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[08/09] - Chez les Bean - 137 !

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    LucieVistoLucieVisto Messages: 1,633 Membre
    Modifié (février 2016)
    Chapitre 118 : Invasion et Hyperventilation

    Assise en terrasse en train de boire un café avec des céréales, je regardais la place sur laquelle se trouve le café où je travaille. Mes cheveux roses flottaient dans le vent, et les oiseaux chantaient façon Blanche Neige. Sur la place, un groupe de touristes asiatiques regarde le plan de la ville. Je ne sais pas ce qu’ils fichent là, la ville n’étant pas du genre à être inscrite dans les guides touristiques.
    Je danse au bord de la rivière alors qu’il fait super froid. Le vent se lève, et je vois une fusée passer dans le ciel et se cracher au loin. Alors je me met à courir.
    Il y a quelqu’un qu’il faut que je rattrape, mais je n’arrive pas à le voir, il fait nuit. Je cours, je cours, mais je ne le rattrape jamais, il fait trop noir. Je m’installe près du feu, et je me remet à danser.
    Un rire sinistre de psychopathe à la Bellatrix Lestrange s’élève autour de moi, derrière la frontière de la lueur du feu, et je vois la personne que je cherche passer comme une ombre.
    Alors je me remet à courir. Je cours, je cours, et soudain..

    Je me prend la tête de lit. Je fais pleins de cauchemars ces derniers temps. J’ai l’impression que quelqu’un me suit, et ça me rend parano. Je devrais arrêter de boire du café.
    Il fait encore très noir dans ma chambre, mais une fois la mise au point faite par mes yeux, je vois qu’il n’est encore que 4 heures du matin. Je ne supporte plus très bien les nuits. A tous moments, je m’attend à ce que des centaines de vaisseaux apparaissent au dessus du toit pour m’enlever, à ce que des monstres armés d’épée de lumière arrivent pour me tuer, à ce que des agents secrets pénètrent dans ma pièce en silence pour finir le travail de dé-Beanisation du monde. La nuit est sombre et pleine de terreurs.

    5 heures du matin : je ne me suis pas rendormie, et maintenant que j’ai enfin laissé tomber l’idée et que j’attend l’heure de me lever, j’ai sommeil. Gertrude dort tranquillement dans son bac, et comme le jour se lève à peine, je la regarde un peu. J’aime cette grenouille. Quand j’étais petite, j’en avais des tas, j’avais pour ainsi dire colonisé la maison de mes grands-parents avec mes grenouilles. J’adorais leurs couleurs, les bruits amusants qu’elles faisaient, et elles m’évitaient de me sentir trop seule quand des missions spéciales vidaient la maison la nuit. Je errais de bocal en bocal, pour regarder toutes mes amies dans leurs bassins, et je distribuais les petits insectes à tours de bras. Gertrude, elle, était installée à côté de mon lit. Je l’avais trouvé dans une vieille souche près d’un étang artificiel un jour, alors qu’elle n’avait plus rien à manger. Je l’avais recueillie et soigner, je lui avait donné des insectes à manger, je l’avais câliné, et elle était devenue ma confidente. Elle était toujours de bon conseil, et ne me laissait jamais tomber.

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    6 heures du matin : je me décide enfin à me lever pour me préparer. Une énième journée de labeur m’attend en bas, et ça va pas être de la tarte de lisser les valises que j’ai sous les yeux. Sur mon passage, la télé s’allume.
    L’eau chaude coule comme de la pluie sur ma peau, et je me régale de ce moment de bonheur. Rien de mieux qu’une douche pour laisser couler tout mes problèmes dans le siphon. En fermant les yeux, je revois le lac derrière chez moi. J’avais l’habitude de m’allonger au bord de l’eau en attendant que les lampadaires s’allument dans les rues. Comme il faisait toujours plus ou moins chaud, les grillons et autres bestioles chantaient dans l’herbe et une fois que j’en avais capturé assez pour mes copines gluantes (et ça pouvait prendre un certain temps), je profitais de la douceur du soir. Personne ne m’attendait à la maison pour dîner, et rien ne refroidissait sur la table, nul parent ne me chercherait en courant, et il y avait peu de risque que quelqu’un me gronde parce que je n’étais pas couchée à 22 heures. J’étais triste, et seule, mais j’étais surtout libre.

    Je rouvre les yeux sous un jet d’eau froide. Comme souvent, le plongeon dans mes pensées avait coupé ma connexion avec le réel, et je n’avais pas vu le temps passer. Je n’arrivais pas à m’habituer à cette histoire de ballon d’eau chaude, comme j’avais grandi avec une chaudière, et ce n’était donc pas la première fois que je finissais ma douche à l’eau glacée.

    Après avoir enfilé une serviette bien chaude et m’être brossé les dents (je suis une bonne fille), mon oreille se porte sur les actualités qui défilent vitesse 4 sur l’écran.
    La chaine d’information rapide débite à toute allure des informations sur tout et n’importe quoi, mais la bannière qui tourne au bas de l’écran attire mon regard. J’ai cru..
    « assassiner le président. / Les habitants rescapés de BeanLand arriveront d’ici quelques jours dans les villes désignées. / « Qui ne saute pas n’est pas .. ? » La polémique fait de nouveau rage chez les supporters de lamaball et provoque deux nouveaux morts lors d’une rixe dans des gradins. / Pas de répit pour les paysans, après la pluie, le beau temps… » C’est ça, je l’ai vu.

    J’attendais des nouvelles depuis des semaines, mais rien ne filtrait nul part. Habituée que j’étais à faire partie d’un vaste réseau de communication sous-tablale, le fait de ne pas avoir de contacts ici me laissait comme une vieille chaussette trouée qu’on oubli sous le lit pendant des mois, et qui moisi, rongée par les mites pendant que les autres chaussettes se marrent dans le tiroir à chaussettes sans se demander où est passer Martine, la vieille chaussette…
    BREF. Hum, où j’en étais ? Oui, je me retrouvais seule, démunie, et ignare face au futur. Donc j’apprenais les infos par la télé, comme le petit peuple. Beurk. Je suis une.. une.. une paysanne.

    Les larmes se mettent à couler toute seule sur mes joues, et je gèle sur place dans ma serviette avec mes cheveux dégoulinant. Dans un geste rageur, j’essuie tout ça, j’enfile un jogging et j’avale mes céréales. Des Nescapiks comme au bon vieux temps.
    *BAM BAM BAM* Louuu ?
    - Louuu ! Heure du service ! Descend !
    - J’arrive.
    Même plus besoin des sous-titres, je connais les répliques par coeur. Parfois, je rêve que je renvoie Helga avec son short couleur vomi, ses chaussettes hautes à carreaux et ses sandales ouvertes directement par dessus le fleuve. Mais non, je descend les escaliers en trainant les pieds.

    En bas, il y a cette odeur de pain frais, de croissants et de café que tout le monde adore. Moi ça me donne juste faim alors que je n’ai pas le droit de manger pendant mon service. Mes premiers clients m’attendent déjà de pieds fermes avec leurs habituels têtes de Monsieur Joyeux, et alors que celui qui commence me réclame un café mocca banane chocolat sans mousse, ni cacao ni banane, mais PAS un café normal, je remarque un beau gosse au fond de la salle.
    Il n’est pas très grand (enfin bon, on fait tous la même taille du coup c’est logique), mais il a un sourire timide qui me plait. Il est accompagné d’une blonde ; ils sont toujours accompagnés d’une blonde ; et mange un pain au choc tranquille près d’une fenêtre. La pluie battante dehors ne semble pas l’atteindre, et je vois d’ailleurs que ses beaux cheveux bruns ne sont pas mouillés. Un mec qui pense à prendre un parapluie ? Etrange. Mais je vois le parapluie à pois de la blonde posé près d’eux. Je me disais aussi.

    - Dites, ma mousse de goyave sans café, goût betterave ça vient ?!
    - C’est en cours Madame..
    L’écran plat sur le mur du fond affiche lui aussi la chaine d’info en continu, et je me laisse absorber rapidement par le flux de clients sans leur porter vraiment d’attention en regardant les images. D’abord des images de chez moi. Et je ne veux pas dire mon pays, mais de ma maison. Moitié en ruine moitié flambant neuve, elle semble décalée dans un paysage apocalyptique. L’aile des chambres n’est plus qu’un amas de béton et de meubles brûlés effondré sur une cuisine toujours parfaite où la bonne ; dont je n’ai jamais su le nom ; nettoie le sol malgré les caméras. L’aile du salon est en parfait état, comme refaite à neuf depuis peu. Le marbre est plus blanc que jamais, les plantes resplendissent, comme un bâtiment protégé par quelque force surnaturelle. Le reste du pays n’a pas l’air plus en forme. Une fois passées les images que je connais déjà de Oasis Spring après l’explosion atomiseuse, je suis frappée par la violence de l’état de Willow Creek. Le berceau de ma famille ne présente plus au monde son beau visage verdoyant et paisible. Ici et là, les pompiers sont à l’oeuvre pour éteindre les flammes, et croisent parfois des gens du peuple, armés jusqu’aux pointes des cheveux. Les tirs ne cessent pas derrière le visage du journaliste ; un cinglé à mon avis ; entrecoupé de hurlements (de rage comme de peur) et d’image du sol. L’hélicoptère semble avoir été visé, et j’entend vaguement Justin Lendemain, le journaliste, crier qu’il faut partir. L’image se coupe sur un écran noir, et une banderole nous annonce un problème technique.
    Je lâche la tasse de café que j’ai en main.
    CHBLING ! fait-elle en percutant le sol.
    - Vous allez bien mademoiselle ? me demande un client surpris
    - Mademoiselle, vous voulez vous asseoir ? me dit un autre.
    Une vieille dame me tend un mouchoir, une petite fille me donne du chocolat, un jeune homme me soutient jusqu’à une chaise.
    *BAM BAM BAM* j’entend le pas de rhinocéros d’Helga qui approche.
    - Lou ! Travail ! Maintenant ! me morigène-t-elle
    - Mais vous voyez pas qu’elle va mal !
    - Elle pleure la petite, laissez la tranquille.
    - Laissez lui deux minutes au moins.

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    J’ai arrêté de pleurer, je suis sous le choc de voir tous ces clients ; des malades du temps qui passe, des pros de la plainte, de la manif et des « On en a gros ! » ; prendre ma défense et s’occuper de moi. Une jeune fille arrive en trottinant, suivie par deux policiers.
    - Oh dis donc ! C’est ici qu’y’a une fille qu’va pas bien ? dit le premier policier.
    Il est grand, moustachu et blond, avec un fort accent de Monte Vista, et porte son képi. Un deuxième, plus petit et brun, le suit en braillant d’une voix aigue :
    - Oui chef ! Je la voix chef ! Elle est là bas chef !
    - On va s’occuper d’elle. Ecartez-vous braves gens ! On laisse passer les représentants de la loi.
    - Chef, elle fait de l’hyperventilation chef ! Elle est rouge tomate chef ! Qu’est-ce qu’on fait !
    - Petite ; me dit le chef sans se préoccuper de son subalterne gigotant ; est-ce que ça va ? Tu as l’air mal. Qu’est-ce qu’il s’est passé, c’est les jeunes qui t’ont embêté ?
    - Bonne déduction chef ! C’est toujours les jeunes chef !
    - Non.. je vais bien monsieur le policier..
    Je respire difficilement, mais mon grand-père est un grand médecin.. par intérim, et il m’a appris à me calmer. Je prend une grande respiration, et je souffle. Lentement, je commence à me sentir plus détendue.
    Alors que tous me fixent avec inquiétude, il me parait important de préciser que je suis toujours vivante, et que je suis capable de me calmer sans passer par les urgences ; un sport national.
    - C’est mon papy, il était médecin, il m’a appris à me soigner un peu.
    - C’est bien ça, c’est important les papy.
    - Moi je l’aime mon papy, Chef !
    - Tant mieux lieutenant, on rentre, je vais téléphoner à mon papy pour lui raconter.

    Ils m’ont donc laissé en plan, au milieu d’une foule bigarrée et trempée qui me regardait. J’ai eu encore environ deux minutes de paix avant que l’un d’entre eux ne regarde sa montre et siffle :
    - Ouh la, vous avez vu l’heure ! Je vais être en retard moi, vous auriez pas du café mademoiselle ?
    Je m’apprêtais à me lever quand une voix qui ne m’était pas inconnue interpela le client.
    - Venez Monsieur, je m’en occupe.
    Relevant la tête en hâte, j’aperçus un clin d’oeil bleu, un corps rondelet se retournant, et une belle chevelure d’un noir corbeau qui filait vers la machine à expresso ; le tout suivit par la masse informe du client enveloppé dans un impair gris.
    Je me relève d’un coup, comme un ressort, et je suis le mouvement. Derrière le comptoir, j’apostrophe la nouvelle barista.

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    - Eh, tu te crois où ! C’est mon job, qui c’est qui t’a dit que tu pouvais me le carotter comme ça ? Si c’est Helga elle va m’entendre cette fois ! En attendant tu t’arraches d’ici. C’est ma gâche.
    - Tout doux ma Louloute, faut pas faire ta mégère comme ça. Je croyais que t’allais m’accueillir à bras ouverts, en m’offrant des grenouilles et tout !
    Un large sourire sur la figure, Céline Gothik, ma meilleure amie ; en dehors de Gertrude ; me regarde. Ses grands yeux rieurs pétillent de sa farce.
    - Et mon café ?
    - Mais qu’est-ce que tu fous là ? lui dis-je comme je ne trouvais que cela.
    - T’allumes la télé des fois ? Je fais partie des .. enfin bon, j’ai pris l’avion hier et pouf, me voilà. On m’a conseillé de venir m’installer avec toi, comme quoi une grosse femme à chaussettes me trouverait une place et un boulot.
    - Et oh ! Mon café ça vient ?
    - Quoi ? Mais je suis ici incognito ! J’ai fait attention et tout !
    - Tu parles, tu reste une Be.. personne importante. Et oui, monsieur je fais votre café, pas la peine de vous énerver comme ça, calmos !
    - Mais il est où Roberto d’ailleurs ? (je vous l’ai pas dit, mais c’est le prénom du barman)
    - Qu’est-ce que j’en sais ? En attendant tu t’occupes du bar. On discutera ce soir.
    Ma bouche s’ouvre, se referme, se rouvre sous l’assaut d’une question qui se sort pas, et se referme. Et puis je pars vers le bar, en ne quittant pas Céline du regard.
    Je ne sais pas faire les jus de fruits.
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    "J'aurais voulu vivre au pays des Bisounours pour toujours, mais ils m'ont virée quand j'ai fait mon premier commentaire sarcastique."
    ==> Chez les Bean
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    MissingMissing Messages: 12,037 Modérateur
    Euh ... Tu as oublié les images où ... ? Je rappelle quand même qu'on est sur un forum consacré au jeu Les Sims et que la salle existe pour présenter des histoires créées à partir du jeu. Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude.
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    DaemonyaDaemonya Messages: 5,212 Membre
    L'arrivée des deux policiers ça m'a tué :joy:
    Un peu de changement dans la vie de Lou, un beau gosse, un peu de soutien de ces fichus clients malpolis et sa meilleure amie ! Pas trop tôt ! ^^
    Fais gaffe... parc'que j'ai une tronçonneuse ! >:)

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    LucieVistoLucieVisto Messages: 1,633 Membre
    Modifié (février 2016)
    Excuses moi Missing, mais déjà, j'ai pu tellement moyen de jouer en ce moment vu le boulot que j'ai, ensuite, même si je pouvais, je trouve que l'important c'est l'histoire que je raconte ; et qui est basé sur les sims avec les références qui vont avec ; et enfin, vu la tonne d'images qu'il y a déjà eu jusque là, je doute qu'on puisse questionner le fait que ce soit une histoire sur les sims. Mais bon, si ça peut te faire plaisir, je vais me débrouiller pour ajouter une image par ci par là.
    EDIT : Voilà :)
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    PythonrouxPythonroux Messages: 11,613 Membre
    mais comment se fait-il que Lou elle soit toute seule à Windenburg ??? elle est trop choupie en plus ;)
    et puis c'est quand même la fille de la nouvelle maîtresse du monde pourquoi qu'elle vit dans un taudis ??? ^^
    Two things only a man cannot hide : that he is drunk and that he is in love.
    P.S. : le CC c'est le mal :p:D ^^
    Comment appelle-t-on un chien qui n'a pas de pattes ?
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    LucieVistoLucieVisto Messages: 1,633 Membre
    Quand ton pays a successivement explosé puis se retrouve pris en pleine guerre civile entre la mafia des Bean et le peuple enragé, vaut mieux mettre les gamins à l'abris !
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    LucieVistoLucieVisto Messages: 1,633 Membre
    Chapitre 119 : Placards, famille et verre à cocktails

    Le soir venu, je suis allée m’installer en terrasse avec Céline. Ca faisait drôle de la voir dans un contexte différent, elle avait presque l’air irréelle devant les maisons à colombages. Je me rendis compte combien elle m’avait manqué. J’avais toujours été avec elle à l’école, elle venait aux fêtes de mes grands-parents, elle avait assisté à la demande au mariage de mon oncle, aux rixes entre ma mamie et la sienne. Elle était la pirate de mon bateau, la capitaine de mon vaisseau spatial, le bouchon de ma canne à pêche.
    J’avais eu cette vie secrète, nocturne au bord des étangs à fixer les étoiles, mais j’avais oublié comme mes journées étaient riches grâce à mes amis et cousins. Je le regrettais aujourd’hui.
    - Penses pas au passé Lou. Je sais que c’est dur, mais il faut vivre, avancer. On ne rentrera pas, le pays est ravagé par la guerre et les chinchillas. Alors accepte le et adapte toi.
    - Mais c’est chez moi là bas. J’aurais du..
    - Diriger le monde ? Beanizer des tas de gens ? Gérer la mafia ? C’est ça la vie que tu veux avoir ?
    - Mais non, j’aurais pu être une bonne Reine du monde.
    - Vous avez tous dit ça, et au final on a plus de pays. Tourne la page.


    - C’est facile pour toi ! T’as des ancêtres de partout, j’imagine que des Gothik y’en a aussi ici, moi y’a aucun Bean nul part ! Je suis seule au monde, y’a rien à faire j’suis seule au monde.
    Voilà que je partais dans le mélodramatique, je me sentais affreusement débile et les larmes sur mes joues me faisaient rager. Les essuyant d’un geste empressé, je levais le visage vers le ciel étoilé ; anormalement dépourvu de nuages.
    - C’est une ville de Plénozas ici. Y’a pas plus de Gothik, juste moi et Lola.
    - Lola est là ? (je sais pas pourquoi, mais ça me lance « Ella elle a » dans ma tête)
    - Pas encore, elle arrive avec les autres demain ou après demain. Les avions ont un peu de mal à passer avec tout ce .. bazar.
    - Mais.. qui vient ? Les infos ne laissent rien filtrer.
    - En gros ils ont essayé de récupérer tous les mômes et les descendants des quatre piliers : Les Bean, les Gothik, les Morel et les Plénozas. Vous êtes nos Médicis, prise de pouvoir et patatras inclus. Donc moi, toi et Lola.. Marine Morel. Et.. la blondinette Plénozas. Elle a un prénom d’aristocrate, je peux pas la pifer.


    Tandis que ma meilleure amie partait dans son habituel monologue sur Ô combien les Plénozas sont sans scrupules, démoniaques etc etc.. je me perdais dans la liste interminable des noms que j’aurais voulu voir figurer dans les survivants. Que ce soit mes cousins germains; encore enfants ; Lisa dont je savais que l’explosion avait eu raison d’elle, ma mère bien sur qui devait rester sur place, mes cousins et cousines plus lointains, dont je n’avais pas eu de nouvelles.. Sans compter tous mes amis désargentés qui ne seraient probablement pas sauvés. Si je n’étais pas née Bean, si ma mère m’avait laissé à mon père, est-ce que je serais en vie ? Aurais-je eu une arme en main pour me défendre, ou pire, pour attaquer ?
    - Les gamins vont être accueillis à Champ-les-Sims normalement, pour leur éducation et tout le tintouin. Lola, la blonde, Marine, Charlotte et Cameron viennent ici.
    - Charlotte et Cameron ? Mes cousins ? Pourquoi Cam, il vit même pas au pays !
    - Il était venu en stage de .. un truc pour ta mère, et du coup il est sur les « Wanted » affiches des pèquenots. Et oui, Charlotte ta cousine. Elle a perdu toute sa famille dans l’explosion la pauvre, mais elle était en camping.
    L’explosion, encore et toujours. Le déclencheur de tout. Le feu et la mort partout, et ma mère introuvable dans les décombres, contre un rocher dans une pile de corps, son beau visage cisaillé..

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    Un frisson me fit trembler, et les étoiles me parurent si lointaines soudain que j’en eus le vertige.
    Tous nos problèmes au fond, ne sont qu’un amas de poussière, grain de sable dans l’univers.
    Inspire, expire.
    - Ok. Il faut que j’aille dormir, je bosse demain.
    - Lou attend !
    Mais je suis partie, déjà le dos tourné. Je marche vers le café, et mes larmes glaciales cessent enfin de couler.


    6h du matin : le réveil me surprend de sa musique stridente, et Gertrude croasse sans discontinuer pour l’aider. J’ai dormi comme une souche. Pas de cauchemars, pas de réveils, je ne me souviens que de l’instant où ; éreintée ; je me suis laissé m’effondrer sur le matelas.
    Je ne veux penser à rien, ni à ceux qui viennent, ni à ce que cela signifie pour les autres. Après m’être enfin levée dans le grincement de mes articulations de vieille mémé, je vais le pas trainant dans ma cuisine. Il n’y a plus de céréales.
    Dans un soupir, je tend la main vers le paquet de café. Un bon grand bol de ce liquide noir et amer plus tard, je fais le pied de grue devant ma douche en attendant que le jet devienne chaud.
    D’un coup d’oeil dans le miroir, je vois les trainées noires de mon mascara de la veille, que j’essuie dans ma serviette.
    Enfin, je me glisse sous l’eau brulante avec un gémissement de contentement.
    - Ca c’est la vraie vie ! je m’exclame
    Je me frotte avec mon savon aux fleurs de cerisiers, et je chante, ma brosse de douche en micro.
    - Nananana.. but there’s one sound, that no one knows… What does the fox say ? Ding ding ding ding ding !
    Couverte de mousse de la tête aux cuisses, je me remue sous la douche en chantant, et je rigole en imaginant ce que ça doit donner de l’extérieur.
    Une fois suffisamment en forme, je sors et je m’enroule dans ma serviette chaude pour éviter l’air froid de ma salle de bain. La brosse à dents en bouche, je tente de siffler un petit air de rien mais un petit air de trop, et la mousse de mon dentifrice éclabousse mon miroir. Enfin, je suis de bonne humeur.
    J’ai le sourire en sortant de ma salle de bain, et même lorsque j’enfile mon immonde uniforme d’esclave.
    Je suis devant ma porte quand Helga arrive, et sous ses yeux ronds de cochon, je descend les escaliers en trombe.
    - FIRST ! je crie en passant devant elle.

    En bas m’attendent des clients. Toujours l’air irrités et prêts à sortir des pancartes pour organiser une manifestation sur le pouce, certains tapent du pied sur le sol, d’autres font craquer leurs doigts, tandis qu’un petit groupe d’adolescents rie aux éclats en bout de file.
    Alors que je sens le découragement monter en moi à l’idée du nombre de plaintes et d’insultes que je m’apprête à recevoir, je me glisse derrière mon comptoir en placardant un sourire factice sur mon visage.
    - Bonjour Monsieur ! Vous désirez ? Mais bien sur que je peux vous préparer un thé à la vanille sans théine, goût menthe ! Je vous le fais immédiatement.
    La théière s’actionne sans que j’ai besoin de parler, et dans un simple mouvement d’épaule, j’aperçois le miroitement de jais des cheveux de Céline.
    - Eau chaude à la menthe prête dans deux minutes ma Louloute !
    Je ne sais pas où est Roberto, mais il était beaucoup moins efficace. Comme je suis en veine d’honnêteté, j’admet mon bonheur de la savoir près de moi par un clin d’oeil complice qui pour nous veut tout dire. Le message est passé, et le sourire radieux qu’elle me rend m’illumine de l’intérieur.

    Le temps s’active et fait défiler une matinée moyenne, où j’essuie nombre de remarques assassines sur mon travail, mon langage, mon accent ou ma lenteur à rendre la monnaie ; fait que je ne peux pas nier toutefois. Au bout de mes quatre heures de service du matin, c’est exténuée et à fleur de peau que je me laisse tomber sur une vieille chaise rouillée sur la terrasse ; à la recherche d’un soleil qui pointe enfin le bout de son nez après des mois d’hiver.

    Le bruit d’une assiette que l’on pose devant moi me tire de ma courte sieste, et je vois entre mes cils qu’un sandwich au fromage fondu ; spécialité du pays ; m’attend en laissant s’échapper des volutes de fumée.
    - Manges, faut encore faire l’après-midi derrière, me conseille Céline.
    A peine a-t-elle terminé sa phrase que la moitié de mon repas disparait dans ma bouche. Je suis affamée, les céréales viennent à manquer. L’extrémité de mes doigts, brulée par la chaleur excessive des tasses, me fait souffrir, et je geins en tenant le sandwich d’abord avec ces doigts, puis avec d’autres.
    - Tu voudrais pas sortir ce soir ? Aller danser, je sais pas.
    Tout en mâchant, je fais le signe de montrer mes cernes.
    - Oui je sais, mais tu vas finir par oublier ce que c’est qu’une bonne fête !
    Je lève les yeux au ciel et déglutissant.
    - Faut que j’économise pour me payer une maison, et pour ça faut pas dépenser l’argent que je gagne en me crevant à la tâche en faisant des fêtes le soir. C’est pas ça la vie.
    - Et c’est quoi alors, la vie ? Aller tous les jours au même endroit, voir les mêmes gens que tu n’aimes pas, t’ennuyer à mourir derrière ton bureau ou ton comptoir et attendre que les heures passent pour rentrer chez toi t’avachir dans le canapé pour manger des chips devant ta télé avant d’aller dormir pour être en forme le lendemain, et recommencer jusqu’à mourir d’ennui ?
    - Tu parles comme une gamine Céline. Grandis un peu, on est plus des gosses maintenant, y’a plus les services sociaux pour débarquer et rappeler à papa-maman qu’il faut nous nourrir. J’ai pas envie de passer ma vie à pourrir dans mon cagibis au grenier. Être adulte c’est aussi accepter que la vie, c’est de la ❤️❤️❤️❤️, mais que c’est comme ça.

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    Céline ouvre d’immenses yeux ronds, comme elle sait si bien le faire, mais cette fois-ci, je pense l’avoir vraiment choqué. Deux minutes, elle semble totalement perdue dans ses pensées, et je vois sa bouche remuer pour suivre leur défilement. Diverses expressions passent sur son visage, et de la stupeur, elle passe à la colère, à la tristesse et enfin, à cet air résigné que j’ai toujours vu sur les grandes personnes.
    - Mais pourquoi on vit alors ?
    La grande question. Je ne sais pas si elle est inévitable, mais je sais en revanche qu’elle revient souvent me hanter la nuit, quand je ne parviens pas à trouver le sommeil. Si la vie, ce n’est que l’éternel recommencement d’une journée de travail ponctuée sur sa fin d’un court moment en famille, pourquoi reste-t-on à la suivre à la ligne ? Est-ce utile ? Serons nous récompensé de notre dur labeur à supporter la vie ? Est-ce qu’un jour, j’aurais vécu suffisamment de bonheur pour que je me dise « ça en valait la peine » ?
    - Parce que ça en vaut la peine.
    Elle ne répond rien, et son regard se perd dans le vide du paysage. Ce n’est pas une réponse, mais c’est celle que tous m’ont toujours donné. J’avale la dernière bouchée de mon repas tandis que Céline observe ses doigts avec attention, comme pour retenir son insouciance.
    - Allez viens, on va bosser, et après je te paye un verre.


    Le soir venu, je me suis donc retrouvée en boite avec Céline au lieu de regarder la télé avec Gert. Je savais que j’allais passer une bonne soirée, mais la perspective des cernes et courbatures que j’allais subir le lendemain me laissait comme un arrière goût amer avant même mon premier verre.
    Celui-ci passa vite, suivit par trois ou quatre de ses copains, et Céline et moi nous retrouvâmes au bout de peu de temps à retirer nos pulls devant le regard embrumé d’un Winderburgien plutôt mignon. Céline lui fit des petits coucous en rougissant tout en mettant sa généreuse poitrine sur « on ».
    D’un coup de coude bien ajusté, je la fis redescendre sur terre :
    - Mais aie ! se plaignit-elle, c’est quoi ton problème !
    - Dis moi merci au lieu de râler, les mecs ici tu connais pas, tu papillonnes des cils trois fois ils sont déjà à genoux à réciter des poèmes en te demandant ta main.
    - Et je veux pas ?
    - Bien sur que non ! Tu veux pas te marier avec le premier tagazou qui passe sous prétexte qu’il te chante « Ne me quittes pas ».
    - Ah ? Merci alors.
    Devant son air de gamine ivre, je m’enfile un nouveau verre.


    Deux heures plus tard, alors que je me trémoussais quasiment au rythme de la musique, je vis Céline appuyée dans un coin de mur, un beau brun dans le cou. Les poings serrés devant cette vision détestable de ma meilleure amie, je m’efforçais de rester sur le dance floor afin de l’enflammer, et pour oublier la haine que je ressentais soudain pour le brun qui fourrait sa langue dans la gorge de Céline, je commandais de la main un nouveau verre.

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    Une douleur sourde commençait à monter dans mon ventre quand vers deux heures du matin je repartis à la recherche de mon amie. Débraillée, le sourire jusqu’aux oreilles et le rose aux joues comme jamais, je finis par la trouver, sortant d’un vestiaire suivie par un nouveau brun tout aussi échevelé.
    - Et beh tu perds pas de temps toi ! lui lançais-je d’un ton acerbe animé par les cocktails.
    - Quoi ! J’ai dit oui à aucune demande en mariage, on peut encore s’amuser avec toi ou pas ? Toi aussi jadis je te voyais sortir des placards !
    Sans que je ne comprenne vraiment comment, la dispute montait dans mon coeur, et je ressentais le besoin de hurler à la lune.
    - MOI ?! Je suis jamais sortie du placard moi je te ferais dire ma petite cocotte en rut ! Je suis pas une mademoiselle je sais pas trop quoi ! Là ! Non mais ! De toute façon j’en ai assez, c’est foireux cette soirée, je rentre.
    La surprise éclata soudain sur le visage de Céline, accompagnée de toutes les excuses silencieuses du monde. Elle eut l’air perdue, et ses yeux cherchèrent les miens, baignés de larmes, pour les étreindre. Elle fit un pas vers moi, main tendue, et la posa sur mon bras. Je tressaillis, ce n’était pas dans mes habitudes de faire ma timide, mais le contact était souvent source de souffrance, je l’avais appris à mes dépends.
    - Reste je t’en prie, au moins pour un dernier verre. Pour moi.
    Accompagnant cette supplique d’une légère moue, elle était adorable. Dans un long soupir, je dis oui.

    Un verre ou deux de mer de feu pour terminer la soirée atténuèrent cette douleur dans mon ventre, si persistante, et bientôt ne résonna pus qu’une douce brulure comme l’avancée lente d’une rivière de lave, et plus ce brasier ardent et destructeur qui me ravageais plus tôt.
    "J'aurais voulu vivre au pays des Bisounours pour toujours, mais ils m'ont virée quand j'ai fait mon premier commentaire sarcastique."
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    Sakura5192Sakura5192 Messages: 5,125 Membre
    C'est vrai que les derniers Bean, en plus de ceux énoncés ben c'est Charlize et Joshua (Josh qui d'ailleurs est devenu vieux chez moi XD)

    Faut qu'elle se ressaisisse la miss, passer sa vie au boulot c'est pas sain ! vis cocotte !
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    DaemonyaDaemonya Messages: 5,212 Membre
    Je pense que l'arrivée de Céline est une bonne chose, la pauvre Lou a complètement oublié ce que c'était que de se faire plaisir on dirait x)
    Elle est tellement jolie dans sa tenue de fête :love:
    Fais gaffe... parc'que j'ai une tronçonneuse ! >:)

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    LucieVistoLucieVisto Messages: 1,633 Membre
    Elle est belle ma louloute, mais je la fais bosser dur, elle a pas tellement le temps de se pomponner ! J'ai adoré la petite Céline dès l'enfance, c'était évident que je devais l'intégrer, d'autant qu'elles étaient devenues amies sans que j'y mette mon grain de sel :)
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    PythonrouxPythonroux Messages: 11,613 Membre
    ben c'est de l'esclavage par ici ^^ c'est pas une vie de vivre chez une tortionnaire :p mais ça doit être bien d'un autre coté vu que je me marre des malheurs de Lou >:)>:)>:)
    Two things only a man cannot hide : that he is drunk and that he is in love.
    P.S. : le CC c'est le mal :p:D ^^
    Comment appelle-t-on un chien qui n'a pas de pattes ?
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    LucieVistoLucieVisto Messages: 1,633 Membre
    C'est la nouvelle édition des malheurs de Sophie x)
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    magicsismicmagicsismic Messages: 2,072 Membre
    Pauvre Lou on dirait qu'elle fait une fuiteen avant en oubliant le plus important. Heureusement que Céline va lui remettre du plomb dans la cervelle...
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    LucieVistoLucieVisto Messages: 1,633 Membre
    Ou pas :p
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    LEyloooLEylooo Messages: 212 Membre
    Pause au chapitre 112 : Je suis en train de relire tous les bouquins de Bottero et j'ai poussé un petit cris en lisant le nom d'Edwin mon homme était mort de rire x)
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