Oh lala Ça commence à barder à la chapelle!!!
Orpheus est un génie! Il est incroyablement courageux! Vraiment, je me tenais à carreau jusqu'au dernier moment tellement c'était bon! Ouiiii de l'action!!! Mouahahahah Il a enfin montré sa forme sombre! Il est terrifiant! Il va se battre contre Aïda? OMG! Ça va être intense!
Pauvre Charlotte! Elle est tellement déchirée dans son désir de sauver le monde entier! Caleb, Edith et les enfants... Oui, il faudra partir... Oh lala... elle va me manquer...
Pauvre Tamino! Il veut que son frère lise son livre mais il a la tête ailleurs, le pauvre... Et l'insouciance de Tamino est touchante, je trouve. Alors que sa soeur sait tout et prends ça avec un grain de sel, comme si rien était. Elle est cute.
Super chapitre! Comme d'habitude!
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Ouah! 10 épisodes d'avance, c'est une bonne idée. Avec mes BD, j'ai pris exemple sur toi, j'ai de l'avance jusqu'en Juin 2023. Je suis contente, ça me permets d'avancer et de finaliser d'autres histoires ainsi que de construire. Je suis souvent tiraillée entre la construction et les histoires. J'aime faire les deux. Mais prendre de l'avance me permet de ne pas me poser la question trop longtemps. hahaha
Il y a juste mon histoire/BD des Aventuriers du Temple maudit que j'ai un épisode d'avance, vu que c'est tout nouveau et que j'avais pas prévu de faire de BD. Je suis très dernière minute à chaque fois. Mais j'adore ce challenge, il est divertissant. Reste que lire ton VDC mes fait du bien, c'est un challenge que j'aime beaucoup. hihihi
Encore merci pour tes trucs et conseils! Je m'améliore de jours en jours!
Je m'inquiète vraiment pour Caleb. J'espère qu'Edith sera réellement enceinte d'un vampire, pour qu'elle lui fiche la paix.
Et si c'est le cas, j'espère qu'elle tiendra sa parole car elle s'enfonce de plus en plus vers les ténèbres.
J'aime beaucoup le complot entre Carmen et Orpheus : "moi, je fouine, toi tu me couvres". J'aime bien l'idée que les enfants se rebellent ainsi contre leur mère.
ça ne changera rien au fait que l'Ordalie aura bien lieu mais, au moins, les enfants savent ce qui les attend, et pourront, le cas échéant, s'unir pour préparer une parade...
Orpheus est superbe dans sa hargne contre sa mère. Il est loin le petit garçon qui servait de souffre douleur à Aïda. Il est même très courageux, au point de faire surgir sa forme sombre
Pauvre petit Siegfried qui a assisté à la scène...
Concernant Tamino, je me demande pourquoi Edith ne lui a pas parlé des autres enfants... Je pense qu'il y a une autre raison que sa fragilité.
A voir si je me trompe...
J'espère que Charlotte va pouvoir partir à Henford avec Malvina. Ce dernier tour dans la chapelle pour aller voir les enfants, n'est peut-être pas une bonne idée. Il pourrait se passer n'importe quoi qui la retarde et qui l'empêche de retrouver la vieille dame, à l'heure dite...
Je viens de terminer la lecture de l'acte 1, que j'avais entamé mardi, et j'adore ! J'ai vraiment hâte d'attaquer la suite et de continuer de suivre les aventures de Charlotte et Edith. J'avais entamé un VDC dans mon coin il y a un moment, mais la monotonie des objectifs sans pouvoir partager les bribes d'histoires que j'imaginais m'a fait abandonner... de nouvelles idées commencent à me venir grâce à la lecture de ton challenge et j'espère pouvoir bientôt proposer un scénario au moins à moitié aussi abouti que le tien sur le forum !
@KowaiAkuma Je te réponds en premier afin que tu puisses si besoin skipper mes réponses aux précédents commentaires, lesquelles seraient susceptibles de te spoiler une partie de l'histoire Bienvenue par ici et un grand merci pour ce beau compliment qui me touche beaucoup j'espère te lire à ton tour, donc, si tu te (re)lances dans l'univers des VDC ! Il est vrai que si je n'avais pas inventé une histoire derrière, j'aurais comme toi trouvé le challenge un peu répétitif (et frustrant quand tu réalises que le bébé sur lequel tu avais misé est en fait un humain dont tu vas devoir te débarrasser !), j'aime bien me donner un cadre dans lequel intégrer des règles. De la sorte, je peux amener celles-ci d'une manière qui me plaît
@Weatherwax84 Oh, si, en comparaison, Orpheus reste un agneau en peluche, à côté de sa grande sœur Il va lui falloir un peu de temps pour digérer la nouvelle...
Je te confirme, c'est dur de les voir en conflit, toutes les deux et le chapitre de ce soir n'est pas là pour arranger les choses
@Elinoee C'est vrai que la chapelle n'est pas propice aux interactions sociales (du moins aux interactions hors de la famille) et l'ambiance peut parfois peser pour tout ce petit monde
Jusqu'à présent oui, j'avais pris énormément d'avance sur le tournage mais ce fonctionnement ne me convenait plus trop car il fallait que j'écrive à rebours d'après les captures d'écran que j'avais faites, ce qui influençait donc ma rédaction en me restreignant un peu. Je préfère largement écrire d'abord et tourner ensuite, ce que j'ai fini par faire en rattrapant mon retard d'écriture (ou en ralentissant mon avance de tournage, c'est selon ^^) sur l'acte 4. Le souci c'est qu'avec le VDC, on ne peut pas vraiment écrire trop en avance non plus car il y a des éléments de l'histoire qui échappent à notre contrôle (on ne prédit pas quels PNJs arriveront à la chapelle ni quels enfants seront conservés par notre vampire, par exemple). J'ai donc dans un premier temps préférer jouer toute la partie "aléatoire" du challenge en allant jusqu'à l'arrivée de bébé vampire numéro 6. Comme ça maintenant, je suis libre d'écrire comme je l'entends, au moins jusqu'aux combats
Tu vas pouvoir découvrir dans ce chapitre comment Orpheus prévoit d'entraver la progression de sa mère
Pour sûr, Carmen est plus endurcie que son demi-jumeau ! Arrivera un jour où Tamino finira fatalement par apprendre leur destinée, mais autant rester insouciant le plus possible
@oiseaudelune Eh oui, un jour, Orpheus se battra contre Aïda ! Au départ, j'avais dans l'optique de tirer au sort les combats mais j'ai changé d'avis et je resterai donc sur la logique de l'ordre d'âge. Nous aurons donc Aïda vs. Orpheus, puis Tamino vs. Carmen et, enfin, Siegfried vs. ?d??e (ah, il semblerait qu'il y ait eu des interférences au moment où j'ai écrit le prénom de bébé vampire numéro 6, oups ).
Ne t'inquiète pas, même si Charlotte part, nous ne la laisserons pas de côté il faut bien que nous assistions nous aussi à sa petite enquête !
Juin 2023 ? Ah oui, c'est super, en effet ! Je suis d'accord avec toi, avoir des chapitres déjà prêts à l'avance me rassure un peu, je préfère après, c'est vrai que d'être en mode "dernière minute" pour Mayadorada te permet aussi de sortir de ta zone de confort Merci à toi, en tout cas
@nathalie986 L'accouchement est prévu le chapitre prochain, encore un peu de patience
Oui heureusement que Carmen est là pour assurer les arrières de son grand frère Même si lui-même a très vite déchanté en découvrant le pot aux roses ! À vrai dire, l'expression de sa forme sombre n'était pas contrôlée. Ce sont ses émotions qui l'ont fait surgir !
Alors pour Tamino, figure-toi que je m'apprêtais à te répondre directement dans ce commentaire, mais finalement, je pense que ce serait mieux d'attendre quelques chapitres afin que vous puissiez le cerner un peu mieux et comprendre aussi ce qui motive Edith à préserver sa sensibilité Disons juste pour le moment que d'une certaine manière (mais dans une bien moindre mesure, heureusement pour lui), Tamino lui rappelle un peu Aneliese
J'espère que Charlotte va pouvoir partir à Henford avec Malvina. Ce dernier tour dans la chapelle pour aller voir les enfants, n'est peut-être pas une bonne idée. Il pourrait se passer n'importe quoi qui la retarde et qui l'empêche de retrouver la vieille dame, à l'heure dite...
Quoi ? Alors là je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! Comme si c'était le genre de Méphistophélès de surgir aux pires moments pour ruiner tous les plans de Charlotte !
Bien le bonsoir Voici le chapitre 44 ! Il s'agit de l'avant-dernier de l'acte 3, lequel aura été très long avec sa durée totale de 23 chapitres ! Les deux derniers actes devraient être plus courts, enfin je crois promis D'ici-là, bonne lecture ! 🤗
--- Chapitre 44 : Sans un regard en arrière ---
Charlotte avait tourné la question dans tous les sens : elle ne pouvait se résoudre à quitter la Fledermaus en laissant Caleb derrière elle. Le malheureux avait bien assez souffert et il était pour la fantôme hors de question de prendre le risque qu’Edith le réduise à l’état de tombe supplémentaire pour garnir l’espace cimetière.
– Caleb, c’est moi, appela Charlotte à voix basse.
L’humain n’avait pas l’air en forme. Bien sûr, la Brindletonienne compatissait et aurait souhaité lui accorder un moment pour le réconforter, mais le temps leur manquait : Edith était partie chasser et l’heure de son retour était inconnue.
– Caleb, insista Charlotte, nous devons partir.
– Allez-vous-en, dit le jeune homme d’un air absent.
– Je ne partirai pas sans vous. Malvina m’attend dehors, dépêchons.
– Vous ne pouvez pas m’emmener avec vous. Je vais vous ralentir.
Quelque chose dans le ton de Caleb était étrange et Charlotte dut hausser la voix pour qu’il daigne se rapprocher d’elle.
Mais à l’instant où il quitta l’espace sanitaire délimité par le petit muret de la cellule, la fantôme réalisa enfin le problème.
– Co… Comment est-ce possible ? haleta-t-elle. Je pensais que l’élixir était trop vieux pour fonctionner.
– Visiblement, parvint à articuler Caleb entre deux haut-le-cœur, le temps n’en a pas tout à fait neutralisé les effets. Il les a simplement rendus plus… aléatoires. Voilà qui contrecarre vos projets d’évasion à mon égard, Charlotte.
– Pas le moins du monde, répondit cette dernière. C’est même une raison de plus pour vous évacuer d’ici.
– Non, vous n’avez pas le temps ! s’impatienta Caleb. Cet enfant est un cambion potentiel et Edith en aura besoin pour remplir sa part du pacte !
– Est-elle au courant vous concernant ?
– Je… non, je ne pense pas. Je ne l’ai moi-même remarqué qu’il y a quelques heures.
Charlotte réfléchissait plus vite que jamais. Si Edith ignorait encore tout de cette grossesse, il était encore temps de sauver Caleb. Si en revanche la maîtresse des lieux en venait à apprendre le succès de la pollinisation du cadet des Vatore, les statistiques condamnaient d’avance le jeune homme :
– Je doute fort que ces enfants naissent tous les deux vampires.
– Cela change-t-il quelque chose ?
– Lorsqu’Orpheus a eu l’âge d’être reconnu vampire, expliqua Charlotte, Edith a retenté l’expérience avec son géniteur. Or, Sechs est née humaine, ce qui a suffi à Edith pour se débarrasser de Knox. Peu importe que vous lui donniez un vampire : si le deuxième enfant est humain, vous ne survivrez pas et lui non plus. En me suivant, vous vous sauvez vous et votre enfant.
– Et s’il est vampire ?
– Alors il sera bien plus heureux avec vous qu’avec elle. Venez. La Fledermaus n’a plus rien à vous offrir.
Finalement, Caleb accepta la proposition. Il fut cependant pris d’un léger malaise au moment de quitter la cellule et Charlotte dut le soutenir pour qu’il ne s’écroule pas.
– Charlotte ?
La Brindletonienne sursauta. Dans sa hâte de quitter les lieux, elle n’avait pas vu qu’Orpheus était entré dans le garde-manger d’Edith et qu’il la regardait fixement, attendant des explications.
– Que fais-tu ici, Orpheus ?
– Je pourrais te poser la même question. Je t’ai entendue entrer ici alors que tu n’es pas censée y être autorisée. Tu as libéré un prisonnier. Maman sera furieuse si elle l’apprend.
Ce n’était pas n’importe quel prisonnier mais Charlotte ne parvenait pas à trouver les mots.
– Quand ta mère l’apprendra, commença-t-elle, nous serons déjà loin, Caleb et moi.
Elle s’attendait à entendre l’adolescent protester face à cette déclaration, peut-être même à le voir la supplier de rester. Orpheus n’en fit rien et se contenta de les observer, Caleb et elle. Ses yeux balayèrent l’humain de bas en haut, s’arrêtant au niveau du ventre. Il semblait avoir réalisé quelque chose.
– Tu pars à cause de l’Ordalie ? demanda-t-il.
Charlotte ne comprenait pas la question du cambion et lui demanda de reformuler.
À sa grande surprise, l’adolescent finit par s’emporter :
– Ne fais pas l’innocente ! Maman t’a forcément prévenue, elle te dit tout ! Tu étais au courant, n’est-ce pas ?
– Je suis désolée Orpheus, expliqua la fantôme, mais je ne comprends rien à ce que tu racontes et je n’ai vraiment pas le temps de comprendre. Laisse-nous passer, s’il te plaît.
Orpheus soutint le regard de celle qui l’avait instruit depuis sa tendre enfance. Charlotte ne lui avait jamais vu un air aussi déterminé.
– Tu me promets que tu n’as rien à voir avec l’Ordalie ?
– Je te le promets, trancha Charlotte. Maintenant, écoute-moi…
– Je viens avec vous, coupa Orpheus.
La Brindletonienne n’avait pas prévu ce retournement de situation.
– Il n’en est pas question, tenta-t-elle de raisonner le cambion. Ta mère…
– ...aurait dû y réfléchir à deux fois avant de nous mentir à tous pendant aussi longtemps. Je viens et ce n’est pas une option.
Charlotte regardait à présent Orpheus avec un œil nouveau.
– Que s’est-il passé, Orpheus ?
– Je me ferai une joie de te raconter tout ce qu’il y a à savoir lorsque nous serons partis d’ici. Ne disais-tu pas être pressée, il y a cinq minutes ?
[…]
Avant de partir, Orpheus avait toutefois été pris de remords. Faisant promettre à Charlotte de l’attendre devant la porte d’entrée, l’adolescent était retourné dans sa chambre, à l’étage. Il s’en serait voulu de ne pas avoir dit au revoir à Tamino et Carmen. Les deux enfants dormaient et c’était pour le mieux. Il était cependant trop risqué de redescendre voir Siegfried : Ulrike devait encore surveiller le bambin.
Alors qu’il bordait Tamino, Orpheus repensait à la menace de sa mère. Bien qu’une petite voix au fond de lui se demandait encore si son départ était une bonne idée, il avait le sentiment – et même la certitude – qu’Edith ne permettrait jamais un premier combat entre Aïda et Tamino. Ce dernier ne supporterait pas une telle entrée en matière et leur mère le savait. Orpheus ignorait encore ce qui avait bien pu pousser Edith à créer l’Ordalie, mais s’il y avait une chose qu’il ne remettrait jamais en question, c’était bien l’amour qu’elle leur portait. Ce qui rendait encore plus incompréhensible sa décision.
– À bientôt, petit frère, souffla-t-il à l’adresse de Tamino.
Orpheus s’apprêta à se diriger vers la chambre de Carmen mais eut la désagréable surprise de se retrouver face à cette dernière, bien réveillée.
– Pourquoi n’es-tu pas au lit ? chuchota-t-il à sa sœur.
– Je t’ai entendu monter, répondit Carmen. Je t’ai aussi entendu dire au revoir à Tam’. Tu t’en vas ?
C’était précisément cette confrontation qu’avait cherché à éviter Orpheus. Il s’en voulait déjà assez de quitter le navire et n’avait pas besoin de culpabiliser davantage devant le regard attristé de la jeune fille.
– Oui, Carmen, je pars. Je n’ai pas le choix. Tu comprendras plus tard.
– Non, sanglota la fillette. Je ne veux pas que tu t’en ailles. Reste avec nous.
Carmen pleurait pour de bon, à présent. Orpheus se retrouva complètement désemparé et tenta de calmer sa sœur, en vain. Cette dernière en vint même à le supplier de les emmener avec lui, Tamino et elle.
– Mais je m’en fiche ! Moi tout ce que je veux, c’est… c’est…
Gagnée par une nouvelle vague de sanglots, Carmen n’acheva pas sa phrase. L’adolescent en profita pour la prendre dans ses bras.
– Je ne pars pas pour toujours, tu sais. Il me faut simplement un peu de temps pour… réfléchir.
– C’est parce que tu t’es disputé avec maman ? demanda la voix quelque peu étouffée de sa sœur. Je l’ai entendu, ça aussi.
– Il aurait été difficile de ne pas l’entendre, relativisa Orpheus. Oui, ma sœur, c’est en partie pour ça. À mon retour, je te raconterai tout, c’est promis.
Il fallut quelques minutes supplémentaires, mais Orpheus avait réussi à convaincre Carmen de retourner se coucher sans chercher à le suivre. Il l’avait même accompagnée jusqu’à sa chambre. Sitôt qu’elle fût parvenue à son lit, la jeune fille s’enfouit tout au fond des couvertures, camouflant à grand peine ses nouveaux sanglots. Orpheus parvint à refouler les siens jusqu’au bout, se convainquant que tout ceci était pour le mieux.
[…]
– Tu en as mis, du temps, fit remarquer Charlotte alors qu’Orpheus regagnait le hall d’entrée.
– J’ai eu un imprévu, répondit l’adolescent sans entrer dans les détails. Je suis prêt, on peut y aller.
Sans plus attendre, Charlotte prit les devants et ouvrit la porte, rapidement suivie par Caleb et Orpheus. Ce dernier n’en revenait toujours pas : ils allaient réellement s’échapper de la Fledermaus. Jamais l’idée ne lui serait venue à l’esprit ne fût-ce que quelques jours plus tôt. Qu’il était étrange de constater qu’en si peu de temps, un rien pouvait tout faire basculer.
Dehors, l’averse de neige avait cessé. Quelques flocons tombaient encore, mais le temps semblait suspendu. D’un même mouvement, les trois fugitifs frissonnèrent. Le froid n’était cependant pas à blâmer.
Mamie Lagrise les attendait devant le portail, stoïque.
– Que font ces deux-là avec vous, Charlotte ? s’étonna-t-elle.
– Changement de programme, répondit la Brindletonienne. Ils nous accompagnent.
– Plus on est de fous, plus on rit. Ravie de vous revoir, Caleb. Quant à toi, jeune homme, tu dois être Orpheus. Enchantée.
– Euh, moi aussi, hésita un Orpheus décontenancé. Et vous, vous êtes… ?
– Une femme pressée. Tu n’as jamais quitté Forgotten Hollow, auparavant ?
– Jamais. C’était chez moi, ici.
– Je suis passée par là, moi aussi. Tu verras, ce sera difficile, mais pour échapper à cet enfer, la clé, c’est d’avancer sans regarder derrière toi, Orpheus. Allez, vous autres, c’est parti.
Sans un mot de plus, le curieux groupe emboîta le pas de la vieille dame, se dirigeant enfin vers la sortie de Forgotten Hollow. Charlotte regarda machinalement autour d’elle : si Edith revenait de la chasse maintenant, l’ancienne vétérinaire ne serait plus la seule fantôme très longtemps. Seulement, Caleb avançait plutôt lentement. Il semblait mal en point et sommeillait presque.
– Avez-vous besoin que je vous aide à marcher ? lui demanda la Brindletonienne.
– Ça ira, lui répondit l’humain. Mon corps redécouvre le froid, il faut juste que je m’y habitue un peu. Et vous, alors ? Comment faites-vous pour tenir ?
– Les fantômes ne perçoivent que très peu les températures extrêmes. Nos sensations sont à mi-chemin entre les humains et les vampires.
– Là n’était pas ma question, Charlotte. Je parlais d’Edith. Vous lui aviez fait une promesse.
– Pas exactement.
Avant leur départ, la fantôme avait longuement réfléchi à la question et en était venue à une conclusion :
– J’ai fait une promesse à l’Edith que j’ai connue enfant, celle avec qui j’ai grandi et que je pensais retrouver à mon arrivée à Forgotten Hollow, il y a déjà dix-huit ans de cela. J’ai toujours espoir de retrouver cette Edith un jour. C’est précisément pour cela que je pars aujourd’hui. En un sens, c’est en l’abandonnant que je tiens ma promesse.
– Vous avez fini de causer chiffons, derrière ? s’impatienta la voix déjà lointaine de mamie Lagrise. Je vous signale qu’il y a un vampire parmi nous et que la route pour Henford-on-Bagley est encore longue. Si vous ne tenez pas à ce que le soleil change le petit en chauve-souris grillée, il faudrait accélérer le pas pour monter dans le premier autocar que l’on croisera.
Avant de poursuivre la marche, Orpheus ne put s’empêcher de se retourner pour jeter un dernier regard à la chapelle Fledermaus. Un ultime doute lui traversa alors l’esprit. Il était encore temps pour lui de faire demi-tour, après tout. Hormis Carmen, personne ne saurait jamais qu’il avait essayé de fuir.
– Orpheus, c’est par ici que ça se passe !
L’interpellation de la vieille dame le tira de sa rêverie. Secouant la tête pour reprendre ses esprits, l’adolescent marmonna un vague « au revoir » à la bâtisse dans laquelle il avait grandi et tourna une nouvelle fois les talons, rattrapant le rythme de ses compagnons de fortune. Alors, replongeant dans un silence déterminé, les membres du groupe poursuivirent leur route et, suivant les conseils de mamie Lagrise, avancèrent en ne fixant plus rien d’autre que l’horizon qui leur tendait les bras.
Je m'attendais à ce qu'Orpheus se rebelle d'une façon ou d'une autre, mais de là à carrément s'enfuir de la chapelle, quelle surprise!
Mais bon, l'occasion fait le larron! Le voilà sur la route avec Charlotte, Caleb (et son bonus!) et mamie Lagrise... j'adore ce rebondissement et j'imagine déjà la rage d'Edith quand elle va découvrir tout ça Bien fait!
La grossesse de Caleb est aussi une grosse surprise! Pourvu qu'il n'y ait pas de souci avec le bébé vu que le sérum est périmé Vampire ou humain, il sera en effet mieux avec son papa et loin de la Fledermaus...pourvu qu'Edith ne les retrouve pas!
Et c'est là que le bât blesse...je n'imagine pas Edith échouer dans se futures recherches
Les adieux à Carmen et Tamino ont été déchirants, surtout pour Carmen... pauvre petite! Si Orpheus disparaît de l'équation, il y a des chances que ce soit elle qui affronte Aïda... Dur pour Orpheus d'abandonner ainsi qes petits frères et soeur. Compte il vraiment revenir un jour comme il l'a promis? Quel suspense, j'ai hâte de lire la suite!!
Mais quel déroulement! Je m'attendais à tout sauf ça! Que Orpheus suive Charlotte! J'étais certaine qu'il allait lui péter une coche monumentale, la virer de bord et tout dire à Édith. Mais c'était sans oublier la chicane monumentale de l'épisode précédant. Alors là, j'ai vraiment compris sa réaction! J'espère qu'il pourra retrouver la paix intérieure qu'il aspirait depuis longtemps.
Et j'ai encore plus fait le saut quand j'ai vu le bidon de Caleb! Il est enceint! Ah lala! J'adore! Vite Caleb, cours!
Pauvre tite Carmen! Ça m'a fendu le coeur! Oh lala!!! C'était déchirant!
Mais quelle histoire passionnante! J'ai hâte de lire la suite!
Super épisode! Comme toujours!
Pfiou... Quand je disais que n'importe quoi aurait pu retarder Charlotte, je n'avais pas tort... Entre Caleb qui se retrouve enceint (tu as osé ! ), Orpheus qui se pointe dans les cellules, puis Orpheus qui décide d'aller dire au revoir à son frère et à sa soeur..., et encore Orpheus qui regarde une dernière fois en arrière... je crois que j'ai fait de l'huile, à chaque passage, en me demandant si Edith, ou Méphisto n'allaient pas se pointer
Quel rebondissement dans ce chapitre ! Heureusement, tout le monde a pu partir, et je vais pouvoir reprendre mon souffle
Malvina et Charlotte se retrouvent avec deux alliés de taille dans la lutte contre Méphistophélès. Enfin, Caleb est un peu amoindri au vu de son état (je n'en reviens toujours pas ) mais il connait beaucoup de chose, et pourra être fort utile.
Quant à Orpheus, il est tellement remonté contre sa mère, que son aide sera certainement très précieuse.
Les adieux à Carmen et Tamino ont été très éprouvants pour le jeune homme, surtout avec Carmen. Quel déchirement de la voir aussi triste...
J'ai beaucoup aimé la vision de Charlotte concernant la promesse qu'elle a faite a Edith, car c'est exactement ma façon de voir les choses. J'espère qu'elle va pouvoir s'occuper de la tombe de Méphisto, sans aucun obstacle pour la contrarier. Mais j'imagine que nous saurons cela dans le prochain acte.
Le dernier screen est superbe, mais j'ai une préférence pour celui où l'on voit Orpheus jeter son dernier regard en arrière sur Forgotten Hollow (et sa vie, la seule qu'il a connue, il faut bien le dire)
Concernant la future progéniture de Caleb (et oui, parce qu'il y a une progéniture, maintenant ), elle sera nettement mieux avec son père qu'avec sa mère. Heureusement d'ailleurs qu'Edith ne sait pas qu'il est enceint, car, si elle met au monde un bébé humain, elle pourrait remuer ciel et terre pour récupérer celui que porte Caleb.
Je m'inquiète un peu pour lui, d'ailleurs... Il n'a pas l'air très dynamique, il me semble même plutôt amorphe. J'espère que le sérum ne va pas lui réserver de mauvaises surprises. 🤔
Quant à Edith, je n'ose même pas penser à sa réaction lorsqu'elle va découvrir que Charlotte, Caleb et Orpheus ont disparu... J'espère qu'elle ne va pas détruire l'urne de Charlotte...
En tous cas, elle va tout mettre en œuvre pour les retrouver, je ne me fais aucune illusion là-dessus.
Et c'est là que j'ai peur. J'imagine qu'Orpheus finira en hibernation, jusqu'aux combats et que Caleb sera gardé en vie jusqu'à la naissance du bébé. Quant à Charlotte, je repense encore à son urne...
J'ai vraiment adoré ce chapitre, Elji. Tu as su maintenir le suspens jusqu'au bout. Du grand art
@Elinoee Cela me fait plaisir que ce retournement de situation t'aie plu j'espère qu'il en sera de même pour ce qui va en découler !
Lorsqu'on connaît Edith, on peut en effet se dire qu'elle risque d'avoir une longueur d'avance sur le groupe de fugitifs mais pour l'instant, heureusement pour eux (et malheureusement pour elle !), sa propre grossesse lui prend du temps et de l'énergie
Orpheus n'a qu'une parole : il ne veut pas couper définitivement les ponts avec sa famille mais seulement réfléchir un peu. Après tout, sa présence à la Fledermaus ne sera vraiment indispensable qu'à partir de la majorité de bébé vampire numéro 6
@oiseaudelune Eh oui, il ne faut jamais sous-estimer quelqu'un qui a été blessé ou déçu. La réaction d'Orpheus en est la preuve
En l'état, Caleb ne peut pas trop courir mais il prend bonne note de tes conseils et fera attention à ses arrières Merci à toi
@nathalie986 Toutes mes excuses pour t'avoir fait faire de l'huile, alors Je n'ai pas prévu autant de suspense dans le chapitre de ce soir, tout le monde va ainsi pouvoir reprendre son souffle (non parce que bon, pour mes Sims aussi, c'est effrayant, comme expérience )
Eeeet... Oui, j'ai osé mais ce n'est pas ma faute... Bon en fait si, c'est carrément ma faute, mais j'ai une excuse : je voulais une naissance gémellaire dans mon VDC et le jeu ne me l'a jamais accordée (Tamino et Carmen étant seulement des jumeaux autoproclamés) ! C'est donc un peu ma manière de prendre ma revanche sur lui, en forçant un peu les choses
Tu as bien deviné : la quête de l'urne de Méphistophélès se poursuivra dans l'acte IV
J'aime beaucoup les deux dernières images, moi aussi Pas d'inquiétude pour Caleb, son air patraque est on ne peut plus normal : le garde-manger n'est pas très confortable et surtout, personne n'a pensé à lui prêter des chaussures alors qu'il marche dans la neige !
Ta prédiction sur ce que pourrait faire Edith fait froid dans le dos... J'espère pour tout ce petit monde que ce ne sera pas le cas ! En attendant, je pense qu'elle est déjà bien sollicitée par sa grossesse pour partir chasser les fuyards, ils ont donc un peu de répit
Merci pour le compliment 🤗
@Weatherwax84 Eh oui, on ne peut pas gagner à tous les coups et cette fois-ci, Edith a bien perdu ! Elle n'a pas pu les stopper mais elle doit quand même être furibonde
Ce soir, je vous propose le dernier chapitre de l'acte III. J'ai 101 dalmatiens screens, alors comme ça risque de faire trop sur un seul message, je le découpe en deux. Bonne lecture ! 🤗
--- Chapitre 45 : Au carrefour de nos idéaux ---
Un mois s’était écoulé. La neige s’était étendue et avait fini par gagner le village rural d’Henford-on-Bagley. Le sol serait bientôt à son tour recouvert d’un épais manteau blanc et le froid qui régnait déjà n’avait rien à envier à celui de Forgotten Hollow.
C’était dans une grande demeure typiquement henfobagloise qu’avaient élu domicile Charlotte, Orpheus, Caleb et mamie Lagrise. Cette dernière avait anticipé les premières neiges et avait tenu à ce que les cultures les plus essentielles fussent plantées à temps. Parmi elles se trouvaient plusieurs plants de plasmafruits pour satisfaire les besoins vampiriques d’Orpheus, ainsi que diverses autres graines ayant pour but de s’assurer des revenus suffisants.
Cette habitation, une ancienne ferme abandonnée depuis longtemps, avait été achetée par Vladislaus en personne lors du début de la « mission » de mamie Lagrise. Depuis lors, la vieille dame avait passé les années suivantes à rendre les lieux plus vivables, tant par ses propres moyens que par l’aide occasionnelle d’un voisinage toujours désireux de rendre service.
La petite ferme est la création de NS et a été aménagée par mes soins dans le cadre de son "challenge de l'été" datant d'il y a plus d'un an.
Pour la première fois depuis longtemps, Charlotte se sentait libre. Elle comprenait aisément que l’air pur de la campagne ait pu être aussi bénéfique à la santé de mamie Lagrise.
– Vous vous en sortez plutôt bien, Charlotte ! Vous m’aviez caché de telles compétences en point de croix. Où les avez-vous apprises ?
– Dans ce village, à vrai dire, répondit Charlotte. Mes grands-parents vivaient à Henford-on-Bagley et ma grand-mère m’a appris quelques techniques quand j’étais petite.
De son côté, Orpheus s’acclimatait tout autant à sa nouvelle vie à la campagne. Lui qui avait déjà appris beaucoup de choses par l’intermédiaire des livres pouvait enfin stimuler ses connaissances de manière concrète. Le jardinage demeurait toujours son activité de cœur, mais le temps lui permettait de se découvrir de nouveaux centres d’intérêt, comme le bricolage.
Il avait ainsi lui-même réalisé une bonne partie des jardinières de la maison, tout comme il avait réussi à réaménager l’enclos de Clarabelle, la vache que mamie Lagrise avait achetée sur un coup de tête à la foire de Finchwick, quelques années auparavant.
– J’espère que ta nouvelle mangeoire te plaira. Dis-moi, Clarabelle, Caleb a acheté une ruche. Tu crois que si je te donne un ou deux rayons de miel à manger, tu arriveras à me produire du lait aromatisé ?
L’achat d’une ruche était en réalité une suggestion de Charlotte pour que Caleb parvienne à se changer les idées, tout comme l’installation d’un poulailler. Bien qu’il eût retrouvé la santé physique depuis son évasion de la Fledermaus, le moral du cadet des Vatore était au plus bas. La grossesse était un rappel perpétuel de la trahison d’Edith, en plus de lui causer d’intenses douleurs dorsales et une envie accrue d’utiliser les toilettes. Le jeune homme aurait souhaité se cloîtrer sans sa chambre, mais mamie Lagrise lui avait préconisé de prendre l’air le plus possible, affirmant qu’il n’y avait rien de mieux pour le bébé.
– Et encore, ma jolie Clarabelle, il n’est pas au bout de ses peines. Le dos, ce n’est rien. Mais il trouvera tout plus agréable dès qu’il sentira le petit bouger en lui. Ça, c’est inoubliable.
Ce phénomène finit par se produire quelques temps plus tard, alors que Caleb entretenait les abeilles. Pour sûr, inoubliable, la sensation l’était, mais plutôt dans le mauvais sens du terme. Que n’aurait-il pas donné pour remonter le temps et refuser de boire ce maudit élixir !
Un matin, les habitants de la maison henfobagloise eurent la visite de Lilith. Caleb avait été ravi de revoir sa sœur mais celle-ci n’avait que très peu de temps devant elle.
– Je suis avant tout venue en tant que messagère, annonça-t-elle lorsque tout le monde fut réuni dans la salle à manger. Nous avons besoin de vous, Charlotte.
– J’ai décidé de ne plus me mêler des affaires d’Edith et, par extension, de Forgotten Hollow, déclina poliment la Brindletonienne. Je suis navrée, Lilith, mais nous sommes ici pour trouver un moyen d’anéantir Méphistophélès. C’est là notre priorité et Vladislaus ferait bien de s’en souvenir. Dites-lui que...
– Ce n’est pas lui qui m’envoie. C’est Edith.
Charlotte, Caleb et mamie Lagrise échangèrent un regard surpris.
– Edith est venue te voir en personne ? s’inquiéta Caleb. Après ce qui est arrivé avec Johnny Zest ?
– Pas directement, non, répondit Lilith. Elle a utilisé Vladislaus comme intermédiaire. Vous imaginez bien que cela ne lui a pas plu du tout.
« La dernière confrontation qu’ils ont eue remonte au soir où nous avions découvert la présence de Méphistophélès dans la chapelle. Hier, ils se sont revus en terrain neutre. Je n’étais pas présente mais je n’ose imaginer la tension qui devait régner dans cette pièce.
– Pourquoi teniez-vous tant à me voir, mademoiselle Faust ? Vos affaires ne me concernent plus, vous me l’avez à juste titre fait remarquer il y a vingt-cinq ans.
– Vingt-sept, à vrai dire. Mais là n’est pas la question. Vous n’êtes pas sans savoir que mon garde-manger a récemment connu certaines… failles.
– En effet. Sachez néanmoins que si vous tenez à ce que je vous révèle où s’est réfugiée mademoiselle Fox, c’est peine perdue.
– Je me doutais bien que vous ne vendriez pas la mèche aussi facilement. Qu’à cela ne tienne. Pour le moment, tout ce qu’il me faut, c’est lui parler. Si vous ne voulez pas me conduire jusqu’à elle, vous la ferez venir jusqu’à moi.
– Et si je refuse ?
– Croyez-vous donc que j’allais forcément employer un moyen de pression contre vous ? Je ne suis pas si cruelle, Vladislaus. Ma menace n’est qu’hypothétique pour le moment : imaginons cinq minutes que vos grands discours sur le jugement des grands maîtres vampires soient réels et que ces derniers me tombent dessus. Si vous ne m’obtenez pas ce que je veux, je m’arrangerai pour ne pas tomber seule lorsque les grands maîtres arriveront à Forgotten Hollow. Je vous signale que vous auriez très bien pu régler cette affaire et m’éliminer avant que je ne devienne aussi puissante que vous. Votre ex-épouse sera sûrement ravie d’apprendre que depuis le début, vous couvrez quelqu’un qui s’est alliée à celui qui a pris votre fils.
– N’a-t-elle donc aucune gratitude pour lui ? s’emporta Charlotte. Le menacer alors qu’il cherche à la sauver ?
– Comme nous tous, fit remarquer Lilith. Si je ne m’inquiétais pas tant de la sécurité de mon mari et de ma fille, il y a bien longtemps que je serais allée lui expliquer ma manière de penser par l’intermédiaire d’une revanche.
– Vous n’êtes pas obligée de céder, Charlotte, intervint Caleb.
– En fait, elle en est un peu obligée malgré tout, contredit mamie Lagrise. Ma mère fait certes partie de l’assemblée des grands maîtres, mais jamais elle ne condamnera Vladislaus pour avoir tenté d’épargner à la petite un destin similaire à celui de mon frère. Je pense qu’Edith l’a déjà compris. Sa menace a pour seul but d’attirer l’attention. C’est un appel à l’aide. Allez-y au moins pour écouter ce qu’elle a à dire, ma petite Charlotte.
[…]
Charlotte avait suivi le conseil de mamie Lagrise et était retournée dans le plus grand secret à Forgotten Hollow. Comme ce fut le cas lors des négociations entre Edith et Vladislaus, le rendez-vous avait été fixé dans la petite chapelle de la place Clairdelune. Le comte l’attendait déjà sur le pas de cette dernière.
– Merci d’être venue, mademoiselle Fox. Votre amie est arrivée.
– Parfait, se réjouit la fantôme. Je tiens à ce que ce soit terminé au plus vite.
Après de brèves paroles d’encouragement, Vladislaus se volatilisa, laissant la Brindletonienne seule sur la place Clairdelune. Il n’était plus utile d’attendre dehors, aussi entra-t-elle dans la chapelle sans plus tarder.
La fantôme n’y était jamais entrée et découvrit une décoration beaucoup plus simpliste qu’à la Fledermaus. Assurément, Edith avait tout fait pour que sa demeure ne ressemble pas à cette chapelle.
– Bonjour, Charlotte, lança une voix glaciale face à elle.
Conformément aux dires de Vladislaus, Edith l’attendait. Charlotte, qui ne l’avait pas vue depuis un mois, remarqua aussitôt qu’elle semblait épuisée.
– Bonjour à toi, Edith. Ta grossesse a l’air difficile.
– Pas plus que lorsque j’attendais Aïda et Orpheus.
Mais pas moins que pour Eugene, Drei et Vier, déduisit Charlotte. Était-il possible que la vampire eût fini par arriver à différencier la nature de ses enfants dès la grossesse ?
Restant silencieuses quelques secondes, les deux femmes prirent place sur un banc. Pendant un premier temps, Charlotte ne put se tourner vers Edith. Probablement était-ce dû au mois qu’elles avaient passé chacune de leur côté, mais depuis son entrée dans la chapelle, la Brindletonienne avait grand-peine à reconnaître son amie. C’était encore pire que lors de leurs retrouvailles remontant déjà si loin.
– Normalement, fit remarquer Edith en brisant le silence, c’est à cet instant que tu me présentes des excuses.
– Je te demande pardon ? En quel honneur t’en devrais-je ?
– Laisse-moi réfléchir… Que pourrais-je bien avoir à te reprocher ? Peut-être le fait d’être entrée une nouvelle fois dans le garde-manger sans mon autorisation, de surcroît pour libérer un prisonnier et disparaître avec lui tout en trouvant le moyen de retourner Orpheus contre moi et l’entraîner dans une situation dont tu ne maîtrises pas les conséquences…
– Ton fils n’avait pas besoin de moi pour prendre ses jambes à son cou, répliqua Charlotte. Il m’a tout raconté au sujet de l’Ordalie.
– Ne commence pas à inverser les rôles. Tu m’as trahie. Nous sommes ici aujourd’hui afin de discuter de la réparation que tu me dois.
La Brindletonienne était estomaquée par la mauvaise foi de la vampire.
– Tu demandes donc réparation ? parvint-elle à articuler. Je cherche déjà à réparer quelque chose. C’est ce que je fais depuis des années, Edith.
– En prenant mon fils en otage ?
– En cherchant à sauver ta peau ! Seulement, alors que j’ai enfin une piste sérieuse pour y parvenir, j’apprends que tu as également mis en jeu la vie de tes enfants, comme si les cambions humains n’avaient pas été suffisants à cet esprit tordu qui…
– Cette discussion tourne en rond depuis dix-neuf ans, Charlotte, coupa Edith. Crois-tu sincèrement que j’aie accepté toutes ces clauses sans jamais les remettre en question ? C’était ma seule option pour avoir une chance de récupérer ma sœur, je ne pouvais que difficilement faire la fine bouche !
Il y eut un nouvel instant de silence durant lequel Charlotte constata qu’Edith n’avait fait mention que de la fuite d’Orpheus. Elle n’avait pas abordé la grossesse de Caleb. Celle-ci ne s’étant déclarée que très peu de temps avant le départ, il était désormais certain que la vampire n’eût pas le temps d’en apprendre l’existence.
– J’ai une piste pour te débarrasser de Méphistophélès, réitéra Charlotte. Pour nous en débarrasser. Je te demande simplement me faire confiance.
– Comment pourrais-je te faire confiance alors que tu es revenue seule ? Commence donc par me rendre mon fils.
– Je ne le retiens pas. Orpheus est libre de te retrouver quand il le souhaitera et il me charge de te donner sa parole qu’il le fera un jour. Il veut simplement digérer les dernières informations sur son destin et celui de sa fratrie. Je respecte cela et je ne peux le forcer à revenir.
– Sauf si j’utilise le bon moyen de pression, réagit aussitôt Edith. J’ai toujours ton urne, tu te souviens ? Un simple claquement de doigts et tu disparais tout bonnement de ce plan de l’existence.
Charlotte s’était préparée à cet argument. Sa réponse était toute prête.
– Tu aurais toutes les raisons de le faire, dit-elle. Mais au fond, une part de toi me fait encore confiance pour la protection de ton fils. Tu sais qu’il est en sécurité avec moi et qu’il finira par revenir. Seulement, sans moi, crois-tu sincèrement qu’il s’en donnera la peine ?
– S’il ne me revient pas, je retrouverai sa trace moi-même, tôt ou tard.
– Je n’en doute pas, mais le temps que tu y parviennes, il est fort probable que ma disparition l’aura poussé à prendre le remède contre le vampirisme. Il en a les capacités, après tout, et cela lui assurerait une paisible vie de mortel loin de toi, compte tenu de ton aversion pour tes enfants humains.
Vraisemblablement, Edith ne s’était pas attendue à un tel répondant de la fantôme. Celle-ci devait avoir fait mouche car la vampire l’observait à présent avec une expression énigmatique dans laquelle Charlotte n’eut aucune difficulté à déceler de la rage. En cet instant, la Brindletonienne ne pouvait que se féliciter d’être déjà morte.
– Voilà que tu me menaces, à présent, constata Edith à mi-voix. Dire que tu as eu l’audace de me demander de te faire confiance il y a cinq minutes à peine.
– Il faut croire que j’ai passé trop de temps en ta compagnie, rétorqua Charlotte. Il était grand temps que je prenne mes distances.
Edith laissa échapper un rire sans joie.
– Alors nous sommes ennemies, maintenant ?
– La situation ne nous laisse pas beaucoup d’autres possibilités, Edith. J’en suis autant attristée que toi.
– Plus rien ne m’attriste, Charlotte. C’est là le meilleur avantage du vampirisme.
Sur ces mots, Edith se leva et, sans un regard en arrière, quitta la chapelle, laissant derrière elle une Charlotte rongée par l’amertume.
[…]
Le temps reprit progressivement son cours, tant à Forgotten Hollow qu’à Henford-on-Bagley. À la Fledermaus, la grossesse d’Edith se poursuivait avec quelques difficultés : les envies de plasma de la vampire étaient si importantes que si elle ne se retenait pas davantage, il allait bientôt lui falloir repartir à la chasse. Son état ne le permettant pas, mieux valait-il faire attention.
La grossesse n’était probablement pas la seule raison de cette soif incontrôlable : force était de constater que le triple abandon vécu par Edith avait eu un impact considérable sur la vie à la chapelle, laquelle semblait bien silencieuse, à présent. Plus pour se changer les idées que par réelle envie, la maîtresse des lieux avait repris la formation vampirique d’Ulrike.
Par ailleurs, Edith surveillait attentivement les trois derniers enfants qu’il lui restait. Sans grande surprise, Tamino poursuivait inlassablement l’écriture de ses histoires. Si sa mère ne le connaissait pas, elle aurait pu croire que l’enfant n’était aucunement affecté par le départ de son frère, mais Edith savait que Tamino gardait un visage impassible en toute circonstance. Bien qu’il ne le faisait pas exprès, il était parfois compliqué de connaître le fond de ses pensées.
Carmen, de son côté, ne faisait pas semblant. Il arrivait fréquemment que la jeune fille se mette en quête de réconfort auprès de sa mère qui, lorsque cela se produisait, était complètement désemparée. Charlotte aurait certainement su quoi faire mais c’était son départ qui avait tout déclenché.
Il fallut quelques mois supplémentaires pour y parvenir, mais Carmen avait fini par cesser de réclamer constamment Orpheus. Edith lui en était secrètement reconnaissante : avec une personne en moins pour gérer l’entreprise Fledermaus, les journées étaient bien plus chargées pour elle et Ulrike. Or, parmi la multitude de pouvoirs que pouvait potentiellement débloquer un vampire, l’ubiquité était la grande absente.
Il lui fallait après tout garder suffisamment d’énergie pour canaliser Siegfried.
– Maman, câlin !
Par chance, la Fledermaus reçut un soir une visite des plus providentielles : ayant eu vent des récents événements, Erda Nibelung-Nogawa s’était proposée pour assister Edith dans son travail.
– Il est vrai qu’un peu de main-d’œuvre ne serait pas de refus, admit Edith alors qu’Erda et elle observaient leurs fils respectifs faire connaissance.
– Vous ne le regretterez pas, promit Erda. J’aime énormément vos créations. D’ailleurs, j’ai parlé de Fledermaus à un très bon ami vampire qui vit à Del Sol Valley. Si cela vous intéresse, il serait prêt à envisager une collaboration avec vous pour vous permettre de développer votre entreprise.
– C’est très aimable à vous. J’y réfléchirai mais pour l’instant, j’ai surtout besoin d’aide pour mes clients réguliers. Avez-vous des notions en bricolage ou en fabrication d’objets ?
– Quelques unes, oui. Ma sœur aînée était un peu touche-à-tout, de son vivant.
– De son vivant ? Que lui est-il arrivé ?
– Elle a perdu la vie dans un incendie. Wotan et moi étions dévastés, c’est pourquoi nous avons décidé d’emménager ici.
Edith se surprit alors à éprouver de la sympathie pour son interlocutrice. Elles avaient toutes les deux plus de points communs qu’il n’y paraissait.
– Dans tous les cas, reprit Erda, j’ai pu apprendre quelques secrets de bricolage. Si cela vous convient, je pourrais même continuer d’emmener Yamato avec moi pour qu’il joue avec Siegfried.
– Excellente idée, approuva la maîtresse des lieux. Avec un peu de chance, le mien finira par être épuisé de ses journées et arrêtera de se lever en pleine nuit pour trottiner dans le salon. En ce qui vous concerne, quand seriez-vous prête à commencer ?
– La semaine prochaine, répondit aussitôt Erda. En ce moment, Ryota et les autres membres du Carré d’As sont occupés sur un gros chantier de la place Clairdelune. Ils sont rarement à la maison et j’ai besoin de voir du monde. D’ailleurs je pourrais même demander à mon frère de nous confier occasionnellement sa fille, qu’en pensez-vous ? Cela ferait une amie supplémentaire pour Siegfried.
– Hors de question, trancha Edith d’un ton catégorique. Je n’ai rien contre Wotan, mais moi vivante, jamais la fille de Lilith n’entrera dans cette chapelle et encore moins pour jouer avec mon fils. J’ai eu assez affaire avec les Vatore pour le restant de mon éternité.
La discussion reprit rapidement un ton plus amical et la proposition d’inviter Brunehilde Nibelung-Vatore à la chapelle Fledermaus ne devint plus qu’un mauvais souvenir.
Puis, attirée par les voix qu’elle percevait depuis sa chambre, Carmen fit irruption dans la pièce.
– Ma fille Carmen, la présenta Edith. Carmen, voici Erda, qui va venir m’aider dans mes commandes.
– Enchantée, dit la jeune fille en toute sincérité.
– Moi de même, Carmen, répondit Erda. Tu dis bonjour, Yamato ?
– BonZour !!
Quelques instants plus tard, Erda et Yamato prirent congé. Carmen se réjouissait d’avance à l’idée d’accueillir régulièrement un nouveau bambin mais un détail la chiffonnait :
– Maman, tu crois que Yamato et Siegfried vont jouer dans la chambre verte ?
– Il y a plutôt intérêt, oui car je ne les veux pas dans mes pattes pendant que je travaille. Pourquoi ?
– Parce qu’il y a toujours les brouillons de Tam’ sur le mur. Il ne faudrait pas que Yamato ait peur des dessins de monstres. Je pourrais peut-être aller demander à Erda ce qu’elle en pense avant qu’elle ne soit partie, non ?
– Comme tu veux, jeune fille, mais dépêche-toi car elle ne devrait plus être très loin de la sortie.
Tournant les talons, Carmen se précipita hors de l’appartement et grimpa les marches conduisant au rez-de-chaussée deux à deux. Ce ne fut malheureusement pas suffisant car Erda venait tout juste de franchir les portes. Encore essoufflée, Carmen ne parvint pas à se faire entendre, Yamato babillant désormais plus fort qu’elle et directement contre l’oreille de sa mère.
En les observant une fraction de secondes de plus, la jeune fille finit par se frotter les yeux pour être certaine de bien voir : était-ce son imagination ou Erda semblait-elle réellement briller en violet ? Carmen n’avait jamais entendu parler de ce pouvoir vampirique. Peut-être devrait-elle poser la question à Ulrike lors du prochain cours…
– Vous en avez mis, du temps, s’emportait déjà l’homme.
Erda n’avait cependant pas envie de rentrer dans son jeu. Pour arriver le plus à l’heure possible, il lui avait fallu faire une halte chez elle pour déposer Yamato et ressortir dans la foulée en se précipitant vers la place principale de Forgotten Hollow. Ils n’étaient pas à quelques minutes près, après tout !
– Ce n’est pas vous que je devais voir, fit-elle remarquer. J’avais rendez-vous avec Yaritza.
– Elle a eu un contre-temps et n’a pas pu venir elle-même. Soyez néanmoins rassurée sur le fait que tout ce que nous nous disons ici lui sera transmis. Joignez-vous donc à moi, je suis ridicule, à jouer tout seul.
Jaugeant son interlocuteur du regard, Erda finit par céder et s’installa de l’autre côté de l’échiquier. L’homme avait déjà entamé une partie de son côté, aussi tenta-t-elle de maîtriser les pièces qu’il restait au camp qu’elle venait de choisir.
– Êtes-vous certaine de ce que vous nous avez envoyé au sujet de la Fledermaus ?
– Affirmatif. Faust est abandonnée de toute part. Ses deux aînés lui ont échappé l’un après l’autre et voilà que son amie de longue date a également quitté la chapelle. Tous ces événements ajoutés à sa récente grossesse la rendent plus vulnérable qu’elle ne veut le faire croire.
– Ce qui est une aubaine pour nous. Votre frère et vous pourrez donc vous rapprocher d’elle à votre aise.
– Juste moi, répondit Erda d’un ton amer. Comme la femme de Wotan et elles sont ennemies, mon frère n’aura pas sa place.
– Vous vous en sortirez très bien toute seule. Qu’en est-il de Méphistophélès ?
– Il n’est plus vraiment le bienvenu, mais je suppose qu’il reviendra de temps en temps pour s’assurer que sa chère collaboratrice continue le travail qu’il lui a donné.
Erda afficha alors une expression des plus sérieuses.
– Sommes-nous vraiment certains qu’il ne viendra pas gâcher nos plans ? Qu’en dit Yaritza ?
– Yaritza gère Méphistophélès. Faites-lui confiance.
– J’ai donc votre parole que le moment venu, vous ne chercherez pas à…
– Faust ne nous intéresse pas en tant que telle, coupa l’homme avec impatience. Votre frère et vous serez donc libre d’en faire ce que vous voulez.
La partie d’échecs était terminée au même titre que la conversation. Satisfaite de ce qu’elle avait entendu, Erda se leva. Pour une nuit d’été, le temps était désagréablement frais, aussi s’apprêta-t-elle à rentrer chez elle sans un regard vers son interlocuteur.
Cependant, celui-ci ne semblait pas en avoir fini avec elle :
– Si ce n’est pas indiscret, madame Nibelung, je serais curieux de savoir ce qui vous motive à vous allier à nous.
– La même chose que Yaritza, vous et, aussi étonnant que cela puisse paraître, Edith Faust : la famille.
[…]
À Henford-on-Bagley, Orpheus avait fini par se faire une connaissance en la personne de Rahul Chopra, le livreur de courses. Discuter avec un garçon de son âge était une grande première pour le cambion. Il ne savait guère comment s’y prendre.
– Tout va bien ? lui demanda un jour Rahul lors de sa livraison hebdomadaire. Tu as vraiment l’air bizarre, des fois.
– Oh, non, s’excusa Orpheus. Désolé. C’est juste que même si je suis très content d’avoir emménagé ici, je pense encore à mon ancien chez-moi.
– J’ai exactement ce qu’il te faut. J’ai cette bouteille de nectar qu’un client a commandée. Mais c’est un vieux grincheux qui est toujours très malpoli, alors ça ne lui manquera pas. Évite juste de le raconter à ton oncle et ta grand-mère.
Officiellement, « l’oncle » et « la grand-mère » d’Orpheus n’étaient autre que Caleb et mamie Lagrise. En emménageant à la campagne où tout le monde se connaissait, il avait fallu inventer une histoire crédible pour justifier le regroupement d’individus aux âges si différents. Charlotte, bien sûr, demeurait cachée dès qu’un visiteur s’aventurait dans la maison et des vêtements amples dissimulaient tant bien que mal la grossesse du cadet des Vatore.
Quelques instants plus tard, le cambion réalisa qu’il était en effet bien plus aisé d’entretenir une conversation en ayant avalé un verre de jus de fruits. Ses joues commençaient à chauffer alors que Rahul semblait indemne. Était-ce une question d’habitude ?
– Pourquoi êtes-vous arrivés ici, déjà ? demanda l’henfobaglois alors qu’il s’apprêtait à prendre congé.
– Des problèmes familiaux, répondit Orpheus d’un ton évasif. Rien de bien passionnant.
– Tu plaisantes ? Je suis sûr que ta vie est très intéressante.
– Tu… tu crois ?
– Bien sûr ! Écoute, je termine toujours mes livraisons au pub des Bras du gnome de Finchwick. J’adorerais faire un peu plus connaissance avec toi. Si tu le veux aussi, tu sais où et quand me trouver !
Il avait fallu attendre plusieurs jours, mais Orpheus avait fini par accepter l’invitation. Profitant d’un ciel sans soleil, il quitta enfin la maison pour arriver devant les Bras du gnome pile à l’heure où Rahul terminait son travail.
– J’ai cru que tu m’avais oublié, taquina ce dernier. Tu viens ? Le jus de fruits est à prix réduit, à cette heure-ci !
Les deux adolescents s’installèrent au bar et commandèrent la même boisson. Rahul, visiblement ravi de partager un moment privilégié avec Orpheus, assaillit le cambion de questions. Celui-ci était quelque peu mal à l’aise mais opta pour la méthode que mamie Lagrise lui avait conseillée avant son départ :
– Je ne peux pas lui dire que j’ai passé toute mon enfance dans le sous-sol d’une chapelle, il va partir en courant.
– Alors mens-lui, mon petit, il n’y a que ça de vrai ! Je suis très contente que tu sociabilises avec le petit Chopra. Tu verras, cela nous sera très utile.
– Tu ne penses pas qu’il va m’en vouloir s’il apprend que j’invente tout ce que je lui raconte ?
– Ne t’en fais donc pas pour ça. Il te suffit d’être convaincant, crois-moi. J’ai été jeune aussi, un jour, tu sais, alors je sais de quoi je parle. Fais-moi confiance là-dessus car c’est quelque chose que tu n’apprendras pas dans tes livres !
Rahul l’écoutait donc à présent s’inventer un passé fictif loin de l’ambiance lugubre de Forgotten Hollow. Orpheus crut toutefois bon de maintenir une certaine morosité dans son histoire, ce qui lui permettait à la fois de rester réaliste avec l’image qu’il renvoyait et – il n’en était pas très fier – de se faire bien voir par son interlocuteur.
– Je suis désolé pour le divorce de tes parents, finit par réagir le livreur. Tu crois qu’ils ont une chance de se remettre ensemble ?
– Pas la moindre. Avant, ils se disputaient tous les jours parce que ma mère était trop concentrée sur son travail, mon père fréquentait la voisine et ma mère s’est vengée avec le mari de cette dernière ; maintenant ils se disputent tous les jours pour savoir qui va garder la télévision et qui va se contenter de cette horrible lampe de salon. Sans compter que ma mère est enceinte du voisin.
« Bref, ma grand-mère et mon oncle ont eu l’idée de me faire changer d’air et demanderont sûrement à ma mère de leur laisser mon frère ou ma sœur quelques temps après l’accouchement.
Alors que Rahul l’observait à présent avec une certaine compassion, Orpheus était lui-même surpris de la cohérence qu’il avait su tenir dans ses propos. Tamino et Carmen auraient été fiers de lui. Son sentiment de satisfaction personnelle ne dura néanmoins pas longtemps, rapidement remplacé par un début de migraine. Le mélange jus de fruits et kava avait finalement été une mauvaise idée, surtout quand il n’avait pas l’habitude.
Afin de l’aider à se remettre de ses émotions, Rahul aida Orpheus à accéder à l’étage du pub ou les attendaient un canapé confortable. Le kava avait cependant fait son œuvre chez le jeune livreur également.
Au bout de multiples plaisanteries de plus en plus entendues, les deux adolescents en vinrent à amorcer un rapprochement physique.
– Je ne sais pas ce qui m’arrive, confessa Orpheus, mais je ne me suis jamais senti aussi euphorique.
– On dirait que tu n’es jamais sorti de chez toi avant, se moqua Rahul.
Mais alors qu’ils se regardaient à présent avec une intensité nouvelle, l’horloge leur faisant face réveilla Orpheus et Rahul, leur faisant prendre conscience que l’heure du couvre-feu était largement dépassée pour le cambion.
– Je devrais peut-être rentrer, constata ce dernier avant de se retrouver saisi d’un fou rire incontrôlable.
Le trajet de Finchwick à la maison semblait plus long au retour qu’à l’aller. Orpheus, dont le champ de vision était légèrement réduit, préférait marcher tranquillement. Il ne pouvait s’empêcher de savourer la sensation de liberté qui l’enivrait en cet instant. Henford-on-Bagley lui promettait de plus grands espaces à explorer qu’à l’appartement de la Fledermaus. Peut-être même pourrait-il demander à Rahul de lui faire visiter la campagne afin de le voir davantage ?
Sans même s’en rendre compte, le cambion arriva finalement devant chez lui, attendu par une Charlotte visiblement soulagée de le voir rentrer. Celle-ci comprit très vite l’état dans lequel était Orpheus et ne se fit pas prier pour le gronder comme un enfant pris en faute.
– Ne recommence plus jamais ça ! J’étais folle d’inquiétude alors que je ne pouvais pas partir à ta recherche !
– C’est bon, tenta de relativiser l’adolescent quelque peu désarçonné par la colère de la Brindletonienne. J’étais juste au pub avec Rahul, tu sais, le livreur.
– De mieux en mieux ! Servir du kava à deux adolescents ! Si je le pouvais, j’irais dire deux mots au patron de ce pub.
– D’accord mais malheureusement pour toi, tu ne le peux pas. Et d’ailleurs je ne vois pas ou est le problème, je n’ai rien fait de mal…
– Vraiment ? Nous en reparlerons demain matin, quand tu auras les idées de nouveau claires et que tu réaliseras qu’un tel comportement aurait pu te trahir, y compris auprès de Rahul ! Souviens-toi ce que Malvina nous a dit dans l’autocar qui nous a conduits ici : les henfobaglois haïssent les occultes depuis des générations ! Qui sait de quoi les villageois seraient capables en apprenant ton vampirisme ? Tu m’as habituée à beaucoup mieux, je suis très déçue.
L’adolescent se sentit quelque peu honteux.
– Ça aurait pu être pire, marmonna-t-il. Personne n’a rien remarqué, je te le promets.
– Je nous le souhaite à tous, jeune homme. En attendant, ce soir, tu files dans la salle de bains pour prendre un médicament contre le mal de tête, tu m’en remercieras demain. Après quoi, tu iras te coucher immédiatement.
[…]
Les mois s’écoulèrent et, une douzaine de jours avant la fin de l’été, Edith éprouva de violentes contractions.
– Je crois que ce sont les bonnes, Edith, se réjouit Ulrike en examinant sa nièce.
– Il ne peut pas arriver maintenant, haleta la vampire. Il est en av…
La fin de son dernier mot se perdit dans un cri de douleur. Quelque chose n’était pas normal. Elle n’avait jamais souffert autant, lors de ses cinq précédentes grossesses.
Edith ignorait toutefois qu’au même moment, à des centaines de kilomètres de Forgotten Hollow, le travail avait également commencé pour Caleb, lequel ne comprit pas immédiatement ce qui lui arrivait.
Aidé par Orpheus, le jeune homme accéda à sa chambre où l’attendait un couffin qui était pourtant supposé n’être utilisé qu’à la fin du mois.
– Tout va bien, Caleb, tenta de le rassurer Charlotte. Je vais vous aider au mieux. Orpheus, tu as bien apporté tout le matériel nécessaire ?
– Oui, juste ici.
– Parfait. Regardez-moi, Caleb. Nous sommes ensemble. Nous resterons avec vous jusqu’au bout.
Tu t'es invitée
Ne demande jamais pardon
Quelle belle arrivée
J'ai trouvé le temps long
Et te voilà en face de moi
Ça fait des mois que j'attends ça
Voir ce regard indispensable
Qui me connaît, qui m'aime quand même
Mon amour
Bienvenue
– C’est une petite fille ! s’exclama Charlotte. Vous avez réussi, Caleb, félicitations !
Aussitôt, la Brindletonienne s’avança vers l’enfant pour vérifier son état de santé. Tous les voyants étaient visiblement au vert car la fantôme fit rapidement signe à Caleb de se rapprocher de sa fille en lui tendant un biberon prêt à l’emploi.
– Heureusement que nous avons été prévoyants et que nous avions acheté le lait en avance, constata Orpheus alors que Charlotte et lui s’enlaçaient de soulagement. Et toi, Caleb, comment tu te sens ?
– Je… très bien, merci, Orpheus.
Ce n’était même pas un mensonge. Le pire était désormais passé et le visage qui lui faisait à présent face lui semblait valoir bien plus que toutes les souffrances qu’il avait endurées pour arriver à cet instant précis.
L'amour t'a portée
Tu vas porter mon nom
Je caresse un rêve
Et j'y crois pour de bon
– Il va te falloir un prénom, ma princesse… J’ai eu le temps d’y réfléchir, durant tous ces mois, comme tu peux t’en douter… Que penses-tu donc d’Odette Vatore ?
Le bébé gazouilla légèrement, ce que Caleb prit pour un oui.
– Veux-tu dire bonjour à ta petite sœur, Orpheus ?
– J’adorerais !
Sans se faire prier davantage, l’adolescent saisit délicatement Odette, la maintenant contre lui comme si elle était en porcelaine.
– Bienvenue à toi, petite Odette. Tu n’es pas tombée dans une famille très fonctionnelle, mais je te promets que ça va aller. Un jour, je te présenterai aux autres. Tam’ et Carmen seront ravis de te connaître. Siegfried aussi, j’imagine. Concernant Aïda, c’est déjà moins sûr, mais sait-on jamais. Dans tous les cas, je vais veiller sur toi. Parole de grand-frère !
Une fille. Edith en était ravie. En outre, les difficultés de la grossesse ainsi que de l’accouchement ne laissaient presque plus la moindre place au doute. Ayant envisagé ce cas de figure depuis déjà quatre mois, la vampire sentait qu’elle pouvait tester la nature de ce bébé dès à présent. D’aucuns auraient dit qu’il était deux ans trop tôt pour essayer, mais Edith s’en moquait, aussi s’empara-t-elle immédiatement d’un pot de concentré de plasmafruit dans le but d’en enduire le bout du nez de sa fille. Elle n’y parvint cependant pas : rapide comme l’éclair, l’enfant avait directement léché le concentré sur l’index de sa mère. Cette dernière se sentit alors emplie d’une émotion qu’elle n’avait plus connue depuis des années.
– Je n’arrive pas à y croire, articula-t-elle avec difficulté, tant les sanglots la gagnaient… Ça y est… j’ai réussi. Ani, ma sœur… j’ai réussi… Je vais bientôt te revoir… Encore un peu de patience...
Puis, s’adressant à sa fille :
– Merci, ma petite merveille… Si tu savais le mal que je m’étais donnée pour arriver à ce résultat… Avec toi, il n’y a pas de Vierzehn qui tienne. Sois la bienvenue, ma belle Odile Faust. Ma sixième cambionne.
Il nous en reste
Et c'est tant mieux
Du temps des gestes et des adieux
Et ce regard indéchiffrable
Qui me connaît, me veut du bien
Mon amour
Bienvenue
Tellement beau! Tellement poétique! Quel beau poème!
On sent la joie! On sent l'amour d'un enfant tant aimé et désiré!
On sent aussi un certain soupir, un souffle qui était retenu par Edith et qui espérait obtenir son 6e bébé vampire! Et elle l'a! Bravo à elle!
Toute cette rancune durant ce dernier épisode de l'acte III.
Charlotte et Edith dans la chapelle, ça m'a émue. Charlotte qui fait tout pour sauver son amie alors que son amie en a rien à faire... C'est bien triste. En plus qu'elle n'a plus d'émotions humaines, qu'elle est si froide... Ne comprend-t-elle par comment Orpheus se sent après de telles révélations?
Pauvre Carmen, dans tout ça, qui s'ennuie de son frère. Enfermés comme ils sont dans la chapelle. Le temps doit être long.
Et cette inconnue semble avoir une vandetta contre Edith... hum... pour cause familiale, c'est étrange. Probablement pour les morts qu'Edith a tué à San Mychuno? Comme celui qui a grillé sur le toit d'un immeuble? Reste que j'adore le mystère qui les entoure.
Super épisode! Et superbe fin de chapitre! Merci pour cette pépite!
Maagnifique clôture de l'acte III
J'ai eu des frissons pendant les accouchements parallèle de Caleb et d'Edith, en musique... Quel grand moment!
C'était une très belle idée de leur faire porter un bébé à tous les deux, et surtout de mettre cela en scène si poétiquement.
Bien sûr je me demande ce qu'il en est de la nature de la petite Odette, même s'il a été dit précédemment qu'il était très improbable qu'elle soit vampire elle aussi. Quoi qu'il en soit, je suis sûre qu'elle aura un rôle important à jouer.
Quant à Odile, on n'en doutait point...voilà la cerise sur le gâteau d'Edith! Enfin fini pour elle, toutes ces histoires de grossesses.
Odette et Odile vont certainement avoir des liens, je n'en doute point et j'ai vraiment hâte de les voir grandir.
Edith me perturbe à avoir tant hâte de ressusciter sa soeur alors qu'elle se fiche d'envoyer à la mort six de ses enfants (plus tous ceux nés humains!). Ce qu'elle est contradictoire quand même...
Pauvre Ani, si elle savait tout ça...quelle horreur! Mais Edith n'y pense pas un seul instant, elle est vraiment dans son monde.
Je me demande quel rôle va jouer Erda... son "pouvoir violet", son rendez-vous avec un vampire mystère qui semble ne pas vouloir du bien à Edith... tout cela est bien étrange.
En tout cas Edith lui fait confiance et va le regretter! (et Erda ainsi que le reste de sa famille risque de le payer cher, à mon avis )
La petite troupe menée par Mamie Lagrise est bien installée à Henford-on-Bagley! Trop chou leur vie à la ferme; ça les change des cryptes de Forgotten Hollow
Ca fait plaisir de voir Orpheus s'épanouir, même s'il se lâche un peu trop quand même... mollo sur le kava, hein
J'espère que ça va continuer à bien se passer pour eux.
C'était marrant de voir la vie qu'Orpheus a inventée pour Rahul! Edith en couple avec Knox, la grossesse du voisin, tout ça Ca aurait été une chouette vie parallèle pour Orpheus
Evidemment, tout le monde a besoin de souffler, et nos sims encore plus que nous, je suis d'accord avec toi ! Il faut dire qu'on leur en fait voir de toutes les couleurs
[...]personne n'a pensé à lui prêter des chaussures alors qu'il marche dans la neige !
Mais oui ! Je n'avais même pas remarqué ! Il faut dire qu'après tout le stress que tu as distillé dans le chapitre, Caleb, pieds nus, est carrément passé à la trappe... Le pauvre, je m'en veux tellement d'avoir été négligente au point de ne pas avoir vu ce détail... Pourtant, il aurait dû me rappeler quelqu'un, ou plutôt quelqu'une qui a eu plus de chance que lui car elle avait au moins des savates !
Allez ! Un petit cookie pour Caleb que j'adore !
Concernant mes prédictions sur ce que pourrait faire Edith, je suis heureuse de savoir que tout ce petit monde va avoir un peu de répit.
Du coup, je vais pouvoir commencer la lecture de ce chapitre un peu plus sereinement
Concernant le chapitre du jour :
Tout d'abord, félicitations pour l'aménagement de la ferme de NS. Je me souviens de ce challenge et j'avais été tentée de le faire, mais je n'ai pas pu, par manque de temps. Tu en as fait un véritable écrin pour nos "expatriés"
J'adore le prénom de la vache !
Que n’aurait-il pas donné pour remonter le temps et refuser de boire ce maudit élixir !
Evidemment ! Le pauvre... Les hommes n'ont pas la morphologie pour porter des bébés, non mais ! Caleb, je compatis et je te soutiens. Plus jamais ça, hein ?
Charlotte a eu bien du courage de se rendre au "rendez-vous" imposé par Edith. J'ai beaucoup aimé l'entretien entre les deux femmes. Certes, l'urne de Charlotte est revenue sur le tapis, mais je pense qu'elle a su convaincre Edith de ne pas mettre sa menace à exécution. Je l'espère, en tous cas...
Les voilà donc ennemies... J'aime beaucoup le screen sur lequel Edith fait apparaitre ses yeux rouges de vampire, et Charlotte qui devient rouge de colère. On sent l'animosité s'insinuer entre elles deux.
J'aime également le look sobre, et la coupe de cheveux que tu as donnés à Edith pour cette scène. Je la trouve très belle
Edith s'est donc trouvée une nouvelle "alliée" en la personne de... la belle sœur de Lilith ! Voilà qui est intrigant, d'autant que cette aura violette me fait penser à un extraterrestre, plus qu'à un vampire.
Je me demande si Erda ne cherche pas à s'infiltrer dans la chapelle pour une toute autre raison... comme venger la mort de l'un des siens, par exemple. Je pense à cette pauvre pollinisatrice qui a, un jour vécu dans dans une cellule de feu le laboratoire d'Edith ! Par contre, si c'est le cas, je trouve dangereux de mêler les enfants à tout ça...
J'attends de voir si ma théorie se révèle exacte.
Mais, en entamant la deuxième partie, je pense qu'elle est exacte (ou alors, je suis vraiment à côté de la plaque, mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas ce sentiment).
Je pense qu'Erda et Wotan se sont alliés au Conseil des Vampires (je ne me souviens pas du nom exact) et qu'Erda est leur espionne. Elle donne comme raison au vampire qui jouait aux échecs, la famille... et si l'on recoupe avec les infos précédentes : Wotan et elle ont perdu leur soeur dans un incendie.... Je pense que c'était la pollinisatrice. J'en suis même certaine
J'ai adoré le lien qui s'est tissé entre Orpheus et Rahul ! Et je ne parle même pas de la fabuleuse histoire qu'Orpheus a racontée à propos de sa vie. Il a beaucoup d'imagination ce jeune homme. J'espère seulement que cela ne nuira pas à sa relation naissante avec Rahul. Les deux ados semblent bien s'entendre, et je sens poindre une belle histoire d'amour, là-dessous... Alors, non, j'espère que le mensonge d'Orpheus ne gâchera pas tout ça. Il a le droit a un peu de bonheur, largement mérité, d'ailleurs. Son mensonge n'était que le miroir de ses espoirs, et surtout, il a été formulé pour la bonne cause !
Il va falloir veiller quand même à ce qu'il boive moins. Il aurait pu se trahir sous l'effet du kava et là, ça aurait pu être dramatique...
J'ai trouvé Charlotte adorable en "petite maman" qui conseille à Orpheus de prendre un cachet contre le mal de crâne
Que dire sur la fin de cet acte : elle est magnifiquement orchestrée ! Bravo
Ces accouchements simultanés, ces screens montrant, à la fois Caleb et Edith, la naissance de ces petites jumelles, n'ayant pas partagé le corps du même parent, mais venant, au même instant, à la vie... j'ai trouvé cela fantastique !
Bienvenue à Odette et Odile. Je ne sais pas ce qui va se passer pour ces deux petites filles, mais je le ressens un peu comme un yin et un yang. Et j'imagine aussi Odette comme une enfant aux pouvoirs extraordinaires, peut-être pas vampires, mais plus puissants encore...
Peut-être sera-t-elle la clé pour mettre fin, définitivement, aux problèmes de chacun dans ce monde qu'Edith a créé, la solution pour tout le monde, y compris pour sa mère, une libération...
Tu vas encore penser que mes théories sont "jolies" mais voilà ce qu'elles sont, à la fin de ce merveilleux chapitre
Coucou tout le monde, et bonne année !! 🍾🎉 J'espère que le plasma pétillant a coulé à flots chez vous, que vous avez passé de bonnes fêtes et que le père Hiver s'est montré généreux avec vous @oiseaudelune Merci pour Edith la voilà enfin débarrassée de toute cette pression liée aux cambions ! Pourtant, ma petite chouette de Sixam me chuchote que ce nouvel acte ne va non plus être une partie de plaisir Mais je n'en dis pas plus pour l'instant
Je te comprends pour la scène entre Edith et Charlotte. Tout cela est triste mais elles ont toutes les deux l'avantage d'être immortelles, à présent, alors qui sait ? Cette brouille n'est peut-être pas définitive !
Il n'y a techniquement eu qu'un seul mort, à San Myshuno les autres sont maintenant tous dans l'orchestre d'Edith, amnésiques et nettement plus utiles pour elle
@Elinoee Merci beaucoup pour la fin de l'acte III 🤗
Il est bien probable qu'Odette ait un rôle à jouer, en effet, mais chut 🤐 reste à savoir si ce rôle sera joué de l'intérieur ou de l'extérieur de l'Ordalie Nous verrons bien ce qu'il adviendra au fil de sa croissance et de celle de sa jumelle Odile
Ça, pour être contradictoire, Edith est championne du monde ! Elle est malheureusement liée à ce fichu pacte qu'elle a signé en étant encore vulnérable suite à la perte de sa sœur. Le fait de devenir vampire alors que cette blessure était encore très profonde en elle lui a occasionné une Frustration Nocturne : une obsession quelque peu irrationnelle pour ramener Aneliese. Ainsi, en ajoutant celle qui lui a donné envie de créer son orchestre pour venger son ancienne carrière musicale, Edith en est à deux Frustrations Nocturnes et aura constamment un vide en elle tant qu'elle ne les aura pas soulagées
Sans surprise, Erda Nibelung va avoir un rôle plus important dans cet acte
Il faut l'excuser, Orpheus : il n'avait jamais goûté une telle boisson, alors il ne pouvait pas savoir quel effet elle aurait sur lui
J'aime beaucoup réfléchir à des vies alternatives pour mes personnages : que seraient-ils devenus dans d'autres circonstances ? C'est quelque chose qui m'intéresse lorsque je joue sur d'autres sauvegardes
@nathalie986 Caleb te remercie pour le cookie ! Il est vrai qu'avec son look débraillé, il avait de faux airs d'une certaine Cendre Valrose
certes, elle avait des savates, mais lui a eu la chance de pouvoir quitter tout de suite Forgotten Hollow
Merci beaucoup pour la ferme de NS ! Je ne l'ai pas faite dans les temps, à l'époque, donc je n'ai pas réellement participé, mais j'ai quand même voulu m'en servir comme décor
Promis, plus aucune grossesse n'est prévue pour Caleb tu peux (presque) dormir sur tes deux oreilles
J'ai également beaucoup aimé le screen que tu évoques. Charlotte qui devient rouge, c'est un peu comme si elle avait elle-même une forme sombre, et c'était un chouette parallèle avec celle qu'Edith a exhibée en guise d'intimidation ! Et merci à toi pour le look de cette dernière 🤗
Huuuum (c'est un ""Huuuum" admiratif ) ! Ta théorie sur les Nibelung semble jolie cohérente ! Nous verrons bien ce qu'il en est ! Dans tous les cas, quelle que soit son identité, Erda a également attisé la curiosité de Carmen et m'est avis que la cambionne va vouloir mener sa petite enquête !
Le rapprochement entre Orpheus et Rahul n'était absolument pas prévu, à la base L'envie est venue toute seule lorsque j'ai voulu tester le service de livraison à domicile qui vient avec Vie à la Campagne et à les voir interagir, j'ai trouvé que Rahul constituerait un assez bon premier crush pour Orpheus c'est vrai qu'ils sont choupis, tous les deux. Le mensonge du cambion est plutôt bien ficelé alors sur ce point, les choses devraient bien se passer
J'ai trouvé Charlotte adorable en "petite maman" qui conseille à Orpheus de prendre un cachet contre le mal de crâne
N'est-ce pas ? Alala, ces deux-là... depuis qu'Orpheus est petit, j'adore les faire interagir ensemble 🤗 C'est aussi un peu pour ça que je n'ai pas eu le cœur de les séparer lorsque le moment était venu pour Charlotte de suivre mamie Lagrise !
Un grand merci pour tes compliments sur la scène finale Il y a clairement une idée de dualité et de Yin et Yang avec les deux petites (leurs prénoms viennent après tout du Lac des Cygnes).
J'aime beaucoup tes suppositions sur Odette ! En l'ajoutant à celle que tu as faite sur les Nibelung, on arrive à deux très chouettes théories l'une d'elles est presque juste, il y a seulement un détail qui est incorrect prépare-toi donc à un cookie au plasma légèrement moins gros que d'habitude
Après deux mois de vacances, Edith et Charlotte sont de retour ce soir ! Bon, techniquement, aucune des deux n'est présente dans ce chapitre, mais je voulais reprendre un peu en douceur, ça ne fait pas de mal de temps en temps Mais avant cela, un petit récapitulatif !
Précédemment...
– J’ai juste besoin d’argent, Chat. J’ai utilisé mes derniers simflouz dans les transports pour venir ici mais il va falloir que je reparte et plus loin, cette fois.
– Où ça ? Et pour combien de temps ?
– Aucune idée. Alors, tu… tu acceptes ?
J'ai finalement accepté.
– Que savez-vous des prophéties, comte Straud ?
– Très peu de choses, je vous le concède. Je m’en méfie car elles sont bien trop nébuleuses pour y prêter attention.
– De l’union de l’héritière Cents et d’un prince de grande lignée naîtra l’être qui mettra fin au plus grand mal de ce monde. Trouvez-vous donc cela nébuleux ?
– Votre famille est explicitement citée.
– Et Arthur Veritas est si arrogant que le terme de prince lui convient tout à fait.
– De quel mal est-il question ?
– Je l’ignore. Le seul qui me vienne à l’esprit a déjà été défait par le clan Cents il y a des siècles. Il est possible que la prophétie prévoie son retour.
– Me diras-tu un jour ce qui t'est arrivé durant cette longue absence ?
– Un jour, peut-être. Si on a le temps.
Un jour, lorsque le monde serait à eux, peut-être tenteraient-ils de concevoir d’autres enfants que les douze promis à Méphistophélès. Tout roi méritait un héritier et Yaritza et Alexei avaient à présent l’éternité devant eux.
– J’ai besoin que tu engendres douze vampires que tu me réserveras jusqu’à leur majorité. Tu devras ensuite les départager pour choisir le meilleur d’entre eux. Mais pour cette clause, nous aurons le temps de l’approfondir ultérieurement.
– Six et pas un de plus.
– Tu as du cran. J’admire ton assurance. Va pour six ! Mais si nous réduisons le nombre de la sorte, je dois te préciser que ces enfants devront être de meilleure qualité. Je veux dans ce cas que tu produises des cambions. Des hybrides, si tu préfères.
– L'ensemble des urnes de ces jeteurs de sorts est aujourd'hui encore introuvable. Il est possible que les henfobaglois de l'époque les aient entreposées quelque part, mais c'est là que mon enquête s’essouffle.
– Il suffirait de retrouver ces urnes et de demander à un medium de faire une plongée spectrale dans celle de Méphistophélès, non ? suggéra Charlotte.
– Lilith et moi avons des ancêtres mediums, confessa Caleb, mais j’ai bien peur qu’aucun de nous n’ai hérité le don.
– Je réussirai l’Ordalie, promit Aïda. Je veux te prouver que tu peux me faire confiance à nouveau. Je ferai tout pour que tu me pardonnes.
– Tu auras beau me menacer d’hibernation ou m’enfermer dans ton garde-manger, jamais je ne participerai à l’Ordalie, tu m’entends ?
– Je suis à deux doigts de mettre la main sur l'urne de Méphistophélès. Je vous dirais bien de préparer vos affaires, mais dans votre état…
– En me suivant, vous vous sauvez vous et votre enfant.
– Et s’il est vampire ?
– Alors il sera bien plus heureux avec vous qu’avec Edith. Venez. La Fledermaus n’a plus rien à vous offrir.
– Je viens avec vous, coupa Orpheus.
La Brindletonienne n’avait pas prévu ce retournement de situation.
– Il n’en est pas question, tenta-t-elle de raisonner le cambion. Ta mère…
– ...aurait dû y réfléchir à deux fois avant de nous mentir à tous pendant aussi longtemps. Je viens et ce n’est pas une option.
– Alors nous sommes ennemies, maintenant ?
– La situation ne nous laisse pas beaucoup d’autres possibilités, Edith. J’en suis autant attristée que toi.
– Plus rien ne m’attriste, Charlotte. C’est là le meilleur avantage du vampirisme.
En les observant une fraction de secondes de plus, la jeune fille finit par se frotter les yeux pour être certaine de bien voir : était-ce son imagination ou Erda semblait-elle réellement briller en violet ? Carmen n’avait jamais entendu parler de ce pouvoir vampirique.
– Si ce n’est pas indiscret, madame Nibelung, je serais curieux de savoir ce qui vous motive à vous allier à nous.
– La même chose que Yaritza, vous et, aussi étonnant que cela puisse paraître, Edith Faust : la famille.
– Je ne peux pas lui dire que j’ai passé toute mon enfance dans le sous-sol d’une chapelle, il va partir en courant.
– Alors mens-lui, mon petit, il n’y a que ça de vrai ! Je suis très contente que tu sociabilises avec le petit Chopra. Tu verras, cela nous sera très utile.
– Souviens-toi ce que Malvina nous a dit dans l’autocar qui nous a conduits ici : les henfobaglois haïssent les occultes depuis des générations ! Qui sait de quoi les villageois seraient capables en apprenant ton vampirisme ?
– Bienvenue à toi, petite Odette. Tu n’es pas tombée dans une famille très fonctionnelle, mais je te promets que ça va aller. Un jour, je te présenterai aux autres. Tam’ et Carmen seront ravis de te connaître. Siegfried aussi, j’imagine. Concernant Aïda, c’est déjà moins sûr, mais sait-on jamais. Dans tous les cas, je vais veiller sur toi. Parole de grand-frère !
Sur ce, c'est parti pour l'acte IV avec le chapitre 46 ! Bonne lecture 🤗
--- Chapitre 46 : Les découvertes d'Orpheus ---
Plus de sept mois s’étaient écoulés et le dix-huitième anniversaire d’Orpheus approchait à grands pas. Charlotte avait encore du mal à imaginer le fait que son petit protégé devînt légalement un adulte. Pour elle, le cambion était toujours le bambin avide de connaissances ne demandant qu’à jouer aux cartes de chiffres et de lettres.
Sous couvert de cours par correspondance, Orpheus ne se mêlait pas aux autres adolescents henfobaglois. Comme Charlotte le lui avait fait remarquer, il eût été très dangereux d’exposer son vampirisme dans ce village. Il n’avait toutefois pas le temps de se sentir seul : la maison demandait beaucoup d’entretien, tant pour les plantes que pour le poulailler, la ruche ou l’enclos de Clarabelle. L’adolescent participait de son mieux sans avoir quoi que ce fût à redire de l’organisation, occupant son temps libre à l’acquisition de nouvelles compétences.
Les tomes de l’Encyclopedia Vampirica, cadeau offert par Charlotte lors d’une fête de l’Hiver semblant s’être déroulée dans une autre vie, lui avait permis de comprendre efficacement ce qui l’attendait en termes de dons et de faiblesses. Hormis l’obtention d’un pouvoir spécifique, Orpheus découvrit qu’il lui serait impossible de trouver une recette l’immunisant à l’ail, ce qu’il déplorait fortement lorsqu’il lui fallait procéder aux récoltes du jardin (plusieurs plants d’ail ayant été introduits sur le terrain par mamie Lagrise en guise de « mesure de sécurité »). Cependant, le cambion fut ravi de découvrir qu’il existait un moyen de contrer la dangerosité des rayons du soleil avec le cocktail inverse-lumière. Si les tâches de la maison ne lui posaient aucun problème, force était de constater qu’une voix intérieure eût volontiers accepté la possibilité de vivre autrement qu’en reclus.
– Et cette voix intérieure, taquina mamie Lagrise un matin, ce ne serait pas celle d’un certain Rahul, à tout hasard ?
– Je ne vois pas de quoi tu parles, rougit Orpheus en observant le mouvement de sa nouvelle partenaire d’échecs. Je ne l’ai plus vu hors de la maison depuis cette seule fois où je suis sorti à Finchwick.
– Un détail pouvant être facilement arrangé avec ce cocktail, je me trompe ?
– En théorie oui, mais je ne sais pas si je l’intéresse vraiment. La dernière fois, le jus de fruits et le kava nous ont un peu fait tourner la tête.
– C’est ton beau livreur qui te fait tourner la tête, mon petit ! Crois-moi, ces choses, je les sens facilement. En cent trois ans d’existence, je m’estime suffisamment calée en la matière.
– Cent trois ans ? s’étrangla Orpheus. Mais… Tu ne fais pas aussi…
L’adolescent arrêta sa phrase à temps, mais mamie Lagrise avait bien compris le mot qu’il avait failli employer. Elle se mit à rire.
– Disons que depuis que je suis devenue humaine, répondit-elle, j’ai bénéficié d’une ou deux potions me permettant occasionnellement de ralentir la course du temps. Un jour, je te raconterai. D’ici-là, tu n’as pas à avoir peur des mots : oui, tu peux le dire, je suis vieille. Il n’y a pas de mal à ça. Tout comme il n’y a pas de mal à ressentir ce que tu éprouves pour Rahul. D’une certaine manière, ça m’arrange, même.
– Je ne sais pas trop, confessa Orpheus sans avoir entendu la dernière phrase de son interlocutrice. Je sens qu’il me plaît, mais je n’éprouve pas non plus cette passion dévorante que les livres décrivent. En plus, depuis Finchwick, il est souvent repassé à la maison pour les livraisons de courses mais ne m’a jamais reparlé de notre sortie. Je crois que les henfobaglois ne sont pas très ouverts à…
– Ils ne sont pas ouverts à grand-chose, malheureusement ! Et alors, quoi ? Vas-tu t’empêcher de vivre pour autant ?
– Euh… hésita Orpheus.
– C’était rhétorique, petit. Écoute, Caleb est encore en vadrouille à Moonwood Mill et Charlotte s’occupe d’Odette. Tu as largement le temps de tenter ta petite potion et d’inviter Rahul quelque part, non ?
Écoutant une nouvelle fois les conseils de mamie Lagrise, Orpheus envoya un message à Rahul. Ce dernier accepta l’invitation, suggérant une promenade dans la forêt de Bramblewood. Les chutes Cordélia valaient apparemment le détour et le temps était propice à la baignade. Orpheus, qui ne s’était jamais baigné en extérieur, appréhendait ce moment mais avait tout de même validé le lieu de rendez-vous dans l’après-midi. Son cocktail inverse-lumière lui assurerait un délai suffisant pour s’exposer jusqu’au coucher de soleil.
Comme convenu, les deux amis se retrouvèrent directement sur place et discutèrent brièvement de l’arrivée de la petite sœur du cambion. Afin de construire une histoire crédible, la présence d’une nouvelle habitante à la fermette n’avait été annoncée aux henfobaglois qu’il y a peu.
– Odette ? s’étonna Rahul. C’est original pour une petite de cet âge.
– Maman a le chic pour trouver des prénoms bizarres, répondit Orpheus. Enfin bon, mon père roucoule à Sulani en compagnie de notre voisine depuis trois mois, alors ce n’est pas comme s’il avait eu son mot à dire.
– Ta mère a donc accouché toute seule ?
– Non, heureusement, tonton Caleb avait fait le déplacement quelques jours avant la naissance exprès pour la conduire à l’hôpital. Elle est restée seule avec Odette pendant sept mois et maintenant, elle aimerait être seule tout court pour préparer le divorce en toute sérénité, d’où l’arrivée de ma sœur chez nous.
– C’est drôlement mouvementé, dans ta famille ! Allez, viens piquer une tête, ça te changera les idées.
Si Rahul semblait habitué à se baigner dans cette rivière avec les adolescents de son âge, Orpheus était très fébrile à cette idée. Le fait d’être en bonne compagnie aidait heureusement un peu les choses.
– Rassure-moi, lui demanda Rahul, tu sais nager, au moins ?
– Eh bien…
Pour le cambion, ses compétences en natation se résumaient en quelques brasses dans les sources chaudes de la Fledermaus. Orpheus se sentit quelque peu honteux et Rahul n’eut pas besoin de sa réponse pour comprendre.
– Il n’est jamais trop tard pour apprendre, s’exclama le livreur d’un ton décidé. Viens par ici, nous allons commencer en douceur.
Rapidement, Rahul s’éloigna du bord, s’échauffant avec quelques mouvements de crawl avant d’indiquer à Orpheus de l’imiter. Celui-ci se laissa prendre au jeu avec une pointe d’amusement. Il y avait bien des livres qui traitaient de la natation, mais force était de constater qu’une démonstration en situation réelle était bien plus efficace.
Trop rapidement au goût d’Orpheus, Rahul décida de sortir de l’eau. Au vu de la nuit déjà bien installée dans le ciel, ils avaient nagé un bon moment.
– Je suis étonné que tu aies tenu aussi longtemps, remarqua Rahul. Ta condition physique est incroyable ! Presque inhumaine !
– Tu es un excellent professeur, répondit Orpheus d’un ton flagorneur. En plus d’être agréable à regarder, ajouta-t-il timidement.
Avait-il réellement dit ce qu’il s’était entendu dire ? Le cambion sentit le rythme effréné de son cœur ainsi que les frissons qui parcouraient à présent le haut de son crâne. Le silence qui s’installa dans la forêt était si intense que l’on eût presque pu le caresser du bout des doigts.
Orpheus aurait bien aimé que Rahul répondît quelque chose mais le livreur se contenta de baisser la tête d’un air affligé. Laissant pour une fois son corps réagir à la place de son cerveau, Orpheus se rapprocha de lui, leurs fronts se touchant presque.
– Tu n’es pas mal non plus, murmura maladroitement Rahul.
– Tu parles ! J’ai un physique ordinaire pour un nez aux proportions extraordinaires.
– Je… Je l’aime bien, ce nez. Ta nouvelle coupe aussi, d’ailleurs. Ça te va bien, de te laisser pousser les cheveux.
– Alors si nous nous plaisons mutuellement, qu’attendons-nous ?
– Ce n’est pas si simple, Orpheus, s’impatienta Rahul. Peut-être que chez toi, tout ceci est parfaitement normal, mais ici…
Orpheus n’entendit jamais la fin de la phrase du livreur et mit un certain temps avant de réaliser que ses propres lèvres, désormais plaquées inexplicablement contre celles de Rahul, en étaient la cause. Au loin, les grillons avaient entamé leur chant tandis que les lucioles s’apprêtaient à illuminer la pénombre. C’était une si belle soirée.
– Alors nous serons discrets, s’entendit dire le cambion. Pour l’instant, en tout cas. D’accord ?
[…]
Peu de temps plus tard, les deux adolescents avaient pris congé l’un de l’autre. Orpheus marchait à présent complètement hébété mais se sentait étrangement l’esprit très léger. Il ne revenait toujours pas de l’aplomb dont il avait fait preuve lors de ce rendez-vous. De plus, autre fait notable : il y était cette fois parvenu sans le moindre verre de kava !
– Orpheus, c’est toi ?
Le cambion sursauta. Caleb était juste derrière lui, également sur le point d’entrer dans la cour de la fermette.
– Que fais-tu dehors aussi tard ? demanda le cadet des Vatore.
– Ne dis rien à Charlotte ! supplia Orpheus. Elle va encore s’inquiéter pour rien. Et puis, ajouta-t-il sur la défensive, Malvina m’a donné son autorisation.
– Je crois avoir compris, taquina Caleb. Il s’agit de ce livreur, n’est-ce pas ? Rahul ? Elle m’en a parlé, l’autre jour. Tu avais un rencard avec lui, ce soir ? J’espère que tout s’est bien passé.
– Ravi de constater que ma vie privée est aussi bien protégée, répliqua l’adolescent d’un ton sarcastique. Et toi, alors, où étais-tu ? Malvina a parlé de Moonwood Mill.
– C’est exact. J’avais quelqu’un à voir.
– Ce n’est pas la première fois que tu vas là-bas. Tu avais un rencard, toi aussi ?
– Pas tout à fait, s’amusa Caleb. C’est pour Odette. Je m’inquiète un peu pour elle.
– Je ne vois pas le rapport, avoua Orpheus. D’autant que Moonwood Mill est un lieu dangereux. Maman raconte qu’il y a là-bas…
– C’est à cette heure-ci que vous arrivez ? coupa une voix dans la pénombre.
Pendant une fraction de seconde, Orpheus craignit de voir arriver une Charlotte encore furibonde. Fort heureusement, il ne s’agissant que de mamie Lagrise qui s’avançait à présent vers Caleb et lui d’un air complice.
– Tu pourrais faire un peu plus attention, petit, lui conseilla la vieille dame. Je t’ai couvert du mieux que j’ai pu mais ta tutrice n’est pas dupe. File donc te coucher et fais attention à ne pas réveiller ta sœur, en montant !
Orpheus ne se fit pas prier et obtempéra immédiatement, bien trop heureux de ne pas avoir été puni pour cette escapade un peu trop prolongée. Caleb s’apprêta à en faire de même et regagner son lit, mais un toussotement de mamie Lagrise l’interrompit.
– Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? demanda cette dernière.
– Tout à fait, répondit le jeune homme. Il s’agit d’une certaine Rory Oaklow. J’ai réussi à la convaincre de venir ici le jour où… Nous en aurons besoin.
– Si nous en avons besoin, mon petit Caleb. Il reste encore une chance que cette Rory n’ait finalement rien à faire chez nous.
– Une chance ? bougonna Caleb. Je ne vois pas du tout cette possibilité comme telle, Malvina. J’en ai fini avec tout ça.
– Je vous comprends, s’excusa la vieille femme. Ce n’était pas le mot le plus juste.
Mamie Lagrise s’interrompit, visiblement parcourue d’un léger vertige. Sautant sur l’occasion, Caleb l’aida à s’asseoir. Il espérait ainsi achever la déplaisante conversation, mais la fille de Vladislaus revint à la charge dès l’instant où son vertige la quitta :
– Je n’approuve pas du tout votre plan.
– Pensez donc ce que vous voulez, se résigna Caleb avec bienveillance. Je sais ce qui est mieux pour ma…
– Vous n’en donnez pas l’impression, coupa abruptement mamie Lagrise. Je vous répète que c’est dangereux. Et en admettant que ça fonctionne : avez-vous pensé aux conséquences à long terme ? Vous vous en mordrez les doigts – à condition qu’il vous en reste le moment venu –. Je vous le dis dès maintenant car j’aime à croire que je ne serai plus là pour assister à cela.
– Allons, s’enquit Caleb, ne dites pas des choses pareilles. Si vous pensez cela à cause de votre vertige…
– Mes vertiges, Caleb. Au pluriel. Ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier. Je ne suis pas idiote, je sais très bien ce que ça veut dire. Ma santé se dégrade et mon espérance de vie avec.
À la stupéfaction du cadet des Vatore, mamie Lagrise employait un ton très dégagé, presque désinvolte.
– Vous pourriez peut-être solliciter l’aide des jeteurs de sorts, suggéra Caleb.
– J’ai déjà bu deux potions de jeunesse au cours de ma vie. Je ne suis pas devenue humaine pour tricher indéfiniment avec mon âge. Je savais dans quoi je m’embarquais et j’avais de bonnes raisons de le faire en premier lieu. Cette nouvelle vie ne s’est pas tout à fait déroulée comme je l’avais prévu, mais je suis heureuse des bons moments que j’ai connus et ça me suffit amplement.
– Et Méphistophélès ? Avez-vous oublié la mission ?
– Je commence à oublier deux trois choses, admit mamie Lagrise, c’est vrai, mais en ce qui concerne Meph’, croyez-moi que ce n’est pas prêt de quitter ma caboche ! Il est la raison pour laquelle j’ai tenu aussi longtemps, je l’avoue. Je voulais voir son regard lorsque le moment viendra pour lui de disparaître pour toujours. Mais le temps me rattrape. C’est dommage, mais c’est comme ça. Je peux me permettre de me reposer, maintenant et quand l’occasion se présentera, vous pouvez être sûr que je me précipiterai sans réfléchir vers ma porte blanche. Charlotte a les rouages pour prendre la relève. Elle a même le luxe de ne plus vieillir sans avoir besoin de vider qui que ce soit de son plasma !
– Je vous admire, Malvina, avoua Caleb. Vraiment. La vie ne vous a pas fait le moindre cadeau et vous continuez malgré tout à déployer vos dernières forces pour apporter un peu de bien dans ce monde. Charlotte s’en sortira à merveille. Je l’assisterai.
– Certainement pas, objecta la vieille femme en se levant. Ne gâchez pas votre nouvelle vie à rattraper l’ancienne. Ne faites pas comme moi : passez à autre chose au plus vite. Quittez Henford dès que possible avec Odette, installez-vous où vous le souhaitez et repartez de zéro. C’est tout le mal que je vous souhaite. Bien sûr, je vous dirais bien de vous sortir de la tête ce projet avec Rory Oaklow, mais je n’y parviendrai pas. Essayez juste d’y réfléchir, il vous reste un peu moins d’un an et demi pour cela et croyez-moi, la vie de mortel s’écoule à vue d’œil après avoir été vampire. Profitez-en au mieux.
Sur ces paroles énigmatiques, mamie Lagrise franchit la porte d’entrée, laissant un Caleb perplexe au beau milieu de la fraîcheur nocturne de la campagne.
À suivre...
Secrets de tournage :
Edith a trouvé le moyen de me faire des triplés, dans cette réalité alternative la conception des cambions aurait été bien plus rapide si c'était arrivé dans la vraie sauvegarde !
Orpheus se pose apparemment beaucoup de questions sur le bien-fondé de l'Ordalie. Peut-être que Clarabelle saura l'éclairer ?
Oh lalalalalalalala Comme c'est intrigant!
Tout d'abord, merci pour le recap, ce fut un délice de redécouvrir cette histoire.
Je suis contente que Orpheus ait enfin son petit moment entre amoureux à la chute. Ils étaient trop mignons.
Caleb qui revient...
Quoi? Rory? Il veut qu'elle morde Odette, je me trompe? Pour s'assurer qu'elle ne devienne jamais vampire?
C'est tordu! Oh lala!
Pauvre mamie Lagrise. La vieillesse la rattrape, c'est dommage, je l'aime bien.
Superbe épisode, tout en douceur avec un peu d'amour et une intrigue. Merci!
Réponses
Orpheus est un génie! Il est incroyablement courageux! Vraiment, je me tenais à carreau jusqu'au dernier moment tellement c'était bon! Ouiiii de l'action!!! Mouahahahah
Pauvre Charlotte!
Pauvre Tamino! Il veut que son frère lise son livre mais il a la tête ailleurs, le pauvre...
Super chapitre! Comme d'habitude!
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Ouah! 10 épisodes d'avance, c'est une bonne idée. Avec mes BD, j'ai pris exemple sur toi, j'ai de l'avance jusqu'en Juin 2023. Je suis contente, ça me permets d'avancer et de finaliser d'autres histoires ainsi que de construire.
Il y a juste mon histoire/BD des Aventuriers du Temple maudit que j'ai un épisode d'avance, vu que c'est tout nouveau et que j'avais pas prévu de faire de BD. Je suis très dernière minute à chaque fois. Mais j'adore ce challenge, il est divertissant.
Encore merci pour tes trucs et conseils!
Je m'inquiète vraiment pour Caleb. J'espère qu'Edith sera réellement enceinte d'un vampire, pour qu'elle lui fiche la paix.
Et si c'est le cas, j'espère qu'elle tiendra sa parole car elle s'enfonce de plus en plus vers les ténèbres.
J'aime beaucoup le complot entre Carmen et Orpheus : "moi, je fouine, toi tu me couvres".
ça ne changera rien au fait que l'Ordalie aura bien lieu mais, au moins, les enfants savent ce qui les attend, et pourront, le cas échéant, s'unir pour préparer une parade...
Orpheus est superbe dans sa hargne contre sa mère. Il est loin le petit garçon qui servait de souffre douleur à Aïda. Il est même très courageux, au point de faire surgir sa forme sombre
Pauvre petit Siegfried qui a assisté à la scène...
Concernant Tamino, je me demande pourquoi Edith ne lui a pas parlé des autres enfants... Je pense qu'il y a une autre raison que sa fragilité.
A voir si je me trompe...
J'espère que Charlotte va pouvoir partir à Henford avec Malvina. Ce dernier tour dans la chapelle pour aller voir les enfants, n'est peut-être pas une bonne idée. Il pourrait se passer n'importe quoi qui la retarde et qui l'empêche de retrouver la vieille dame, à l'heure dite...
C'était un très beau chapitre, très prenant
Je viens de terminer la lecture de l'acte 1, que j'avais entamé mardi, et j'adore ! J'ai vraiment hâte d'attaquer la suite et de continuer de suivre les aventures de Charlotte et Edith. J'avais entamé un VDC dans mon coin il y a un moment, mais la monotonie des objectifs sans pouvoir partager les bribes d'histoires que j'imaginais m'a fait abandonner... de nouvelles idées commencent à me venir grâce à la lecture de ton challenge et j'espère pouvoir bientôt proposer un scénario au moins à moitié aussi abouti que le tien sur le forum !
@Weatherwax84 Oh, si, en comparaison, Orpheus reste un agneau en peluche, à côté de sa grande sœur
Je te confirme, c'est dur de les voir en conflit, toutes les deux et le chapitre de ce soir n'est pas là pour arranger les choses
@Elinoee C'est vrai que la chapelle n'est pas propice aux interactions sociales (du moins aux interactions hors de la famille) et l'ambiance peut parfois peser pour tout ce petit monde
Jusqu'à présent oui, j'avais pris énormément d'avance sur le tournage mais ce fonctionnement ne me convenait plus trop car il fallait que j'écrive à rebours d'après les captures d'écran que j'avais faites, ce qui influençait donc ma rédaction en me restreignant un peu. Je préfère largement écrire d'abord et tourner ensuite, ce que j'ai fini par faire en rattrapant mon retard d'écriture (ou en ralentissant mon avance de tournage, c'est selon ^^) sur l'acte 4. Le souci c'est qu'avec le VDC, on ne peut pas vraiment écrire trop en avance non plus car il y a des éléments de l'histoire qui échappent à notre contrôle (on ne prédit pas quels PNJs arriveront à la chapelle ni quels enfants seront conservés par notre vampire, par exemple). J'ai donc dans un premier temps préférer jouer toute la partie "aléatoire" du challenge en allant jusqu'à l'arrivée de bébé vampire numéro 6. Comme ça maintenant, je suis libre d'écrire comme je l'entends, au moins jusqu'aux combats
Tu vas pouvoir découvrir dans ce chapitre comment Orpheus prévoit d'entraver la progression de sa mère
Pour sûr, Carmen est plus endurcie que son demi-jumeau ! Arrivera un jour où Tamino finira fatalement par apprendre leur destinée, mais autant rester insouciant le plus possible
@oiseaudelune Eh oui, un jour, Orpheus se battra contre Aïda ! Au départ, j'avais dans l'optique de tirer au sort les combats mais j'ai changé d'avis et je resterai donc sur la logique de l'ordre d'âge. Nous aurons donc Aïda vs. Orpheus, puis Tamino vs. Carmen et, enfin, Siegfried vs. ?d??e (ah, il semblerait qu'il y ait eu des interférences au moment où j'ai écrit le prénom de bébé vampire numéro 6, oups
Ne t'inquiète pas, même si Charlotte part, nous ne la laisserons pas de côté
Juin 2023 ? Ah oui, c'est super, en effet !
@nathalie986 L'accouchement est prévu le chapitre prochain, encore un peu de patience
Oui heureusement que Carmen est là pour assurer les arrières de son grand frère
Alors pour Tamino, figure-toi que je m'apprêtais à te répondre directement dans ce commentaire, mais finalement, je pense que ce serait mieux d'attendre quelques chapitres afin que vous puissiez le cerner un peu mieux et comprendre aussi ce qui motive Edith à préserver sa sensibilité
Quoi ?
Bien le bonsoir
Charlotte avait tourné la question dans tous les sens : elle ne pouvait se résoudre à quitter la Fledermaus en laissant Caleb derrière elle. Le malheureux avait bien assez souffert et il était pour la fantôme hors de question de prendre le risque qu’Edith le réduise à l’état de tombe supplémentaire pour garnir l’espace cimetière.
– Caleb, c’est moi, appela Charlotte à voix basse.
L’humain n’avait pas l’air en forme. Bien sûr, la Brindletonienne compatissait et aurait souhaité lui accorder un moment pour le réconforter, mais le temps leur manquait : Edith était partie chasser et l’heure de son retour était inconnue.
– Caleb, insista Charlotte, nous devons partir.
– Allez-vous-en, dit le jeune homme d’un air absent.
– Je ne partirai pas sans vous. Malvina m’attend dehors, dépêchons.
– Vous ne pouvez pas m’emmener avec vous. Je vais vous ralentir.
Quelque chose dans le ton de Caleb était étrange et Charlotte dut hausser la voix pour qu’il daigne se rapprocher d’elle.
Mais à l’instant où il quitta l’espace sanitaire délimité par le petit muret de la cellule, la fantôme réalisa enfin le problème.
– Co… Comment est-ce possible ? haleta-t-elle. Je pensais que l’élixir était trop vieux pour fonctionner.
– Visiblement, parvint à articuler Caleb entre deux haut-le-cœur, le temps n’en a pas tout à fait neutralisé les effets. Il les a simplement rendus plus… aléatoires. Voilà qui contrecarre vos projets d’évasion à mon égard, Charlotte.
– Pas le moins du monde, répondit cette dernière. C’est même une raison de plus pour vous évacuer d’ici.
– Non, vous n’avez pas le temps ! s’impatienta Caleb. Cet enfant est un cambion potentiel et Edith en aura besoin pour remplir sa part du pacte !
– Est-elle au courant vous concernant ?
– Je… non, je ne pense pas. Je ne l’ai moi-même remarqué qu’il y a quelques heures.
Charlotte réfléchissait plus vite que jamais. Si Edith ignorait encore tout de cette grossesse, il était encore temps de sauver Caleb. Si en revanche la maîtresse des lieux en venait à apprendre le succès de la pollinisation du cadet des Vatore, les statistiques condamnaient d’avance le jeune homme :
– Je doute fort que ces enfants naissent tous les deux vampires.
– Cela change-t-il quelque chose ?
– Lorsqu’Orpheus a eu l’âge d’être reconnu vampire, expliqua Charlotte, Edith a retenté l’expérience avec son géniteur. Or, Sechs est née humaine, ce qui a suffi à Edith pour se débarrasser de Knox. Peu importe que vous lui donniez un vampire : si le deuxième enfant est humain, vous ne survivrez pas et lui non plus. En me suivant, vous vous sauvez vous et votre enfant.
– Et s’il est vampire ?
– Alors il sera bien plus heureux avec vous qu’avec elle. Venez. La Fledermaus n’a plus rien à vous offrir.
Finalement, Caleb accepta la proposition. Il fut cependant pris d’un léger malaise au moment de quitter la cellule et Charlotte dut le soutenir pour qu’il ne s’écroule pas.
– Charlotte ?
La Brindletonienne sursauta. Dans sa hâte de quitter les lieux, elle n’avait pas vu qu’Orpheus était entré dans le garde-manger d’Edith et qu’il la regardait fixement, attendant des explications.
– Que fais-tu ici, Orpheus ?
– Je pourrais te poser la même question. Je t’ai entendue entrer ici alors que tu n’es pas censée y être autorisée. Tu as libéré un prisonnier. Maman sera furieuse si elle l’apprend.
Ce n’était pas n’importe quel prisonnier mais Charlotte ne parvenait pas à trouver les mots.
– Quand ta mère l’apprendra, commença-t-elle, nous serons déjà loin, Caleb et moi.
Elle s’attendait à entendre l’adolescent protester face à cette déclaration, peut-être même à le voir la supplier de rester. Orpheus n’en fit rien et se contenta de les observer, Caleb et elle. Ses yeux balayèrent l’humain de bas en haut, s’arrêtant au niveau du ventre. Il semblait avoir réalisé quelque chose.
– Tu pars à cause de l’Ordalie ? demanda-t-il.
Charlotte ne comprenait pas la question du cambion et lui demanda de reformuler.
À sa grande surprise, l’adolescent finit par s’emporter :
– Ne fais pas l’innocente ! Maman t’a forcément prévenue, elle te dit tout ! Tu étais au courant, n’est-ce pas ?
– Je suis désolée Orpheus, expliqua la fantôme, mais je ne comprends rien à ce que tu racontes et je n’ai vraiment pas le temps de comprendre. Laisse-nous passer, s’il te plaît.
Orpheus soutint le regard de celle qui l’avait instruit depuis sa tendre enfance. Charlotte ne lui avait jamais vu un air aussi déterminé.
– Tu me promets que tu n’as rien à voir avec l’Ordalie ?
– Je te le promets, trancha Charlotte. Maintenant, écoute-moi…
– Je viens avec vous, coupa Orpheus.
La Brindletonienne n’avait pas prévu ce retournement de situation.
– Il n’en est pas question, tenta-t-elle de raisonner le cambion. Ta mère…
– ...aurait dû y réfléchir à deux fois avant de nous mentir à tous pendant aussi longtemps. Je viens et ce n’est pas une option.
Charlotte regardait à présent Orpheus avec un œil nouveau.
– Que s’est-il passé, Orpheus ?
– Je me ferai une joie de te raconter tout ce qu’il y a à savoir lorsque nous serons partis d’ici. Ne disais-tu pas être pressée, il y a cinq minutes ?
[…]
Avant de partir, Orpheus avait toutefois été pris de remords. Faisant promettre à Charlotte de l’attendre devant la porte d’entrée, l’adolescent était retourné dans sa chambre, à l’étage. Il s’en serait voulu de ne pas avoir dit au revoir à Tamino et Carmen. Les deux enfants dormaient et c’était pour le mieux. Il était cependant trop risqué de redescendre voir Siegfried : Ulrike devait encore surveiller le bambin.
Alors qu’il bordait Tamino, Orpheus repensait à la menace de sa mère. Bien qu’une petite voix au fond de lui se demandait encore si son départ était une bonne idée, il avait le sentiment – et même la certitude – qu’Edith ne permettrait jamais un premier combat entre Aïda et Tamino. Ce dernier ne supporterait pas une telle entrée en matière et leur mère le savait. Orpheus ignorait encore ce qui avait bien pu pousser Edith à créer l’Ordalie, mais s’il y avait une chose qu’il ne remettrait jamais en question, c’était bien l’amour qu’elle leur portait. Ce qui rendait encore plus incompréhensible sa décision.
– À bientôt, petit frère, souffla-t-il à l’adresse de Tamino.
Orpheus s’apprêta à se diriger vers la chambre de Carmen mais eut la désagréable surprise de se retrouver face à cette dernière, bien réveillée.
– Pourquoi n’es-tu pas au lit ? chuchota-t-il à sa sœur.
– Je t’ai entendu monter, répondit Carmen. Je t’ai aussi entendu dire au revoir à Tam’. Tu t’en vas ?
C’était précisément cette confrontation qu’avait cherché à éviter Orpheus. Il s’en voulait déjà assez de quitter le navire et n’avait pas besoin de culpabiliser davantage devant le regard attristé de la jeune fille.
– Oui, Carmen, je pars. Je n’ai pas le choix. Tu comprendras plus tard.
– Non, sanglota la fillette. Je ne veux pas que tu t’en ailles. Reste avec nous.
Carmen pleurait pour de bon, à présent. Orpheus se retrouva complètement désemparé et tenta de calmer sa sœur, en vain. Cette dernière en vint même à le supplier de les emmener avec lui, Tamino et elle.
– Je… Carmen, raisonna Orpheus, c’est impossible. Vous êtes trop jeunes, ce serait dan…
– Mais je m’en fiche ! Moi tout ce que je veux, c’est… c’est…
Gagnée par une nouvelle vague de sanglots, Carmen n’acheva pas sa phrase. L’adolescent en profita pour la prendre dans ses bras.
– Je ne pars pas pour toujours, tu sais. Il me faut simplement un peu de temps pour… réfléchir.
– C’est parce que tu t’es disputé avec maman ? demanda la voix quelque peu étouffée de sa sœur. Je l’ai entendu, ça aussi.
– Il aurait été difficile de ne pas l’entendre, relativisa Orpheus. Oui, ma sœur, c’est en partie pour ça. À mon retour, je te raconterai tout, c’est promis.
Il fallut quelques minutes supplémentaires, mais Orpheus avait réussi à convaincre Carmen de retourner se coucher sans chercher à le suivre. Il l’avait même accompagnée jusqu’à sa chambre. Sitôt qu’elle fût parvenue à son lit, la jeune fille s’enfouit tout au fond des couvertures, camouflant à grand peine ses nouveaux sanglots. Orpheus parvint à refouler les siens jusqu’au bout, se convainquant que tout ceci était pour le mieux.
[…]
– Tu en as mis, du temps, fit remarquer Charlotte alors qu’Orpheus regagnait le hall d’entrée.
– J’ai eu un imprévu, répondit l’adolescent sans entrer dans les détails. Je suis prêt, on peut y aller.
Sans plus attendre, Charlotte prit les devants et ouvrit la porte, rapidement suivie par Caleb et Orpheus. Ce dernier n’en revenait toujours pas : ils allaient réellement s’échapper de la Fledermaus. Jamais l’idée ne lui serait venue à l’esprit ne fût-ce que quelques jours plus tôt. Qu’il était étrange de constater qu’en si peu de temps, un rien pouvait tout faire basculer.
Dehors, l’averse de neige avait cessé. Quelques flocons tombaient encore, mais le temps semblait suspendu. D’un même mouvement, les trois fugitifs frissonnèrent. Le froid n’était cependant pas à blâmer.
Mamie Lagrise les attendait devant le portail, stoïque.
– Que font ces deux-là avec vous, Charlotte ? s’étonna-t-elle.
– Changement de programme, répondit la Brindletonienne. Ils nous accompagnent.
– Plus on est de fous, plus on rit. Ravie de vous revoir, Caleb. Quant à toi, jeune homme, tu dois être Orpheus. Enchantée.
– Euh, moi aussi, hésita un Orpheus décontenancé. Et vous, vous êtes… ?
– Une femme pressée. Tu n’as jamais quitté Forgotten Hollow, auparavant ?
– Jamais. C’était chez moi, ici.
– Je suis passée par là, moi aussi. Tu verras, ce sera difficile, mais pour échapper à cet enfer, la clé, c’est d’avancer sans regarder derrière toi, Orpheus. Allez, vous autres, c’est parti.
Sans un mot de plus, le curieux groupe emboîta le pas de la vieille dame, se dirigeant enfin vers la sortie de Forgotten Hollow. Charlotte regarda machinalement autour d’elle : si Edith revenait de la chasse maintenant, l’ancienne vétérinaire ne serait plus la seule fantôme très longtemps. Seulement, Caleb avançait plutôt lentement. Il semblait mal en point et sommeillait presque.
– Avez-vous besoin que je vous aide à marcher ? lui demanda la Brindletonienne.
– Ça ira, lui répondit l’humain. Mon corps redécouvre le froid, il faut juste que je m’y habitue un peu. Et vous, alors ? Comment faites-vous pour tenir ?
– Les fantômes ne perçoivent que très peu les températures extrêmes. Nos sensations sont à mi-chemin entre les humains et les vampires.
– Là n’était pas ma question, Charlotte. Je parlais d’Edith. Vous lui aviez fait une promesse.
– Pas exactement.
Avant leur départ, la fantôme avait longuement réfléchi à la question et en était venue à une conclusion :
– J’ai fait une promesse à l’Edith que j’ai connue enfant, celle avec qui j’ai grandi et que je pensais retrouver à mon arrivée à Forgotten Hollow, il y a déjà dix-huit ans de cela. J’ai toujours espoir de retrouver cette Edith un jour. C’est précisément pour cela que je pars aujourd’hui. En un sens, c’est en l’abandonnant que je tiens ma promesse.
– Vous avez fini de causer chiffons, derrière ? s’impatienta la voix déjà lointaine de mamie Lagrise. Je vous signale qu’il y a un vampire parmi nous et que la route pour Henford-on-Bagley est encore longue. Si vous ne tenez pas à ce que le soleil change le petit en chauve-souris grillée, il faudrait accélérer le pas pour monter dans le premier autocar que l’on croisera.
Avant de poursuivre la marche, Orpheus ne put s’empêcher de se retourner pour jeter un dernier regard à la chapelle Fledermaus. Un ultime doute lui traversa alors l’esprit. Il était encore temps pour lui de faire demi-tour, après tout. Hormis Carmen, personne ne saurait jamais qu’il avait essayé de fuir.
– Orpheus, c’est par ici que ça se passe !
L’interpellation de la vieille dame le tira de sa rêverie. Secouant la tête pour reprendre ses esprits, l’adolescent marmonna un vague « au revoir » à la bâtisse dans laquelle il avait grandi et tourna une nouvelle fois les talons, rattrapant le rythme de ses compagnons de fortune. Alors, replongeant dans un silence déterminé, les membres du groupe poursuivirent leur route et, suivant les conseils de mamie Lagrise, avancèrent en ne fixant plus rien d’autre que l’horizon qui leur tendait les bras.
À suivre...
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
Histoire - L'académie Bleuhazur 🧙🦉
Mais bon, l'occasion fait le larron! Le voilà sur la route avec Charlotte, Caleb (et son bonus!) et mamie Lagrise... j'adore ce rebondissement et j'imagine déjà la rage d'Edith quand elle va découvrir tout ça
La grossesse de Caleb est aussi une grosse surprise! Pourvu qu'il n'y ait pas de souci avec le bébé vu que le sérum est périmé
Et c'est là que le bât blesse...je n'imagine pas Edith échouer dans se futures recherches
Les adieux à Carmen et Tamino ont été déchirants, surtout pour Carmen... pauvre petite! Si Orpheus disparaît de l'équation, il y a des chances que ce soit elle qui affronte Aïda... Dur pour Orpheus d'abandonner ainsi qes petits frères et soeur. Compte il vraiment revenir un jour comme il l'a promis? Quel suspense, j'ai hâte de lire la suite!!
Mais quel déroulement!
Et j'ai encore plus fait le saut quand j'ai vu le bidon de Caleb!
Pauvre tite Carmen! Ça m'a fendu le coeur! Oh lala!!!
Mais quelle histoire passionnante! J'ai hâte de lire la suite!
Super épisode! Comme toujours!
Quel rebondissement dans ce chapitre ! Heureusement, tout le monde a pu partir, et je vais pouvoir reprendre mon souffle
Malvina et Charlotte se retrouvent avec deux alliés de taille dans la lutte contre Méphistophélès. Enfin, Caleb est un peu amoindri au vu de son état (je n'en reviens toujours pas
Quant à Orpheus, il est tellement remonté contre sa mère, que son aide sera certainement très précieuse.
Les adieux à Carmen et Tamino ont été très éprouvants pour le jeune homme, surtout avec Carmen. Quel déchirement de la voir aussi triste...
J'ai beaucoup aimé la vision de Charlotte concernant la promesse qu'elle a faite a Edith, car c'est exactement ma façon de voir les choses. J'espère qu'elle va pouvoir s'occuper de la tombe de Méphisto, sans aucun obstacle pour la contrarier. Mais j'imagine que nous saurons cela dans le prochain acte.
Le dernier screen est superbe, mais j'ai une préférence pour celui où l'on voit Orpheus jeter son dernier regard en arrière sur Forgotten Hollow (et sa vie, la seule qu'il a connue, il faut bien le dire)
Concernant la future progéniture de Caleb (et oui, parce qu'il y a une progéniture, maintenant
Je m'inquiète un peu pour lui, d'ailleurs... Il n'a pas l'air très dynamique, il me semble même plutôt amorphe. J'espère que le sérum ne va pas lui réserver de mauvaises surprises. 🤔
Quant à Edith, je n'ose même pas penser à sa réaction lorsqu'elle va découvrir que Charlotte, Caleb et Orpheus ont disparu... J'espère qu'elle ne va pas détruire l'urne de Charlotte...
En tous cas, elle va tout mettre en œuvre pour les retrouver, je ne me fais aucune illusion là-dessus.
Et c'est là que j'ai peur. J'imagine qu'Orpheus finira en hibernation, jusqu'aux combats et que Caleb sera gardé en vie jusqu'à la naissance du bébé. Quant à Charlotte, je repense encore à son urne...
J'ai vraiment adoré ce chapitre, Elji. Tu as su maintenir le suspens jusqu'au bout. Du grand art
Pauvre Caleb, il en voit de toutes les couleurs. J'espère que tout ira bien pour lui, il est franchement pâlot.
Et Charlotte, ça craint tant qu'elle n'a pas récupéré son urne
Lorsqu'on connaît Edith, on peut en effet se dire qu'elle risque d'avoir une longueur d'avance sur le groupe de fugitifs
Orpheus n'a qu'une parole : il ne veut pas couper définitivement les ponts avec sa famille mais seulement réfléchir un peu. Après tout, sa présence à la Fledermaus ne sera vraiment indispensable qu'à partir de la majorité de bébé vampire numéro 6
@oiseaudelune Eh oui, il ne faut jamais sous-estimer quelqu'un qui a été blessé ou déçu. La réaction d'Orpheus en est la preuve
En l'état, Caleb ne peut pas trop courir mais il prend bonne note de tes conseils et fera attention à ses arrières
@nathalie986 Toutes mes excuses pour t'avoir fait faire de l'huile, alors
Eeeet... Oui, j'ai osé
Tu as bien deviné : la quête de l'urne de Méphistophélès se poursuivra dans l'acte IV
J'aime beaucoup les deux dernières images, moi aussi
Ta prédiction sur ce que pourrait faire Edith fait froid dans le dos... J'espère pour tout ce petit monde que ce ne sera pas le cas ! En attendant, je pense qu'elle est déjà bien sollicitée par sa grossesse pour partir chasser les fuyards, ils ont donc un peu de répit
Merci pour le compliment 🤗
@Weatherwax84 Eh oui, on ne peut pas gagner à tous les coups et cette fois-ci, Edith a bien perdu ! Elle n'a pas pu les stopper mais elle doit quand même être furibonde
Ce soir, je vous propose le dernier chapitre de l'acte III. J'ai 101 dalmatiens screens, alors comme ça risque de faire trop sur un seul message, je le découpe en deux. Bonne lecture ! 🤗
Un mois s’était écoulé. La neige s’était étendue et avait fini par gagner le village rural d’Henford-on-Bagley. Le sol serait bientôt à son tour recouvert d’un épais manteau blanc et le froid qui régnait déjà n’avait rien à envier à celui de Forgotten Hollow.
C’était dans une grande demeure typiquement henfobagloise qu’avaient élu domicile Charlotte, Orpheus, Caleb et mamie Lagrise. Cette dernière avait anticipé les premières neiges et avait tenu à ce que les cultures les plus essentielles fussent plantées à temps. Parmi elles se trouvaient plusieurs plants de plasmafruits pour satisfaire les besoins vampiriques d’Orpheus, ainsi que diverses autres graines ayant pour but de s’assurer des revenus suffisants.
Cette habitation, une ancienne ferme abandonnée depuis longtemps, avait été achetée par Vladislaus en personne lors du début de la « mission » de mamie Lagrise. Depuis lors, la vieille dame avait passé les années suivantes à rendre les lieux plus vivables, tant par ses propres moyens que par l’aide occasionnelle d’un voisinage toujours désireux de rendre service.
Pour la première fois depuis longtemps, Charlotte se sentait libre. Elle comprenait aisément que l’air pur de la campagne ait pu être aussi bénéfique à la santé de mamie Lagrise.
– Vous vous en sortez plutôt bien, Charlotte ! Vous m’aviez caché de telles compétences en point de croix. Où les avez-vous apprises ?
– Dans ce village, à vrai dire, répondit Charlotte. Mes grands-parents vivaient à Henford-on-Bagley et ma grand-mère m’a appris quelques techniques quand j’étais petite.
De son côté, Orpheus s’acclimatait tout autant à sa nouvelle vie à la campagne. Lui qui avait déjà appris beaucoup de choses par l’intermédiaire des livres pouvait enfin stimuler ses connaissances de manière concrète. Le jardinage demeurait toujours son activité de cœur, mais le temps lui permettait de se découvrir de nouveaux centres d’intérêt, comme le bricolage.
Il avait ainsi lui-même réalisé une bonne partie des jardinières de la maison, tout comme il avait réussi à réaménager l’enclos de Clarabelle, la vache que mamie Lagrise avait achetée sur un coup de tête à la foire de Finchwick, quelques années auparavant.
– J’espère que ta nouvelle mangeoire te plaira. Dis-moi, Clarabelle, Caleb a acheté une ruche. Tu crois que si je te donne un ou deux rayons de miel à manger, tu arriveras à me produire du lait aromatisé ?
L’achat d’une ruche était en réalité une suggestion de Charlotte pour que Caleb parvienne à se changer les idées, tout comme l’installation d’un poulailler. Bien qu’il eût retrouvé la santé physique depuis son évasion de la Fledermaus, le moral du cadet des Vatore était au plus bas. La grossesse était un rappel perpétuel de la trahison d’Edith, en plus de lui causer d’intenses douleurs dorsales et une envie accrue d’utiliser les toilettes. Le jeune homme aurait souhaité se cloîtrer sans sa chambre, mais mamie Lagrise lui avait préconisé de prendre l’air le plus possible, affirmant qu’il n’y avait rien de mieux pour le bébé.
– Et encore, ma jolie Clarabelle, il n’est pas au bout de ses peines. Le dos, ce n’est rien. Mais il trouvera tout plus agréable dès qu’il sentira le petit bouger en lui. Ça, c’est inoubliable.
Ce phénomène finit par se produire quelques temps plus tard, alors que Caleb entretenait les abeilles. Pour sûr, inoubliable, la sensation l’était, mais plutôt dans le mauvais sens du terme. Que n’aurait-il pas donné pour remonter le temps et refuser de boire ce maudit élixir !
Un matin, les habitants de la maison henfobagloise eurent la visite de Lilith. Caleb avait été ravi de revoir sa sœur mais celle-ci n’avait que très peu de temps devant elle.
– Je suis avant tout venue en tant que messagère, annonça-t-elle lorsque tout le monde fut réuni dans la salle à manger. Nous avons besoin de vous, Charlotte.
– J’ai décidé de ne plus me mêler des affaires d’Edith et, par extension, de Forgotten Hollow, déclina poliment la Brindletonienne. Je suis navrée, Lilith, mais nous sommes ici pour trouver un moyen d’anéantir Méphistophélès. C’est là notre priorité et Vladislaus ferait bien de s’en souvenir. Dites-lui que...
– Ce n’est pas lui qui m’envoie. C’est Edith.
Charlotte, Caleb et mamie Lagrise échangèrent un regard surpris.
– Edith est venue te voir en personne ? s’inquiéta Caleb. Après ce qui est arrivé avec Johnny Zest ?
– Pas directement, non, répondit Lilith. Elle a utilisé Vladislaus comme intermédiaire. Vous imaginez bien que cela ne lui a pas plu du tout.
« La dernière confrontation qu’ils ont eue remonte au soir où nous avions découvert la présence de Méphistophélès dans la chapelle. Hier, ils se sont revus en terrain neutre. Je n’étais pas présente mais je n’ose imaginer la tension qui devait régner dans cette pièce.
– Pourquoi teniez-vous tant à me voir, mademoiselle Faust ? Vos affaires ne me concernent plus, vous me l’avez à juste titre fait remarquer il y a vingt-cinq ans.
– Vingt-sept, à vrai dire. Mais là n’est pas la question. Vous n’êtes pas sans savoir que mon garde-manger a récemment connu certaines… failles.
– En effet. Sachez néanmoins que si vous tenez à ce que je vous révèle où s’est réfugiée mademoiselle Fox, c’est peine perdue.
– Je me doutais bien que vous ne vendriez pas la mèche aussi facilement. Qu’à cela ne tienne. Pour le moment, tout ce qu’il me faut, c’est lui parler. Si vous ne voulez pas me conduire jusqu’à elle, vous la ferez venir jusqu’à moi.
– Et si je refuse ?
– Croyez-vous donc que j’allais forcément employer un moyen de pression contre vous ? Je ne suis pas si cruelle, Vladislaus. Ma menace n’est qu’hypothétique pour le moment : imaginons cinq minutes que vos grands discours sur le jugement des grands maîtres vampires soient réels et que ces derniers me tombent dessus. Si vous ne m’obtenez pas ce que je veux, je m’arrangerai pour ne pas tomber seule lorsque les grands maîtres arriveront à Forgotten Hollow. Je vous signale que vous auriez très bien pu régler cette affaire et m’éliminer avant que je ne devienne aussi puissante que vous. Votre ex-épouse sera sûrement ravie d’apprendre que depuis le début, vous couvrez quelqu’un qui s’est alliée à celui qui a pris votre fils.
– N’a-t-elle donc aucune gratitude pour lui ? s’emporta Charlotte. Le menacer alors qu’il cherche à la sauver ?
– Comme nous tous, fit remarquer Lilith. Si je ne m’inquiétais pas tant de la sécurité de mon mari et de ma fille, il y a bien longtemps que je serais allée lui expliquer ma manière de penser par l’intermédiaire d’une revanche.
– Vous n’êtes pas obligée de céder, Charlotte, intervint Caleb.
– En fait, elle en est un peu obligée malgré tout, contredit mamie Lagrise. Ma mère fait certes partie de l’assemblée des grands maîtres, mais jamais elle ne condamnera Vladislaus pour avoir tenté d’épargner à la petite un destin similaire à celui de mon frère. Je pense qu’Edith l’a déjà compris. Sa menace a pour seul but d’attirer l’attention. C’est un appel à l’aide. Allez-y au moins pour écouter ce qu’elle a à dire, ma petite Charlotte.
[…]
Charlotte avait suivi le conseil de mamie Lagrise et était retournée dans le plus grand secret à Forgotten Hollow. Comme ce fut le cas lors des négociations entre Edith et Vladislaus, le rendez-vous avait été fixé dans la petite chapelle de la place Clairdelune. Le comte l’attendait déjà sur le pas de cette dernière.
– Merci d’être venue, mademoiselle Fox. Votre amie est arrivée.
– Parfait, se réjouit la fantôme. Je tiens à ce que ce soit terminé au plus vite.
Après de brèves paroles d’encouragement, Vladislaus se volatilisa, laissant la Brindletonienne seule sur la place Clairdelune. Il n’était plus utile d’attendre dehors, aussi entra-t-elle dans la chapelle sans plus tarder.
La fantôme n’y était jamais entrée et découvrit une décoration beaucoup plus simpliste qu’à la Fledermaus. Assurément, Edith avait tout fait pour que sa demeure ne ressemble pas à cette chapelle.
– Bonjour, Charlotte, lança une voix glaciale face à elle.
Conformément aux dires de Vladislaus, Edith l’attendait. Charlotte, qui ne l’avait pas vue depuis un mois, remarqua aussitôt qu’elle semblait épuisée.
– Bonjour à toi, Edith. Ta grossesse a l’air difficile.
– Pas plus que lorsque j’attendais Aïda et Orpheus.
Mais pas moins que pour Eugene, Drei et Vier, déduisit Charlotte. Était-il possible que la vampire eût fini par arriver à différencier la nature de ses enfants dès la grossesse ?
Restant silencieuses quelques secondes, les deux femmes prirent place sur un banc. Pendant un premier temps, Charlotte ne put se tourner vers Edith. Probablement était-ce dû au mois qu’elles avaient passé chacune de leur côté, mais depuis son entrée dans la chapelle, la Brindletonienne avait grand-peine à reconnaître son amie. C’était encore pire que lors de leurs retrouvailles remontant déjà si loin.
– Normalement, fit remarquer Edith en brisant le silence, c’est à cet instant que tu me présentes des excuses.
– Je te demande pardon ? En quel honneur t’en devrais-je ?
– Laisse-moi réfléchir… Que pourrais-je bien avoir à te reprocher ? Peut-être le fait d’être entrée une nouvelle fois dans le garde-manger sans mon autorisation, de surcroît pour libérer un prisonnier et disparaître avec lui tout en trouvant le moyen de retourner Orpheus contre moi et l’entraîner dans une situation dont tu ne maîtrises pas les conséquences…
– Ton fils n’avait pas besoin de moi pour prendre ses jambes à son cou, répliqua Charlotte. Il m’a tout raconté au sujet de l’Ordalie.
– Ne commence pas à inverser les rôles. Tu m’as trahie. Nous sommes ici aujourd’hui afin de discuter de la réparation que tu me dois.
La Brindletonienne était estomaquée par la mauvaise foi de la vampire.
– Tu demandes donc réparation ? parvint-elle à articuler. Je cherche déjà à réparer quelque chose. C’est ce que je fais depuis des années, Edith.
– En prenant mon fils en otage ?
– En cherchant à sauver ta peau ! Seulement, alors que j’ai enfin une piste sérieuse pour y parvenir, j’apprends que tu as également mis en jeu la vie de tes enfants, comme si les cambions humains n’avaient pas été suffisants à cet esprit tordu qui…
– Cette discussion tourne en rond depuis dix-neuf ans, Charlotte, coupa Edith. Crois-tu sincèrement que j’aie accepté toutes ces clauses sans jamais les remettre en question ? C’était ma seule option pour avoir une chance de récupérer ma sœur, je ne pouvais que difficilement faire la fine bouche !
Il y eut un nouvel instant de silence durant lequel Charlotte constata qu’Edith n’avait fait mention que de la fuite d’Orpheus. Elle n’avait pas abordé la grossesse de Caleb. Celle-ci ne s’étant déclarée que très peu de temps avant le départ, il était désormais certain que la vampire n’eût pas le temps d’en apprendre l’existence.
– J’ai une piste pour te débarrasser de Méphistophélès, réitéra Charlotte. Pour nous en débarrasser. Je te demande simplement me faire confiance.
– Comment pourrais-je te faire confiance alors que tu es revenue seule ? Commence donc par me rendre mon fils.
– Je ne le retiens pas. Orpheus est libre de te retrouver quand il le souhaitera et il me charge de te donner sa parole qu’il le fera un jour. Il veut simplement digérer les dernières informations sur son destin et celui de sa fratrie. Je respecte cela et je ne peux le forcer à revenir.
– Sauf si j’utilise le bon moyen de pression, réagit aussitôt Edith. J’ai toujours ton urne, tu te souviens ? Un simple claquement de doigts et tu disparais tout bonnement de ce plan de l’existence.
Charlotte s’était préparée à cet argument. Sa réponse était toute prête.
– Tu aurais toutes les raisons de le faire, dit-elle. Mais au fond, une part de toi me fait encore confiance pour la protection de ton fils. Tu sais qu’il est en sécurité avec moi et qu’il finira par revenir. Seulement, sans moi, crois-tu sincèrement qu’il s’en donnera la peine ?
– S’il ne me revient pas, je retrouverai sa trace moi-même, tôt ou tard.
– Je n’en doute pas, mais le temps que tu y parviennes, il est fort probable que ma disparition l’aura poussé à prendre le remède contre le vampirisme. Il en a les capacités, après tout, et cela lui assurerait une paisible vie de mortel loin de toi, compte tenu de ton aversion pour tes enfants humains.
Vraisemblablement, Edith ne s’était pas attendue à un tel répondant de la fantôme. Celle-ci devait avoir fait mouche car la vampire l’observait à présent avec une expression énigmatique dans laquelle Charlotte n’eut aucune difficulté à déceler de la rage. En cet instant, la Brindletonienne ne pouvait que se féliciter d’être déjà morte.
– Voilà que tu me menaces, à présent, constata Edith à mi-voix. Dire que tu as eu l’audace de me demander de te faire confiance il y a cinq minutes à peine.
– Il faut croire que j’ai passé trop de temps en ta compagnie, rétorqua Charlotte. Il était grand temps que je prenne mes distances.
Edith laissa échapper un rire sans joie.
– Alors nous sommes ennemies, maintenant ?
– La situation ne nous laisse pas beaucoup d’autres possibilités, Edith. J’en suis autant attristée que toi.
– Plus rien ne m’attriste, Charlotte. C’est là le meilleur avantage du vampirisme.
Sur ces mots, Edith se leva et, sans un regard en arrière, quitta la chapelle, laissant derrière elle une Charlotte rongée par l’amertume.
[…]
Le temps reprit progressivement son cours, tant à Forgotten Hollow qu’à Henford-on-Bagley. À la Fledermaus, la grossesse d’Edith se poursuivait avec quelques difficultés : les envies de plasma de la vampire étaient si importantes que si elle ne se retenait pas davantage, il allait bientôt lui falloir repartir à la chasse. Son état ne le permettant pas, mieux valait-il faire attention.
La grossesse n’était probablement pas la seule raison de cette soif incontrôlable : force était de constater que le triple abandon vécu par Edith avait eu un impact considérable sur la vie à la chapelle, laquelle semblait bien silencieuse, à présent. Plus pour se changer les idées que par réelle envie, la maîtresse des lieux avait repris la formation vampirique d’Ulrike.
Par ailleurs, Edith surveillait attentivement les trois derniers enfants qu’il lui restait. Sans grande surprise, Tamino poursuivait inlassablement l’écriture de ses histoires. Si sa mère ne le connaissait pas, elle aurait pu croire que l’enfant n’était aucunement affecté par le départ de son frère, mais Edith savait que Tamino gardait un visage impassible en toute circonstance. Bien qu’il ne le faisait pas exprès, il était parfois compliqué de connaître le fond de ses pensées.
Carmen, de son côté, ne faisait pas semblant. Il arrivait fréquemment que la jeune fille se mette en quête de réconfort auprès de sa mère qui, lorsque cela se produisait, était complètement désemparée. Charlotte aurait certainement su quoi faire mais c’était son départ qui avait tout déclenché.
Il fallut quelques mois supplémentaires pour y parvenir, mais Carmen avait fini par cesser de réclamer constamment Orpheus. Edith lui en était secrètement reconnaissante : avec une personne en moins pour gérer l’entreprise Fledermaus, les journées étaient bien plus chargées pour elle et Ulrike. Or, parmi la multitude de pouvoirs que pouvait potentiellement débloquer un vampire, l’ubiquité était la grande absente.
Il lui fallait après tout garder suffisamment d’énergie pour canaliser Siegfried.
– Maman, câlin !
Par chance, la Fledermaus reçut un soir une visite des plus providentielles : ayant eu vent des récents événements, Erda Nibelung-Nogawa s’était proposée pour assister Edith dans son travail.
– Il est vrai qu’un peu de main-d’œuvre ne serait pas de refus, admit Edith alors qu’Erda et elle observaient leurs fils respectifs faire connaissance.
– Vous ne le regretterez pas, promit Erda. J’aime énormément vos créations. D’ailleurs, j’ai parlé de Fledermaus à un très bon ami vampire qui vit à Del Sol Valley. Si cela vous intéresse, il serait prêt à envisager une collaboration avec vous pour vous permettre de développer votre entreprise.
– C’est très aimable à vous. J’y réfléchirai mais pour l’instant, j’ai surtout besoin d’aide pour mes clients réguliers. Avez-vous des notions en bricolage ou en fabrication d’objets ?
– Quelques unes, oui. Ma sœur aînée était un peu touche-à-tout, de son vivant.
– De son vivant ? Que lui est-il arrivé ?
– Elle a perdu la vie dans un incendie. Wotan et moi étions dévastés, c’est pourquoi nous avons décidé d’emménager ici.
Edith se surprit alors à éprouver de la sympathie pour son interlocutrice. Elles avaient toutes les deux plus de points communs qu’il n’y paraissait.
– Dans tous les cas, reprit Erda, j’ai pu apprendre quelques secrets de bricolage. Si cela vous convient, je pourrais même continuer d’emmener Yamato avec moi pour qu’il joue avec Siegfried.
– Excellente idée, approuva la maîtresse des lieux. Avec un peu de chance, le mien finira par être épuisé de ses journées et arrêtera de se lever en pleine nuit pour trottiner dans le salon. En ce qui vous concerne, quand seriez-vous prête à commencer ?
– La semaine prochaine, répondit aussitôt Erda. En ce moment, Ryota et les autres membres du Carré d’As sont occupés sur un gros chantier de la place Clairdelune. Ils sont rarement à la maison et j’ai besoin de voir du monde. D’ailleurs je pourrais même demander à mon frère de nous confier occasionnellement sa fille, qu’en pensez-vous ? Cela ferait une amie supplémentaire pour Siegfried.
– Hors de question, trancha Edith d’un ton catégorique. Je n’ai rien contre Wotan, mais moi vivante, jamais la fille de Lilith n’entrera dans cette chapelle et encore moins pour jouer avec mon fils. J’ai eu assez affaire avec les Vatore pour le restant de mon éternité.
La discussion reprit rapidement un ton plus amical et la proposition d’inviter Brunehilde Nibelung-Vatore à la chapelle Fledermaus ne devint plus qu’un mauvais souvenir.
Puis, attirée par les voix qu’elle percevait depuis sa chambre, Carmen fit irruption dans la pièce.
– Ma fille Carmen, la présenta Edith. Carmen, voici Erda, qui va venir m’aider dans mes commandes.
– Enchantée, dit la jeune fille en toute sincérité.
– Moi de même, Carmen, répondit Erda. Tu dis bonjour, Yamato ?
– BonZour !!
Quelques instants plus tard, Erda et Yamato prirent congé. Carmen se réjouissait d’avance à l’idée d’accueillir régulièrement un nouveau bambin mais un détail la chiffonnait :
– Maman, tu crois que Yamato et Siegfried vont jouer dans la chambre verte ?
– Il y a plutôt intérêt, oui car je ne les veux pas dans mes pattes pendant que je travaille. Pourquoi ?
– Parce qu’il y a toujours les brouillons de Tam’ sur le mur. Il ne faudrait pas que Yamato ait peur des dessins de monstres. Je pourrais peut-être aller demander à Erda ce qu’elle en pense avant qu’elle ne soit partie, non ?
– Comme tu veux, jeune fille, mais dépêche-toi car elle ne devrait plus être très loin de la sortie.
Tournant les talons, Carmen se précipita hors de l’appartement et grimpa les marches conduisant au rez-de-chaussée deux à deux. Ce ne fut malheureusement pas suffisant car Erda venait tout juste de franchir les portes. Encore essoufflée, Carmen ne parvint pas à se faire entendre, Yamato babillant désormais plus fort qu’elle et directement contre l’oreille de sa mère.
En les observant une fraction de secondes de plus, la jeune fille finit par se frotter les yeux pour être certaine de bien voir : était-ce son imagination ou Erda semblait-elle réellement briller en violet ? Carmen n’avait jamais entendu parler de ce pouvoir vampirique. Peut-être devrait-elle poser la question à Ulrike lors du prochain cours…
La suite juste en dessous
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
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– Vous en avez mis, du temps, s’emportait déjà l’homme.
Erda n’avait cependant pas envie de rentrer dans son jeu. Pour arriver le plus à l’heure possible, il lui avait fallu faire une halte chez elle pour déposer Yamato et ressortir dans la foulée en se précipitant vers la place principale de Forgotten Hollow. Ils n’étaient pas à quelques minutes près, après tout !
– Ce n’est pas vous que je devais voir, fit-elle remarquer. J’avais rendez-vous avec Yaritza.
– Elle a eu un contre-temps et n’a pas pu venir elle-même. Soyez néanmoins rassurée sur le fait que tout ce que nous nous disons ici lui sera transmis. Joignez-vous donc à moi, je suis ridicule, à jouer tout seul.
Jaugeant son interlocuteur du regard, Erda finit par céder et s’installa de l’autre côté de l’échiquier. L’homme avait déjà entamé une partie de son côté, aussi tenta-t-elle de maîtriser les pièces qu’il restait au camp qu’elle venait de choisir.
– Êtes-vous certaine de ce que vous nous avez envoyé au sujet de la Fledermaus ?
– Affirmatif. Faust est abandonnée de toute part. Ses deux aînés lui ont échappé l’un après l’autre et voilà que son amie de longue date a également quitté la chapelle. Tous ces événements ajoutés à sa récente grossesse la rendent plus vulnérable qu’elle ne veut le faire croire.
– Ce qui est une aubaine pour nous. Votre frère et vous pourrez donc vous rapprocher d’elle à votre aise.
– Juste moi, répondit Erda d’un ton amer. Comme la femme de Wotan et elles sont ennemies, mon frère n’aura pas sa place.
– Vous vous en sortirez très bien toute seule. Qu’en est-il de Méphistophélès ?
– Il n’est plus vraiment le bienvenu, mais je suppose qu’il reviendra de temps en temps pour s’assurer que sa chère collaboratrice continue le travail qu’il lui a donné.
Erda afficha alors une expression des plus sérieuses.
– Sommes-nous vraiment certains qu’il ne viendra pas gâcher nos plans ? Qu’en dit Yaritza ?
– Yaritza gère Méphistophélès. Faites-lui confiance.
– J’ai donc votre parole que le moment venu, vous ne chercherez pas à…
– Faust ne nous intéresse pas en tant que telle, coupa l’homme avec impatience. Votre frère et vous serez donc libre d’en faire ce que vous voulez.
La partie d’échecs était terminée au même titre que la conversation. Satisfaite de ce qu’elle avait entendu, Erda se leva. Pour une nuit d’été, le temps était désagréablement frais, aussi s’apprêta-t-elle à rentrer chez elle sans un regard vers son interlocuteur.
Cependant, celui-ci ne semblait pas en avoir fini avec elle :
– Si ce n’est pas indiscret, madame Nibelung, je serais curieux de savoir ce qui vous motive à vous allier à nous.
– La même chose que Yaritza, vous et, aussi étonnant que cela puisse paraître, Edith Faust : la famille.
[…]
À Henford-on-Bagley, Orpheus avait fini par se faire une connaissance en la personne de Rahul Chopra, le livreur de courses. Discuter avec un garçon de son âge était une grande première pour le cambion. Il ne savait guère comment s’y prendre.
– Tout va bien ? lui demanda un jour Rahul lors de sa livraison hebdomadaire. Tu as vraiment l’air bizarre, des fois.
– Oh, non, s’excusa Orpheus. Désolé. C’est juste que même si je suis très content d’avoir emménagé ici, je pense encore à mon ancien chez-moi.
– J’ai exactement ce qu’il te faut. J’ai cette bouteille de nectar qu’un client a commandée. Mais c’est un vieux grincheux qui est toujours très malpoli, alors ça ne lui manquera pas. Évite juste de le raconter à ton oncle et ta grand-mère.
Officiellement, « l’oncle » et « la grand-mère » d’Orpheus n’étaient autre que Caleb et mamie Lagrise. En emménageant à la campagne où tout le monde se connaissait, il avait fallu inventer une histoire crédible pour justifier le regroupement d’individus aux âges si différents. Charlotte, bien sûr, demeurait cachée dès qu’un visiteur s’aventurait dans la maison et des vêtements amples dissimulaient tant bien que mal la grossesse du cadet des Vatore.
Quelques instants plus tard, le cambion réalisa qu’il était en effet bien plus aisé d’entretenir une conversation en ayant avalé un verre de jus de fruits. Ses joues commençaient à chauffer alors que Rahul semblait indemne. Était-ce une question d’habitude ?
– Pourquoi êtes-vous arrivés ici, déjà ? demanda l’henfobaglois alors qu’il s’apprêtait à prendre congé.
– Des problèmes familiaux, répondit Orpheus d’un ton évasif. Rien de bien passionnant.
– Tu plaisantes ? Je suis sûr que ta vie est très intéressante.
– Tu… tu crois ?
– Bien sûr ! Écoute, je termine toujours mes livraisons au pub des Bras du gnome de Finchwick. J’adorerais faire un peu plus connaissance avec toi. Si tu le veux aussi, tu sais où et quand me trouver !
Il avait fallu attendre plusieurs jours, mais Orpheus avait fini par accepter l’invitation. Profitant d’un ciel sans soleil, il quitta enfin la maison pour arriver devant les Bras du gnome pile à l’heure où Rahul terminait son travail.
– J’ai cru que tu m’avais oublié, taquina ce dernier. Tu viens ? Le jus de fruits est à prix réduit, à cette heure-ci !
Les deux adolescents s’installèrent au bar et commandèrent la même boisson. Rahul, visiblement ravi de partager un moment privilégié avec Orpheus, assaillit le cambion de questions. Celui-ci était quelque peu mal à l’aise mais opta pour la méthode que mamie Lagrise lui avait conseillée avant son départ :
– Je ne peux pas lui dire que j’ai passé toute mon enfance dans le sous-sol d’une chapelle, il va partir en courant.
– Alors mens-lui, mon petit, il n’y a que ça de vrai ! Je suis très contente que tu sociabilises avec le petit Chopra. Tu verras, cela nous sera très utile.
– Tu ne penses pas qu’il va m’en vouloir s’il apprend que j’invente tout ce que je lui raconte ?
– Ne t’en fais donc pas pour ça. Il te suffit d’être convaincant, crois-moi. J’ai été jeune aussi, un jour, tu sais, alors je sais de quoi je parle. Fais-moi confiance là-dessus car c’est quelque chose que tu n’apprendras pas dans tes livres !
Rahul l’écoutait donc à présent s’inventer un passé fictif loin de l’ambiance lugubre de Forgotten Hollow. Orpheus crut toutefois bon de maintenir une certaine morosité dans son histoire, ce qui lui permettait à la fois de rester réaliste avec l’image qu’il renvoyait et – il n’en était pas très fier – de se faire bien voir par son interlocuteur.
– Je suis désolé pour le divorce de tes parents, finit par réagir le livreur. Tu crois qu’ils ont une chance de se remettre ensemble ?
– Pas la moindre. Avant, ils se disputaient tous les jours parce que ma mère était trop concentrée sur son travail, mon père fréquentait la voisine et ma mère s’est vengée avec le mari de cette dernière ; maintenant ils se disputent tous les jours pour savoir qui va garder la télévision et qui va se contenter de cette horrible lampe de salon. Sans compter que ma mère est enceinte du voisin.
« Bref, ma grand-mère et mon oncle ont eu l’idée de me faire changer d’air et demanderont sûrement à ma mère de leur laisser mon frère ou ma sœur quelques temps après l’accouchement.
Alors que Rahul l’observait à présent avec une certaine compassion, Orpheus était lui-même surpris de la cohérence qu’il avait su tenir dans ses propos. Tamino et Carmen auraient été fiers de lui. Son sentiment de satisfaction personnelle ne dura néanmoins pas longtemps, rapidement remplacé par un début de migraine. Le mélange jus de fruits et kava avait finalement été une mauvaise idée, surtout quand il n’avait pas l’habitude.
Afin de l’aider à se remettre de ses émotions, Rahul aida Orpheus à accéder à l’étage du pub ou les attendaient un canapé confortable. Le kava avait cependant fait son œuvre chez le jeune livreur également.
Au bout de multiples plaisanteries de plus en plus entendues, les deux adolescents en vinrent à amorcer un rapprochement physique.
– Je ne sais pas ce qui m’arrive, confessa Orpheus, mais je ne me suis jamais senti aussi euphorique.
– On dirait que tu n’es jamais sorti de chez toi avant, se moqua Rahul.
Mais alors qu’ils se regardaient à présent avec une intensité nouvelle, l’horloge leur faisant face réveilla Orpheus et Rahul, leur faisant prendre conscience que l’heure du couvre-feu était largement dépassée pour le cambion.
– Je devrais peut-être rentrer, constata ce dernier avant de se retrouver saisi d’un fou rire incontrôlable.
Le trajet de Finchwick à la maison semblait plus long au retour qu’à l’aller. Orpheus, dont le champ de vision était légèrement réduit, préférait marcher tranquillement. Il ne pouvait s’empêcher de savourer la sensation de liberté qui l’enivrait en cet instant. Henford-on-Bagley lui promettait de plus grands espaces à explorer qu’à l’appartement de la Fledermaus. Peut-être même pourrait-il demander à Rahul de lui faire visiter la campagne afin de le voir davantage ?
Sans même s’en rendre compte, le cambion arriva finalement devant chez lui, attendu par une Charlotte visiblement soulagée de le voir rentrer. Celle-ci comprit très vite l’état dans lequel était Orpheus et ne se fit pas prier pour le gronder comme un enfant pris en faute.
– Ne recommence plus jamais ça ! J’étais folle d’inquiétude alors que je ne pouvais pas partir à ta recherche !
– C’est bon, tenta de relativiser l’adolescent quelque peu désarçonné par la colère de la Brindletonienne. J’étais juste au pub avec Rahul, tu sais, le livreur.
– De mieux en mieux ! Servir du kava à deux adolescents ! Si je le pouvais, j’irais dire deux mots au patron de ce pub.
– D’accord mais malheureusement pour toi, tu ne le peux pas. Et d’ailleurs je ne vois pas ou est le problème, je n’ai rien fait de mal…
– Vraiment ? Nous en reparlerons demain matin, quand tu auras les idées de nouveau claires et que tu réaliseras qu’un tel comportement aurait pu te trahir, y compris auprès de Rahul ! Souviens-toi ce que Malvina nous a dit dans l’autocar qui nous a conduits ici : les henfobaglois haïssent les occultes depuis des générations ! Qui sait de quoi les villageois seraient capables en apprenant ton vampirisme ? Tu m’as habituée à beaucoup mieux, je suis très déçue.
L’adolescent se sentit quelque peu honteux.
– Ça aurait pu être pire, marmonna-t-il. Personne n’a rien remarqué, je te le promets.
– Je nous le souhaite à tous, jeune homme. En attendant, ce soir, tu files dans la salle de bains pour prendre un médicament contre le mal de tête, tu m’en remercieras demain. Après quoi, tu iras te coucher immédiatement.
[…]
Les mois s’écoulèrent et, une douzaine de jours avant la fin de l’été, Edith éprouva de violentes contractions.
– Je crois que ce sont les bonnes, Edith, se réjouit Ulrike en examinant sa nièce.
– Il ne peut pas arriver maintenant, haleta la vampire. Il est en av…
La fin de son dernier mot se perdit dans un cri de douleur. Quelque chose n’était pas normal. Elle n’avait jamais souffert autant, lors de ses cinq précédentes grossesses.
– Maudit élixir, maudite technicienne, maudit Cal...Aaargh !!
Edith ignorait toutefois qu’au même moment, à des centaines de kilomètres de Forgotten Hollow, le travail avait également commencé pour Caleb, lequel ne comprit pas immédiatement ce qui lui arrivait.
Aidé par Orpheus, le jeune homme accéda à sa chambre où l’attendait un couffin qui était pourtant supposé n’être utilisé qu’à la fin du mois.
– Tout va bien, Caleb, tenta de le rassurer Charlotte. Je vais vous aider au mieux. Orpheus, tu as bien apporté tout le matériel nécessaire ?
– Oui, juste ici.
– Parfait. Regardez-moi, Caleb. Nous sommes ensemble. Nous resterons avec vous jusqu’au bout.
Ne demande jamais pardon
J'ai trouvé le temps long
Qui me connaît, qui m'aime quand même
Bienvenue
– C’est une petite fille ! s’exclama Charlotte. Vous avez réussi, Caleb, félicitations !
Aussitôt, la Brindletonienne s’avança vers l’enfant pour vérifier son état de santé. Tous les voyants étaient visiblement au vert car la fantôme fit rapidement signe à Caleb de se rapprocher de sa fille en lui tendant un biberon prêt à l’emploi.
– Heureusement que nous avons été prévoyants et que nous avions acheté le lait en avance, constata Orpheus alors que Charlotte et lui s’enlaçaient de soulagement. Et toi, Caleb, comment tu te sens ?
– Je… très bien, merci, Orpheus.
Ce n’était même pas un mensonge. Le pire était désormais passé et le visage qui lui faisait à présent face lui semblait valoir bien plus que toutes les souffrances qu’il avait endurées pour arriver à cet instant précis.
Tu vas porter mon nom
Je caresse un rêve
Et j'y crois pour de bon
– Il va te falloir un prénom, ma princesse… J’ai eu le temps d’y réfléchir, durant tous ces mois, comme tu peux t’en douter… Que penses-tu donc d’Odette Vatore ?
Le bébé gazouilla légèrement, ce que Caleb prit pour un oui.
– Veux-tu dire bonjour à ta petite sœur, Orpheus ?
– J’adorerais !
Sans se faire prier davantage, l’adolescent saisit délicatement Odette, la maintenant contre lui comme si elle était en porcelaine.
– Bienvenue à toi, petite Odette. Tu n’es pas tombée dans une famille très fonctionnelle, mais je te promets que ça va aller. Un jour, je te présenterai aux autres. Tam’ et Carmen seront ravis de te connaître. Siegfried aussi, j’imagine. Concernant Aïda, c’est déjà moins sûr, mais sait-on jamais. Dans tous les cas, je vais veiller sur toi. Parole de grand-frère !
Une fille. Edith en était ravie. En outre, les difficultés de la grossesse ainsi que de l’accouchement ne laissaient presque plus la moindre place au doute. Ayant envisagé ce cas de figure depuis déjà quatre mois, la vampire sentait qu’elle pouvait tester la nature de ce bébé dès à présent. D’aucuns auraient dit qu’il était deux ans trop tôt pour essayer, mais Edith s’en moquait, aussi s’empara-t-elle immédiatement d’un pot de concentré de plasmafruit dans le but d’en enduire le bout du nez de sa fille. Elle n’y parvint cependant pas : rapide comme l’éclair, l’enfant avait directement léché le concentré sur l’index de sa mère. Cette dernière se sentit alors emplie d’une émotion qu’elle n’avait plus connue depuis des années.
– Je n’arrive pas à y croire, articula-t-elle avec difficulté, tant les sanglots la gagnaient… Ça y est… j’ai réussi. Ani, ma sœur… j’ai réussi… Je vais bientôt te revoir… Encore un peu de patience...
Puis, s’adressant à sa fille :
– Merci, ma petite merveille… Si tu savais le mal que je m’étais donnée pour arriver à ce résultat… Avec toi, il n’y a pas de Vierzehn qui tienne. Sois la bienvenue, ma belle Odile Faust. Ma sixième cambionne.
Et c'est tant mieux
Du temps des gestes et des adieux
Et ce regard indéchiffrable
Qui me connaît, me veut du bien
Mon amour
Bienvenue
À suivre...
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
Histoire - L'académie Bleuhazur 🧙🦉
On sent la joie! On sent l'amour d'un enfant tant aimé et désiré!
On sent aussi un certain soupir, un souffle qui était retenu par Edith et qui espérait obtenir son 6e bébé vampire! Et elle l'a! Bravo à elle!
Toute cette rancune durant ce dernier épisode de l'acte III.
Charlotte et Edith dans la chapelle, ça m'a émue. Charlotte qui fait tout pour sauver son amie alors que son amie en a rien à faire...
Pauvre Carmen, dans tout ça, qui s'ennuie de son frère.
Et cette inconnue semble avoir une vandetta contre Edith... hum... pour cause familiale, c'est étrange. Probablement pour les morts qu'Edith a tué à San Mychuno? Comme celui qui a grillé sur le toit d'un immeuble? Reste que j'adore le mystère qui les entoure.
Super épisode! Et superbe fin de chapitre!
J'ai eu des frissons pendant les accouchements parallèle de Caleb et d'Edith, en musique... Quel grand moment!
C'était une très belle idée de leur faire porter un bébé à tous les deux, et surtout de mettre cela en scène si poétiquement.
Bien sûr je me demande ce qu'il en est de la nature de la petite Odette, même s'il a été dit précédemment qu'il était très improbable qu'elle soit vampire elle aussi. Quoi qu'il en soit, je suis sûre qu'elle aura un rôle important à jouer.
Quant à Odile, on n'en doutait point...voilà la cerise sur le gâteau d'Edith! Enfin fini pour elle, toutes ces histoires de grossesses.
Odette et Odile vont certainement avoir des liens, je n'en doute point et j'ai vraiment hâte de les voir grandir.
Edith me perturbe à avoir tant hâte de ressusciter sa soeur alors qu'elle se fiche d'envoyer à la mort six de ses enfants (plus tous ceux nés humains!). Ce qu'elle est contradictoire quand même...
Pauvre Ani, si elle savait tout ça...quelle horreur! Mais Edith n'y pense pas un seul instant, elle est vraiment dans son monde.
Je me demande quel rôle va jouer Erda... son "pouvoir violet", son rendez-vous avec un vampire mystère qui semble ne pas vouloir du bien à Edith... tout cela est bien étrange.
En tout cas Edith lui fait confiance et va le regretter! (et Erda ainsi que le reste de sa famille risque de le payer cher, à mon avis
La petite troupe menée par Mamie Lagrise est bien installée à Henford-on-Bagley! Trop chou leur vie à la ferme; ça les change des cryptes de Forgotten Hollow
Ca fait plaisir de voir Orpheus s'épanouir, même s'il se lâche un peu trop quand même... mollo sur le kava, hein
J'espère que ça va continuer à bien se passer pour eux.
C'était marrant de voir la vie qu'Orpheus a inventée pour Rahul! Edith en couple avec Knox, la grossesse du voisin, tout ça
Mais oui ! Je n'avais même pas remarqué !
Allez ! Un petit cookie pour Caleb que j'adore !
Concernant mes prédictions sur ce que pourrait faire Edith, je suis heureuse de savoir que tout ce petit monde va avoir un peu de répit.
Du coup, je vais pouvoir commencer la lecture de ce chapitre un peu plus sereinement
Concernant le chapitre du jour :
Tout d'abord, félicitations pour l'aménagement de la ferme de NS. Je me souviens de ce challenge et j'avais été tentée de le faire, mais je n'ai pas pu, par manque de temps. Tu en as fait un véritable écrin pour nos "expatriés"
J'adore le prénom de la vache !
Evidemment ! Le pauvre... Les hommes n'ont pas la morphologie pour porter des bébés, non mais ! Caleb, je compatis et je te soutiens. Plus jamais ça, hein ?
Charlotte a eu bien du courage de se rendre au "rendez-vous" imposé par Edith. J'ai beaucoup aimé l'entretien entre les deux femmes. Certes, l'urne de Charlotte est revenue sur le tapis, mais je pense qu'elle a su convaincre Edith de ne pas mettre sa menace à exécution. Je l'espère, en tous cas...
Les voilà donc ennemies... J'aime beaucoup le screen sur lequel Edith fait apparaitre ses yeux rouges de vampire, et Charlotte qui devient rouge de colère. On sent l'animosité s'insinuer entre elles deux.
J'aime également le look sobre, et la coupe de cheveux que tu as donnés à Edith pour cette scène. Je la trouve très belle
Edith s'est donc trouvée une nouvelle "alliée" en la personne de... la belle sœur de Lilith ! Voilà qui est intrigant, d'autant que cette aura violette me fait penser à un extraterrestre, plus qu'à un vampire.
Je me demande si Erda ne cherche pas à s'infiltrer dans la chapelle pour une toute autre raison... comme venger la mort de l'un des siens, par exemple. Je pense à cette pauvre pollinisatrice qui a, un jour vécu dans dans une cellule de feu le laboratoire d'Edith ! Par contre, si c'est le cas, je trouve dangereux de mêler les enfants à tout ça...
J'attends de voir si ma théorie se révèle exacte.
Mais, en entamant la deuxième partie, je pense qu'elle est exacte (ou alors, je suis vraiment à côté de la plaque, mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas ce sentiment).
Je pense qu'Erda et Wotan se sont alliés au Conseil des Vampires (je ne me souviens pas du nom exact) et qu'Erda est leur espionne. Elle donne comme raison au vampire qui jouait aux échecs, la famille... et si l'on recoupe avec les infos précédentes : Wotan et elle ont perdu leur soeur dans un incendie.... Je pense que c'était la pollinisatrice. J'en suis même certaine
J'ai adoré le lien qui s'est tissé entre Orpheus et Rahul ! Et je ne parle même pas de la fabuleuse histoire qu'Orpheus a racontée à propos de sa vie. Il a beaucoup d'imagination ce jeune homme. J'espère seulement que cela ne nuira pas à sa relation naissante avec Rahul. Les deux ados semblent bien s'entendre, et je sens poindre une belle histoire d'amour, là-dessous... Alors, non, j'espère que le mensonge d'Orpheus ne gâchera pas tout ça. Il a le droit a un peu de bonheur, largement mérité, d'ailleurs. Son mensonge n'était que le miroir de ses espoirs, et surtout, il a été formulé pour la bonne cause !
Il va falloir veiller quand même à ce qu'il boive moins. Il aurait pu se trahir sous l'effet du kava et là, ça aurait pu être dramatique...
J'ai trouvé Charlotte adorable en "petite maman" qui conseille à Orpheus de prendre un cachet contre le mal de crâne
Que dire sur la fin de cet acte : elle est magnifiquement orchestrée ! Bravo
Ces accouchements simultanés, ces screens montrant, à la fois Caleb et Edith, la naissance de ces petites jumelles, n'ayant pas partagé le corps du même parent, mais venant, au même instant, à la vie... j'ai trouvé cela fantastique !
Bienvenue à Odette et Odile. Je ne sais pas ce qui va se passer pour ces deux petites filles, mais je le ressens un peu comme un yin et un yang. Et j'imagine aussi Odette comme une enfant aux pouvoirs extraordinaires, peut-être pas vampires, mais plus puissants encore...
Peut-être sera-t-elle la clé pour mettre fin, définitivement, aux problèmes de chacun dans ce monde qu'Edith a créé, la solution pour tout le monde, y compris pour sa mère, une libération...
Tu vas encore penser que mes théories sont "jolies" mais voilà ce qu'elles sont, à la fin de ce merveilleux chapitre
@oiseaudelune Merci pour Edith
Je te comprends pour la scène entre Edith et Charlotte. Tout cela est triste
Il n'y a techniquement eu qu'un seul mort, à San Myshuno
@Elinoee Merci beaucoup pour la fin de l'acte III 🤗
Il est bien probable qu'Odette ait un rôle à jouer, en effet, mais chut 🤐 reste à savoir si ce rôle sera joué de l'intérieur ou de l'extérieur de l'Ordalie
Ça, pour être contradictoire, Edith est championne du monde ! Elle est malheureusement liée à ce fichu pacte qu'elle a signé en étant encore vulnérable suite à la perte de sa sœur. Le fait de devenir vampire alors que cette blessure était encore très profonde en elle lui a occasionné une Frustration Nocturne : une obsession quelque peu irrationnelle pour ramener Aneliese. Ainsi, en ajoutant celle qui lui a donné envie de créer son orchestre pour venger son ancienne carrière musicale, Edith en est à deux Frustrations Nocturnes et aura constamment un vide en elle tant qu'elle ne les aura pas soulagées
Sans surprise, Erda Nibelung va avoir un rôle plus important dans cet acte
Il faut l'excuser, Orpheus : il n'avait jamais goûté une telle boisson, alors il ne pouvait pas savoir quel effet elle aurait sur lui
J'aime beaucoup réfléchir à des vies alternatives pour mes personnages : que seraient-ils devenus dans d'autres circonstances ? C'est quelque chose qui m'intéresse lorsque je joue sur d'autres sauvegardes
@nathalie986 Caleb te remercie pour le cookie ! Il est vrai qu'avec son look débraillé, il avait de faux airs d'une certaine Cendre Valrose
certes, elle avait des savates, mais lui a eu la chance de pouvoir quitter tout de suite Forgotten Hollow
Merci beaucoup pour la ferme de NS !
Promis, plus aucune grossesse n'est prévue pour Caleb
J'ai également beaucoup aimé le screen que tu évoques. Charlotte qui devient rouge, c'est un peu comme si elle avait elle-même une forme sombre, et c'était un chouette parallèle avec celle qu'Edith a exhibée en guise d'intimidation ! Et merci à toi pour le look de cette dernière 🤗
Huuuum (c'est un ""Huuuum" admiratif
Le rapprochement entre Orpheus et Rahul n'était absolument pas prévu, à la base
N'est-ce pas ?
Un grand merci pour tes compliments sur la scène finale
J'aime beaucoup tes suppositions sur Odette ! En l'ajoutant à celle que tu as faite sur les Nibelung, on arrive à deux très chouettes théories
Après deux mois de vacances, Edith et Charlotte sont de retour ce soir !
Sur ce, c'est parti pour l'acte IV avec le chapitre 46 ! Bonne lecture 🤗
Plus de sept mois s’étaient écoulés et le dix-huitième anniversaire d’Orpheus approchait à grands pas. Charlotte avait encore du mal à imaginer le fait que son petit protégé devînt légalement un adulte. Pour elle, le cambion était toujours le bambin avide de connaissances ne demandant qu’à jouer aux cartes de chiffres et de lettres.
Sous couvert de cours par correspondance, Orpheus ne se mêlait pas aux autres adolescents henfobaglois. Comme Charlotte le lui avait fait remarquer, il eût été très dangereux d’exposer son vampirisme dans ce village. Il n’avait toutefois pas le temps de se sentir seul : la maison demandait beaucoup d’entretien, tant pour les plantes que pour le poulailler, la ruche ou l’enclos de Clarabelle. L’adolescent participait de son mieux sans avoir quoi que ce fût à redire de l’organisation, occupant son temps libre à l’acquisition de nouvelles compétences.
Les tomes de l’Encyclopedia Vampirica, cadeau offert par Charlotte lors d’une fête de l’Hiver semblant s’être déroulée dans une autre vie, lui avait permis de comprendre efficacement ce qui l’attendait en termes de dons et de faiblesses. Hormis l’obtention d’un pouvoir spécifique, Orpheus découvrit qu’il lui serait impossible de trouver une recette l’immunisant à l’ail, ce qu’il déplorait fortement lorsqu’il lui fallait procéder aux récoltes du jardin (plusieurs plants d’ail ayant été introduits sur le terrain par mamie Lagrise en guise de « mesure de sécurité »). Cependant, le cambion fut ravi de découvrir qu’il existait un moyen de contrer la dangerosité des rayons du soleil avec le cocktail inverse-lumière. Si les tâches de la maison ne lui posaient aucun problème, force était de constater qu’une voix intérieure eût volontiers accepté la possibilité de vivre autrement qu’en reclus.
– Et cette voix intérieure, taquina mamie Lagrise un matin, ce ne serait pas celle d’un certain Rahul, à tout hasard ?
– Je ne vois pas de quoi tu parles, rougit Orpheus en observant le mouvement de sa nouvelle partenaire d’échecs. Je ne l’ai plus vu hors de la maison depuis cette seule fois où je suis sorti à Finchwick.
– Un détail pouvant être facilement arrangé avec ce cocktail, je me trompe ?
– En théorie oui, mais je ne sais pas si je l’intéresse vraiment. La dernière fois, le jus de fruits et le kava nous ont un peu fait tourner la tête.
– C’est ton beau livreur qui te fait tourner la tête, mon petit ! Crois-moi, ces choses, je les sens facilement. En cent trois ans d’existence, je m’estime suffisamment calée en la matière.
– Cent trois ans ? s’étrangla Orpheus. Mais… Tu ne fais pas aussi…
L’adolescent arrêta sa phrase à temps, mais mamie Lagrise avait bien compris le mot qu’il avait failli employer. Elle se mit à rire.
– Disons que depuis que je suis devenue humaine, répondit-elle, j’ai bénéficié d’une ou deux potions me permettant occasionnellement de ralentir la course du temps. Un jour, je te raconterai. D’ici-là, tu n’as pas à avoir peur des mots : oui, tu peux le dire, je suis vieille. Il n’y a pas de mal à ça. Tout comme il n’y a pas de mal à ressentir ce que tu éprouves pour Rahul. D’une certaine manière, ça m’arrange, même.
– Je ne sais pas trop, confessa Orpheus sans avoir entendu la dernière phrase de son interlocutrice. Je sens qu’il me plaît, mais je n’éprouve pas non plus cette passion dévorante que les livres décrivent. En plus, depuis Finchwick, il est souvent repassé à la maison pour les livraisons de courses mais ne m’a jamais reparlé de notre sortie. Je crois que les henfobaglois ne sont pas très ouverts à…
– Ils ne sont pas ouverts à grand-chose, malheureusement ! Et alors, quoi ? Vas-tu t’empêcher de vivre pour autant ?
– Euh… hésita Orpheus.
– C’était rhétorique, petit. Écoute, Caleb est encore en vadrouille à Moonwood Mill et Charlotte s’occupe d’Odette. Tu as largement le temps de tenter ta petite potion et d’inviter Rahul quelque part, non ?
Écoutant une nouvelle fois les conseils de mamie Lagrise, Orpheus envoya un message à Rahul. Ce dernier accepta l’invitation, suggérant une promenade dans la forêt de Bramblewood. Les chutes Cordélia valaient apparemment le détour et le temps était propice à la baignade. Orpheus, qui ne s’était jamais baigné en extérieur, appréhendait ce moment mais avait tout de même validé le lieu de rendez-vous dans l’après-midi. Son cocktail inverse-lumière lui assurerait un délai suffisant pour s’exposer jusqu’au coucher de soleil.
Comme convenu, les deux amis se retrouvèrent directement sur place et discutèrent brièvement de l’arrivée de la petite sœur du cambion. Afin de construire une histoire crédible, la présence d’une nouvelle habitante à la fermette n’avait été annoncée aux henfobaglois qu’il y a peu.
– Odette ? s’étonna Rahul. C’est original pour une petite de cet âge.
– Maman a le chic pour trouver des prénoms bizarres, répondit Orpheus. Enfin bon, mon père roucoule à Sulani en compagnie de notre voisine depuis trois mois, alors ce n’est pas comme s’il avait eu son mot à dire.
– Ta mère a donc accouché toute seule ?
– Non, heureusement, tonton Caleb avait fait le déplacement quelques jours avant la naissance exprès pour la conduire à l’hôpital. Elle est restée seule avec Odette pendant sept mois et maintenant, elle aimerait être seule tout court pour préparer le divorce en toute sérénité, d’où l’arrivée de ma sœur chez nous.
– C’est drôlement mouvementé, dans ta famille ! Allez, viens piquer une tête, ça te changera les idées.
Si Rahul semblait habitué à se baigner dans cette rivière avec les adolescents de son âge, Orpheus était très fébrile à cette idée. Le fait d’être en bonne compagnie aidait heureusement un peu les choses.
– Rassure-moi, lui demanda Rahul, tu sais nager, au moins ?
– Eh bien…
Pour le cambion, ses compétences en natation se résumaient en quelques brasses dans les sources chaudes de la Fledermaus. Orpheus se sentit quelque peu honteux et Rahul n’eut pas besoin de sa réponse pour comprendre.
– Il n’est jamais trop tard pour apprendre, s’exclama le livreur d’un ton décidé. Viens par ici, nous allons commencer en douceur.
Rapidement, Rahul s’éloigna du bord, s’échauffant avec quelques mouvements de crawl avant d’indiquer à Orpheus de l’imiter. Celui-ci se laissa prendre au jeu avec une pointe d’amusement. Il y avait bien des livres qui traitaient de la natation, mais force était de constater qu’une démonstration en situation réelle était bien plus efficace.
Trop rapidement au goût d’Orpheus, Rahul décida de sortir de l’eau. Au vu de la nuit déjà bien installée dans le ciel, ils avaient nagé un bon moment.
– Je suis étonné que tu aies tenu aussi longtemps, remarqua Rahul. Ta condition physique est incroyable ! Presque inhumaine !
– Tu es un excellent professeur, répondit Orpheus d’un ton flagorneur. En plus d’être agréable à regarder, ajouta-t-il timidement.
Avait-il réellement dit ce qu’il s’était entendu dire ? Le cambion sentit le rythme effréné de son cœur ainsi que les frissons qui parcouraient à présent le haut de son crâne. Le silence qui s’installa dans la forêt était si intense que l’on eût presque pu le caresser du bout des doigts.
Orpheus aurait bien aimé que Rahul répondît quelque chose mais le livreur se contenta de baisser la tête d’un air affligé. Laissant pour une fois son corps réagir à la place de son cerveau, Orpheus se rapprocha de lui, leurs fronts se touchant presque.
– Tu n’es pas mal non plus, murmura maladroitement Rahul.
– Tu parles ! J’ai un physique ordinaire pour un nez aux proportions extraordinaires.
– Je… Je l’aime bien, ce nez. Ta nouvelle coupe aussi, d’ailleurs. Ça te va bien, de te laisser pousser les cheveux.
– Alors si nous nous plaisons mutuellement, qu’attendons-nous ?
– Ce n’est pas si simple, Orpheus, s’impatienta Rahul. Peut-être que chez toi, tout ceci est parfaitement normal, mais ici…
Orpheus n’entendit jamais la fin de la phrase du livreur et mit un certain temps avant de réaliser que ses propres lèvres, désormais plaquées inexplicablement contre celles de Rahul, en étaient la cause. Au loin, les grillons avaient entamé leur chant tandis que les lucioles s’apprêtaient à illuminer la pénombre. C’était une si belle soirée.
– Alors nous serons discrets, s’entendit dire le cambion. Pour l’instant, en tout cas. D’accord ?
[…]
Peu de temps plus tard, les deux adolescents avaient pris congé l’un de l’autre. Orpheus marchait à présent complètement hébété mais se sentait étrangement l’esprit très léger. Il ne revenait toujours pas de l’aplomb dont il avait fait preuve lors de ce rendez-vous. De plus, autre fait notable : il y était cette fois parvenu sans le moindre verre de kava !
– Orpheus, c’est toi ?
Le cambion sursauta. Caleb était juste derrière lui, également sur le point d’entrer dans la cour de la fermette.
– Que fais-tu dehors aussi tard ? demanda le cadet des Vatore.
– Ne dis rien à Charlotte ! supplia Orpheus. Elle va encore s’inquiéter pour rien. Et puis, ajouta-t-il sur la défensive, Malvina m’a donné son autorisation.
– Je crois avoir compris, taquina Caleb. Il s’agit de ce livreur, n’est-ce pas ? Rahul ? Elle m’en a parlé, l’autre jour. Tu avais un rencard avec lui, ce soir ? J’espère que tout s’est bien passé.
– Ravi de constater que ma vie privée est aussi bien protégée, répliqua l’adolescent d’un ton sarcastique. Et toi, alors, où étais-tu ? Malvina a parlé de Moonwood Mill.
– C’est exact. J’avais quelqu’un à voir.
– Ce n’est pas la première fois que tu vas là-bas. Tu avais un rencard, toi aussi ?
– Pas tout à fait, s’amusa Caleb. C’est pour Odette. Je m’inquiète un peu pour elle.
– Je ne vois pas le rapport, avoua Orpheus. D’autant que Moonwood Mill est un lieu dangereux. Maman raconte qu’il y a là-bas…
– C’est à cette heure-ci que vous arrivez ? coupa une voix dans la pénombre.
Pendant une fraction de seconde, Orpheus craignit de voir arriver une Charlotte encore furibonde. Fort heureusement, il ne s’agissant que de mamie Lagrise qui s’avançait à présent vers Caleb et lui d’un air complice.
– Tu pourrais faire un peu plus attention, petit, lui conseilla la vieille dame. Je t’ai couvert du mieux que j’ai pu mais ta tutrice n’est pas dupe. File donc te coucher et fais attention à ne pas réveiller ta sœur, en montant !
Orpheus ne se fit pas prier et obtempéra immédiatement, bien trop heureux de ne pas avoir été puni pour cette escapade un peu trop prolongée. Caleb s’apprêta à en faire de même et regagner son lit, mais un toussotement de mamie Lagrise l’interrompit.
– Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? demanda cette dernière.
– Tout à fait, répondit le jeune homme. Il s’agit d’une certaine Rory Oaklow. J’ai réussi à la convaincre de venir ici le jour où… Nous en aurons besoin.
– Si nous en avons besoin, mon petit Caleb. Il reste encore une chance que cette Rory n’ait finalement rien à faire chez nous.
– Une chance ? bougonna Caleb. Je ne vois pas du tout cette possibilité comme telle, Malvina. J’en ai fini avec tout ça.
– Je vous comprends, s’excusa la vieille femme. Ce n’était pas le mot le plus juste.
Mamie Lagrise s’interrompit, visiblement parcourue d’un léger vertige. Sautant sur l’occasion, Caleb l’aida à s’asseoir. Il espérait ainsi achever la déplaisante conversation, mais la fille de Vladislaus revint à la charge dès l’instant où son vertige la quitta :
– Je n’approuve pas du tout votre plan.
– Pensez donc ce que vous voulez, se résigna Caleb avec bienveillance. Je sais ce qui est mieux pour ma…
– Vous n’en donnez pas l’impression, coupa abruptement mamie Lagrise. Je vous répète que c’est dangereux. Et en admettant que ça fonctionne : avez-vous pensé aux conséquences à long terme ? Vous vous en mordrez les doigts – à condition qu’il vous en reste le moment venu –. Je vous le dis dès maintenant car j’aime à croire que je ne serai plus là pour assister à cela.
– Allons, s’enquit Caleb, ne dites pas des choses pareilles. Si vous pensez cela à cause de votre vertige…
– Mes vertiges, Caleb. Au pluriel. Ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier. Je ne suis pas idiote, je sais très bien ce que ça veut dire. Ma santé se dégrade et mon espérance de vie avec.
À la stupéfaction du cadet des Vatore, mamie Lagrise employait un ton très dégagé, presque désinvolte.
– Vous pourriez peut-être solliciter l’aide des jeteurs de sorts, suggéra Caleb.
– J’ai déjà bu deux potions de jeunesse au cours de ma vie. Je ne suis pas devenue humaine pour tricher indéfiniment avec mon âge. Je savais dans quoi je m’embarquais et j’avais de bonnes raisons de le faire en premier lieu. Cette nouvelle vie ne s’est pas tout à fait déroulée comme je l’avais prévu, mais je suis heureuse des bons moments que j’ai connus et ça me suffit amplement.
– Et Méphistophélès ? Avez-vous oublié la mission ?
– Je commence à oublier deux trois choses, admit mamie Lagrise, c’est vrai, mais en ce qui concerne Meph’, croyez-moi que ce n’est pas prêt de quitter ma caboche ! Il est la raison pour laquelle j’ai tenu aussi longtemps, je l’avoue. Je voulais voir son regard lorsque le moment viendra pour lui de disparaître pour toujours. Mais le temps me rattrape. C’est dommage, mais c’est comme ça. Je peux me permettre de me reposer, maintenant et quand l’occasion se présentera, vous pouvez être sûr que je me précipiterai sans réfléchir vers ma porte blanche. Charlotte a les rouages pour prendre la relève. Elle a même le luxe de ne plus vieillir sans avoir besoin de vider qui que ce soit de son plasma !
– Je vous admire, Malvina, avoua Caleb. Vraiment. La vie ne vous a pas fait le moindre cadeau et vous continuez malgré tout à déployer vos dernières forces pour apporter un peu de bien dans ce monde. Charlotte s’en sortira à merveille. Je l’assisterai.
– Certainement pas, objecta la vieille femme en se levant. Ne gâchez pas votre nouvelle vie à rattraper l’ancienne. Ne faites pas comme moi : passez à autre chose au plus vite. Quittez Henford dès que possible avec Odette, installez-vous où vous le souhaitez et repartez de zéro. C’est tout le mal que je vous souhaite. Bien sûr, je vous dirais bien de vous sortir de la tête ce projet avec Rory Oaklow, mais je n’y parviendrai pas. Essayez juste d’y réfléchir, il vous reste un peu moins d’un an et demi pour cela et croyez-moi, la vie de mortel s’écoule à vue d’œil après avoir été vampire. Profitez-en au mieux.
Sur ces paroles énigmatiques, mamie Lagrise franchit la porte d’entrée, laissant un Caleb perplexe au beau milieu de la fraîcheur nocturne de la campagne.
À suivre...
Edith a trouvé le moyen de me faire des triplés, dans cette réalité alternative
Orpheus se pose apparemment beaucoup de questions sur le bien-fondé de l'Ordalie. Peut-être que Clarabelle saura l'éclairer ?
Histoire/Challenge Vampire de Cimetière - Orchestra Vampirica : le Pacte 🧛♀️😈
Histoire - L'académie Bleuhazur 🧙🦉
Tout d'abord, merci pour le recap, ce fut un délice de redécouvrir cette histoire.
Je suis contente que Orpheus ait enfin son petit moment entre amoureux à la chute. Ils étaient trop mignons.
Caleb qui revient...
Quoi? Rory? Il veut qu'elle morde Odette, je me trompe? Pour s'assurer qu'elle ne devienne jamais vampire?
C'est tordu! Oh lala!
Pauvre mamie Lagrise. La vieillesse la rattrape, c'est dommage, je l'aime bien.
Superbe épisode, tout en douceur avec un peu d'amour et une intrigue.