@Pythonroux Faut que j'arrête de m'endormir sur le clavier moi
En fait, normalement elles ont le même âge mais bon, je sais pas pourquoi mon jeu lui a pas encore fait fêter son anniversaire... j'ai remarqué qu'il avait toujours trois-quatre jours de retard par rapport à la date normale...
De bonnes vacances ça fait toujours du bien
Et que d'anniversaires ! Je suis pas trop fan de la tête de Rosalie, je trouve qu'elle a hérité des yeux de son père et ça ne lui va pas trop, m'enfin.
Bizarre en effet que Sarah n'ait pas toujours grandit, mais ça m'arrive aussi parfois dans mon jeu... Un enfant qui l'était déjà quand mes filles étaient bambines, et qui était toujours enfant quand elles sont passées ado. Vraiment bizarre
Vraiment sympa ces vacances à Granite Falls toujours trop courte aux yeux de nos sims
Et tout ces anniversaires ça annonce de grands changements chez les Fontenêt, on sent la fin d'une génération et le "début" d'une nouvelle
Pardon tout le monde pour l'attente mais j'avais besoin d'une petite pause avant de reprendre...
@Blue8white C'est pareil pour toutes les vacances en même temps
Et oui, ça commence à sentir la fin de cette première génération
Chapitre 35Une rencontre Point de vue de Rosalie
Et évidemment, le lendemain matin, le réveil n'a pas sonné... Super ! En retard pour mon premier jour ! A peine le temps de filer sous la douche qu'il est déjà l'heure de partir...
Mais heureusement, tout s'est très bien passé au lycée ! Mais Audrey me laisse tomber, elle a reçu tous ses diplômes aujourd'hui même et maintenant, elle va bosser comme vendeuse chez un magasin de vêtements... Mais elle ne commence à travailler que dans un petit moment, alors, pour aujourd'hui, elle m'a proposé d'aller y faire un tour après les cours... Un petit coup de fil et on était parties !
Là-bas, on a rencontré Kenza, la fille Lothario, il me semble que je vous en avais déjà parlé ! Elle est trop cool c'te fille !
"Hey mais c'est Audrey Bheeda et Rosalie Fontenêt, j'me trompe ?
- Non pas du tout, salut Kenza. T'as perdu tes deux copines ?, rétorqua sèchement Audrey qui, comme toutes les filles, haïssait Kenza et sa bande.
- Blondie et Maëlle ? Tu parles ! J'voulais m'débarrasser de l'autre Blondie et Maëlle a rien trouver de mieux à faire que la suivre ! Et vous, vous faites quoi ?
- J'bosse ici maintenant, alors on faisait un tour avec Rosie... Mais j'comprendrais jamais pourquoi tu restes avec elles deux si c'est pour leur casser du sucre sur le dos h24 !
- Ah c'est cool... Et pour info, j'ai jamais cassé de sucre sur le dos de Maëlle et Blondie, tout le monde sait qu'elle a un pruneau à la place du cerveau !
- C'est pas une raison ! Viens Rosie, on se tire !
- Hey attends ! Tu sors avec Tanaka à c'qui paraît ! J'me demande c'qu'il peut te trouver !
- Pourquoi ? T'es jalouse ?
- Moi, jalouse de toi ? Tu veux rire ! Tanaka c'est qu'un gros looser ! Bon, il fait partie de la meilleure équipe de basket du monde, du coup j'lui pardonne, on fait la paix ?
- Dans tes rêves !
- Bheeda, je bosse ici moi-aussi, j'suis mannequin pour ton magasin pourri ! Alors si tu veux pas te faire virer, lâche-moi un peu, ok ?
- C'est ça, fait moi chanter ! Non mais je rêve !
- Ecoute Bheeda, j'vous ai pas adressé la parole pour jouer à la gué-guerre entre fi-filles, non, mais j'aimerais bien m'occuper de ta pote, ok ?
- Hors de question !
- T'as pas le choix de toute façons ! Et toi ma Rosie, je vais faire de toi le plus jolie mannequin de San Myshuno ! Et toi, Bheeda, tu vas m'y aider !
- Et pourquoi tu voudrais faire ça ?
- Parce que j'en ai marre qu'y aie que toi, Blondie, Maëlle et moi qui ayons un look potable ! D'ailleurs, t'as beau me détester, tu continues de t'habiller presque comme quand on était potes ! En tous cas, de manière à ce que je te renies pas !
- Vous étiez potes avant ?
- Ouais, jusqu'à ce qu'elle apprenne que Tanaka me détestait ! C'te fille, elle est prête à tout pour son chéri ! Bref, on fait la paix Bheeda ?
- Mouais...
- Nickel alors ! C'est parti les filles, opération maratho-shopping !"
"Ça c'est bien non, Audrey et Kenza ?
- Euh... oublie !"
"Et ça ?
- Non !"
"La p'tite couette non plus ça va pas ! Tu vas ressortir d'ici métamorphosée ma Rosie !"
Et en effet :
"Wahou ! C'est cool, merci Kenza !
- De rien ! Bon, va falloir que je file moi ! Bye Bheeda, tu seras toujours la bienvenue dans le groupe ! Et bye Rosalie ! Aie plus confiance en toi ! D'ailleurs, t'es aussi la bienvenue !"
"Désolée, Audrey... Du coup, on a pas vraiment passé la journée juste toutes les deux...
- Pas grave ! Et puis, tu sais, j'la déteste pas vraiment Kenza, c'est juste qu'elle m'énerve des fois... Elle fait semblant d'avoir l'air cool, mais en vrai, j'sais bien qu'elle est super jalouse de Blondie et qu'elle adore Maëlle...
- Moi, j'crois qu'elle t'aime bien aussi et que tu lui manques un peu...
- J'irais p'têtre leur faire un coucou un de ces jours, mais jamais je retournerais dans leur bande ! J'ai de trop mauvais souvenirs... Avec elles, j'étais toujours mal-à-l'aise et je faisais semblant, comme elles... Enfin, tant pis !
- Ok ! Et si on se faisait un resto' toutes les deux, pour compenser ?
- Pourquoi pas !"
Un petit coup de fil à papa pour lui dire de pas m'attendre...
"Fais bien attention à toi Rosie et rentre avant la nuit, d'accord ?
- Ouais, ouais, c'est bon papa, j'suis plus une gamine...
- Bisous ma puce !
- C'est ça, bisous..."
... et on était parties.
C'était la première fois que j'allais au restaurant comme ça et en plus sans mes parents... J'étais un peu beaucoup, passionnément, à la folie intimidée.
"Vous avez réservé ?
- Euh... non...
- Pourquoi est-ce que les ados considèrent toujours qu'on est un McDo-sim et qu'ils peuvent venir quand ils veulent selon leurs envies ? C'est un resto' ici ! Un bar à burgers peut-être mais un resto' quand même ! C'est pour combien ?
- Euh... Deux...
- Rah, ces couples ! J'en ai marre, vous comprenez ! Tous ces gens qui viennent ici pour s'embrasser devant tout le monde en minaudant "Alors chéri, tu as choisi ? Moi, j'hésite... Alors je prendrai la même chose que toi, trésor, etc..." C'est odieux et d'un vulgaire !
- En fait, je viens avec mon amie et...
- La première table à droite.
- Euh... Ok."
"Désolée de t'avoir imposé ça, Rosie. Ce type est odieux ! La dernière fois que j'y suis allée, il m'a dit qu'il m'avait déjà vue la semaine dernière et qu'il refusait de participer à l'engraissement d'une jeune fille en bonne santé !
- Sérieux, il a dit ça ? Tu parles, il était juste jaloux de voir que tu pesais bien vingt kilos de moins que lui !
- Entre ma mère qui me traite d'anorexique et lui qui dit que je suis trop grosse pour manger à sa table, franchement, je sais plus qui croire ! Mais Naoki il a dit que j'étais parfaite, alors ça me va !"
"Oui... À propos de Naoki... Il faut que je te dise un truc..."
Il fallait que je lui dise. C'était le moment où jamais. J'en pouvais plus de l'entendre parler de lui sans arrêt en ressentant à chaque fois comme un coup de couteau dans le cœur. Elle ne m'avait jamais rien caché. Maintenant, je voulais qu'elle sache. Je ne voulais pas ruiner notre amitié à cause d'un garçon mais je ne voulais pas non plus lui mentir. J'avais besoin de lui dire pour ne plus me sentir coupable à chaque fois qu'elle me parlait de lui.
"T'es bien sérieuse tout-à-coup, Rosie... Naoki me trompe ou quoi ?"
Elle avait dit ça en plaisantant mais je sentais bien qu'elle était soucieuse.
"Non ! Enfin, j'crois pas... C'est pas son genre. C'est à propos de moi...
- Quoi ? Attends, me dis pas que t'es amoureuse ? Ma p'tite Rosie a enfin trouvé son prince charmant ? Wow ! C'est qui ! J'veux tout savoir ! Son nom, son âge, son adresse, quand ça s'est passé, depuis combien de temps tu le connais, c'est réciproque ?
- Eh bien en fait..."
Je pris une grande inspiration.
"C'est Naoki."
Il y eut un silence. Je sentais le regard d'Audrey posé sur moi. J'osais à peine respirer.
"Na... Naoki ? Tu veux dire le Naoki... mon Naoki ?"
Elle fut interrompue par le serveur qui amenait les plats.
"Rosie, réponds-moi ! On parle bien du même Naoki ?
- Je... Je suis désolée, Audrey... Je ne savais pas comment te le dire... Tu avais l'air si heureuse et puis je...
- Pourquoi tu t'excuses ? T'as bien le droit d'aimer qui tu veux, non ? C'est moi qui suis tellement désolée ! J'ai dû tellement te saouler avec lui alors que tu... Désolée, Rosie !"
Je fus prise d'une terrible envie de rire et de pleurer en même temps. Qu'est-ce que je pouvais être stupide des fois !
"Tu... Tu ne m'en veux pas alors ?
- Pourquoi ? Est-ce que t'as fait une seule fois quelque chose pour me séparer de lui ? Ce que je trouve incroyable c'est que tu m'as même aidé. C'est grâce à toi que j'en suis là, aujourd'hui ! Maintenant que je sais ça, je mesure encore plus à quel point j'ai de la chance d'avoir une amie comme toi. C'est pas Kenza ni sa bande qui auraient fait ça, quoi qu'elles disent."
Je me sentis soudain soulagée d'un immense poids qui me pesait sur la poitrine. Je n'avais pas conscience d'à quel point, ça me pesait de ne pas lui parler.
La suite du repas se passa tout-à-fait normalement. Il ne fut plus question de Naoki. J'avais l'impression de parler mais surtout de rire plus fort aujourd'hui. C'était génial d'avoir une amie comme Audrey. Et malgré tout ce qu'elle pourrait dire, y'en avait pas deux comme elle. J'étais contente de l'avoir rencontrée. Elle et Naoki.
La nuit commençait à tomber quand nous nous séparâmes.
"Je suis contente que tu m'aies dit tout ça, Rosie.
- Moi aussi Audrey. Moi-aussi... Tu m'en voudras pas si je le lui dis à lui aussi ?
- Non. J'ai décidé de lui faire confiance. C'est toi qui m'as appris à faire confiance aux autres. Moi, j'aurais jamais été capable de te le dire si tu m'avais dit que tu aimais Naoki avant. Et puis, s'il ne m'aime pas, ça sert à rien de continuer comme ça. Si c'est toi qu'il choisit, alors tant pis pour moi. J'ai joué, j'ai perdu. Fonce ma grande ! Ça aussi c'est toi qui me l'as appris !"
Je l'ai raccompagnée jusqu'à chez-elle. Dans le hall, il y avait... Naoki. Il avait commencé à s'approcher d'Audrey. Je me sentis aussitôt extrêmement mal-à-l'aise. S'il l'avait embrassée, je n'aurais plus su quoi faire. Mais elle le repoussa.
"J'suis fatiguée, Nao ! Rosie a des choses à te dire."
Puis elle rentra dans son appartement, nous laissant seuls tous les deux.
"Ben, quelle mouche l'a piquée ? Ça va, toi Rosie ?"
Il me serra dans ses bras et je sentis mon cœur battre plus fort sous ma poitrine.
"Il faut que je t'expliques...
- Quoi ? Elle me trompe ?"
Lui aussi avait dit ça en plaisantant et je ne pus m'empêcher de sentir mon cœur se serrer en les entendant prononcer les mêmes paroles.
"Non ! Bien sûr que non... C'est à propos de moi...
- T'es bien sérieuse Rosie... T'es malade ?"
Il était tellement près de moi... C'était encore plus difficile que face à Audrey.
"Je... Je t'aime Naoki."
Il eut un mouvement de recul.
"Si c'est une blague, c'est pas franchement drôle, déclara-t-il avec un sourire crispé.
- C'en est pas une", répondis-je, plus sereine que je ne l'aurais cru.
Il réfléchit un moment comme s'il était encore en train d'encaisser le choc de la révélation puis il se racla la gorge et dit :
"Écoute Rosie...Je t'ai toujours bien aimée mais moi... c'est Audrey que j'aime.
- Je savais que c'était ce que tu allais répondre. Je suis contente de ne pas m'être trompée... Au revoir maintenant !"
J'allais partir quand il me rappela.
"Rosalie ?
- Oui ?
- Tu resteras mon amie ?
- Bien sûr !"
Pour la première fois, ce fut moi qui prit l'initiative de le prendre dans mes bras. J'étais heureuse que mon amitié compte pour lui. Il avait vraiment eu l'air inquiet de me voir partir... Au moins, j'étais tombée amoureuse d'un type bien.
Je me mis à courir aussitôt sortie de l'ascenseur. Mon père allait me tuer. Malgré tout, j'étais contente. Je me sentais le cœur plus léger après avoir parlé à ces deux personnes si importantes pour moi. La prochaine fois, me promis-je, je tomberai amoureuse du bon gars et je ne serais plus jamais jalouse d'Audrey.
Oui, la prochaine fois, je tomberai amoureuse de... Je me retournai brusquement. Je venais de dépasser un banc et il me semblait que...
Qu'est-ce qu'il fichait ici celui-là ? Il devait avoir vingt ans, pas trop mal fagoté alors qu'est-ce qu'il fichait ainsi, endormi sur un banc au bord de la route ? Un SDF ? Il en avait pas vraiment l'air. On aurait plus dit un fils de bonne famille qui n'avait jamais manqué de rien. Il semblait tellement étrange de le voir dormir sur ce banc, au beau milieu de la nuit, dans la campagne de Willow Creek.
Je m'approchai silencieusement pour ne pas le réveiller. Il avait l'air plutôt mignon en plus... Non mais à quoi est-ce que je pense, moi ? On s'en fiche bien de quelle tête il peut avoir mais je ne peux pas décemment le laisser passer la nuit ici en faisant comme si de rien n'était, si ? Mais qu'est-ce qu'il fichait là ?
@Himari74 : cool... nouveau look plus dans le vent et voilà Rosalie armée pour de nouvelles aventures
L'amour serait il au rendez vous sur ce banc ?
Vivement la suite
cool le retour de la famille fontenet
les pauses sont nécessaires des fois
au moins elle t'a permis de repartir du bon pied.
Rosie a enfin nettoyer sa relation avec ses amis, la voilà plus légère.
Et elle trouve des beaux gosses sur les bancs elle en a de la chance cette petite
Coucou j’ai enfin réussi à tout rattrapé ! Je m’etais Arrêtée à début mars mais, heureusement, toi aussi tu as fait une longue pause. En tout cas ton histoire et tes personnages sont toujours aussi attachants , il me tarde de lire la suite de leurs aventures
Chapitre 36Léo Chateaubriand Point de vue de Rosalie
J'hésitai. Il y avait tellement de vampires qui traînaient dans le coin ces derniers temps...Que fallait-il faire ?
"Oui, oui, Maman, j'arrive !", grommela soudain le jeune homme en se redressant.
Je sursautai.
"Euh... Bonjour ?
- Vous êtes un ange ?"
Je sentis le rouge me monter aux joues et fut prise d'un rire nerveux.
"Non... Enfin pas que je sache..."
"Désolé, je dis toujours des bêtises quand je suis mal réveillé...
- Non mais ce n'est rien... Vous êtes ?
- Léo Chateaubriand, écrivain.
- Oh ! Ma mère aussi est une écrivaine !
- C'est vrai ? Et quel est son nom ?
- Je ne sais pas si elle est très connue...
- Dites toujours !
- Blanche Fontenêt...
- Fontenêt, vous dites ? Mais je connais très bien ! Je suis un de ses plus grands fan d'ailleurs ! Vous êtes la fille de Mme Fontenêt ! J'ignorai qu'elle avait des enfants !
- Nous sommes trois en fait. Moi, Annabel et Gabriel.
- Et vous ? Je ne vous ai même pas demandé votre propre nom !
- Je m'appelle Rosalie Fontenêt. Je suis en seconde.
- Enchanté ! Je peux vous appeler Rosalie ?
- Oui bien sûr, M. Chateaubriand !
- Ah non ! Si je vous appelle Rosalie, j'exige que vous m'appeliez Léo !
- Très bien... Léo..."
J'étais extrêmement intimidée. Je n'avais jamais parlé à d'autres garçons que Naoki, mon père et Gabriel. Et encore, je ne savais jamais quoi dire quand je me retrouvais face à Naoki par peur de trahir mes sentiments pour lui. Quant aux autres garçons, j'étais tétanisée face à eux. Je me débrouillai toujours pour abréger toute conversation avec eux, ne répondant que par monosyllabes. Mais cette fois, je n'avais pas vraiment envie d'abréger la conversation, sans vraiment savoir pourquoi...
"Vous pouvez vous asseoir si vous le voulez !"
Mince ! Avait-il vu que je souhaitais continuer à lui parler ? Me trouvait-il déjà ennuyeuse ?
"Non mais, je ne veux pas vous déranger...
- Écoutez, ça va faire 24 heures que je n'ai parlé à personne alors vous me ferez un très grand plaisir si vous restiez un peu... Je sais qu'il est tard et que les petites filles ne doivent pas parler aux étrangers mais je vous en prie, restez juste un peu...
- D'a...D'accord..."
Je m'assis donc, tout en me disant qu'il avait raison et que j'étais complètement folle de parler à un type trouvé sur un banc à une heure aussi tardive. J'avais dit vouloir le protéger des vampires mais s'il en était un lui-même, il pouvait très bien m'attaquer à n'importe quel moment et je me serais trouvé bien bête, à deux pas de ma propre maison...
"Si... Si ce n'est pas trop indiscret, que faites-vous là Léo ?
- Hum... Disons que je... Depuis tout petit, je sais ce que je veux faire. Je voulais être écrivain. Aucun autre métier ne m'intéressait. Mais...enfin... ce n'est pas si facile... Je suis quelqu'un qui n'aime pas trop qu'on lui impose des limites, des dates de rendus, des règles à respecter, des sujets à aborder... Bref, je n'ai jamais réussi à travailler en collaboration avec une maison d'édition... Du coup, je me suis lancé un peu tout seul via l'auto-publication ou parfois, quand mes livres marchaient bien, je faisais appel à une maison d'édition mais différente à chaque fois. Bref, mes revenus étaient très variables et... je ne suis pas vraiment un pro quand il s'agit de gérer de l'argent. Ça faisait trois mois que je n'avais pas payé mon loyer et donc... Ben, je me suis fait jeté dehors.
- Oh ! Je suis désolée !
- Bah... Qu'est-ce que vous voulez... Ça faisait un moment que je le voyais venir. Mais du coup, j'ai pas vraiment de solution de rechange pour l'instant... À part sortir un best-seller. Mais vous en faites pas pour moi ! Je m'en sors toujours !
- Et... vous comptez passer la nuit où ?
- Euh... Ici...Sauf si ça dérange quelqu'un ?
- Oui : moi ! Vous allez me suivre ! On va trouver une solution avec mes parents ! Et puis, maman ne pourra pas refuser l'asile à un de ses confrères, vous ne croyez pas ?
- Oh. M...Merci. Vous êtes très gentille, Rosalie."
Une fois de plus, je rougis. Est-ce que j'allais trop loin en proposant ça ?
"C'est rare de trouver des gens comme vous, de nos jours !
- Bah... Je ne fais rien de particulier..."
Non. Je crois qu'il avait l'air sincère. Il devait être surtout surpris... Moi, ça m'avait semblé naturel mais sans doute avait-il raison en pensant que la plupart des gens seraient passés sans même le remarquer.
Maintenant, la phase la plus compliquée... Comment expliquer à papa et maman l'heure à laquelle je rentrais et la présence de Léo ?
Maman se réveilla presque aussitôt. Elle avait toujours eu le sommeil plus léger que papa. Je lui exposai toute l'histoire -enfin, tout ce que j'en savais- puis je fis entrer Léo. Ma mère eut tout d'abord un grand sourire pour lui. Puis il me sembla que ce sourire se crispa brusquement sans que je puisse en comprendre la raison.
Point de vue de Blanche
Non. Impossible. Il est mort. Mort depuis des siècles. Mais ce visage !
Angel ! C'est impossible. Nous sommes en 2017. Il vivait en 1037 et...Mais et moi ? Ne me suis-je pas retrouvée à des siècles et des siècles de chez-moi, un beau jour, sans comprendre pourquoi ? Mais si c'est vraiment lui, alors...Oh Mon Dieu, venez moi en aide !
"An...Angel ?"
"Angel ? Vous connaissez la légende ?
-Pardon ? Quelle légende ?
- Je me souviens que vous aviez écrit un roman sur un sujet un peu semblable mais je n'avais pas compris que vous la connaissiez ! C'est un légende très connue dans ma famille : celle de notre ancêtre chevalier, Angel.
- Que... Que dit-elle ?"
Ma fébrilité était à son comble. Il ne s'agissait peut-être que d'une légende rocambolesque comme chaque grande famille en avait, s'inventant des ancêtres tous plus extraordinaires les uns que les autres. Mais un chevalier, du nom d'Angel...Et ce visage ! Si ce n'était vraiment qu'un lointain ancêtre, cette ressemblance n'en restait pas moins horriblement frappante.
"Oh ! Vous savez, elle est loin d'être grandiloquente mais c'est une légende que j'ai toujours beaucoup aimé...
- Dites ! Je vous en supplie !
- Hum... Et bien... Il était une fois un chevalier du nom d'Angel. Ses parents souhaitaient le marier, comme l'honorable parti qu'il était mais lui ne songeait qu'à partir plus loin dans de folles aventures et, malgré son beau visage, la gent féminine ne l'intéressait absolument pas. Seulement voilà, il n'avait pas le choix. Il était fiancé à une demoiselle dont on lui avait dit beaucoup de bien mais peut lui importait. Il n'avait absolument aucune envie d'épouser une parfaite inconnue, aussi parfaite qu'elle soit. Les histoires de noblesse, tout ça, ça ne l'intéressait pas. Ce jour-là, il s'était déguisé en simple paysan pour échapper aux ennuis liés à son rang et pouvoir profiter encore un peu de liberté. Seulement, en chemin, il se heurta à une magnifique demoiselle. Et pour la première fois, ses yeux se posèrent sur une femme avec la couleur d'un amour naissant ou au moins d'un intérêt. Après une brève discussion, il repartit, le cœur plein de cette rencontre tout en sachant qu'il était inutile de s'illusionner, cette femme étant une simple roturière que son père aurait aussitôt jugée indigne de son rang, sans voir toute la grâce que la jeune fille pouvait avoir par-delà ses origines humbles. Mais quelle ne fut pas sa surprise quand il aperçut, quelques minutes plus tard, les mêmes traits sur le visage de sa fiancée ! Car elle-aussi s'était déguisée, pour les mêmes raisons que lui, son cœur aspirant à plus de poésie qu'un simple mariage arrangé et une vie enfermée dans un palais, aussi beau soit-il. Tout était donc pour le mieux, les deux fiancés s'aimaient terriblement, le mariage était pour bientôt, leurs vies semblaient promises aux plus grands bonheurs. Cependant, un jour, pendant l'absence du bel Angel, la jeune fille disparut. Impossible de la retrouver. Angel sillonna pourtant tout le pays dès qu'il apprit la nouvelle, des avis de recherche furent publiés dans le monde entier, sans succès. Le père de la jeune fille mourut de désespoir. Angel attendit son retour durant quarante années avant d'accepter d'épouser une cousine éloignée, aussi belle qu'aimable. Mais il ne put jamais guérir son cœur brisé et il mourut quelques années plus tard d'une maladie de ce même cœur qui avait tant aimé."
J'écoutai cette histoire. La mienne, vue au travers des doux yeux bleus de mon cher Angel. Les larmes me montaient aux yeux mais je parvins à les retenir.
"Vous n'aimez pas cette histoire ?, demanda alors l'écrivain comme s'il avait remarqué mon malaise.
- Si, si. C'est une très belle histoire. Seulement... il lui est resté fidèle quarante ans... Je crains que ce ne soit pas la même chose de l'autre côté du miroir. Je songeai que peut-être, elle ne méritait pas tant d'amour...
- Je suis sûr que vous vous trompez ! Une raison a dû faire qu'elle n'a jamais pu revenir ! J'ai toujours pensé qu'il était impossible qu'elle soit partie de son plein gré. Et que, de là où elle était, elle devait bien souvent songer à lui !"
Songer à lui, oui. Mais lui être aussi fidèle, j'ai l'impression que tout s'est passé si vite... Je n'ai toujours pas l'âge qu'il a eu quand il a enfin dû céder au mariage. J'ai déjà trois enfants.
Non. L'envers du miroir n'est vraiment pas si beau que ça.
"Akira va vous préparer un lit pour la nuit, monsieur. Ensuite, nous aviserons...
- Vous ressemblez à votre fille... Appelez-moi Léo, je vous en prie !"
J'étais encore trop troublée pour répondre quoi que ce soit. Ne pas l'appeler Angel me semblait déjà un effort suffisant. Ce n'était pas Angel. Il fallait que je me mette ça en tête et vite.
Après lui avoir installé un lit de fortune dans la chambre de Gabriel et forcé Rosalie à aller se coucher, Akira revint et s'assit sur le lit.
Il resta un moment silencieux avant d'ouvrir enfin la bouche :
"Alors. Quel est le problème avec ce garçon ?
- Il a l'air d'être un très gentil garçon... Pour moi, il n'y a absolument aucun problème...
- Ça passe peut-être auprès d'un étranger mais tu ne crois que je n'ai pas remarqué ta tête quand tu l'as fait entrer ? Même Rosalie l'a remarqué ! Alors maintenant, viens t'asseoir et raconte-moi tout."
"Chéri... Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu te souviens d'Angel dont je t'avais parlé ?
- Je ne risque pas d'avoir oublié mon rival principal !, déclara-t-il en plaisantant.
- Je... Je crois que ce Léo est un de ses descendants. Il... Il lui ressemble tellement... Et puis...tu as entendu l'histoire qu'il a racontée ? Je croyais le revoir devant moi... C'était mon histoire, seulement, vue de son point de vue ! Je... Je ne sais pas quoi faire...
- Commence par te calmer, Blanche. Tout va bien se passer. Je suis là, d'accord ?
- O...Oui..."
Je me sentais véritablement paniquée. J'avais tenté d'échapper à ce passé, de me créer une nouvelle vie, de repartir de zéro en confinant Angel dans un coin de ma tête comme une pensée abstraite d'un monde qui avait tout jamais disparu. Je me rendais désormais compte de l'ampleur de mon échec. Un jeune homme débarquait de nulle part et je perdais la tête. Akira avait raison. Il fallait que je me calme. Ma famille était là, ici et maintenant. C'était ce qui comptait le plus. Ce que nous avions bâti à tous les deux. Maintenant, c'était Akira que j'aimais.
Il me massa les épaules. Je commençai enfin à me sentir de nouveau sereine. Ce Léo était un descendant d'Angel. Fort bien. Nous l'accueillerions le temps nécessaire pour lui de se trouver une situation, comme nous l'aurions fait avec n'importe qui. Ensuite...eh bien, seul l'avenir nous le dirais.
"Ça va mieux chérie ?
- Oui, je crois.
- Tu restes avec nous ?
- Hein ? Mais oui, bien sûr ! Où voudrais-tu que j'aille ?
- Je ne sais pas... Tu sais, j'ai toujours eu peur de te perdre un jour... Que tu ne repartes comme tu étais arrivée... Ou que tout ça ne soit rien d'autre qu'un rêve..."
"Et où voudrais-tu que je trouves un petite rouquine aussi têtue que notre Rosalie ? Un petit ange vêtu de rose comme notre Annabel ? Et notre petit voyou de service qui fait pourtant toujours ses devoirs avec assiduité comme notre Gabriel ? Et surtout, surtout, où voudrais-tu que je trouve quelqu'un comme mon Akira ? Même le plus merveilleux des Angel ne peut plus te remplacer à mes yeux ! Je ne partirais jamais loin de toi. C'est ici mon foyer. Et je peux t'assurer que si quelqu'un s'avise de me rejouer le même mauvais tour qu'il y a quelques années, il entendra parler de Blanche Fontenêt !
- Oui mais si jamais...
- Ça n'arrivera pas. Je te le promets."
Je ne sus pas si j'avais réussi à écarter tous ses doutes. Sans doute était-ce impossible d'ôter à un être humain la totalité de ses doutes. Certaines choses tiennent parfois à si peu... Mais nous pûmes nous recoucher et je m'endormis, bercée par le doux bruit de sa respiration.
La vie reprit son cours, tout doucement. J'étais inquiète quand à l'accueil que réserveraient les deux plus jeune au nouvel arrivé mais mes craintes furent vite dissipées.
"Papa ! Il va rester longtemps le copain à Rosalie ?
- Je ne sais pas, Anna. Enfin, ce que je sais c'est qu'on dit le copain de Rosalie et que si c'est son copain au sens où les jeunes de nos jours l'entendent, je me chargerais personnellement de lui refaire le portrait.
- Papa, c'est vrai que le monsieur, c'est le namoureux de Rosalie ?
- Non ! Pourquoi vous vous êtes tous mis ça dans la tête ?
- Cool alors ! Anna elle raconte que des bêtises ! Mais moi, ça m'aurait pas arrangé que ce soit son namoureux parce qu'il est gentil le monsieur mais c'est moi qui vais me marier avec Rosalie, d'abord !
- Mais euh ! Tu m'avais dit que tu te marierais avec moi ! Papa ! Dis-lui toi qu'il doit se marier avec moi !
- Bah j'me marie avec vous deux ! Et avec maman aussi. Et pis y'a les filles de ma classe aussi...
- Hum... Les enfants, c'est pas vraiment comme ça que ça marche... Et puis les mariages entre membres de la même famille, c'est interdit...
- Bah toi, tu t'es bien marié avec maman !
- *soupir*"
À part ces légers soucis de serial-lover de mon petit Gaby, tout se passait plutôt bien. 'Fallait bien dire qu'il étais tellement mignon mon petit dernier, quel que soit le décor dans lequel il était photographié d'ailleurs !
Et puis il était très travailleur malgré tout, mon petit ange !
Annabel aussi était très travailleuse. Un peu trop même parfois. À chaque fois que j'entrai dans sa chambre, elle était penchée sur ses devoirs et elle refusait de répondre à mes questions à ce sujet.
"Anna ? Tu n'as pas encore fini ? Tu ne voudrais pas sortir prendre un peu l'air ?
- 'Faut absolument que je finisse ce problème pour demain !
- Mais on est samedi demain ma puce !
- Je sais, justement !
- Tu es sûre de ne pas pouvoir le faire plus tard ?
- Sûre !
- Tu comptes sortir, demain ?
- Non ! Enfin, peut-être... ça dépend..."
Et jamais je n'avais pu obtenir d'elle plus que ça. Je n'allais pas la gronder de trop travailler mais quand même... Tout ça me semblait cacher quelque chose.
Quant à Rosalie, elle me paraissait plus belle de jour en jour. Elle soignait mieux sa tenue mais même en-dehors de ça... Je ne sais pas... Ça ne m'aurait pas étonné qu'il y eut une affaire de cœur là-dessous. Elle ne sortait pourtant que très peu, peut-être même moins qu'avant.
Point de vue de Rosalie
Il était juste derrière moi, je pouvais le sentir. À chaque fois, mon cœur battait à mille à l'heure et je sentais le rose me monter aux joues rien qu'au son de sa voix quand il m'appelait, comme une gamine prise en faute. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. Je rougissais devant Naoki et je l'avais toujours trouvé tellement gentil mais cette fois, ce n'était pas la même chose. Je me sentais différente. J'étais à la fois effrayée de me sentir à ce point attirée par lui et en même temps, je me sentais plus épanouie qu'avant. J'avais envie qu'il me regarde. J'avais envie qu'il m'appelle de lui-même. J'avais envie de le voir, de l'entendre, de lui parler même sans savoir quoi lui dire, même si on n'échangeait que des banalités. J'avais envie de sa présence, tout simplement. Et le fait de le voir, ou même de le savoir dans mon dos, suffisait à m'emplir de ce drôle de sentiment. Est-ce que c'était ça, être amoureuse ? Je croyais aimer Naoki. Il était gentil, sincère, m'avais toujours soutenue mais quand je lui parlais, je me sentais bloquée et j'étais presque soulagée de le voir partir. Avec Léo, tout était différent. Je cherchais constamment un prétexte pour me trouver à ses côtés. Sans doute ne me voyait-il que comme un petite fille, tout comme papa et maman qui ne seraient sans doute jamais allé s'imaginer que je pourrais ressentir autre chose qu'une grande amitié pour lui, un peu comme avec Patapouf, quoi. Mais moi, je l'aimais tellement que je ne pouvais pas croire qu'il s'agissait juste là d'un bon ami. C'était plus que ça. D'ailleurs, les plus petits l'avaient senti et je ne pouvais m'empêcher d'être aux anges quand je les entendais parler "du namoureux de Rosalie". Gabriel boudait un peu d'ailleurs. Même si je lui avais expliqué qu'il serait toujours mon petit chouchou, il avait senti que quand j'allais soit-disant voir comment il allait dans sa chambre, j'espérais en secret croiser Léo.
"Salut Rosalie ! Tu vas partir au lycée ?"
On était passé au tutoiement, je ne sais pas exactement comment, mais cela m'enchantait presque autant que de pouvoir l'appeler Léo, dans ma tête comme face à lui, même s'il en était de même avec tous les membres de ma famille. Je ne pus empêcher le rouge de me monter une nouvelle fois aux joues mais, encore une fois, c'était une sensation agréable que cette chaleur qui envahissait mon cœur et non plus une sensation de gêne horrible.
"Je vais y aller d'ici quelques minutes. Je prenais juste un peu l'air en attendant qu'Anna et Gabriel soient prêts..."
En vérité, j'espérais uniquement le croiser, sachant qu'il était parti de bonne heure faire un tour du quartier, comme il le faisait assez fréquemment.
"Bon courage dans ce cas !"
"Oh non ! Il s'en va déjà ?", songeai-je avec dépis. Mais non, il s'avança vers moi et me serra dans ses bras.
"Et reviens avec de bonnes notes !", plaisanta-t-il avant de retourner à l'intérieur.
Je restai figée sur place, le cœur battant tellement fort que je crus que j'allais exploser. Ce furent les deux petits qui me tirèrent de ma rêverie en râlant qu'on allait être en retard à l'école et que j'étais une grande sœur irresponsable. Heureusement, parce que j'aurais pu passer la journée, sur le pas de la porte, à essayer désespérément de comprendre ce qui m'arrivait et de me calmer.
Point de vue de Léo
Quand j'entrai dans la pièce, le mari de Blanche était au piano, comme souvent. Il avait du talent, sans nul doute mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une piqûre de jalousie quand je voyais sa femme l'observer avec ces yeux remplis d'amour et d'admiration. Ce qu'elle était actuellement en train de faire, tout en prenant son petit-déjeuner à la table familiale.
Dès qu'elle me vit, elle se tourna vers moi. Elle avait beau avoir la quarantaine sans doute bien avancée, elle n'en restait pas moins prodigieusement belle. J'avais déjà vu des photos d'elle auparavant mais aucune n'aurait pu rendre ne serait-ce que la moitié de sa grâce réelle.
"Léo ! Te voilà ! Tu prendras bien quelque chose à manger ?
- Non, non. Je ne veux pas vous déranger, tous. Déjà que vous m'offrez l'hospitalité, je ne veux pas voler votre nourriture !
- Oh. J'en avais pourtant préparé spécialement pour toi...
- Léo, si tu n'en prends pas, tu vas la vexer, je te préviens !, lança la voix d'Akira derrière le piano.
- Bon, eh bien... Si tu insistes..."
Ensuite, nous parlâmes de tout et de rien, échangeant tout d'abord à propos de banalités avant de glisser vers des sujets plus littéraires. Elle m'écoutait avec plus d'attention que personne n'en avait jamais eu pour mes propos. Auprès de tout le monde, même de mes "collègues" écrivains, je passais pour un fou qui se prenait pour François-René et pas simplement Léo Chateaubriand. Mais elle, elle comprenait, ou au moins, écoutait.
Et puis, quand j'arrivai à la faire rire... Elle avait un rire tellement beau et doux...
Dans sa grande gentillesse, elle m'informa qu'elle ferait appel à un architecte le plus tôt possible pour me créer un étage qui serait comme une maison pour moi, afin que je dispose d'une plus grande intimité. Ce fut en effet fait dans les plus brefs délais et, bien que ce ne fut que très peu meublé, je m'y sentis rapidement chez-moi. Je la remerciai chaleureusement pour tout cela, bien entendu et pris mes aises dans ce petit étage qui m'était réservé.
Mais dès que je me trouvai seul, son image s'imposait à mon esprit, de manière insistante. Blanche, Blanche, Blanche... Je m'étais toujours demandé comment le Angel de l'histoire avait-il pu aimer à ce point sa belle. Maintenant, je croyais comprendre. Si cette femme avait été quelqu'un comme Blanche, quel grand vide sa disparition aurait laissé ! Je savais qu'elle était mariée, qu'elle avait des enfants et que jamais son cœur ne pourrait m'appartenir mais comme je l'aimais !
Quelques photos d'après le passage de l'architecte :
@Himari74 : eh bien... si ce n'est pas un coup de foudre au parc ça
En ce qui concerne Blanche: ah la la... quand le passé ressurgit...
mais le présent est beau pour elle, elle ne devrait se focaliser que sur cela et faire un trait sur ce passé.
Tes captures sont très belle: Bravo!
Bon la petite Rosalie a une sacrée concurrente, enfin je suis sure qu'elle peu avoir le droit d'être la tenant e en titre de la famille, J'aime bien Blanche mais elle devrait laisser sa fille au devant de la scène ^^
Et puis le jeune Léo devrait comprendre que Rosalie est disponible elle, noméo ^^
Réponses
vivement la suite
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Merci
sympa le retour de Sarah mais je la croyais plus âgée que Rosalie
En fait, normalement elles ont le même âge mais bon, je sais pas pourquoi mon jeu lui a pas encore fait fêter son anniversaire... j'ai remarqué qu'il avait toujours trois-quatre jours de retard par rapport à la date normale...
Et que d'anniversaires ! Je suis pas trop fan de la tête de Rosalie, je trouve qu'elle a hérité des yeux de son père et ça ne lui va pas trop, m'enfin.
Bizarre en effet que Sarah n'ait pas toujours grandit, mais ça m'arrive aussi parfois dans mon jeu... Un enfant qui l'était déjà quand mes filles étaient bambines, et qui était toujours enfant quand elles sont passées ado. Vraiment bizarre
Ha ! Au moins, je suis pas la seule
Et tout ces anniversaires ça annonce de grands changements chez les Fontenêt, on sent la fin d'une génération et le "début" d'une nouvelle
♦ 100 bébés : La Vengeance de Rosabella Blackmoon ♦
♦ Gameplay : Du côté de chez mes Sims... ♦
♦ Crise Financière ♦ La Crise Comme Seconde Vie (Terminé) ♦
♦ Not So Berry : Le Compte-Rendu de Blue (Terminé) ♦
♦ Blog d'Histoires & Challenges ♦
♦ Twitter ♦
@Blue8white C'est pareil pour toutes les vacances en même temps
Et oui, ça commence à sentir la fin de cette première génération
Chapitre 35 Une rencontre
Point de vue de Rosalie
Et évidemment, le lendemain matin, le réveil n'a pas sonné... Super ! En retard pour mon premier jour ! A peine le temps de filer sous la douche qu'il est déjà l'heure de partir...
Mais heureusement, tout s'est très bien passé au lycée ! Mais Audrey me laisse tomber, elle a reçu tous ses diplômes aujourd'hui même et maintenant, elle va bosser comme vendeuse chez un magasin de vêtements... Mais elle ne commence à travailler que dans un petit moment, alors, pour aujourd'hui, elle m'a proposé d'aller y faire un tour après les cours... Un petit coup de fil et on était parties !
Là-bas, on a rencontré Kenza, la fille Lothario, il me semble que je vous en avais déjà parlé ! Elle est trop cool c'te fille !
"Hey mais c'est Audrey Bheeda et Rosalie Fontenêt, j'me trompe ?
- Non pas du tout, salut Kenza. T'as perdu tes deux copines ?, rétorqua sèchement Audrey qui, comme toutes les filles, haïssait Kenza et sa bande.
- Blondie et Maëlle ? Tu parles ! J'voulais m'débarrasser de l'autre Blondie et Maëlle a rien trouver de mieux à faire que la suivre ! Et vous, vous faites quoi ?
- J'bosse ici maintenant, alors on faisait un tour avec Rosie... Mais j'comprendrais jamais pourquoi tu restes avec elles deux si c'est pour leur casser du sucre sur le dos h24 !
- Ah c'est cool... Et pour info, j'ai jamais cassé de sucre sur le dos de Maëlle et Blondie, tout le monde sait qu'elle a un pruneau à la place du cerveau !
- C'est pas une raison ! Viens Rosie, on se tire !
- Hey attends ! Tu sors avec Tanaka à c'qui paraît ! J'me demande c'qu'il peut te trouver !
- Pourquoi ? T'es jalouse ?
- Moi, jalouse de toi ? Tu veux rire ! Tanaka c'est qu'un gros looser ! Bon, il fait partie de la meilleure équipe de basket du monde, du coup j'lui pardonne, on fait la paix ?
- Dans tes rêves !
- Bheeda, je bosse ici moi-aussi, j'suis mannequin pour ton magasin pourri ! Alors si tu veux pas te faire virer, lâche-moi un peu, ok ?
- C'est ça, fait moi chanter ! Non mais je rêve !
- Ecoute Bheeda, j'vous ai pas adressé la parole pour jouer à la gué-guerre entre fi-filles, non, mais j'aimerais bien m'occuper de ta pote, ok ?
- Hors de question !
- T'as pas le choix de toute façons ! Et toi ma Rosie, je vais faire de toi le plus jolie mannequin de San Myshuno ! Et toi, Bheeda, tu vas m'y aider !
- Et pourquoi tu voudrais faire ça ?
- Parce que j'en ai marre qu'y aie que toi, Blondie, Maëlle et moi qui ayons un look potable ! D'ailleurs, t'as beau me détester, tu continues de t'habiller presque comme quand on était potes ! En tous cas, de manière à ce que je te renies pas !
- Vous étiez potes avant ?
- Ouais, jusqu'à ce qu'elle apprenne que Tanaka me détestait ! C'te fille, elle est prête à tout pour son chéri ! Bref, on fait la paix Bheeda ?
- Mouais...
- Nickel alors ! C'est parti les filles, opération maratho-shopping !"
"Ça c'est bien non, Audrey et Kenza ?
- Euh... oublie !"
"Et ça ?
- Non !"
"La p'tite couette non plus ça va pas ! Tu vas ressortir d'ici métamorphosée ma Rosie !"
Et en effet :
"Wahou ! C'est cool, merci Kenza !
- De rien ! Bon, va falloir que je file moi ! Bye Bheeda, tu seras toujours la bienvenue dans le groupe ! Et bye Rosalie ! Aie plus confiance en toi ! D'ailleurs, t'es aussi la bienvenue !"
"Désolée, Audrey... Du coup, on a pas vraiment passé la journée juste toutes les deux...
- Pas grave ! Et puis, tu sais, j'la déteste pas vraiment Kenza, c'est juste qu'elle m'énerve des fois... Elle fait semblant d'avoir l'air cool, mais en vrai, j'sais bien qu'elle est super jalouse de Blondie et qu'elle adore Maëlle...
- Moi, j'crois qu'elle t'aime bien aussi et que tu lui manques un peu...
- J'irais p'têtre leur faire un coucou un de ces jours, mais jamais je retournerais dans leur bande ! J'ai de trop mauvais souvenirs... Avec elles, j'étais toujours mal-à-l'aise et je faisais semblant, comme elles... Enfin, tant pis !
- Ok ! Et si on se faisait un resto' toutes les deux, pour compenser ?
- Pourquoi pas !"
Un petit coup de fil à papa pour lui dire de pas m'attendre...
"Fais bien attention à toi Rosie et rentre avant la nuit, d'accord ?
- Ouais, ouais, c'est bon papa, j'suis plus une gamine...
- Bisous ma puce !
- C'est ça, bisous..."
... et on était parties.
C'était la première fois que j'allais au restaurant comme ça et en plus sans mes parents... J'étais un peu beaucoup, passionnément, à la folie intimidée.
"Vous avez réservé ?
- Euh... non...
- Pourquoi est-ce que les ados considèrent toujours qu'on est un McDo-sim et qu'ils peuvent venir quand ils veulent selon leurs envies ? C'est un resto' ici ! Un bar à burgers peut-être mais un resto' quand même ! C'est pour combien ?
- Euh... Deux...
- Rah, ces couples ! J'en ai marre, vous comprenez ! Tous ces gens qui viennent ici pour s'embrasser devant tout le monde en minaudant "Alors chéri, tu as choisi ? Moi, j'hésite... Alors je prendrai la même chose que toi, trésor, etc..." C'est odieux et d'un vulgaire !
- En fait, je viens avec mon amie et...
- La première table à droite.
- Euh... Ok."
"Désolée de t'avoir imposé ça, Rosie. Ce type est odieux ! La dernière fois que j'y suis allée, il m'a dit qu'il m'avait déjà vue la semaine dernière et qu'il refusait de participer à l'engraissement d'une jeune fille en bonne santé !
- Sérieux, il a dit ça ? Tu parles, il était juste jaloux de voir que tu pesais bien vingt kilos de moins que lui !
- Entre ma mère qui me traite d'anorexique et lui qui dit que je suis trop grosse pour manger à sa table, franchement, je sais plus qui croire ! Mais Naoki il a dit que j'étais parfaite, alors ça me va !"
"Oui... À propos de Naoki... Il faut que je te dise un truc..."
Il fallait que je lui dise. C'était le moment où jamais. J'en pouvais plus de l'entendre parler de lui sans arrêt en ressentant à chaque fois comme un coup de couteau dans le cœur. Elle ne m'avait jamais rien caché. Maintenant, je voulais qu'elle sache. Je ne voulais pas ruiner notre amitié à cause d'un garçon mais je ne voulais pas non plus lui mentir. J'avais besoin de lui dire pour ne plus me sentir coupable à chaque fois qu'elle me parlait de lui.
"T'es bien sérieuse tout-à-coup, Rosie... Naoki me trompe ou quoi ?"
Elle avait dit ça en plaisantant mais je sentais bien qu'elle était soucieuse.
"Non ! Enfin, j'crois pas... C'est pas son genre. C'est à propos de moi...
- Quoi ? Attends, me dis pas que t'es amoureuse ? Ma p'tite Rosie a enfin trouvé son prince charmant ? Wow ! C'est qui ! J'veux tout savoir ! Son nom, son âge, son adresse, quand ça s'est passé, depuis combien de temps tu le connais, c'est réciproque ?
- Eh bien en fait..."
Je pris une grande inspiration.
"C'est Naoki."
Il y eut un silence. Je sentais le regard d'Audrey posé sur moi. J'osais à peine respirer.
"Na... Naoki ? Tu veux dire le Naoki... mon Naoki ?"
Elle fut interrompue par le serveur qui amenait les plats.
"Rosie, réponds-moi ! On parle bien du même Naoki ?
- Je... Je suis désolée, Audrey... Je ne savais pas comment te le dire... Tu avais l'air si heureuse et puis je...
- Pourquoi tu t'excuses ? T'as bien le droit d'aimer qui tu veux, non ? C'est moi qui suis tellement désolée ! J'ai dû tellement te saouler avec lui alors que tu... Désolée, Rosie !"
Je fus prise d'une terrible envie de rire et de pleurer en même temps. Qu'est-ce que je pouvais être stupide des fois !
"Tu... Tu ne m'en veux pas alors ?
- Pourquoi ? Est-ce que t'as fait une seule fois quelque chose pour me séparer de lui ? Ce que je trouve incroyable c'est que tu m'as même aidé. C'est grâce à toi que j'en suis là, aujourd'hui ! Maintenant que je sais ça, je mesure encore plus à quel point j'ai de la chance d'avoir une amie comme toi. C'est pas Kenza ni sa bande qui auraient fait ça, quoi qu'elles disent."
Je me sentis soudain soulagée d'un immense poids qui me pesait sur la poitrine. Je n'avais pas conscience d'à quel point, ça me pesait de ne pas lui parler.
La suite du repas se passa tout-à-fait normalement. Il ne fut plus question de Naoki. J'avais l'impression de parler mais surtout de rire plus fort aujourd'hui. C'était génial d'avoir une amie comme Audrey. Et malgré tout ce qu'elle pourrait dire, y'en avait pas deux comme elle. J'étais contente de l'avoir rencontrée. Elle et Naoki.
La nuit commençait à tomber quand nous nous séparâmes.
"Je suis contente que tu m'aies dit tout ça, Rosie.
- Moi aussi Audrey. Moi-aussi... Tu m'en voudras pas si je le lui dis à lui aussi ?
- Non. J'ai décidé de lui faire confiance. C'est toi qui m'as appris à faire confiance aux autres. Moi, j'aurais jamais été capable de te le dire si tu m'avais dit que tu aimais Naoki avant. Et puis, s'il ne m'aime pas, ça sert à rien de continuer comme ça. Si c'est toi qu'il choisit, alors tant pis pour moi. J'ai joué, j'ai perdu. Fonce ma grande ! Ça aussi c'est toi qui me l'as appris !"
Je l'ai raccompagnée jusqu'à chez-elle. Dans le hall, il y avait... Naoki. Il avait commencé à s'approcher d'Audrey. Je me sentis aussitôt extrêmement mal-à-l'aise. S'il l'avait embrassée, je n'aurais plus su quoi faire. Mais elle le repoussa.
"J'suis fatiguée, Nao ! Rosie a des choses à te dire."
Puis elle rentra dans son appartement, nous laissant seuls tous les deux.
"Ben, quelle mouche l'a piquée ? Ça va, toi Rosie ?"
Il me serra dans ses bras et je sentis mon cœur battre plus fort sous ma poitrine.
"Il faut que je t'expliques...
- Quoi ? Elle me trompe ?"
Lui aussi avait dit ça en plaisantant et je ne pus m'empêcher de sentir mon cœur se serrer en les entendant prononcer les mêmes paroles.
"Non ! Bien sûr que non... C'est à propos de moi...
- T'es bien sérieuse Rosie... T'es malade ?"
Il était tellement près de moi... C'était encore plus difficile que face à Audrey.
"Je... Je t'aime Naoki."
Il eut un mouvement de recul.
"Si c'est une blague, c'est pas franchement drôle, déclara-t-il avec un sourire crispé.
- C'en est pas une", répondis-je, plus sereine que je ne l'aurais cru.
Il réfléchit un moment comme s'il était encore en train d'encaisser le choc de la révélation puis il se racla la gorge et dit :
"Écoute Rosie...Je t'ai toujours bien aimée mais moi... c'est Audrey que j'aime.
- Je savais que c'était ce que tu allais répondre. Je suis contente de ne pas m'être trompée... Au revoir maintenant !"
J'allais partir quand il me rappela.
"Rosalie ?
- Oui ?
- Tu resteras mon amie ?
- Bien sûr !"
Pour la première fois, ce fut moi qui prit l'initiative de le prendre dans mes bras. J'étais heureuse que mon amitié compte pour lui. Il avait vraiment eu l'air inquiet de me voir partir... Au moins, j'étais tombée amoureuse d'un type bien.
Je me mis à courir aussitôt sortie de l'ascenseur. Mon père allait me tuer. Malgré tout, j'étais contente. Je me sentais le cœur plus léger après avoir parlé à ces deux personnes si importantes pour moi. La prochaine fois, me promis-je, je tomberai amoureuse du bon gars et je ne serais plus jamais jalouse d'Audrey.
Oui, la prochaine fois, je tomberai amoureuse de... Je me retournai brusquement. Je venais de dépasser un banc et il me semblait que...
Qu'est-ce qu'il fichait ici celui-là ? Il devait avoir vingt ans, pas trop mal fagoté alors qu'est-ce qu'il fichait ainsi, endormi sur un banc au bord de la route ? Un SDF ? Il en avait pas vraiment l'air. On aurait plus dit un fils de bonne famille qui n'avait jamais manqué de rien. Il semblait tellement étrange de le voir dormir sur ce banc, au beau milieu de la nuit, dans la campagne de Willow Creek.
Je m'approchai silencieusement pour ne pas le réveiller. Il avait l'air plutôt mignon en plus... Non mais à quoi est-ce que je pense, moi ? On s'en fiche bien de quelle tête il peut avoir mais je ne peux pas décemment le laisser passer la nuit ici en faisant comme si de rien n'était, si ? Mais qu'est-ce qu'il fichait là ?
@Himari74 : cool... nouveau look plus dans le vent et voilà Rosalie armée pour de nouvelles aventures
L'amour serait il au rendez vous sur ce banc ?
Vivement la suite
les pauses sont nécessaires des fois
au moins elle t'a permis de repartir du bon pied.
Rosie a enfin nettoyer sa relation avec ses amis, la voilà plus légère.
Et elle trouve des beaux gosses sur les bancs
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Ah... L'amour... Peut-être bien que oui, peut-être bien que non !
@nicolasB Contente que cette reprise puisse faire des heureux
C'est sûr que tout le monde n'a pas cette chance
@CamDelorme Tant mieux alors ! Et merci de suivre cette histoire
Point de vue de Rosalie
J'hésitai. Il y avait tellement de vampires qui traînaient dans le coin ces derniers temps...Que fallait-il faire ?
"Oui, oui, Maman, j'arrive !", grommela soudain le jeune homme en se redressant.
Je sursautai.
"Euh... Bonjour ?
- Vous êtes un ange ?"
Je sentis le rouge me monter aux joues et fut prise d'un rire nerveux.
"Non... Enfin pas que je sache..."
"Désolé, je dis toujours des bêtises quand je suis mal réveillé...
- Non mais ce n'est rien... Vous êtes ?
- Léo Chateaubriand, écrivain.
- Oh ! Ma mère aussi est une écrivaine !
- C'est vrai ? Et quel est son nom ?
- Je ne sais pas si elle est très connue...
- Dites toujours !
- Blanche Fontenêt...
- Fontenêt, vous dites ? Mais je connais très bien ! Je suis un de ses plus grands fan d'ailleurs ! Vous êtes la fille de Mme Fontenêt ! J'ignorai qu'elle avait des enfants !
- Nous sommes trois en fait. Moi, Annabel et Gabriel.
- Et vous ? Je ne vous ai même pas demandé votre propre nom !
- Je m'appelle Rosalie Fontenêt. Je suis en seconde.
- Enchanté ! Je peux vous appeler Rosalie ?
- Oui bien sûr, M. Chateaubriand !
- Ah non ! Si je vous appelle Rosalie, j'exige que vous m'appeliez Léo !
- Très bien... Léo..."
J'étais extrêmement intimidée. Je n'avais jamais parlé à d'autres garçons que Naoki, mon père et Gabriel. Et encore, je ne savais jamais quoi dire quand je me retrouvais face à Naoki par peur de trahir mes sentiments pour lui. Quant aux autres garçons, j'étais tétanisée face à eux. Je me débrouillai toujours pour abréger toute conversation avec eux, ne répondant que par monosyllabes. Mais cette fois, je n'avais pas vraiment envie d'abréger la conversation, sans vraiment savoir pourquoi...
"Vous pouvez vous asseoir si vous le voulez !"
Mince ! Avait-il vu que je souhaitais continuer à lui parler ? Me trouvait-il déjà ennuyeuse ?
"Non mais, je ne veux pas vous déranger...
- Écoutez, ça va faire 24 heures que je n'ai parlé à personne alors vous me ferez un très grand plaisir si vous restiez un peu... Je sais qu'il est tard et que les petites filles ne doivent pas parler aux étrangers mais je vous en prie, restez juste un peu...
- D'a...D'accord..."
Je m'assis donc, tout en me disant qu'il avait raison et que j'étais complètement folle de parler à un type trouvé sur un banc à une heure aussi tardive. J'avais dit vouloir le protéger des vampires mais s'il en était un lui-même, il pouvait très bien m'attaquer à n'importe quel moment et je me serais trouvé bien bête, à deux pas de ma propre maison...
"Si... Si ce n'est pas trop indiscret, que faites-vous là Léo ?
- Hum... Disons que je... Depuis tout petit, je sais ce que je veux faire. Je voulais être écrivain. Aucun autre métier ne m'intéressait. Mais...enfin... ce n'est pas si facile... Je suis quelqu'un qui n'aime pas trop qu'on lui impose des limites, des dates de rendus, des règles à respecter, des sujets à aborder... Bref, je n'ai jamais réussi à travailler en collaboration avec une maison d'édition... Du coup, je me suis lancé un peu tout seul via l'auto-publication ou parfois, quand mes livres marchaient bien, je faisais appel à une maison d'édition mais différente à chaque fois. Bref, mes revenus étaient très variables et... je ne suis pas vraiment un pro quand il s'agit de gérer de l'argent. Ça faisait trois mois que je n'avais pas payé mon loyer et donc... Ben, je me suis fait jeté dehors.
- Oh ! Je suis désolée !
- Bah... Qu'est-ce que vous voulez... Ça faisait un moment que je le voyais venir. Mais du coup, j'ai pas vraiment de solution de rechange pour l'instant... À part sortir un best-seller. Mais vous en faites pas pour moi ! Je m'en sors toujours !
- Et... vous comptez passer la nuit où ?
- Euh... Ici...Sauf si ça dérange quelqu'un ?
- Oui : moi ! Vous allez me suivre ! On va trouver une solution avec mes parents ! Et puis, maman ne pourra pas refuser l'asile à un de ses confrères, vous ne croyez pas ?
- Oh. M...Merci. Vous êtes très gentille, Rosalie."
Une fois de plus, je rougis. Est-ce que j'allais trop loin en proposant ça ?
"C'est rare de trouver des gens comme vous, de nos jours !
- Bah... Je ne fais rien de particulier..."
Non. Je crois qu'il avait l'air sincère. Il devait être surtout surpris... Moi, ça m'avait semblé naturel mais sans doute avait-il raison en pensant que la plupart des gens seraient passés sans même le remarquer.
Maintenant, la phase la plus compliquée... Comment expliquer à papa et maman l'heure à laquelle je rentrais et la présence de Léo ?
Maman se réveilla presque aussitôt. Elle avait toujours eu le sommeil plus léger que papa. Je lui exposai toute l'histoire -enfin, tout ce que j'en savais- puis je fis entrer Léo. Ma mère eut tout d'abord un grand sourire pour lui. Puis il me sembla que ce sourire se crispa brusquement sans que je puisse en comprendre la raison.
Point de vue de Blanche
Non. Impossible. Il est mort. Mort depuis des siècles. Mais ce visage !
Angel ! C'est impossible. Nous sommes en 2017. Il vivait en 1037 et...Mais et moi ? Ne me suis-je pas retrouvée à des siècles et des siècles de chez-moi, un beau jour, sans comprendre pourquoi ? Mais si c'est vraiment lui, alors...Oh Mon Dieu, venez moi en aide !
"An...Angel ?"
"Angel ? Vous connaissez la légende ?
-Pardon ? Quelle légende ?
- Je me souviens que vous aviez écrit un roman sur un sujet un peu semblable mais je n'avais pas compris que vous la connaissiez ! C'est un légende très connue dans ma famille : celle de notre ancêtre chevalier, Angel.
- Que... Que dit-elle ?"
Ma fébrilité était à son comble. Il ne s'agissait peut-être que d'une légende rocambolesque comme chaque grande famille en avait, s'inventant des ancêtres tous plus extraordinaires les uns que les autres. Mais un chevalier, du nom d'Angel...Et ce visage ! Si ce n'était vraiment qu'un lointain ancêtre, cette ressemblance n'en restait pas moins horriblement frappante.
"Oh ! Vous savez, elle est loin d'être grandiloquente mais c'est une légende que j'ai toujours beaucoup aimé...
- Dites ! Je vous en supplie !
- Hum... Et bien... Il était une fois un chevalier du nom d'Angel. Ses parents souhaitaient le marier, comme l'honorable parti qu'il était mais lui ne songeait qu'à partir plus loin dans de folles aventures et, malgré son beau visage, la gent féminine ne l'intéressait absolument pas. Seulement voilà, il n'avait pas le choix. Il était fiancé à une demoiselle dont on lui avait dit beaucoup de bien mais peut lui importait. Il n'avait absolument aucune envie d'épouser une parfaite inconnue, aussi parfaite qu'elle soit. Les histoires de noblesse, tout ça, ça ne l'intéressait pas. Ce jour-là, il s'était déguisé en simple paysan pour échapper aux ennuis liés à son rang et pouvoir profiter encore un peu de liberté. Seulement, en chemin, il se heurta à une magnifique demoiselle. Et pour la première fois, ses yeux se posèrent sur une femme avec la couleur d'un amour naissant ou au moins d'un intérêt. Après une brève discussion, il repartit, le cœur plein de cette rencontre tout en sachant qu'il était inutile de s'illusionner, cette femme étant une simple roturière que son père aurait aussitôt jugée indigne de son rang, sans voir toute la grâce que la jeune fille pouvait avoir par-delà ses origines humbles. Mais quelle ne fut pas sa surprise quand il aperçut, quelques minutes plus tard, les mêmes traits sur le visage de sa fiancée ! Car elle-aussi s'était déguisée, pour les mêmes raisons que lui, son cœur aspirant à plus de poésie qu'un simple mariage arrangé et une vie enfermée dans un palais, aussi beau soit-il. Tout était donc pour le mieux, les deux fiancés s'aimaient terriblement, le mariage était pour bientôt, leurs vies semblaient promises aux plus grands bonheurs. Cependant, un jour, pendant l'absence du bel Angel, la jeune fille disparut. Impossible de la retrouver. Angel sillonna pourtant tout le pays dès qu'il apprit la nouvelle, des avis de recherche furent publiés dans le monde entier, sans succès. Le père de la jeune fille mourut de désespoir. Angel attendit son retour durant quarante années avant d'accepter d'épouser une cousine éloignée, aussi belle qu'aimable. Mais il ne put jamais guérir son cœur brisé et il mourut quelques années plus tard d'une maladie de ce même cœur qui avait tant aimé."
J'écoutai cette histoire. La mienne, vue au travers des doux yeux bleus de mon cher Angel. Les larmes me montaient aux yeux mais je parvins à les retenir.
"Vous n'aimez pas cette histoire ?, demanda alors l'écrivain comme s'il avait remarqué mon malaise.
- Si, si. C'est une très belle histoire. Seulement... il lui est resté fidèle quarante ans... Je crains que ce ne soit pas la même chose de l'autre côté du miroir. Je songeai que peut-être, elle ne méritait pas tant d'amour...
- Je suis sûr que vous vous trompez ! Une raison a dû faire qu'elle n'a jamais pu revenir ! J'ai toujours pensé qu'il était impossible qu'elle soit partie de son plein gré. Et que, de là où elle était, elle devait bien souvent songer à lui !"
Songer à lui, oui. Mais lui être aussi fidèle, j'ai l'impression que tout s'est passé si vite... Je n'ai toujours pas l'âge qu'il a eu quand il a enfin dû céder au mariage. J'ai déjà trois enfants.
Non. L'envers du miroir n'est vraiment pas si beau que ça.
"Akira va vous préparer un lit pour la nuit, monsieur. Ensuite, nous aviserons...
- Vous ressemblez à votre fille... Appelez-moi Léo, je vous en prie !"
J'étais encore trop troublée pour répondre quoi que ce soit. Ne pas l'appeler Angel me semblait déjà un effort suffisant. Ce n'était pas Angel. Il fallait que je me mette ça en tête et vite.
Après lui avoir installé un lit de fortune dans la chambre de Gabriel et forcé Rosalie à aller se coucher, Akira revint et s'assit sur le lit.
Il resta un moment silencieux avant d'ouvrir enfin la bouche :
"Alors. Quel est le problème avec ce garçon ?
- Il a l'air d'être un très gentil garçon... Pour moi, il n'y a absolument aucun problème...
- Ça passe peut-être auprès d'un étranger mais tu ne crois que je n'ai pas remarqué ta tête quand tu l'as fait entrer ? Même Rosalie l'a remarqué ! Alors maintenant, viens t'asseoir et raconte-moi tout."
"Chéri... Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu te souviens d'Angel dont je t'avais parlé ?
- Je ne risque pas d'avoir oublié mon rival principal !, déclara-t-il en plaisantant.
- Je... Je crois que ce Léo est un de ses descendants. Il... Il lui ressemble tellement... Et puis...tu as entendu l'histoire qu'il a racontée ? Je croyais le revoir devant moi... C'était mon histoire, seulement, vue de son point de vue ! Je... Je ne sais pas quoi faire...
- Commence par te calmer, Blanche. Tout va bien se passer. Je suis là, d'accord ?
- O...Oui..."
Je me sentais véritablement paniquée. J'avais tenté d'échapper à ce passé, de me créer une nouvelle vie, de repartir de zéro en confinant Angel dans un coin de ma tête comme une pensée abstraite d'un monde qui avait tout jamais disparu. Je me rendais désormais compte de l'ampleur de mon échec. Un jeune homme débarquait de nulle part et je perdais la tête. Akira avait raison. Il fallait que je me calme. Ma famille était là, ici et maintenant. C'était ce qui comptait le plus. Ce que nous avions bâti à tous les deux. Maintenant, c'était Akira que j'aimais.
Il me massa les épaules. Je commençai enfin à me sentir de nouveau sereine. Ce Léo était un descendant d'Angel. Fort bien. Nous l'accueillerions le temps nécessaire pour lui de se trouver une situation, comme nous l'aurions fait avec n'importe qui. Ensuite...eh bien, seul l'avenir nous le dirais.
"Ça va mieux chérie ?
- Oui, je crois.
- Tu restes avec nous ?
- Hein ? Mais oui, bien sûr ! Où voudrais-tu que j'aille ?
- Je ne sais pas... Tu sais, j'ai toujours eu peur de te perdre un jour... Que tu ne repartes comme tu étais arrivée... Ou que tout ça ne soit rien d'autre qu'un rêve..."
"Et où voudrais-tu que je trouves un petite rouquine aussi têtue que notre Rosalie ? Un petit ange vêtu de rose comme notre Annabel ? Et notre petit voyou de service qui fait pourtant toujours ses devoirs avec assiduité comme notre Gabriel ? Et surtout, surtout, où voudrais-tu que je trouve quelqu'un comme mon Akira ? Même le plus merveilleux des Angel ne peut plus te remplacer à mes yeux ! Je ne partirais jamais loin de toi. C'est ici mon foyer. Et je peux t'assurer que si quelqu'un s'avise de me rejouer le même mauvais tour qu'il y a quelques années, il entendra parler de Blanche Fontenêt !
- Oui mais si jamais...
- Ça n'arrivera pas. Je te le promets."
Je ne sus pas si j'avais réussi à écarter tous ses doutes. Sans doute était-ce impossible d'ôter à un être humain la totalité de ses doutes. Certaines choses tiennent parfois à si peu... Mais nous pûmes nous recoucher et je m'endormis, bercée par le doux bruit de sa respiration.
La vie reprit son cours, tout doucement. J'étais inquiète quand à l'accueil que réserveraient les deux plus jeune au nouvel arrivé mais mes craintes furent vite dissipées.
"Papa ! Il va rester longtemps le copain à Rosalie ?
- Je ne sais pas, Anna. Enfin, ce que je sais c'est qu'on dit le copain de Rosalie et que si c'est son copain au sens où les jeunes de nos jours l'entendent, je me chargerais personnellement de lui refaire le portrait.
- Papa, c'est vrai que le monsieur, c'est le namoureux de Rosalie ?
- Non ! Pourquoi vous vous êtes tous mis ça dans la tête ?
- Cool alors ! Anna elle raconte que des bêtises ! Mais moi, ça m'aurait pas arrangé que ce soit son namoureux parce qu'il est gentil le monsieur mais c'est moi qui vais me marier avec Rosalie, d'abord !
- Mais euh ! Tu m'avais dit que tu te marierais avec moi ! Papa ! Dis-lui toi qu'il doit se marier avec moi !
- Bah j'me marie avec vous deux ! Et avec maman aussi. Et pis y'a les filles de ma classe aussi...
- Hum... Les enfants, c'est pas vraiment comme ça que ça marche... Et puis les mariages entre membres de la même famille, c'est interdit...
- Bah toi, tu t'es bien marié avec maman !
- *soupir*"
À part ces légers soucis de serial-lover de mon petit Gaby, tout se passait plutôt bien. 'Fallait bien dire qu'il étais tellement mignon mon petit dernier, quel que soit le décor dans lequel il était photographié d'ailleurs !
Et puis il était très travailleur malgré tout, mon petit ange !
Annabel aussi était très travailleuse. Un peu trop même parfois. À chaque fois que j'entrai dans sa chambre, elle était penchée sur ses devoirs et elle refusait de répondre à mes questions à ce sujet.
"Anna ? Tu n'as pas encore fini ? Tu ne voudrais pas sortir prendre un peu l'air ?
- 'Faut absolument que je finisse ce problème pour demain !
- Mais on est samedi demain ma puce !
- Je sais, justement !
- Tu es sûre de ne pas pouvoir le faire plus tard ?
- Sûre !
- Tu comptes sortir, demain ?
- Non ! Enfin, peut-être... ça dépend..."
Et jamais je n'avais pu obtenir d'elle plus que ça. Je n'allais pas la gronder de trop travailler mais quand même... Tout ça me semblait cacher quelque chose.
Quant à Rosalie, elle me paraissait plus belle de jour en jour. Elle soignait mieux sa tenue mais même en-dehors de ça... Je ne sais pas... Ça ne m'aurait pas étonné qu'il y eut une affaire de cœur là-dessous. Elle ne sortait pourtant que très peu, peut-être même moins qu'avant.
Point de vue de Rosalie
Il était juste derrière moi, je pouvais le sentir. À chaque fois, mon cœur battait à mille à l'heure et je sentais le rose me monter aux joues rien qu'au son de sa voix quand il m'appelait, comme une gamine prise en faute. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. Je rougissais devant Naoki et je l'avais toujours trouvé tellement gentil mais cette fois, ce n'était pas la même chose. Je me sentais différente. J'étais à la fois effrayée de me sentir à ce point attirée par lui et en même temps, je me sentais plus épanouie qu'avant. J'avais envie qu'il me regarde. J'avais envie qu'il m'appelle de lui-même. J'avais envie de le voir, de l'entendre, de lui parler même sans savoir quoi lui dire, même si on n'échangeait que des banalités. J'avais envie de sa présence, tout simplement. Et le fait de le voir, ou même de le savoir dans mon dos, suffisait à m'emplir de ce drôle de sentiment. Est-ce que c'était ça, être amoureuse ? Je croyais aimer Naoki. Il était gentil, sincère, m'avais toujours soutenue mais quand je lui parlais, je me sentais bloquée et j'étais presque soulagée de le voir partir. Avec Léo, tout était différent. Je cherchais constamment un prétexte pour me trouver à ses côtés. Sans doute ne me voyait-il que comme un petite fille, tout comme papa et maman qui ne seraient sans doute jamais allé s'imaginer que je pourrais ressentir autre chose qu'une grande amitié pour lui, un peu comme avec Patapouf, quoi. Mais moi, je l'aimais tellement que je ne pouvais pas croire qu'il s'agissait juste là d'un bon ami. C'était plus que ça. D'ailleurs, les plus petits l'avaient senti et je ne pouvais m'empêcher d'être aux anges quand je les entendais parler "du namoureux de Rosalie". Gabriel boudait un peu d'ailleurs. Même si je lui avais expliqué qu'il serait toujours mon petit chouchou, il avait senti que quand j'allais soit-disant voir comment il allait dans sa chambre, j'espérais en secret croiser Léo.
"Salut Rosalie ! Tu vas partir au lycée ?"
On était passé au tutoiement, je ne sais pas exactement comment, mais cela m'enchantait presque autant que de pouvoir l'appeler Léo, dans ma tête comme face à lui, même s'il en était de même avec tous les membres de ma famille. Je ne pus empêcher le rouge de me monter une nouvelle fois aux joues mais, encore une fois, c'était une sensation agréable que cette chaleur qui envahissait mon cœur et non plus une sensation de gêne horrible.
"Je vais y aller d'ici quelques minutes. Je prenais juste un peu l'air en attendant qu'Anna et Gabriel soient prêts..."
En vérité, j'espérais uniquement le croiser, sachant qu'il était parti de bonne heure faire un tour du quartier, comme il le faisait assez fréquemment.
"Bon courage dans ce cas !"
"Oh non ! Il s'en va déjà ?", songeai-je avec dépis. Mais non, il s'avança vers moi et me serra dans ses bras.
"Et reviens avec de bonnes notes !", plaisanta-t-il avant de retourner à l'intérieur.
Je restai figée sur place, le cœur battant tellement fort que je crus que j'allais exploser. Ce furent les deux petits qui me tirèrent de ma rêverie en râlant qu'on allait être en retard à l'école et que j'étais une grande sœur irresponsable. Heureusement, parce que j'aurais pu passer la journée, sur le pas de la porte, à essayer désespérément de comprendre ce qui m'arrivait et de me calmer.
Point de vue de Léo
Quand j'entrai dans la pièce, le mari de Blanche était au piano, comme souvent. Il avait du talent, sans nul doute mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une piqûre de jalousie quand je voyais sa femme l'observer avec ces yeux remplis d'amour et d'admiration. Ce qu'elle était actuellement en train de faire, tout en prenant son petit-déjeuner à la table familiale.
Dès qu'elle me vit, elle se tourna vers moi. Elle avait beau avoir la quarantaine sans doute bien avancée, elle n'en restait pas moins prodigieusement belle. J'avais déjà vu des photos d'elle auparavant mais aucune n'aurait pu rendre ne serait-ce que la moitié de sa grâce réelle.
"Léo ! Te voilà ! Tu prendras bien quelque chose à manger ?
- Non, non. Je ne veux pas vous déranger, tous. Déjà que vous m'offrez l'hospitalité, je ne veux pas voler votre nourriture !
- Oh. J'en avais pourtant préparé spécialement pour toi...
- Léo, si tu n'en prends pas, tu vas la vexer, je te préviens !, lança la voix d'Akira derrière le piano.
- Bon, eh bien... Si tu insistes..."
Ensuite, nous parlâmes de tout et de rien, échangeant tout d'abord à propos de banalités avant de glisser vers des sujets plus littéraires. Elle m'écoutait avec plus d'attention que personne n'en avait jamais eu pour mes propos. Auprès de tout le monde, même de mes "collègues" écrivains, je passais pour un fou qui se prenait pour François-René et pas simplement Léo Chateaubriand. Mais elle, elle comprenait, ou au moins, écoutait.
Et puis, quand j'arrivai à la faire rire... Elle avait un rire tellement beau et doux...
Dans sa grande gentillesse, elle m'informa qu'elle ferait appel à un architecte le plus tôt possible pour me créer un étage qui serait comme une maison pour moi, afin que je dispose d'une plus grande intimité. Ce fut en effet fait dans les plus brefs délais et, bien que ce ne fut que très peu meublé, je m'y sentis rapidement chez-moi. Je la remerciai chaleureusement pour tout cela, bien entendu et pris mes aises dans ce petit étage qui m'était réservé.
Mais dès que je me trouvai seul, son image s'imposait à mon esprit, de manière insistante. Blanche, Blanche, Blanche... Je m'étais toujours demandé comment le Angel de l'histoire avait-il pu aimer à ce point sa belle. Maintenant, je croyais comprendre. Si cette femme avait été quelqu'un comme Blanche, quel grand vide sa disparition aurait laissé ! Je savais qu'elle était mariée, qu'elle avait des enfants et que jamais son cœur ne pourrait m'appartenir mais comme je l'aimais !
@Himari74 : eh bien... si ce n'est pas un coup de foudre au parc ça
En ce qui concerne Blanche: ah la la... quand le passé ressurgit...
mais le présent est beau pour elle, elle ne devrait se focaliser que sur cela et faire un trait sur ce passé.
Tes captures sont très belle: Bravo!
Et puis le jeune Léo devrait comprendre que Rosalie est disponible elle, noméo ^^
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