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  Arcaluce Messages: 1,002 Membre

  novembre 2021

  Arcaluce est très fière que son idée t'ait inspirée. Du coup Arcaluce parle d'elle à la troisième personne, et c'est franchement bizarre...
  
  C'est agréable de retrouver tes personnages, et ton univers. Coline est tellement spontanée, elle me fait trop rire ! Mais c'est bien, elle ne se laisse pas impressionner par Aridai le manipulateur séducteur. Et Kate est égale à elle-même, en mode méfiance à fond ! Ceci dit, ça se comprend.
  
  J'ai hâte de savoir où tu nous emmènes .

  Mon blog d'histoires dans la SimLit : https://arcaluce.wordpress.com/

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  Horthak Messages: 1,320 Membre

  novembre 2021

  Non mais... Coline, bon sang Elle me tue ! Je l'aimais déjà beaucoup dans ton histoire précédente, mais alors là, elle dépasse toutes mes espérances J'aime énormément que son caractère transpire jusque dans sa manière de narrer, tu gères cet aspect là (et je reste aussi, mais ça m'a marquée ) Aridai me fait rire aussi, j'aime beaucoup son petit sourire en coin après avoir hypnotisé Coline L'air d'être trop fier de lui ! Mais attention mon coco, vu le titre de l'histoire, à mon avis, tu vas bientôt déchanter...
  
  Ça me fait tout drôle de revoir mes petits sims après la fin de ton histoire, je suis contente (bon je sais que pour le coup Isaac et Kate ne seront que des personnages secondaires mais c'est pas grave )
  
  Hâte de voir comment leur relation va évoluer et comment ils vont se retrouver avec trois enfants d'un coup... (et contrôler que l'adulte ? Hmmm.... Ça peut être simple comme extrêmement compliqué, ça dépend de si tes bambins sont coopératifs ou non )

  Galerie : Horthak
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  100 bébés : Un commencement très... inattendu (en pause)
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  Perdu sur l'île : Lune de miel

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  Snezhkaia Messages: 1,981 Membre

  novembre 2021

  Merci de vos petits commentaires
  
  @Arcaluce ton idée m'a tout de suite tentée puisque ça me pousse à sortir de ma zone de confort Et du fil à retordre, j'en ai eu
  
  Ta petite intro m'a bien fait rire en tout cas
  
  @Horthak si tu as envie de revoir tes petits tas de pixels, un des spin-off devrait te plaire même s'il n'est qu'à l'état de pré-projet pour le moment ^^ (moi ? Te teaser ? Je ne vois pas de quoi tu parles ! O:))
  
  Pour cette scène, je pense que mes sims voulaient me dire merci de leur rendre une petite visite car ils ont été très coopératifs pour une fois
  
  @tous Pour les caractères, c'est ceux dont j'étais la plus fière puisqu'ils ne sont pas super héros pour deux sous et avec une personnalité bien affirmée. Je me suis bien amusée à faire la scène du point de vue de Coline vu que dans l'histoire originale, c'était le point de vue d'Aridai.
  
  Encore merci de votre passage

  Univers Darius & Cie :
  
  [Challenge la place du marché] Réhabilitation des vampires par Darius Bloodworth (terminé)
  [TDB] Le Parrain de la mafia devient Père de famille (en cours)
  [HISTOIRE-SCÉNARIO TROUVER L'AMOUR] Une seconde chance (terminé)
  
  Mon studio
  
  [Toujours plus haut] Comment Ophélie Summer a atteint les sommets (terminé)

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  Snezhkaia Messages: 1,981 Membre

  novembre 2021

  Bonjour à tous
  
  J'ai voulu m'essayer à un exercice que je n'avais jamais fait jusqu'à présent. A chaque fois, je me suis limitée à vivre une scène d'un point de vue uniquement. Lors du chapitre précédent, j'ai mis en scène une partie de l'histoire simplement relatée par Aridai à l'occasion d'une discussion pour avoir la version de Coline. Pour ce chapitre, j'ai décidé d'aller un peu plus loin car l'expérience m'a beaucoup plu donc je vous livre la version de Coline pour une scène d'ores et déjà vécue. Pour ceux qui veulent (re)lire le point de vue d'Aridai, le chapitre se trouve ici
  
  En espérant que cette idée vous aura plu autant qu'à moi
  
  Bonne lecture
  
  Chapitre 2 : Promesse respectée
  
  Quelques mois plus tard, appartement de Coline - Point de vue de Coline
  
  
  Ça fait 4 jours qu’on ne quitte plus cet écran. J’ai les yeux qui me tirent tellement je fixe ces lignes de codages mais je ne veux pas lâcher l’affaire. Je sens qu’on tient quelque chose pour l’utiliser à notre avantage. Aridai parait moins … concerné par la question. Il est sans cesse dans ses pensées et n’a pas fait une seule blague salace depuis son arrivée. Comme s’il voulait remettre de la distance. Peut-être que Kate avait raison : c’était un jeu et le jouet, en l’occurrence moi, ne l’intéresse plus …
  
  
  Je finis par prendre mon courage à deux mains et lui demande : « Tu penses à quoi ?
  - Pardon ?
  - Tu as l’air complètement absorbé dans tes pensées. Donc je me demande à quoi tu penses. Attention, réfléchis bien avant de répondre ! Si tu me réponds autre chose que ce code, je te tue sur le champ ! »
  
  
  Il arrête de tourner comme un lion en cage et viens s’asseoir avec son petit sourire en coin comme il sait si bien le faire. Je retrouve alors le « Aridai » qui me fait complètement fondre et je réalise alors que je veux un peu plus qu’un simple partenaire de codage informatique. Ca me contrarie de prendre conscience que Kate a raison alors je fronce les sourcils et me replonge dans ce fichu code.
  
  
  Mais la curiosité reprend le dessus et le masque tombe :
  « Allo ! Ici la terre ! J’attends une réponse ! Alors ? Tu penses à quoi ?
  - Tu choisis l’honnêteté ou le mensonge ?
  - Sur une échelle de 1 à 10, la vérité se situe où ?
  - Tu es une femme donc je dirais que sur le moment, ce sera 12 mais dans la seconde qui suivra, ça descendra à 2 ou 3. En réalité, tu seras encore énervée mais juste pour la forme. »
  
  Sympa la remarque ! En fait, je balise pour rien ! Il n’a pas changé d’un iota ! Je suis soulagée !
  
  « Va pour l’honnêteté alors.
  - Je repensais à notre rencontre. »
  Les bras m’en tombent ! Il vient vraiment de me répondre ça ? Je rétorque du tac au tac :
  « T’es sérieux là ? Je galère sur un code et toi, tu penses à … »
  
  Et je réalise soudainement ce qu’il vient de dire et je comprends mieux sa remarque d’avant. Je reprends contenance et termine ma phrase :
  « … notre rencontre. Pourquoi tu penses à ça ?
  - Nous avons franchi un sacré cap : tu m’as disputé comme du poisson pourri à l’époque et aujourd’hui, tu me menaces. Je trouvais simplement que nous avions fait du chemin. »
  
  Je ne peux que réprimer un sourire en repensant à cette rencontre calamiteuse. Je réalise alors que je ne lui ai jamais demandé comment il faisait pour contrôler les esprits. En fait, je ne lui ai jamais rien demandé en lien avec les vampires. Comme si le sujet était tabou.
  
  
  Je laisse là mes réflexions et rentre dans son jeu en lui répondant :
  « C’est ça oui ! J’aimerais bien qu’on passe à la vitesse supérieure et que l’on soit en osmose totale pour décoder ce fichu programme !
  - Je croyais que tu voulais ma mort. J’ai dû mal comprendre.
  - Arrête ce petit jeu !
  - Pourquoi tout le monde croit que je joue sans cesse à un jeu ?
  - Parce que c’est vrai ! »
  
  
  La spontanéité avec laquelle je prononce ces mots lui arrache un sourire et, après un instant de réflexion, il craque :
  « Vraiment ? Vas-y. Quel rôle je joue ? »
  
  A ce moment-là, j’hésite à lui dire ce que je pense vraiment. Je suis comme lui, je me cache en permanence derrière une personnalité que je veux affirmée. Mais au fond, je sais que je suis fragile, sans confiance en moi et je n’aimerai pas que quelqu’un appuie là où ça fait mal. Mais il est temps que ce jeu cesse. Je veux découvrir le vrai vampire qui se cache au fond de lui alors je tente le tout pour le tout.
  
  
  « Pourquoi tu joues toujours au gros dur comme ça ?
  - Que je …
  - C’est vrai, ok ! Tu diriges la mafia sud-américaine mais je suis certaine que ce n’est qu’une façade !
  - Pourquoi crois-tu ça ?
  - Parce que je le vois. On est pareil tous les deux … Moi, je me cache derrière un écran et une couche de maquillage et toi derrière ce rôle de gros bras et ta forme sombre.
  - Je ne joue pas un rôle. Je suis un vampire dangereux. Et c’est bien connu, les vampires sont forcément mauvais non ? La preuve, je n’ai pas pu m’empêcher de jouer avec toi dès le premier jour. »
  
  Cette remarque me blesse. Comme s’il refusait ce lien d’amitié que je croyais avoir tissé avec lui. Je garde tout mon aplomb et lui dit :
  « Pas à moi, Aridai … Tu crois vraiment que c’est ce que je pense ? C’est vraiment ce que tu penses de toi ? »
  
  
  Son visage devient de marbre, ce qui n’est pas rassurant. Je crois que j’ai ouvert une porte qu’il veut s’empresser de refermer le plus rapidement possible. J’ai touché une corde sensible on dirait.
  « Quelle importance ça a ? Ce rôle m’a permis d’avoir le pouvoir que je convoitais. D’exister.
  - Mais à quel prix ? »
  Il murmure alors un mot qui me brise le cœur : « Mon âme … »
  
  Sans me laisser le temps de dire un mot, il coupe court à la conversation :
  « Tu ne me connais pas Coline. Nous travaillons ensemble depuis quoi ? Quelques mois ? Un an ? J’ai près de 1400 ans au compteur. »
  
  Là, il m’enfonce un pieu dans le cœur. Alors ce n’était vraiment qu’un jeu … Tout ça n’était qu’un simulacre, une illusion. A aucun moment, il n’a voulu réellement créé un lien avec moi. Blessée, piquée au vif, je refuse d’admettre l’évidence. Il s’est joué de moi et ça me fait vraiment mal alors pour ne pas me démonter, je fais comme si je maintenais ma position même si j’ai conscience que j’ai tort désormais :
  « Si ça peut te rassurer de croire ça ! Je sais que je ne me trompe pas. »
  
  Un silence pesant s’installe dans la pièce alors je retourne à mon code. J’ai envie de lui hurler de se casser et de me laisser travailler seule. De toute façon, il ne sert à rien là … Je me concentre sur le code pour oublier. Et lui garde le silence et c’est très bien comme ça.
  
  En plein milieu de la nuit
  
  
  Aridai est resté silencieux à côté de moi pendant plusieurs heures pendant que je continuais à m’acharner sur ce code de m*****. Sa présence était de plus en plus pesante, insoutenable alors je ne vous raconte pas le soulagement quand il m’a dit qu’il devait méditer pour se ressourcer ou je ne sais pas trop quoi. C’est la première fois qu’il évoque un truc pareil et après ce qu’il a dit, je n’ai pas cherché à en savoir plus. Il en a rien à faire de moi alors pourquoi m’inquiéter de son sort ?
  
  Mais rapidement, je lui en veux de méditer tranquillou dans son coin alors que je galère méchamment sur ce code. Je vais lui taper sur le bras pour lui dire que je fais une pause et lui demander de prendre la relève. Après tout, il est là pour ça non ?
  
  
  Il semble revenir d’un autre monde mais je ne lui laisse pas le temps de reconnecter tous les neurones. L’empathie sera pour un autre jour :
  « J’en ai ma claque … J’ai pas le niveau … J’y arriverai jamais … »
  
  
  Il fait une moue que je ne cherche même pas à interpréter. J’en ai vraiment marre de ce jeu entre lui et moi et je veux juste dormir un peu pour oublier ces dernières heures. Alors que je détourne le regard pour aller sur le canapé, il lâche une méthode de décodage. Une clé qu’il a trouvée. Comme ça, sans effort, sans réfléchir. Comme si c’était évident.
  
  Je ne cherche même pas à comprendre, je retourne machinalement vers le PC pour tenter son idée et au bout de quelques minutes, voyant que la solution semble fonctionner, je le regarde, froide :
  « Pourquoi tu ne me l’as pas donné plus tôt ? Tu l’as depuis quand cette clé de décodage ?
  - Je suis venu pour te la donner. Initialement. Mais … »
  -
  L’exaspération prend le dessus : alors mon rôle de jouet allait jusque-là ? Regarder une pauvre petite humaine se débattre parce qu’elle n’a pas ses siècles d’expérience ? Sa vie est si minable pour qu’il ait besoin d’une distraction pareille ? Je lui coupe la parole, ne voulant pas en entendre davantage :
  « C’est pas le moment de jouer aux devinettes là, Aridai. Je suis crevée, j’ai juste envie de dormir …
  - Mais ça n’aurait duré que quelques minutes, quelques heures tout au plus. Je … Si tu trouvais rapidement, je serai retourné en Amérique et …
  - Tu as gardé l’info pour …
  - Ne le dis pas … s’il te plaît … »
  
  Mon instinct de protection m’empêche de tirer les conséquences de ses propos et je préfère rentrer dans une colère noire plutôt que de réfléchir au sens profond de ses paroles. Son désespoir est immense et il ne cherche même pas à le cacher. Il fuit mon regard alors je retourne à mon clavier pour ne pas exploser.
  
  
  Mais je suis trop en colère pour pouvoir garder tout ça pour moi et je finis par me retourner pour le fixer. Au bout de quelques instants, il finit par croiser mon regard et je crois qu’il sait exactement ce que je pense : je vais lui en foutre une s’il ne choisit pas bien ses mots. Non, je vais lui en foutre une tout court tout bien réfléchi. Mais n’oubliant pas sa nature de vampire, je m’abstiens de toute violence physique (j'suis pas folle non plus !) :
  « Tu m’as fait tourner en bourrique pendant 4 jours juste pour passer du temps avec moi ?!?!
  - Dit crûment, oui. C’est à peu près ça. »
  
  Là, il me laisse sans voix. Mon cerveau tourne à toute vitesse. Je suis totalement perdue : où s’arrête le jeu ? Pourquoi ? Il est sincère quand il dit vouloir passer du temps avec moi ? Mais pourquoi ? Il sait qu’il me plait ! Il l’a dit dès notre première session de programmation ! Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
  
  « Pourquoi ? Les gens civilisés proposent de passer du temps ensemble !
  - Tu viens de le dire : les gens civilisés.
  - Je suis trop fatiguée pour m’énerver mais tu ne perds rien pour attendre Aridai Hizkiah ! C’est moi qui te le dis ! »
  
  
  Je vais m’installer totalement furax dans le canapé et ne met pas longtemps pour m’endormir malgré l’énervement. Je suis exténuée.
  
  Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi mais ce qui m’a tirée de mon sommeil, ce sont des gémissements. J’ouvre les yeux et vois Aridai en train de méditer. Du moins, tenter de méditer. Il est en tailleur comme tout à l’heure mais son corps est secoué de soubresaut. Il répète en boucle « Léonora, pardonne-moi », comme s’il faisait un cauchemar. Même si je lui en veux de son comportement, je ne supporte pas de le voir comme ça. Ses joues sont baignées de larmes alors je l’interpelle.
  
  
  « Hey ! Tout va bien ? Ça fait des cauchemars un vampire ? »
  
  Il reprend pied dans la réalité et cette fois-ci, je lui laisse le temps. Le voir avec autant de souffrance dans le regard ne me laisse pas indifférente et je décide de mettre de côté mes sentiments pour le moment. Je lui adresse un sourire amical pour lui signifier que je suis prête à enterrer la hache de guerre. Du moins pour le moment. Il vient s’installer près de moi mais ne prononce pas un mot.
  
  
  J’hésite pendant un moment mais la porte que j’ai essayé d’ouvrir plus tôt dans la journée et en train de s’ouvrir en grand alors je tente ma chance et lui montre que pour moi, il est un ami. Je pose alors ma main sur la sienne et réalise que c’est la première fois que je le touche. Sa peau n’est pas aussi froide que je l’imaginais. Mais elle n’est pas chaude non plus. C’est indescriptible. Je ressens comme un flux d’énergie à son contact. Cette sensation, loin d’être étrange, me semble apaisante. Les larmes continuent de rouler sur ses joues alors j’approche ma main pour les essuyer. Je crois qu’il n’a même pas conscience qu’elles coulent. Après avoir attendu quelques minutes, je romps ce silence en espérant qu’il se confiera à moi :
  « Qui est Léonora ? Tu n’arrêtais pas de répéter Léonora, Pardonne-moi. »
  
  Il a une réaction de recule et je regrette instantanément d’avoir voulu me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais contre toute attente, alors que je croyais qu’il allait se refermer comme une huitre, il me répond : « Mon amour perdu ».
  
  J’en reste sans voix. J’ai toujours vu en lui un dragueur invétéré et j’étais vraiment persuadée qu’il était incapable d’aimer. Sincèrement, si j’envisageais quelque chose avec lui, j’ai toujours envisagé un truc pas sérieux. Cette réponse, incongrue au premier abord, ne fait que me confirmer que je ne me trompais pas sur lui quand je disais à Kate que ce n’était qu’une façade. Je lui propose alors :
  « Tu me racontes ?
  - Il n’y a pas grand-chose à en dire ».
  
  
  Au fond de moi, je sens que j’ai réussi à gagner sa confiance et cela me réchauffe le cœur. Je souris, soulagée de constater qu’en fait, il me considère forcément comme une amie vu ce qu’il vient de me confier. Revigorée, j’en oublie ma colère et ne lui laisse pas l’occasion de se renfermer de nouveau : « Quand on commence comme ça, ça finit souvent en très longue histoire ! Vas-y ! J’ai tout mon temps pendant que le PC turbine ! Et puis, tu voulais rester ici encore un peu, non ? »
  
  Le sourire que j’adore tant étire ses lèvres, signe de victoire. Il commence alors à me raconter sa vie d’avant la Grande Guerre :
  « En l’An 408 avant le Sim-Lama, la Grande Guerre a commencé. A l’époque, je faisais partie d’un Союз en Amérique Latine. J’étais sentinelle et il m’arrivait parfois de faire des missions d’espionnage pour mesurer l’étendue des dégâts. Les premières années de la guerre n’ont pas été violentes physiquement. Le combat était essentiellement idéologique. J’effectuais toujours la même ronde en laissant traîner mes oreilles un peu partout. J’arrivais toujours à ce lavoir. En l’an 372, une nouvelle jeune fille a commencé à y venir. Elle était magnifique. J’étais encore un jeune vampire à l’époque, inexpérimenté. A peine deux siècles. Je savais pertinemment que les unions inter-espèces étaient courantes. Mais seulement au sein du Союз. Cette fille n’appartenait pas à un Союз. Son père était un riche marchand. Enfin, c’est ce que je pensais. »
  
  Il ferme les yeux en se remémorant ses souvenirs et malgré les marques de son visage, il parait doux, apaisé.
  
  « Pendant quelques mois, nous nous sommes simplement adressés des sourires, des signes de la main, un regard un peu fuyant. J’étais un guerrier. Les femmes, ce n’étaient pas mon domaine. Ça ne l’a jamais été. J’avais eu quelques aventures mais rien de réellement sérieux. Un soir, au crépuscule, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai été lui parler. Elle savait que j’étais un vampire tout comme je savais qu’elle était humaine. Mais à l’époque, personne ne cachait sa nature. Un jeu de séduction a commencé et a duré pendant plus d’un an. »
  
  
  Son histoire m’émeut beaucoup. Je suis consciente de l’honneur qu’il me fait en ce confiant de la sorte. Je veux qu’il continue à se dévoiler à moi. Alors je lui reprends les mains et accroche son regard en lui demandant silencieusement de continuer, un sourire sur les lèvres. De nouveau un sourire.
  
  « Je n’ai jamais été très rapide en la matière ! ».
  
  Je me mets à rire : alors là, c’est clair ! S’il a besoin de programmation pour passer du temps avec une fille, c’est définitivement un cas désespéré ! Il se met à jouer avec mes doigts et nos mains s’entremêlent un peu plus.
  
  « Nous nous voyions très souvent, au moins deux ou trois fois par semaine. Notre romance a duré pendant presque un an. J’étais éperdument amoureux d’elle. J’aurais décroché la Lune pour elle. J’ai fini par la demander en mariage. Elle a accepté. Mais je voulais faire ça dans les règles de l’art. Alors j’ai sollicité la bénédiction de son père. Il a refusé : j’étais un vampire et le clivage entre nos espèces commençait à se creuser. Mais je ne me suis pas démontée et elle non plus. Elle a tenu tête à son père en arguant que je serai un bon mari. Qu’il ne fallait pas croire tous les on-dits sur la place du marché.
  
  Nous avons célébré notre mariage en toute intimité, son père ne voulant pas que ça s’ébruite dans le village. J’étais tellement naïf … Le lendemain, elle devait me rejoindre au sein du Союз, afin d’officialiser notre union et de l’accueillir parmi nous. Cette union était un rayon de soleil au sein du Союз. La preuve que la cohabitation était encore possible malgré les discours de haine insufflés par le Comte Drogo Spiteful et ses partisans.
  
  Elle n’est jamais venue … Le soir, quand j’ai été dans son village, elle était attachée au centre de la place. Elle avait été rouée de coup. Sa robe était déchirée et des insultes étaient inscrites sur son corps. Un écriteau devant elle indiquait que le procès pour trahison envers la Communauté se tiendrait le lendemain à l’aube. Pour ne pas que je puisse intervenir à cause du soleil. En attendant, des tresses d’ail me barraient la route.
  
  Quand j’ai essayé de trouver une stratégie pour la détacher, un groupe d’hommes armés jusqu’aux dents est apparu pour m’en dissuader. Son père en faisait partie. J’ai essayé de l’implorer. Je lui ai répété encore et encore qu’il ne pouvait pas sacrifier sa fille. Il m’a jeté au visage qu’elle ne l’était plus depuis que j’avais osé poser la main sur sa fille pour profaner son corps. Le bourreau est arrivé en entendant l’agitation. Le procès n’a pas attendu l’aube, il s’est approché d’elle. Elle m’a regardé avec un regard plein d’amour, sachant le sort qui lui était réservé. Elle savait que c’était inéluctable. Je lui ai alors promis de la venger. Elle m’a simplement souhaité d’aimer à nouveau. Puis ils lui ont pris la vie … Depuis ce jour, je n’ai plus aucune foi dans l’humanité. Cela dit, je n’ai plus aucune foi dans les vampires non plus … Ma première réaction a été de la venger … »
  
  Son histoire me touche au plus profond de moi et je comprends désormais son jeu, ce masque, cette carapace qu’il s’est inventé au fil des ans. Enfin, au fil des siècles devrais-je dire. Etant au bord des larmes, je me rapproche de lui et pose ma tête sur son épaule en espérant ne pas le brusquer. Je ressens de nouveau cette sensation à son contact. Comme si j’étais dans une bulle, comme si j’étais dans de l’eau. C’est vraiment super étrange. Mais je sens aussi des vagues de colère, de honte, comme si la connexion physique permettait de faire passer toutes ses émotions. Il a laissé tomber toutes les barrières entre nous.
  
  « Sur sa tombe, je lui ai promis de ne jamais la trahir. Mon cœur lui appartient. Elle a donné sa vie par amour. Je peux bien lui dédier mon cœur. »
  
  Aridai romantique, ça, je ne l’avais franchement pas envisagé ! Le voir sous ce jour nouveau me donne une raison de plus de m’attacher à lui. Prenant mon courage à deux mains, je prononce d’une voix que j’espère affirmée :
  « Tu peux aussi réaliser son souhait : laisser la haine à la porte d’entrée et aimer de nouveau.
  - Tu ne sais pas sur quel terrain tu t’engages, Coline. Mon âme est malsaine désormais. J’ai fait un pacte avec le diable pour la venger. J’ai troqué mon âme contre du pouvoir, de la puissance. Son père dirigeait la mafia sud-américaine, j’ai tué un à un les membres imminents de son réseau. Puis, j’ai assisté à sa déchéance en retournant les petites mains contre lui. Et j’ai pris sa place. Sa mort a été le plus doux des spectacles pour moi. Mon âme est pourrie maintenant. Il est trop tard pour la sauver. Je ne vaux pas mieux que ces déchets humains … Ce masque fait partie intégrante de moi maintenant …
  - Laisse-moi au moins essayer. »
  
  
  Ne voulant pas me voir opposer un refus, je n’attends pas et l’embrasse tout de suite. Ce nouveau contact. Ce flux. Je ne m’en lasse pas, bien au contraire. Ne sentant aucune réaction de rejet de sa part, je prends ça pour un oui implicite et lui reprends la main pour l’emmener dans ma chambre. Je ne sais ce que cette relation va donner. Je ne veux pas me prendre la tête avec cette question. Je veux juste profiter. Je me sens bien avec lui. Comprise. Et même s’il ne m’aime pas comme il a aimé cette Léonora, je me contenterai de ce qu’il veut bien m’offrir. Une place dans son cœur, aussi petite soit-elle.
  
  
  Je me retrouve rapidement en sous-vêtement tout comme lui et sens des sensations bizarres sur toute ma peau dès qu’elle entre en contact avec la sienne sans que je n’arrive à l’expliquer ou à la décrire. De nouveau cette sensation d’être dans une bulle. Au début, je me demande s’il n’utilise pas de nouveau ses pouvoirs mais en voyant le désir dans ses yeux, je me rends compte qu’il ne contrôle rien de la situation. Il a totalement lâché prise. Alors je chasse toutes ces interrogations en me disant que je ne suis pas sous l’emprise d’une quelconque hypnose car le ressenti est bien différent. Trop agréable pour que je lutte contre.
  
  Au petit matin, je suis encore blottie contre lui. Quand je me mets à bouger, il soulève son bras qui enserrait ma poitrine, ce qui coupe l’espèce de flux qui nous liait. Je rattrape sa main et la serre contre moi, comme une petite fille serrant fort son doudou pour se rassurer. Je ne veux pas qu’il parte. Je ne veux pas sortir de cette bulle où je me sens invincible.

  Univers Darius & Cie :
  
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  [TDB] Le Parrain de la mafia devient Père de famille (en cours)
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  Mon studio
  
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  Arcaluce Messages: 1,002 Membre

  novembre 2021 Modifié (novembre 2021)

  Alors, j'ai voulu commencer par lire le chapitre original, et là je me suis rendu compte qu'il était situé peu de temps après le moment où je m'étais arrêtée. Donc j'ai lu les chapitres qui étaient juste avant, et tous ceux qui étaient après, et ensuite celui-là.
  
  Franchement, cette réécriture est parfaite, c'est super que tu aies repris les images et les dialogues, en modifiant uniquement le point de vue du narrateur, ou plutôt de la narratrice dans ce cas.
  
  Coline est un personnage tellement touchant, j'aime sa spontanéité, et même si elle veut, elle aussi, jouer les "dures", c'est une vraie sensible qui a peur d'être blessée. Et il faut dire qu'Aridai ne lui facilite pas la tâche, en tournant autour d'elle sans oser lui dire ce qu'il ressent vraiment.
  
  Cela fait plaisir qu'il se livre enfin, l'histoire d'amour qu'il a vécue est tellement tragique qu'elle est douloureuse à raconter, même après plusieurs siècles. Mais Coline méritait de savoir, parce qu'elle est évidemment celle qu'il attendait. Cette bulle qu'elle ressent quand elle est dans ses bras... C'est si beau et si doux.

  Mon blog d'histoires dans la SimLit : https://arcaluce.wordpress.com/

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  nathalie986 Messages: 5,891 Membre

  novembre 2021

  Qu'est-ce que c'est émouvant... J'ai eu des frissons en lisant ce chapitre ainsi que la version d'Aridai.
  
  Je trouve très intéressant d'avoir eu les deux points de vue et de savoir ce qui se passait dans la tête de chacun des personnage à ces moments bien précis.
  
  Finalement, ils ont tous les deux peur de se lancer, pour des raisons bien différentes c'est certain, mais je sens le début d'une très belle histoire. J'ai encore ces paroles en tête d'Aridai "cette femme je l'ai aimée".
  
  Son amour est sincère mais j'ai un peu peur pour la suite, étant donné que nous sommes dans un TDB et que tu vas jouer un seul adulte. J'ai donc la curiosité de savoir si tu vas tout de même garder Coline... j'espère que oui
  
  J'aime beaucoup ta façon d'écrire qui est très fluide et qui arrive à nous transmettre les sentiments des personnages.
  Je n'ai toujours pas lu la fin de Darius, mais il va vraiment falloir que je le fasse

  

  Le studio de Nathalie

  Histoires en cours: SBS

  Histoires terminées: VDC, Cendre et la Vallée Oubliée HP, Les mercenaires de l'impossible CALF, La Bâtisse de Capucine

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  Snezhkaia Messages: 1,981 Membre

  novembre 2021

  Merci pour vos commentaires @Arcaluce et @nathalie986
  
  Je suis soulagée de constater que l'idée de réécriture d'une même scène soit bien passée car après avoir posté, je me suis dit que c'était peut-être redondant. Bref, ouf ! Ça vous a plu ^^
  
  @Arcaluce les deux personnages ont été très abîmés par la vie et ça les a forcé à se cacher dans une grosse carapace, chacun à sa façon : l'un en s'isolant et en étant froid, l'autre en se cachant derrière un masque factice avec un style marginal.
  
  Coline est vraiment très attachante et tel que je ressens le personnage d'Aridai, seule une personne aussi fraîche pouvait le faire baisser la garde.
  
  @nathalie986 conquise par le romantisme insoupçonné d'Aridai ?
  Pour la suite, je ne dis rien pour laisser le suspense intact ^^
  
  J'espère que la fin de l'histoire avec Darius te plaira tout autant que ce début d'aventure
  
  Merci à toutes les deux pour vos compliments, ça me touche énormément

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  nathalie986 Messages: 5,891 Membre

  novembre 2021

  Ton histoire est toujours dans mes favoris @Snezhkaia , donc oui, elle me plaira certainement autant que le début de l'aventure, et tout autant que cette histoire que tu nous contes en ce moment.
  
  Ta réécriture de cette scène était un pur joyau et c'était très intéressant de lire les deux pour connaître les pensées profondes de tes personnages. Personnellement, j'ai adoré !
  
  Comment ça tu ne dis rien sur le romantisme insoupçonné d'Aridai ? Mais euh... J'ai encore plus peur pour la suite, maintenant
  

  

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  Snezhkaia Messages: 1,981 Membre

  novembre 2021

  Encore merci pour tes compliments @nathalie986, ils me touchent beaucoup
  
  Il faut bien que je ménage un peu de suspense en attendant la suite qui devrait arriver ce week-end normalement

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  Snezhkaia Messages: 1,981 Membre

  novembre 2021

  Bonsoir à tous
  
  Comme pour le précédent chapitre, une partie du point de vue d'Aridai se trouve ici mais ce n'est pas un chapitre complet sur Aridai donc seules les quelques images en doublon seront communes (je ne sais franchement pas si c'est clair mais passons vous le voulez bien ? )
  
  La fin du chapitre se détache complètement de l'histoire avec Darius dans la mesure où la fin de l'histoire ne mettait plus en scène ces deux personnages là. Seules des allusions ont été faites dans l'histoire de base, ce qui me laisse pas mal de latitude pour la suite de cette aventure
  
  Bonne lecture
  
  Chapitre 3 : Basculement
  
  A l’appartement de Coline et de Kate, le jour du shutdown – Point de vue de Coline
  
  
  Kate, sur le qui-vive, entend du bruit dans le couloir. Elle court pour ouvrir et est à la limite d’arracher notre pauvre porte d’entrée tellement elle est stressée. Je tourne la tête de mon écran en espérant voir apparaître Aridai. C’est certainement égoïste mais je préfère le savoir à mes côtés que dehors, dans les combats. Il a beau avoir participé à la Grande Guerre, je ne peux refreiner cette peur qui me tenaille l’estomac. J’ai été soulagée quand il m’a dit qu’il m’aiderait pour l’aspect informatique pour ne pas qu’on se loupe.
  
  
  Une fois que j’ai la confirmation que c’est bien lui, je me replonge dans mes lignes de code en laissant le soin à Kate de l’accueillir. Elle tourne comme un lion en cage depuis que son frère lui a dit de rester à la maison … Aridai devait lui s’assurer qu’Isaac allait bien avant de venir. J’espère que les nouvelles sont bonnes.
  
  
  Quand Kate referme la porte de sa chambre, j’essaye de meubler le silence pour ne pas paniquer. Je suis en flip total avec ce qui se profile.
  « Elle est morte de trouille pour son frangin …
  - Je ne peux que la comprendre. Mais elle est rassurée maintenant. Du moins, autant que cela soit possible dans une telle situation.
  - Tant qu’il ne passera pas cette porte, elle n’aura pas l’esprit tranquille.
  - Elle sait qu’il ne risque rien.
  - Comment tu peux en être aussi sûr ?
  - Parce que mes hommes savent ce qu’ils font.
  - Mais ils ne savent pas à quoi ils vont devoir se mesurer … On a aucune idée du nombre d’exploiteurs en ville, ni du nombre d’humains sous leur coupe …
  - Effectivement. Mais mes hommes savent la sanction qui les attend s’ils échouent dans cette mission de protection. Il n’y aura pas d’échec possible. Je peux te l’assurer. »
  
  
  Sa nature me frappe de plein fouet : la froideur avec laquelle il gère son équipe. Je n’y arrive pas. Il est si doux et si tendre quand on est que tous les deux. Pourquoi est-ce qu’il s’échine à toujours être glacial et menaçant en présence des autres. Paradoxalement, je n’arrive pas à lui reprocher son approche « inhumaine » : il s’agit d’Isaac et Kate n’a plus que lui. Sa main de fer a du bon ce soir à mes yeux.
  
  
  Je me mure de nouveau dans le silence en inscrivant des lignes de code à n’en plus finir puis je me tourne vers Aridai : « Ca y est. A toi l’honneur d’appuyer sur la touche « entrée ». »
  
  En vrai, je ne lui laisse pas cet honneur. Je n’ai juste pas le cran de le faire.
  « On fait le bon choix, Coline.
  - Je l’espère. J’espère vraiment que ce shutdown ne nous desservira pas.
  - Le réseau d’exploiteurs est un réseau mondial qui compte sur les technologies pour communiquer. Ils n’ont pas envisagé devoir s’en passer. C’est notre meilleure arme. »
  
  Je sais au plus profond de moi qu’il a raison. C’est un fin stratège et malheureusement, des guerres, il en a connu et est bien placé pour calculer chacun de ses coups en étant à la tête du réseau. Mais j’ai peur de faire une bêtise et de mettre en danger toute la population mondiale.
  
  Il met fin à mes doutes incessants en appuyant sur la touche.
  
  Le noir complet.
  
  Une crise panique me saisit et j’ai du mal à respirer alors je cherche mon air. Je sens alors la main d’Aridai dans mon dos et il me chuchote :
  « Ne t’inquiète pas, chaton. Je reste avec toi ».
  Je ne peux m’empêcher de sourire à l’évocation de ce surnom. Il m’appelle comme ça depuis que l’on s’est rencontré mais là où je sentais une pointe de moquerie, je sais désormais que c’est une marque d’affection. Je me rends compte que l’une des raisons pour lesquelles j’avais peur d’appuyer sur la touche, c’était de le perdre une fois cette collaboration terminée. Mais le fait qu’il me prenne dans ses bras en m’appelant chaton me rassure comme jamais.
  
  J’appuie sur la touche et me retrouve totalement dans le noir. Je peux sentir l’anxiété de Coline, son souffle s’accélère. Tous ses autres sens essayent de compenser pour comprendre ce qu’il se passe suite à cette action.
  
  Le lendemain, en fin de journée
  
  Aridai et moi sommes restés éveillés jusqu’à l’aube, anxieux. J’ai harcelé Kate pour savoir comment allait Isaac. Elle a eu des messages rassurants lui indiquant que la ville a été sécurisée par les équipes de vampires et de loups garous. Maintenant, ils essayent de prendre en charge des humains totalement hébétés. Apparemment, ils ont été contrôlés mentalement. J’ai hésité à demander à Aridai comment un tel contrôle a été possible. Je sais que les vampires peuvent provoquer des hallucinations vu que j’en ai déjà fait les frais lors de notre rencontre mais je ne pensais pas que des manipulations d’une telle ampleur étaient possibles. Mais j’avoue ne pas avoir osé …
  Avec lui, certaine chose de change pas. C’est un peu étrange : je sais désormais qu’il m’apprécie. Ça j’en suis certaine. Initialement, je pensais que ce n’était qu’un jeu pour lui et je l’acceptais. Je n’attends rien réellement de lui. Encore maintenant, même après cette nuit où il est resté à mes côtés. C’est qu’une relation, sans sérieux. Pour le moment présent. Enfin, c’est ce que je me répète comme un mantra.
  
  
  J’ai fini par m’endormir en attendant un message d’Aridai qui n’est jamais arrivé. En même temps, il doit avoir autre chose à faire. Il est parti aider ses équipes sur le terrain, maintenant qu’il nous sait en sécurité.
  
  Quand il est parti, une question me brûlait les lèvres : est-ce que je te reverrai un jour ? Mais j’ai tellement peur de la réponse que j’ai préféré m’abstenir. Je l’ai juste laissé partir, comme si ça ne m’atteignait pas alors que ça me brise littéralement.
  

  ***

  
  Quelques semaines plus tard
  
  Trois semaines. Trois semaines de silence radio. Je lui en veux. Depuis qu’il est parti, je n’ai plus du tout de nouvelles. En fait, je me mentais à moi-même. J’espérais qu’il me recontacterait. Cette relation, je la voulais plus sérieuse. J’attendais bien plus qu’il ne pouvait m’offrir apparemment. Je n’étais pas cette Léonora finalement … Et ça fait mal …
  
  
  J’enchaîne les journées et me suis totalement coupée du monde. Au sens littéral du terme. Je passe mon temps à coder, encore et encore. Pour oublier. Alors que je prends ma douche, ma musique se coupe pour laisser place à la petite notification m’indiquant qu’un message est arrivé. Je décide de terminer ma douche mais une nouvelle notification retentit, pour un mail cette fois. Je me décide donc à couper l’eau pour me draper dans une serviette chaude. Je ferme un peu les yeux pour savourer la quiétude de cet instant puis prend mon téléphone. Je n’analyse pas tout de suite l’expéditeur du sms et l’ouvre directement en pensant que c’est Kate qui tente une énième fois de me sortir de ma solitude car je la fuis comme la peste pour avoir la paix et ruminer toute seule :
  
  « Coline,
  Je viens de voir les informations avec soulagement. Darius a fait un très beau discours. Il a réussi. Vous vivez en harmonie. J’ai accueilli cette nouvelle avec joie. Je peux méditer en paix. Cain a entendu mes prières et les a exaucées. »
  
  Je relis plusieurs le message et au fur et à mesure, la colère me monte au nez. Il se fout de moi ? Des semaines de silence et là, il me parle, style de rien … Je repose violemment le téléphone, pleine de rage. Je m’essuie furieusement la peau en l’insultant de tous les noms.
  
  Quelques minutes plus tard
  
  « Chaton ? »
  
  Je me mets à pester et hurle comme un putois dans la salle de bain. Kate ouvre la porte en cherchant à comprendre ce qu’il se passe :
  « Ça te prend souvent de hurler et d’insulter le pommeau de douche ?
  - Il est vraiment sans gêne ! Mais sérieux quoi !
  - Mais encore ? Le pommeau t’a peut-être arrosé, c’est un fait mais là, c’est un peu démesuré. C’est sa fonction non ? »
  
  J’allais lui rentrer dedans mais je réalise alors qu’elle essaye de faire de l’humour, trop heureuse d’avoir enfin une occasion de me parler directement, sans téléphone interposé.
  
  « Je suppose que tu parles d’Aridai ?
  - Comment t’as deviné ? Tu devrais postuler dans la police comme ton frère. »
  
  Je réalise immédiatement qu’elle ne mérite pas ce ton alors j’ajoute :
  « Désolée d’être désagréable … Il …
  - Je ne pensais pas dire ça un jour mais je suis soulagée que tu aies eu des nouvelles de lui.
  - Pourquoi ? Là, c’est moi qui m’inquiète pour ta santé mentale… Tu m’as toujours mise en garde et je n’ai pas voulu t’écouter …
  - Euhhhh … Tu as regardé les infos récemment ? »
  
  Je hausse un sourcil, totalement circonspecte.
  « Disons que les vampires n’ont pas été accueillis de la même manière en Amérique latine et que les exploiteurs étaient un poil plus … expérimentés. »
  
  Ma tête me tourne en prenant la mesure de ce qu’elle est en train de me dire. Une nouvelle notification me sort de ma torpeur et je réalise que je n’ai pas été voir mes mails.
  « Lâche cet ordinateur et va voir tes mails »
  
  Je m’exécute et vois un billet d’avion pour aller à Selvadorada. Le mail m’indique que la date n’a pas été bloquée définitivement et que j’ai 24h pour la confirmer ou la modifier.
  
  Sans voix, je montre mon téléphone à Kate et me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne suis qu’un tourbillon d’émotions. Je m’effondre sur le sol et suis restée comme ça pendant une bonne heure avec Kate qui essayait tant bien que mal de tarir ce flot incessant.
  
  Le soir venu
  
  
  Après avoir enfin enfilé des vêtements, j’ai mangé un morceau, puis fais la vaisselle. Puis, j’ai envoyé un texto à Aridai :
  « Je confirme le billet dès que j’ai un retour de mon employeur pour mes congés. »
  « Tu en as mis du temps pour me répondre. Je commençais à me poser des questions. Un vampire me fait de la concurrence ? ^^ »
  Je me mets à sourire en lisant son message et lui réponds dans la foulée :
  « Tu ne lui arrives pas à la cheville ! Tu vas bien ? »
  
  Je passe sous silence l’ensemble de mes doutes, bien évidemment.
  
  « Disons que les problèmes sont réglés. Et toi ? Comment vas-tu ? »
  Je n’ai pas le temps de répondre qu’un nouveau message apparaît :
  « Je peux te faire une proposition sans que tu le prennes mal ? »
  « Là, tu me fais peur !
  « Ne demande pas un congé, démissionne. J’ai besoin de bons programmeurs et tu as largement fait tes preuves. »
  « Tu me proposes un boulot ? »
  « Au moins, tu seras obligée de rester en Amérique latine et je pourrais user et abuser de mon charme au quotidien. »
  « Tu ne me supporteras pas plus de 24h. »
  « Le temps passe différemment quand on a l’éternité. »
  
  
  Je ne réponds pas à son dernier message et me jette sur mon ordinateur pour modifier la date du billet : attendre le week-end sera trop long. Je lui envoie un message pour lui confirmer la date et l’heure d’arriver de mon avion :
  « Demain matin, vers 4h, c’est bon pour toi ? Ou il fera trop jour ? »
  « Ce sera bon pour moi. Je t’envoie un de mes hommes à l’aéroport pour éviter qu’on nous voie ensemble. Je ne veux pas te mettre en danger inutilement. »
  
  Je me dépêche d’appeler Kate pour lui dire que je fais mes bagages et pars en Amérique latine. Elle reste silencieuse pendant un temps puis me demande :
  « Tu es certaine que tu fais le bon choix ma chérie ?
  - Il n’y a qu’une manière de le savoir.
  - Fais bien attention à toi quand tu seras là-bas, c’est bien chaud en ce moment. Aridai est un guerrier, je n’en doute pas un seul instant mais c’est un vampire et il a des faiblesses.
  - Je serais prudente et promis, je t’appelle régulièrement ! ».
  
  Je la serre fort dans mes bras puis je tente d’aller dormir un peu même si fermer l’œil me semble totalement incongru en cet instant.
  

  *****

  
  Je vous souhaite une bonne soirée en espérant que la lecture vous aura bien plu

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  nathalie986 Messages: 5,891 Membre

  novembre 2021

  Tout est bien qui finit bien même si en Amérique latine, ce n'est pas la même histoire.
  
  A trop douter de l'amour qu'Aridai lui portait, Coline a également inquiété celui-ci. Je suis bien heureuse qu'elle ait finalement décidé de lire ses mails. Merci Kate
  
  Par contre, je suis très curieuse de la suite et des aventures qui vont avoir lieu à Sevadorada, surtout si Drogo Spiteful est caché là-bas. ça ne va pas être simplement une partie de plaisir
  
  Hâte de lire la suite

  

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  Snezhkaia Messages: 1,981 Membre

  novembre 2021

  Merci de ton passage @nathalie986
  
  Les silences et les non-dits laissent souvent un terreau très fertile à l'imagination et jamais dans le bon sens malheureusement... mais il suffit parfois d'un petit quelque chose pour réaliser que l'on interprète mal un comportement ^^
  
  Une partie de la réponse concernant Drogo Spiteful se trouve dans l'histoire de Darius mais je n'en dis pas plus

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  Arcaluce Messages: 1,002 Membre

  décembre 2021

  Décidément, que j'aime Coline ! Elle me fait trop rire à passer de "ce n'était pas sérieux, je n'en ai rien à faire qu'il ne m'envoie pas de message" à "pourquoi, pourquoi, pourquoi ?! Je le déteste parce que je l'aiiiiime !".
  
  Et, comme dans la vraie vie, il arrive que le silence radio ait (parfois) une cause rationnelle. Donc bien sûr que Coline prend ce billet, parce qu'on attend les bambins, nous (je ne parle pas de moi au pluriel, je considère juste ne pas être la seule à attendre ).
  
  Tes images sont top, j'adore la tête de Kate sur la 2e, ça lui correspond tellement !

  Mon blog d'histoires dans la SimLit : https://arcaluce.wordpress.com/

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  Snezhkaia Messages: 1,981 Membre

  décembre 2021

  Merci pour ton commentaire @Arcaluce
  
  Les deux ayant peur de leurs sentiments et voulant se convaincre que ce n'est qu'une passade, ils ne veulent pas en démordre : rien du sérieux entre eux ! Jusqu'au jour où ...
  
  Aridai s'est rendu compte plus rapidement de l'intensité de ses sentiment mais c'est Coline qui a accepté son attachement en premier en faisant le premier pas au début
  
  Je suis d'accord, les silences ont parfois une raison bien réelle et en général, ce n'est jamais bon signe
  
  Mais comme toute personne en manque de confiance en elle, la première raison qui lui vient à l'esprit n'est pas la plus rationnelle malgré le climat ambiant
  
  Merci pour le compliment @Horthak a fait un super boulot en la créant
  
  Et ne vous inquiétez pas, les bambins vont arriver, je vous le promet

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  Horthak Messages: 1,320 Membre

  décembre 2021

  Je rate toutes les MAJs hein, c'est ouf... 'Faut que je me fasse ping pour voir que j'en ai manqué deux Merci du compliment au passage, héhé Je l'aime bien ma petite Kate ! (son frère aussi, bien sûr )
  J'ai bien aimé cette réécriture du point de vue de Coline ! Bon, et ça m'a remémoré des choses que j'avais clairement oublié Donc tant mieux ! Mais au moins, l'influence de Coline sur Aridai est palpable, et si on en croit la MAJ d'après, elle est plutôt permanente Je savais bien qu'il l'aimait beaucoup notre Coline nationale, mais avec cette demande de bosser pour lui ?! Excellent ! Et je remarque que Coline n'est pas spécialement récalcitrante à l'idée de bosser pour la mafia sud-américaine Je me demande ce que ça va donner pour la suite des évènements... En tout cas, ça risque d'être... fun (oui je m'amuse à leurs dépends... et aux tiens )

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