@LEylooo : Déjà bravo pour ces 112 chapitres ! Ensuite, rien de mieux qu'un bon Bottero. Et enfin ; et parce que je ne me remettrais jamais de sa mort ; il est mort !
"J'aurais voulu vivre au pays des Bisounours pour toujours, mais ils m'ont virée quand j'ai fait mon premier commentaire sarcastique."
@LucieVisto en fait j'ai fini de tout rattraper
oui je sais c'est pour ca que j'ai jamais commencé à lire les âmes croisées : hors de question de lire un livre d'une trilogie non finie !
P.S : Ellana est mon idole depuis mes 13 ans !
Fou, j'ai terminé !
Bon au final tu t'es relancé @Sakura5192 ? T'es une grande malade xD
En tout cas, j'attend la suite avec impatience.
Merci @LucieVisto de nous partager ton histoire et tes personnages haut en couleur
Au petit matin, les croassements agacés de Gertrude me réveillèrent de mon coma. Un épais brouillard rendait mon appartement flou, et le mal de mer me pris quand le sol se mit à tanguer sous mes pieds. Naturellement, je couru immédiatement vers ma salle de bain pour purger mon organisme des toxines ingérées la veille. Malgré un mal de crâne lourd comme une brique et des bruits peu ragoutant émis par mon estomac, le bruit de Gert continuait d’atteindre mes oreilles. Une fois que j’eus terminé mes ablutions (brossage de dents oblige) je filais en vitesse pour voir ma grenouille adorée. Dans son bocal, en lieu et place de sa nourriture habituelle se trouvaient trois curlys ; surement ramenés du pub pendant un de mes rares accès de kleptomanie nocturne. Ne pas boire de jus de fruit Lou.
Pourtant, même une fois les biscuits remplacés par des grillons, Gertrude ne se tut pas. Me tournant ; lentement pour ne pas finir au sol ; vers le salon, j’inspectais chaque recoin de la pièce pour trouver ce qui paniquait ma grenouille, pourtant difficile à déstabiliser. Quand la mise au point de ma vision fut faite, je vis qu’un bras dépassait du canapé.
Le bras, d’une blancheur extrême, était décoré de bracelets de riche facture. Un frisson glacial me parcouru alors que j’imaginais la police sur place, trouvant le corps et m’inculpant du meurtre avant de me pousser dans un charter direction Willow Creek, Beanland. Me tirant de mes sombres réflexions sur les meilleures armes à avoir sur moi, le bras fit un mouvement, accompagné d’un ronflement sonore. Armée d’une spatule attrapée à la hâte, j’entrepris de contourner le canapé. Ses cheveux d’un noir de nuit cachant son visage de porcelaine, une poupée rondelette dormait à poings fermés en sous-vêtements sur mon divan.
Un nouveau ronflement me tira un sourire et je posais ma spatule ; bien mauvaise arme à la reflexion. En silence, je me fis un café et m’assis sur une chaise pour observer son sommeil. J’avais toujours eu cette drôle d’admiration pour Céline, avec ses beaux cheveux et sa peau diaphane, typiques de sa famille. Contrairement à moi, elle savait être très courageuse au besoin, et fonçait tête baissée dans la vie pour en profiter à fond. De mon côté, je restais toujours sagement dans mon lit, avec ma couette et de la glace au chocolat pour discuter avec Gertrude. Je l’avais suivi partout pendant des années avant d’être propulsée ici, me forçant à developper mon indépendance. Un jour que je discutais avec Cameron par sms, surprenant la douceur ambiguë de ce qu’il disait, elle me prit le téléphone des mains pour lui répondre « Moi aussi, avec la langue ! » suivi d’un petit smiley. Rouge de honte, je m’étais enfuie sous mon lit en lui laissant le portable. Aujourd’hui, endormie sur mon canapé elle paraissait bien inoffensive. Bien que mon café fut tiède à présent, je sentis la chaleur de répandre en moi avec gêne. Je posais la tasse dans l’évier et me détournais vers mon lit dans l’espoir d’un peu de sommeil supplémentaire.
Je cours, je cours, je cours, et je percute une fille magnifique. Elle porte une robe poilue toute noire, et ses yeux bleus me font plonger dans l’océan. J’en sors en nageant la brasse, et me retrouve sur une île déserte. Cameron est là, il parle mais je ne comprend rien. « Qu’est-ce que tu dis ! Je ne comprend pas ! On ne parle pas la même langue ! » lui dis-je, mais il me dévisage. Il attrape ma tête et m’embrasse, et soudain, je me retrouve avec une grenouille dans les bras.
- AAAAAH !
Le hurlement me perça les oreilles, et il me fallu un moment avant de comprendre que c’était moi qui l’avais poussé.
- Crôôa ? me demanda Gertrude
- Mais oui ça va ! ❤️❤️❤️❤️, il est 8 heures, t’aurais du me réveiller ! Où est Céline ?
- Crôôôa ! Crôôôôôaaaa. Crôâ.
- Mais tout à fait, et tu trouveras un job pour te payer tes grillons ma poulette. Et tu vas me dire où elle est ?
- Elle est là ma Louloute. Tiens, tu prends ce sac, moi je prend ça, et l’autre coco là, tu chopes les valises.
- Mais..
- T’es prête ? T’es encore en pyjama ! Habilles toi on a pas toute la journée bon sang. Je pars devant avec machin, tu nous rejoins en bas ? Allez, à tout de suite.
- Mais..
J’ai continué à dire « Mais.. » deux minutes après qu’elle soit partie avec l’espèce de cromagnon hyper musclé qui soulevait des valises. Fixant la porte d’entrée, j’essayais d’assembler diverses pièces du puzzle pour comprendre ce qu’il se passait. Finalement dans une volonté de satisfaire mon amie, j’ouvrais mon placard.
- Mais ?
- Crôôa ?
- Y’a plus de fringues dans mon placard ! AAAH ! Mais où sont mes vêtements ! MES CHAUSSURES NOOOON !
Enfilant un vieux jean troué et un débardeur décoloré tout en courant, je failli me casser la margoulette dans l’escalier.
- Ah bah te voilà, on a failli t’attendre. Allez, faut y aller maintenant.
- STOP. J’ai des questions ! On va où ? Où sont mes affaires ? CHE PASSA !
Céline échangea un regard dépité avec Musclor.
- Louloute, on est sanglés avec des valises et des sacs, tu crois quoi ? On déménage.
- Mais.. j’ai pas d’argent.
- T’as pas .. AHAH ! Ahahaha ! Eh truc, t’as entendu ? Elle a pas d’argent !
- Ahahahahaha ! répondis Musclor d’un ton peu naturel.
- Mais quoi ? J’ai un salaire moisi ici, et pas d’argent de côté..
- Arrête de dire n’importe quoi Lou, t’es une .. enfin tu vois quoi. Donc c’est bon, moi je suis qui je suis, et les autres sont qui ils sont, donc tout le monde est qui il est, et hop, on a deux belles maisons sur l’île, alors on déménage.
- J’ai pas tout suivi je crois, qui est quoi ?
- Bon, ferme là, chope ce sac, et monte dans le taxi.
Après un long moment en taxi suivi d’une traversée mouvementée du bras de mer qui nous séparait de l’île, nous nous retrouvâmes à marcher dans la boue et l’herbe détrempée, valises en main.
Les yeux fixés sur le chemin sous mes pieds, dans ma peur de tomber, je n’observais pas le paysage. Celui-ci devait de toutes manières être gris et pluvieux comme à son habitude. Pourtant, un moment vint où un rayon de soleil frappa ma rétine, me faisant cligner des yeux. Le pied glissant sur une touffe d’herbe plus humide que l’océan Belliqueux, je me rattrapais à une branche basse couverte de mousse.
- Yerk ! geins-je en secouant ma main pour la débarrasser de la saleté.
- T’es sure d’être de la famille toi ? T’as quand même une ancêtre qui vivait dans la forêt, arrête de faire cette tête dégoutée !
- Je suis une citadine, j’aime pas .. la nature. Qu’est-ce qu’on va faire ici ? C’est tout boueux !
- Là, regardes, c’est notre maison, me dit-elle en arrivant au bord du monde.
Presqu’au bord d’une falaise surplombant la mer, une coquette maison moderne prenait le soleil grâce à un terrain dégagé. De nombreuses fenêtres perçaient les murs, donnant une impression d’ouverture sur l’environnement. Je poussais un sifflement.
- Elle est sympa cette baraque. J’accepte d’y poser mes valises, bien joué.
- Et t’as pas vu le meilleur.
Arrivant en courant, un jeune homme me percuta de plein fouet.
- Lou ! s’écria-t-il. Tu es enfin là, je suis rassuré ! J’ai eu tellement peur après tout le ratata qu’il y a eu au pays, j’avais plus de nouvelles, et personne ne savait où tu étais ! Et puis tu connais la famille, im.po.ssible d’obtenir une information sur toi !
- Cam.. Cameron ? laissais-je sortir en bafouillant. Mais..
- Et ❤️❤️❤️❤️, elle recommence. Elle m’a déjà fait le coup du bug ce matin. Lou ! On se réveille ! Hop hop hop ! Je prend la chambre avec le dressing.
Dans ma vision périphérique, je vis Céline s’éloigner en trottinant, sa valise sous le bras et son homme des cavernes sur les talons. Le reste de mon attention était fixé sur Cameron. Il avait beaucoup pris de son père d’après les photos que j’en avais vu. Le teint halé, les cheveux chocolat ramenés en catogan, il était .. là.
Après mon amitié avec Laëlia, j’avais fait la connaissance de Cameron, un cousin encore plus proche de par ses parents : Charlize Zorei et Joshua Bean. Nous avions sympathisé rapidement par message puis par téléphone, avant qu’il ne commence des manoeuvres d’approche assez peu discrètes. J’aimais beaucoup les longues soirées au téléphone dans ma chambre avec lui, pendant que Céline se trémoussait dans les clubs. Peu de temps avant l’explosion d’Oasis Spring, il avait obtenu un stage dans les services « spéciaux » car il voulait devenir un vrai membre de la famille, avec le matériel et tout ; et j’en avais été heureuse car j’allais enfin pouvoir rencontrer un ami cher à mon coeur. Tout s’était tellement accéléré ensuite que Cameron m’étais sorti de la tête, et je n’avais pas pensé à ce qui avait pu lui arriver.
- Mais… Ca va ?
- Je pète le feu comme un Salamèche ma belle. J’étais pas encore là quand.. enfin tu sais. Et puis bon, je suis arrivé en deux deux, et là boum ! Le bazar, y’avait des gens bizarres partout qui me répétaient en boucle « faut pas vous inquiéter, c’est pour votre sécurité ». Le truc flippant quoi. Et puis après un bon moment sous terre, paf, je me retrouve dans un avion et pouf ! Me voilà.
- Ah oui. Ok. Donc ça va ? Parfait.
Dans l’impulsion du moment, Cameron me prit dans ses bras et me serra fort, presque trop en me disant qu’il était heureux de me voir. Je restais sans bouger, incapable même de respirer et je hochais simplement la tête pour confirmer que moi aussi, j’étais contente.
Enfin, il me relâcha.
- Hem. T’as choisi ta chambre du coup ? lui dis-je dans une pitoyable tentative de conversation.
- Bien sur ! Je suis en haut, en face de Céline. J’avais jamais eu un lit aussi confortable, je dors aussi bien qu’un Ronflex dedans ! De la PURE folie. Bref. Je porte tes valises ?
De nouveau, je me contentais de hocher la tête, et le suivit docilement vers la maison qui allait désormais m’accueillir.
C'est vrai que de ce point de vue là elle a été gâtée, ça valait le coup de se faire une entorse au cerveau en buguant x) Elle est bien entourée la miss ^^
C'est clair que d'1, avoir une belle maison et de 2 , retrouver son Cameron entraînerait n'importe qui à buguer. En tout cas c'est plus belle la vie chez les sims
ah ben ça si je m'y attendais à ce coup d'accélérateur suite à une nuit de folie
je suis bien content de ce nouvel épisode, Cameron est enfin arrivé. il doit être aux anges, maintenant, il faut voir comment va réagir Lou à ce nouvel arrivé dans sa vie reculée
Two things only a man cannot hide : that he is drunk and that he is in love.
P.S. : le CC c'est le mal ^^
Comment appelle-t-on un chien qui n'a pas de pattes ?
En m’approchant de la maison, je vis une silhouette familière qui ramassait des feuilles, un vieil homme aux cheveux gris impeccablement coiffés, la chemise glissée à la perfection sous un pull sans bouloches, mocassins aux pieds. Cet homme, je le connaissais depuis ma plus tendre enfance ; à moins que ça n’eut été son père à l’époque ; car c’était le majordome des Gothik. Sa famille pratiquait ce métier depuis des générations, et chacun des majordomes de la famille avait eu le même prénom : Alfred.
Ainsi, en l’apercevant, je m’écriais « Alfred ! » ; et oui, c’est logique ; et me mis à courir.
Alfred leva la tête pour chercher la source de l’appel et me vit.
- Mademoiselle Bean ! Vous voilà enfin, je commençais à désespérer de vous revoir !
Il avait toujours eu un ton assez railleur avec moi, un ton qui s’autorisait car je ne faisais pas partie de la famille des Gothik, et il était donc plus simple pour lui de parler avec moi qu’avec Céline à qui il avait du servir des glaces toutes les trois minutes pendant ses années d’enfance.
- On vous a pas appris à ne pas dire mon nom Alfred ? Il parait que ça porte malheur, comme pour vous-savez-qui.
- Je ne vois pas qui c’est, mais si vous le dites ! Je vous appellerais par quel nom alors Mademoiselle ?
- Je sais que vous n’arrivez pas à m’appeler juste Lou, mais si vous le pouvez, « Mademoiselle Lou » serait parfait non ?
- Bien ! Alors Mademoiselle Lou, comment allez vous ?
- Depuis le temps Alfred, c’est plutôt à moi de vous poser la question ! Je ne savais même pas que vous aviez.. enfin vous voyez, que ça allait quoi.
- Je vais parfaitement bien, même si mes vieux os se plaignent de ce temps humide qu’ils ont ici. J’ai suivi Mademoiselle Céline et Mademoiselle Lola quand elles ont décidé de venir dans ce pays, vous comprenez, je n’avais plus grand chose à faire là bas, à part balayer les débris du manoir.
Un air triste passa sur son visage, comme une ombre reflétant les événements passés.
- Je suis désolée Alfred, me sentis-je obligée de dire.
- Pourquoi êtes-vous désolée Mademoiselle Lou, vous n’êtes pas responsable de ce qu’il s’est passé !
- C’est la faute de mon arrière-grand-mère, de ma famille, de leur comportement de dictateurs shootés à l’adrénaline ; alors même si je n’ai pas de sang sur les mains, je me sens responsable.
Bien que je n’y eu jamais pensé, cette vérité fit son chemin en moi, et je me mis à pleurer.
- Mademoiselle Lou, ne pleurez pas voyons.. je vais pleurer aussi si vous continuer !
Dans un sursaut de volonté, j’inspirais profondément pour arrêter mes larmes et entrait dans la maison à la suite d’Alfred qui partit dans la cuisine.
L’intérieur était beau, très doux comme une maison sur une plage, l’ensemble était assez moderne tout en restant chaleureux et je m’y sentis chez moi.
- C’est quoi tout ce ramdam mes petits poulets ? Je bossais tranquilos mais vous faites hyper grave du bruit !
Je mis quelques secondes à reconnaitre cette voix particulière ; aigüe avec une pointe d’accent snob, mais un langage de prolétaire banlieusarde ; une voix de nouvelle riche.
- Marine ? Marine Morel ?
- Ah tiens, voilà la blondinette, c’est pour ça ce raffut. Comme ça va ma cocotte ? T’es ok, pas trop sous le choc de la mort de tout le monde ? Non parce que perso, ça va je gère mais y’a pleins de lapinoux qui pleurnichaient à l’aéroport alors je préfère prévenir : j’aime pas les gens qui se plaignent !
- Non non ça va .. enfin, je me suis remise, ça fait un moment maintenant. Je savais pas que tu allais vivre avec nous. Comment ça va ?
- OUHLA ! Moi c’est l’horreur ! Avec ce temps je passe ma vie à me coiffer, et puis franchement, devoir porter des pantalons quand on a des jambes comme les miennes c’est une honte. Mais il fait tellement froid ici, impossible de rester deux minutes dehors en jupe, c’est la pneumonie assurée ! Et puis j’ai perdue TOUTE ma garde-robes quand la villa de ma famille a brûlé dans ce terrible incendie. Mais tu en as surement entendu parler. Ahaha. Et tu as crus quoi ? Que j’allais vivre avec l’autre Gothik à moitié hippie, la Bean de seconde-zone et l’aristo ? NO WAY ! Bon c’est pas tout ça ma poulette, mais c’est pas tout le monde qui peut glander jusqu’à la fin des temps, alors je dois retourner travailler un peu mes pas de danse. Ciao !
Sans me laisser le temps de répondre, elle disparut dans un tourbillon de vanité et de cheveux bruns.
Je me tournais donc vers la cuisine, la bouche ouverte mais muette.
- Elle n’a pas changé, n’est-ce pas Mademoiselle Lou ? La petite Morel, je me serais mis la tête dans le frigo plutôt que de m’en occuper. Mon amie Jean-Gérard m’a raconté qu’elle est insupportable et vraiment méchante avec le personnel de maison. Je suis bien content que vous soyez arrivée.
- Oh, Alfred ; dis-je en le prenant dans mes bras ; je suis heureuse de vous retrouver moi aussi !
- J’allais oublier ; ajouta Alfred en me relachant ; j’ai un petit mot pour vous de la part de vos grands-parents. Ils m’ont fait promettre de vous le donner le jour même de votre emménagement dans la maison. Madame votre grand-mère a dit précisément « C’est une affaire de vie ou de mort, Alfred, surtout pour vous ! ».
- Ils sont vivants ? Oh mon dieu ! Ils sont vivants ! Mamie Hélène est vivante ! Merci Alfred ! dis-je sans me formaliser du ton menaçant de la requête.
Alfred me tendit le petit mot.
Le papier était un peu abimé, et le texte écrit à la va vite avec un feutre bleu ciel. Plié, replié, il tenait dans la paume de ma main comme une lettre divine.
Il disait :
« Lou, tu emménage aujourd’hui avec ta cousine Charlotte et ton cousin Cameron ; veille sur lui c’est un peu un bisounours sur les bords ; j’espère que ça se passera bien. Nous sommes vivants et presque en sécurité dans un bunker que j’avais prévu en cas de problème (même si je n’avais pas pensé à un problème d’une telle ampleur). Cependant, ta mère nous fait du souci car elle sort régulièrement pour « défoncer du traitre » comme elle dit. Je sais qu’Alfred prendra soin de toi ; tu trouveras John dans ta chambre.
Cet après-midi, tu dois te rendre absolument aux falaises de ton patelin, c’est IMPORTANT, n’oublis pas ni ne remet à demain.
On s’occupe de ta mère, bisous,
Hélène Bean II. »
La somme d’informations était difficile à enregistrer, et mon cerveau fatigué par toutes ces émotions peinait à en faire un résumé.
Déjà visiblement, le plan avait changé et Marine avait échangé de place avec ma cousine. Mes grands-parents et ma mère étaient vivants sous terre. Ma mère est toujours la même. Ils m’ont envoyé John. Je dois aller aux falaises.
Je dois aller aux falaises.
- Alfred, je vais aux falaises ! C’est par où ?
- Et bien, vous sortez, vous prenez la première à droite après le gros tronc par terre, et ensuite c’est deux fois à gauche. La première juste après le buisson aux grosses épines, et ensuite vous tournez juste avant le tapis de bruyère. Là, vous entrez dans un mur de feuille, et hop, les falaises.
- Vous auriez pas un plan, je trouve ça un peu vague..
- C’est une forêt Mademoiselle Lou, c’est vague.
- ALFRED ; s’écria une voix forte et autoritaire depuis l’étage ; CA VIENT CETTE GLACE ?
- Bonne chance, moi je dois faire de la glace, me dit Alfred en levant les yeux au ciel.
Passons sur ma traversée de la forêt, proche de l’Odyssée ou de Zazie dans le métro pour directement aller à l’important : les falaises.
Les falaises sont un lieu de rencontre et d’échange qui accueille des réunions de groupe de toutes sortes grâce à un large panel d’activités de plein air. Le cadre idyllique donne aux fêtes un air grandioses et aux barbecues et piques-niques une douceur inégalée.
C’est ce qui était écrit sur le panneau. En réalité, c’était joli, sur une falaise à pic qui tombait dans la mer, des ruines se dressaient avec peu de fierté. Il ne restait pas grand chose de ce qui avait du être un grand et beau château, et ce qu’il en restait était tagué. La végétation abondante semblait avoir reprit ses droits autour d’un bassin ; certainement une ancienne piscine ; couvert de nénuphars.
La faim me tenaillait l’estomac et je me rendis compte que depuis mon petit-déjeuner très tôt ce matin là, je n’avais rien mangé. Comme prévu par le panneau touristique, un barbecue se trouvait proche de l’eau ainsi qu’une table, des chaises et une bassine d’eau.
Alors comme j’avais vraiment la dalle, je me fis un plat de hamburgers végétariens pour huit. Rien à battre.
Après en avoir mangé un premier, puis un deuxième, je me décidais à me balader un peu pour prendre la mesure de la beauté de l’endroit.
Je me pris les pieds dans une saleté de buisson, et m’étala par terre la face dans la boue. Super la nature, comme toujours.
Alors que j’éternuais pour la énième fois à cause du pollen et que je hurlais en voyant détaler une araignée grosse comme une phalange, je vis un joli petit escalier qui avait résisté au temps.
Sortant un de mes livres préférés de ma poche, je m’assis sur celui-ci pour profiter du ciel bleu et de la vitamine D. Rien de spécial n’avait l’air de se produire qui eut requit ma présence.
Les larmes montèrent à nouveau comme je lisais un passage particulièrement triste de mon livre, et le froid ambiant me perça soudain de sa détresse absolue.
J’étais seule malgré tout, terriblement seule, isolée de ma famille, de ma mère, de mes grands-parents et de tout ce qui aurait pu me relier à eux.
- Salut ! m’interpella soudain une voix fluette.
Levant les yeux, je vis une petite fille aux cheveux roux coiffés d’un noeud.
- Bonjour, lui répondis-je
- Tu es Lou c’est ça.
Surprise, je ne dis rien. Et si c’était une super espionne naine venue pour me tuer ?
- Ouais, c’est toi, je reconnais cet air genre « Est-ce que je la tue ou pas ». Moi c’est Meggie.
- Heu.. Ravie de te rencontrer Meggie.
- Moi aussi ! Maman et papa m’ont beaucoup parlé de toi, alors quand il a fallu que je parte ils ont pas hésité et je me suis retrouvée dans un avion direction Lou !
- Mais ..
- Il parait que tu fais souvent ça. « Mais.. Mais.. ».
- Mais.. t’es qui ?
- Bah, je suis ta petite soeur ! Papa et maman m’ont eu après l’explosion, et puis tu as disparu avant qu’ils puissent te voir. Et puis mamie m’a donné un mot pour toi. Elle m’a dit « c’est une question de vie ou de mort, surtout pour ton doudou ! », alors je te le donne. Tu lui diras bien que je te l’ai donné si on la revoit, je veux pas qu’elle fasse du mal à mon doudou.
Encore une fois, je pris un petit mot dans ma main.
« SURPRISE ! Je sais que c’est pas drôle, mais ta mère ne voulait pas te le dire dans le premier mot, alors voilà. Je ne sais pas ce que t’auras dit la petite, ma c’est ta soeur. Enfin, ta demie-soeur puisque son père est Jonathan. On l’a envoyé chez toi parce qu’ici il n’y a rien pour elle ; ni école ni dentiste (méfies toi elle adore les glaces) et que c’est dangereux pour une petite fille. Tu connais la chanson. Bref, occupes toi d’elle, mais méfies-t-en : les frères et soeurs dans la famille, c’est pas toujours la joie.
Bisous,
Hélène Bean II. »
Bouche bée, je levais les yeux de mon petit mot et fixait la gamine en face de moi.
- Je.. j’habite avec.. les autres. J’ai fait des hamburgers.
- Ultra cool j’ai trop faim !
Et cette petite rouquine de mon sang se précipita vers la table pour engloutir le reste de mon déjeuner gargantuesque.
Réponses
oui je sais c'est pour ca que j'ai jamais commencé à lire les âmes croisées : hors de question de lire un livre d'une trilogie non finie !
P.S : Ellana est mon idole depuis mes 13 ans !
Légacy foldingue: un légacy chez le bijoutier.
Origin ID : Sakura5192
Le Blog màj Illidan-Maiev le 02/01/17.
Illidan & Tyrande
Bon au final tu t'es relancé @Sakura5192 ? T'es une grande malade xD
En tout cas, j'attend la suite avec impatience.
Merci @LucieVisto de nous partager ton histoire et tes personnages haut en couleur
Origin ID : Sakura5192
Le Blog màj Illidan-Maiev le 02/01/17.
Illidan & Tyrande
Au petit matin, les croassements agacés de Gertrude me réveillèrent de mon coma. Un épais brouillard rendait mon appartement flou, et le mal de mer me pris quand le sol se mit à tanguer sous mes pieds. Naturellement, je couru immédiatement vers ma salle de bain pour purger mon organisme des toxines ingérées la veille. Malgré un mal de crâne lourd comme une brique et des bruits peu ragoutant émis par mon estomac, le bruit de Gert continuait d’atteindre mes oreilles. Une fois que j’eus terminé mes ablutions (brossage de dents oblige) je filais en vitesse pour voir ma grenouille adorée. Dans son bocal, en lieu et place de sa nourriture habituelle se trouvaient trois curlys ; surement ramenés du pub pendant un de mes rares accès de kleptomanie nocturne. Ne pas boire de jus de fruit Lou.
Pourtant, même une fois les biscuits remplacés par des grillons, Gertrude ne se tut pas. Me tournant ; lentement pour ne pas finir au sol ; vers le salon, j’inspectais chaque recoin de la pièce pour trouver ce qui paniquait ma grenouille, pourtant difficile à déstabiliser. Quand la mise au point de ma vision fut faite, je vis qu’un bras dépassait du canapé.
Le bras, d’une blancheur extrême, était décoré de bracelets de riche facture. Un frisson glacial me parcouru alors que j’imaginais la police sur place, trouvant le corps et m’inculpant du meurtre avant de me pousser dans un charter direction Willow Creek, Beanland. Me tirant de mes sombres réflexions sur les meilleures armes à avoir sur moi, le bras fit un mouvement, accompagné d’un ronflement sonore. Armée d’une spatule attrapée à la hâte, j’entrepris de contourner le canapé. Ses cheveux d’un noir de nuit cachant son visage de porcelaine, une poupée rondelette dormait à poings fermés en sous-vêtements sur mon divan.
Un nouveau ronflement me tira un sourire et je posais ma spatule ; bien mauvaise arme à la reflexion. En silence, je me fis un café et m’assis sur une chaise pour observer son sommeil. J’avais toujours eu cette drôle d’admiration pour Céline, avec ses beaux cheveux et sa peau diaphane, typiques de sa famille. Contrairement à moi, elle savait être très courageuse au besoin, et fonçait tête baissée dans la vie pour en profiter à fond. De mon côté, je restais toujours sagement dans mon lit, avec ma couette et de la glace au chocolat pour discuter avec Gertrude. Je l’avais suivi partout pendant des années avant d’être propulsée ici, me forçant à developper mon indépendance. Un jour que je discutais avec Cameron par sms, surprenant la douceur ambiguë de ce qu’il disait, elle me prit le téléphone des mains pour lui répondre « Moi aussi, avec la langue ! » suivi d’un petit smiley. Rouge de honte, je m’étais enfuie sous mon lit en lui laissant le portable. Aujourd’hui, endormie sur mon canapé elle paraissait bien inoffensive. Bien que mon café fut tiède à présent, je sentis la chaleur de répandre en moi avec gêne. Je posais la tasse dans l’évier et me détournais vers mon lit dans l’espoir d’un peu de sommeil supplémentaire.
Je cours, je cours, je cours, et je percute une fille magnifique. Elle porte une robe poilue toute noire, et ses yeux bleus me font plonger dans l’océan. J’en sors en nageant la brasse, et me retrouve sur une île déserte. Cameron est là, il parle mais je ne comprend rien. « Qu’est-ce que tu dis ! Je ne comprend pas ! On ne parle pas la même langue ! » lui dis-je, mais il me dévisage. Il attrape ma tête et m’embrasse, et soudain, je me retrouve avec une grenouille dans les bras.
- AAAAAH !
Le hurlement me perça les oreilles, et il me fallu un moment avant de comprendre que c’était moi qui l’avais poussé.
- Crôôa ? me demanda Gertrude
- Mais oui ça va ! ❤️❤️❤️❤️, il est 8 heures, t’aurais du me réveiller ! Où est Céline ?
- Crôôôa ! Crôôôôôaaaa. Crôâ.
- Mais tout à fait, et tu trouveras un job pour te payer tes grillons ma poulette. Et tu vas me dire où elle est ?
- Elle est là ma Louloute. Tiens, tu prends ce sac, moi je prend ça, et l’autre coco là, tu chopes les valises.
- Mais..
- T’es prête ? T’es encore en pyjama ! Habilles toi on a pas toute la journée bon sang. Je pars devant avec machin, tu nous rejoins en bas ? Allez, à tout de suite.
- Mais..
J’ai continué à dire « Mais.. » deux minutes après qu’elle soit partie avec l’espèce de cromagnon hyper musclé qui soulevait des valises. Fixant la porte d’entrée, j’essayais d’assembler diverses pièces du puzzle pour comprendre ce qu’il se passait. Finalement dans une volonté de satisfaire mon amie, j’ouvrais mon placard.
- Mais ?
- Crôôa ?
- Y’a plus de fringues dans mon placard ! AAAH ! Mais où sont mes vêtements ! MES CHAUSSURES NOOOON !
Enfilant un vieux jean troué et un débardeur décoloré tout en courant, je failli me casser la margoulette dans l’escalier.
- Ah bah te voilà, on a failli t’attendre. Allez, faut y aller maintenant.
- STOP. J’ai des questions ! On va où ? Où sont mes affaires ? CHE PASSA !
Céline échangea un regard dépité avec Musclor.
- Louloute, on est sanglés avec des valises et des sacs, tu crois quoi ? On déménage.
- Mais.. j’ai pas d’argent.
- T’as pas .. AHAH ! Ahahaha ! Eh truc, t’as entendu ? Elle a pas d’argent !
- Ahahahahaha ! répondis Musclor d’un ton peu naturel.
- Mais quoi ? J’ai un salaire moisi ici, et pas d’argent de côté..
- Arrête de dire n’importe quoi Lou, t’es une .. enfin tu vois quoi. Donc c’est bon, moi je suis qui je suis, et les autres sont qui ils sont, donc tout le monde est qui il est, et hop, on a deux belles maisons sur l’île, alors on déménage.
- J’ai pas tout suivi je crois, qui est quoi ?
- Bon, ferme là, chope ce sac, et monte dans le taxi.
Après un long moment en taxi suivi d’une traversée mouvementée du bras de mer qui nous séparait de l’île, nous nous retrouvâmes à marcher dans la boue et l’herbe détrempée, valises en main.
Les yeux fixés sur le chemin sous mes pieds, dans ma peur de tomber, je n’observais pas le paysage. Celui-ci devait de toutes manières être gris et pluvieux comme à son habitude. Pourtant, un moment vint où un rayon de soleil frappa ma rétine, me faisant cligner des yeux. Le pied glissant sur une touffe d’herbe plus humide que l’océan Belliqueux, je me rattrapais à une branche basse couverte de mousse.
- Yerk ! geins-je en secouant ma main pour la débarrasser de la saleté.
- T’es sure d’être de la famille toi ? T’as quand même une ancêtre qui vivait dans la forêt, arrête de faire cette tête dégoutée !
- Je suis une citadine, j’aime pas .. la nature. Qu’est-ce qu’on va faire ici ? C’est tout boueux !
- Là, regardes, c’est notre maison, me dit-elle en arrivant au bord du monde.
Presqu’au bord d’une falaise surplombant la mer, une coquette maison moderne prenait le soleil grâce à un terrain dégagé. De nombreuses fenêtres perçaient les murs, donnant une impression d’ouverture sur l’environnement. Je poussais un sifflement.
- Elle est sympa cette baraque. J’accepte d’y poser mes valises, bien joué.
- Et t’as pas vu le meilleur.
Arrivant en courant, un jeune homme me percuta de plein fouet.
- Lou ! s’écria-t-il. Tu es enfin là, je suis rassuré ! J’ai eu tellement peur après tout le ratata qu’il y a eu au pays, j’avais plus de nouvelles, et personne ne savait où tu étais ! Et puis tu connais la famille, im.po.ssible d’obtenir une information sur toi !
- Cam.. Cameron ? laissais-je sortir en bafouillant. Mais..
- Et ❤️❤️❤️❤️, elle recommence. Elle m’a déjà fait le coup du bug ce matin. Lou ! On se réveille ! Hop hop hop ! Je prend la chambre avec le dressing.
Dans ma vision périphérique, je vis Céline s’éloigner en trottinant, sa valise sous le bras et son homme des cavernes sur les talons. Le reste de mon attention était fixé sur Cameron. Il avait beaucoup pris de son père d’après les photos que j’en avais vu. Le teint halé, les cheveux chocolat ramenés en catogan, il était .. là.
Après mon amitié avec Laëlia, j’avais fait la connaissance de Cameron, un cousin encore plus proche de par ses parents : Charlize Zorei et Joshua Bean. Nous avions sympathisé rapidement par message puis par téléphone, avant qu’il ne commence des manoeuvres d’approche assez peu discrètes. J’aimais beaucoup les longues soirées au téléphone dans ma chambre avec lui, pendant que Céline se trémoussait dans les clubs. Peu de temps avant l’explosion d’Oasis Spring, il avait obtenu un stage dans les services « spéciaux » car il voulait devenir un vrai membre de la famille, avec le matériel et tout ; et j’en avais été heureuse car j’allais enfin pouvoir rencontrer un ami cher à mon coeur. Tout s’était tellement accéléré ensuite que Cameron m’étais sorti de la tête, et je n’avais pas pensé à ce qui avait pu lui arriver.
- Mais… Ca va ?
- Je pète le feu comme un Salamèche ma belle. J’étais pas encore là quand.. enfin tu sais. Et puis bon, je suis arrivé en deux deux, et là boum ! Le bazar, y’avait des gens bizarres partout qui me répétaient en boucle « faut pas vous inquiéter, c’est pour votre sécurité ». Le truc flippant quoi. Et puis après un bon moment sous terre, paf, je me retrouve dans un avion et pouf ! Me voilà.
- Ah oui. Ok. Donc ça va ? Parfait.
Dans l’impulsion du moment, Cameron me prit dans ses bras et me serra fort, presque trop en me disant qu’il était heureux de me voir. Je restais sans bouger, incapable même de respirer et je hochais simplement la tête pour confirmer que moi aussi, j’étais contente.
Enfin, il me relâcha.
- Hem. T’as choisi ta chambre du coup ? lui dis-je dans une pitoyable tentative de conversation.
- Bien sur ! Je suis en haut, en face de Céline. J’avais jamais eu un lit aussi confortable, je dors aussi bien qu’un Ronflex dedans ! De la PURE folie. Bref. Je porte tes valises ?
De nouveau, je me contentais de hocher la tête, et le suivit docilement vers la maison qui allait désormais m’accueillir.
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J'ai adoré, voilà et Céline...roh qu'elle est cool. "Ecoute, meuf, chuis, riche, t'es riche, alors on se barre fissa" en gros
J'vais faire ma chieuse, mais : la suite, la suite !
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je suis bien content de ce nouvel épisode, Cameron est enfin arrivé. il doit être aux anges, maintenant, il faut voir comment va réagir Lou à ce nouvel arrivé dans sa vie reculée
En m’approchant de la maison, je vis une silhouette familière qui ramassait des feuilles, un vieil homme aux cheveux gris impeccablement coiffés, la chemise glissée à la perfection sous un pull sans bouloches, mocassins aux pieds. Cet homme, je le connaissais depuis ma plus tendre enfance ; à moins que ça n’eut été son père à l’époque ; car c’était le majordome des Gothik. Sa famille pratiquait ce métier depuis des générations, et chacun des majordomes de la famille avait eu le même prénom : Alfred.
Ainsi, en l’apercevant, je m’écriais « Alfred ! » ; et oui, c’est logique ; et me mis à courir.
Alfred leva la tête pour chercher la source de l’appel et me vit.
- Mademoiselle Bean ! Vous voilà enfin, je commençais à désespérer de vous revoir !
Il avait toujours eu un ton assez railleur avec moi, un ton qui s’autorisait car je ne faisais pas partie de la famille des Gothik, et il était donc plus simple pour lui de parler avec moi qu’avec Céline à qui il avait du servir des glaces toutes les trois minutes pendant ses années d’enfance.
- On vous a pas appris à ne pas dire mon nom Alfred ? Il parait que ça porte malheur, comme pour vous-savez-qui.
- Je ne vois pas qui c’est, mais si vous le dites ! Je vous appellerais par quel nom alors Mademoiselle ?
- Je sais que vous n’arrivez pas à m’appeler juste Lou, mais si vous le pouvez, « Mademoiselle Lou » serait parfait non ?
- Bien ! Alors Mademoiselle Lou, comment allez vous ?
- Depuis le temps Alfred, c’est plutôt à moi de vous poser la question ! Je ne savais même pas que vous aviez.. enfin vous voyez, que ça allait quoi.
- Je vais parfaitement bien, même si mes vieux os se plaignent de ce temps humide qu’ils ont ici. J’ai suivi Mademoiselle Céline et Mademoiselle Lola quand elles ont décidé de venir dans ce pays, vous comprenez, je n’avais plus grand chose à faire là bas, à part balayer les débris du manoir.
Un air triste passa sur son visage, comme une ombre reflétant les événements passés.
- Je suis désolée Alfred, me sentis-je obligée de dire.
- Pourquoi êtes-vous désolée Mademoiselle Lou, vous n’êtes pas responsable de ce qu’il s’est passé !
- C’est la faute de mon arrière-grand-mère, de ma famille, de leur comportement de dictateurs shootés à l’adrénaline ; alors même si je n’ai pas de sang sur les mains, je me sens responsable.
Bien que je n’y eu jamais pensé, cette vérité fit son chemin en moi, et je me mis à pleurer.
- Mademoiselle Lou, ne pleurez pas voyons.. je vais pleurer aussi si vous continuer !
Dans un sursaut de volonté, j’inspirais profondément pour arrêter mes larmes et entrait dans la maison à la suite d’Alfred qui partit dans la cuisine.
L’intérieur était beau, très doux comme une maison sur une plage, l’ensemble était assez moderne tout en restant chaleureux et je m’y sentis chez moi.
- C’est quoi tout ce ramdam mes petits poulets ? Je bossais tranquilos mais vous faites hyper grave du bruit !
Je mis quelques secondes à reconnaitre cette voix particulière ; aigüe avec une pointe d’accent snob, mais un langage de prolétaire banlieusarde ; une voix de nouvelle riche.
- Marine ? Marine Morel ?
- Ah tiens, voilà la blondinette, c’est pour ça ce raffut. Comme ça va ma cocotte ? T’es ok, pas trop sous le choc de la mort de tout le monde ? Non parce que perso, ça va je gère mais y’a pleins de lapinoux qui pleurnichaient à l’aéroport alors je préfère prévenir : j’aime pas les gens qui se plaignent !
- Non non ça va .. enfin, je me suis remise, ça fait un moment maintenant. Je savais pas que tu allais vivre avec nous. Comment ça va ?
- OUHLA ! Moi c’est l’horreur ! Avec ce temps je passe ma vie à me coiffer, et puis franchement, devoir porter des pantalons quand on a des jambes comme les miennes c’est une honte. Mais il fait tellement froid ici, impossible de rester deux minutes dehors en jupe, c’est la pneumonie assurée ! Et puis j’ai perdue TOUTE ma garde-robes quand la villa de ma famille a brûlé dans ce terrible incendie. Mais tu en as surement entendu parler. Ahaha. Et tu as crus quoi ? Que j’allais vivre avec l’autre Gothik à moitié hippie, la Bean de seconde-zone et l’aristo ? NO WAY ! Bon c’est pas tout ça ma poulette, mais c’est pas tout le monde qui peut glander jusqu’à la fin des temps, alors je dois retourner travailler un peu mes pas de danse. Ciao !
Sans me laisser le temps de répondre, elle disparut dans un tourbillon de vanité et de cheveux bruns.
Je me tournais donc vers la cuisine, la bouche ouverte mais muette.
- Elle n’a pas changé, n’est-ce pas Mademoiselle Lou ? La petite Morel, je me serais mis la tête dans le frigo plutôt que de m’en occuper. Mon amie Jean-Gérard m’a raconté qu’elle est insupportable et vraiment méchante avec le personnel de maison. Je suis bien content que vous soyez arrivée.
- Oh, Alfred ; dis-je en le prenant dans mes bras ; je suis heureuse de vous retrouver moi aussi !
- J’allais oublier ; ajouta Alfred en me relachant ; j’ai un petit mot pour vous de la part de vos grands-parents. Ils m’ont fait promettre de vous le donner le jour même de votre emménagement dans la maison. Madame votre grand-mère a dit précisément « C’est une affaire de vie ou de mort, Alfred, surtout pour vous ! ».
- Ils sont vivants ? Oh mon dieu ! Ils sont vivants ! Mamie Hélène est vivante ! Merci Alfred ! dis-je sans me formaliser du ton menaçant de la requête.
Alfred me tendit le petit mot.
Le papier était un peu abimé, et le texte écrit à la va vite avec un feutre bleu ciel. Plié, replié, il tenait dans la paume de ma main comme une lettre divine.
Il disait :
Cet après-midi, tu dois te rendre absolument aux falaises de ton patelin, c’est IMPORTANT, n’oublis pas ni ne remet à demain.
On s’occupe de ta mère, bisous,
Hélène Bean II. »
La somme d’informations était difficile à enregistrer, et mon cerveau fatigué par toutes ces émotions peinait à en faire un résumé.
Déjà visiblement, le plan avait changé et Marine avait échangé de place avec ma cousine. Mes grands-parents et ma mère étaient vivants sous terre. Ma mère est toujours la même. Ils m’ont envoyé John. Je dois aller aux falaises.
Je dois aller aux falaises.
- Alfred, je vais aux falaises ! C’est par où ?
- Et bien, vous sortez, vous prenez la première à droite après le gros tronc par terre, et ensuite c’est deux fois à gauche. La première juste après le buisson aux grosses épines, et ensuite vous tournez juste avant le tapis de bruyère. Là, vous entrez dans un mur de feuille, et hop, les falaises.
- Vous auriez pas un plan, je trouve ça un peu vague..
- C’est une forêt Mademoiselle Lou, c’est vague.
- ALFRED ; s’écria une voix forte et autoritaire depuis l’étage ; CA VIENT CETTE GLACE ?
- Bonne chance, moi je dois faire de la glace, me dit Alfred en levant les yeux au ciel.
Passons sur ma traversée de la forêt, proche de l’Odyssée ou de Zazie dans le métro pour directement aller à l’important : les falaises.
Les falaises sont un lieu de rencontre et d’échange qui accueille des réunions de groupe de toutes sortes grâce à un large panel d’activités de plein air. Le cadre idyllique donne aux fêtes un air grandioses et aux barbecues et piques-niques une douceur inégalée.
C’est ce qui était écrit sur le panneau. En réalité, c’était joli, sur une falaise à pic qui tombait dans la mer, des ruines se dressaient avec peu de fierté. Il ne restait pas grand chose de ce qui avait du être un grand et beau château, et ce qu’il en restait était tagué. La végétation abondante semblait avoir reprit ses droits autour d’un bassin ; certainement une ancienne piscine ; couvert de nénuphars.
La faim me tenaillait l’estomac et je me rendis compte que depuis mon petit-déjeuner très tôt ce matin là, je n’avais rien mangé. Comme prévu par le panneau touristique, un barbecue se trouvait proche de l’eau ainsi qu’une table, des chaises et une bassine d’eau.
Alors comme j’avais vraiment la dalle, je me fis un plat de hamburgers végétariens pour huit. Rien à battre.
Après en avoir mangé un premier, puis un deuxième, je me décidais à me balader un peu pour prendre la mesure de la beauté de l’endroit.
Je me pris les pieds dans une saleté de buisson, et m’étala par terre la face dans la boue. Super la nature, comme toujours.
Alors que j’éternuais pour la énième fois à cause du pollen et que je hurlais en voyant détaler une araignée grosse comme une phalange, je vis un joli petit escalier qui avait résisté au temps.
Sortant un de mes livres préférés de ma poche, je m’assis sur celui-ci pour profiter du ciel bleu et de la vitamine D. Rien de spécial n’avait l’air de se produire qui eut requit ma présence.
Les larmes montèrent à nouveau comme je lisais un passage particulièrement triste de mon livre, et le froid ambiant me perça soudain de sa détresse absolue.
J’étais seule malgré tout, terriblement seule, isolée de ma famille, de ma mère, de mes grands-parents et de tout ce qui aurait pu me relier à eux.
- Salut ! m’interpella soudain une voix fluette.
Levant les yeux, je vis une petite fille aux cheveux roux coiffés d’un noeud.
- Bonjour, lui répondis-je
- Tu es Lou c’est ça.
Surprise, je ne dis rien. Et si c’était une super espionne naine venue pour me tuer ?
- Ouais, c’est toi, je reconnais cet air genre « Est-ce que je la tue ou pas ». Moi c’est Meggie.
- Heu.. Ravie de te rencontrer Meggie.
- Moi aussi ! Maman et papa m’ont beaucoup parlé de toi, alors quand il a fallu que je parte ils ont pas hésité et je me suis retrouvée dans un avion direction Lou !
- Mais ..
- Il parait que tu fais souvent ça. « Mais.. Mais.. ».
- Mais.. t’es qui ?
- Bah, je suis ta petite soeur ! Papa et maman m’ont eu après l’explosion, et puis tu as disparu avant qu’ils puissent te voir. Et puis mamie m’a donné un mot pour toi. Elle m’a dit « c’est une question de vie ou de mort, surtout pour ton doudou ! », alors je te le donne. Tu lui diras bien que je te l’ai donné si on la revoit, je veux pas qu’elle fasse du mal à mon doudou.
Encore une fois, je pris un petit mot dans ma main.
Bisous,
Hélène Bean II. »
Bouche bée, je levais les yeux de mon petit mot et fixait la gamine en face de moi.
- Je.. j’habite avec.. les autres. J’ai fait des hamburgers.
- Ultra cool j’ai trop faim !
Et cette petite rouquine de mon sang se précipita vers la table pour engloutir le reste de mon déjeuner gargantuesque.
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