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[Histoire] La Vie et la Mort, une histoire par Brunehilde - Chapitre 1
October_Cat
Messages: 326 Membre
Salut tout le monde ! Donc je suis nouvelle sur le forum, mais je voulais vous partager un début d'histoire !
Je suis ce qu’on appelle un narrateur. Fut un temps ou j’étais qualifiée de ménestrelle et de conteuse, car je véhiculais alors ce récit de vive voix. Parfois, on m’invoquait simplement pour exécuter les tâches quotidiennes dont on se lassait facilement, mais j’en profitais toujours alors pour chuchoter aux oreilles de qui voulait bien l’entendre – les enfants tout particulièrement – l’histoire que je m’apprête à vous raconter. Parfois aussi, il m’a semblé que de la chantonner au rythme de mes tâches accomplies portait même le plus obtus des adultes à porter une certaine attention à mon récit. Vous-même vous apprêtez à en comprendre la raison.
Il s’agit d’une histoire qui s’est répétée à travers les âges et dont le cycle se continuera à l’infini. Toujours dans le même ordre, toujours avec le même aboutissement. J’ai moi-même assisté à la naissance de cette légendaire union qui vous a vu naître.
On dit que chaque adage trouve son origine en quelque chose de plus complexe encore. C’est vrai. Ici, nous avons « dans le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort vous sépare »
Je vous présente la Mort :
La Mort portait autrefois un nom. Était-elle fille ou garçon ? Nul ne sait trop. Tout ce dont quiconque – moi y compris – se souvienne, c’est qu’elle a un jour mis une divinité depuis lors éteinte, très, très en colère, et que cette-dite colère a été si fulgurante qu’elle a tout effacé. Le monde d’alors, sa propre identité, mais surtout… Sa bien-aimée.
Je ne sais pas exactement pourquoi je ne fus pas moi-même réduite en poussière. Peut-être étais-je dans les bonnes grâces de cette divinité, ou peut-être me trouvais-je ailleurs lorsqu’elle a tout rasé. Simplement voilà, nous étions seules au monde, dans un silence pesant et un espace infiniment vide. Puis, comme de nulle part, des éléments sont apparus. De petits détails d’abord, comme des couleurs, des sensations de chaleur ou de froid, des odeurs même, mais de plus en plus, ce fut de l’herbe, des arbres, de l’eau… Puis des animaux, et ainsi se recréa lentement mais sûrement l’entièreté de ce que nous avions un jour connu.
Je vous ai déjà dit que cette histoire s’est répétée encore et encore, que c’est un cercle sans fin, alors je ne vous raconterai pas toutes ces fois ou se sont revus la Mort et sa bien-aimée. Je me concentrerai sur cette dernière fois, celle que nous vivons actuellement, car quelque chose dans celle-ci a changé. Je ne saurais encore dire quoi exactement, mais ayant vécu et revécu cet épisode des siècles durant, je sais de tout mon être que cette fois, l’aboutissement sera différent.
Je m’appelle Brunehilde, et voici l’histoire de la Mort et de son épouse à jamais, madame la Vie.
Parfois, lorsque la Mort n’était pas occupée à faucher les âmes de pauvres sims aux destins tragiques, elle aimait à s’étendre au sol – n’importe où, vraiment – et à regarder le ciel. Elle aurait juré que quelque part, là-haut, se trouvait une réponse à un mystère éternel qu’elle n’était jamais parvenue à résoudre.
Elle ne savait trop pourquoi elle perdait tant la mémoire. Quelque part au fond d’elle, la Mort comprenait que jamais elle n’avait goûté à sa propre médecine ni n’était même allé rendre visite au royaume des morts, dont elle était bannie. Ça, elle le tenait du journal qui ne la quittait jamais et dans lequel tout lui était expliqué. Ses origines, son conflit avec la divinité – et à cet endroit, le nom était aussi délavé qu’à l’endroit de son propre prénom à elle et certains autres détails -, et aussi, son éternelle damnation.
Du plus loin qu’elle se souvint, elle avait toujours eu à ses côtés sa peluche de Lapinos Mimi. Et elle la trouvait ridicule et enfantine, mais pourtant, jamais elle ne s’en séparerait et ça aussi, c’était un mystère.
La Mort pouvait passer des heures complètement perdues dans ses pensées, à ne pas trop savoir quoi faire. Elle ne doutait trop bien que peu importe ce qu’elle ferait, ça n’aurait que peu d’importance, que dans tous les cas, elle en pâtirait. Ses pensées l’entraînaient souvent à songer à madame la Vie et à comment elle lui manquait. Cependant, elle ne savait même plus comment faire appel à elle – bien qu’elle sût que c’était possible.
De temps à autres, la Mort se sentait envahie d’une tristesse accablante. Isolée de par son allure effrayante, peu étaient ceux qui osaient même la saluer, alors lorsqu’elle cherchait à nouer des liens, son sentiment de rejet était comme des aiguilles plantées encore et encore.
La pluie parfois lui donnait le sentiment que la Terre pleurait avec elle, et alors, bien qu’elle n’eût pas vraiment de visage, la Mort pleurait.
Il m’arrivait parfois de faire irruption dans la vie de la Mort dans de tels moments. Étais-je simplement un narrateur, ou avais-je en plus les propriétés d’un catalyseur ? Comme le récit n’est pas à propos de moi, je suggère qu’on ne s’y attarde pas trop, mais tout de même, la question se pose.
Ainsi, je fis mon apparition.
La Mort avait définitivement besoin de mon aide. Plongée dans ses pensées, elle en avait oublié ses devoirs de faucheuse, et des tas d’âmes s’accumulaient à travers les mondes. Or, la seule solution possible pour remédier à ce problème, je le savais, était de lui rappeler comment invoquer sa bien-aimée.
« Salut, vieille amie », lui dis-je donc en prenant tâchant de ne pas froisser l’humeur déjà morose de celle que j’appelais avec beaucoup d’audace ma « vieille amie ».
Elle me remarqua et répondit, l’air confuse :
« Bah tiens, qu’est-ce que tu fais là ? »
Je pris un air outré, portant la main à ma bouche comme si j’étais vexée :
« Mais alors, je ne peux plus te rendre visite ? »
La Mort me regarda sans ciller pendant de longues secondes durant lesquelles je souris sans cligner un seul instant, sentant déferler sur moi un flot de malaise bien cherché. Après tout, je ne lui rendais bel et bien visite que pour déclencher ces événements tragiques dans son existence. Elle aurait pu dire que j’étais un brin hypocrite, et je n’aurais su lui donner tort. Au moins, me consolais-je mentalement, je racontais son histoire et perpétuais sa légende. Elle pourrait au moins me remercier de ça… Mais non, parce qu’elle n’en sait rien. ‘Fin bref.
« Alors… Est-ce qu’il y avait une raison particulière qui me vailles cette visite, Brune ? »
« Oh, ah ! En fait, oui, mais tu sais, je voulais surtout prendre de tes nouvelles, et puis on peut aller faire ça chez toi, si tu veux… »
« J’ai pas de chez moi. »
J’ai figé l’espace d’une seconde.
« Ah bon ? Co-comment ça, pas de chez toi ? »
Si la Mort avait toujours bien eu un défaut, ça avait été la luxure, alors ce qu’elle disait ne faisait aucun sens.
« Non… J’ai réalisé que ça ne servait à rien d’avoir un toit sur ma tête, ou même de manger, ou rien en fait… Je n’en mourrai pas, je n’en tirerai pas de plaisir… Tout ce que je peux faire, mon seul devoir, la seule raison que j’ai d’être, c’est de faucher la vie des sims. Après, il y avait la Vie, mais… Enfin, tu sais. »
J’en étais tout hébétée. Que se passait-il donc avec la Mort ? Était-elle malade ?
« Oula, tu es vraiment déprimé pour parler ainsi ! … Ça tombe bien, je venais justement te voir pour te parler de madame la Vie ! »
Aussitôt, je sus que dans la noirceur de la capuche de la Mort, une étincelle d’intérêt s’était allumée.
« Oui, parce que je sais que parfois, tu perds un peu la mémoire, alors je suis venue te rappeler ceci : ‘’lorsque tu te languiras, ton doigt pointé vers moi, mon nom tu diras, et je serai là’’ »
« Quoi, tu savais ça tout ce temps et tu me le dis maintenant ? » hurla la Mort, frustrée.
« Je pensais que tu finirais par te souvenir, tu n’arrêtes pas de rêvasser et à chaque fois que tu t’étends pour plonger dans tes pensées, je songe que peut-être tu as compris et que tu t’apprêtes à l’invoquer ! N’oublie pas que nous sommes deux à être éternellement damnées, sur ce coup, et que moi aussi, j’ai beaucoup trop de temps libre à dépenser. Ça devient redondant, alors imagine en plus devoir surveiller tes moindres faits et gestes parce que je suis celle qui doit raconter ton histoire… »
La pluie se mit à tomber raide et froide. La Mort semblait avoir été affligée par mes propos et je me sentais légèrement coupable. Aussi, je songeai qu’il était temps que je disparaisse de sa vue. J’avais, après tout, accompli ma mission. Peu importait, après, que mon attitude ait été un peu… culottée.
La Mort resta là, sous la pluie, à se sentir ridiculement petite. Et seule. Surtout seule. Songeant à ce que venait de lui révéler Brunehilde, elle se demanda ce que voulaient précisément dire ses propos.
Puis, comme si elle était frappée d’un éclair de génie, elle sut.
Elle se coucha au sol et pointa un doigt au ciel en prononçant le nom de sa dulcinée.
« Vie » dit-elle simplement. Pour tout autre qu’elle, c’était « madame la Vie », mais pour la Mort, c’était simplement Vie.
Dans le royaume des morts, ou le temps ne défilait pas au même rythme qu’ici-bas, Vie se languissait de son amour, et attendait d’être invoquée en rêvant de leurs retrouvailles. Un doigt pointé vers le ciel, elle songeait que le monde avait dû bien changer, depuis le temps.
La Mort garda le doigt en l’air jusqu’au lendemain matin, ne sachant plus trop combien de temps elle devait attendre avant de voir apparaître sa bien-aimée, ni même si elle s’y prenait bien. D’ailleurs, comme celle-ci ne se présentait pas, elle crut pour un instant qu’elle faisait quelque chose de mal.
Soudain, un vent glacial lui annonça une présence inhabituelle. De celles qui ne lui venaient normalement que lorsqu’elle avait du boulot – c’est-à-dire, des âmes à faucher.
« Debout, la paresse »
La Mort en voyant la Vie sentit son cœur s’emplir d’un amour absolu et le vide en elle se résorber. Elle fut sur ses pieds en un instant et dans les bras de son amour en un rien de temps.
« J’avais si hâte que tu m’invoques ! Qu’est-ce que tu en as mis, du temps ! J’ai tellement de choses à te raconter, je ne sais pas par ou commencer ! Oh, j’ai si hâte de découvrir cette époque, j’avais tellement notre voyage avec cet explorateur, tu sais, Marco, hum, Polo, je pense ? »
La Mort avait oublié combien la Vie était une pipelette. Elles formaient un heureux duo, car elle-même ne parlait que très peu. Pourtant, la mort ne savait pas trop de quoi elle parlait, en vérité. Cependant…
« Oh, et je ne peux attendre d’être dans ton chez toi !
- Je n’ai pas de chez moi, répondit la Mort, hésitante.
Oups.
« Quoi ? Mais alors… Qu’as-tu fait de tous les trésors que tu as accumulés ? Toutes les belles choses que tu possédais, elles sont ou ? »
La Mort haussa les épaules.
« Je ne sais pas… Je m’excuse, je sais que tu aimes toutes ces choses, c’est juste que je n’en voyais pas l’intérêt… Mais maintenant que tu es là, on va se bâtir quelque chose ensemble ! »
La Mort sentait pour la première fois depuis très longtemps l’inspiration l’envahir et les papillons grouiller dans son estomac. La Vie, elle, ne semblait pas partager son état d’esprit.
« Je vais faire un tour… J’ai besoin… J’ai besoin d’air… » souffla la Vie, clairement déçue.
« Attends ! Je viens juste de te retrouver… Ne pars pas, s’il-te-plaît ! » demanda la Mort, suppliante.
La Vie hésita, se mordant la lèvre. Elle détestait sa propre attitude, mais elle n’était pas comme la Mort. Elle se souvenait de tout, et avait, elle, comme fardeau de ne jamais pouvoir rien révéler à sa dulcinée. Et ce changement brutal dans ce qu’elle savait n’avoir jamais eu lieu auparavant dans un lieu ou tout se répétait toujours dans le moindre détail, était un brin trop important pour elle qui venait d’arriver.
Peut-être devrait-elle rendre visite à Brunehilde ?
Dans tous les cas, elle rendit un sourire qui se voulait presque rassurant à la Mort, puis s’en alla.
Après avoir lu certaines histoires ici, je ne pense pas avoir trop bien suivi les consignes d'une simstoire et je m'excuse si vous trouvez que la mienne sort du lot ! Si je me trompe et que ça cadre, tant mieux ! Et si dans le pire des cas il vaut mieux l'oublier, j'irai en ce sens !
Chapitre 1
Je suis ce qu’on appelle un narrateur. Fut un temps ou j’étais qualifiée de ménestrelle et de conteuse, car je véhiculais alors ce récit de vive voix. Parfois, on m’invoquait simplement pour exécuter les tâches quotidiennes dont on se lassait facilement, mais j’en profitais toujours alors pour chuchoter aux oreilles de qui voulait bien l’entendre – les enfants tout particulièrement – l’histoire que je m’apprête à vous raconter. Parfois aussi, il m’a semblé que de la chantonner au rythme de mes tâches accomplies portait même le plus obtus des adultes à porter une certaine attention à mon récit. Vous-même vous apprêtez à en comprendre la raison.
Il s’agit d’une histoire qui s’est répétée à travers les âges et dont le cycle se continuera à l’infini. Toujours dans le même ordre, toujours avec le même aboutissement. J’ai moi-même assisté à la naissance de cette légendaire union qui vous a vu naître.
On dit que chaque adage trouve son origine en quelque chose de plus complexe encore. C’est vrai. Ici, nous avons « dans le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort vous sépare »
Je vous présente la Mort :
La Mort portait autrefois un nom. Était-elle fille ou garçon ? Nul ne sait trop. Tout ce dont quiconque – moi y compris – se souvienne, c’est qu’elle a un jour mis une divinité depuis lors éteinte, très, très en colère, et que cette-dite colère a été si fulgurante qu’elle a tout effacé. Le monde d’alors, sa propre identité, mais surtout… Sa bien-aimée.
Je ne sais pas exactement pourquoi je ne fus pas moi-même réduite en poussière. Peut-être étais-je dans les bonnes grâces de cette divinité, ou peut-être me trouvais-je ailleurs lorsqu’elle a tout rasé. Simplement voilà, nous étions seules au monde, dans un silence pesant et un espace infiniment vide. Puis, comme de nulle part, des éléments sont apparus. De petits détails d’abord, comme des couleurs, des sensations de chaleur ou de froid, des odeurs même, mais de plus en plus, ce fut de l’herbe, des arbres, de l’eau… Puis des animaux, et ainsi se recréa lentement mais sûrement l’entièreté de ce que nous avions un jour connu.
Je vous ai déjà dit que cette histoire s’est répétée encore et encore, que c’est un cercle sans fin, alors je ne vous raconterai pas toutes ces fois ou se sont revus la Mort et sa bien-aimée. Je me concentrerai sur cette dernière fois, celle que nous vivons actuellement, car quelque chose dans celle-ci a changé. Je ne saurais encore dire quoi exactement, mais ayant vécu et revécu cet épisode des siècles durant, je sais de tout mon être que cette fois, l’aboutissement sera différent.
Je m’appelle Brunehilde, et voici l’histoire de la Mort et de son épouse à jamais, madame la Vie.
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Parfois, lorsque la Mort n’était pas occupée à faucher les âmes de pauvres sims aux destins tragiques, elle aimait à s’étendre au sol – n’importe où, vraiment – et à regarder le ciel. Elle aurait juré que quelque part, là-haut, se trouvait une réponse à un mystère éternel qu’elle n’était jamais parvenue à résoudre.
Elle ne savait trop pourquoi elle perdait tant la mémoire. Quelque part au fond d’elle, la Mort comprenait que jamais elle n’avait goûté à sa propre médecine ni n’était même allé rendre visite au royaume des morts, dont elle était bannie. Ça, elle le tenait du journal qui ne la quittait jamais et dans lequel tout lui était expliqué. Ses origines, son conflit avec la divinité – et à cet endroit, le nom était aussi délavé qu’à l’endroit de son propre prénom à elle et certains autres détails -, et aussi, son éternelle damnation.
Du plus loin qu’elle se souvint, elle avait toujours eu à ses côtés sa peluche de Lapinos Mimi. Et elle la trouvait ridicule et enfantine, mais pourtant, jamais elle ne s’en séparerait et ça aussi, c’était un mystère.
La Mort pouvait passer des heures complètement perdues dans ses pensées, à ne pas trop savoir quoi faire. Elle ne doutait trop bien que peu importe ce qu’elle ferait, ça n’aurait que peu d’importance, que dans tous les cas, elle en pâtirait. Ses pensées l’entraînaient souvent à songer à madame la Vie et à comment elle lui manquait. Cependant, elle ne savait même plus comment faire appel à elle – bien qu’elle sût que c’était possible.
De temps à autres, la Mort se sentait envahie d’une tristesse accablante. Isolée de par son allure effrayante, peu étaient ceux qui osaient même la saluer, alors lorsqu’elle cherchait à nouer des liens, son sentiment de rejet était comme des aiguilles plantées encore et encore.
La pluie parfois lui donnait le sentiment que la Terre pleurait avec elle, et alors, bien qu’elle n’eût pas vraiment de visage, la Mort pleurait.
Il m’arrivait parfois de faire irruption dans la vie de la Mort dans de tels moments. Étais-je simplement un narrateur, ou avais-je en plus les propriétés d’un catalyseur ? Comme le récit n’est pas à propos de moi, je suggère qu’on ne s’y attarde pas trop, mais tout de même, la question se pose.
Ainsi, je fis mon apparition.
La Mort avait définitivement besoin de mon aide. Plongée dans ses pensées, elle en avait oublié ses devoirs de faucheuse, et des tas d’âmes s’accumulaient à travers les mondes. Or, la seule solution possible pour remédier à ce problème, je le savais, était de lui rappeler comment invoquer sa bien-aimée.
« Salut, vieille amie », lui dis-je donc en prenant tâchant de ne pas froisser l’humeur déjà morose de celle que j’appelais avec beaucoup d’audace ma « vieille amie ».
Elle me remarqua et répondit, l’air confuse :
« Bah tiens, qu’est-ce que tu fais là ? »
Je pris un air outré, portant la main à ma bouche comme si j’étais vexée :
« Mais alors, je ne peux plus te rendre visite ? »
La Mort me regarda sans ciller pendant de longues secondes durant lesquelles je souris sans cligner un seul instant, sentant déferler sur moi un flot de malaise bien cherché. Après tout, je ne lui rendais bel et bien visite que pour déclencher ces événements tragiques dans son existence. Elle aurait pu dire que j’étais un brin hypocrite, et je n’aurais su lui donner tort. Au moins, me consolais-je mentalement, je racontais son histoire et perpétuais sa légende. Elle pourrait au moins me remercier de ça… Mais non, parce qu’elle n’en sait rien. ‘Fin bref.
« Alors… Est-ce qu’il y avait une raison particulière qui me vailles cette visite, Brune ? »
« Oh, ah ! En fait, oui, mais tu sais, je voulais surtout prendre de tes nouvelles, et puis on peut aller faire ça chez toi, si tu veux… »
« J’ai pas de chez moi. »
J’ai figé l’espace d’une seconde.
« Ah bon ? Co-comment ça, pas de chez toi ? »
Si la Mort avait toujours bien eu un défaut, ça avait été la luxure, alors ce qu’elle disait ne faisait aucun sens.
« Non… J’ai réalisé que ça ne servait à rien d’avoir un toit sur ma tête, ou même de manger, ou rien en fait… Je n’en mourrai pas, je n’en tirerai pas de plaisir… Tout ce que je peux faire, mon seul devoir, la seule raison que j’ai d’être, c’est de faucher la vie des sims. Après, il y avait la Vie, mais… Enfin, tu sais. »
J’en étais tout hébétée. Que se passait-il donc avec la Mort ? Était-elle malade ?
« Oula, tu es vraiment déprimé pour parler ainsi ! … Ça tombe bien, je venais justement te voir pour te parler de madame la Vie ! »
Aussitôt, je sus que dans la noirceur de la capuche de la Mort, une étincelle d’intérêt s’était allumée.
« Oui, parce que je sais que parfois, tu perds un peu la mémoire, alors je suis venue te rappeler ceci : ‘’lorsque tu te languiras, ton doigt pointé vers moi, mon nom tu diras, et je serai là’’ »
« Quoi, tu savais ça tout ce temps et tu me le dis maintenant ? » hurla la Mort, frustrée.
« Je pensais que tu finirais par te souvenir, tu n’arrêtes pas de rêvasser et à chaque fois que tu t’étends pour plonger dans tes pensées, je songe que peut-être tu as compris et que tu t’apprêtes à l’invoquer ! N’oublie pas que nous sommes deux à être éternellement damnées, sur ce coup, et que moi aussi, j’ai beaucoup trop de temps libre à dépenser. Ça devient redondant, alors imagine en plus devoir surveiller tes moindres faits et gestes parce que je suis celle qui doit raconter ton histoire… »
La pluie se mit à tomber raide et froide. La Mort semblait avoir été affligée par mes propos et je me sentais légèrement coupable. Aussi, je songeai qu’il était temps que je disparaisse de sa vue. J’avais, après tout, accompli ma mission. Peu importait, après, que mon attitude ait été un peu… culottée.
La Mort resta là, sous la pluie, à se sentir ridiculement petite. Et seule. Surtout seule. Songeant à ce que venait de lui révéler Brunehilde, elle se demanda ce que voulaient précisément dire ses propos.
Puis, comme si elle était frappée d’un éclair de génie, elle sut.
Elle se coucha au sol et pointa un doigt au ciel en prononçant le nom de sa dulcinée.
« Vie » dit-elle simplement. Pour tout autre qu’elle, c’était « madame la Vie », mais pour la Mort, c’était simplement Vie.
Dans le royaume des morts, ou le temps ne défilait pas au même rythme qu’ici-bas, Vie se languissait de son amour, et attendait d’être invoquée en rêvant de leurs retrouvailles. Un doigt pointé vers le ciel, elle songeait que le monde avait dû bien changer, depuis le temps.
La Mort garda le doigt en l’air jusqu’au lendemain matin, ne sachant plus trop combien de temps elle devait attendre avant de voir apparaître sa bien-aimée, ni même si elle s’y prenait bien. D’ailleurs, comme celle-ci ne se présentait pas, elle crut pour un instant qu’elle faisait quelque chose de mal.
Soudain, un vent glacial lui annonça une présence inhabituelle. De celles qui ne lui venaient normalement que lorsqu’elle avait du boulot – c’est-à-dire, des âmes à faucher.
« Debout, la paresse »
La Mort en voyant la Vie sentit son cœur s’emplir d’un amour absolu et le vide en elle se résorber. Elle fut sur ses pieds en un instant et dans les bras de son amour en un rien de temps.
« J’avais si hâte que tu m’invoques ! Qu’est-ce que tu en as mis, du temps ! J’ai tellement de choses à te raconter, je ne sais pas par ou commencer ! Oh, j’ai si hâte de découvrir cette époque, j’avais tellement notre voyage avec cet explorateur, tu sais, Marco, hum, Polo, je pense ? »
La Mort avait oublié combien la Vie était une pipelette. Elles formaient un heureux duo, car elle-même ne parlait que très peu. Pourtant, la mort ne savait pas trop de quoi elle parlait, en vérité. Cependant…
« Oh, et je ne peux attendre d’être dans ton chez toi !
- Je n’ai pas de chez moi, répondit la Mort, hésitante.
Oups.
« Quoi ? Mais alors… Qu’as-tu fait de tous les trésors que tu as accumulés ? Toutes les belles choses que tu possédais, elles sont ou ? »
La Mort haussa les épaules.
« Je ne sais pas… Je m’excuse, je sais que tu aimes toutes ces choses, c’est juste que je n’en voyais pas l’intérêt… Mais maintenant que tu es là, on va se bâtir quelque chose ensemble ! »
La Mort sentait pour la première fois depuis très longtemps l’inspiration l’envahir et les papillons grouiller dans son estomac. La Vie, elle, ne semblait pas partager son état d’esprit.
« Je vais faire un tour… J’ai besoin… J’ai besoin d’air… » souffla la Vie, clairement déçue.
« Attends ! Je viens juste de te retrouver… Ne pars pas, s’il-te-plaît ! » demanda la Mort, suppliante.
La Vie hésita, se mordant la lèvre. Elle détestait sa propre attitude, mais elle n’était pas comme la Mort. Elle se souvenait de tout, et avait, elle, comme fardeau de ne jamais pouvoir rien révéler à sa dulcinée. Et ce changement brutal dans ce qu’elle savait n’avoir jamais eu lieu auparavant dans un lieu ou tout se répétait toujours dans le moindre détail, était un brin trop important pour elle qui venait d’arriver.
Peut-être devrait-elle rendre visite à Brunehilde ?
Dans tous les cas, elle rendit un sourire qui se voulait presque rassurant à la Mort, puis s’en alla.
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Réponses
c'est très intriguant et j'aime que la faucheuse, Brunehilde et Madame la vie soit au centre de ton histoire
Merci
C'est la première fois que j'essaie vraiment, alors hum, tout a un peu été mis de manière aléatoire, suivant les photos surtout ahah... Je ne sais même pas moi-même ou s'en va l'histoire, quoique après avoir écrit ce premier chapitre, j'ai l'impression d'en avoir fondé les premières fondations et que du coup, il y a au moins une destination !
A plus !
J'ai déjà créé le blog mais je vais attendre d'avoir déjà avancé, voir même à la limite fini mon défi en cours, avant de publier, histoire que cette fois je ne fasse pas que passer en coup de vent ! Aussi, je voulais aller faire plus que juste zieuter tes blogs parce que je suis vraiment curieuse mais chaque fois que je m'y stoppais j'étais au milieu de quelque chose donc du coup, j'ai pas pu tout lire ce que je voulais, mais je veux en faire ma priorité avant de donner mon propre lien, c'est la moindre des choses après tout !
J'en redonne des nouvelles
J'attends avec impatience de pouvoir lire la suite en tout cas !