau pour elle
Comme toujours, un magnifique chapitre
@sirhc59 : C'est une bonne question ! ^^ Réponse toute suite :-P @Fanfani : Bienvenue à toi ! Eh oui, ça va toujours plus vite dans les sims ^^ Surtout qu'Ellie était à trois jours de passer de jeune adulte à adulte et comme le hasard veut qu'elle ait 4 enfants, je me suis dit qu'il faudrait peut-être passer à l'étape supérieur ^^' @pytisa : Eh oui ! La G2 est en route ! Ahah, tu n'as pas fini de t'en faire pour elle alors ^^
[Chapitre 7]
A la mention des photographies, je ne pus m'empêcher de me tendre. La main tremblante, je versais la soupe de palourdes dans un saladier. Aucun son ne sortit de ma bouche, et je sentais le regard de Matthew se poser sur moi, attendant une réponse.
Non que je ne veuille pas la lui donner, en tant que futur père de mon enfant il était en droit de savoir, mais le sujet était délicat pour moi. Les souvenirs affluaient dans mon esprit, et ma gorge se noua. Je respirai un grand coup, essayant d'éviter que l'émotion ne me submerge.
-Ellie ? Ça va ?
-La soupe est prête. Me contentai-je de lui dire, fébrile, tout en servant deux bols de soupe, pour ensuite m'installer à table.
Je commençai à manger sans dire un mot de plus, tandis que Matthew vint me rejoindre en silence. Ma main tremblait, j'étais nerveuse. Je ne savais pas comment lui expliquer. Comment lui dire, lui parler de cet homme sur les photos. Des photos que j'avais caché sur le bateau, que je chérissais du plus profond de mon cœur et dont je ne pourrai jamais me séparer. Elles étaient les vestiges de ma vie d'avant, d'instants de pur bonheur et d'insouciance. Mais comment expliquer cela sans raconter ce qui s'était passé ?
-Ellie...
-C'est mon père. Avouai-je tout d'un coup, les yeux rivés sur ma soupe, comme si je venais d'effectuer un saut dans le vide. L'homme sur les photos, c'est mon père.
-Oh, je vois. Tu ne m'as jamais parlé de lui... Comment il va ? Il vit toujours à Willow Creek ?
-Je... Je ne sais pas...
-Que s'est-t-il passé ? Me demanda alors Matthew, doucement, comme s'il marchait sur des œufs. Il sentait que quelque chose n'allait pas, et il ne souhaitait pas me brusquer. Il tendit la main vers moi, pour que je la saisisse, comme s'il voulait me transmettre du courage.
-Il... Il s'est passé quelque chose... Mon père a eu des ennuies par le passé qui ont refait surface. J'ai dû partir parce qu'il ne voulait pas me mettre en danger. Et... Et je n'ai jamais plus eu de nouvelles depuis que je suis arrivée ici. Soufflai-je, la voix tremblante. Je prenais tous les efforts du monde pour ne pas me mettre à pleurer.
Les souvenirs de cette nuit-là refaisait surface. Je voyais encore mon père me réveiller en pleine nuit en me disant de me dépêcher à me préparer, qu'il fallait que je m'en aille. Je sentais encore son étreinte, lorsqu'il m'a serré fort contre lui pour me dire qu'il m'aimait, me rappelant de faire attention. Je l'entendais encore me promettre qu'il veillera toujours sur moi. Et le manque que j'ai emporté avec moi restait gravé au fond de mon cœur.
-Je suis désolé... Compatit Matthew, en serrant davantage ma main dans la sienne. Et ta mère ?
-J'ai... Je ne l'ai jamais connu. Murmurai-je, culpabilisant aussitôt. Je savais pertinemment que je ne lui disais pas toute la vérité, mais c'était plus fort que moi. J'avais beau aimé sincèrement Matthew, je préférai garder certaines choses pour moi. C'était mieux pour tout le monde.
-Comment s'appelle ton père ?
-William. Il s'appelle William.
-Ellie... Si nous avons un fils, nous l'appellerons William. En l'honneur de ton père. Je restai bouche-bée face à l'annonce de Matthew. Je devais avouer que je ne m'y attendais absolument pas. Mais la surprise laissa place à l'émotion et s'il voulait me faire pleurer, c'était gagné.
Je me contentai d'hocher positivement la tête, incapable de parler. J'essayais de retenir les larmes, mais sans succès. Au moins, je pouvais toujours accuser les hormones.
Nous continuâmes de déjeuner tranquillement. Durant le repas, Matthew mit tout en oeuvre pour me redonner le sourire. Et il y parvint, sans trop d'efforts. Je devais néanmoins avouer que parler de mon père m'avait fait du bien. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais plus eu l'occasion de parler de ma vie d'avant, de mon père, que pouvoir enfin me confier à quelqu'un était une réelle bouffée d'air frais. Je n'étais plus obligée de faire comme s'il n'avait jamais existé.
Après le repas, Matthew m'attrapa par le bras pour que je reste à côté de lui. Intriguée, je le vis sortir son téléphone de la poche de son jean.
-Puisque je n'aurais probablement jamais l'immense honneur de rencontrer ton père, je me dis qu'une photo de nous deux pourrait venir se joindre à celles sur le mur, qu'est-ce que tu en penses ? En toute réponse, je souris.
Je ne pouvais qu'admettre que l'idée de Matthew était une bonne idée. Nous nous sommes amusés à prendre plusieurs photos de nous jusqu'à obtenir la photo parfaite à nos yeux. C'était très amusant, car nous n'étions jamais d'accord. Matthew me trouvait sublime sur toutes les photos, alors que je rejoignais rarement son point de vue.
Quelques jours plus tard, Matthew prit le temps de faire imprimer la photo. Il prit également l'initiative de racheter de nouveaux cadres et de tout accrocher sur le mur. Je ne pus qu'admettre qu'il a eu l’œil, les cadres blancs mettaient davantage les photos que les cadres bruns, surtout sur le papier peint vichy.
Dorénavant, j'avais les deux hommes de ma vie à côté du lit.
Le temps passa et mon ventre continuait à grossir. Matthew était fasciné par ce ventre rond qui accueillait notre enfant, et avait hâte de faire sa connaissance. D'autant plus qu'il aurait voulu connaitre le sexe du bébé, alors que j'ai préféré garder la surprise. Il ne cessait de prier que ce soit un petit garçon, bien que je m'amusais à lui rappeler qu'on ne pouvait plus y faire grand chose à l'heure actuelle.
-Et alors ? Peut-être que ça va nous porter chance ! S'exclama-t-il, les yeux brillants. Car on est d'accord pour le prénom pour si c'est un petit bonhomme, mais pas encore si c'est une fille !
-On a encore le temps pour se décider. De toute façon, si c'est une fille, il faudra bien qu'elle ait un prénom. On ne pourra pas l'appeler William aussi.
-Bah, Willie, pour une fille, c'est mignon, non ? Je secouai alors la tête, amusée par sa proposition, mais nullement d'accord avec lui. Cela faisait trop Sauvez Willy à mon goût. J'avais un peu peur que cela ne lui porte la poisse.
-Et sinon, tu as pensé où tu voudrais accoucher ? Car il faudra y penser aussi. Je veux que tout se passe bien et que tu accouches dans les meilleures conditions possibles.
-Je t'avouerai que je suis davantage préoccupée par les travaux à effectuer ici que pour le lieu de mon accouchement. Lui signalai-je en observant l'intérieur de notre maison. Pour l'instant, nous ne sommes pas encore en capacité d'accueillir ce bébé et je ne suis pas certaine qu'il attende bien au chaud que tout soit prêt.
-Je comprends que cela t'inquiète, mais promis, tout sera prêt pour l'arrivée du mini-nous. M'assura-t-il en s'approchant pour me déposer un baiser sur la joue. Je vais de ce pas retravailler sur les plans !
Je le regardai s'agiter dans toute la maison, amusée devant son enthousiasme. Même sur un sujet aussi sérieux, il ne pouvait s'empêcher de faire le pitre. Une chose était sûre, fille ou garçon, ce bébé n'aurait pas le temps de s'ennuyer avec un papa aussi en forme que lui.
Cependant, je dus retenir un soupir de soulagement. En transmettant mes inquiétudes sur l'avancement des travaux, j'ai pu détourner son attention de l'accouchement.
La vérité, c'était que je n'avais aucune envie d'accoucher à l'hôpital. La naissance était une source d'une profonde inquiétude, mais dans le cas où mes craintes se réaliseraient, je savais qu'il fallait que j'accouche à domicile. En sécurité entre les quatre murs de ma maison.
J'ignorais ce qui se passerait par la suite, mais je ne voulais pas prendre le risque d'exposer mon nouveau-né aux yeux du monde. D'autant plus en n'étant pas en capacité de le défendre.
Même si les travaux n'avançait pas beaucoup, Matthew s'investissait énormément à la maison. Dès que quelque chose cassait, il se jetait sur la boite à outils pour le réparer. Je ne pus qu'admettre que ne plus devoir m'occuper du bricolage m'arrangeait, d'autant plus avec le bébé en route. Mon dos m'était de plus en plus douloureux, et pouvoir rester au lit ou sur le canapé au lieu de me tordre dans tous les sens pour réparer les WC était un véritable luxe.
D'autant plus qu'entendre Matthew râler à tout bout de champ était un spectacle assez drôle à entendre.
-Purée de crotte de bique de toilettes premier prix. Dès qu'on refait la salle de bain, on investit dans des toilettes qui ne cassent pas dès que quelqu'un fait la grosse commission. N'est-ce pas Ellie ?
-N'est-ce pas Matthew ?
Mais trop rire de ses plaintes n'étaient jamais longtemps une bonne idée. Le bébé commençait à appuyer sur ma vessie et bien souvent, j'étais incapable d'attendre qu'il ait fini dans la salle de bain pour me rendre en vitesse sur les toilettes.
-Je suis désolée pour ce manque de glamour, mais ça ne pouvait plus attendre.
-Pas de problème. Je préfère encore ça que tu te fasses dessus. Évite de casser les toilettes, je viens de me taper le doigt en réparant la douche.
-Oh mon pauvre chéri.
-Aïe ! Mon doigt ! C'était pas très agréable comme situation, mais nous mettions ça sur les joies du concubinage.
Plus je lis cette histoire et plus je me dis qu'Ellie ressemble beaucoup à Ellie (Coïncidence ?) de The Last Of Us, j'me fais des idées ? Sinon c'est toujours aussi bien écrit et tes screens sont également irréprochables. J'attends la suite avec impatience
Joueuse amatrice des Sims, toujours avec des problèmes sur son jeu. Distorted♰Happiness.
@pytisa : Oui on commence doucement à en savoir plus sur Ellie Merci ^^ @Kimicka : C'est une pure coïncidence car je ne connais pas du tout ce jeu (oui j'ai fait un tour sur Google pour savoir qu'il s'agit d'un jeu ^^ Sur le coup j'ai cru que c'était une série ahah ! ^^) Après, j'avoue que je n'ai pas choisi le nom d'Ellie totalement par hasard, mais vous comprendrez (peut-être ^^) au moment venu :P Merci beaucoup ^^
[Chapitre 8]
Le temps passa sans difficulté majeure. Matthew n'a plus parlé de l'hôpital mais râlait car je refusais de profiter de mes congés maternités. Il jugeait que je me fatiguais inutilement et que je ferai mieux de me reposer pour la fin de ma grossesse. Je me défendais alors en lui rappelant qu'enceinte ne signifiait pas que j'étais handicapée et que nous avions besoin d'argents pour les agrandissements de la maison. De plus, je me sentais parfaitement en forme.
Cela me touchait que Matthew s'inquiète pour moi, mais j'aimais tellement mon travail que je ne me voyais pas rester tranquillement à la maison à ne rien faire pour les dernières semaines de la grossesse. Et en plus, travailler me permettait de ne pas trop penser à l'accouchement, et à ses éventuelles conséquences, ce qui évitait le stress.
-Tu es sûre que tu veux accoucher à domicile ?S'inquiéta Matthew durant un petit déjeuner, alors que je venais de lui avouer que je ne souhaitais pas mettre au monde notre enfant à l'hôpital. Imagine qu'il y ait des complications !
-Tout se passera très bien. Le rassurai-je avec un sourire, alors qu'au fond de moi, j'étais terrifiée par cette éventualité mais une autre m'angoissait davantage. Ce n'est pas la peine de t'inquiéter, ça va aller. Les femmes mettent au monde des enfants depuis des millénaires après tout.
-Et beaucoup mourraient en couche aussi. Baragouina aussitôt Matthew, loin d'être convaincu par mon argument.
-Merci mon chéri, d'être aussi positif ! C'est tellement agréable de savoir que tu nous imagines une longue vie ensemble !
Tout penaud, Matthew finit par s'excuser d'être aussi défaitiste et accepta ma décision. Je l'en remerciais par un baiser avant de partir travailler.
Je ne pouvais lui en vouloir. Matthew était profondément bienveillant et veillait juste à ce que je sois en bonne santé. C'était ce qui m'avait le plus séduite chez lui. Sa bienveillance qui transparaissait à tout moment de la journée, comme lorsqu'il prenait le temps d'aller donner quelques friandises aux chats errants qui étaient souvent de passage devant la maison. Un geste qui me touchait, mais qui m'interrogeait. C'était un coup à ce qu'il me ramène un chat, un jour.
Les semaines suivantes, les travaux à la maison étaient enfin terminés ! Nous avions agrandi la pièce à vivre, permettant de séparer la chambre grâce à un paravent. Matthew m'avait pourtant proposée de la fermer, en m'assurant que c'était possible et que nous en avions les moyens, mais j'aimais l'idée d'avoir un grand espace ouvert. Pour l'instant du moins.
L'espace de vie fut lui aussi agrandi. Un véritable coin cuisine fut crée, permettant d'installer une grande table avec quatre chaises. Un coin repas qui faisait également office de séparer avec le coin séjour.
Petit à petit, la caravane devenait une véritable petite maison confortable et accueillante.
Nous en avons également profité pour agrandir la salle de bain, qui avait bien besoin d'un rafraîchissement. Les murs et le sol furent changés. Une baignoire-douche remplaçait dorénavant l'ancienne douche et nous avons également investi dans une machine à laver pour ne plus être obligés de laver notre linge à la main. Voilà qui allait nous faire gagner du temps !
Les semaines passèrent. Je voyais mon ventre grossir de plus en plus, ce qui fascinait Matthew et m'inquiétait un peu. Jusqu'à quel point allait-il être gros ? J'avais parfois l'impression d'être sur le point d'exploser. A cela s'ajouter des douleurs au niveau du dos à force de supporter le poids du bébé. Cette fin de grossesse n'était pas une partie de plaisir et j'avais autant hâte d'accoucher qu'inquiète.
Je ne pouvais m'empêcher de m'interroger sur cet enfant. Je l'aimais déjà de tout mon cœur, mais sa naissance m'angoissait. Je vivais cachée depuis tellement longtemps que j'avais oublié les difficultés que j'avais du rencontrer. Et une nouvelle viendrait, peut-être, avec la naissance de ce premier enfant...
La nuit, je dormais peu. Le bébé appuyait de plus en plus sur ma vessie, m'obligeant à me rendre bien souvent aux toilettes. Cela amusait Matthew, mais étrangement, je ne partageai pas son amusement. J'avais besoin de dormir, autant pour me reposer que pour ne plus penser à rien. Au moins, quand je dormais, je ne pensais plus à l'approche de mon accouchement.
Je comptais les jours me séparant du terme de ma grossesse. Elle me fatiguait de plus en plus, mais je parvenais à supporter ses effets indésirables. Il me suffisait de me concentrer sur les mouvements de mon bébé pour m'apaiser. Les coups de pieds n'étaient, certes, pas agréables, mais le sentir vivant parvenait à m'apaiser. Quoique l'avenir nous réservait après sa naissance, nous serions ensemble, tous les deux. Mais lorsque je vis Matthew se lever pour commencer sa journée, je ne pouvais m'empêcher de m'interroger.
Sera-t-il toujours là ? Continuerai-je à le voir se lever chaque matin ?
Un jour, alors que j'étais au travail, j'ai du terminer ma journée plus tôt que prévu. Les premières contractions commençaient à se manifester et j'étais incapable de me concentrer. Je faisais de mon mieux pour supporter la douleur mais j'avais hâte de rentrer à la maison pour me reposer sur mon lit.
La peur m'envahit également. La peur de l'accouchement. La peur de l'avenir. La peur de la réaction de Matthew en voyant notre enfant.
Mais en rentrant à l'intérieur de la maison, je découvris un message sur la table. Un petit mot de Matthew, m'informant qu'il était sorti pour l'après-midi, notamment pour courir. En effet, cela faisait un moment qu'il trouvait qu'il avait pris des poignets d'amour. Cela me fit sourire, car je ne cessais de lui dire que sa prise de poids n'était que dans sa tête. Mais rien à faire, il était persuadé d'avoir des kilos en trop.
Je ne saurais dire si son absence me soulageait ou non. Cela retardait l'inévitable, mais j'aurais aimé qu'il soit là pour m'aider et pour me rassurer.
Le temps passa et les contractions s'intensifièrent. Je scrutai par la fenêtre le retour de Matthew, mais il fallait que je me rende à l'évidence.
Je serai seule pour accoucher.
Et l'accouchement, c'était maintenant.
Désolée d'ailleurs pour l'attente pour la suite, j'ai été pas mal occupée ces derniers jours ^^ Mais voilà la suite avec la naissance du bébé !
[Chapitre 9]
Après beaucoup d'efforts et de souffrances, je donnai enfin la vie. La délivrance me soulagea et je fus heureuse d'entendre ses premiers cris. Je ne tardai pas de prendre mon bébé dans mes bras pour le couvrir de tout mon amour. Mon bébé. Une adorable petite fille. Une petite Lexie.
Mais tout l'amour maternel que je ressentais soudain ne parvint pas à masquer mon inquiétude. J'ai eu beau prier que le contraire se produise, ma fille me ressemblait indéniablement. J'ai dissimulé mon secret pendant des années, et le voilà exposé au grand jour.
Secret dont Matthew n'avait pas connaissance. Secret qu'il ne pourrait ignorer en découvrant la peau violette de sa fille.
Après avoir cajolé ma fille, je la remis dans son berceau que je déplaçais dans sa chambre. Donner la vie était épuisant, mais venir au monde devait l'être car Lexie s'endormit dès l'instant que sa tête se posa sur son coussin. Je souris en la voyant si apaisée, loin des préoccupations de sa maman.
Je retournai dans la pièce à vivre pour appeler tranquillement Matthew et le prévenir de la naissance de sa fille. Il m'assura, affolé, faire aussitôt demi-tour et courir le plus vite possible pour nous rejoindre à la maison. Une réplique qui me toucha profondément, avant de m'inquiéter.
Comment anticiper la réaction de Matthew ? Comment savoir s'il va accepter mon secret ou non ? C'était impossible et l'angoisse me rongeait. Je ne cessai d'envisager les différentes possibilités.
Si Matthew acceptait l'idée que je viens d'un autre monde que le sien, alors tout irait pour le mieux et notre vie de famille pourrait se construire.
Mais malheureusement, s'il ne l'acceptait pas, je serai contrainte de m'enfuir une nouvelle fois, avec ma fille. Je ne pouvais accepter de prendre le risque d'exposer Lexie au danger.
Matthew revint rapidement, essoufflé. Son regard se posa partout dans la maison, avant de s'arrêter sur moi, installée sur le canapé. Je lui souris, essayant de paraître le plus naturelle possible. Je ne voulais pas l'inquiéter, même si cela signifiait reculer pour mieux sauter.
-Je suis vraiment désolé. Me dit-il en s'asseyant à côté de moi pour me prendre dans ses bras. J'aurais du être là pour la naissance de Lexie. Comment tu te sens ? Et notre fille ? Tout s'est bien passé ? Est-ce qu'il faut que je vous emmène d'urgence à l'hôpital ?
-Calme toi, tout va bien. Lui assurai-je avec le sourire. Non, tout n'allait pas bien, mais je ne pouvais lui révéler. C'était trop dur. Comment annoncer une telle chose à l'homme que l'on aime ? Tout s'est bien passé et Lexie va merveilleusement bien. Elle se remet tranquillement de ses émotions dans sa chambre.
-Si tu savais comme je suis soulagé. Heureux. Je t'aime. Me dit-il ému, avant de m'embrasser.
J'étais sur un véritable nuage. Matthew me couvrait d'amour et cela me faisait un bien fou. Cela me donnait un dernier goût de notre vie d'avant. Un goût de certitude, avant de sombrer dans l'inconnu. J'avais beau pensé à comment lui dire la vérité que je me crus incapable de le dire.
Et puis, Lexie se fit entendre, rappelant son existence auprès de ses parents. Rappelant à son père qu'il ne l'avait pas encore rencontrée.
-J'y vais. Me dit-il en me souriant, les yeux pétillants, pressé de voir sa fille.
Il se leva alors, en se dirigeant directement vers sa chambre. Quant à moi, je me réfugiai dehors. Pendant quelques secondes, quelques brèves minutes, j'allais essayer de m'évader pour mieux affronter la réalité qu'il allait me frapper de plein fouet.
Matthew avait hâte de voir sa fille. Pendant des mois, des semaines, il l'avait imaginé, attendu, aimé. Il s'était demandé comment il allait l'élever, qu'est-ce qu'il allait lui apprendre, lui transmettre. Il était vraiment heureux de devenir père.
C'était heureux qu'il s'approcha du berceau, et qu'il prit Lexie dans ses bras pour la bercer et apaiser ses pleurs.
Et soudain, il se figea.
Pourquoi sa fille était ... violette ?
Après s'être occupé de sa fille, je vis Matthew me rejoindre à l'extérieur. Son visage était neutre. Fermé. Je serrai mon pinceau, tendue. Je me trouvai de plus en plus proche du gouffre, prête à sauter. Il s'arrêta à côté de moi et me regarda avec un sérieux que je lui connaissais peu.
-Ellie, est-ce que tu peux m'expliquer, s'il te plait, pourquoi notre fille a la peau violette ?
Et me voilà, au bord du précipice. Prête à tomber. Mon cœur battait à mille à l'heure. Les mots étaient bloquées au fond de ma gorge. Comment lui expliquer ? J'avais beau y avoir réfléchi pendant des heures, impossible pour moi de trouver la meilleure formulation. Comment lui dire pour qu'il l'accepte ? Pour qu'il ne me voit pas comme un monstre ?
-Je... Je crois que je vais plutôt te montrer...
J'ai peur que cette charmante jeune femme ait commis l'erreur de sa vie en ne révélant pas la vérité un peu plus tôt. Espérons pour elle et Lexie que Matthew soit suffisamment compréhensif et amoureux pour accepter...
@sirhc59 : C'est sûr qu'il aurait été plus prudent de dire la vérité plus tôt à Matthew, car il peut se sentir piégé pour le coup. Bonne ou mauvaise réaction ? Réponse maintenant !
[Chapitre 10]
Suite à cette phrase, je fermai les yeux pour me concentrer. Ce que je m'apprêtais à faire, cela faisait des années que je ne l'avais pas fait. Plus jeune, j'avais l'habitude de le faire de temps en temps pour m'amuser, pour voir à quoi je ressemblais réellement. Habitude que j'ai perdu quand mon père s'en est rendu compte et que j'ai pris conscience que mon attitude pouvait nous mettre en danger. Personne ne devait savoir ce que je suis réellement.
Mais ce soir, je n'avais plus le choix. Et j'espérais du plus profond de mon cœur que ma confiance en Matthew était justifiée.
J'ouvris un œil pour vérifier rapidement que nous étions bien seuls avant de le refermer. Petit à petit, je sentais ma peau se transformer et mes oreilles s'étirer. Bientôt, mes cheveux disparurent et mes vêtements furent également remplacés. Lorsque ma transformation s'acheva, je n'osai pas ouvrir immédiatement les yeux. Je respirai un coup, pour m'habituer à mes nouvelles sensations. Mon déguisement masquait également mes aptitudes et il me fallait un temps pour me faire à mes sens plus aiguisés. Par réflexe, je passais une main sur mon crâne chauve et mon visage lisse. Lorsque j'ouvris les yeux, je vis tout d'abord ma main violette.
Je levai timidement alors le regard vers Matthew, pour jauger sa réaction. C'était la première fois que je le voyais ainsi, avec autant de détails et de précisions. Je voyais sa colère diminuer peu à peu pour faire place à la surprise.
-Voilà Matthew, voilà ce que je suis. Soufflai-je alors, alors qu'il restait muet de stupeur.
-Mon père m'a adoptée quand j'étais enfant. Commençai-je à lui avouer pour combler le vide de son mutisme. Je lui devais la vérité, et j'espérais que le contexte lui permettrait de mieux comprendre pourquoi je ne lui ai pas révélé mon secret plus tôt. Je ne sais absolument rien sur mes vrais parents... Ni du monde d'où je viens. Soupirai-je en confirmant l'évidence, alors que son visage se ferme, effaçant les expressions de surprise. Pour lui, pour les autres humains, je suis une extraterrestre. Mais cela n'a pas d'importance car mon père, c'est celui qui m'a élevée et mon monde, c'est celui-ci. Mon père m'a recueillie pour me protéger et... et il a passé sa vie à ça. J'ai appris à me cacher, à créer mon déguisement pour me fondre parmi les autres sans que personne ne connaisse ma différence. Il fallait éviter d'attirer l'attention car... Comprends moi Matthew, j'étais incapable de dire quoique ce soit... Surtout après ce qu'il s'est passé... Matthew s'il te plait, dis quelque chose... Le suppliai-je la voix tremblante. Parler de mon père, évoquer mes souvenirs d'enfance, est terriblement douloureux pour moi. Je voulais dire toute la vérité, raconter toute mon histoire à Matthew, mais c'était trop dur. Comment accepter l'impensable ? Comment parler de ceux qui m'ont obligé à fuir ? J'espérais seulement que ceci suffirait à Matthew, et qu'il allait m'accepter comme je suis...
Le silence s'installa entre nous. Matthew se rapprocha doucement de moi, et je n'osais bouger d'un millimètre. J'étais beaucoup trop tendue, trop stressée, trop chamboulée. Et soudainement, pour toute réponse, il me prit dans ses bras et m'embrassa. Un baiser plein d'amour et de tendresse, que j'accueillis avec soulagement. Dans ses bras, je me détendis.
-Je t'aime, Ellie. Que tu sois blanche, noire, bleue, verte ou violette n'a pas d'importance. Je me fiche que tu sois d'ici ou d'ailleurs, tu restes ma Ellie, ma meilleure amie et la femme de ma vie. J'aurais juste aimé que tu me fasses confiance et que tu m'en parles avant de me mettre devant le fait accompli et il va me falloir un peu de temps pour assimiler tout ça, mais je comprends. Je comprends, et je t'aime toujours. Et il m'embrassa une nouvelle fois, sans plus quitter mes lèvres. Nous rentrâmes à l'intérieur de la maison, et nous priment le temps de nous retrouver. En étant, enfin, entièrement moi-même.
Matthew n'avait pas menti. Il lui fallut un peu de temps pour accepter que je sois plus différente qu'il ne l'imaginait, et que j'avais transmis ma différence à notre fille. Bien que je revêtais mon déguisement, notre fille restait violette et cela lui faisait tout drôle. Il eut un peu mal à se dire que Lexie était bien sa fille.
Mais il s'en occupait à merveilles. Il ne voulait pas que ses préoccupations ne perturbent notre enfant, et il agissait comme n'importe quel père aimant envers son nouveau-né. Il lui donnait à manger avec plaisir, et me disait même de rester couchée pour me permettre de me reposer pendant qu'il allait calmer Lexie qui pleurait.
Petit à petit, la vie reprenait son cours normal.
Matthew faisait même preuve de petites attentions à mon égard, me prouvant chaque jour que son amour pour moi était toujours intact. Il faisait même preuve de curiosité sur ce que je pouvais faire ou non. Cela m'amusait de répondre à ces questions, d'autant plus que je n'avais l'occasion d'en parler à qui que ce soit. Il prenait un véritable plaisir à découvrir toute une facette de ma personnalité qu'il était loin d'imaginer. Et il s'amusait à découvrir mes auras lorsque j'éprouvais des émotions fortes. Je crois bien que c'était même ce qui l'amusait le plus.
Un jour, lorsque nous étions à table, il m'interrogea sur notre fille. Il voulait savoir si elle serait exactement comme moi, dotée des mêmes capacités que moi, ou si son côté humain allait également ressortir.
-Difficile à dire pour le moment. Lui avouai-je avec un sourire C'est encore un bébé et on ne pourra être certain que lorsqu'elle grandira. Mais j'aimerai bien... Au moins, elle pourra vivre une enfance normale en dissimulant sa véritable nature.
-En parlant de véritable nature... Me susurra en réponse Matthew avec un grand sourire coquin. Serait-il possible que la tienne revienne nous faire un coucou ce soir ? Enfin un coucou... Un coucou et plus si affinités ... Il n'y a pas à dire, mon Matthew était de retour.
Le temps passa et Matthew était dorénavant parfaitement à l'aise dans son rôle de papa d'un enfant extraordinaire - sans vouloir faire de mauvais jeux de mots. Hormis sa couleur de peau, Lexie était un bébé tout à fait normal qui avait les mêmes besoins que les autres. Matthew était devenue complètement gaga de sa fille et s'émerveillait devant chacun de ses gestes, ses bruits et ses regards.
Sa fille était devenue son trésor, et il l'aimait énormément. Tout en espérant qu'elle lui ressemblerait quand même un peu, en grandissant.
En parlant de grandir, l'anniversaire de Lexie finit par arriver. Notre fille allait devenir une adorable bambine. Matthew a attendu toute la journée que je rentre du travail pour pouvoir le célébrer. Nous nous regardions avec amour avant d'aller dans la chambre de Lexie, prêts à la découvrir et à fêter cet événement.
-Alors ma poupette, prête à grandir ?
Et bien, voilà un jeune homme qui a parfaitement intégré que la différence ne doit pas mener à l'indifférence, et que la personnalité d'Ellie est la même, peu importe son apparence.
alors ell étaie alien cela explique la petite elle est demi alien, cela veut dire si elle a elle aussi des enfants garçon ou fille ils vont être de la même génétique.
Réponses
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J'aime beaucoup ta façon de romancer ton legacy. Alors oui, les choses vont toujours un peu vite avec nos sims chéris
J'espère que Ellie n'a pas commis d'imprudence en affichant ces photographies?
Comme toujours, un magnifique chapitre
@Fanfani : Bienvenue à toi !
@pytisa : Eh oui ! La G2 est en route !
A la mention des photographies, je ne pus m'empêcher de me tendre. La main tremblante, je versais la soupe de palourdes dans un saladier. Aucun son ne sortit de ma bouche, et je sentais le regard de Matthew se poser sur moi, attendant une réponse.
Non que je ne veuille pas la lui donner, en tant que futur père de mon enfant il était en droit de savoir, mais le sujet était délicat pour moi. Les souvenirs affluaient dans mon esprit, et ma gorge se noua. Je respirai un grand coup, essayant d'éviter que l'émotion ne me submerge.
-Ellie ? Ça va ?
-La soupe est prête. Me contentai-je de lui dire, fébrile, tout en servant deux bols de soupe, pour ensuite m'installer à table.
Je commençai à manger sans dire un mot de plus, tandis que Matthew vint me rejoindre en silence. Ma main tremblait, j'étais nerveuse. Je ne savais pas comment lui expliquer. Comment lui dire, lui parler de cet homme sur les photos. Des photos que j'avais caché sur le bateau, que je chérissais du plus profond de mon cœur et dont je ne pourrai jamais me séparer. Elles étaient les vestiges de ma vie d'avant, d'instants de pur bonheur et d'insouciance. Mais comment expliquer cela sans raconter ce qui s'était passé ?
-Ellie...
-C'est mon père. Avouai-je tout d'un coup, les yeux rivés sur ma soupe, comme si je venais d'effectuer un saut dans le vide. L'homme sur les photos, c'est mon père.
-Oh, je vois. Tu ne m'as jamais parlé de lui... Comment il va ? Il vit toujours à Willow Creek ?
-Je... Je ne sais pas...
-Que s'est-t-il passé ? Me demanda alors Matthew, doucement, comme s'il marchait sur des œufs. Il sentait que quelque chose n'allait pas, et il ne souhaitait pas me brusquer. Il tendit la main vers moi, pour que je la saisisse, comme s'il voulait me transmettre du courage.
-Il... Il s'est passé quelque chose... Mon père a eu des ennuies par le passé qui ont refait surface. J'ai dû partir parce qu'il ne voulait pas me mettre en danger. Et... Et je n'ai jamais plus eu de nouvelles depuis que je suis arrivée ici. Soufflai-je, la voix tremblante. Je prenais tous les efforts du monde pour ne pas me mettre à pleurer.
Les souvenirs de cette nuit-là refaisait surface. Je voyais encore mon père me réveiller en pleine nuit en me disant de me dépêcher à me préparer, qu'il fallait que je m'en aille. Je sentais encore son étreinte, lorsqu'il m'a serré fort contre lui pour me dire qu'il m'aimait, me rappelant de faire attention. Je l'entendais encore me promettre qu'il veillera toujours sur moi. Et le manque que j'ai emporté avec moi restait gravé au fond de mon cœur.
-Je suis désolé... Compatit Matthew, en serrant davantage ma main dans la sienne. Et ta mère ?
-J'ai... Je ne l'ai jamais connu. Murmurai-je, culpabilisant aussitôt. Je savais pertinemment que je ne lui disais pas toute la vérité, mais c'était plus fort que moi. J'avais beau aimé sincèrement Matthew, je préférai garder certaines choses pour moi. C'était mieux pour tout le monde.
-Comment s'appelle ton père ?
-William. Il s'appelle William.
-Ellie... Si nous avons un fils, nous l'appellerons William. En l'honneur de ton père.
Je restai bouche-bée face à l'annonce de Matthew. Je devais avouer que je ne m'y attendais absolument pas. Mais la surprise laissa place à l'émotion et s'il voulait me faire pleurer, c'était gagné.
Je me contentai d'hocher positivement la tête, incapable de parler. J'essayais de retenir les larmes, mais sans succès. Au moins, je pouvais toujours accuser les hormones.
Nous continuâmes de déjeuner tranquillement. Durant le repas, Matthew mit tout en oeuvre pour me redonner le sourire. Et il y parvint, sans trop d'efforts. Je devais néanmoins avouer que parler de mon père m'avait fait du bien. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais plus eu l'occasion de parler de ma vie d'avant, de mon père, que pouvoir enfin me confier à quelqu'un était une réelle bouffée d'air frais. Je n'étais plus obligée de faire comme s'il n'avait jamais existé.
Après le repas, Matthew m'attrapa par le bras pour que je reste à côté de lui. Intriguée, je le vis sortir son téléphone de la poche de son jean.
-Puisque je n'aurais probablement jamais l'immense honneur de rencontrer ton père, je me dis qu'une photo de nous deux pourrait venir se joindre à celles sur le mur, qu'est-ce que tu en penses ?
En toute réponse, je souris.
Je ne pouvais qu'admettre que l'idée de Matthew était une bonne idée. Nous nous sommes amusés à prendre plusieurs photos de nous jusqu'à obtenir la photo parfaite à nos yeux. C'était très amusant, car nous n'étions jamais d'accord. Matthew me trouvait sublime sur toutes les photos, alors que je rejoignais rarement son point de vue.
Quelques jours plus tard, Matthew prit le temps de faire imprimer la photo. Il prit également l'initiative de racheter de nouveaux cadres et de tout accrocher sur le mur. Je ne pus qu'admettre qu'il a eu l’œil, les cadres blancs mettaient davantage les photos que les cadres bruns, surtout sur le papier peint vichy.
Dorénavant, j'avais les deux hommes de ma vie à côté du lit.
Le temps passa et mon ventre continuait à grossir. Matthew était fasciné par ce ventre rond qui accueillait notre enfant, et avait hâte de faire sa connaissance. D'autant plus qu'il aurait voulu connaitre le sexe du bébé, alors que j'ai préféré garder la surprise. Il ne cessait de prier que ce soit un petit garçon, bien que je m'amusais à lui rappeler qu'on ne pouvait plus y faire grand chose à l'heure actuelle.
-Et alors ? Peut-être que ça va nous porter chance ! S'exclama-t-il, les yeux brillants. Car on est d'accord pour le prénom pour si c'est un petit bonhomme, mais pas encore si c'est une fille !
-On a encore le temps pour se décider. De toute façon, si c'est une fille, il faudra bien qu'elle ait un prénom. On ne pourra pas l'appeler William aussi.
-Bah, Willie, pour une fille, c'est mignon, non ?
Je secouai alors la tête, amusée par sa proposition, mais nullement d'accord avec lui. Cela faisait trop Sauvez Willy à mon goût. J'avais un peu peur que cela ne lui porte la poisse.
-Et sinon, tu as pensé où tu voudrais accoucher ? Car il faudra y penser aussi. Je veux que tout se passe bien et que tu accouches dans les meilleures conditions possibles.
-Je t'avouerai que je suis davantage préoccupée par les travaux à effectuer ici que pour le lieu de mon accouchement. Lui signalai-je en observant l'intérieur de notre maison. Pour l'instant, nous ne sommes pas encore en capacité d'accueillir ce bébé et je ne suis pas certaine qu'il attende bien au chaud que tout soit prêt.
-Je comprends que cela t'inquiète, mais promis, tout sera prêt pour l'arrivée du mini-nous. M'assura-t-il en s'approchant pour me déposer un baiser sur la joue. Je vais de ce pas retravailler sur les plans !
Je le regardai s'agiter dans toute la maison, amusée devant son enthousiasme. Même sur un sujet aussi sérieux, il ne pouvait s'empêcher de faire le pitre. Une chose était sûre, fille ou garçon, ce bébé n'aurait pas le temps de s'ennuyer avec un papa aussi en forme que lui.
Cependant, je dus retenir un soupir de soulagement. En transmettant mes inquiétudes sur l'avancement des travaux, j'ai pu détourner son attention de l'accouchement.
La vérité, c'était que je n'avais aucune envie d'accoucher à l'hôpital. La naissance était une source d'une profonde inquiétude, mais dans le cas où mes craintes se réaliseraient, je savais qu'il fallait que j'accouche à domicile. En sécurité entre les quatre murs de ma maison.
J'ignorais ce qui se passerait par la suite, mais je ne voulais pas prendre le risque d'exposer mon nouveau-né aux yeux du monde. D'autant plus en n'étant pas en capacité de le défendre.
Même si les travaux n'avançait pas beaucoup, Matthew s'investissait énormément à la maison. Dès que quelque chose cassait, il se jetait sur la boite à outils pour le réparer. Je ne pus qu'admettre que ne plus devoir m'occuper du bricolage m'arrangeait, d'autant plus avec le bébé en route. Mon dos m'était de plus en plus douloureux, et pouvoir rester au lit ou sur le canapé au lieu de me tordre dans tous les sens pour réparer les WC était un véritable luxe.
D'autant plus qu'entendre Matthew râler à tout bout de champ était un spectacle assez drôle à entendre.
-Purée de crotte de bique de toilettes premier prix. Dès qu'on refait la salle de bain, on investit dans des toilettes qui ne cassent pas dès que quelqu'un fait la grosse commission. N'est-ce pas Ellie ?
-N'est-ce pas Matthew ?
Mais trop rire de ses plaintes n'étaient jamais longtemps une bonne idée. Le bébé commençait à appuyer sur ma vessie et bien souvent, j'étais incapable d'attendre qu'il ait fini dans la salle de bain pour me rendre en vitesse sur les toilettes.
-Je suis désolée pour ce manque de glamour, mais ça ne pouvait plus attendre.
-Pas de problème. Je préfère encore ça que tu te fasses dessus. Évite de casser les toilettes, je viens de me taper le doigt en réparant la douche.
-Oh mon pauvre chéri.
-Aïe ! Mon doigt !
C'était pas très agréable comme situation, mais nous mettions ça sur les joies du concubinage.
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Encore un très beau chapitre
@Kimicka : C'est une pure coïncidence car je ne connais pas du tout ce jeu (oui j'ai fait un tour sur Google pour savoir qu'il s'agit d'un jeu ^^ Sur le coup j'ai cru que c'était une série ahah ! ^^) Après, j'avoue que je n'ai pas choisi le nom d'Ellie totalement par hasard, mais vous comprendrez (peut-être ^^) au moment venu :P Merci beaucoup ^^
Le temps passa sans difficulté majeure. Matthew n'a plus parlé de l'hôpital mais râlait car je refusais de profiter de mes congés maternités. Il jugeait que je me fatiguais inutilement et que je ferai mieux de me reposer pour la fin de ma grossesse. Je me défendais alors en lui rappelant qu'enceinte ne signifiait pas que j'étais handicapée et que nous avions besoin d'argents pour les agrandissements de la maison. De plus, je me sentais parfaitement en forme.
Cela me touchait que Matthew s'inquiète pour moi, mais j'aimais tellement mon travail que je ne me voyais pas rester tranquillement à la maison à ne rien faire pour les dernières semaines de la grossesse. Et en plus, travailler me permettait de ne pas trop penser à l'accouchement, et à ses éventuelles conséquences, ce qui évitait le stress.
-Tu es sûre que tu veux accoucher à domicile ?S'inquiéta Matthew durant un petit déjeuner, alors que je venais de lui avouer que je ne souhaitais pas mettre au monde notre enfant à l'hôpital. Imagine qu'il y ait des complications !
-Tout se passera très bien. Le rassurai-je avec un sourire, alors qu'au fond de moi, j'étais terrifiée par cette éventualité mais une autre m'angoissait davantage. Ce n'est pas la peine de t'inquiéter, ça va aller. Les femmes mettent au monde des enfants depuis des millénaires après tout.
-Et beaucoup mourraient en couche aussi. Baragouina aussitôt Matthew, loin d'être convaincu par mon argument.
-Merci mon chéri, d'être aussi positif ! C'est tellement agréable de savoir que tu nous imagines une longue vie ensemble !
Tout penaud, Matthew finit par s'excuser d'être aussi défaitiste et accepta ma décision. Je l'en remerciais par un baiser avant de partir travailler.
Je ne pouvais lui en vouloir. Matthew était profondément bienveillant et veillait juste à ce que je sois en bonne santé. C'était ce qui m'avait le plus séduite chez lui. Sa bienveillance qui transparaissait à tout moment de la journée, comme lorsqu'il prenait le temps d'aller donner quelques friandises aux chats errants qui étaient souvent de passage devant la maison. Un geste qui me touchait, mais qui m'interrogeait. C'était un coup à ce qu'il me ramène un chat, un jour.
Les semaines suivantes, les travaux à la maison étaient enfin terminés ! Nous avions agrandi la pièce à vivre, permettant de séparer la chambre grâce à un paravent. Matthew m'avait pourtant proposée de la fermer, en m'assurant que c'était possible et que nous en avions les moyens, mais j'aimais l'idée d'avoir un grand espace ouvert. Pour l'instant du moins.
L'espace de vie fut lui aussi agrandi. Un véritable coin cuisine fut crée, permettant d'installer une grande table avec quatre chaises. Un coin repas qui faisait également office de séparer avec le coin séjour.
Petit à petit, la caravane devenait une véritable petite maison confortable et accueillante.
Nous en avons également profité pour agrandir la salle de bain, qui avait bien besoin d'un rafraîchissement. Les murs et le sol furent changés. Une baignoire-douche remplaçait dorénavant l'ancienne douche et nous avons également investi dans une machine à laver pour ne plus être obligés de laver notre linge à la main. Voilà qui allait nous faire gagner du temps !
Les semaines passèrent. Je voyais mon ventre grossir de plus en plus, ce qui fascinait Matthew et m'inquiétait un peu. Jusqu'à quel point allait-il être gros ? J'avais parfois l'impression d'être sur le point d'exploser. A cela s'ajouter des douleurs au niveau du dos à force de supporter le poids du bébé. Cette fin de grossesse n'était pas une partie de plaisir et j'avais autant hâte d'accoucher qu'inquiète.
Je ne pouvais m'empêcher de m'interroger sur cet enfant. Je l'aimais déjà de tout mon cœur, mais sa naissance m'angoissait. Je vivais cachée depuis tellement longtemps que j'avais oublié les difficultés que j'avais du rencontrer. Et une nouvelle viendrait, peut-être, avec la naissance de ce premier enfant...
La nuit, je dormais peu. Le bébé appuyait de plus en plus sur ma vessie, m'obligeant à me rendre bien souvent aux toilettes. Cela amusait Matthew, mais étrangement, je ne partageai pas son amusement. J'avais besoin de dormir, autant pour me reposer que pour ne plus penser à rien. Au moins, quand je dormais, je ne pensais plus à l'approche de mon accouchement.
Je comptais les jours me séparant du terme de ma grossesse. Elle me fatiguait de plus en plus, mais je parvenais à supporter ses effets indésirables. Il me suffisait de me concentrer sur les mouvements de mon bébé pour m'apaiser. Les coups de pieds n'étaient, certes, pas agréables, mais le sentir vivant parvenait à m'apaiser. Quoique l'avenir nous réservait après sa naissance, nous serions ensemble, tous les deux. Mais lorsque je vis Matthew se lever pour commencer sa journée, je ne pouvais m'empêcher de m'interroger.
Sera-t-il toujours là ? Continuerai-je à le voir se lever chaque matin ?
Un jour, alors que j'étais au travail, j'ai du terminer ma journée plus tôt que prévu. Les premières contractions commençaient à se manifester et j'étais incapable de me concentrer. Je faisais de mon mieux pour supporter la douleur mais j'avais hâte de rentrer à la maison pour me reposer sur mon lit.
La peur m'envahit également. La peur de l'accouchement. La peur de l'avenir. La peur de la réaction de Matthew en voyant notre enfant.
Mais en rentrant à l'intérieur de la maison, je découvris un message sur la table. Un petit mot de Matthew, m'informant qu'il était sorti pour l'après-midi, notamment pour courir. En effet, cela faisait un moment qu'il trouvait qu'il avait pris des poignets d'amour. Cela me fit sourire, car je ne cessais de lui dire que sa prise de poids n'était que dans sa tête. Mais rien à faire, il était persuadé d'avoir des kilos en trop.
Je ne saurais dire si son absence me soulageait ou non. Cela retardait l'inévitable, mais j'aurais aimé qu'il soit là pour m'aider et pour me rassurer.
Le temps passa et les contractions s'intensifièrent. Je scrutai par la fenêtre le retour de Matthew, mais il fallait que je me rende à l'évidence.
Je serai seule pour accoucher.
Et l'accouchement, c'était maintenant.
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Désolée d'ailleurs pour l'attente pour la suite, j'ai été pas mal occupée ces derniers jours ^^ Mais voilà la suite avec la naissance du bébé !
Après beaucoup d'efforts et de souffrances, je donnai enfin la vie. La délivrance me soulagea et je fus heureuse d'entendre ses premiers cris. Je ne tardai pas de prendre mon bébé dans mes bras pour le couvrir de tout mon amour. Mon bébé. Une adorable petite fille. Une petite Lexie.
Mais tout l'amour maternel que je ressentais soudain ne parvint pas à masquer mon inquiétude. J'ai eu beau prier que le contraire se produise, ma fille me ressemblait indéniablement. J'ai dissimulé mon secret pendant des années, et le voilà exposé au grand jour.
Secret dont Matthew n'avait pas connaissance. Secret qu'il ne pourrait ignorer en découvrant la peau violette de sa fille.
Après avoir cajolé ma fille, je la remis dans son berceau que je déplaçais dans sa chambre. Donner la vie était épuisant, mais venir au monde devait l'être car Lexie s'endormit dès l'instant que sa tête se posa sur son coussin. Je souris en la voyant si apaisée, loin des préoccupations de sa maman.
Je retournai dans la pièce à vivre pour appeler tranquillement Matthew et le prévenir de la naissance de sa fille. Il m'assura, affolé, faire aussitôt demi-tour et courir le plus vite possible pour nous rejoindre à la maison. Une réplique qui me toucha profondément, avant de m'inquiéter.
Comment anticiper la réaction de Matthew ? Comment savoir s'il va accepter mon secret ou non ? C'était impossible et l'angoisse me rongeait. Je ne cessai d'envisager les différentes possibilités.
Si Matthew acceptait l'idée que je viens d'un autre monde que le sien, alors tout irait pour le mieux et notre vie de famille pourrait se construire.
Mais malheureusement, s'il ne l'acceptait pas, je serai contrainte de m'enfuir une nouvelle fois, avec ma fille. Je ne pouvais accepter de prendre le risque d'exposer Lexie au danger.
Matthew revint rapidement, essoufflé. Son regard se posa partout dans la maison, avant de s'arrêter sur moi, installée sur le canapé. Je lui souris, essayant de paraître le plus naturelle possible. Je ne voulais pas l'inquiéter, même si cela signifiait reculer pour mieux sauter.
-Je suis vraiment désolé. Me dit-il en s'asseyant à côté de moi pour me prendre dans ses bras. J'aurais du être là pour la naissance de Lexie. Comment tu te sens ? Et notre fille ? Tout s'est bien passé ? Est-ce qu'il faut que je vous emmène d'urgence à l'hôpital ?
-Calme toi, tout va bien. Lui assurai-je avec le sourire. Non, tout n'allait pas bien, mais je ne pouvais lui révéler. C'était trop dur. Comment annoncer une telle chose à l'homme que l'on aime ? Tout s'est bien passé et Lexie va merveilleusement bien. Elle se remet tranquillement de ses émotions dans sa chambre.
-Si tu savais comme je suis soulagé. Heureux. Je t'aime. Me dit-il ému, avant de m'embrasser.
J'étais sur un véritable nuage. Matthew me couvrait d'amour et cela me faisait un bien fou. Cela me donnait un dernier goût de notre vie d'avant. Un goût de certitude, avant de sombrer dans l'inconnu. J'avais beau pensé à comment lui dire la vérité que je me crus incapable de le dire.
Et puis, Lexie se fit entendre, rappelant son existence auprès de ses parents. Rappelant à son père qu'il ne l'avait pas encore rencontrée.
-J'y vais. Me dit-il en me souriant, les yeux pétillants, pressé de voir sa fille.
Il se leva alors, en se dirigeant directement vers sa chambre. Quant à moi, je me réfugiai dehors. Pendant quelques secondes, quelques brèves minutes, j'allais essayer de m'évader pour mieux affronter la réalité qu'il allait me frapper de plein fouet.
Matthew avait hâte de voir sa fille. Pendant des mois, des semaines, il l'avait imaginé, attendu, aimé. Il s'était demandé comment il allait l'élever, qu'est-ce qu'il allait lui apprendre, lui transmettre. Il était vraiment heureux de devenir père.
C'était heureux qu'il s'approcha du berceau, et qu'il prit Lexie dans ses bras pour la bercer et apaiser ses pleurs.
Et soudain, il se figea.
Pourquoi sa fille était ... violette ?
Après s'être occupé de sa fille, je vis Matthew me rejoindre à l'extérieur. Son visage était neutre. Fermé. Je serrai mon pinceau, tendue. Je me trouvai de plus en plus proche du gouffre, prête à sauter. Il s'arrêta à côté de moi et me regarda avec un sérieux que je lui connaissais peu.
-Ellie, est-ce que tu peux m'expliquer, s'il te plait, pourquoi notre fille a la peau violette ?
Et me voilà, au bord du précipice. Prête à tomber. Mon cœur battait à mille à l'heure. Les mots étaient bloquées au fond de ma gorge. Comment lui expliquer ? J'avais beau y avoir réfléchi pendant des heures, impossible pour moi de trouver la meilleure formulation. Comment lui dire pour qu'il l'accepte ? Pour qu'il ne me voit pas comme un monstre ?
-Je... Je crois que je vais plutôt te montrer...
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Suite à cette phrase, je fermai les yeux pour me concentrer. Ce que je m'apprêtais à faire, cela faisait des années que je ne l'avais pas fait. Plus jeune, j'avais l'habitude de le faire de temps en temps pour m'amuser, pour voir à quoi je ressemblais réellement. Habitude que j'ai perdu quand mon père s'en est rendu compte et que j'ai pris conscience que mon attitude pouvait nous mettre en danger. Personne ne devait savoir ce que je suis réellement.
Mais ce soir, je n'avais plus le choix. Et j'espérais du plus profond de mon cœur que ma confiance en Matthew était justifiée.
J'ouvris un œil pour vérifier rapidement que nous étions bien seuls avant de le refermer. Petit à petit, je sentais ma peau se transformer et mes oreilles s'étirer. Bientôt, mes cheveux disparurent et mes vêtements furent également remplacés. Lorsque ma transformation s'acheva, je n'osai pas ouvrir immédiatement les yeux. Je respirai un coup, pour m'habituer à mes nouvelles sensations. Mon déguisement masquait également mes aptitudes et il me fallait un temps pour me faire à mes sens plus aiguisés. Par réflexe, je passais une main sur mon crâne chauve et mon visage lisse. Lorsque j'ouvris les yeux, je vis tout d'abord ma main violette.
Je levai timidement alors le regard vers Matthew, pour jauger sa réaction. C'était la première fois que je le voyais ainsi, avec autant de détails et de précisions. Je voyais sa colère diminuer peu à peu pour faire place à la surprise.
-Voilà Matthew, voilà ce que je suis. Soufflai-je alors, alors qu'il restait muet de stupeur.
-Mon père m'a adoptée quand j'étais enfant. Commençai-je à lui avouer pour combler le vide de son mutisme. Je lui devais la vérité, et j'espérais que le contexte lui permettrait de mieux comprendre pourquoi je ne lui ai pas révélé mon secret plus tôt. Je ne sais absolument rien sur mes vrais parents... Ni du monde d'où je viens. Soupirai-je en confirmant l'évidence, alors que son visage se ferme, effaçant les expressions de surprise. Pour lui, pour les autres humains, je suis une extraterrestre. Mais cela n'a pas d'importance car mon père, c'est celui qui m'a élevée et mon monde, c'est celui-ci. Mon père m'a recueillie pour me protéger et... et il a passé sa vie à ça. J'ai appris à me cacher, à créer mon déguisement pour me fondre parmi les autres sans que personne ne connaisse ma différence. Il fallait éviter d'attirer l'attention car... Comprends moi Matthew, j'étais incapable de dire quoique ce soit... Surtout après ce qu'il s'est passé... Matthew s'il te plait, dis quelque chose... Le suppliai-je la voix tremblante. Parler de mon père, évoquer mes souvenirs d'enfance, est terriblement douloureux pour moi. Je voulais dire toute la vérité, raconter toute mon histoire à Matthew, mais c'était trop dur. Comment accepter l'impensable ? Comment parler de ceux qui m'ont obligé à fuir ? J'espérais seulement que ceci suffirait à Matthew, et qu'il allait m'accepter comme je suis...
Le silence s'installa entre nous. Matthew se rapprocha doucement de moi, et je n'osais bouger d'un millimètre. J'étais beaucoup trop tendue, trop stressée, trop chamboulée. Et soudainement, pour toute réponse, il me prit dans ses bras et m'embrassa. Un baiser plein d'amour et de tendresse, que j'accueillis avec soulagement. Dans ses bras, je me détendis.
-Je t'aime, Ellie. Que tu sois blanche, noire, bleue, verte ou violette n'a pas d'importance. Je me fiche que tu sois d'ici ou d'ailleurs, tu restes ma Ellie, ma meilleure amie et la femme de ma vie. J'aurais juste aimé que tu me fasses confiance et que tu m'en parles avant de me mettre devant le fait accompli et il va me falloir un peu de temps pour assimiler tout ça, mais je comprends. Je comprends, et je t'aime toujours.
Et il m'embrassa une nouvelle fois, sans plus quitter mes lèvres. Nous rentrâmes à l'intérieur de la maison, et nous priment le temps de nous retrouver. En étant, enfin, entièrement moi-même.
Matthew n'avait pas menti. Il lui fallut un peu de temps pour accepter que je sois plus différente qu'il ne l'imaginait, et que j'avais transmis ma différence à notre fille. Bien que je revêtais mon déguisement, notre fille restait violette et cela lui faisait tout drôle. Il eut un peu mal à se dire que Lexie était bien sa fille.
Mais il s'en occupait à merveilles. Il ne voulait pas que ses préoccupations ne perturbent notre enfant, et il agissait comme n'importe quel père aimant envers son nouveau-né. Il lui donnait à manger avec plaisir, et me disait même de rester couchée pour me permettre de me reposer pendant qu'il allait calmer Lexie qui pleurait.
Petit à petit, la vie reprenait son cours normal.
Matthew faisait même preuve de petites attentions à mon égard, me prouvant chaque jour que son amour pour moi était toujours intact. Il faisait même preuve de curiosité sur ce que je pouvais faire ou non. Cela m'amusait de répondre à ces questions, d'autant plus que je n'avais l'occasion d'en parler à qui que ce soit. Il prenait un véritable plaisir à découvrir toute une facette de ma personnalité qu'il était loin d'imaginer. Et il s'amusait à découvrir mes auras lorsque j'éprouvais des émotions fortes. Je crois bien que c'était même ce qui l'amusait le plus.
Un jour, lorsque nous étions à table, il m'interrogea sur notre fille. Il voulait savoir si elle serait exactement comme moi, dotée des mêmes capacités que moi, ou si son côté humain allait également ressortir.
-Difficile à dire pour le moment. Lui avouai-je avec un sourire C'est encore un bébé et on ne pourra être certain que lorsqu'elle grandira. Mais j'aimerai bien... Au moins, elle pourra vivre une enfance normale en dissimulant sa véritable nature.
-En parlant de véritable nature... Me susurra en réponse Matthew avec un grand sourire coquin. Serait-il possible que la tienne revienne nous faire un coucou ce soir ? Enfin un coucou... Un coucou et plus si affinités ...
Il n'y a pas à dire, mon Matthew était de retour.
Le temps passa et Matthew était dorénavant parfaitement à l'aise dans son rôle de papa d'un enfant extraordinaire - sans vouloir faire de mauvais jeux de mots. Hormis sa couleur de peau, Lexie était un bébé tout à fait normal qui avait les mêmes besoins que les autres. Matthew était devenue complètement gaga de sa fille et s'émerveillait devant chacun de ses gestes, ses bruits et ses regards.
Sa fille était devenue son trésor, et il l'aimait énormément. Tout en espérant qu'elle lui ressemblerait quand même un peu, en grandissant.
En parlant de grandir, l'anniversaire de Lexie finit par arriver. Notre fille allait devenir une adorable bambine. Matthew a attendu toute la journée que je rentre du travail pour pouvoir le célébrer. Nous nous regardions avec amour avant d'aller dans la chambre de Lexie, prêts à la découvrir et à fêter cet événement.
-Alors ma poupette, prête à grandir ?
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Matthew, quel homme
J'ai adoré, puis tu écris tellement bien, Estelloo et tes illustrations sont vraiment magnifiques.
Je rejoins @pytisa pour ton style d'écriture qui est vraiment accrocheur