Hello à tous, voilà le nouveau chapitre.
Vous pouvez écouter "Mon dieu" de Edith Piaf à partir de la moitié du chapitre.
Voilà maintenant que j'ai donné le ton, bonne lecture...
Isha était un chien de garde des plus efficaces, même les pies et les corbeaux ne venaient plus picorer nos légumes, il était là pour y veiller. A contrario, et à mon plus grand étonnement, il était d'une patience et d'une douceur incroyable quant il s'agissait des enfants. Entre Vincenzo et Maria, je ne sais lequel des deux est le pire. Vincenzo passait le plus clair de son temps à lui tirer les poils ou à essayer de lui mettre ses petits doigts dans la truffe et Maria raffolait grimper sur son dos. J'eu une belle frayeur la première fois que je la vis perchée sur ce grand chien, toute fière d'elle, mais Isha évitait tout mouvement brusque afin de ne pas faire tomber la petite.
Marco avait terminé de fabriquer la grande table extérieur ainsi que ses chaises. Nous organisions alors un grand repas avec nos amis pour l'inaugurer. Je sentis bien que Alphonse, le mari de Rose-Marie, était un peu mal à l'aide au début. Il était un homme réputé et si on le surprenait à fréquenter des indiens, les dira t-on suffiraient à briser sa carrière. Mais la spontanéité de Imala, la plus jeune, suffit à détendre l'atmosphère et nous nous séparâmes alors que le soleil était couché depuis longtemps en nous promettant de se réunir à nouveau rapidement.
Depuis quelques jours, Marco et les enfants me semblaient des plus fébriles. Rosie me fit remarquer que mon anniversaire approchait et qu'ils devaient me préparer quelque chose.
J'allais avoir 34 ans...
10 Années s'étaient écoulées depuis que nous avions quitter l'Espagne.
10 ans où nous avons vécu le pire mais aussi le meilleur. Mes trois enfants en étaient la preuve vivante. Dieu que j'aimerais que mère puisse voir ça, toutes ces années sans nouvelles d'elle me rendaient nostalgiques. Le jour de notre départ, je m'en souviens comme si c'était hier, elle m'avait dit:
- Pars ma fille et ne te retourne pas. Trouve ton bonheur ailleurs. Moi je serais toujours à tes côtés, dans ton cœur, peu importe la distance, peu importe le temps qui passe.
Isabella me sortie de mes pensées. Comme chaque jours depuis une semaine, elle me demandait la permission de faire une chasse au trésor avec Vincenzo et Maria. Comme elle emmenait Isha avec elle et qu'elle restait près de la maison je ne m'y opposais pas.
Le matin de mon anniversaire, Marco et moi nous octroyons une grasse matinée, profitant que les enfants dorment toujours. Lorsque les premiers bruits de pas de firent entendre, Marco se leva en m'informant qu'il devait se rendre au village et qu'il serait revenu en fin de matinée.
- Fais toi belle mi amor et prépares le plus beau de tes gâteaux. Aujourd'hui c'est ta journée et nous allons la fêter dignement.
A peine eut-il franchit la porte que nos enfants sautèrent dans notre lit, me souhaitant un joyeux anniversaire, me couvrant de baisers et me serrant dans leurs petits bras.
La matinée était déjà très avancée quand je pu enfin commencer à préparer le gâteau. Les enfants terminaient, avec toute la discrétion dont ils étaient capables, c'est à dire aucune, de préparer la surprise qu'ils avaient prévue pour mon anniversaire.
Le gâteau terminé, et Marco n'étant toujours pas rentré, je m'attelais à la préparation du repas du soir. J'avais gardé de côté une viande succulente que je comptais faire revenir avec nos meilleurs légumes et pour accompagner le tout je préparais le pain dont ma mère m'avait apprit la recette et qui ravissait petit et grand.
Des coups frappés à la porte me tirèrent de ma cuisine. Marco avait intérêt à avoir une bonne excuse pour avoir mit autant de temps. Il devait rentrer en fin de matinée et nous étions déjà en milieu d'après-midi.
J'ouvris la porte non pas sur Marco mais sur le curé du village. Le sourire qui flottait sur mes lèvres fondit comme neige au soleil devant la mine inquiète de mon visiteur.
- Madame Garcia, puis-je m'entretenir avec vous en privé?
Je fis sortir les enfant et l'invita à prendre place à notre table. Il accepta volontiers le verre que je lui proposais et me dit que je devrais peut-être m'en servir un à moi aussi.
Il resta silencieux quelques minutes, le regard fixé sur son verre. Je sentais mon cœur s'accélérer dans ma poitrine, son attitude m'inquiétait de plus en plus. N'y tenant plus je lui demandais l'objet de sa visite.
- Madame Garcia, je ne sais comment vous l'annoncer... Votre mari... Il y a eut une altercation au village... Les choses ont mal tournées. Le médecin n'a rien pu faire...
Comme dans un cauchemar, j'entendais sans vraiment les comprendre les paroles du curé. Mon esprit avait quitté mon corps, j'étais présente sans l'être. Mon cœur avait cessé de battre, le temps s'était suspendu, le monde s'effondrait autour de moi.
A l'intérieur de moi une voix hurlait, elle hurlait que ce n'était pas possible.
- Votre mari avait cette boîte avec lui. Toutes mes condoléances madame Garcia.
Toutes mes condoléances ? Toutes mes condoléances !
Mon mari avait été assassiné, parce que c'était le mot, il avait été battu à mort par ces villageois, et tout ce qu'on me disait était "toutes mes condoléances" ?
Je réalisais que plus jamais je ne verrais Marco passer notre porte, couvert de terre et me taquinant alors que je râlais pour le ménage qu'il me donnait en plus, plus jamais il ne me prendrait dans ses bras en me murmurant "te amo mi amor", plus jamais je ne sentirais ses lèvres sur les miennes.
Alors que j'entendais nos enfants rirent dehors, je réalisais qu'ils n'avaient plus de père. Jamais il ne les verra grandir. Jamais il n'accompagnera ses filles devant l'autel. Jamais il ne verra Vincenzo devenir un homme.
Ma vie, mon monde s'écroulait autour de moi et je restais prostrée sur ma chaise, fixant la fenêtre sans la voir, hurlant intérieurement mon désespoir, ne voulant accepter l'impossible.
Marco ne reviendrait jamais...
J'étais veuve...
_______________________________________________
Oui oui, vous avez le droit de me détester. Moi même je me trouve horrible avec eux.
Maintenant est ce que Silviana va trouver la force d'affronter cette nouvelle epreuve? Seule?
Que va t-elle devenir sans homme pour subvenir à ses besoins et ceux de ses enfants?
Mystère et boule de gomme...
Bouh la faute monstrueuse! Merci @EstelleMinigames c'est corrigé. Et oui effectivement c'est louche et pour Silviana il n'y a aucun doute, il n'y avait pas plus gentil que Marco. Mais on en saura plus bien plus tard... @sirhc59 j'avais cette idée en tête depuis le début. Pour montrer à quel point les différences n'étaient pas acceptées à l'époque. Le fait de venir d'un autre pays n'allait pas leur faciliter la vie.
Malheureusement ce n'est pas la fin des soucis de Silviana...
//Un petit récap' pour la chronologie de l'histoire. Je m'aperçois que je n'ai jamais précisé en quelle année nous sommes.
1832 = Naissance de Marco
1840 = Naissance de Silviana
1864 = Arrivée en Amérique
1866 = Naissance de Enrico et Sofia qui décèdent la même année
1867 = Naissance de Isabella
1869 = Naissance de Vincenzo et Maria
1874 = Décès de Marco (42 ans)
Les Garcia sont arrivés en Amérique peu de temps après la guerre de sécession, ce qui explique le mépris et le rejet des villageois. Je ne suis pas une férue d'histoire donc si vous voyez des incohérences n'hésitez pas à me le dire
@alcyone Silviana est une battante. Il faut juste lui laisser un peu de temps mais elle trouvera toujours une solution
Mais gardez en tête qu'à cette époque la vie est dure. Je dis ça, je dis rien...
Je dis plus rien vous en savez déjà trop lol
Si juste une question. J'ai deux suites d'histoires en tête, l'une est plus dure que l'autre.
Est ce que je la laisse souffler un peu ou non? Dans tous les cas elle n'est pas au bout de ses épreuves mais quelle version vous préférez? Très dure ou un peu moins?
Réponses
Decade challenge Bienvenu aux Garcia
Decade challenge Bienvenu aux Garcia
Vous pouvez écouter "Mon dieu" de Edith Piaf à partir de la moitié du chapitre.
Voilà maintenant que j'ai donné le ton, bonne lecture...
Isha était un chien de garde des plus efficaces, même les pies et les corbeaux ne venaient plus picorer nos légumes, il était là pour y veiller. A contrario, et à mon plus grand étonnement, il était d'une patience et d'une douceur incroyable quant il s'agissait des enfants. Entre Vincenzo et Maria, je ne sais lequel des deux est le pire. Vincenzo passait le plus clair de son temps à lui tirer les poils ou à essayer de lui mettre ses petits doigts dans la truffe et Maria raffolait grimper sur son dos. J'eu une belle frayeur la première fois que je la vis perchée sur ce grand chien, toute fière d'elle, mais Isha évitait tout mouvement brusque afin de ne pas faire tomber la petite.
Marco avait terminé de fabriquer la grande table extérieur ainsi que ses chaises. Nous organisions alors un grand repas avec nos amis pour l'inaugurer. Je sentis bien que Alphonse, le mari de Rose-Marie, était un peu mal à l'aide au début. Il était un homme réputé et si on le surprenait à fréquenter des indiens, les dira t-on suffiraient à briser sa carrière. Mais la spontanéité de Imala, la plus jeune, suffit à détendre l'atmosphère et nous nous séparâmes alors que le soleil était couché depuis longtemps en nous promettant de se réunir à nouveau rapidement.
Depuis quelques jours, Marco et les enfants me semblaient des plus fébriles. Rosie me fit remarquer que mon anniversaire approchait et qu'ils devaient me préparer quelque chose.
J'allais avoir 34 ans...
10 Années s'étaient écoulées depuis que nous avions quitter l'Espagne.
10 ans où nous avons vécu le pire mais aussi le meilleur. Mes trois enfants en étaient la preuve vivante. Dieu que j'aimerais que mère puisse voir ça, toutes ces années sans nouvelles d'elle me rendaient nostalgiques. Le jour de notre départ, je m'en souviens comme si c'était hier, elle m'avait dit:
- Pars ma fille et ne te retourne pas. Trouve ton bonheur ailleurs. Moi je serais toujours à tes côtés, dans ton cœur, peu importe la distance, peu importe le temps qui passe.
Isabella me sortie de mes pensées. Comme chaque jours depuis une semaine, elle me demandait la permission de faire une chasse au trésor avec Vincenzo et Maria. Comme elle emmenait Isha avec elle et qu'elle restait près de la maison je ne m'y opposais pas.
Le matin de mon anniversaire, Marco et moi nous octroyons une grasse matinée, profitant que les enfants dorment toujours. Lorsque les premiers bruits de pas de firent entendre, Marco se leva en m'informant qu'il devait se rendre au village et qu'il serait revenu en fin de matinée.
- Fais toi belle mi amor et prépares le plus beau de tes gâteaux. Aujourd'hui c'est ta journée et nous allons la fêter dignement.
A peine eut-il franchit la porte que nos enfants sautèrent dans notre lit, me souhaitant un joyeux anniversaire, me couvrant de baisers et me serrant dans leurs petits bras.
La matinée était déjà très avancée quand je pu enfin commencer à préparer le gâteau. Les enfants terminaient, avec toute la discrétion dont ils étaient capables, c'est à dire aucune, de préparer la surprise qu'ils avaient prévue pour mon anniversaire.
Le gâteau terminé, et Marco n'étant toujours pas rentré, je m'attelais à la préparation du repas du soir. J'avais gardé de côté une viande succulente que je comptais faire revenir avec nos meilleurs légumes et pour accompagner le tout je préparais le pain dont ma mère m'avait apprit la recette et qui ravissait petit et grand.
Des coups frappés à la porte me tirèrent de ma cuisine. Marco avait intérêt à avoir une bonne excuse pour avoir mit autant de temps. Il devait rentrer en fin de matinée et nous étions déjà en milieu d'après-midi.
J'ouvris la porte non pas sur Marco mais sur le curé du village. Le sourire qui flottait sur mes lèvres fondit comme neige au soleil devant la mine inquiète de mon visiteur.
- Madame Garcia, puis-je m'entretenir avec vous en privé?
Je fis sortir les enfant et l'invita à prendre place à notre table. Il accepta volontiers le verre que je lui proposais et me dit que je devrais peut-être m'en servir un à moi aussi.
Il resta silencieux quelques minutes, le regard fixé sur son verre. Je sentais mon cœur s'accélérer dans ma poitrine, son attitude m'inquiétait de plus en plus. N'y tenant plus je lui demandais l'objet de sa visite.
- Madame Garcia, je ne sais comment vous l'annoncer... Votre mari... Il y a eut une altercation au village... Les choses ont mal tournées. Le médecin n'a rien pu faire...
Comme dans un cauchemar, j'entendais sans vraiment les comprendre les paroles du curé. Mon esprit avait quitté mon corps, j'étais présente sans l'être. Mon cœur avait cessé de battre, le temps s'était suspendu, le monde s'effondrait autour de moi.
A l'intérieur de moi une voix hurlait, elle hurlait que ce n'était pas possible.
- Votre mari avait cette boîte avec lui. Toutes mes condoléances madame Garcia.
Toutes mes condoléances ? Toutes mes condoléances !
Mon mari avait été assassiné, parce que c'était le mot, il avait été battu à mort par ces villageois, et tout ce qu'on me disait était "toutes mes condoléances" ?
Je réalisais que plus jamais je ne verrais Marco passer notre porte, couvert de terre et me taquinant alors que je râlais pour le ménage qu'il me donnait en plus, plus jamais il ne me prendrait dans ses bras en me murmurant "te amo mi amor", plus jamais je ne sentirais ses lèvres sur les miennes.
Alors que j'entendais nos enfants rirent dehors, je réalisais qu'ils n'avaient plus de père. Jamais il ne les verra grandir. Jamais il n'accompagnera ses filles devant l'autel. Jamais il ne verra Vincenzo devenir un homme.
Ma vie, mon monde s'écroulait autour de moi et je restais prostrée sur ma chaise, fixant la fenêtre sans la voir, hurlant intérieurement mon désespoir, ne voulant accepter l'impossible.
Marco ne reviendrait jamais...
J'étais veuve...
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Oui oui, vous avez le droit de me détester. Moi même je me trouve horrible avec eux.
Maintenant est ce que Silviana va trouver la force d'affronter cette nouvelle epreuve? Seule?
Que va t-elle devenir sans homme pour subvenir à ses besoins et ceux de ses enfants?
Mystère et boule de gomme...
Decade challenge Bienvenu aux Garcia
Tout préparer pour son anniversaire et apprendre cette affreuse nouvelle... Et le pire est encore à venir : l'annoncer aux enfants...
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@sirhc59 j'avais cette idée en tête depuis le début. Pour montrer à quel point les différences n'étaient pas acceptées à l'époque. Le fait de venir d'un autre pays n'allait pas leur faciliter la vie.
Malheureusement ce n'est pas la fin des soucis de Silviana...
//Un petit récap' pour la chronologie de l'histoire. Je m'aperçois que je n'ai jamais précisé en quelle année nous sommes.
1832 = Naissance de Marco
1840 = Naissance de Silviana
1864 = Arrivée en Amérique
1866 = Naissance de Enrico et Sofia qui décèdent la même année
1867 = Naissance de Isabella
1869 = Naissance de Vincenzo et Maria
1874 = Décès de Marco (42 ans)
Les Garcia sont arrivés en Amérique peu de temps après la guerre de sécession, ce qui explique le mépris et le rejet des villageois. Je ne suis pas une férue d'histoire donc si vous voyez des incohérences n'hésitez pas à me le dire
Decade challenge Bienvenu aux Garcia
Mais gardez en tête qu'à cette époque la vie est dure. Je dis ça, je dis rien...
Decade challenge Bienvenu aux Garcia
Decade challenge Bienvenu aux Garcia
Si juste une question. J'ai deux suites d'histoires en tête, l'une est plus dure que l'autre.
Est ce que je la laisse souffler un peu ou non? Dans tous les cas elle n'est pas au bout de ses épreuves mais quelle version vous préférez? Très dure ou un peu moins?
Decade challenge Bienvenu aux Garcia
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