Je te comprends, certains détails commencent à remonter. Fort heureusement, les souvenirs évoqués ici ont été utiles pour Edith !
Carmen a assuré, oui Et la casquette est un bel hommage. Pour l'anecdote, j'ai travaillé les looks finaux des cambions depuis assez longtemps (pratiquement dès la confirmation de leur vampirisme, pour certains ) mais pour Carmen, j'ai longtemps bloqué et parfois regretté de lui avoir attitré le marron comme couleur officielle. Dans les vêtements, rien ne correspondait à ce qu'elle renvoyait comme personnalité. Et puis je me suis dit "ah, tiens, pourquoi pas essayer un chapeau ?" et l'idée de la casquette de mamie Lagrise a fait tilt et à partir de là c'était plus facile de trouver quelque chose d'assorti.
Bon, j’ai été choquée au début d’apprendre que Edith ne serait pas présente à son propre procès. Mais avec son entrée fort remarquée, je l'ai reconnu là. À faire du cinéma. haha
Tu m'as bien fait rire C'est vrai qu'Edith est parfois une vraie drama-queen !
Pour Tamino, il y a bien un peu de ça. Il se traîne bel et bien l'héritage psychologique des Faust. Cependant, il n'y a pas que cela, mais je n'en dis pas plus pour le moment.
La petite-fille de Yaritza, c'est Romy Istines, la fille de Stanislav tu la reverras dans ce chapitre !
Je crois bien que pour le moment (non, en vrai pas juste pour le moment, mais plutôt depuis le début de l'histoire ), j'aime bien vous laisser dans la brume alors tu penses bien que je continuerai de taire certains détails
Je te remercie pour la construction de mon chapitre, le compliment me fait très plaisir J'aime bien faire des allers-retours dans la chronologie de mon récit.
Eh oui, il y avait bien un peu de mamie Lagrise dans le procès ! Et Carmen a totalement trouvé sa voie. J'ai essayé de mettre chacun des cambions en lumière au moins une fois, dans l'histoire, de par des actions importantes qu'ils ont pu avoir, et généralement j'ai fait coïncider de manière "symbolique" ces mises en avant avec le moment où ils adoptent leur look définitif, tels qu'ils apparaîtront sur leurs portraits officiels et sur l'image de couverture du dernier acte. Aïda, Orpheus et Siegfried ont déjà eu leur tour et là, c'était l'heure du moment de gloire de Carmen
J'ai trouvé super de tomber sur ce tribunal dans la Galerie car il concordait très bien avec ce que j'avais déjà écrit et j'avais peur de devoir changer des paragraphes parce que le décor ne convenait pas. Heureusement, j'ai tout pu laisser tel quel !
N'est-ce pas que Carmen et Sanjay sont choupis par contre ce n'est en l'état que de la choupinerie théorique et c'est bien le nœud du problème
Alors je te rassure : pour Edith non plus, la libération de Romy n'est pas au programme mais la Furie Écarlate peut se montrer très... persuasive
@Elinoee Cela me rassure que le procès vous ait paru "réaliste", alors
Tout le monde te remercie pour tes compliments sur leurs actions Concernant Carmen et Sanjay, ils ne mijotent rien de grave, promis. Tu en sauras plus au prochain chapitre !
Tout le monde semble fin prêt au final, sauf Tamino...que couve-t-il d'ailleurs, est-ce psychosomatique?
D'une certaine manière, oui, mais mon petit doigt me dit qu'il y a autre chose 🤫
Ta phrase sur Yaritza est amusante car c'est exactement ainsi que je vois le personnage, comme une méchante très cartoonesque et fantasque ! Voyons un peu ce que donne la confrontation !
@nathalie986 et @Elinoee : Alors je ne pensais pas que l'avocat de l'accusation aurait son petit succès dire que je l'ai généré en deux secondes en cliquant deux-trois fois sur le dé dans le CUS
Chapitre un peu plus gros pour aujourd'hui Accessoirement, c'est l'avant-dernier de l'acte V. Bonne lecture ! 🤗
--- Chapitre 73 : Alecto ---
Hormis Charlotte, personne n’était au courant qu’Odile se réessayait à la plongée spectrale. L’heure était grave et la cambionne avait besoin de réponses – comme à peu près tout le monde à la Fledermaus –. Lorsqu’Odile lui avait fait part de son plan, Charlotte avait accepté de l’accompagner dans son propre Corridor, l’attendant devant la porte rouge afin de servir de point de repère à l’adolescente lorsque celle-ci rentrerait.
– Merci de ton aide, dit Odile avec reconnaissance. La tutrice d’Odette lui a dit qu’à force d’entraînement, un medium finissait par se passer de point de repère lors des plongées spectrales. Je ne devrais bientôt plus avoir besoin de te déranger.
– Tu ne me déranges pas, contesta la fantôme. Je suis toutefois curieuse de ce que tu as en tête.
– J’ai simplement besoin… d’une confirmation. Je reviens très vite.
Sans un mot de plus, la jeune medium franchit la porte rouge, réapparaissant cette fois-ci au beau milieu de la place principale de Forgotten Hollow. Elle n’était pas encore tout à fait certaine de savoir quels critères la faisaient atterrir à tel ou tel endroit.
Odile lança un regard plein d’envie au manoir Vatore, où elle avait laissé les Caleb et Lilith qui l’avaient élevée. Bien qu’elle désirât plus que tout les revoir, ce n’était pas l’objet de sa visite. De plus, les choses étaient devenues tellement différentes dans sa tête depuis qu’elle avait appris que ces deux-là étaient techniquement de sa famille biologique…
Reprenant ses esprits, l’adolescente se dirigea en direction de la chapelle blanche.
– O’ ?
Odile se retourna, heureuse de retrouver son ami Ibrahim qui semblait venir tout droit du promontoire où ils se donnaient rendez-vous, enfants.
– Que fais-tu ici ? lui demanda ce dernier en l’enlaçant. Je croyais que tu étais partie pour toujours.
– En tout cas, s’exclama une voix qu’Odile ne reconnut pas tout de suite, c’est gentil de nous rendre visite !
Il s’agissait de Rachel, qui avait récemment fêté son anniversaire. Odile ne l’avait pas encore vue en adolescente et reconnut que sa nouvelle tenue lui allait à ravir. Qu’il était agréable de retrouver des têtes aussi familières !
– Je suis seulement de passage, se força-t-elle à confesser. Et techniquement, je suis surtout venue voir… votre mère.
Ibrahim et Rachel se regardèrent stupéfaits. La comtesse avait toujours effrayé Odile. Le fait que cette dernière demandât un entretien avec la maîtresse des lieux témoignait vraiment d’un besoin vital.
Ils acceptèrent la requête de leur amie et la conduisirent au salon où se tenait bel et bien la comtesse Charlotte Straud.
La Comtesse toisa Odile d’un air mauvais. Si la première envie de la cambionne fut de battre en retraite, elle se fit violence pour soutenir le regard de Charlotte Straud, si différent de celui de Charlotte Fox.
– Vous avez beaucoup d’aplomb à venir me voir de la sorte, menaça la vampire. Votre sœur et vous êtes parties comme des voleuses la dernière fois. Avez-vous au moins retrouvé votre famille ?
– D’une certaine manière, expliqua Odile à mi-voix. Ils me sont encore un peu étrangers, mais je suppose que c’est pour le mieux. L’Ordalie commencera dès ma majorité.
– L’Ordalie ? C’est donc le nom que votre mère a trouvé ? Edith a toujours été d’un naturel inspiré.
– C’est pour elle que je suis ici, à vrai dire.
Odile ignorait encore si sa requête serait acceptée mais l’amitié qui avait existé entre la Charlotte et l’Edith de ce monde était la seule chose qui pouvait le permettre.
– Lorsqu’Odette est venue… me chercher, débuta Odile, vous nous avez raconté votre histoire. Vous nous avez confessé avoir rencontré la personne qui avait éliminé votre version de ma… enfin, Edith.
– J’ai fait bien plus que la rencontrer, jeune fille. Cette femme a amèrement regretté d’avoir croisé mon chemin, soyez-en certaine.
– Le souci, c’est que dans notre monde, c’est plutôt notre famille qui regrette de l’avoir croisée. De plus, il y a encore un doute sur cette affaire et j’aimerais le lever.
– De quoi parlez-vous, à la fin ?
– J’aimerais faire une plongée spectrale dans l’urne de la Yaritza de votre monde.
[…]
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la comtesse n’avait pas entreposé la tombe de Yaritza dans son jardin comme toutes les autres, mais directement dans sa propre crypte.
Selon Charlotte Straud, cette décision avait été prise pour lui rappeler d’être constamment à l’affût du moindre danger pour ses proches. Odile se contenait furieusement pour ne pas lui rappeler que désormais, la seule source de danger pour les proches de la Comtesse n’était autre… que la Comtesse elle-même.
– Savez-vous ce qu’il vous reste à faire, à présent, mademoiselle Vatore… ou plutôt mademoiselle Faust ?
Pour toute réponse, Odile s’agenouilla devant l’urne et se concentra. Il apparut rapidement qu’il lui était encore plus facile d’entrer dans le Corridor d’une âme ayant déjà franchi la porte blanche. En comparaison, celui de Charlotte Fox marquait presque une certaine résistance lorsqu’elle y entrait alors qu’elle y était parvenue dès l’âge de deux ans !
Le Corridor de Yaritza était à l’image de ce que l’on avait raconté à Odile de la Furie Écarlate.
La cambionne s’avança alors en son centre et se concentra très fort sur l’image de sa mère. C’était là tout ce sur quoi elle pouvait s’appuyer pour le moment mais si ce qu’elle supposait était juste, cela lui suffirait.
Peu importait qu’il se fût agi de deux réalités différentes : la seule chose qui les différenciait l’une de l’autre était le choix qu’avait fait Charotte lorsqu’Edith était venue lui demander de l’aider dans sa cavale. Tout ce qui s’était déroulé avant était identique dans les deux mondes. Or, en cet instant, c’était précisément ce dont Odile avait besoin...
[…]
Stanislav cherchait une génitrice pour ses deux derniers enfants et depuis la disparition de Judith Ward, les autorités de Del Sol Valley commençaient à se poser des questions. Afin d’aider son fils, Yaritza avait donc dû partir à la chasse aux jeunes femmes hors de la ville. San Myshuno était assez loin de chez eux. Personne ne ferait le rapprochement.
Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas pris sa forme humaine. Son apparence habituelle, qui lui valait le surnom de Furie Écarlate, était un savant mélange entre forme humaine et forme sombre. Peu de vampires arrivaient à matérialiser cet entre-deux mais ce soir, l’heure était à la discrétion.
Elle avait vu l’adolescente quitter son immeuble dans la précipitation. Pour une raison qui lui échappait, cette gamine – ridiculement humaine, par-dessus le marché – dégageait une odeur légèrement similaire à celle d’Alexei et de Stanislav. Qui était-elle ? Mieux valait la suivre.
La gamine avait l’air affolé. Elle regardait dans toutes les directions, comme si les réponses aux questions incohérentes qu’elle posait à voix haute allaient lui tomber dessus gratuitement. Yaritza contenait difficilement ses soupirs de dégoût. Elle savait reconnaître un esprit dérangé quand elle en croisait un. Elle ferait une fleur à tout le monde en s’occupant du cas de cette petite : ses parents, qui qu’ils étaient, devaient regretter de l’avoir mise au monde.
– Serais-tu perdue, mon enfant ?
– Ma sœur… c’est ma sœur.
– Eh bien quoi ? Tu ne sais plus où tu l’as mise ?
– Elle a dit qu’elle voulait s’expliquer avec le critique. Elle m’a dit qu’elle voulait juste discuter mais elle m’a menti, je le sais. Elle va faire une bêtise et il faut que j’aille la chercher.
À présent qu’elle était juste à côté de la gamine, Yaritza comprenait. Si cette humaine avait une odeur presque semblable à Alexei, elle en avait une beaucoup plus proche de la femme que Yaritza avait failli avoir pour belle-sœur.
Or, Malvina était morte à Granite Falls depuis des années, ou plutôt Yaritza l’avait laissée pour morte sans se retourner. Il n’était pas exclu que la fille de Vladislaus ait survécu.
La question n’était pas importante. Si cette gamine était bien la descendante de Malvina, elle était un obstacle pour Stanislav. Que se passerait-il si Méphistophélès mettait les mains sur elle et décidait qu’elle ferait une bien meilleure collaboratrice que son fils ? L’ectoplasme avait juste besoin d’un descendant Cents, après tout, et si la gamine devenait vampire, Stanislav aurait une concurrente. Et Yaritza détestait la concurrence.
– Maintenant que tu m’en parles, il me semble avoir vu… une jeune femme en colère, il y a quelques minutes. Elle te ressemblait beaucoup et avait de, euh… longs cheveux bruns… blonds… blonds foncés. Oui, c’est ça.
– Ma sœur ne me ressemble pas tant que ça et elle est rousse. Il faut que je la retrouve.
– Ah oui, oui, oui, c’est ce que je voulais dire ! La jeune femme que j’ai vue était rousse ! C’est la lumière qui m’a induite en erreur. Elle est partie par-là, suis-moi !
La gamine se jeta toute seule dans la gueule de la plante-vache.
Yaritza aurait presque culpabilisé si la soif ne la tiraillait pas depuis déjà vingt bonnes minutes.
– Je… que faites-vous… ? Arrêtez !
Les cris de la jeune fille s’arrêtèrent rapidement. Yaritza avait vu juste. Le même goût exquis que Malvina et, en son temps, Inna. Heureusement que Vladislaus l’avait empêchée de la boire jusqu’au bout, celle-là… Elle serait passée à côté d’une lignée exquise qui ne demandait qu’à être agrandie pour en préserver la pureté du plasma. Malheureusement pour la gamine, elle ne prendrait pas part à cette expansion.
Alors que la Faucheuse faisait à présent son travail, Yaritza réfléchissait. D’après ses dires, la gamine avait une sœur. Que fallait-il faire ? L’éliminer aussitôt pour le bien de Stanislav ou la surveiller pour lui assurer une très longue et paisible vie bien loin de Forgotten Hollow et de Méphistophélès dans le but de la laisser transmettre son plasma à ses enfants, qui le transmettraient aux leurs ? La question n’était pas encore tranchée. Yaritza y réfléchirait mais avant de planifier quoi que ce soit, il fallait avant tout retrouver cette sœur…
L’heure du rendez-vous avait sonné. Tout le monde prit place sur les sièges de la salle de la Fosse Noire, la toute nouvelle pièce de la Fledermaus.
Le Carré d’As – du moins ce qu’il en restait – avait construit cette pièce quelques mois auparavant. Celle-ci ne devait initialement servir pour la première fois qu’au moment de l’Ordalie mais la provocation de Yaritza avait changé la donne.
La Furie Écarlate avait fait irruption la veille, à la fin du procès d’Edith, exigeant à cor et à cri la libération de Romy, sa petite-fille.
Cette dernière était enfermée dans le garde-manger de la Fledermaus depuis la défaite de son père Stanislav contre Ulrike.
Les enfants d’Edith observèrent la scène d’un air circonspect. Leur mère leur avait confié que c’était ici que d’ici une poignée d’années, tous se battraient jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. En ce jour, la maîtresse des lieux leur avait conseillé d’ouvrir l’œil. Elle comptait bien leur montrer l’exemple et terrasser son adversaire.
Edith, cependant, avait l’esprit ailleurs. Où étaient donc Charlotte et Odile ? Elles étaient en retard et le combat allait commencer.
– N’oublie pas, Faust, caqueta Yaritza. Si je gagne, je récupère ma petite-fille et la Fledermaus, ainsi que l’abandon de ton pacte avec Méphistophélès au profit de Romy.
– Toujours plus, Istines ! soupira Edith. Tu veux la piscine et l’échelle de la piscine ! C’est ce qui causera ta perte. Mais j’accepte le défi. Quant à moi, si je gagne, je vous envoie toutes les deux faire un bain de soleil.
Les deux femmes ne s’étaient jamais rencontrées avant le procès, mais c’était comme si elles se connaissaient depuis toujours. Le fait que Yaritza ait manigancé dans l’ombre avec son fils pour spolier Edith de ses possessions jouait évidemment un grand rôle dans l’animosité qui se dégageait de chacune d’entre elles.
Sans même attendre le début en règle du combat, Yaritza se précipita sur Edith. La maîtresse des lieux se défendit comme elle le put, galvanisée par les encouragements de ses enfants et de sa tante.
Enfin, au bout de quelques minutes, Edith fendit l’air, tenant Yaritza par le col.
– Rends-toi, Yaritza. Tu vois bien que tu t’embarrasses.
– JAMAIS ! hurla la Furie Écrlate.
La suite arriva en un éclair : Yaritza sortit un flacon de sa poche et s’apprêta à en dévisser le contenu.
Cependant, Edith avait eu vent de la ruse qui avait eu raison de Vladislaus et y était préparée : dans un hurlement de rage, la vampire fonça à nouveau dans la mêlée, entraînant la Furie avec elle dans un nouveau nuage duquel il était impossible de discerner quoi que ce fût.
Ce fut à cet instant que Charlotte et Odile entrèrent dans la salle des combats.
Odile tenta de s’approcher de la barrière mais Siegfried se précipita sur elle, la retenant juste à temps.
– Lâche-moi ! Ce combat est trop dangereux, je dois dire à maman que…
Les paroles de la cambionne se noyèrent dans des exclamations horrifiées : Edith venait de perdre la seconde manche.
– Merveilleux, susurra Yaritza. Je te proposerais bien que nous fassions la belle pour trancher, mais tu comprendras que je préfère rester sur une victoire !
La Furie Écarlate lâcha Edith au sol sans cérémonie et fouilla dans ses poches à la recherche du remède ultime contre le vampirisme.
Elle se figea une fraction de seconde, réalisant que dans le dernier affrontement, elle avait fait tomber la fiole un peu plus loin.
Ses yeux se posèrent sur l’objet, mais Siegfried fut plus rapide.
– MAMAN !
Vif comme l’éclair, le cambion plongea dans la fosse. Il se jeta sur la fiole et la lança à sa mère.
Cet acte de bravoure fut également un acte stupide car Yaritza, folle de rage, l’attrapa par la gorge.
– Quel vaillant héros, ironisa-t-elle.
– Lâche notre frère ! s’écria Odile en se jetant à son tour dans la fosse.
Elle s’arrêta toutefois aussitôt : Yaritza avait resserré son emprise sur Siegfried.
– Un pas de plus, petite, et ton sang-mêlé de frère perd la tête.
La Furie Écarlate se pencha alors davantage contre l’oreille du cambion :
– Sache néanmoins que je dois te remercier, brave soldat fidèle à sa famille. Tu m’offres une bien meilleure satisfaction que ce que j’avais initialement prévu avec ta mère. Je voulais l’éliminer, mais je crois qu’il sera bien plus plaisant de la voir perdre le peu de raison qu’il lui reste enfermée dans ses propres geôles en ayant été témoin de la perte inutile de son rejeton.
Puis, s’adressant à Edith :
– Ne t’inquiète pas, je vais essayer de ne pas trop le faire souffrir. Il faut dire que j’ai l’expérience, il ne s’agit pas de mon premier Faust.
Désespérée, Odile s’approcha de sa mère et lui souffla un seul mot, ou plutôt était-ce un prénom : Aneliese.
L’atmosphère dans la pièce changea du tout au tout. C’était comme si un vent chaud et étouffant s’était engouffré par tous les interstices des murs, rendant l’air absolument irrespirable. Charlotte comprit immédiatement d’où provenait ce changement et osa à peine regarder en direction d’Edith. Elle savait qu’au plus profond de l’esprit de la vampire, un pouvoir spécial venait de s’activer…
[…]
– Le Châtiment d’Alecto, avait expliqué Edith il y a des années. C’est un pouvoir qui ne s’activera qu’une seule et unique fois. Méphistophélès et moi l’avons négocié lors de la signature de notre Pacte.
– Je pensais que ce « Pacte », comme tu l’appelles, ne consistait qu’en la résurrection de ta sœur.
– Tu plaisantes, j’espère ! Je ne me casse pas le plumbob à remplir ce cimetière uniquement pour faire comme si rien ne s’était jamais passé une fois qu’Aneliese sera de retour. Non, le coupable doit payer, alors j’ai glissé une petite clause supplémentaire avec Méphisto pour être sure d’arriver à mes fins.
– Et je suppose qu’il n’a pas fait cela gratuitement… Combien d’âmes supplémentaires lui as-tu promises ?
– Pas la moindre ! Il m’a dit qu’il s’agissait d’un cadeau pour me fidéliser. Comme si j’allais avoir envie de faire à nouveau affaire avec lui à la fin de cette histoire ! Bref, si c’est gratuit, c’est parce que ce cadeau est à moitié empoisonné : pour que ce pouvoir s’active, il faudra que le coupable m’avoue lui-même son crime. Il ne se passera rien avant cela. Autant te dire que je risque d’attendre longtemps. Par chance, je suis immortelle !
Sans aucune transition, la chaleur étouffante avait laissé place à une atmosphère quasi-polaire. Même les vampires présents dans la pièce, normalement immunisés aux variations de température, commençaient à grelotter. Yaritza, en proie à une terreur impossible à dissimuler, en avait lâché Siegfried.
– Très bien, abdiqua-t-elle, tu as gagné ! Je reconnais mon infériorité. Laisse-moi partir, je t’en supplie, et tu n’entendras plus jamais parler de moi.
Il n’y eut pas un mot de la part de son interlocutrice, pas plus qu’il n’y eût le moindre bruit dans l’assemblée.
Tout baignait dans un silence de mort.
Jusqu’à ce que le premier coup ne tombe.
A posteriori, il serait impossible de parler de combat. Les coups pleuvaient en sens unique.
Depuis des siècles, Yaritza se faisait appeler la Furie Écarlate : elle en avait désormais une véritable face à elle. La vengeance à l’état pur s’abattait sur elle et elle savait, en son for intérieur, que son châtiment ne faisait que commencer…
[…]
Lorsque Yaritza ouvrit les yeux, elle mit quelques instants à réaliser qu’elle était toujours vivante. Edith Faust était donc devenue faible au point d’épargner son ennemie mortelle ? Comment Diable Méphistophélès avait-il pu la choisir elle ?
Progressivement, toutefois, les souvenirs refaisaient surface. L’atmosphère devenue glaciale, l’effrayante forme sombre d’Edith, sa puissance extraordinaire, les coups et, enfin, le remède. La maîtresse des lieux l’avait aspergée allègrement de ce maudit breuvage. Yaritza ne s’était jamais sentie aussi vulnérable.
Observant son environnement, la Furie Écarlate constata une porte à l’intérieur de la cellule qui devait probablement en rejoindre une autre. Elle n’avait pas été installée, la dernière fois qu’elle avait visité le garde-manger.
– Bien dormi ? demanda ironiquement Edith en faisant irruption dans la pièce.
– Tu devrais changer la literie, ma chère. Il y a certainement des punaises à l’intérieur. Pas que ce soit important pour moi, de toute manière. Je suppose que cette nuit était ma dernière et que tu es venue terminer le travail.
La vampire eut un bref sourire satisfait et s’installa aux côtés de son ennemie.
– Tu dois cette défaite à toi seule, tu sais. Si tu n’avais pas voulu fanfaronner, le pouvoir que Méphisto m’avait prêté ne se serait jamais manifesté. Nous faisions jeu égal, je doute qu’il eût eu une gagnante si nous nous étions battues à la loyale. Mais comme tu avais mon fils entre les mains…
– Cela me ressemble bien, ricana Yaritza. Je n’ai jamais été friande des règles, vois-tu. Tout ce que je voulais était une illustre descendance à la force sans pareille. Nous aurions régné en maîtres sur la communauté vampirique et personne, pas même les jeteurs de sorts ou les loups-garous, n’auraient pu se mettre en travers de notre chemin. C’est là ce que nous aurait offert Méphistophélès s’il avait daigné nous faire signe.
Edith eut un soupir à mi-chemin entre l’exaspération et l’amusement.
– Charlotte m’a raconté ce qu’elle a vu lorsqu’elle a plongé dans l’urne de Méphisto. De mon côté, j’ai lu le journal de Malvina. L’ectoplasme n’en avait que pour Alexei. C’est en lui qu’il a vu la force nécessaire pour mener à bien ce que j’ai entrepris à sa place. Tu n’avais aucunement le droit d’essayer de refourguer la tâche à votre fils comme s’il valait son père. Tu n’étais personne, Istines.
– Et je suppose que je le resterai pour l’éternité. Allez, Faust. Finissons-en. Je m’avoue vaincue mais de grâce, épargne Romy. Elle n’a rien à voir dans cette histoire. Pas plus que tes enfants.
Cette fois, Edith éclata d’un rire franc qui, pourtant, paraissait terrifiant.
– Tu n’es pas en position de négocier quoi que ce soit, ma chère. Je ne peux pas laisser partir ta petite-fille aussi facilement. Elle a après tout triomphé de treize frères et sœurs et a absorbé leur force en les vidant de leur plasma. Romy demeurera avec nous quelques années encore et à la fin de l’Ordalie, elle deviendra humaine et j’offrirai toute cette puissance en cadeau à mon gagnant ou ma gagnante. Réjouis-toi, Istines : après tout, cela reste dans la famille.
Edith se leva alors, puis se dirigea vers la porte mitoyenne. Sans un mot, elle la déverrouilla. Yaritza était perdue.
– À quoi joues-tu, Faust ? Tu meurs d’envie de m’éliminer, alors va droit au but !
– Je meurs d’envie de voir ton urne, c’est vrai. En revanche, je renâcle à l’idée de me salir les mains avec ton plasma. Tu n’en vaux pas la peine. Sache néanmoins que je ne suis pas un monstre. Je t’accorde un lot de consolation pour ta défaite : un tête-à-tête avec Romy.
La porte s’ouvrit lentement, laissant effectivement apparaître la petite-fille de Yaritza.
Cependant, quelque chose n’était pas normal : Romy se déplaçait avec difficulté et avait le regard vitreux. Cela ne pouvait signifier qu’une chose.
– Elle a suivi une petite diète de plasma, chantonna une Edith qui peinait à masquer sa jubilation. Mais je suppose qu’en tant que grand-mère digne de ce nom, tu vas te faire un plaisir de t’assurer qu’elle mange à sa faim, désormais. On se croirait presque à la Fête de l’Hiver ! Adieu, Istines.
Ignorant superbement les dernières supplications de Yaritza, Edith quitta la cellule et verrouilla la porte derrière elle tandis qu’un bruit sourd se fit entendre de l’autre côté.
Décidément, se dit-elle alors qu’elle sortait du garde-manger, ce fut vraiment une excellente journée.
À suivre...
Crédits :
La plupart des poses de combat sont de Natalia Auditore. L'une d'elles (qui est également celle utilisée pour faire sauter Siegfried dans la Fosse Noire) est de simmerianne93.
La pose d'Edith se cachant la moitié du visage au moment où Yaritza retient Siegfried est de YaniSim (tout comme mon avatar actuel (en date du 09/05, donc en passe de changer ), d'ailleurs).
Bonus :
Odile n'allait quand même pas repasser derrière la porte rouge et ignorer Rachel !
Secrets de tournage :
Bon ben apparemment le combat Edith vs. Yaritza était passionnant ! Surtout, Tam', tu le dis si on te dérange, hein ! Même Ulrike a l'air de te juger
J'ai beaucoup trop aimé la réaction d'Edith lorsque la Faucheuse est venue réclamer son dû Voilà un moment qu'on ne l'avait pas vue aussi expressive !
Wow, quel chapitre riche en émotions!
J'ai particulièrement aimé l'ambiance musicale pendant le combat d'Edith contre Yaritza. Et quel combat! Ce n'était finalement pas Yaritza la véritable furie rouge...Le pouvoir d'Alecto a incroyablement transformé Edith, c'était impressionnant!
Et tout ça grâce à Odile, qui a eu une très juste intuition...encore bravo à elle (décidément ) pour avoir fait toutes ces démarches!
C'était terrible et triste de voyager dans le passé de Yaritza et de la voir massacrer Anneliese... Alors c'était elle, finalement...
Qu'elle était jolie sous son ancienne forme humaine d'ailleurs! (un peu plus négligée après le combat contre Edith par contre )
Et voilà qu'elle ose s'en prendre à Siegfried en plus (quel courage d'ailleurs, ce jeune vampire !)
Elle a vraiment mérité ce qui s'en est suivi. Et oui, dire qu'elle aurait pu/dû gagner! Edith peut remercier Odile et Siegfried...
Elle a été bien sadique pour la fin de Yaritza...la faire tuer par sa propre petite-fille affamée, gloups... les mimiques super réjouies d'Edith sont tellement drôles
PS: j'aime beaucoup ta salle pour les combats, avec la fosse Et j'aime aussi beaucoup le style de Rachel, une bien jolie sim pour Odile...j'espère qu'elles se reverront
Odile qui retourne dans le corridor, je me demandais bien ce qui la titillait pour y aller. Mais comme je la comprends, revoir sa famille ça fait du bien. Mais j’avoue que je ne comprenais pas le lien avec Yaritza jusqu’à ce que je vois ce qu’elle a fait… mais non, c’est à cause d’elle que la sœur d’Edith est morte!!! Mais non!!!! Sacrilège! Sait-elle qu’à cause de tout ça, Méphisto a fait son fameux pacte avec Edith? Ma foi! Si elle savait!
WOW! Le combat de Edith contre Yaritza avec la toune en lien était incroyable! Quel moment PEPITE! Avec Edith qui a le même maquillage que Mephisto! C’était ça coche! J’ai adoré! Un seul mot pour déclencher une guerre. « Anneliesse » Paix à son âme.
Ouahou! J’adore le sort réservé à la Yaritza humaine, à nourir sa fille vampire! Hahaha J’adore! T’as de bonnes idées! (J’adore le look d’Edith, elle est super jolie) Le Karma... j'adore le karma...
hahahahaha J’ai tellement ri dans les secrets de tournage! Edith qui fait le party dans la cellule de Yaritza! Et sa fille qui pleure! Hahahahaha (Je suis diabolique, je sais.)
Wow! Super épisode!
J’adore ton histoire, elle est pleine de rebondissements! Hihihi Vivement la suite!!!!
Pfiou ! Encore plein de choses dans ce chapitre, de l'émotion, des rebondissements, une fosse magnifique et un chapitre qui finit en apothéose ! Il va falloir que la tension retombe, maintenant
J'avoue que j'ai eu un peu peur pour Edith. Je l'imaginais déjà en fragile petite humaine et ça me fendait le cœur rien que d'y penser.
Alors merci au châtiment d'Alecto ! C'est ce qui s'appelle un sacré revirement de situation. En plus, Edith était vraiment sublime dans cette forme sombre qui n'était pas sans rappeler Méphisto.
La musique (je ne connaissais pas du tout ce compositeur), dans cette partie du combat, a vraiment contribué à mettre l'ambiance. Tu as très bien choisi le morceau. J'avais des frissons en te lisant.
Quant à la fin, que dire ? La punition d'Edith est terrible mais je ne pleurerai pas sur le sort de Yaritza. Elle lui a enlevé sa sœur, après tout. Donc, pas de pitié pour les méchantes ! (même si c'est quand même très cruel... )
Avant d'oublier, je veux te dire que j'adore les photos des enfants dans le salon de Charlotte Straud. ça fait un superbe contraste coloré avec l'ambiance froide de la pièce.
Et j'adore tes petites expressions. Aujourd'hui, c'était "Tu veux la piscine et l'échelle de la piscine". J'ai bien rigolé. Tes expressions imagées me régalent. Se casser le plumbob ! Mais où vas-tu trouver tout ça ? Je suis fan
@Elinoee Comme quoi, il y a parfois du bon à signer un pacte avec Méphistophélès, je suppose !
Odile te remercie il faut dire qu'elle développe les pouvoirs de medium qu'elle possède depuis l'enfance sans s'en rendre compte. Cela lui permet d'avoir quelques intuitions souvent justes !
En effet, c'était Yaritza depuis le début ! Concernant sa forme humaine, c'est là le vestige d'une intrigue que j'avais commencée il y a bientôt trois ans quand j'ai commencé Orchestra Vampirica. À l'époque, après la mort d'Alexei, Yaritza a emménagé à Del Sol Valley et j'ai commencé un Killer Celebrity Challenge avec elle, pensant avoir le temps d'en inclure quelques bribes sous forme de flashbacks. Finalement j'ai laissé tomber. Le look qu'elle affiche dans ce chapitre est donc son look d'actrice
Siegfried a été courageux... ou inconscient et impulsif, c'est selon. Je penche pour les deux Quant au châtiment, il ne pouvait pas en être autrement quand on cherche suffisamment de noises à Edith, elle peut avoir une imagination débordante !
Merci pour la salle de la Fosse Noire cette pièce a été beaucoup de choses. D'abord une chambre dans laquelle Odette et Odile ont été conçues, puis une salle de yoga et, enfin, cette sinistre fosse
Nous aurons des nouvelles de Rachel, promis
@oiseaudelune Eh oui, quand Yaritza a déboulé au procès, Odile a repensé à ce que lui avait dit Charlotte Straud sur le fait que dans sa réalité, Yaritza avait éliminé Edith. À partir de là, la cambionne s'est demandé s'il n'y avait pas la possibilité que la Furie Écarlate fût également responsable pour Aneliese. Bonne déduction de sa part !
Je dois avouer que moi aussi, j'ai particulièrement apprécié cette fin pour Yaritza l'écrire était fort satisfaisant et la jouer l'était tout autant.
Merci beaucoup
@nathalie986 Haha, j'espère que la tension est retombée, à présent ! Encore que ce soir, il n'y en aura pas trop besoin. Comme tu t'apprêtes à le constater, j'ai fait léger, pour ce chapitre
Méphisto tire sa forme actuelle d'anciens rites de magie noire dont est également originaire le pouvoir du Châtiment d'Alecto. Les similitudes se font donc ressentir sur cette ressemblance
Merci pour la musique ! Cela me fait plaisir qu'elle ait eu l'effet escompté. Je voulais quelque chose de très "brut", avec des relents celtiques et une forte inspiration tribale. Il fallait exprimer toute la terreur que Yaritza pouvait éprouver à cet instant
Héhéhé, la fin de Yaritza est cruelle mais cela ne pouvait pas être juste un "je bois ton plasma et ciao !". C'est elle qui est à l'origine de tout ce bazar, après tout ! Si elle avait laissé Aneliese tranquille, nous n'aurions pas eu d'histoire.
Pour les portraits des enfants de la Comtesse, j'avais en effet envie de trancher de la sorte accessoirement, je venais aussi d'acquérir Moschino alors je voulais le tester. J'imagine que Charlotte Straud est photographe indépendante, dans cette réalité (au grand dam des clients qui viennent se faire photographier, comme tu peux le supposer !)
Il faut savoir que j'ai un penchant pour la linguistique, alors j'essaie de m'amuser avec le vocabulaire de mon histoire, en imaginant à quoi pourraient ressembler nos expressions bien connues si elles étaient transposées en simlish
Après les tourments que l'on a connus au fil des dernières publications, retrouvons-nous aujourd'hui pour une note plus joyeuse. Ça fait du bien aussi, de temps en temps, et nos personnages ont bien mérité un peu de répit Par ailleurs, il s'agit du dernier chapitre de l'acte V. Cela implique également qu'il s'agit du dernier chapitre posté sur ce forum. Le prochain et ultime acte sera publié sur le nouveau. D'ici-là, je vous souhaite une bonne lecture ! 🤗
--- Chapitre 74 : Célébrations ---
Au deuxième sous-sol de la Fledermaus, la fête battait son plein.
Les cambions se réjouissaient du mieux qu’ils le pouvaient de la fin officielle de tous les problèmes qu’avait connus leur famille ces dernières années.
Maintenant que les pages « Nibelung » et « Yaritza » étaient officiellement tournées, il était temps de voir plus loin.
– Peut-être pas trop loin non plus, souleva Orpheus. Je vous rappelle qu’il reste encore l’Ordalie.
– Chaque chose en son temps, microbe, souffla Aïda. Pour l’heure, nous lâchons du lest et nous dégustons des cocktails. Profite d’Isaac.
– Tu as conscience que toi et moi serons les premiers à nous battre ? Arrives-tu, de ton côté, à « profiter » de Jacob ?
La jeune femme laissa échapper un rire gêné.
– Jacob ? Je ne vois pas de quoi tu parles.
– Arrête un peu de te voiler la face, grande sœur, murmura Orpheus. Je te connais mieux que n’importe qui et je sais quand tu mens. Quant à Jacob… tu sais de quoi je parle, je le sais, tout le monde le sait, ici. Tout le monde, sauf le principal intéressé. C’est quand même dommage, puisque ce que tu ressens est clairement réciproque.
Tous deux regardèrent à l’autre bout de la pièce. Jacob était en pleine conversation avec Isaac, ou plutôt Isaac était en plein monologue sur la culture selvadorienne en pensant ardemment que Jacob parvenait à suivre ce qu’il racontait.
– Il repart à Tartosa demain, expliqua Aïda. Cela ne veut dire qu’une chose : il va retrouver Greta. Probablement vont-ils partir en voyage à Sulani dans la foulée. Il m’a dit qu’il rêvait d’y emmener la femme de sa vie.
– Et tu penses que c’est… Greta ?
– Nous avons passé plusieurs mois uniquement tous les trois à Strangerville, avec le complotiste Erwin Pries pour seule compagnie. Tu t’imagines bien que Greta et Jacob ont dû en profiter…
– Mais enfin, il ne t’est pas venu à l’esprit que…
– Je vais aller goûter ce plasma pétillant, coupa Aïda. Et dire à Odile de changer la musique, aussi. Sérieusement, qui a jugé bon de laisser les plus jeunes s’occuper de la playlist ?
[…]
Un étage plus haut, Charlotte regagnait l’appartement. Edith lisait seule.
– Tu n’as pas eu envie de te joindre à la fête ? demanda la fantôme en s’installant sur un canapé qu’elle n’avait jamais vu et qui, d’ailleurs, n’était pas du tout assorti au reste du mobilier.
– Mes enfants sont pratiquement tous majeurs, répondit Edith. Toi et moi avons déjà eu leur âge : je doute qu’ils apprécient avoir leur vieille mère sur le dos alors qu’ils reçoivent du monde.
– Quelle bande d’ingrats, se moqua Charlotte. Dis-moi, je suis passée dans le jardin et j’ai remarqué que tu n’avais pas entreposé l’urne de Yaritza, ni celle de Stanislav. Pourtant, ils sont morts humains, alors je pensais que tu les offrirais à Méphistophélès. Qu’en as-tu fait ?
La vampire eut un sourire carnassier, son regard se posant d’un air innocent sur le nouveau canapé. Charlotte ne connaissait cette expression que trop bien et comprit immédiatement.
Après avoir poussé un puissant juron, elle se releva en sursaut.
– Tu n’es pas sérieuse ?!
– Il fallait bien que je réutilise mon recycleur et ma machine à fabriquer ! Je dois retrouver la main pour rouvrir mon entreprise, après tout. Romy les rejoindra bientôt, alors je voulais te demander ton avis : plutôt tapis ou lot de bougies ?
– Tu es ignoble, parvint à articuler la Brindletonienne en prenant place sur le sofa aux matériaux de fabrication bien plus éthiques.
Charlotte ne put toutefois garder son sérieux plus longtemps. Elle ignorait si c’était nerveux ou non, mais l’envie de rire la gagna sans prévenir. Très vite, Edith l’imita et ce fut comme si les deux amies n’avaient jamais connu Forgotten Hollow. Toute la pression accumulée ces dernières années semblait retomber.
– Ta tante nous invite à dîner demain soir. Lucian et Elvira vont quitter Forgotten Hollow et Ulrike souhaiterait leur dire au revoir dans les formes.
– Je ne sais pas trop, hésita Edith. Qu’a-t-elle prévu au menu ?
– Pour vous, soupira la Brindletonienne, ce sera du randonneur. Les grands maîtres ne sont pas friands de plasmafruits.
– Il fallait le dire plus tôt ! Je lui écris illico pour confirmer !
[…]
Il y avait très longtemps que la chapelle n’avait pas connu autant d’allégresse.
Chacun profitait de la soirée au maximum, s’amusant comme des humains parfaitement normaux n’ayant pas récemment affronté une base extraterrestre et une vampire impitoyable.
Tout le monde, ou presque. Carmen avait surpris le regard triste de Tamino. Le jeune homme le cachait tant bien que mal pour ne pas gâcher la fête, mais la cambionne connaissait les difficultés de son frère. D’ordinaire facilement en proie à la mélancolie comme des générations de Faust avant lui, les récents événements avec Montana n’arrangeaient rien.
À cet instant, Brunehilde, qui se sentait soudainement un peu patraque, demanda à Siegfried de la raccompagner chez eux. Les deux colocataires prirent alors congé et Carmen profita que l’attention fût portée sur eux pour s’approcher discrètement de son demi-jumeau.
– Tu penses à Montana, n’est-ce pas ?
– Elle n’a pas répondu à ma lettre. Je crois qu’elle me déteste.
– J’aurais adoré car cela aurait été plus facile pour toi de passer à autre chose, mais j’en doute. Charlotte vous a entendus vous disputer, tu sais.
L’expression de Tamino changea du tout au tout. Il semblait inquiet.
– Vraiment ? Qu’a-t-elle entendu ?
– Pas grand-chose, elle est arrivée à la fin mais elle sait que cela avait un rapport avec Méphistophélès. Tu veux en parler ? Il est venu t’effrayer, pas vrai ?
Pendant un moment, le jeune homme ouvrit la bouche, vraisemblablement prêt à dire à sa sœur ce qui le tracassait tant. Carmen l’y encouragea du regard.
Depuis leurs retrouvailles avec le reste de leurs adelphes, Tamino et elle se confiaient moins l’un à l’autre et cela la peinait beaucoup. Elle était d’ailleurs convaincue que ce mal-être était réciproque.
– Carmen ? demanda une voix derrière eux. Je peux te parler ?
La cambionne frissonna. En d’autres circonstances, elle aurait tout donné pour que Sanjay lui apporte enfin la réponse qu’il lui avait promise, mais Tamino était trop mal en point pour cela.
– Je ne peux pas laisser Tam’ tout seul, répondit-elle sur un ton d’excuse. Il…
– Pas de problème, intervint Aïda qui avait visiblement entendu une partie de la conversation. Je m’occupe de lui. As-tu déjà goûté au Sombre Délice, Tamignon ?
Carmen se demandait si l’abus de Sombre Délice n’était pas justement la raison qui avait conduit Aïda à donner un tel surnom à Tamino – ce qui était d’ailleurs terrifiant venant de l’aînée des Faust – mais maintenant qu’elle n’avait plus d’excuse valable, elle pouvait accepter la requête de Sanjay. Tous deux sortirent de la pièce et se retrouvèrent dans le couloir central du deuxième sous-sol.
– Alors ? amorça Carmen. Tu… tu passes une bonne soirée ?
– Pas vraiment, répondit Sanjay en toute honnêteté. Je n’arrête pas de repousser ce moment.
La cambionne masqua sa déception. Elle ne s’était pas attendue à ce que la discussion débutât ainsi mais hors de question pour elle de se laisser abattre. N’avait-elle pas tenu tête à une assemblée d’occultes pour défendre sa mère, quelques jours plus tôt ? Sanjay et elle étaient à présent en tête-à-tête, dans cette bulle qui n’appartenait qu’à eux. Chacun pouvait parler à cœur ouvert.
– Je ne comprends pas, demanda-t-elle, as-tu peur de la réaction de quelqu’un ici ? Tu sais, après ce que tu as fait pour Tam’ et moi, tu peux être certain que tu seras adopté par tout le monde. Et puis bon, quand on sait qu’Aïda a eu Méphistophélès et que Tam’ a eu une chasseuse de vampire initialement payée pour nous capturer, tu es blanc comme neige.
– Cela n’a rien à voir. C’est simplement…
Leurs mains avaient cessé de se frôler pour se tenir complètement. Le cœur de Carmen battait la chamade.
Ils y étaient presque…
Et, soudain, la bulle éclata.
– Je regrette, Carmen, mais je ne peux pas.
Était-ce une hallucination auditive survenue au pire moment, Carmen l’ignorait, mais elle aurait juré avoir entendu quelque chose se briser. L’espace d’un instant, la cambionne faillit même perdre l’équilibre.
– Sache que ce n’est pas toi le problème, crut bon de préciser Sanjay.
– Laisse-moi deviner, répliqua Carmen d’un ton sec. Tu vas essayer de me faire croire que le vrai problème, c’est toi et que tu ne me mérites pas, c’est ça ?
– Ce n’est pas ce que j’ai dit. Seulement, mets-toi à ma place. D’ici quelques années, l’Ordalie débutera. Comment pourrais-je prendre le risque de t’aimer pour ensuite te perdre ?
– Demande à Isaac. Lui, il est prêt à prendre le risque avec Orpheus.
– Isaac est un vampire encore très jeune, expliqua Sanjay. Il n’a pas encore connu la perte et le prix de l’immortalité. J’ai cent trente-six ans, Carmen. Crois-moi, je ne veux plus aimer sans garantie. Et pourtant, je sais que nous serions très heureux, ensemble.
– Alors quoi ? Tu veux que nous gardions nos distances jusqu’aux combats et me revenir comme une fleur si et seulement si j’en sors victorieuse ?
– Je n’ai pas le droit de te demander cela. Je te connais depuis quelques années, déjà. Tu trouveras quelqu’un sans difficulté, j’en suis sûr.
– Ne comprends-tu donc pas que quelqu’un qui n’est pas toi ne m’intéresse pas le moins du monde ? s’exclama Carmen. Mais soit. Si tel est ton souhait, qui suis-je pour m’y opposer ? Bonne fin de soirée, Sanjay.
[…]
– Sérieusement ? Charlotte était la propriétaire de la Fledermaus ?
Orpheus peinait à croire le récit d’Odile. L’adolescente confirma cependant ses propos, détaillant davantage sa vie passée loin de sa famille les premières années de sa vie. Elle eut une pensée émue pour les enfants de la Comtesse qui, à présent, n’allaient plus tarder à débuter les séries de combats. Charlotte Straud avait en effet choisi une organisation différente de celle d’Edith : elle n’attendrait pas la majorité de tous ses enfants pour commencer. Uniquement celle des deux concernés. Ce qui impliquait qu’Ibrahim et Joachim se battraient dès les dix-huit ans de ce dernier. L’année suivante concernerait Myriam, la jumelle de Joachim, et Rachel. Odile eut un pincement au cœur à cette idée.
– Cela ne m’étonne pas vraiment de Charlotte, confessa Isaac.
– Tu ne la connais pas autant que moi, contesta Orpheus. Quand je te dis qu’il est impensable d’imaginer Charlotte en vampire impitoyable…
– ...alors tu me parles avec tes yeux de petit garçon – sans doute très mignon mais j’attends toujours que tu me montres des photos pour que je puisse en juger objectivement – bercé par le gentil fantôme qui vit avec vous depuis ta naissance. Moi, je vois une femme avec beaucoup de détermination. Suffisamment pour avoir littéralement mis sa vie entre parenthèses pour aider son amie tout en s’occupant de vous comme une mère de substitution. Je ne trouve donc pas exagéré de l’imaginer, dans d’autres circonstances, basculer vers les ténèbres si c’est la seule option pour obtenir ce qu’elle désire.
– Oh non, gémit Odile, le regard tourné vers la porte. On dirait que Sanjay est parti.
Carmen entrait en effet seule dans la salle à manger. Au vu de son expression, elle ne semblait pas avoir envie de parler.
– Je croyais qu’ils s’entendaient bien, murmura Odile alors que Carmen rejoignait à présent Aïda et Tamino à leur dégustation de Sombres Délices.
– Ne t’inquiète pas, la rassura Orpheus. Je suis certain que cela va s’arranger.
Il s’agissait d’un mensonge car le cambion, qui se doutait de ce qui avait pu être dit dans ce couloir, n’y croyait pas vraiment. Cependant, il préférait ménager la benjamine du groupe. En sa qualité de medium peu entraînée, Odile était pourvue d’une très forte empathie et la moindre émotion négative d’autrui l’affectait comme si elle était directement concernée.
Orpheus décida donc de changer de sujet et donner quelques nouvelles qu’il avait reçues d’Odette dans un SMS arrivé la veille :
Salut Orpheus,
Papa et moi sommes bien rentrés à Moonwood Mill. J’espère que le procès d’Edith s’est bien passé.
De mon côté, je perfectionne de jour en jour mes dons. J’ai d’ailleurs fait mon premier travail de medium en solo, hier. J’ai dépensé ma rémunération dans des croquettes de meilleure qualité pour Copain. Il le mérite.
Autrement, j’ai rejoint la meute des Crocs Sauvages dirigée par Rory. On aurait pu penser qu’en tant que copine de mon père, elle chercherait à me pistonner, mais elle ne m’a pas fait de cadeau.
J’apprécie bien mieux ma vie ici que les quelques jours que j’ai passés à Forgotten Hollow (sans vouloir t’offenser). Les journées, je traîne avec la meute et le soir, je passe d’agréables moments en famille avec papa, Rory et Remus. Je te joins une photo de lui. Si tu pouvais la montrer à Odile, ce serait super. C’est son frère aussi, après tout.
Dis-lui qu’elle est la bienvenue à la maison quand elle le veut. Toi aussi, d’ailleurs, cela va de soi. J’espère que tu arriveras à pardonner à papa et Rory pour m’avoir transformée dès la sortie du berceau. Si cela peut t’aider, sache que je ne leur en veux pas. Bien au contraire.
À très bientôt j’espère,
Odette.
– C’est gentil de sa part, commenta Odile en contemplant la photo de Remus. J’aimerais bien aller les voir mais j’espère que je ne me sentirai pas aussi mal là-bas qu’elle quand elle était avec nous.
– Alors je viendrai avec toi, décida son grand-frère. Tu ne te sentiras pas la seule vampire au milieu de tous ces loups. Et puis… Je crois qu’Odette a raison : il est temps que je me réconcilie avec ton père.
Le lendemain, comme il l’avait convenu, Jacob était retourné à Tartosa. Cependant, au grand étonnement d’Aïda, il avait demandé à cette dernière de l’accompagner. Il avait apparemment quelqu’un à lui présenter. La cambionne avait accepté à contrecœur, se retenant de dire à Jacob qu’elle connaissait déjà l’héritière des Laurent. Elle le soupçonnait en réalité de vouloir lui annoncer quelque chose de très grave, comme leurs fiançailles ou encore la grossesse de Greta.
Alors qu’ils traversaient le centre-ville, Aïda réfléchissait à toute allure. C’était dans cette ville qu’elle avait entrepris la réunion de ses adelphes. C’était ici que plusieurs d’entre eux avaient trouvé l’amour. Pourquoi fallait-il donc que pour elle, il en fût autrement ?
– Aïda ? lui demanda Jacob alors qu’elle s’était arrêtée. Tu ne te sens pas bien ?
– Non, marmonna-t-elle. Je ne peux pas abandonner aussi facilement. Si le microbe a réussi à se déclarer à son mini-archéologue, je ne vois pas pourquoi je n’y arriverais pas.
Prise d’une inspiration soudaine, Aïda ploya le genou devant le regard effaré de Jacob.
– Épouse-moi, Jacob Robertson.
– Quoi ? Je… Aïda…
– Laisse-moi finir. Tu sais que j’apprécie Greta et que je serais très heureuse pour toi – pour vous deux – si tu la choisissais, mais je m’en voudrais énormément de ne pas avoir tout tenté pour te partager ce que je ressens pour toi.
– Mais… Pourquoi choisirais-je Greta ?
– Ben… euh…
Aïda se releva toute penaude. Il lui manquait une information et elle avait besoin de comprendre.
– Tu ne m’as pas fait venir pour la voir ?
– Si, mais…
– Ah ! Tu vois ! Je te préviens, je ne pourrais pas être votre témoin. Ce sera au-dessus de mes forces.
– Tu veux dire que tu ne veux pas être témoin au mariage de Greta… avec Erwin ?
– Pardon ?
Maintenant que Jacob le disait, la cambionne se rappelait les regards mièvres que s’étaient échangés Greta et Erwin tout au long de leur collaboration lors de la résolution du mystère de Strangerville. En fait, c’était même évident depuis le début. Quelle idiote pouvait-elle faire !
– Tu veux dire que… tu ne vas pas te marier avec elle ? Et qu’elle n’attend pas ton enfant ?
– Te souviens-tu de l’arrivée d’Orpheus et des autres à Tartosa, il y a sept ans ? À cette époque, Greta s’est absentée quelques mois. Elle était en réalité de retour à Strangerville car elle était enceinte d’Erwin. Elle n’a pas voulu l’ébruiter car elle avait peur de la réaction de ta mère mais Edith lui a donné sa bénédiction il y a quelques jours.
« Nous voulions te faire la surprise tout en te présentant leur petit Léon en même temps.
« Quant à ta question sur mon mariage avec elle, eh bien… Je suppose que non, puisque celle que je vais épouser, Aïda Faust, c’est toi. Enfin… si ta demande était réelle, bien sûr.
– Arrête un peu cet air suffisant, idiot, s’empourpra la cambionne sans pouvoir s’empêcher de sourire. Cela ne te va pas du tout.
Il y avait déjà eu des fiançailles plus romantiques, Aïda le savait. Toutefois, elle n’aurait troqué les siennes pour rien au monde.
Puis, comme galvanisés par leur proximité immédiate avec la mairie, Jacob et Aïda furent pris d’une folle idée et décidèrent de laisser libre cours à la magie tartosienne.
Quand les autres allaient l’apprendre, ils allaient à coup sûr regretter de ne pas avoir fait le déplacement !
[…]
Jusqu’à présent, Edith n’avait encore jamais véritablement côtoyé les grands maîtres. Leur dernière nuit à Forgotten Hollow avait donc été pour elle l’occasion d’y remédier et de les remercier pour leur implication dans son sauvetage et la récupération de la Fledermaus. Si Lucian et Elvira reconnaissaient en elle la digne descendante de Vladislaus et Inna, ils la mirent en garde sur son comportement auprès des humains s’aventurant à Forgotten Hollow, lui demandant de ne chasser qu’en cas d’extrême nécessité. La vampire fit bonne figure durant la soirée mais alors qu’elle quittait le manoir Straud à l’issue du dîner, elle ne put s’empêcher de donner son fond de pensée à Charlotte :
– Je les trouve bien culottés ! bougonna-t-elle. Cela m’étonnerait beaucoup que plasma de randonneur de ce soir ait apparu comme par magie dans les réserves d’Ulrike ! Depuis mon retour, je me suis beaucoup calmée. Mon comportement est exemplaire et il est hors de question que je lève davantage le pied sur ma consommation.
Charlotte cacha un demi-sourire. Edith ne l’admettrait jamais, mais la Brindletonienne connaissait les raisons de la baisse de cadence de son amie : celle-ci avait atteint le nombre d’âmes que Méphistophélès lui avait initialement demandées. Depuis quelques temps, le garde-manger voyait sa population se réduire et se renouveler de moins en moins au profit de pillage des réserves de plasma de l’hôpital le plus proche. Edith ne chassait presque plus et Charlotte en était ravie : c’était un très bon signe pour son humanité.
Alors que les deux jeunes femmes redescendaient l’allée conduisant au manoir Straud, deux silhouettes leur apparurent au loin, en direction du manoir Vatore : Siegfried et Brunehilde rentraient visiblement d’une promenade au clair de lune et avaient l’air très occupés. Edith s’arrêta net et Charlotte comprit aussitôt le problème.
– Edith, s’il te plaît…
– Attends-moi à la chapelle, ordonna la vampire.
Sans même attendre d’être contredite par la fantôme, Edith usa de sa vitesse surnaturelle pour atteindre le manoir. Siegfried et Brunehilde, toujours trop distraits pour remarquer quoi que ce fût, s’apprêtaient à refermer à clé, mais un simple coup de la vampire contre le panneau de la porte les en empêcha.
– Maman ? s’exclama le cambion d’un air surpris. Que fais-tu ici ?
– Tu parles d’une colocation, railla sa mère. Depuis combien de temps me prends-tu pour une idiote, Siegfried ?
– Madame, intervint Brunehilde, je vous assure que nous aurions aimé vous prévenir, mais…
– Reste loin de moi, jeune fille ! s’écria Edith.
Puis, s’adressant à son fils :
– Tu me déçois énormément. De tous mes enfants, je pensais que tu serais celui qui comprendrais le plus ce que j’ai vécu là-bas… Ce que nous avons vécu. En dépit de tout ce qu’ils nous ont fait subir, tu trouves le moyen de jeter ton dévolu… sur elle ? La fille de Wotan Nibelung…
– C’est également celle de Lilith Vatore, au cas où tu l’aurais oublié, répliqua Siegfried.
– Ne me coupe pas la parole, jeune homme. Mais j’allais justement en venir au même point que toi : elle est également la fille d’une vampire ayant été mon ennemie au même titre que Wotan. Comment oses-tu…
Sans prévenir, Siegfried se para de sa forme sombre.
– Non, maman, rugit-il, c’est toi qui vas m’écouter ! Lilith Vatore n’était pas ton ennemie. Je suis au courant de toute l’histoire. Elle essayait de t’aider et a même donné sa vie pour te tirer des griffes des Nibelung ! J’aime Brunehilde et ton ingratitude vis-à-vis de sa mère n’y changera rien !
– Tu ne sais pas de quoi tu parles, lança Edith d’un air dédaigneux. On dirait que tu t’es attaché à tes ravisseurs au point de te laisser séduire par leur progéniture. Compte tenu de votre captivité commune toutes ces années, je n’ai rien dit pour ton amitié avec Yamato mais cette fois, tu vas trop loin. Rentre immédiatement avec moi à la chapelle ou ta chère Brunehilde rôtira au soleil d’ici quelques heures.
Contre toute attente, Siegfried ôta sa forme sombre. Edith ne comprit pas où il voulait en venir. N’était-il pas déterminé il y a à peine dix secondes ?
La vampire eut toutefois rapidement la réponse à sa question : c’était de la provocation. Siegfried avait troqué sa forme sombre contre un air de défi.
– Tu ne feras rien de cela, déclara-t-il froidement. Tu vas quitter cette maison et laisser Brunehilde tranquille – nous laisser tranquille – et nous rediscuterons plus tard.
– Voyez-vous ça ! Puis-je savoir en quel honneur ?
– Parce qu’elle est enceinte !
À suivre...
--- Fin de l'acte V ---
Crédits :
- Les poses de danse sont d'Akuiyumi.
- Les trois poses des six cambions ensemble, ainsi que toutes les poses "de couple" (incluant celle de Greta & Erwin et celle de Siegfried & Brunehilde en fin de chapitre) sont de Maysbat.
Bonus :
Je n'invente rien (et je l'ai appris grâce à cette histoire), il est bel et bien possible de recycler les tombes ! Edith s'est alors empressée de tester avec celles de Yaritza et Stanislav
D'ailleurs il semblerait que l'on aperçoive des restes des vêtements de la Furie Écarlate, dans le bloc recyclé
Les pièces ainsi récupérées, elle a pu fabriquer ce fameux canapé !
Secret de tournage :
Eh bien, eh bien, eh bien... Je suppose que tu as raison, Aïda : avec ta descente, à quoi bon s'encombrer d'un verre Bon par contre tu feras attention, il me semble que cette boisson est assez épicée...
Eh voilà, je te l'avais dit ! Alors si tu pouvais maintenant faire attention où tu...
...vises. Bon, ben l'Ordalie se fera à cinq, je suppose !
Ah, en fait tout va bien !
Le petit mot de la fin :
Voilà, comme je vous le disais en début de chapitre, la suite d'Orchestra Vampirica aura lieu sur le nouveau forum Peut-être pas dès l'ouverture de celui-ci car il faudra que je réinsère les chapitres postés ici après le 12 mars (et peut-être aussi vos commentaires postérieurs à cette même date) qui ne seront pas transférés automatiquement avec le reste. Je devrai aussi réfléchir à une bonne organisation pour la réinsertion des images. J'espère pour cela que le nouveau forum permettra de les incruster sans avoir à passer par un hébergeur externe, mais nous verrons bien .
Avant de vous quitter, petite mise en bouche pour l'ultime acte avec l'affiche de couverture de celui-ci
Enfin, petit récapitulatif des cambions pour vous préparer à l'Ordalie et, potentiellement, vous permettre de vous constituer votre petit classement personnel (avec un spoil du look adulte d'Odile mais rien de grave) :
Et Odette en bonus parce que pourquoi pas, après tout :
Merci d'avoir suivi l'histoire sur ce présent forum. À très vite sur le prochain, j'espère !
Tout d’abord, ça fait du bien de voir tous les enfants réunis avec autant de légèreté entre eux. (Merci pour la musique, elle était chouette ta toune! ) Fini la bisbille et le tirage de chignon! Hihi Enfin, pour le moment. L’Ordalie va les rattraper vite, je pense. Les photos de groupe sont magnifiques. (Je vois le temps que ça a pris pour leur faire prendre la pause. Ouf!) J’aime beaucoup le style de chacun, ils sont si diversifiés. Bon, mon préféré est Orpheus. Hihi
Aïda qui est toute gênée quand on parle de Jacob! Mais enfin… avoue-le donc qu’il te plaît… il ne te reste peut-être plus beaucoup de temps à vivre… (bon c’est dark dit comme ça mais c’est quand même ça )
Pouhahahahaha Yaritza et Stanislav sont devenus un divan! Wow! Mais quelle idée! Hahahahaha Tapis ou bougie? Hum… hahahahahaha Elle a de ces idées, cette Édith!!!! (Je vote pour « tapis » comme ça on peut marcher dessus allègrement… hihi )
hahahaha Quand il est question de randonnée, Edith approuve totalement! Heu… de randonneurs plutôt… c’est sûrement pareil… ou presque… bref, on oublie le régime végétarien ici. Hihihi
Pauvre Tamino… je me demande ce qu’ils ont discuté avec Méphisto…
Oh non! Pauvre Carmen! Sanjay a de bonnes raisons de dire non mais… mieux vaut aimer et être aimé que pas du tout. J’espère qu’il changera d’idée. Peut-être même que son amour pourrait lui donner la force de gagner. Si elle est triste d’un amour qu’elle n’a jamais eu, peut-être qu’elle ne réussira pas…
Wow! Odette! C’est cool d’avoir de ses nouvelles! Hihi la petite photo sur le cellulaire! Ouah! Beau travail pour faire ça! T’es doué.
Oh! Orpheus est trop mignon. Se réconcilier avec Caleb! Ça promet! Deux vampires dans une ville de loups-garous. Haha « Ça sent le « chien mouillé ». » dirait le Comte Orlock. Hihihi
Ohhhhhhh Aïda et Isaac sont troppppp migggnnonnnssss! Ok! Pour le coup, je te pardonne de nous avoir fait languir de même! Hahahaha J’adore comment tu as tourné la situation. Greta qui était avec Erwin depuis le début… qui se marie… qui ont un bébé… hahaha C’est parfait! Comment Aïda doit se sentir nouille… tellement nouille… la plus nouille du bol de nouilles! Hahaha
Ouahou la BOMBE à la fin! C’est génial! Brunehilde enceinte! Hihihi C’est cool! Un petit Descendant! Hihihi Ça met du piquant!
BONUS :
Mais non! On peut vraiment recycler des tombes?! Je suis choquée de choquée! Pardon? What?! Hahahaha On aura tout vu! Et moi qui pensais que c’était un jeu bisounours… hahahaha
Wow! Aïda a le feu au c… clapet… je veux dire clapet… hahahaha Pauvre Tamino à la chevelure cendrée… hahahaha
Ouah ta vignette de la prochaine Saison est superbe et les vignettes personnages aussi! C’est génial de comparer les visage avec leurs parents et de revoir leurs bouilles d’enfants, ça me rend nostalgique. On s’attache à eux avec le temps, c’est fou! Je ne veux pas qu’ils meurent… bouhouhou mais bon, sans ça, on aurait pas d’histoire…
Superbe fin de Saison.
Ce sera avec plaisir de je te suivrai sur le prochain forum et que je t’écrirai des romans. Hihi
Beau boulot maestro!
Réponses
Je te comprends, certains détails commencent à remonter. Fort heureusement, les souvenirs évoqués ici ont été utiles pour Edith !
Carmen a assuré, oui
Tu m'as bien fait rire
Pour Tamino, il y a bien un peu de ça. Il se traîne bel et bien l'héritage psychologique des Faust. Cependant, il n'y a pas que cela, mais je n'en dis pas plus pour le moment.
La petite-fille de Yaritza, c'est Romy Istines, la fille de Stanislav
@nathalie986
Je te remercie pour la construction de mon chapitre, le compliment me fait très plaisir
Eh oui, il y avait bien un peu de mamie Lagrise dans le procès ! Et Carmen a totalement trouvé sa voie. J'ai essayé de mettre chacun des cambions en lumière au moins une fois, dans l'histoire, de par des actions importantes qu'ils ont pu avoir, et généralement j'ai fait coïncider de manière "symbolique" ces mises en avant avec le moment où ils adoptent leur look définitif, tels qu'ils apparaîtront sur leurs portraits officiels et sur l'image de couverture du dernier acte. Aïda, Orpheus et Siegfried ont déjà eu leur tour et là, c'était l'heure du moment de gloire de Carmen
J'ai trouvé super de tomber sur ce tribunal dans la Galerie car il concordait très bien avec ce que j'avais déjà écrit et j'avais peur de devoir changer des paragraphes parce que le décor ne convenait pas. Heureusement, j'ai tout pu laisser tel quel !
N'est-ce pas que Carmen et Sanjay sont choupis
Alors je te rassure : pour Edith non plus, la libération de Romy n'est pas au programme
@Elinoee Cela me rassure que le procès vous ait paru "réaliste", alors
Tout le monde te remercie pour tes compliments sur leurs actions
D'une certaine manière, oui, mais mon petit doigt me dit qu'il y a autre chose 🤫
Ta phrase sur Yaritza est amusante car c'est exactement ainsi que je vois le personnage, comme une méchante très cartoonesque et fantasque ! Voyons un peu ce que donne la confrontation !
@nathalie986 et @Elinoee : Alors je ne pensais pas que l'avocat de l'accusation aurait son petit succès
Chapitre un peu plus gros pour aujourd'hui
Hormis Charlotte, personne n’était au courant qu’Odile se réessayait à la plongée spectrale. L’heure était grave et la cambionne avait besoin de réponses – comme à peu près tout le monde à la Fledermaus –. Lorsqu’Odile lui avait fait part de son plan, Charlotte avait accepté de l’accompagner dans son propre Corridor, l’attendant devant la porte rouge afin de servir de point de repère à l’adolescente lorsque celle-ci rentrerait.
– Merci de ton aide, dit Odile avec reconnaissance. La tutrice d’Odette lui a dit qu’à force d’entraînement, un medium finissait par se passer de point de repère lors des plongées spectrales. Je ne devrais bientôt plus avoir besoin de te déranger.
– Tu ne me déranges pas, contesta la fantôme. Je suis toutefois curieuse de ce que tu as en tête.
– J’ai simplement besoin… d’une confirmation. Je reviens très vite.
Sans un mot de plus, la jeune medium franchit la porte rouge, réapparaissant cette fois-ci au beau milieu de la place principale de Forgotten Hollow. Elle n’était pas encore tout à fait certaine de savoir quels critères la faisaient atterrir à tel ou tel endroit.
Odile lança un regard plein d’envie au manoir Vatore, où elle avait laissé les Caleb et Lilith qui l’avaient élevée. Bien qu’elle désirât plus que tout les revoir, ce n’était pas l’objet de sa visite. De plus, les choses étaient devenues tellement différentes dans sa tête depuis qu’elle avait appris que ces deux-là étaient techniquement de sa famille biologique…
Reprenant ses esprits, l’adolescente se dirigea en direction de la chapelle blanche.
– O’ ?
Odile se retourna, heureuse de retrouver son ami Ibrahim qui semblait venir tout droit du promontoire où ils se donnaient rendez-vous, enfants.
– Que fais-tu ici ? lui demanda ce dernier en l’enlaçant. Je croyais que tu étais partie pour toujours.
– En tout cas, s’exclama une voix qu’Odile ne reconnut pas tout de suite, c’est gentil de nous rendre visite !
Il s’agissait de Rachel, qui avait récemment fêté son anniversaire. Odile ne l’avait pas encore vue en adolescente et reconnut que sa nouvelle tenue lui allait à ravir. Qu’il était agréable de retrouver des têtes aussi familières !
– Je suis seulement de passage, se força-t-elle à confesser. Et techniquement, je suis surtout venue voir… votre mère.
Ibrahim et Rachel se regardèrent stupéfaits. La comtesse avait toujours effrayé Odile. Le fait que cette dernière demandât un entretien avec la maîtresse des lieux témoignait vraiment d’un besoin vital.
Ils acceptèrent la requête de leur amie et la conduisirent au salon où se tenait bel et bien la comtesse Charlotte Straud.
La Comtesse toisa Odile d’un air mauvais. Si la première envie de la cambionne fut de battre en retraite, elle se fit violence pour soutenir le regard de Charlotte Straud, si différent de celui de Charlotte Fox.
– Vous avez beaucoup d’aplomb à venir me voir de la sorte, menaça la vampire. Votre sœur et vous êtes parties comme des voleuses la dernière fois. Avez-vous au moins retrouvé votre famille ?
– D’une certaine manière, expliqua Odile à mi-voix. Ils me sont encore un peu étrangers, mais je suppose que c’est pour le mieux. L’Ordalie commencera dès ma majorité.
– L’Ordalie ? C’est donc le nom que votre mère a trouvé ? Edith a toujours été d’un naturel inspiré.
– C’est pour elle que je suis ici, à vrai dire.
Odile ignorait encore si sa requête serait acceptée mais l’amitié qui avait existé entre la Charlotte et l’Edith de ce monde était la seule chose qui pouvait le permettre.
– Lorsqu’Odette est venue… me chercher, débuta Odile, vous nous avez raconté votre histoire. Vous nous avez confessé avoir rencontré la personne qui avait éliminé votre version de ma… enfin, Edith.
– J’ai fait bien plus que la rencontrer, jeune fille. Cette femme a amèrement regretté d’avoir croisé mon chemin, soyez-en certaine.
– Le souci, c’est que dans notre monde, c’est plutôt notre famille qui regrette de l’avoir croisée. De plus, il y a encore un doute sur cette affaire et j’aimerais le lever.
– De quoi parlez-vous, à la fin ?
– J’aimerais faire une plongée spectrale dans l’urne de la Yaritza de votre monde.
[…]
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la comtesse n’avait pas entreposé la tombe de Yaritza dans son jardin comme toutes les autres, mais directement dans sa propre crypte.
Selon Charlotte Straud, cette décision avait été prise pour lui rappeler d’être constamment à l’affût du moindre danger pour ses proches. Odile se contenait furieusement pour ne pas lui rappeler que désormais, la seule source de danger pour les proches de la Comtesse n’était autre… que la Comtesse elle-même.
– Savez-vous ce qu’il vous reste à faire, à présent, mademoiselle Vatore… ou plutôt mademoiselle Faust ?
Pour toute réponse, Odile s’agenouilla devant l’urne et se concentra. Il apparut rapidement qu’il lui était encore plus facile d’entrer dans le Corridor d’une âme ayant déjà franchi la porte blanche. En comparaison, celui de Charlotte Fox marquait presque une certaine résistance lorsqu’elle y entrait alors qu’elle y était parvenue dès l’âge de deux ans !
Le Corridor de Yaritza était à l’image de ce que l’on avait raconté à Odile de la Furie Écarlate.
La cambionne s’avança alors en son centre et se concentra très fort sur l’image de sa mère. C’était là tout ce sur quoi elle pouvait s’appuyer pour le moment mais si ce qu’elle supposait était juste, cela lui suffirait.
Peu importait qu’il se fût agi de deux réalités différentes : la seule chose qui les différenciait l’une de l’autre était le choix qu’avait fait Charotte lorsqu’Edith était venue lui demander de l’aider dans sa cavale. Tout ce qui s’était déroulé avant était identique dans les deux mondes. Or, en cet instant, c’était précisément ce dont Odile avait besoin...
[…]
Stanislav cherchait une génitrice pour ses deux derniers enfants et depuis la disparition de Judith Ward, les autorités de Del Sol Valley commençaient à se poser des questions. Afin d’aider son fils, Yaritza avait donc dû partir à la chasse aux jeunes femmes hors de la ville. San Myshuno était assez loin de chez eux. Personne ne ferait le rapprochement.
Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas pris sa forme humaine. Son apparence habituelle, qui lui valait le surnom de Furie Écarlate, était un savant mélange entre forme humaine et forme sombre. Peu de vampires arrivaient à matérialiser cet entre-deux mais ce soir, l’heure était à la discrétion.
Elle avait vu l’adolescente quitter son immeuble dans la précipitation. Pour une raison qui lui échappait, cette gamine – ridiculement humaine, par-dessus le marché – dégageait une odeur légèrement similaire à celle d’Alexei et de Stanislav. Qui était-elle ? Mieux valait la suivre.
La gamine avait l’air affolé. Elle regardait dans toutes les directions, comme si les réponses aux questions incohérentes qu’elle posait à voix haute allaient lui tomber dessus gratuitement. Yaritza contenait difficilement ses soupirs de dégoût. Elle savait reconnaître un esprit dérangé quand elle en croisait un. Elle ferait une fleur à tout le monde en s’occupant du cas de cette petite : ses parents, qui qu’ils étaient, devaient regretter de l’avoir mise au monde.
– Serais-tu perdue, mon enfant ?
– Ma sœur… c’est ma sœur.
– Eh bien quoi ? Tu ne sais plus où tu l’as mise ?
– Elle a dit qu’elle voulait s’expliquer avec le critique. Elle m’a dit qu’elle voulait juste discuter mais elle m’a menti, je le sais. Elle va faire une bêtise et il faut que j’aille la chercher.
À présent qu’elle était juste à côté de la gamine, Yaritza comprenait. Si cette humaine avait une odeur presque semblable à Alexei, elle en avait une beaucoup plus proche de la femme que Yaritza avait failli avoir pour belle-sœur.
Or, Malvina était morte à Granite Falls depuis des années, ou plutôt Yaritza l’avait laissée pour morte sans se retourner. Il n’était pas exclu que la fille de Vladislaus ait survécu.
La question n’était pas importante. Si cette gamine était bien la descendante de Malvina, elle était un obstacle pour Stanislav. Que se passerait-il si Méphistophélès mettait les mains sur elle et décidait qu’elle ferait une bien meilleure collaboratrice que son fils ? L’ectoplasme avait juste besoin d’un descendant Cents, après tout, et si la gamine devenait vampire, Stanislav aurait une concurrente. Et Yaritza détestait la concurrence.
– Maintenant que tu m’en parles, il me semble avoir vu… une jeune femme en colère, il y a quelques minutes. Elle te ressemblait beaucoup et avait de, euh… longs cheveux bruns… blonds… blonds foncés. Oui, c’est ça.
– Ma sœur ne me ressemble pas tant que ça et elle est rousse. Il faut que je la retrouve.
– Ah oui, oui, oui, c’est ce que je voulais dire ! La jeune femme que j’ai vue était rousse ! C’est la lumière qui m’a induite en erreur. Elle est partie par-là, suis-moi !
La gamine se jeta toute seule dans la gueule de la plante-vache.
Yaritza aurait presque culpabilisé si la soif ne la tiraillait pas depuis déjà vingt bonnes minutes.
– Je… que faites-vous… ? Arrêtez !
Les cris de la jeune fille s’arrêtèrent rapidement. Yaritza avait vu juste. Le même goût exquis que Malvina et, en son temps, Inna. Heureusement que Vladislaus l’avait empêchée de la boire jusqu’au bout, celle-là… Elle serait passée à côté d’une lignée exquise qui ne demandait qu’à être agrandie pour en préserver la pureté du plasma. Malheureusement pour la gamine, elle ne prendrait pas part à cette expansion.
Alors que la Faucheuse faisait à présent son travail, Yaritza réfléchissait. D’après ses dires, la gamine avait une sœur. Que fallait-il faire ? L’éliminer aussitôt pour le bien de Stanislav ou la surveiller pour lui assurer une très longue et paisible vie bien loin de Forgotten Hollow et de Méphistophélès dans le but de la laisser transmettre son plasma à ses enfants, qui le transmettraient aux leurs ? La question n’était pas encore tranchée. Yaritza y réfléchirait mais avant de planifier quoi que ce soit, il fallait avant tout retrouver cette sœur…
La suite est juste en-dessous...
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
Histoire - L'académie Bleuhazur 🧙🦉
L’heure du rendez-vous avait sonné. Tout le monde prit place sur les sièges de la salle de la Fosse Noire, la toute nouvelle pièce de la Fledermaus.
Le Carré d’As – du moins ce qu’il en restait – avait construit cette pièce quelques mois auparavant. Celle-ci ne devait initialement servir pour la première fois qu’au moment de l’Ordalie mais la provocation de Yaritza avait changé la donne.
La Furie Écarlate avait fait irruption la veille, à la fin du procès d’Edith, exigeant à cor et à cri la libération de Romy, sa petite-fille.
Cette dernière était enfermée dans le garde-manger de la Fledermaus depuis la défaite de son père Stanislav contre Ulrike.
Les enfants d’Edith observèrent la scène d’un air circonspect. Leur mère leur avait confié que c’était ici que d’ici une poignée d’années, tous se battraient jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. En ce jour, la maîtresse des lieux leur avait conseillé d’ouvrir l’œil. Elle comptait bien leur montrer l’exemple et terrasser son adversaire.
Edith, cependant, avait l’esprit ailleurs. Où étaient donc Charlotte et Odile ? Elles étaient en retard et le combat allait commencer.
– N’oublie pas, Faust, caqueta Yaritza. Si je gagne, je récupère ma petite-fille et la Fledermaus, ainsi que l’abandon de ton pacte avec Méphistophélès au profit de Romy.
– Toujours plus, Istines ! soupira Edith. Tu veux la piscine et l’échelle de la piscine ! C’est ce qui causera ta perte. Mais j’accepte le défi. Quant à moi, si je gagne, je vous envoie toutes les deux faire un bain de soleil.
Les deux femmes ne s’étaient jamais rencontrées avant le procès, mais c’était comme si elles se connaissaient depuis toujours. Le fait que Yaritza ait manigancé dans l’ombre avec son fils pour spolier Edith de ses possessions jouait évidemment un grand rôle dans l’animosité qui se dégageait de chacune d’entre elles.
Sans même attendre le début en règle du combat, Yaritza se précipita sur Edith. La maîtresse des lieux se défendit comme elle le put, galvanisée par les encouragements de ses enfants et de sa tante.
Enfin, au bout de quelques minutes, Edith fendit l’air, tenant Yaritza par le col.
– Rends-toi, Yaritza. Tu vois bien que tu t’embarrasses.
– JAMAIS ! hurla la Furie Écrlate.
La suite arriva en un éclair : Yaritza sortit un flacon de sa poche et s’apprêta à en dévisser le contenu.
Cependant, Edith avait eu vent de la ruse qui avait eu raison de Vladislaus et y était préparée : dans un hurlement de rage, la vampire fonça à nouveau dans la mêlée, entraînant la Furie avec elle dans un nouveau nuage duquel il était impossible de discerner quoi que ce fût.
Ce fut à cet instant que Charlotte et Odile entrèrent dans la salle des combats.
Odile tenta de s’approcher de la barrière mais Siegfried se précipita sur elle, la retenant juste à temps.
– Lâche-moi ! Ce combat est trop dangereux, je dois dire à maman que…
Les paroles de la cambionne se noyèrent dans des exclamations horrifiées : Edith venait de perdre la seconde manche.
– Merveilleux, susurra Yaritza. Je te proposerais bien que nous fassions la belle pour trancher, mais tu comprendras que je préfère rester sur une victoire !
La Furie Écarlate lâcha Edith au sol sans cérémonie et fouilla dans ses poches à la recherche du remède ultime contre le vampirisme.
Elle se figea une fraction de seconde, réalisant que dans le dernier affrontement, elle avait fait tomber la fiole un peu plus loin.
Ses yeux se posèrent sur l’objet, mais Siegfried fut plus rapide.
– MAMAN !
Vif comme l’éclair, le cambion plongea dans la fosse. Il se jeta sur la fiole et la lança à sa mère.
Cet acte de bravoure fut également un acte stupide car Yaritza, folle de rage, l’attrapa par la gorge.
– Quel vaillant héros, ironisa-t-elle.
– Lâche notre frère ! s’écria Odile en se jetant à son tour dans la fosse.
Elle s’arrêta toutefois aussitôt : Yaritza avait resserré son emprise sur Siegfried.
– Un pas de plus, petite, et ton sang-mêlé de frère perd la tête.
La Furie Écarlate se pencha alors davantage contre l’oreille du cambion :
– Sache néanmoins que je dois te remercier, brave soldat fidèle à sa famille. Tu m’offres une bien meilleure satisfaction que ce que j’avais initialement prévu avec ta mère. Je voulais l’éliminer, mais je crois qu’il sera bien plus plaisant de la voir perdre le peu de raison qu’il lui reste enfermée dans ses propres geôles en ayant été témoin de la perte inutile de son rejeton.
Puis, s’adressant à Edith :
– Ne t’inquiète pas, je vais essayer de ne pas trop le faire souffrir. Il faut dire que j’ai l’expérience, il ne s’agit pas de mon premier Faust.
Désespérée, Odile s’approcha de sa mère et lui souffla un seul mot, ou plutôt était-ce un prénom : Aneliese.
L’atmosphère dans la pièce changea du tout au tout. C’était comme si un vent chaud et étouffant s’était engouffré par tous les interstices des murs, rendant l’air absolument irrespirable. Charlotte comprit immédiatement d’où provenait ce changement et osa à peine regarder en direction d’Edith. Elle savait qu’au plus profond de l’esprit de la vampire, un pouvoir spécial venait de s’activer…
[…]
– Le Châtiment d’Alecto, avait expliqué Edith il y a des années. C’est un pouvoir qui ne s’activera qu’une seule et unique fois. Méphistophélès et moi l’avons négocié lors de la signature de notre Pacte.
– Je pensais que ce « Pacte », comme tu l’appelles, ne consistait qu’en la résurrection de ta sœur.
– Tu plaisantes, j’espère ! Je ne me casse pas le plumbob à remplir ce cimetière uniquement pour faire comme si rien ne s’était jamais passé une fois qu’Aneliese sera de retour. Non, le coupable doit payer, alors j’ai glissé une petite clause supplémentaire avec Méphisto pour être sure d’arriver à mes fins.
– Et je suppose qu’il n’a pas fait cela gratuitement… Combien d’âmes supplémentaires lui as-tu promises ?
– Pas la moindre ! Il m’a dit qu’il s’agissait d’un cadeau pour me fidéliser. Comme si j’allais avoir envie de faire à nouveau affaire avec lui à la fin de cette histoire ! Bref, si c’est gratuit, c’est parce que ce cadeau est à moitié empoisonné : pour que ce pouvoir s’active, il faudra que le coupable m’avoue lui-même son crime. Il ne se passera rien avant cela. Autant te dire que je risque d’attendre longtemps. Par chance, je suis immortelle !
[…]
Sans aucune transition, la chaleur étouffante avait laissé place à une atmosphère quasi-polaire. Même les vampires présents dans la pièce, normalement immunisés aux variations de température, commençaient à grelotter. Yaritza, en proie à une terreur impossible à dissimuler, en avait lâché Siegfried.
– Très bien, abdiqua-t-elle, tu as gagné ! Je reconnais mon infériorité. Laisse-moi partir, je t’en supplie, et tu n’entendras plus jamais parler de moi.
Il n’y eut pas un mot de la part de son interlocutrice, pas plus qu’il n’y eût le moindre bruit dans l’assemblée.
Tout baignait dans un silence de mort.
Jusqu’à ce que le premier coup ne tombe.
A posteriori, il serait impossible de parler de combat. Les coups pleuvaient en sens unique.
Depuis des siècles, Yaritza se faisait appeler la Furie Écarlate : elle en avait désormais une véritable face à elle. La vengeance à l’état pur s’abattait sur elle et elle savait, en son for intérieur, que son châtiment ne faisait que commencer…
[…]
Lorsque Yaritza ouvrit les yeux, elle mit quelques instants à réaliser qu’elle était toujours vivante. Edith Faust était donc devenue faible au point d’épargner son ennemie mortelle ? Comment Diable Méphistophélès avait-il pu la choisir elle ?
Progressivement, toutefois, les souvenirs refaisaient surface. L’atmosphère devenue glaciale, l’effrayante forme sombre d’Edith, sa puissance extraordinaire, les coups et, enfin, le remède. La maîtresse des lieux l’avait aspergée allègrement de ce maudit breuvage. Yaritza ne s’était jamais sentie aussi vulnérable.
Observant son environnement, la Furie Écarlate constata une porte à l’intérieur de la cellule qui devait probablement en rejoindre une autre. Elle n’avait pas été installée, la dernière fois qu’elle avait visité le garde-manger.
– Bien dormi ? demanda ironiquement Edith en faisant irruption dans la pièce.
– Tu devrais changer la literie, ma chère. Il y a certainement des punaises à l’intérieur. Pas que ce soit important pour moi, de toute manière. Je suppose que cette nuit était ma dernière et que tu es venue terminer le travail.
La vampire eut un bref sourire satisfait et s’installa aux côtés de son ennemie.
– Tu dois cette défaite à toi seule, tu sais. Si tu n’avais pas voulu fanfaronner, le pouvoir que Méphisto m’avait prêté ne se serait jamais manifesté. Nous faisions jeu égal, je doute qu’il eût eu une gagnante si nous nous étions battues à la loyale. Mais comme tu avais mon fils entre les mains…
– Cela me ressemble bien, ricana Yaritza. Je n’ai jamais été friande des règles, vois-tu. Tout ce que je voulais était une illustre descendance à la force sans pareille. Nous aurions régné en maîtres sur la communauté vampirique et personne, pas même les jeteurs de sorts ou les loups-garous, n’auraient pu se mettre en travers de notre chemin. C’est là ce que nous aurait offert Méphistophélès s’il avait daigné nous faire signe.
Edith eut un soupir à mi-chemin entre l’exaspération et l’amusement.
– Charlotte m’a raconté ce qu’elle a vu lorsqu’elle a plongé dans l’urne de Méphisto. De mon côté, j’ai lu le journal de Malvina. L’ectoplasme n’en avait que pour Alexei. C’est en lui qu’il a vu la force nécessaire pour mener à bien ce que j’ai entrepris à sa place. Tu n’avais aucunement le droit d’essayer de refourguer la tâche à votre fils comme s’il valait son père. Tu n’étais personne, Istines.
– Et je suppose que je le resterai pour l’éternité. Allez, Faust. Finissons-en. Je m’avoue vaincue mais de grâce, épargne Romy. Elle n’a rien à voir dans cette histoire. Pas plus que tes enfants.
Cette fois, Edith éclata d’un rire franc qui, pourtant, paraissait terrifiant.
– Tu n’es pas en position de négocier quoi que ce soit, ma chère. Je ne peux pas laisser partir ta petite-fille aussi facilement. Elle a après tout triomphé de treize frères et sœurs et a absorbé leur force en les vidant de leur plasma. Romy demeurera avec nous quelques années encore et à la fin de l’Ordalie, elle deviendra humaine et j’offrirai toute cette puissance en cadeau à mon gagnant ou ma gagnante. Réjouis-toi, Istines : après tout, cela reste dans la famille.
Edith se leva alors, puis se dirigea vers la porte mitoyenne. Sans un mot, elle la déverrouilla. Yaritza était perdue.
– À quoi joues-tu, Faust ? Tu meurs d’envie de m’éliminer, alors va droit au but !
– Je meurs d’envie de voir ton urne, c’est vrai. En revanche, je renâcle à l’idée de me salir les mains avec ton plasma. Tu n’en vaux pas la peine. Sache néanmoins que je ne suis pas un monstre. Je t’accorde un lot de consolation pour ta défaite : un tête-à-tête avec Romy.
La porte s’ouvrit lentement, laissant effectivement apparaître la petite-fille de Yaritza.
Cependant, quelque chose n’était pas normal : Romy se déplaçait avec difficulté et avait le regard vitreux. Cela ne pouvait signifier qu’une chose.
– Elle a suivi une petite diète de plasma, chantonna une Edith qui peinait à masquer sa jubilation. Mais je suppose qu’en tant que grand-mère digne de ce nom, tu vas te faire un plaisir de t’assurer qu’elle mange à sa faim, désormais. On se croirait presque à la Fête de l’Hiver ! Adieu, Istines.
Ignorant superbement les dernières supplications de Yaritza, Edith quitta la cellule et verrouilla la porte derrière elle tandis qu’un bruit sourd se fit entendre de l’autre côté.
Décidément, se dit-elle alors qu’elle sortait du garde-manger, ce fut vraiment une excellente journée.
À suivre...
La plupart des poses de combat sont de Natalia Auditore. L'une d'elles (qui est également celle utilisée pour faire sauter Siegfried dans la Fosse Noire) est de simmerianne93.
La pose d'Edith se cachant la moitié du visage au moment où Yaritza retient Siegfried est de YaniSim (tout comme mon avatar actuel (en date du 09/05, donc en passe de changer
Odile n'allait quand même pas repasser derrière la porte rouge et ignorer Rachel !
Bon ben apparemment le combat Edith vs. Yaritza était passionnant ! Surtout, Tam', tu le dis si on te dérange, hein ! Même Ulrike a l'air de te juger
J'ai beaucoup trop aimé la réaction d'Edith lorsque la Faucheuse est venue réclamer son dû
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
Histoire - L'académie Bleuhazur 🧙🦉
J'ai particulièrement aimé l'ambiance musicale pendant le combat d'Edith contre Yaritza. Et quel combat! Ce n'était finalement pas Yaritza la véritable furie rouge...Le pouvoir d'Alecto a incroyablement transformé Edith, c'était impressionnant!
Et tout ça grâce à Odile, qui a eu une très juste intuition...encore bravo à elle (décidément
C'était terrible et triste de voyager dans le passé de Yaritza et de la voir massacrer Anneliese... Alors c'était elle, finalement...
Qu'elle était jolie sous son ancienne forme humaine d'ailleurs! (un peu plus négligée après le combat contre Edith par contre
Et voilà qu'elle ose s'en prendre à Siegfried en plus (quel courage d'ailleurs, ce jeune vampire !)
Elle a vraiment mérité ce qui s'en est suivi. Et oui, dire qu'elle aurait pu/dû gagner! Edith peut remercier Odile et Siegfried...
Elle a été bien sadique pour la fin de Yaritza...la faire tuer par sa propre petite-fille affamée, gloups... les mimiques super réjouies d'Edith sont tellement drôles
PS: j'aime beaucoup ta salle pour les combats, avec la fosse
Odile qui retourne dans le corridor, je me demandais bien ce qui la titillait pour y aller. Mais comme je la comprends, revoir sa famille ça fait du bien. Mais j’avoue que je ne comprenais pas le lien avec Yaritza jusqu’à ce que je vois ce qu’elle a fait… mais non, c’est à cause d’elle que la sœur d’Edith est morte!!! Mais non!!!! Sacrilège! Sait-elle qu’à cause de tout ça, Méphisto a fait son fameux pacte avec Edith? Ma foi! Si elle savait!
WOW! Le combat de Edith contre Yaritza avec la toune en lien était incroyable!
Ouahou! J’adore le sort réservé à la Yaritza humaine, à nourir sa fille vampire! Hahaha
hahahahaha
Wow! Super épisode!
J’adore ton histoire, elle est pleine de rebondissements!
J'avoue que j'ai eu un peu peur pour Edith. Je l'imaginais déjà en fragile petite humaine et ça me fendait le cœur rien que d'y penser.
Alors merci au châtiment d'Alecto !
La musique (je ne connaissais pas du tout ce compositeur), dans cette partie du combat, a vraiment contribué à mettre l'ambiance. Tu as très bien choisi le morceau. J'avais des frissons en te lisant.
Quant à la fin, que dire ? La punition d'Edith est terrible mais je ne pleurerai pas sur le sort de Yaritza. Elle lui a enlevé sa sœur, après tout. Donc, pas de pitié pour les méchantes ! (même si c'est quand même très cruel...
Avant d'oublier, je veux te dire que j'adore les photos des enfants dans le salon de Charlotte Straud. ça fait un superbe contraste coloré avec l'ambiance froide de la pièce.
Et j'adore tes petites expressions. Aujourd'hui, c'était "Tu veux la piscine et l'échelle de la piscine". J'ai bien rigolé. Tes expressions imagées me régalent. Se casser le plumbob ! Mais où vas-tu trouver tout ça ? Je suis fan
Odile te remercie
En effet, c'était Yaritza depuis le début ! Concernant sa forme humaine, c'est là le vestige d'une intrigue que j'avais commencée il y a bientôt trois ans quand j'ai commencé Orchestra Vampirica. À l'époque, après la mort d'Alexei, Yaritza a emménagé à Del Sol Valley et j'ai commencé un Killer Celebrity Challenge avec elle, pensant avoir le temps d'en inclure quelques bribes sous forme de flashbacks. Finalement j'ai laissé tomber. Le look qu'elle affiche dans ce chapitre est donc son look d'actrice
Siegfried a été courageux... ou inconscient et impulsif, c'est selon. Je penche pour les deux
Merci pour la salle de la Fosse Noire
Nous aurons des nouvelles de Rachel, promis
@oiseaudelune Eh oui, quand Yaritza a déboulé au procès, Odile a repensé à ce que lui avait dit Charlotte Straud sur le fait que dans sa réalité, Yaritza avait éliminé Edith. À partir de là, la cambionne s'est demandé s'il n'y avait pas la possibilité que la Furie Écarlate fût également responsable pour Aneliese. Bonne déduction de sa part !
Je dois avouer que moi aussi, j'ai particulièrement apprécié cette fin pour Yaritza
Merci beaucoup
@nathalie986 Haha, j'espère que la tension est retombée, à présent ! Encore que ce soir, il n'y en aura pas trop besoin. Comme tu t'apprêtes à le constater, j'ai fait léger, pour ce chapitre
Méphisto tire sa forme actuelle d'anciens rites de magie noire dont est également originaire le pouvoir du Châtiment d'Alecto. Les similitudes se font donc ressentir sur cette ressemblance
Merci pour la musique ! Cela me fait plaisir qu'elle ait eu l'effet escompté. Je voulais quelque chose de très "brut", avec des relents celtiques et une forte inspiration tribale. Il fallait exprimer toute la terreur que Yaritza pouvait éprouver à cet instant
Héhéhé, la fin de Yaritza est cruelle mais cela ne pouvait pas être juste un "je bois ton plasma et ciao !". C'est elle qui est à l'origine de tout ce bazar, après tout ! Si elle avait laissé Aneliese tranquille, nous n'aurions pas eu d'histoire.
Pour les portraits des enfants de la Comtesse, j'avais en effet envie de trancher de la sorte
Il faut savoir que j'ai un penchant pour la linguistique, alors j'essaie de m'amuser avec le vocabulaire de mon histoire, en imaginant à quoi pourraient ressembler nos expressions bien connues si elles étaient transposées en simlish
Après les tourments que l'on a connus au fil des dernières publications, retrouvons-nous aujourd'hui pour une note plus joyeuse. Ça fait du bien aussi, de temps en temps, et nos personnages ont bien mérité un peu de répit
Au deuxième sous-sol de la Fledermaus, la fête battait son plein.
Les cambions se réjouissaient du mieux qu’ils le pouvaient de la fin officielle de tous les problèmes qu’avait connus leur famille ces dernières années.
Maintenant que les pages « Nibelung » et « Yaritza » étaient officiellement tournées, il était temps de voir plus loin.
– Peut-être pas trop loin non plus, souleva Orpheus. Je vous rappelle qu’il reste encore l’Ordalie.
– Chaque chose en son temps, microbe, souffla Aïda. Pour l’heure, nous lâchons du lest et nous dégustons des cocktails. Profite d’Isaac.
– Tu as conscience que toi et moi serons les premiers à nous battre ? Arrives-tu, de ton côté, à « profiter » de Jacob ?
La jeune femme laissa échapper un rire gêné.
– Jacob ? Je ne vois pas de quoi tu parles.
– Arrête un peu de te voiler la face, grande sœur, murmura Orpheus. Je te connais mieux que n’importe qui et je sais quand tu mens. Quant à Jacob… tu sais de quoi je parle, je le sais, tout le monde le sait, ici. Tout le monde, sauf le principal intéressé. C’est quand même dommage, puisque ce que tu ressens est clairement réciproque.
Tous deux regardèrent à l’autre bout de la pièce. Jacob était en pleine conversation avec Isaac, ou plutôt Isaac était en plein monologue sur la culture selvadorienne en pensant ardemment que Jacob parvenait à suivre ce qu’il racontait.
– Il repart à Tartosa demain, expliqua Aïda. Cela ne veut dire qu’une chose : il va retrouver Greta. Probablement vont-ils partir en voyage à Sulani dans la foulée. Il m’a dit qu’il rêvait d’y emmener la femme de sa vie.
– Et tu penses que c’est… Greta ?
– Nous avons passé plusieurs mois uniquement tous les trois à Strangerville, avec le complotiste Erwin Pries pour seule compagnie. Tu t’imagines bien que Greta et Jacob ont dû en profiter…
– Mais enfin, il ne t’est pas venu à l’esprit que…
– Je vais aller goûter ce plasma pétillant, coupa Aïda. Et dire à Odile de changer la musique, aussi. Sérieusement, qui a jugé bon de laisser les plus jeunes s’occuper de la playlist ?
[…]
Un étage plus haut, Charlotte regagnait l’appartement. Edith lisait seule.
– Tu n’as pas eu envie de te joindre à la fête ? demanda la fantôme en s’installant sur un canapé qu’elle n’avait jamais vu et qui, d’ailleurs, n’était pas du tout assorti au reste du mobilier.
– Mes enfants sont pratiquement tous majeurs, répondit Edith. Toi et moi avons déjà eu leur âge : je doute qu’ils apprécient avoir leur vieille mère sur le dos alors qu’ils reçoivent du monde.
– Quelle bande d’ingrats, se moqua Charlotte. Dis-moi, je suis passée dans le jardin et j’ai remarqué que tu n’avais pas entreposé l’urne de Yaritza, ni celle de Stanislav. Pourtant, ils sont morts humains, alors je pensais que tu les offrirais à Méphistophélès. Qu’en as-tu fait ?
La vampire eut un sourire carnassier, son regard se posant d’un air innocent sur le nouveau canapé. Charlotte ne connaissait cette expression que trop bien et comprit immédiatement.
Après avoir poussé un puissant juron, elle se releva en sursaut.
– Tu n’es pas sérieuse ?!
– Il fallait bien que je réutilise mon recycleur et ma machine à fabriquer ! Je dois retrouver la main pour rouvrir mon entreprise, après tout. Romy les rejoindra bientôt, alors je voulais te demander ton avis : plutôt tapis ou lot de bougies ?
– Tu es ignoble, parvint à articuler la Brindletonienne en prenant place sur le sofa aux matériaux de fabrication bien plus éthiques.
Charlotte ne put toutefois garder son sérieux plus longtemps. Elle ignorait si c’était nerveux ou non, mais l’envie de rire la gagna sans prévenir. Très vite, Edith l’imita et ce fut comme si les deux amies n’avaient jamais connu Forgotten Hollow. Toute la pression accumulée ces dernières années semblait retomber.
– Ta tante nous invite à dîner demain soir. Lucian et Elvira vont quitter Forgotten Hollow et Ulrike souhaiterait leur dire au revoir dans les formes.
– Je ne sais pas trop, hésita Edith. Qu’a-t-elle prévu au menu ?
– Pour vous, soupira la Brindletonienne, ce sera du randonneur. Les grands maîtres ne sont pas friands de plasmafruits.
– Il fallait le dire plus tôt ! Je lui écris illico pour confirmer !
[…]
Il y avait très longtemps que la chapelle n’avait pas connu autant d’allégresse.
Chacun profitait de la soirée au maximum, s’amusant comme des humains parfaitement normaux n’ayant pas récemment affronté une base extraterrestre et une vampire impitoyable.
Tout le monde, ou presque. Carmen avait surpris le regard triste de Tamino. Le jeune homme le cachait tant bien que mal pour ne pas gâcher la fête, mais la cambionne connaissait les difficultés de son frère. D’ordinaire facilement en proie à la mélancolie comme des générations de Faust avant lui, les récents événements avec Montana n’arrangeaient rien.
À cet instant, Brunehilde, qui se sentait soudainement un peu patraque, demanda à Siegfried de la raccompagner chez eux. Les deux colocataires prirent alors congé et Carmen profita que l’attention fût portée sur eux pour s’approcher discrètement de son demi-jumeau.
– Tu penses à Montana, n’est-ce pas ?
– Elle n’a pas répondu à ma lettre. Je crois qu’elle me déteste.
– J’aurais adoré car cela aurait été plus facile pour toi de passer à autre chose, mais j’en doute. Charlotte vous a entendus vous disputer, tu sais.
L’expression de Tamino changea du tout au tout. Il semblait inquiet.
– Vraiment ? Qu’a-t-elle entendu ?
– Pas grand-chose, elle est arrivée à la fin mais elle sait que cela avait un rapport avec Méphistophélès. Tu veux en parler ? Il est venu t’effrayer, pas vrai ?
Pendant un moment, le jeune homme ouvrit la bouche, vraisemblablement prêt à dire à sa sœur ce qui le tracassait tant. Carmen l’y encouragea du regard.
Depuis leurs retrouvailles avec le reste de leurs adelphes, Tamino et elle se confiaient moins l’un à l’autre et cela la peinait beaucoup. Elle était d’ailleurs convaincue que ce mal-être était réciproque.
– Carmen ? demanda une voix derrière eux. Je peux te parler ?
La cambionne frissonna. En d’autres circonstances, elle aurait tout donné pour que Sanjay lui apporte enfin la réponse qu’il lui avait promise, mais Tamino était trop mal en point pour cela.
– Je ne peux pas laisser Tam’ tout seul, répondit-elle sur un ton d’excuse. Il…
– Pas de problème, intervint Aïda qui avait visiblement entendu une partie de la conversation. Je m’occupe de lui. As-tu déjà goûté au Sombre Délice, Tamignon ?
Carmen se demandait si l’abus de Sombre Délice n’était pas justement la raison qui avait conduit Aïda à donner un tel surnom à Tamino – ce qui était d’ailleurs terrifiant venant de l’aînée des Faust – mais maintenant qu’elle n’avait plus d’excuse valable, elle pouvait accepter la requête de Sanjay. Tous deux sortirent de la pièce et se retrouvèrent dans le couloir central du deuxième sous-sol.
– Alors ? amorça Carmen. Tu… tu passes une bonne soirée ?
– Pas vraiment, répondit Sanjay en toute honnêteté. Je n’arrête pas de repousser ce moment.
La cambionne masqua sa déception. Elle ne s’était pas attendue à ce que la discussion débutât ainsi mais hors de question pour elle de se laisser abattre. N’avait-elle pas tenu tête à une assemblée d’occultes pour défendre sa mère, quelques jours plus tôt ? Sanjay et elle étaient à présent en tête-à-tête, dans cette bulle qui n’appartenait qu’à eux. Chacun pouvait parler à cœur ouvert.
– Je ne comprends pas, demanda-t-elle, as-tu peur de la réaction de quelqu’un ici ? Tu sais, après ce que tu as fait pour Tam’ et moi, tu peux être certain que tu seras adopté par tout le monde. Et puis bon, quand on sait qu’Aïda a eu Méphistophélès et que Tam’ a eu une chasseuse de vampire initialement payée pour nous capturer, tu es blanc comme neige.
– Cela n’a rien à voir. C’est simplement…
Leurs mains avaient cessé de se frôler pour se tenir complètement. Le cœur de Carmen battait la chamade.
Ils y étaient presque…
Et, soudain, la bulle éclata.
– Je regrette, Carmen, mais je ne peux pas.
Était-ce une hallucination auditive survenue au pire moment, Carmen l’ignorait, mais elle aurait juré avoir entendu quelque chose se briser. L’espace d’un instant, la cambionne faillit même perdre l’équilibre.
– Sache que ce n’est pas toi le problème, crut bon de préciser Sanjay.
– Laisse-moi deviner, répliqua Carmen d’un ton sec. Tu vas essayer de me faire croire que le vrai problème, c’est toi et que tu ne me mérites pas, c’est ça ?
– Ce n’est pas ce que j’ai dit. Seulement, mets-toi à ma place. D’ici quelques années, l’Ordalie débutera. Comment pourrais-je prendre le risque de t’aimer pour ensuite te perdre ?
– Demande à Isaac. Lui, il est prêt à prendre le risque avec Orpheus.
– Isaac est un vampire encore très jeune, expliqua Sanjay. Il n’a pas encore connu la perte et le prix de l’immortalité. J’ai cent trente-six ans, Carmen. Crois-moi, je ne veux plus aimer sans garantie. Et pourtant, je sais que nous serions très heureux, ensemble.
– Alors quoi ? Tu veux que nous gardions nos distances jusqu’aux combats et me revenir comme une fleur si et seulement si j’en sors victorieuse ?
– Je n’ai pas le droit de te demander cela. Je te connais depuis quelques années, déjà. Tu trouveras quelqu’un sans difficulté, j’en suis sûr.
– Ne comprends-tu donc pas que quelqu’un qui n’est pas toi ne m’intéresse pas le moins du monde ? s’exclama Carmen. Mais soit. Si tel est ton souhait, qui suis-je pour m’y opposer ? Bonne fin de soirée, Sanjay.
[…]
– Sérieusement ? Charlotte était la propriétaire de la Fledermaus ?
Orpheus peinait à croire le récit d’Odile. L’adolescente confirma cependant ses propos, détaillant davantage sa vie passée loin de sa famille les premières années de sa vie. Elle eut une pensée émue pour les enfants de la Comtesse qui, à présent, n’allaient plus tarder à débuter les séries de combats. Charlotte Straud avait en effet choisi une organisation différente de celle d’Edith : elle n’attendrait pas la majorité de tous ses enfants pour commencer. Uniquement celle des deux concernés. Ce qui impliquait qu’Ibrahim et Joachim se battraient dès les dix-huit ans de ce dernier. L’année suivante concernerait Myriam, la jumelle de Joachim, et Rachel. Odile eut un pincement au cœur à cette idée.
– Cela ne m’étonne pas vraiment de Charlotte, confessa Isaac.
– Tu ne la connais pas autant que moi, contesta Orpheus. Quand je te dis qu’il est impensable d’imaginer Charlotte en vampire impitoyable…
– ...alors tu me parles avec tes yeux de petit garçon – sans doute très mignon mais j’attends toujours que tu me montres des photos pour que je puisse en juger objectivement – bercé par le gentil fantôme qui vit avec vous depuis ta naissance. Moi, je vois une femme avec beaucoup de détermination. Suffisamment pour avoir littéralement mis sa vie entre parenthèses pour aider son amie tout en s’occupant de vous comme une mère de substitution. Je ne trouve donc pas exagéré de l’imaginer, dans d’autres circonstances, basculer vers les ténèbres si c’est la seule option pour obtenir ce qu’elle désire.
– Oh non, gémit Odile, le regard tourné vers la porte. On dirait que Sanjay est parti.
Carmen entrait en effet seule dans la salle à manger. Au vu de son expression, elle ne semblait pas avoir envie de parler.
– Je croyais qu’ils s’entendaient bien, murmura Odile alors que Carmen rejoignait à présent Aïda et Tamino à leur dégustation de Sombres Délices.
– Ne t’inquiète pas, la rassura Orpheus. Je suis certain que cela va s’arranger.
Il s’agissait d’un mensonge car le cambion, qui se doutait de ce qui avait pu être dit dans ce couloir, n’y croyait pas vraiment. Cependant, il préférait ménager la benjamine du groupe. En sa qualité de medium peu entraînée, Odile était pourvue d’une très forte empathie et la moindre émotion négative d’autrui l’affectait comme si elle était directement concernée.
Orpheus décida donc de changer de sujet et donner quelques nouvelles qu’il avait reçues d’Odette dans un SMS arrivé la veille :
Salut Orpheus,
Papa et moi sommes bien rentrés à Moonwood Mill. J’espère que le procès d’Edith s’est bien passé.
De mon côté, je perfectionne de jour en jour mes dons. J’ai d’ailleurs fait mon premier travail de medium en solo, hier. J’ai dépensé ma rémunération dans des croquettes de meilleure qualité pour Copain. Il le mérite.
Autrement, j’ai rejoint la meute des Crocs Sauvages dirigée par Rory. On aurait pu penser qu’en tant que copine de mon père, elle chercherait à me pistonner, mais elle ne m’a pas fait de cadeau.
J’apprécie bien mieux ma vie ici que les quelques jours que j’ai passés à Forgotten Hollow (sans vouloir t’offenser). Les journées, je traîne avec la meute et le soir, je passe d’agréables moments en famille avec papa, Rory et Remus. Je te joins une photo de lui. Si tu pouvais la montrer à Odile, ce serait super. C’est son frère aussi, après tout.
Dis-lui qu’elle est la bienvenue à la maison quand elle le veut. Toi aussi, d’ailleurs, cela va de soi. J’espère que tu arriveras à pardonner à papa et Rory pour m’avoir transformée dès la sortie du berceau. Si cela peut t’aider, sache que je ne leur en veux pas. Bien au contraire.
À très bientôt j’espère,
Odette.
– C’est gentil de sa part, commenta Odile en contemplant la photo de Remus. J’aimerais bien aller les voir mais j’espère que je ne me sentirai pas aussi mal là-bas qu’elle quand elle était avec nous.
– Alors je viendrai avec toi, décida son grand-frère. Tu ne te sentiras pas la seule vampire au milieu de tous ces loups. Et puis… Je crois qu’Odette a raison : il est temps que je me réconcilie avec ton père.
La suite est juste en-dessous...
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
Histoire - L'académie Bleuhazur 🧙🦉
Le lendemain, comme il l’avait convenu, Jacob était retourné à Tartosa. Cependant, au grand étonnement d’Aïda, il avait demandé à cette dernière de l’accompagner. Il avait apparemment quelqu’un à lui présenter. La cambionne avait accepté à contrecœur, se retenant de dire à Jacob qu’elle connaissait déjà l’héritière des Laurent. Elle le soupçonnait en réalité de vouloir lui annoncer quelque chose de très grave, comme leurs fiançailles ou encore la grossesse de Greta.
Alors qu’ils traversaient le centre-ville, Aïda réfléchissait à toute allure. C’était dans cette ville qu’elle avait entrepris la réunion de ses adelphes. C’était ici que plusieurs d’entre eux avaient trouvé l’amour. Pourquoi fallait-il donc que pour elle, il en fût autrement ?
– Aïda ? lui demanda Jacob alors qu’elle s’était arrêtée. Tu ne te sens pas bien ?
– Non, marmonna-t-elle. Je ne peux pas abandonner aussi facilement. Si le microbe a réussi à se déclarer à son mini-archéologue, je ne vois pas pourquoi je n’y arriverais pas.
Prise d’une inspiration soudaine, Aïda ploya le genou devant le regard effaré de Jacob.
– Épouse-moi, Jacob Robertson.
– Quoi ? Je… Aïda…
– Laisse-moi finir. Tu sais que j’apprécie Greta et que je serais très heureuse pour toi – pour vous deux – si tu la choisissais, mais je m’en voudrais énormément de ne pas avoir tout tenté pour te partager ce que je ressens pour toi.
– Mais… Pourquoi choisirais-je Greta ?
– Ben… euh…
Aïda se releva toute penaude. Il lui manquait une information et elle avait besoin de comprendre.
– Tu ne m’as pas fait venir pour la voir ?
– Si, mais…
– Ah ! Tu vois ! Je te préviens, je ne pourrais pas être votre témoin. Ce sera au-dessus de mes forces.
– Tu veux dire que tu ne veux pas être témoin au mariage de Greta… avec Erwin ?
– Pardon ?
Maintenant que Jacob le disait, la cambionne se rappelait les regards mièvres que s’étaient échangés Greta et Erwin tout au long de leur collaboration lors de la résolution du mystère de Strangerville. En fait, c’était même évident depuis le début. Quelle idiote pouvait-elle faire !
– Tu veux dire que… tu ne vas pas te marier avec elle ? Et qu’elle n’attend pas ton enfant ?
– Te souviens-tu de l’arrivée d’Orpheus et des autres à Tartosa, il y a sept ans ? À cette époque, Greta s’est absentée quelques mois. Elle était en réalité de retour à Strangerville car elle était enceinte d’Erwin. Elle n’a pas voulu l’ébruiter car elle avait peur de la réaction de ta mère mais Edith lui a donné sa bénédiction il y a quelques jours.
« Nous voulions te faire la surprise tout en te présentant leur petit Léon en même temps.
« Quant à ta question sur mon mariage avec elle, eh bien… Je suppose que non, puisque celle que je vais épouser, Aïda Faust, c’est toi. Enfin… si ta demande était réelle, bien sûr.
– Arrête un peu cet air suffisant, idiot, s’empourpra la cambionne sans pouvoir s’empêcher de sourire. Cela ne te va pas du tout.
Il y avait déjà eu des fiançailles plus romantiques, Aïda le savait. Toutefois, elle n’aurait troqué les siennes pour rien au monde.
Puis, comme galvanisés par leur proximité immédiate avec la mairie, Jacob et Aïda furent pris d’une folle idée et décidèrent de laisser libre cours à la magie tartosienne.
Quand les autres allaient l’apprendre, ils allaient à coup sûr regretter de ne pas avoir fait le déplacement !
[…]
Jusqu’à présent, Edith n’avait encore jamais véritablement côtoyé les grands maîtres. Leur dernière nuit à Forgotten Hollow avait donc été pour elle l’occasion d’y remédier et de les remercier pour leur implication dans son sauvetage et la récupération de la Fledermaus. Si Lucian et Elvira reconnaissaient en elle la digne descendante de Vladislaus et Inna, ils la mirent en garde sur son comportement auprès des humains s’aventurant à Forgotten Hollow, lui demandant de ne chasser qu’en cas d’extrême nécessité. La vampire fit bonne figure durant la soirée mais alors qu’elle quittait le manoir Straud à l’issue du dîner, elle ne put s’empêcher de donner son fond de pensée à Charlotte :
– Je les trouve bien culottés ! bougonna-t-elle. Cela m’étonnerait beaucoup que plasma de randonneur de ce soir ait apparu comme par magie dans les réserves d’Ulrike ! Depuis mon retour, je me suis beaucoup calmée. Mon comportement est exemplaire et il est hors de question que je lève davantage le pied sur ma consommation.
Charlotte cacha un demi-sourire. Edith ne l’admettrait jamais, mais la Brindletonienne connaissait les raisons de la baisse de cadence de son amie : celle-ci avait atteint le nombre d’âmes que Méphistophélès lui avait initialement demandées. Depuis quelques temps, le garde-manger voyait sa population se réduire et se renouveler de moins en moins au profit de pillage des réserves de plasma de l’hôpital le plus proche. Edith ne chassait presque plus et Charlotte en était ravie : c’était un très bon signe pour son humanité.
Alors que les deux jeunes femmes redescendaient l’allée conduisant au manoir Straud, deux silhouettes leur apparurent au loin, en direction du manoir Vatore : Siegfried et Brunehilde rentraient visiblement d’une promenade au clair de lune et avaient l’air très occupés. Edith s’arrêta net et Charlotte comprit aussitôt le problème.
– Edith, s’il te plaît…
– Attends-moi à la chapelle, ordonna la vampire.
Sans même attendre d’être contredite par la fantôme, Edith usa de sa vitesse surnaturelle pour atteindre le manoir. Siegfried et Brunehilde, toujours trop distraits pour remarquer quoi que ce fût, s’apprêtaient à refermer à clé, mais un simple coup de la vampire contre le panneau de la porte les en empêcha.
– Maman ? s’exclama le cambion d’un air surpris. Que fais-tu ici ?
– Tu parles d’une colocation, railla sa mère. Depuis combien de temps me prends-tu pour une idiote, Siegfried ?
– Madame, intervint Brunehilde, je vous assure que nous aurions aimé vous prévenir, mais…
– Reste loin de moi, jeune fille ! s’écria Edith.
Puis, s’adressant à son fils :
– Tu me déçois énormément. De tous mes enfants, je pensais que tu serais celui qui comprendrais le plus ce que j’ai vécu là-bas… Ce que nous avons vécu. En dépit de tout ce qu’ils nous ont fait subir, tu trouves le moyen de jeter ton dévolu… sur elle ? La fille de Wotan Nibelung…
– C’est également celle de Lilith Vatore, au cas où tu l’aurais oublié, répliqua Siegfried.
– Ne me coupe pas la parole, jeune homme. Mais j’allais justement en venir au même point que toi : elle est également la fille d’une vampire ayant été mon ennemie au même titre que Wotan. Comment oses-tu…
Sans prévenir, Siegfried se para de sa forme sombre.
– Non, maman, rugit-il, c’est toi qui vas m’écouter ! Lilith Vatore n’était pas ton ennemie. Je suis au courant de toute l’histoire. Elle essayait de t’aider et a même donné sa vie pour te tirer des griffes des Nibelung ! J’aime Brunehilde et ton ingratitude vis-à-vis de sa mère n’y changera rien !
– Tu ne sais pas de quoi tu parles, lança Edith d’un air dédaigneux. On dirait que tu t’es attaché à tes ravisseurs au point de te laisser séduire par leur progéniture. Compte tenu de votre captivité commune toutes ces années, je n’ai rien dit pour ton amitié avec Yamato mais cette fois, tu vas trop loin. Rentre immédiatement avec moi à la chapelle ou ta chère Brunehilde rôtira au soleil d’ici quelques heures.
Contre toute attente, Siegfried ôta sa forme sombre. Edith ne comprit pas où il voulait en venir. N’était-il pas déterminé il y a à peine dix secondes ?
La vampire eut toutefois rapidement la réponse à sa question : c’était de la provocation. Siegfried avait troqué sa forme sombre contre un air de défi.
– Tu ne feras rien de cela, déclara-t-il froidement. Tu vas quitter cette maison et laisser Brunehilde tranquille – nous laisser tranquille – et nous rediscuterons plus tard.
– Voyez-vous ça ! Puis-je savoir en quel honneur ?
– Parce qu’elle est enceinte !
À suivre...
- Les poses de danse sont d'Akuiyumi.
- Les trois poses des six cambions ensemble, ainsi que toutes les poses "de couple" (incluant celle de Greta & Erwin et celle de Siegfried & Brunehilde en fin de chapitre) sont de Maysbat.
Je n'invente rien (et je l'ai appris grâce à cette histoire), il est bel et bien possible de recycler les tombes ! Edith s'est alors empressée de tester avec celles de Yaritza et Stanislav
D'ailleurs il semblerait que l'on aperçoive des restes des vêtements de la Furie Écarlate, dans le bloc recyclé
Les pièces ainsi récupérées, elle a pu fabriquer ce fameux canapé !
Eh bien, eh bien, eh bien... Je suppose que tu as raison, Aïda : avec ta descente, à quoi bon s'encombrer d'un verre
Eh voilà, je te l'avais dit ! Alors si tu pouvais maintenant faire attention où tu...
...vises. Bon, ben l'Ordalie se fera à cinq, je suppose !
Ah, en fait tout va bien !
Voilà, comme je vous le disais en début de chapitre, la suite d'Orchestra Vampirica aura lieu sur le nouveau forum
Avant de vous quitter, petite mise en bouche pour l'ultime acte avec l'affiche de couverture de celui-ci
Enfin, petit récapitulatif des cambions pour vous préparer à l'Ordalie et, potentiellement, vous permettre de vous constituer votre petit classement personnel (avec un spoil du look adulte d'Odile mais rien de grave)
Et Odette en bonus parce que pourquoi pas, après tout :
Merci d'avoir suivi l'histoire sur ce présent forum. À très vite sur le prochain, j'espère !
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
Histoire - L'académie Bleuhazur 🧙🦉
Tout d’abord, ça fait du bien de voir tous les enfants réunis avec autant de légèreté entre eux. (Merci pour la musique, elle était chouette ta toune!
Aïda qui est toute gênée quand on parle de Jacob! Mais enfin… avoue-le donc qu’il te plaît… il ne te reste peut-être plus beaucoup de temps à vivre… (bon c’est dark dit comme ça mais c’est quand même ça
Pouhahahahaha
hahahaha
Pauvre Tamino… je me demande ce qu’ils ont discuté avec Méphisto…
Oh non! Pauvre Carmen! Sanjay a de bonnes raisons de dire non mais… mieux vaut aimer et être aimé que pas du tout.
Wow! Odette! C’est cool d’avoir de ses nouvelles! Hihi la petite photo sur le cellulaire! Ouah! Beau travail pour faire ça! T’es doué.
Oh! Orpheus est trop mignon. Se réconcilier avec Caleb! Ça promet! Deux vampires dans une ville de loups-garous. Haha
Ohhhhhhh Aïda et Isaac sont troppppp migggnnonnnssss!
Ouahou
BONUS :
Mais non! On peut vraiment recycler des tombes?!
Wow! Aïda a le feu au c… clapet… je veux dire clapet… hahahaha
Ouah ta vignette de la prochaine Saison est superbe et les vignettes personnages aussi!
Superbe fin de Saison.
Ce sera avec plaisir de je te suivrai sur le prochain forum et que je t’écrirai des romans. Hihi
Beau boulot maestro!