@kyrriane : 5 points - le côté plus réaliste m'a séduit @cracotte : 4 points- mention spéciale pour le magnifique train @fonsine : 3 points : magnifique aménagement intérieur du train @oiseau de lune : 2 points - mention pour le superbe café
«Nos doutes sont des traîtres et ils nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon, parce que nous avons peur d’essayer» – William Shakespeare
J’avais trop hâte de continuer mon histoire avec ma simself en visitant vos créations!
Surtout que je vous propose cette fois-ci un Voyage dans le temps auprès des ancêtres de Oiseaudelune.
Voici donc la suite de cette histoire palpitante et les votes par la suite! Bonne lecture!
(Prendre note que cette histoire est Fictive et non tirée de la réalité.)
C’était le jour du départ d’Éléonore pour Henford-on-Bagley. Marie-Louise n’était pas du tout heureuse de savoir sa fille loin de chez elle. Mais elle était majeure et aux yeux de la loi, elle pouvait agir à sa guise.
« N’oublie pas, ma chérie, de nous écrire à toutes les semaines! Je l’exige! S’il t’arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais de t’avoir laissé partir pour la campagne! »
« Voyons Mère, cela fait plus de six mois que je fais mes démarches pour enseigner à la petite école de la campagne de Henford-on-Bagley. C’est un endroit si pittoresque! Je suis certaine que je vais m’y plaire! »
« Je sais bien, ma chérie, mais c’est tout de même dangereux! C’est un lieu complètement inconnu et tu n’auras pas de chaperon! »
« Oh… Mère… Les chaperons… c’est de l’ancien temps, ça! Je sais me défendre si on en veut à ma virginité. Je serai parfaite pour un mariage un jour, ne vous inquiétez pas... » soupira-t-elle.
« Maintenant que c’est venu sur le sujet, il est temps d’en parler, en effet. J’ai eu plusieurs prétendants qui sont venus me demander ta main. »
« Oh non… Père. Ne me dites pas que vous avez dit « oui ». » soupira Éléonore.
« Bien sûr que non! Ils n’étaient pas à la hauteur de ma fille! » dit Georges.
« Oh merci beaucoup, Père. »
« Mais tu ferais bien mieux de te tenir droite, dans cette campagne et agir comme nous te l’avons enseigné. Tu es d’un rang suprérieur à tous ces voituriers et ces fermiers, ne l’oublie pas. Il est hors de question que tu vagabondes auprès de ces monsieurs s’ils te font des yeux doux… Je le saurai d’une manière ou d’une autre. J’ai mes contacts. » dit son père, sévère.
« Mais… Père… Je vous promets de ne déshonorer personne... »
«Vous n’avez pas à vous inquiéter, je le promets! »
« Ne t’en fais pas ma chérie, ton père et moi te faisons confiance. »
« Saches que tu vas grandement nous manquer et que nous t’aimons tous les deux très très forts. »
« Oh! Moi aussi, je vous aimes très fort. Prenez soin de vous! Je reviens dans un an! »
Sur ces belles paroles, Georges et Marie-Louise retournèrent à la maison tandis qu’Éléonore alla prendre le train pour Henford-on-Bagley.
Ses parents s’inquiétaient et pour cause, Éléonore avait toujours été la rebelle de la famille. Elle refusait toutes les règles (ou presque) instaurées par son père depuis l’enfance. L’idée d’aller enseigner en campagne, c’était surtout pour être loin de son père et souffler un peu.
Bon! J’ai tellement faim! Entrons à la gare! se dit-elle.
C’est magnifique, cette gare!
« Un pain au chocolat, s’il-vous plaît! » s’écria-t-elle.
« Tout de suite, mademoiselle. »
« Même chose pour moi aussi. » dit un homme soudainement à ses côtés.
« Je peux m’asseoir avec vous? Je m’appelle Esther Leblanc et vous? » demanda-t-il.
« Enchantée. Je m’appelle Éléonore Oiseaudelune. Que faites-vous à la Gare dans un tel accoutrement?»
« Oh… C’est vrai qu’ici, dans une si grande ville, vous n’êtes pas habitués de voir des fermiers. Je viens d’Henford-on-Bagley. Je suis venu pour la foire. Mon père a une boutique de meubles et je viens à chaque année pour en vendre. Et vous, ques faites-vous ici, seule? »
« Quelle coïncidence! Je me suis inscrite comme Enseignante à la petite école de Henford-on-Bagley. Aujourd’hui, c’est le jour du départ.»
« Oh… Alors, accepteriez-vous que je vous tienne compagnie? »
« Bien sûr que oui, ça me ferait plaisir. »
Il était temps d’acheter le billet de train.
Finalement, le train arriva et ils sortirent sur le ponton.
Le train, d’un rouge vif, les attendait patiemment. La vapeur qui s’en échappa les enveloppèrent comme un manteau d’hiver. Le soleil était radieux.
En cette chaude journée d’été, Éléonore et Esther se rencontrèrent et décidèrent de partager une nouvelle étape de leur vie ensemble.
Est-ce qu’Éléonore saura trouver un semblant de liberté, si loin de son père? Ou est-ce qu’il trouvera le moyen de contrôler sa vie, même à distance? C’était ce qu’elle se demandait, anxieusement.
« La dame m’a dit qu’il n’y a qu’un wagon privé, mais comme il a trois lits, nous pouvons le partager si vous voulez. Je ne voudrais pas que vous dormiez sur un banc. » proposa Éléonore.
« C’est très inconvenant, mais je ne peux qu’accepter. Dormir près de vous me rendrait très heureux. Sans doute le plus heureux de tous les hommes... »
« Ah oui? Et pourquoi donc? » demanda-t-elle innocemment.
« Vous êtes un ange, Éléonore. Sans aucun doute la femme la plus belle que j’ai vu de ma vie. »
« Oh! Vous me flattez beaucoup trop, Esther! »
Finalement, ils entrèrent dans le train et prirent un banc commun dans le wagon des passagers alors que le train se mit en route pour la campagne de Henford-on-Bagley.
« Tu me feras visiter ta ferme et ton magasin de meubles? J’ai trop hâte de voir ça! »
« Évidemment. Je serai ton guide privé, si tu veux. »
Un peu plus tard, ils s’installèrent pour souper.
… Et continuèrent à se courtiser...
Pour que, le moment venu, ils puissent s’installer dans leur wagon privé.
Et se préparer pour dormir, dans des lits séparés, bien sûr.
1928 – Gare de Willow Creek – 1 semaine plus tard
Georges Oiseaudelune attendait quelqu’un ce soir-là, à la Gare.
« Bonjour Arthur, je suis bien heureux de vous rencontrer enfin! »
« Et moi de même, Georges. »
« Venons-en au fait, voulez-vous? Je voudrais demander la main de votre fille. Vous êtes un homme d’affaires redoutable et je suis l’Avocat le plus demandé en ville. Nous sommes des hommes très influents. Cette union ne peut qu’être prometteuse. »
« Je dois vous avouer que j’attendais votre demande, monsieur Morin. Je suis d’accord avec vous en tous points. Ma fille sera très heureuse de se marier avec un homme aussi bien que vous, j’en suis certain! » avança Georges.
« Ah… Voyez-vous ça? J’en doute fortement. Il y a une semaine, je l’ai vu ici, à la Gare, en train de courtiser un jeune homme… Elle a très peu d’honneur et de respect pour sa famille, si elle ose courtiser un simple fermier de campagne! »
« Quoi? Éléonore n’oserait jamais faire un tel affront à sa famille! »
« Une seule question s’impose, mon cher Georges : Connaissez-vous vraiment Mademoiselle Éléonore? Et que seriez-vous prêt à offrir pour sa main et son obéissance? »
« Vous accepteriez de l’épouser même si vous avez été présent de son déshonneur? »
« En effet, mon cher Georges. Il n’en reste pas moins que c’est une pure beauté, la plus belle femme que j’aie vu de ma vie. Je la veux. Point final. Qu’elle me donne une progéniture ou non m’importe peu. Je la veux à mes côtés pour la vie. »
« Maintenant, parlons affaires, toi et moi. Si je suis prêt à épouser une femme déshonorée, je dois être dédommagé en conséquence. »
« Déshonoré est un mot de trop dans votre phrase, Arthur. Le fait de parler à quelqu’un ne la déshonore pas. C’est simplement de la jalousie. »
« Hum… C’est ce que vous pensez, Georges? Un simple mot, quelques sourires, un voyage en duo… peut-être même qu’il sera son voisin pendant un an. Si elle est amoureuse de lui et qu’ils couchent ensemble, comment pourrions-nous le savoir? Hum? »
« Coucher ensemble? Éléonore n’oserait jamais coucher en dehors du mariage! Elle n’est pas une catin! Enlevez-vous cette idée de la tête ou je refuse catégoriquement votre demande en mariage! Je lui veux un homme qui prendra soin d’elle et non qui lui manquera de respect! »
« Loin de moi l’idée de vous offenser, Georges. J’ai toujours voulu avoir un ami comme vous dans mon cercle de connaissances. Veuillez me pardonner. Disons que nous pouvons planifier le mariage jusqu’à son retour? Un an, ça nous donnera amplement le temps!»
« Vous changez vite de sujet, mais soyez assuré de ma mise en garde, Arthur. Si vous la rendez malheureuse, vous aurez affaire à moi. Je suis d’accord pour planifier le mariage, je paierai la note. »
« C’est parfait! Marché conclu! »
1929 – Gare de Willow Creek
« Alors, comment penses-tu que tes parents trouveront ton fiancé? Crois-tu que ton père acceptera ma demande? »
« Sincèrement, j’en doute. Mais je suis prête à le confronter! » dit-elle, furieuse.
« Même si je lui dis que tu es la femme la plus merveilleuse que je connaisse et que je t’aime comme un fou? »
« Tu ne connais pas mon père, il est… comment dire… contrôlant, exigeant et très sérieux. Il ne voudra jamais… Mais on peut essayer. »
« Ma douce, il est hors de question que je reconce à toi et ce n’est pas ton père qui nous empêchera de nous marier. »
Pendant ce temps, ses parents attendaient patiemment son arrivée.
Ils débarquèrent du train quelques minutes plus tard.
« Bonjour Père, j’espère que vous allez bien. Je vous présente Esther, mon soupirant. »
« Ton soupirant? Je vois. »
« Nous nous sommes rencontrés à la Gare, il y a un an. Il s’est présenté comme étant un bon guide et a pris soin de moi à la campagne afin de s’assurer que je ne manque de rien. C’est un homme bon et je l’aime. » avoua-t-elle.
« Bonjour, ma chérie. »
« Bonjour, Mère. »
« Je suis bien contente de revoir ma fille. Tu m’as grandement manqué, ma chérie. »
« Vous aussi Mère, vous m’avez manqué. »
« Alors, cet homme et vous, êtes fiancés? » demanda son père.
« Presque. Il veut faire officiellement sa demande. Ce pourquoi il m’a accompagné chez moi. J’ose espérer que vous lui ferez un bon accueil. »
« Je suis contente que tu aies rencontré l’amour, ma chérie. Mais… où est-ce que vous allez vous installer? Pas trop loin de chez nous, j’espère! »
« Heu… Eh bien! Je pensais retourner à Henford-on-Bagley. Nous étions bien là-bas. Et c’est si magnifique! Je vous jures, Mère, qu’il faut que vous veniez à la ferme pour voir ça! »
Il y eut un silence imposant. Auprès d’une famille aussi aristocratique, l’idée d’aller vivre à la campagne était presqu’une insulte à leur rang...
« Hahaha! » rit son père.
« J’espère que c’est une blague, ma chérie! »
« Bien sûr que non! J’ai adoré mon année là-bas. Tout est calme et reposant. C’est vraiment un lieu de vie magnifique et je compte bien y vivre. »
« Il est hors de question que tu ailles vivre là-bas. Tout comme il est hors de question que tu épouses ce fermier de pacotille! Voici Arthur et il sera ton époux très bientôt. J’ai passé la dernière année à planifier ce mariage alors tu es mieux de te tenir et d’accepter sa demande! »
« Arthur est un Avocat de renom à Willow Creek et c’est maintenant mon associé à la bourse. Nos affaires seront florissantes après votre union qui unifiera nos deux familles. Tu ne peux refuser, ma fille. »
« Heu… Quoi?! Il est hors de question que j’épouse cet homme! Avocat notoire ou non! J’aime Esther et je n’épouserai personne d’autre! Qu’Esther vive à la campagne et qu’il ne soit pas riche m’importe peu. Je l’aime et c’est tout ce qui est important! »
« Tout est prêt pour le mariage, ma fille. Je t’y emmenerai de force, s’il le faut! J’ai déjà quelques hommes de main dans le hall qui attendent mon signal! »
« Comment pouvez-vous me faire ça, Père!? Je croyais que vous m’aimiez et que vous vouliez mon bonheur! »
« C’est exact. Ce n’est pas en vivant dans la crasse que vous serez heureuse, ma fille. Allez, venez! Nous rentrons à la maison.»
Esther regarda sa bien-aimée partir, le regret le plongeant dans un désespoir sans nom.
Comment allait-il pouvoir la récupérer?
1929 – Gare de Willow Creek – 1 semaine plus tard
« Merci, Mère, de m’avoir aidé à fuir. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous. »
« C’est normal. Je savais que tu ne serais jamais heureuse avec cet avocat. N’importe quelle mère saine d’esprit aurait fait le même geste que moi. Mais nous n’avons peut-être pas beaucoup de temps. Je dois te parler sérieusement avant ton départ. »
« Et que devez-vous me dire, Mère, de si important? »
« N’oublie pas qui tu es réellement ma chérie, tu es une Jeteuse de sorts. Mais tu devras cacher ta vraie nature, c’est primordial. Comme je l’ai fait avec votre père pendant des années. Ce que nous sommes peut être mal perçu aux yeux des sims normaux.»
« Mais… pourquoi? »
« Cet avocat est un chasseur de Jeteurs de sorts. »
« Quoi! Vous en êtes certaine? »
« Oh oui! J’en suis sûre! »
« Pourtant, c’était en 1690, la chasse des Jeteurs de sorts. »
« Oui, certes, mais selon ses théories, les sorts et les potions pourraient nous avantager dans la vie de tous les jours. Si nous ne voulons pas partager ce savoir avec eux, nous devons mourir. Il est de notoriété publique que la Porte du Monde magique est ouverte à tous. Maintenant que cet avocat a lancé la Chasse, la Porte est maintenant fermée aux humains. Si tu es dans le besoin, utilise ta pierre et va dans le Monde Magique pour te réfugier. Là-bas, tu seras hébergée et saine et sauve. »
« C’est tellement invraisemblable. »
« Promets-moi, ma chérie, de faire attention et de garder ce secret pour toi, pour toujours. »
« Je… Je… D’accord. Je vois la peur dans vos yeux, Mère. Je ne dirai rien. »
« Parfait! Si cela se perd au-delà des générations futures, soit. Si c’est le prix à payer pour être en vie, nous n’avons pas le choix. »
« Mère, écrivez-moi le plus souvent que possible pour me tenir au courant de l’évolution des événements. »
« Bien sûr, ma chérie. »
« Ton père l’ignore mais le sort de notre famille te protégera du besoin, pour la vie. Quand tu quitteras la maison, tu vivras toujours dans le confort. Tes ancêtres ont lancé un sort sur notre famille pour que nous vivions toujours confortablement. »
« Vous êtes sérieuse, Mère. Vous voulez dire que tout ce que nous possédons est lié à un sort familial? »
« Exactement. Il voyage de Génération en Génération mais seul un Jeteur de sorts peut l’obtenir et ce, quand il quitte la maison familiale. Notre grande maison est le même modèle que celui d’Arthur. »
« C’est… surprenant! »
« Vous êtes prête, ma douce, pour reprendre le train et retourner chez nous? »
« Oh que oui! Plus que jamais! »
Le seul regret de Marie-Louise aura été de ne pas être près de sa fille, tout au long de sa vie et de la perdre, à jamais...
« Il était écrit quelle heure, dans sa lettre? » demanda Marguerite.
« Éléonore a écrit 16h. Ce pourquoi nous sommes arrivés 30 minutes d’avance. Elle devrait arriver bientôt. Quand le moment sera venu, nous irons l’attendre sur le ponton. »
« Pendant qu’on attend, ça vous dirait de prendre un café? »
« Eh bien oui, pourquoi pas, ma grande fille. » répondit Marie-Louise.
Pendant ce temps, dans le train…
« Es-tu nerveuse? » demanda Esther.
« Bien sûr que oui. Cela fait 4 ans que je suis partie de chez moi. Je me demande quel accueil j’aurai droit. » dépondit Éléonore, nerveuse.
« Et il fait tellement beau aujourd’hui! Ma sœur ne pouvait pas choisir de meilleure journée pour revenir dans sa patrie! »
Marguerite suivit alors sa mère à l’intérieur pour prendre un café et manger un croissant.
« Ta mère sera folle de joie de revoir sa fille et de rencontrer enfin son petit-fils tant attendu! » dit Esther.
« Cesse donc de t’inquiéter, ma douce, nous sommes mariés maintenant et nous avons une famille et une vie à Henford-on-Bagley. Tu n’as rien à craindre de ton père. »
« Tu as raison mon chéri, mais au fond de moi, j’ai toujours peur d’être séparée de toi. »
« Et… dans la lettre de ma mère, elle spécifie que je dois revenir vite à la maison, qu’elle a une nouvelle importante à nous apprendre… et ça me ronge les sangs. » avoua Éléonore.
« J’ai peur qu’il soit arrivé quelque chose de grave. Et si c’était le cas? Je m’en voudrais d’être partie si longtemps sans jamais revenir... »
« Arrête de t’en faire, je suis persuadé qu’il n’y a rien de grave. Peut-être que c’est une bonne nouvelle comme un mariage ou une naissance? »
« Oui, peut-être. »
Marie-Louise et Marguerite les attendaient sur le ponton, heureuse de l’événement.
« J’arrive pas à y croire! Après 4 ans, je vais enfin revoir ma sœur! »
« Ne t’enchante pas trop, ma fille. J’ai l’impression que les nouvelles qui s’en viennent seront comme une douche froide pour Éléonore... »
« Ne vous inquiétez pas, Mère, elle comprendra. »
Ainsi donc, la soirée était tombée et leur fébrilité monta d’un cran.
Elles avaient l’impression que l’attente était interminable.
Ce fut Esther qui sortit en premier.
Puis Éléonore sortit à son tour. Elle avait embelli avec les années. Elle était plus belle que jamais.
« Oh! Comme je suis contente de te revoir, ma chérie! »
« Moi aussi, Mère. Vous m’avez manqué. »
« J’espère que tu as fait bon voyage! »
« Bien sûr que oui, Mère. Ce train était parfait pour un si long trajet. »
« Il me semble que tu es encore plus belle que dans mes souvenirs. La maternité t’a embelli, je trouve. »
« Huh? Ma...ter...nité… veut dire quoi… maman? »
« Voici Jean-Louis, Mère, votre petit-fils. »
« Ma chérie, il est temps de parler de ces nouvelles que je devais t’annoncer. »
« Oui, mère. Je vous écoute. »
« Voilà, la première nouvelle, votre père est grandement malade, ma chérie. Il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre… » dit sa mère.
« Quoi? Mais qu’est-ce qui est arrivé? » demanda Éléonore.
« Père a fait une crise de coeur. Il est revenu mais la moitié de son corps est paralysé. » ajouta Marguerite.
« Ce pourquoi je voulais que vous veniez nous rendre visite. Pour que vous puissiez l’assister dans ses derniers jours de vie... »
« Mais… je suis tellement désolée... »
« Et quelle est la deuxième nouvelle? J’ose espérer qu’elle est moins pire que la première. » osa demander Éléonore.
« Arthur et moi sommes fiancés. » annonça Marguerite.
« Quoi?! » s’exclama Éléonore.
« Malheureusement, oui. Et c’est elle qui en a décidé ainsi après la maladie de votre père.» affirma sa mère.
« Mais… tu veux dire que tu te sacrifies? Pour les biens de la famille? » demanda Éléonore.
« Je lui ai dis la même chose! » s’exclama sa mère.
« Mais comment est-ce possible? C’est un homme ignoble! » proclama Éléonore.
« Exactement! » renchérit sa mère.
« Je ne savais pas que vous pensiez tant de mal de lui. Je suis vraiment amoureuse. Il a changé depuis votre départ, Éléonore. Il est doux et aimant avec moi. » avoua Marguerite.
« Hum… Je lui donne le bénéfice du doute. En 4 ans, peut-être a-t-il vraiment changé? Ou peut-être se joue-t-il de vous dans l’espoir de mettre la main sur la fortune de notre père? »
« C’est une grave accusation, Éléonore! »
« Oh! Je vous demande pardon mais je ne peux pas oublier le fait qu’on m’a presque mariée à cet homme pour unir deux grandes familles fortunées! »
Esther se leva pour s’occuper de son fils pendant que la mère et ses filles se retrouvèrent seules pour parler en privé.
« Et… quand est-il de sa chasse aux Jeteurs de sorts? » demanda Éléonore.
« Je n’en sais rien, mais j’ai caché mes pouvoirs au plus profond de moi. Il ne le saura jamais. »
« Et s’il le découvre chez vos enfants, hum? » dit Éléonore.
« Je vais m’arranger pour qu’il ne le sache jamais. Comme je serai sa femme, je veillerai personnellement à ce qu’il ne découvre rien du tout sur les Jeteurs de sorts. Je vais m’en assurer. »
Un peu plus tard…
« Ta sœur se sacrifie pour la famille, même si elle ne le démontre pas. Mais d’un autre côté, si elle est près de lui, elle pourra s’assurer de détruire ses preuves de notre existence. »
« Hum… Je ne sais pas mais… je ne suis pas rassurée... »
« Je sais, ma chérie, je sais. »
1933 - Gare de Willow Creek – 1 mois plus tard:
« Tu vas me manquer, ma chérie. Je n’arrives pas à croire que je doives te faire mes adieux encore. »
« Écris-moi toujours. Je dois avoir quelque chose sur quoi me raccrocher. »
« Au fait, Marguerite, je voulais te l’annoncer, mais je n’ai pas trouvé le temps. Voudrais-tu être la marraine de Jean-Louis? »
« Wow! Mais bien sûr que oui! J’espérais que tu me nommerais Marraine même si je deviens la femme d’Arthur. Je sais que ça va toujours être difficile entre vous deux. »
« Oh! Mes filles chéries! Il ne me reste plus que vous depuis que… je suis veuve… votre père m’a abandonné ici… » dit Marie-Louise, au bord des larmes.
« Voyons Mère, vous n’avez pas à vous inquiéter! Vous pouvez venir vous installer chez moi le temps que tout se règle. Et nous serons toujours là pour veiller sur vous. » dit Marguerite.
« Mais oui… Et vous pouvez aussi venir me rendre visite à Henford-on-Bagley ou même venir vous établir avec nous, en campagne. Je suis persuadée que vous aimerez ça! » ajouta Éléonore.
Marie-Louise ne savait que penser de tout cela.
« La campagne…? Vraiment…? »
« Mais oui! C’est une bonne idée! Peut-être que je devrais faire ce voyage! Peut-être que je devrais venir vivre avec vous quelques temps, pour penser à mon avenir... »
« Hahaha Mère, vous avez perdu pied! »
« Vous serez toujours la bienvenue chez nous. » ajouta Éléonore.
Elles décidèrent d’entrer dans la gare pour discuter en attendant le train.
« Au fait, je voulais te demander : pourquoi tu as donné ton nom de famille à ton fils? Habituellement, c’est le nom de famille du père... » demanda sa mère.
« Oui, je… Je sais que ce n’est pas convenable, mais tu sais aussi que je ne fais rien dans les convenances. » répondit Éléonore.
« Il y a une autre raison, j’en suis certaine. »
« Esther a… des dettes incroyables à rembourser après la mort de ses parents. Les créanciers le recherchent alors, il a pris aussi mon nom de famille et je l’ai donné à mon fils aussi. »
« Des dettes? Quels parents oseraient laisser un tel héritage à ses enfants? » s’exclama sa mère.
« Des parents sans honneur, je suppose. Je sais, c’est affreux.»
« Je suppose que notre nom a encore un sens. Votre père était un grand homme d’affaires. Le nom de Oiseaudelune est bien réputé à Willow Creek. »
« Et il le sera à Henford-on-Bagley aussi. J’y veillerai. Esther a un magasin de meubles florissant, ça devrait fonctionner très longtemps. »
« Tu sais, tu me proposais tantôt de partir avec vous, mais… tu sais que tu peux rester ici, ma fille, si t’en as envie. Avec ta famille magnifique, évidemment. »
« C’est gentil mais nous avons notre vie à Henford-on-Bagley, mère. Le travail de mon mari l’attend également. »
« Je comprends. J’espérais, je pense, que tu reviennes. Mais je te promets de venir vous rendre visite. »
Pendant ce temps, Esther alla acheter les billets.
Puis, ils ont commandé des cannolis.
« Prendre le train… maman… aller maison...? »
« Oui, mon chéri. On va prendre le train tantôt. »
« Ma douce, le train vient d’arriver. Le départ est dans quinze minutes. »
« D’accord, mon chéri, je viens. »
Le temps était maussade ce jour-là, tout comme les événements survenus dernièrement.
Les bagages étaient prêts.
Quand allaient-ils revenir? Personne ne pouvait le dire.
Éléonore avait sa vie avec Esther et elle était heureuse.
Le moment des adieux fut émouvant.
« Prends soin de toi, grande sœur. Je t’écrirai toutes les semaines. J’attendrai de tes nouvelles. »
« Je vous écrirai, promis. »
Marie-Louise regarda sa fille monter dans le train avec un pincement au coeur. Elle allait s’ennuyer d’elle, c’était certain!
Et maintenant, elle était à la croisée des chemins. Bien qu’elle avait pensé au bonheur de ses filles tout au long de sa vie, il était peut-être temps de penser au sien?
Quel choix ferait-elle?
Resterait-elle à Willow Creek ou irait-elle vivre à Henford-on-Bagley?
@Kyrriane 1946 – Gare de Willow Creek
Un jeune homme avait pris le train pour se rendre à Willow Creek. En attendant son arrivée, il s’assura d’être présentable.
Le train arrêta sa course à la gare et le jeune adolescent descendit, impatient.
Ne trouvant personne à l’extérieur, il décida d’aller jeter un coup d’oeil à l’intérieur.
Comme personne ne semblait l’attendre, il se commanda des cannolis.
Et il mangea près de la fenêtre. Il espérait qu’on ne l’ait pas oublié. Il espérait ne pas attendre là, toute la journée...
Après son cannolis, une heure était passée depuis son arrivée. Il décida d’aller lire un peu dans le petit salon d’attente.
Le temps s’égrena et il attendit trois heures...
Finalement, une femme magnifique vint s’asseoir à ses côtés et entama la conversation.
« Bonjour! Êtes-vous Jean-Louis Oiseaudelune? »
« Oui, oui! C’est bien moi! »
« J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre! Désolée de notre retard, nous avons perdu une roue et mon frère a apporté la voiture au garage. Il va venir nous rejoindre. » expliqua-t-elle.
« Et… À qui ai-je l’honneur? Ma marraine avait mentionné qu’elle m’enverrait une bonne amie. Est-ce vous? »
« Marguerite a dit cela de moi? Me voilà touchée! Oui, c’est moi. Je m’appelle Léona Morin. »
Son coeur manqua un battement.
« Alors… vous êtes ma cousine? » demanda-t-il nerveusement.
Elle était si belle qu’il avait rêvé un instant qu’il pourrait avoir une chance de la courtiser.
« Non. Mon père est le frère d’Arthur, Gérald. Je suis donc la Filleule de Marguerite. C’est une coïncidence qu’elle soit autant ta marraine que la mienne! »
« Alors, je ne savais pas que la famille d’Arthur était en visite aussi. » dit Jean-Louis.
« C’est pour la grande nouvelle, nous sommes tous là pour ça. » annonça Léona.
« Ah oui… Elle me l’a mentionné dans sa lettre mais aucune idée de ce que ça peut être. » avoua-t-il.
« Moi non plus. Mon frère pense que Marguerite est enceinte. Mais… ça me surprendrait. »
« Et vous, Léona, vous en pensez quoi? »
« Heu… Je pense que mon oncle Arthur a eu une promotion et qu’il deviendra Juge. Cela fait très longtemps que mon père en parle. Mon père aussi est avocat. »
Jean-Louis sentit ses espoirs s’amenuiser. Léona était de la haute société. C’était impossible qu’elle s’intéresse à un simple menuisier comme lui. Mais à quoi pensait-il au juste? Il venait à peine de la rencontrer!
« Alors, vous habitez dans quel coin? » demanda-t-elle.
« Henford-on-Bagley. Mon père a sa boutique de meubles en campagne et nous voyageons lors des foires pour vendre nos créations. »
« Oh! Et est-ce que c’est loin? »
« Oui, c’est huit heures de train. » répondit-il.
Léona le trouvait bien mignon, mais vivre aussi loin, c’était impensable pour elle! Ils allaient s’en tenir à l’amitié. Enfin, le pourrait-elle vraiment? Et si c’était le Destin qui l’avait mis sur son chemin?
« Et vous? Vous habitez à Willow Creek? »
« Oui, pas très loin de votre grand-mère et votre marraine. »
« Ma grand-mère Marie-Louise… Cela fait bien longtemps que je ne l’ai pas vu... »
« Et quand est-il de vos parents? Viendront-ils aussi? »
« Non, pas pour le moment. Ma marraine m’a proposé de venir passer un été entier chez elle alors j’ai accepté puisqu’elle mentionnait qu’elle avait une nouvelle importante à m’annoncer. Je me demande bien ce que ça peut être. Je suppose que ma famille viendra pendant l’été, mais je ne sais pas quand. C’est tellement indécis avec le magasin de meubles et la ferme.»
« Donc, je suppose que nous pourrons nous revoir très souvent. »
« Je le pense aussi. »
Un homme vint prendre place près d’eux.
« Bonjour Jean-Louis, je suis enchanté de faire ta connaissance. Je suis Victor, le frère de Léona. Elle t’a sûrement parlé de nous, nos liens de parenté et tout... »
« Bonjour Victor! En effet, elle m’a tout raconté. »
« Et maintenant, connaissez-vous la suite? Où vais-je dormir? Quand est-ce que nous saurons la grande nouvelle? »
« Oh! C’est si excitant! Vous allez dormir chez votre Marraine, bien sûr. » ajouta Léona.
« En route! La voiture est presque comme neuve! » ajouta Victor.
« Comme neuve! Tu en es sûr? » dit Léona.
« J’ai tellement hâte de revoir tout le monde! » avança Jean-Louis.
« Bon. Quand il faut y aller... » dit-elle en se levant.
Les deux hommes la suivirent.
Jean-Louis passa la porte comme s’il s’aventurait vers l’inconnu. C’était un drôle de sentiment. Cela changeait agréablement de la routine de menuisier.
1946 – Gare de Willow Creek – 1 mois plus tard
Éléonore admira son reflet dans la glace.
« Hum… Il me semble que plusieurs années se sont écoulées depuis la dernière fois que je suis venue. »
« Avez-vous hâte de rencontrer enfin Grand-mère? Ainsi que tante Marguerite et ses enfants? » demanda Cécile à ses frères et sœur.
« Ah ça oui! Je me demande de qui je tiens toute cette énergie qui bouillonne en moi! » s’écria Fernande.
« Hahaha Tu es unique, on te l’a dis souvent! » s’exclama Cécile.
« Oui, ça c’est vrai! Haha » ajouta son frère Hugues.
Éléonore vint prendre place auprès de ses enfants en attendant l’arrivée du train à la gare. Elle trépignait d’impatience.
« Surtout, n’oubliez pas de bien vous tenir avec notre famille. Ils sont des aristocrates et nous n’avons pas l’habitude de côtoyer des gens de ce milieu. » dit Éléonore.
« Ah... maman... »
« Mère, tu dois m’appeler Mère, Clémence. C’est important. »
Clémence soupira.
« D’accord, Mère, je ferai mon possible d’être une enfant parfaite et aimante! »ajouta Clémence.
« Parfait. Je suis fière de toi. »
« J’ai l’impression que Clémence manigance quelque chose. » avança Fernande.
« Oui, tellement! J’ai hâte de voir ce que c’est! » ajouta Hugues.
« Hahaha! Vous êtes drôles mais non, je n’ai rien derrière la tête cette fois-ci! Promis! » Ajouta Clémence.
Éléonore regarda la scène avec un sourire attendrissant. Ses enfants étaient en harmonie entre eux et c’était ce qu’elle avait toujours voulu. Tout comme elle et sa sœur qui avaient toujours été de bonnes amies malgré la distance.
Finalement, le train arriva et Éléonore revit sa sœur Marguerite. Les années l’avaient embelli. Elle était devenue une femme magnifique.
« Oh! Comme tu m’as manqué, chère sœur! »
« Toi aussi, tu m’as manqué! »
« Il s’est passé beaucoup de choses depuis, je m’en doute. Et… il faut que nous parlions de cette nouvelle que je dois annoncer. »
« D’accord. Allons nous asseoir à l’intérieur. »
« En passant, ils sont merveilleux tes enfants. » dit Marguerite.
« Merci beaucoup. Tu n’as pas emmené les tiens? »
« Oh… Disons que mes trois garçons sont bruyants et le dernier est encore aux couches. J’ai une nounou qui prend soin d’eux. »
« Cela fait longtemps qu’on s’est vus, Mère. Pourquoi n’êtes-vous pas venue à Henford-on-Bagley finalement? » demanda Éléonore.
« Oh... Tu sais, ma chérie, je ne voulais pas quitter ma demeure. Je savais que je devais faire un choix déchirant et perdre l’une de vous deux. »
« Ne dites pas cela, Mère, nous gardions contacts par lettre, c’est déjà bien. »
« Oui, une chance que ça existe! »
« Bon, passons aux choses sérieuses maintenant. Parlons de notre secret bien gardé. Qu’en est-il de son état? Et est-ce que ça fonctionne toujours? » dit Marie-Louise.
« Arthur est heureux et ne fait plus la chasse aux Jeteurs de sorts depuis que nous avons eu nos fils. Il se concentre sur sa carrière. Ce pourquoi je voulais vous annoncer qu’il allait être nommé Juge. Il a été promu et je suis très fière de lui. » annonça Marguerite.
« Félicitations. C’est impressionnant! Mais… Je doute que c’était pour cela que tu as réuni tous le monde... » dit Éléonore.
« En effet, tu es bien perspicace, chère sœur. En fait… Je cherchais un prétexte pour présenter Léona à Jean-Louis. Elle est magnifique et tellement intelligente, elle serait parfaite pour lui. Mais j’agis dans l’ombre, personne n’est au courant sauf vous deux. » annonça Marguerite.
« Vraiment? Tu joues les entremetteuses? » s’étonna Éléonore.
« C’est vrai que Léona est adorable. » dit Marie-Louise.
« Mon pauvre Jean-Louis, victime d’un complot par sa marraine! Le point positif, ça lui permet de rencontrer sa famille. » dit Éléonore.
1946 – Gare de Willow Creek – 2 mois plus tard
Léona attendait Jean-Louis. C’était aujourd’hui le Grand départ.
« Prêt pour le retour chez toi? » lui demanda-t-elle.
« Si ce n’était que de moi, je resterais ici avec toi, Léona. » avoua-t-il.
Ses paroles la firent vibrer de l’intérieur.
« Mais alors, pourquoi dois-tu partir? Reste avec moi. » dit-elle.
« Es-tu sérieuse? Tu voudrais que je te courtise? »
« Bien sûr que oui. Et tu devrais demander ma main officiellement à mon père. Tu sais, il ne mord pas. » ajouta-t-elle.
« Peut-être, mais on ne vient pas du même monde, toi et moi. » avoua-t-il.
« Qui est-ce qui s’en soucie aujourd’hui? L’important est d’être heureux, non? »
« Hahaha Si seulement c’était vrai. » ajouta Jean-Louis.
« Tu me promets d’y réfléchir? » demanda-t-elle avec espoir.
« Ma réponse est un oui, je ne pourrai jamais renoncer à t’aimer. Je vais d’abord en parler à ma famille. Ils comptaient sur moi pour prendre la relève du magasin de meubles. Je dois mettre mes affaires en ordre avant de revenir et de demander ta main à ton père. »
« Pendant ce temps, je pourrai… comment dire… t’écrire de belles lettres enflammées. » ajouta-t-il avec un petit sourire goguenard.
« Au revoir, Jean-Louis. Ne me fais pas languir trop longtemps. »
« Promis juré, ma belle Léona. Je reviendrai vite. »
Quelques heures plus tard, la famille d’Éléonore était là au complet ainsi que Marguerite et Marie-Louise pour un dernier moment à la Gare, avant le Grand départ.
« Vous avez de superbes enfants! » s’exclama Léona en voyant toute la ribambelle d’enfants d’Éléonore.
« Oui, c’est vrai. » avoua Éléonore.
Léona était magnifique et parfaite pour son fils, si vraiment les plans d’entremetteuses de sa sœur allaient porter ses fruits. Elle s’inquiétait par contre pour la succession du magasin de meubles. Comment Esther allait-il réagir?
« Tu es un grand garçon maintenant, il sera bientôt de ton devoir de prendre soin de ta famille, toi aussi. » dit mamie Marie-Louise à son petit-fils Jean-Louis.
« Justement, je vais devoir avoir une bonne discussion avec mon père en rentrant. On dirait que vous savez beaucoup de choses, grand-mère. Comment avez-vous deviné ce qui me passe par la tête? »
« C’est simple, mon garçon, je te vois rougir quand tu regardes Léona et je sais qu’au fond de toi, tu ne te sens pas à la hauteur d’une telle femme, mais détrompe-toi! Les statuts sociaux sont importants seulement pour ceux qui leur donnent de l’importance. N’oublie jamais cela! »
« C’est vraiment profond ce que vous venez de dire, grand-mère. »
« Je savais bien qu’il fallait remonter un peu ton moral avant de partir. C’est le boulot des grands-mères, je pense. »
« Je me fais vieille, mon garçon, je ne sais pas si je serai toujours en vie quand tu reviendras. Mais sache que je t’aime beaucoup et que je pense souvent à vous. Parfois je regrette de ne pas avoir visité ces lieux que ma fille aiment tant...»
« Je vous remercie de m’avoir invité pour l’été, ce fut vraiment génial de vivre ici, à Willow Creek. Je n’arrive pas à croire que ma mère y a vécu toute son enfance. » dit Jean-Louis.
« Oui, Éléonore y a vécu jusqu’à ce qu’elle aille enseigner à la petite école de Henford-on-Bagley. Cela fait tellement longtemps. » ajouta Marguerite.
Quand le train arriva, Jean-Louis alla chercher les billets de train.
Tout le monde se rejoignit sur le ponton pour le moment des adieux.
« Ma chérie, prends soin de toi. Ce fut un réel plaisir que de te revoir pendant deux mois! Tu devrais le faire à chaque année!» dit Marie-Louise, émue.
« Je vais y penser, promis! »
« Tu es toujours la bienvenue chez nous, grande sœur! » ajouta Marguerite.
« Au revoir, Marraine. » dit Jean-Louis.
« Prends soin de toi mon Filleuil adoré. Écris-moi souvent! »
Puis, ils montèrent tous dans le train.
« Ça s’est bien passé finalement. Je suis contente pour Jean-Louis et Léona. J’ai bon espoir qu’il revienne. » dit Marguerite.
« On peut dire que je suis sa bonne fée Marraine, non? » ajouta-t-elle.
« Pour l’instant. Mais attendons de voir la réponse de son père avant de trop s’emporter. Le pauvre, son rang social lui taraude les méninges et il pense qu’il est inférieur... » dit mamie Marie-Louise.
« J’essaie justement de renverser ces stupides mentalités. Jean-Louis est un garçon au coeur d’or, qui prend soin de sa famille et qui travaille dur pour subvenir à leurs besoins. Il sait déjà comment faire fonctionner un commerce. Tous ces aristocrates devraient prendre son exemple! Voudras-tu m’aider à l’épauler dans le projet?» dit Marguerite avec ferveur.
« Bien sûr que oui. Je suis prête à aller jusqu’au bout de mes dernières forces si cela peut mener à un beau mariage... »
Hum… Un beau mariage… Peut-être devrait-elle déjà penser aux préparatifs?
EXTRA - @pyrenea09 1949– Gare de Willow Creek
Léona entra dans la Gare, fébrile.
Comme cette gare avait changé depuis trois ans!
Trois ans de longue attente, de soupirs et de lettres enflammées...
Trois ans d’espoir, de rêves à bâtir ensemble, d’espérance...
C’était aujourd’hui le grand jour! L’attente était terminée!
Elle attendit son grand amour avec patience...
Il attendait que le train cesse sa course pour rejoindre enfin sa douce...
Le train arriva enfin!
Jean-Louis descendit, souriant et heureux de découvrir sa tendre Léona qui l’attendait patiemment.
« Comme tu m’as manqué, Léona! Trois ans, c’est beaucoup trop long! »
« C’est tellement vrai, mon cher Jean-Louis. Reste ici maintenant, ne pars plus.»
« Tel que promis, je suis venu demander ta main à ton père. J’espère qu’il acceptera. » dit Jean-Louis.
« Cela fait trois ans que je ne parle que de toi, alors je suis certaine qu’il va dire oui, mais avec ses conditions… je suppose. »
« Peu importe les conditions, je suis prêt à faire ce qu’il faut pour être près de toi à chaque jour de ma vie et fonder une famille à tes côtés! »
« Ah oui? Je suis soulagée dans ce cas. Mon père est très… disons… très autoritaire. J’espère que tu ne prendras pas peur! » avoua Léona.
« Rien ne me fera plus peur que de te perdre. Fais-moi confiance, ma belle Léona. »
« Dans ce cas, je vais te conduire à mon père! Il est avec Arthur et Alphonse, un homme d’affaires réputé. »
« Très bien, c’est parfait. »
Les trois hommes attendaient Jean-Louis sur la terrasse du Café de la Gare.
« Bonjour! Je suis Jean-Louis et je suppose que vous être Gérald, le père de Léona. Je voulais vous demander officiellement sa main. »
« J’osais espérer que Léona choisirait un homme de son rang mais Marguerite a agi dans l’ombre sans que je le sache. C’est elle qui vous a réuni tous les deux dans un but un peu mesquin, je dois l’avouer. Elle voulait secrètement vous unir, sans doute parce qu’elle tient beaucoup à vous et sa sœur. C’était arrangé depuis le début. »
« Si tu épouses ma fille, lui dit Gérald, elle devra vivre à Willow Creek. »
« Heu… Je n’ai rien ici, monsieur... »
« Il serait de mon devoir de ne pas laisser ma fille dans le besoin. Je ne peux pas m’opposer à votre union puisque je tiens à l’amour de ma famille. Il est hors de question que vous me déshonorez par votre pauvreté! Donc, je vais vous aider à vous établir ici et faire en sorte que vous puissiez obtenir votre propre commerce de meubles. Ce serait dans vos cordes, je suppose. »
« Oui, mais... »
« Je vous offrirai une maison avec un faible loyer pour commencer. Vous me paierez ce que vous pourrez au fil du temps. Ma fille se doit de vivre dans le luxe qu’elle a connu. »
« Je n’ai pas vos moyens, monsieur. »
« Exactement. C’est pourquoi je ferai en sorte que vous puissiez les avoir un jour, mon cher Jean-Louis. Vous êtes jeune et intrépide. Laissez-moi un an pour tout préparer. Mariage et maison. Pour le commerce, vous vous entretiendrez avec l’homme d’affaires que voici : Alphonse Wright ainsi que mon frère Arthur. »
« C’est d’accord. » répondit Jean-Louis.
Les conditions étaient monstrueuses, mais il ferait ce qu’il fallait pour épouser Léona.
« Parfait. Voilà un jeune homme consciencieux. Votre marraine serait fière de vous. Soyez assuré que vous ne serez jamais seul dans vos démarches. Ici, vous avez de la famille et nous serons là pour vous aider. »
« Parfait, maintenant que le mariage est approuvé par Gérald, négocions un local à louer pour un commerce de meubles sur la rue principale avec monsieur Alphonse, ici présent. Il pourrait le louer à 100 simflouz par mois, cela me semblerait raisonnable, non? » dit Arthur.
« 100 seimflouz?! Vous êtes cinglés, mon cher Arthur, je ne fais même pas de profit avec un tel montant! C’est 500 non négociable. C’est un local sur la Principale et il est très prisé! »
« Très prisé, dites-vous? Très médiocre plutôt, le bâtiment est en train de s’écrouler si vous ne faites pas de rénovations bientôt. Si vous le louez à mon Filleul, je pourrais vous aider à l’arranger un peu s’il fait du bénéfice avec son commerce de meubles. »
« Je ne veux pas être dans le trou... »
« Monsieur Wright, ce que mon frère vous propose, c’est un marché. »
« Un marché? »
« Louez-le à mon futur gendre à un faible taux et vous aurez un bénéfice avec les ventes de son commerce. Ce serait, bien sûr, très louable de votre part de faire valoir ses talents de Menuisier à votre cercle de connaissances. Il est jeune et intrépide, mais son père et son grand-père lui ont montré un sage métier. Si vous nous faites cette faveur, nous vous serons redevable, mon ami, ne l’oubliez pas. » ajouta Gérald.
« Redevables? Hum... Intéressant. Dans ce cas, j’accepte. »
« Parfait! Marché conclu! » s’exclamèrent les deux frères à l’unisson.
Jean-Louis regardait la scène avec satisfaction. Il avait l’accord de son père pour épouser Léona et c’était tout ce qui comptait!
« Je croyais que vous détestiez ma mère... » dit Jean-Louis à Arthur.
« Ah… Éléonore… Il est vrai que j’avais demandé sa main à Georges pour une union très politique... »
« Mais je fus heureux d’épouser Marguerite, sa sœur, que j’aime plus que tout. Comme quoi que l’amour a raison de nous, bien souvent. C’est une des raisons pourquoi je ne vous séparerai pas, mon cher. Vous me faites penser à Esther, quand il était sur le ponton et qu’il voulait demander la main d’Éléonore à son père. »
« Il est hors de question que je vois cette expression sur le visage de ma filleule! »
Jean-Louis, tellement heureux des paroles de son oncle, décida d’aller déclarer officiellement sa flamme à la femme de sa vie.
« Ton père a dit « oui », c’est officiel, nous pourrons nous marier! »
« Oh! Je suis contente! C’est une excellente nouvelle! »
Puis, sans crier gare, il lui donna son premier baiser.
« Léona, voulez-vous m’épouser? »
« Bien sûr que oui, Jean-Louis! »
1952 – Gare de Willow Creek
Ils avaient décidés de se marier à la Gare de Willow Creek...
...là où ils s’étaient rencontrés et où ils s’étaient aimés dès leur premier regard, il y avait plus de six ans maintenant.
« Oh! Ma chère Léona, quand je t’ai vu, mon coeur a cessé de battre. Je n’avais jamais vu une femme aussi belle et aussi talentueuse que toi. Puisses-tu faire de moi le plus chanceux des hommes en acceptant de devenir ma femme! »
La famille et les amis étaient bien émus de son discours.
Leur baiser scella leur union.
« Vous voilà maintenant Mari et Femme! » cria le frère de la mariée.
« Félicitations Marguerite! »
« Félicitations à nous tous! »
« Ça fait longtemps que je t’ai vue. Combien d’années? »
« Hum… Six ans, je pense. Tu peux venir me voir, toi aussi. » lui reprocha Éléonore.
« Oui, mais tu me connais, moi et la campagne, ça fait deux. Je suis une femme de la ville et j’aime bien mener ces dames de l’aristocratie par le bout du nez et connaître les petits potins. »
« Hahaha Oui, tu ne changeras jamais! » ricana Éléonore.
« Merci d’avoir permis cette union et de l’avoir encouragée. Tu vois, Léona est parfaite pour Jean-Louis! » dit Marguerite.
« Oui, c’est bien vrai, Léona est parfaite pour mon fils.»
« Même si je sais parfaitement qu’il a dû accepter un tas de conditions pour pouvoir se marier avec elle. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il devra faire et prouver tout au long de sa vie pour avoir droit à sa place d’époux à ses côtés. » avoua Éléonore.
« Oh! Tu exagères. Je suis certaine que ce n’est pas si pire... »
« Nous verrons avec le temps, chère sœur. »
« Oui, nous verrons. » ajouta Marguerite.
1968– Gare de Willow Creek
Léona entra dans la Gare, fébrile.
Seize ans s’étaient écoulés depuis le jour de son mariage, ici, à la Gare de Willow Creek.
Tant de rires, de sourires et de bonheur, pendant ces années! En y repensant, elle était nostalgique.
Elle avait donné naissance à cinq beaux enfants. La plus âgée, Carole, adorait la musique et excellait au piano.
Leur deuxième enfant, Marc, aimait autant le monde des affaires que son oncle Arthur et son grand-père Gérald. C’était un univers dans lequel il baignait depuis sa tendre enfance.
Il y eut ensuite Francine. Très extravertie, elle adore saluer les clients qui entrent à la boutique de son père et jouer aux échecs.
Comme quatrième enfant, ils eurent Guy Oiseaudelune. Il adorait déjà faire des meubles comme son père!
Puis, la petite dernière : Marilène.
Comme Léona aimait sa famille! Comme elle était heureuse! Comme elle aimait son Jean-Louis!
Aujourd’hui, c’était un jour spécial. Jean-Louis alla acheter des billets pour Henford-on-Bagley.
Pour la première fois depuis seize ans, il va aller rendre visite à sa famille.
« Oh, ma belle Léona, comment vas-tu? Je suis tellement contente de faire ce voyage avec vous! »
« Il était temps que vous fassiez une visite à Éléonore, depuis le temps qu’elle en parlait! Je suis certaine que c’est un endroit incroyable! J’ai hâte de voir où Jean-Louis a grandi. » dit Léona.
« C’est vrai. Maintenant que les enfants sont grands, je pourrai partir sans m’inquiéter... »
Éléonore avait bien raison de s’inquiéter, pensa Marguerite.
Marguerite connaissait tous les plans de M.Wright et elle savait pertinemment en quoi consisterait ce voyage qui était d’abord un voyage d’affaires...
Oh! J’espère que tout s’arrangera et que Hugues acceptera d’aider Jean-Louis sinon nous serons perdus… pensa Léona. Marguerite a toujours été là pour nous mais les accords que Jean-Louis a dû accepter pour se marier avec moi furent… finalement… très faramineux.
Intérieurement, Léona avait honte d’avoir causé autant de soucis à l’homme qu’elle aimait.
« Je sais pourquoi vous allez à Henford-on-Bagley, mon garçon, dit Gérald, le père de Léona, à Jean-Louis. J’espère juste que ce ne sera pas vain. »
« Oh! Ce M.Wright a été bien gourmand en affaires. Je n’imagine même pas ce qui pourrait arriver si cela perdure. Je vais travailler gratuitement ou pire, je serai son exclave! »
« Vous savez, mon garçon, que je ferai tout mon possible pour vous aider. Mais j’ai beaucoup moins d’influence dans le monde des affaires que mon frère cadet, Arthur. Je sais par contre, que d’impliquer votre frère pourrait faire pencher la balance... » dit Gérald.
« Je sais et je vous en remercie. »
« Mais j’ai tout de même peur qu’il me dise non. Si jamais cela arrivait, je… je ne sais pas ce que je ferais... »
« Ne pensez pas à cela, Jean-Louis. Si votre frère vous aime, il acceptera de vous sortir de cette impasse. »
« Au fait, tu as l’air grandement préoccupée, ma chère. Est-ce que ça va? As-tu quelques soucis avec ta famille?» demanda Marguerite.
« Tu sais… je suis au courant de tout. J’étais là quand ce M.Wright a crié haut et fort qu’il anéantirait toute ta famille et qu’il ferait en sorte que tout le monde sache que Jean-Louis lui est redevable pour le local qu’il lui a loué et tous les clients qu’il lui a donné... »
« Mon dieu... »
« J’étais là et j’ai tout vu quand M.Wright a promis de réduire à néant l’industrie de meubles de Jean-Louis s’il ne lui donnait pas 70% de ses profits! Et il a dit qu’il augmenterait à 80% s’il osait le faire attendre! »
« Quoi!? » s’exclama Léona.
« S’il arrive à ses fins, il détruira Jean-Louis, ses espoirs et son commerce. Je sais que Jean-Louis veut parler à son frère pour le convaincre de bâtir un commerce ensemble et de se faire des ventes et des clients par correspondance. Pour ainsi déménager et bâtir son propre empire. » dit Marguerite.
« Je savais qu’il voulait demander de l’aide à son frère… mais je ne savais pas la conversation avec M.Wright... » soupira Léona.
« Ce M.Wright est épouvantable! Mon cercle de connaissances est bien d’accord, c’est un requin très gourmand et cela suffit! Il veut toujours plus de profits aux dépends des autres. Nous devons l’arrêter. »
« Je ne sais pas du tout comment Hugues va réagir quand je vais lui partager mon idée. Peut-être qu’il trouvera cela trop… comment dire… avant-gardiste? » dit Jean-Louis.
« Mais pas du tout! C’est très réaliste, plutôt. »
C’est un bon gendre, pensa Gérald, même si parfois, je vois encore un gamin. Reste que toute cette histoire avec M.Wright l’a changé et l’a rendu plus anxieux… Ah! L’époque où nos premiers amours étaient nos seuls soucis est très loin maintenant…
J’espère être encore à la hauteur de sa fille, de ma belle Léona que j’aime et que j’aimerai toujours, pensa Jean-Louis. J’ai encore sa photo dans ma poche, que je traîne sur moi en tout temps.
Je te promets ma douce que tout va s’arranger...
…et que nous connaîtrons enfin le bonheur que l’on se promet depuis le premier jour.
EXTRA - @oiseaudelune 1982 – Gare de Willow Creek
« Pourquoi faut toujours que t’accompagnes ta sœur quand elle veut aller danser! On prend un café tranquille à la Gare, t’es pas obligé de faire le chaperon. » dit Jacinthe.
« Ce serait bien que ta mère nous fasses enfin confiance… Surtout que Sylvie n’habite plus chez ses parents. Elle est en chambre avec moi, en ville, et on est libres de faire ce que l’on veut! » ajouta-t-elle.
« Jacinthe a parfaitement raison. J’aime bien que tu nous accompagnes pour aller danser, mais si c’est maman qui t’envoie, laisse tomber. Nous sommes grandes et on a pas besoin de chaperon! » dit Sylvie.
« Bien dit. » ajouta Jacinthe.
« Eh bien! J’aime bien vous accompagner et ce n’est pas ma mère qui m’envoie maintenant. Je dois avouer que je trouve l’amie de ma sœur très mignonne... » dit Yves.
« Quoi? Moi? » dit Jacinthe en rougissant.
« Mais voyons… Cela fait des mois que tu nous suis comme un chien de poche dans les bars et c’est seulement maintenant que tu le dis?! »
« Hahaha Le tombeur! » s’exclama Sylvie.
« Eh bien oui, j’étais gêné avant et t’étais pas encore majeure. J’ai été patient. Maintenant, je compte te courtiser dans les règles de l’art... » dit Yves.
« Hum... »
« Alors, Guy et Esteban, on part à la chasse ce soir? Le Velours bleu a un spécial pour Femmes, je sens que ça va être au Top! » lance Oliver.
Mais Guy Oiseaudelune était distrait par la table d’à-côté où deux femmes et un homme discutaient ensemble. Wow! Cette femme aux cheveux noirs est magnifique, pensa-t-il. Je devrais tenter ma chance et aller lui parler. Allez! Courage!
« Avez-vous vu les deux belles jeunes femmes sur l’autre table? » demanda Guy à ses deux amis.
« Ouais, mais je vais attendre que l’homme s’en aille avant d’aller parler à la rousse. » dit Oliver.
« Nous comptions aller au Velours Bleu ce soir. Ça te convient? » lui demanda Jacinthe.
« Mouais… mais c’est pas le bar que vous alliez à tous les week-end? » dit Yves.
« Oui et alors? Ça te tentes pas? »
« Hum… Je vais chercher des cafés. Mokaccino pour vous deux? Je vais chercher ça et je reviens. » dit Yves en se levant.
« Ton frère est bien mignon, mais ce n’est pas trop mon genre… Je ne sais pas comment lui dire ça poliment. » avoua Jacinthe à Sylvie.
« Si tu veux, je lui en glisserai un mot. Tu as vu la table de beaux garçons à côté? Il y en a un qui me regarde depuis tantôt et il est plutôt mignon.» dit Sylvie.
« J’ai remarqué aussi. Surtout le blond bien musclé. J’espère qu’il va venir me parler! »
« Moi, c’est le brun mignon, tout au bout. Hihi » dit Sylvie.
« C’est le moment, Guy! Le mec est parti! À l’attaque! » lança Oliver.
« Oh! Je pense qu’ils se dirigent ici! Prépare-toi à flirter, ma chère amie! » dit Sylvie joyeusement.
« Salut, belle rousse, comment t’appelles-tu? Je suis Oliver, pour vous servir! »
« Très enchantée, Oliver! Je m’appelle Jacinthe. »
Il est magnifique, je pense que je suis amoureuse, pensa Jacinthe.
« Salut, je m’appelle Guy et toi? »
« Moi, c’est Sylvie. Enchantée. hihi »
Cette femme est magnifique, tellement colorée! pensa Guy. Il est tellement mignon, je suis en train de craquer, pensa Sylvie.
« Est-ce que t’habites dans le coin? Vous venez souvent ici, pour prendre un café? »
« Jacinthe est ma meilleure amie et nous habitons en Chambre chez une vieille dame super gentille; Maguerite Morin. Elle n’habite pas très loin alors c’est facile de venir prendre un café avant d’aller danser au Velours bleu. » expliqua Sylvie.
« Wow! Quelle coïncidence! C’est la marraine de mon père! » s’exclama Guy.
Yves revint quelques minutes plus tard et vit que la femme qu’il aimait était en train de flirter avec quelqu’un d’autre!
« Je pensais que tu m’aimais aussi! Je t’ai avoué ma flamme et tu semblais d’accord! Tu es vraiment une garce! » cria Yves.
« Je ne voulais pas te faire de peine, mais tu n’es pas tellement mon genre... » avoua Jacinthe.
Quelques minutes plus tard, Guy ne perdit pas de temps et embrassa Sylvie.
Quand l’amour était là, pourquoi l’arrêter? Pourquoi prendre son temps? C’était ce qui était le plus précieux au monde...
Oh… me voilà vraiment perdue… va-t-il me demander ma main?
Marguerite entra dans la Gare.
Elle avait encore changé depuis la dernière fois qu’elle était venue.
Comme parmi tant d’autres choses, le changement faisait partie de la vie. Elle avait vieilli.
Mais d’autres choses ne changeraient jamais. Comme attendre un être aimé à la Gare, par exemple.
Éléonore profita du voyage et pensa à sa vie bien remplie avant de perdre Esther… Maintenant Veuve et seule à la maison, elle était venue rendre visite à sa sœur tant aimée.
Éléonore pu sortir du train. Quelle joie de revoir cette Gare tant aimée! Cette ville où elle était née! Cette sœur qu’elle aimait tant!
« Comme c’est bon de te revoir! » dirent-elles en choeur dans une accolade.
« Toutes mes condoléances, Éléonore. Je connais ton chagrin. Nous voilà Veuves toutes les deux. Tu peux rester aussi longtemps que tu veux. Je n’ai plus d’enfants à la maison, juste deux jeunes femmes qui louent des chambres. Ça me fait un peu de compagnie et d’aide dans la maison. »
« Quelle bonne idée! »
« Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas parlé du secret. Sommes-nous encore les seules à être au courant du Sort de notre famille? » demanda Marguerite.
« Je promets que je n’en ai parlé à personne. Quand mes enfants ont cru percevoir des changements physiques, je mettais ça sur le dos de l’adolescence, du fait de grandir. Je pense qu’ils ne se doutent de rien. J’ai moi-même enfoui mes pouvoirs au plus profond de moi.» avoua Éléonore.
« Nous sommes deux. Bien que je pense que la menace s’est éteinte avec la mort de mon mari, je n’en reste pas moins craintive. Il n’écrivait plus de correspondance pour la chasse des Jeteur de sorts, mais peut-être que le groupe existe encore. Continuons à être vigilents. »
« Et comme disait maman Marie-Louise, le secret devra mourir avec nous. Ainsi, nous protégerons notre famille! »
Ah chère sœur…
Il ne se passe pas un jour où je ne pense à notre vie, éloignée de part et d’autre.
Je regrette de ne pas t’avoir visitée aussi souvent qu’il aurait fallu.
Mais tu es ma grande sœur et je t’aimerai toujours… pensa Marguerite.
Ah chère sœur…
Si tu savais comme je m’ennuie de toi…
Je pense rester ici et profiter de tous ces derniers moments à tes côtés…
Nos enfants sont grands, ils ont leur propre famille.
Nous sommes deux mères, deux sœurs bien seules à présent et je compte rattraper le temps perdu.
Nous sommes âgées maintenant. Le temps a passé si vite.
Mais je t’aime et je t’aimerai toujours.
Ma chère petite sœur d’amour… pensa Éléonore.
2022 – Maison de Valérie Oiseaudelune – Willow Creek
Je me levai, complètement confuse. C’était un rêve, mais il semblait si réel.
Je vis alors que le mur de ma chambre… les photos avaient changé!
Ce n’était pas un rêve ordinaire! C’était vraiment arrivé!
Peut-être que mes ancêtres Jeteurs de sorts me lançaient un message!
J'avais enfin une réponse à mes questions.
Comment le Sort avait-il pu être ignoré de ma famille pendant aussi longtemps…
J'étais heureuse de connaître enfin mon passé...
Album Souvenirs - « Voyage dans le temps » - 1928 à 1982
Les parents de Valérie Oiseaudelune : Guy et Sylvie
Les grands-parents de Valérie Oiseaudelune : Jean-Louis et Léona
Les arrière-grands-parents de Valérie Oiseaudelune : Éléonore et Esther
Les arrière-arrière-grands-parents de Valérie Oiseaudelune : Georges et Marie-Louise
j'espère que vous avez passé un bel été et que la rentrée s'est bien passé pour vous tous.
Je passe en coup de vent pour les votes du défi de @pyrenea09
Bravo à toutes pour vos participations, j'ai eu du mal à vous départager!
Un grand merci @oiseaudelune pour ces tranches de vie de Valérie Oiseau de Lune ... Comme toujours j'ai adoré te lire....
Je suis sous le charme de tes images .. de tes dialogues .. de tes choix vestimentaires pour chaque protagoniste .. et surtout le temps que tu investis pour mettre en images ces 4 merveilleuses participations. alors vraiment merci à toi
Pour ma part je vais voter directement .. franchement c'est vraiment difficile à chaque fois que je passerais bien mon tour !!! J'ai visité chaque participation et quel travail.. Bravo aussi à @pyrenea09 à la fois pour son projet que pour sa propre réalisation .. merciiii
J'appelle aussi @Fonsine721 et @Cracotte à voter c'est le dernier jour les filles
Sans le vote de Fonsine les résultats sont sans doute différents mais j'ai fait au plus juste .. et maintenant félicitations à notre gagnante Oiseau de Lune avec sa superbe participation
Bravo à toutes .. et un grand merci à toutes les personnes qui sont passées pour voter
@oiseaudelune pour le défi que tu vas nous proposer il démarre à partir d'aujourd'hui jusqu'au Samedi 1er Octobre
Tu dois rappeler les indications habituelles :
-ID galerie
-Lien vers la galerie
-Image de présentation
-Lien pour redimensionner les images
-Nocc
-Les codes autorisés ou pas
- 20 photos plus 5/10 sous spoiler suivant la taille du défi
- et enfin la date de fin du défi ..
Voilà je pense n'avoir rien oublié ....
Prenez soin de vous .. je vous souhaite à tous une belle journée ensoleillée .. et malgré ce beau temps j'ai une crève d'enfer
Je suis émue que vous ayez aimé ma Gare et merci beaucoup pour tous les mots gentils concernant mon histoire! Ça me fait chaud au coeur.
J’ai eu une idée de défi en revenant de Camping cet été et je me suis dis que ce serait génial d’ajouter ça à Granite Falls!
Voici donc ma troisième proposition.
Le Parc National de Granite Falls a récemment fait l’acquisition du Camping La Grande Chute à la suite de la mort du propriétaire pour un prix très raisonnable. Heureusement, le Camping était très populaire et très prisé par les touristes, il est donc un atout considérable à Granite Falls qui voudrait redorer un peu leur image pour rendre cette destination plus attrayante. Point bonus, ce camping porte le nom de la célèbre Chute de Granite Falls et est donc parfait pour les pêcheurs.
Le Camping est fonctionnel et les Saisonniers (campeurs qui résident durant toute la saison d’été) ont bien aménagés leur site, rendant ainsi le Camping très attrayant.
La section de Camping Sauvage est aussi verdoyante que la forêt en elle-même.
Le Parc pour les enfants et bambins est également très beau et bien entretenu.
La Roulotte-Bar ainsi que le Grand Feu de camp est un incontournable du Camping. C’est là que les campeurs se rejoignent pour prendre un verre et fêter ensemble les diverses fêtes du Camping.
Le terrain de Basket et le terrain de Fer à cheval est propre et attrayant.
Quant à la piscine, elle manque un peu d’amour et sera à rénover...
L’accueil aussi semble un peu terne...
Le pire nous attend dans : Le Pavillon.
Datant des années 60, il ne semble pas avoir été redécoré depuis.
Voici donc : La salle d’activités
Le restaurant, sa cuisine et sa terrasse. Il y a du potentiel puisqu’elle a une vue imprenable sur la forêt de Granite Falls.
Le Magasin est très… comment dire… encombré. Sûrement que les campeurs n’ont pas tous besoin de ces articles… Non?
Les exigences du Parc National de Granite Falls: Redécorer / Réemménager Le Pavillon comprenant :
- Un Magasin d’articles de camping : magasines, jouets, chaudrons, bois, tisonniers, etc.
- Ils voudraient ajouter un Comptoir de salon de Bubble Tea Thé Tendance pour être au goût du jour. (Et ça se rapproche le plus de la Slush/Barbottine) À positionner dans le magasin. (Si vous n'avez pas le pack Années de Lycée, vous pouvez mettre un café ou un bar)
- Un restaurant (Si vous n'avez pas le pack Restaurant, faire une salle à manger)
- Une cuisine reliée au restaurant
- Une terrasse reliée au restaurant
- Une salle de jeux
- Salles de bain (toilettes et douches séparées / Hommes / Femmes) (Minimum 2 toilettes et 1 douche pour chacun)
Redécorer / Réemménager l’Accueil
Redécorer / Réemménager la Piscine (doit avoir au moins un plongeoir. Celui qui est déjà là peut être déplacé ou modifié)
Le Reste du Camping n’est pas à retoucher. (Je ne voulais pas vous donner un Défi trop long à faire)
Mais vous pouvez Décorer, Modifier, Supprimer TOUT ce que vous voulez du reste du Camping. En autant que ça respecte ce qu’un camping doit contenir. (voir plus bas)
Ce qui est autorisé :
- Remplacer les portes et fenêtres
- Modifier / ajouter des plateformes
- Remplacer murs existants (intérieurs et extérieurs) par des clôtures ou demi-murs
- Modifier / déplacer / ajouter des escaliers
- Modifier les toits ou en ajouter
- Modifier la couleur des sols et des murs
- Ajouter / supprimer / modifier les murs (Intérieur et extérieur)
- Modifier la hauteur des murs
- Ajouter plus de pièces si vous en avez besoin
- Ajouter des étages
- Ajouter des balcons
- Supprimer du mobilier et/ou le remplacer
- Ajouter des mezzanines
- Ajouter et/ou supprimer la végétation extérieure
- Ajouter un sous-sol
- Modifier / Supprimer /Déplacer / Décorer TOUS les éléments du terrain de Camping
- Remplacer la Roulotte-Bar par autre chose
- Choisir une Thématique de Camping si vous voulez (Noël des campeurs, Halloween des campeurs, etc.)
- Agrandir / Rapetisser la Piscine, l’Accueil, le Pavillon
Ce qui est interdit :
Absolument rien.
Le Parc National est ouvert aux propositions de changements et aux idées innovantes.
Si jamais vous faites de Grandes Rénovations, sachez que le Camping doit avoir :
- 1 Tente minimum dans une section boisée pour le camping « sauvage »
- 1 Cabane de Toilettes extérieures pour le camping sauvage
- 1 Roulotte minimum
- 1 Parc pour enfant/bambins
- 1 Terrain de Fer à cheval
- 1 Terrain de Basket
- 1 Accueil
- 1 Piscine
- 1 Section Bar et gros feux de camp pour les fêtes
- Le Pavillon : 1 magasin, 1 restaurant (cuisine, terrasse, restaurant intérieur), 1 salle de jeux, Toilettes hommes/Femmes
Budget : Aucune restriction, le Parc National a les moyens de financer
Voici les vues aériennes:
Rez-de-chaussée
Toit
Voici la vue aérienne avec les indications:
À redécorer / Réemménager: 1- Le Pavillon
2- L’Accueil
3- La Piscine
Facultatif (vous pouvez modifier ou non, c'est au choix):
4- Terrain de Basket et Fer à Cheval
5- Parc des enfants / Bambin
6- Roulotte-Bar et Feu de camp
7- Section des Campeurs Saisonniers (Roulottes)
8- Section Camping « Sauvage »
À positionner sur :Forêt de Granite Falls / Parc National
ou tout autre terrain 50X50
P.S. Ce n’est pas obligatoire de placer le Camping à Granite Falls, ce peut être dans une autre map si vous n’avez pas le pack Destination Nature. Et bien que j’utilise beaucoup de pack dans ma construction, rien n’est essentiel et tout peut être remplacé.
Date limite : Samedi 1er octobre 2022 minuit
Pour votre participation vous pourrez poster 20 photos plus 10 sous spoiler dont les vues aériennes en précisant :
• Photo de présentation
• ID galerie
• Lien galerie • Redimensionner vos images
• Pas de CC
• Codes permis (MOO / SLO / SHO)
Voilà! J’espère que ce défi vous plaira! (Et j’espère que je n’oublie rien. Me faire signe si c’est le cas!)
Réponses
Vos créations sont incroyables
Mon vote:
1 - @Kyrriane 5pts
2 - @Fonsine721 4pts
3 - @oiseaudelune 3 pts
4 - @Cracotte 2pts
Bonne rentrée si vous étiez en vacances
Mon ID Origin: Supertitefee
@cracotte : 4 points- mention spéciale pour le magnifique train
@fonsine : 3 points : magnifique aménagement intérieur du train
@oiseau de lune : 2 points - mention pour le superbe café
studio : ici
lien you tube
Twitter : Meliaone
«Nos doutes sont des traîtres et ils nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon, parce que nous avons peur d’essayer» – William Shakespeare
J’avais trop hâte de continuer mon histoire avec ma simself en visitant vos créations!
Surtout que je vous propose cette fois-ci un Voyage dans le temps auprès des ancêtres de Oiseaudelune.
Voici donc la suite de cette histoire palpitante et les votes par la suite! Bonne lecture!
(Prendre note que cette histoire est Fictive et non tirée de la réalité.
Pour lire les anciens épisodes:
ÉPISODE 1
ÉPISODE 2
ÉPISODE 3
Épisode 4: Défi @pyrenea09 – Défi de la gare – à Willow Creek
Résidence de Valérie Oiseaudelune :
Maison de @pyrenea09 – Gagnante du défi « Pavillon Plainpied » de Cracotte
@Fonsine721
1928 – Gare de Willow Creek
C’était le jour du départ d’Éléonore pour Henford-on-Bagley. Marie-Louise n’était pas du tout heureuse de savoir sa fille loin de chez elle. Mais elle était majeure et aux yeux de la loi, elle pouvait agir à sa guise.
« Voyons Mère, cela fait plus de six mois que je fais mes démarches pour enseigner à la petite école de la campagne de Henford-on-Bagley. C’est un endroit si pittoresque! Je suis certaine que je vais m’y plaire! »
« Je sais bien, ma chérie, mais c’est tout de même dangereux! C’est un lieu complètement inconnu et tu n’auras pas de chaperon! »
« Oh… Mère… Les chaperons… c’est de l’ancien temps, ça! Je sais me défendre si on en veut à ma virginité. Je serai parfaite pour un mariage un jour, ne vous inquiétez pas... » soupira-t-elle.
« Maintenant que c’est venu sur le sujet, il est temps d’en parler, en effet. J’ai eu plusieurs prétendants qui sont venus me demander ta main. »
« Oh non… Père. Ne me dites pas que vous avez dit « oui ». » soupira Éléonore.
« Bien sûr que non! Ils n’étaient pas à la hauteur de ma fille! » dit Georges.
« Oh merci beaucoup, Père. »
« Mais tu ferais bien mieux de te tenir droite, dans cette campagne et agir comme nous te l’avons enseigné. Tu es d’un rang suprérieur à tous ces voituriers et ces fermiers, ne l’oublie pas. Il est hors de question que tu vagabondes auprès de ces monsieurs s’ils te font des yeux doux… Je le saurai d’une manière ou d’une autre. J’ai mes contacts. » dit son père, sévère.
« Mais… Père… Je vous promets de ne déshonorer personne... »
«Vous n’avez pas à vous inquiéter, je le promets! »
« Ne t’en fais pas ma chérie, ton père et moi te faisons confiance. »
« Saches que tu vas grandement nous manquer et que nous t’aimons tous les deux très très forts. »
« Oh! Moi aussi, je vous aimes très fort. Prenez soin de vous! Je reviens dans un an! »
Sur ces belles paroles, Georges et Marie-Louise retournèrent à la maison tandis qu’Éléonore alla prendre le train pour Henford-on-Bagley.
Ses parents s’inquiétaient et pour cause, Éléonore avait toujours été la rebelle de la famille. Elle refusait toutes les règles (ou presque) instaurées par son père depuis l’enfance. L’idée d’aller enseigner en campagne, c’était surtout pour être loin de son père et souffler un peu.
Bon! J’ai tellement faim! Entrons à la gare! se dit-elle.
C’est magnifique, cette gare!
« Un pain au chocolat, s’il-vous plaît! » s’écria-t-elle.
« Tout de suite, mademoiselle. »
« Même chose pour moi aussi. » dit un homme soudainement à ses côtés.
« Je peux m’asseoir avec vous? Je m’appelle Esther Leblanc et vous? » demanda-t-il.
« Enchantée. Je m’appelle Éléonore Oiseaudelune. Que faites-vous à la Gare dans un tel accoutrement?»
« Oh… C’est vrai qu’ici, dans une si grande ville, vous n’êtes pas habitués de voir des fermiers. Je viens d’Henford-on-Bagley. Je suis venu pour la foire. Mon père a une boutique de meubles et je viens à chaque année pour en vendre. Et vous, ques faites-vous ici, seule? »
« Quelle coïncidence! Je me suis inscrite comme Enseignante à la petite école de Henford-on-Bagley. Aujourd’hui, c’est le jour du départ.»
« Oh… Alors, accepteriez-vous que je vous tienne compagnie? »
« Bien sûr que oui, ça me ferait plaisir. »
Il était temps d’acheter le billet de train.
Finalement, le train arriva et ils sortirent sur le ponton.
Le train, d’un rouge vif, les attendait patiemment. La vapeur qui s’en échappa les enveloppèrent comme un manteau d’hiver. Le soleil était radieux.
En cette chaude journée d’été, Éléonore et Esther se rencontrèrent et décidèrent de partager une nouvelle étape de leur vie ensemble.
Est-ce qu’Éléonore saura trouver un semblant de liberté, si loin de son père? Ou est-ce qu’il trouvera le moyen de contrôler sa vie, même à distance? C’était ce qu’elle se demandait, anxieusement.
« La dame m’a dit qu’il n’y a qu’un wagon privé, mais comme il a trois lits, nous pouvons le partager si vous voulez. Je ne voudrais pas que vous dormiez sur un banc. » proposa Éléonore.
« C’est très inconvenant, mais je ne peux qu’accepter. Dormir près de vous me rendrait très heureux. Sans doute le plus heureux de tous les hommes... »
« Ah oui? Et pourquoi donc? » demanda-t-elle innocemment.
« Vous êtes un ange, Éléonore. Sans aucun doute la femme la plus belle que j’ai vu de ma vie. »
« Oh! Vous me flattez beaucoup trop, Esther! »
Finalement, ils entrèrent dans le train et prirent un banc commun dans le wagon des passagers alors que le train se mit en route pour la campagne de Henford-on-Bagley.
« Tu me feras visiter ta ferme et ton magasin de meubles? J’ai trop hâte de voir ça! »
« Évidemment. Je serai ton guide privé, si tu veux. »
Un peu plus tard, ils s’installèrent pour souper.
… Et continuèrent à se courtiser...
Pour que, le moment venu, ils puissent s’installer dans leur wagon privé.
Et se préparer pour dormir, dans des lits séparés, bien sûr.
1928 – Gare de Willow Creek – 1 semaine plus tard
Georges Oiseaudelune attendait quelqu’un ce soir-là, à la Gare.
« Et moi de même, Georges. »
« Venons-en au fait, voulez-vous? Je voudrais demander la main de votre fille. Vous êtes un homme d’affaires redoutable et je suis l’Avocat le plus demandé en ville. Nous sommes des hommes très influents. Cette union ne peut qu’être prometteuse. »
« Je dois vous avouer que j’attendais votre demande, monsieur Morin. Je suis d’accord avec vous en tous points. Ma fille sera très heureuse de se marier avec un homme aussi bien que vous, j’en suis certain! » avança Georges.
« Ah… Voyez-vous ça? J’en doute fortement. Il y a une semaine, je l’ai vu ici, à la Gare, en train de courtiser un jeune homme… Elle a très peu d’honneur et de respect pour sa famille, si elle ose courtiser un simple fermier de campagne! »
« Quoi? Éléonore n’oserait jamais faire un tel affront à sa famille! »
« Une seule question s’impose, mon cher Georges : Connaissez-vous vraiment Mademoiselle Éléonore? Et que seriez-vous prêt à offrir pour sa main et son obéissance? »
« Vous accepteriez de l’épouser même si vous avez été présent de son déshonneur? »
« En effet, mon cher Georges. Il n’en reste pas moins que c’est une pure beauté, la plus belle femme que j’aie vu de ma vie. Je la veux. Point final. Qu’elle me donne une progéniture ou non m’importe peu. Je la veux à mes côtés pour la vie. »
« Maintenant, parlons affaires, toi et moi. Si je suis prêt à épouser une femme déshonorée, je dois être dédommagé en conséquence. »
« Déshonoré est un mot de trop dans votre phrase, Arthur. Le fait de parler à quelqu’un ne la déshonore pas. C’est simplement de la jalousie. »
« Hum… C’est ce que vous pensez, Georges? Un simple mot, quelques sourires, un voyage en duo… peut-être même qu’il sera son voisin pendant un an. Si elle est amoureuse de lui et qu’ils couchent ensemble, comment pourrions-nous le savoir? Hum? »
« Coucher ensemble? Éléonore n’oserait jamais coucher en dehors du mariage! Elle n’est pas une catin! Enlevez-vous cette idée de la tête ou je refuse catégoriquement votre demande en mariage! Je lui veux un homme qui prendra soin d’elle et non qui lui manquera de respect! »
« Loin de moi l’idée de vous offenser, Georges. J’ai toujours voulu avoir un ami comme vous dans mon cercle de connaissances. Veuillez me pardonner. Disons que nous pouvons planifier le mariage jusqu’à son retour? Un an, ça nous donnera amplement le temps!»
« Vous changez vite de sujet, mais soyez assuré de ma mise en garde, Arthur. Si vous la rendez malheureuse, vous aurez affaire à moi. Je suis d’accord pour planifier le mariage, je paierai la note. »
« C’est parfait! Marché conclu! »
1929 – Gare de Willow Creek
« Alors, comment penses-tu que tes parents trouveront ton fiancé? Crois-tu que ton père acceptera ma demande? »
« Sincèrement, j’en doute. Mais je suis prête à le confronter! » dit-elle, furieuse.
« Tu ne connais pas mon père, il est… comment dire… contrôlant, exigeant et très sérieux. Il ne voudra jamais… Mais on peut essayer. »
« Ma douce, il est hors de question que je reconce à toi et ce n’est pas ton père qui nous empêchera de nous marier. »
Pendant ce temps, ses parents attendaient patiemment son arrivée.
Ils débarquèrent du train quelques minutes plus tard.
« Bonjour Père, j’espère que vous allez bien. Je vous présente Esther, mon soupirant. »
« Ton soupirant? Je vois. »
« Nous nous sommes rencontrés à la Gare, il y a un an. Il s’est présenté comme étant un bon guide et a pris soin de moi à la campagne afin de s’assurer que je ne manque de rien. C’est un homme bon et je l’aime. » avoua-t-elle.
« Bonjour, ma chérie. »
« Bonjour, Mère. »
« Je suis bien contente de revoir ma fille. Tu m’as grandement manqué, ma chérie. »
« Vous aussi Mère, vous m’avez manqué. »
« Alors, cet homme et vous, êtes fiancés? » demanda son père.
« Presque. Il veut faire officiellement sa demande. Ce pourquoi il m’a accompagné chez moi. J’ose espérer que vous lui ferez un bon accueil. »
« Je suis contente que tu aies rencontré l’amour, ma chérie. Mais… où est-ce que vous allez vous installer? Pas trop loin de chez nous, j’espère! »
« Heu… Eh bien! Je pensais retourner à Henford-on-Bagley. Nous étions bien là-bas. Et c’est si magnifique! Je vous jures, Mère, qu’il faut que vous veniez à la ferme pour voir ça! »
Il y eut un silence imposant. Auprès d’une famille aussi aristocratique, l’idée d’aller vivre à la campagne était presqu’une insulte à leur rang...
« Hahaha! » rit son père.
« J’espère que c’est une blague, ma chérie! »
« Bien sûr que non! J’ai adoré mon année là-bas. Tout est calme et reposant. C’est vraiment un lieu de vie magnifique et je compte bien y vivre. »
« Il est hors de question que tu ailles vivre là-bas. Tout comme il est hors de question que tu épouses ce fermier de pacotille! Voici Arthur et il sera ton époux très bientôt. J’ai passé la dernière année à planifier ce mariage alors tu es mieux de te tenir et d’accepter sa demande! »
« Arthur est un Avocat de renom à Willow Creek et c’est maintenant mon associé à la bourse. Nos affaires seront florissantes après votre union qui unifiera nos deux familles. Tu ne peux refuser, ma fille. »
« Heu… Quoi?! Il est hors de question que j’épouse cet homme! Avocat notoire ou non! J’aime Esther et je n’épouserai personne d’autre! Qu’Esther vive à la campagne et qu’il ne soit pas riche m’importe peu. Je l’aime et c’est tout ce qui est important! »
« Tout est prêt pour le mariage, ma fille. Je t’y emmenerai de force, s’il le faut! J’ai déjà quelques hommes de main dans le hall qui attendent mon signal! »
« Comment pouvez-vous me faire ça, Père!? Je croyais que vous m’aimiez et que vous vouliez mon bonheur! »
« C’est exact. Ce n’est pas en vivant dans la crasse que vous serez heureuse, ma fille. Allez, venez! Nous rentrons à la maison.»
Esther regarda sa bien-aimée partir, le regret le plongeant dans un désespoir sans nom.
Comment allait-il pouvoir la récupérer?
1929 – Gare de Willow Creek – 1 semaine plus tard
« Merci, Mère, de m’avoir aidé à fuir. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous. »
« Et que devez-vous me dire, Mère, de si important? »
« N’oublie pas qui tu es réellement ma chérie, tu es une Jeteuse de sorts. Mais tu devras cacher ta vraie nature, c’est primordial. Comme je l’ai fait avec votre père pendant des années. Ce que nous sommes peut être mal perçu aux yeux des sims normaux.»
« Mais… pourquoi? »
« Cet avocat est un chasseur de Jeteurs de sorts. »
« Quoi! Vous en êtes certaine? »
« Oh oui! J’en suis sûre! »
« Pourtant, c’était en 1690, la chasse des Jeteurs de sorts. »
« Oui, certes, mais selon ses théories, les sorts et les potions pourraient nous avantager dans la vie de tous les jours. Si nous ne voulons pas partager ce savoir avec eux, nous devons mourir. Il est de notoriété publique que la Porte du Monde magique est ouverte à tous. Maintenant que cet avocat a lancé la Chasse, la Porte est maintenant fermée aux humains. Si tu es dans le besoin, utilise ta pierre et va dans le Monde Magique pour te réfugier. Là-bas, tu seras hébergée et saine et sauve. »
« C’est tellement invraisemblable. »
« Promets-moi, ma chérie, de faire attention et de garder ce secret pour toi, pour toujours. »
« Je… Je… D’accord. Je vois la peur dans vos yeux, Mère. Je ne dirai rien. »
« Parfait! Si cela se perd au-delà des générations futures, soit. Si c’est le prix à payer pour être en vie, nous n’avons pas le choix. »
« Mère, écrivez-moi le plus souvent que possible pour me tenir au courant de l’évolution des événements. »
« Bien sûr, ma chérie. »
« Ton père l’ignore mais le sort de notre famille te protégera du besoin, pour la vie. Quand tu quitteras la maison, tu vivras toujours dans le confort. Tes ancêtres ont lancé un sort sur notre famille pour que nous vivions toujours confortablement. »
« Vous êtes sérieuse, Mère. Vous voulez dire que tout ce que nous possédons est lié à un sort familial? »
« Exactement. Il voyage de Génération en Génération mais seul un Jeteur de sorts peut l’obtenir et ce, quand il quitte la maison familiale. Notre grande maison est le même modèle que celui d’Arthur. »
« C’est… surprenant! »
« Vous êtes prête, ma douce, pour reprendre le train et retourner chez nous? »
« Oh que oui! Plus que jamais! »
Le seul regret de Marie-Louise aura été de ne pas être près de sa fille, tout au long de sa vie et de la perdre, à jamais...
@Cracotte
1933 – Gare de Willow Creek
« Éléonore a écrit 16h. Ce pourquoi nous sommes arrivés 30 minutes d’avance. Elle devrait arriver bientôt. Quand le moment sera venu, nous irons l’attendre sur le ponton. »
« Pendant qu’on attend, ça vous dirait de prendre un café? »
« Eh bien oui, pourquoi pas, ma grande fille. » répondit Marie-Louise.
Pendant ce temps, dans le train…
« Es-tu nerveuse? » demanda Esther.
« Bien sûr que oui. Cela fait 4 ans que je suis partie de chez moi. Je me demande quel accueil j’aurai droit. » dépondit Éléonore, nerveuse.
« Et il fait tellement beau aujourd’hui! Ma sœur ne pouvait pas choisir de meilleure journée pour revenir dans sa patrie! »
Marguerite suivit alors sa mère à l’intérieur pour prendre un café et manger un croissant.
« Ta mère sera folle de joie de revoir sa fille et de rencontrer enfin son petit-fils tant attendu! » dit Esther.
« Cesse donc de t’inquiéter, ma douce, nous sommes mariés maintenant et nous avons une famille et une vie à Henford-on-Bagley. Tu n’as rien à craindre de ton père. »
« Tu as raison mon chéri, mais au fond de moi, j’ai toujours peur d’être séparée de toi. »
« Et… dans la lettre de ma mère, elle spécifie que je dois revenir vite à la maison, qu’elle a une nouvelle importante à nous apprendre… et ça me ronge les sangs. » avoua Éléonore.
« J’ai peur qu’il soit arrivé quelque chose de grave. Et si c’était le cas? Je m’en voudrais d’être partie si longtemps sans jamais revenir... »
« Arrête de t’en faire, je suis persuadé qu’il n’y a rien de grave. Peut-être que c’est une bonne nouvelle comme un mariage ou une naissance? »
« Oui, peut-être. »
Marie-Louise et Marguerite les attendaient sur le ponton, heureuse de l’événement.
« J’arrive pas à y croire! Après 4 ans, je vais enfin revoir ma sœur! »
« Ne t’enchante pas trop, ma fille. J’ai l’impression que les nouvelles qui s’en viennent seront comme une douche froide pour Éléonore... »
« Ne vous inquiétez pas, Mère, elle comprendra. »
Ainsi donc, la soirée était tombée et leur fébrilité monta d’un cran.
Elles avaient l’impression que l’attente était interminable.
Ce fut Esther qui sortit en premier.
Puis Éléonore sortit à son tour. Elle avait embelli avec les années. Elle était plus belle que jamais.
« Oh! Comme je suis contente de te revoir, ma chérie! »
« Moi aussi, Mère. Vous m’avez manqué. »
« J’espère que tu as fait bon voyage! »
« Bien sûr que oui, Mère. Ce train était parfait pour un si long trajet. »
« Il me semble que tu es encore plus belle que dans mes souvenirs. La maternité t’a embelli, je trouve. »
« Huh? Ma...ter...nité… veut dire quoi… maman? »
« Voici Jean-Louis, Mère, votre petit-fils. »
« Ma chérie, il est temps de parler de ces nouvelles que je devais t’annoncer. »
« Oui, mère. Je vous écoute. »
« Voilà, la première nouvelle, votre père est grandement malade, ma chérie. Il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre… » dit sa mère.
« Quoi? Mais qu’est-ce qui est arrivé? » demanda Éléonore.
« Père a fait une crise de coeur. Il est revenu mais la moitié de son corps est paralysé. » ajouta Marguerite.
« Ce pourquoi je voulais que vous veniez nous rendre visite. Pour que vous puissiez l’assister dans ses derniers jours de vie... »
« Mais… je suis tellement désolée... »
« Et quelle est la deuxième nouvelle? J’ose espérer qu’elle est moins pire que la première. » osa demander Éléonore.
« Arthur et moi sommes fiancés. » annonça Marguerite.
« Quoi?! » s’exclama Éléonore.
« Malheureusement, oui. Et c’est elle qui en a décidé ainsi après la maladie de votre père.» affirma sa mère.
« Mais… tu veux dire que tu te sacrifies? Pour les biens de la famille? » demanda Éléonore.
« Je lui ai dis la même chose! » s’exclama sa mère.
« Mais comment est-ce possible? C’est un homme ignoble! » proclama Éléonore.
« Exactement! » renchérit sa mère.
« Je ne savais pas que vous pensiez tant de mal de lui. Je suis vraiment amoureuse. Il a changé depuis votre départ, Éléonore. Il est doux et aimant avec moi. » avoua Marguerite.
« Hum… Je lui donne le bénéfice du doute. En 4 ans, peut-être a-t-il vraiment changé? Ou peut-être se joue-t-il de vous dans l’espoir de mettre la main sur la fortune de notre père? »
« C’est une grave accusation, Éléonore! »
« Oh! Je vous demande pardon mais je ne peux pas oublier le fait qu’on m’a presque mariée à cet homme pour unir deux grandes familles fortunées! »
Esther se leva pour s’occuper de son fils pendant que la mère et ses filles se retrouvèrent seules pour parler en privé.
« Et… quand est-il de sa chasse aux Jeteurs de sorts? » demanda Éléonore.
« Je n’en sais rien, mais j’ai caché mes pouvoirs au plus profond de moi. Il ne le saura jamais. »
« Et s’il le découvre chez vos enfants, hum? » dit Éléonore.
« Je vais m’arranger pour qu’il ne le sache jamais. Comme je serai sa femme, je veillerai personnellement à ce qu’il ne découvre rien du tout sur les Jeteurs de sorts. Je vais m’en assurer. »
Un peu plus tard…
« Ta sœur se sacrifie pour la famille, même si elle ne le démontre pas. Mais d’un autre côté, si elle est près de lui, elle pourra s’assurer de détruire ses preuves de notre existence. »
« Hum… Je ne sais pas mais… je ne suis pas rassurée... »
« Je sais, ma chérie, je sais. »
1933 - Gare de Willow Creek – 1 mois plus tard:
« Tu vas me manquer, ma chérie. Je n’arrives pas à croire que je doives te faire mes adieux encore. »
« Au fait, Marguerite, je voulais te l’annoncer, mais je n’ai pas trouvé le temps. Voudrais-tu être la marraine de Jean-Louis? »
« Wow! Mais bien sûr que oui! J’espérais que tu me nommerais Marraine même si je deviens la femme d’Arthur. Je sais que ça va toujours être difficile entre vous deux. »
« Oh! Mes filles chéries! Il ne me reste plus que vous depuis que… je suis veuve… votre père m’a abandonné ici… » dit Marie-Louise, au bord des larmes.
« Voyons Mère, vous n’avez pas à vous inquiéter! Vous pouvez venir vous installer chez moi le temps que tout se règle. Et nous serons toujours là pour veiller sur vous. » dit Marguerite.
« Mais oui… Et vous pouvez aussi venir me rendre visite à Henford-on-Bagley ou même venir vous établir avec nous, en campagne. Je suis persuadée que vous aimerez ça! » ajouta Éléonore.
Marie-Louise ne savait que penser de tout cela.
« La campagne…? Vraiment…? »
« Mais oui! C’est une bonne idée! Peut-être que je devrais faire ce voyage! Peut-être que je devrais venir vivre avec vous quelques temps, pour penser à mon avenir... »
« Hahaha Mère, vous avez perdu pied! »
« Vous serez toujours la bienvenue chez nous. » ajouta Éléonore.
Elles décidèrent d’entrer dans la gare pour discuter en attendant le train.
« Au fait, je voulais te demander : pourquoi tu as donné ton nom de famille à ton fils? Habituellement, c’est le nom de famille du père... » demanda sa mère.
« Oui, je… Je sais que ce n’est pas convenable, mais tu sais aussi que je ne fais rien dans les convenances. » répondit Éléonore.
« Il y a une autre raison, j’en suis certaine. »
« Esther a… des dettes incroyables à rembourser après la mort de ses parents. Les créanciers le recherchent alors, il a pris aussi mon nom de famille et je l’ai donné à mon fils aussi. »
« Des dettes? Quels parents oseraient laisser un tel héritage à ses enfants? » s’exclama sa mère.
« Des parents sans honneur, je suppose. Je sais, c’est affreux.»
« Je suppose que notre nom a encore un sens. Votre père était un grand homme d’affaires. Le nom de Oiseaudelune est bien réputé à Willow Creek. »
« Et il le sera à Henford-on-Bagley aussi. J’y veillerai. Esther a un magasin de meubles florissant, ça devrait fonctionner très longtemps. »
« Tu sais, tu me proposais tantôt de partir avec vous, mais… tu sais que tu peux rester ici, ma fille, si t’en as envie. Avec ta famille magnifique, évidemment. »
« C’est gentil mais nous avons notre vie à Henford-on-Bagley, mère. Le travail de mon mari l’attend également. »
« Je comprends. J’espérais, je pense, que tu reviennes. Mais je te promets de venir vous rendre visite. »
Pendant ce temps, Esther alla acheter les billets.
Puis, ils ont commandé des cannolis.
« Prendre le train… maman… aller maison...? »
« Oui, mon chéri. On va prendre le train tantôt. »
« Ma douce, le train vient d’arriver. Le départ est dans quinze minutes. »
« D’accord, mon chéri, je viens. »
Le temps était maussade ce jour-là, tout comme les événements survenus dernièrement.
Les bagages étaient prêts.
Quand allaient-ils revenir? Personne ne pouvait le dire.
Éléonore avait sa vie avec Esther et elle était heureuse.
Le moment des adieux fut émouvant.
« Prends soin de toi, grande sœur. Je t’écrirai toutes les semaines. J’attendrai de tes nouvelles. »
« Je vous écrirai, promis. »
Marie-Louise regarda sa fille monter dans le train avec un pincement au coeur. Elle allait s’ennuyer d’elle, c’était certain!
Et maintenant, elle était à la croisée des chemins. Bien qu’elle avait pensé au bonheur de ses filles tout au long de sa vie, il était peut-être temps de penser au sien?
Quel choix ferait-elle?
Resterait-elle à Willow Creek ou irait-elle vivre à Henford-on-Bagley?
À suivre...
La suite est dans le message suivant.
@Kyrriane
1946 – Gare de Willow Creek
Un jeune homme avait pris le train pour se rendre à Willow Creek. En attendant son arrivée, il s’assura d’être présentable.
Ne trouvant personne à l’extérieur, il décida d’aller jeter un coup d’oeil à l’intérieur.
Comme personne ne semblait l’attendre, il se commanda des cannolis.
Et il mangea près de la fenêtre. Il espérait qu’on ne l’ait pas oublié. Il espérait ne pas attendre là, toute la journée...
Après son cannolis, une heure était passée depuis son arrivée. Il décida d’aller lire un peu dans le petit salon d’attente.
Le temps s’égrena et il attendit trois heures...
Finalement, une femme magnifique vint s’asseoir à ses côtés et entama la conversation.
« Bonjour! Êtes-vous Jean-Louis Oiseaudelune? »
« Oui, oui! C’est bien moi! »
« J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre! Désolée de notre retard, nous avons perdu une roue et mon frère a apporté la voiture au garage. Il va venir nous rejoindre. » expliqua-t-elle.
« Et… À qui ai-je l’honneur? Ma marraine avait mentionné qu’elle m’enverrait une bonne amie. Est-ce vous? »
« Marguerite a dit cela de moi? Me voilà touchée! Oui, c’est moi. Je m’appelle Léona Morin. »
Son coeur manqua un battement.
« Alors… vous êtes ma cousine? » demanda-t-il nerveusement.
Elle était si belle qu’il avait rêvé un instant qu’il pourrait avoir une chance de la courtiser.
« Non. Mon père est le frère d’Arthur, Gérald. Je suis donc la Filleule de Marguerite. C’est une coïncidence qu’elle soit autant ta marraine que la mienne! »
« Alors, je ne savais pas que la famille d’Arthur était en visite aussi. » dit Jean-Louis.
« C’est pour la grande nouvelle, nous sommes tous là pour ça. » annonça Léona.
« Ah oui… Elle me l’a mentionné dans sa lettre mais aucune idée de ce que ça peut être. » avoua-t-il.
« Moi non plus. Mon frère pense que Marguerite est enceinte. Mais… ça me surprendrait. »
« Et vous, Léona, vous en pensez quoi? »
« Heu… Je pense que mon oncle Arthur a eu une promotion et qu’il deviendra Juge. Cela fait très longtemps que mon père en parle. Mon père aussi est avocat. »
Jean-Louis sentit ses espoirs s’amenuiser. Léona était de la haute société. C’était impossible qu’elle s’intéresse à un simple menuisier comme lui. Mais à quoi pensait-il au juste? Il venait à peine de la rencontrer!
« Alors, vous habitez dans quel coin? » demanda-t-elle.
« Henford-on-Bagley. Mon père a sa boutique de meubles en campagne et nous voyageons lors des foires pour vendre nos créations. »
« Oh! Et est-ce que c’est loin? »
« Oui, c’est huit heures de train. » répondit-il.
Léona le trouvait bien mignon, mais vivre aussi loin, c’était impensable pour elle! Ils allaient s’en tenir à l’amitié. Enfin, le pourrait-elle vraiment? Et si c’était le Destin qui l’avait mis sur son chemin?
« Et vous? Vous habitez à Willow Creek? »
« Oui, pas très loin de votre grand-mère et votre marraine. »
« Ma grand-mère Marie-Louise… Cela fait bien longtemps que je ne l’ai pas vu... »
« Et quand est-il de vos parents? Viendront-ils aussi? »
« Non, pas pour le moment. Ma marraine m’a proposé de venir passer un été entier chez elle alors j’ai accepté puisqu’elle mentionnait qu’elle avait une nouvelle importante à m’annoncer. Je me demande bien ce que ça peut être. Je suppose que ma famille viendra pendant l’été, mais je ne sais pas quand. C’est tellement indécis avec le magasin de meubles et la ferme.»
« Donc, je suppose que nous pourrons nous revoir très souvent. »
« Je le pense aussi. »
Un homme vint prendre place près d’eux.
« Bonjour Jean-Louis, je suis enchanté de faire ta connaissance. Je suis Victor, le frère de Léona. Elle t’a sûrement parlé de nous, nos liens de parenté et tout... »
« Bonjour Victor! En effet, elle m’a tout raconté. »
« Et maintenant, connaissez-vous la suite? Où vais-je dormir? Quand est-ce que nous saurons la grande nouvelle? »
« Oh! C’est si excitant! Vous allez dormir chez votre Marraine, bien sûr. » ajouta Léona.
« En route! La voiture est presque comme neuve! » ajouta Victor.
« Comme neuve! Tu en es sûr? » dit Léona.
« J’ai tellement hâte de revoir tout le monde! » avança Jean-Louis.
« Bon. Quand il faut y aller... » dit-elle en se levant.
Les deux hommes la suivirent.
Jean-Louis passa la porte comme s’il s’aventurait vers l’inconnu. C’était un drôle de sentiment. Cela changeait agréablement de la routine de menuisier.
1946 – Gare de Willow Creek – 1 mois plus tard
Éléonore admira son reflet dans la glace.
« Hum… Il me semble que plusieurs années se sont écoulées depuis la dernière fois que je suis venue. »
« Ah ça oui! Je me demande de qui je tiens toute cette énergie qui bouillonne en moi! » s’écria Fernande.
« Hahaha Tu es unique, on te l’a dis souvent! » s’exclama Cécile.
« Oui, ça c’est vrai! Haha » ajouta son frère Hugues.
Éléonore vint prendre place auprès de ses enfants en attendant l’arrivée du train à la gare. Elle trépignait d’impatience.
« Surtout, n’oubliez pas de bien vous tenir avec notre famille. Ils sont des aristocrates et nous n’avons pas l’habitude de côtoyer des gens de ce milieu. » dit Éléonore.
« Ah... maman... »
« Mère, tu dois m’appeler Mère, Clémence. C’est important. »
Clémence soupira.
« D’accord, Mère, je ferai mon possible d’être une enfant parfaite et aimante! »ajouta Clémence.
« Parfait. Je suis fière de toi. »
« J’ai l’impression que Clémence manigance quelque chose. » avança Fernande.
« Oui, tellement! J’ai hâte de voir ce que c’est! » ajouta Hugues.
« Hahaha! Vous êtes drôles mais non, je n’ai rien derrière la tête cette fois-ci! Promis! » Ajouta Clémence.
Éléonore regarda la scène avec un sourire attendrissant. Ses enfants étaient en harmonie entre eux et c’était ce qu’elle avait toujours voulu. Tout comme elle et sa sœur qui avaient toujours été de bonnes amies malgré la distance.
Finalement, le train arriva et Éléonore revit sa sœur Marguerite. Les années l’avaient embelli. Elle était devenue une femme magnifique.
« Oh! Comme tu m’as manqué, chère sœur! »
« Toi aussi, tu m’as manqué! »
« Il s’est passé beaucoup de choses depuis, je m’en doute. Et… il faut que nous parlions de cette nouvelle que je dois annoncer. »
« D’accord. Allons nous asseoir à l’intérieur. »
« En passant, ils sont merveilleux tes enfants. » dit Marguerite.
« Merci beaucoup. Tu n’as pas emmené les tiens? »
« Oh… Disons que mes trois garçons sont bruyants et le dernier est encore aux couches. J’ai une nounou qui prend soin d’eux. »
« Cela fait longtemps qu’on s’est vus, Mère. Pourquoi n’êtes-vous pas venue à Henford-on-Bagley finalement? » demanda Éléonore.
« Oh... Tu sais, ma chérie, je ne voulais pas quitter ma demeure. Je savais que je devais faire un choix déchirant et perdre l’une de vous deux. »
« Ne dites pas cela, Mère, nous gardions contacts par lettre, c’est déjà bien. »
« Oui, une chance que ça existe! »
« Bon, passons aux choses sérieuses maintenant. Parlons de notre secret bien gardé. Qu’en est-il de son état? Et est-ce que ça fonctionne toujours? » dit Marie-Louise.
« Arthur est heureux et ne fait plus la chasse aux Jeteurs de sorts depuis que nous avons eu nos fils. Il se concentre sur sa carrière. Ce pourquoi je voulais vous annoncer qu’il allait être nommé Juge. Il a été promu et je suis très fière de lui. » annonça Marguerite.
« Félicitations. C’est impressionnant! Mais… Je doute que c’était pour cela que tu as réuni tous le monde... » dit Éléonore.
« En effet, tu es bien perspicace, chère sœur. En fait… Je cherchais un prétexte pour présenter Léona à Jean-Louis. Elle est magnifique et tellement intelligente, elle serait parfaite pour lui. Mais j’agis dans l’ombre, personne n’est au courant sauf vous deux. » annonça Marguerite.
« Vraiment? Tu joues les entremetteuses? » s’étonna Éléonore.
« C’est vrai que Léona est adorable. » dit Marie-Louise.
« Mon pauvre Jean-Louis, victime d’un complot par sa marraine! Le point positif, ça lui permet de rencontrer sa famille. » dit Éléonore.
1946 – Gare de Willow Creek – 2 mois plus tard
Léona attendait Jean-Louis. C’était aujourd’hui le Grand départ.
« Si ce n’était que de moi, je resterais ici avec toi, Léona. » avoua-t-il.
Ses paroles la firent vibrer de l’intérieur.
« Mais alors, pourquoi dois-tu partir? Reste avec moi. » dit-elle.
« Es-tu sérieuse? Tu voudrais que je te courtise? »
« Bien sûr que oui. Et tu devrais demander ma main officiellement à mon père. Tu sais, il ne mord pas. » ajouta-t-elle.
« Peut-être, mais on ne vient pas du même monde, toi et moi. » avoua-t-il.
« Qui est-ce qui s’en soucie aujourd’hui? L’important est d’être heureux, non? »
« Hahaha Si seulement c’était vrai. » ajouta Jean-Louis.
« Tu me promets d’y réfléchir? » demanda-t-elle avec espoir.
« Ma réponse est un oui, je ne pourrai jamais renoncer à t’aimer. Je vais d’abord en parler à ma famille. Ils comptaient sur moi pour prendre la relève du magasin de meubles. Je dois mettre mes affaires en ordre avant de revenir et de demander ta main à ton père. »
« Pendant ce temps, je pourrai… comment dire… t’écrire de belles lettres enflammées. » ajouta-t-il avec un petit sourire goguenard.
« Au revoir, Jean-Louis. Ne me fais pas languir trop longtemps. »
« Promis juré, ma belle Léona. Je reviendrai vite. »
Quelques heures plus tard, la famille d’Éléonore était là au complet ainsi que Marguerite et Marie-Louise pour un dernier moment à la Gare, avant le Grand départ.
« Vous avez de superbes enfants! » s’exclama Léona en voyant toute la ribambelle d’enfants d’Éléonore.
« Oui, c’est vrai. » avoua Éléonore.
Léona était magnifique et parfaite pour son fils, si vraiment les plans d’entremetteuses de sa sœur allaient porter ses fruits. Elle s’inquiétait par contre pour la succession du magasin de meubles. Comment Esther allait-il réagir?
« Tu es un grand garçon maintenant, il sera bientôt de ton devoir de prendre soin de ta famille, toi aussi. » dit mamie Marie-Louise à son petit-fils Jean-Louis.
« Justement, je vais devoir avoir une bonne discussion avec mon père en rentrant. On dirait que vous savez beaucoup de choses, grand-mère. Comment avez-vous deviné ce qui me passe par la tête? »
« C’est simple, mon garçon, je te vois rougir quand tu regardes Léona et je sais qu’au fond de toi, tu ne te sens pas à la hauteur d’une telle femme, mais détrompe-toi! Les statuts sociaux sont importants seulement pour ceux qui leur donnent de l’importance. N’oublie jamais cela! »
« C’est vraiment profond ce que vous venez de dire, grand-mère. »
« Je savais bien qu’il fallait remonter un peu ton moral avant de partir. C’est le boulot des grands-mères, je pense. »
« Je me fais vieille, mon garçon, je ne sais pas si je serai toujours en vie quand tu reviendras. Mais sache que je t’aime beaucoup et que je pense souvent à vous. Parfois je regrette de ne pas avoir visité ces lieux que ma fille aiment tant...»
« Je vous remercie de m’avoir invité pour l’été, ce fut vraiment génial de vivre ici, à Willow Creek. Je n’arrive pas à croire que ma mère y a vécu toute son enfance. » dit Jean-Louis.
« Oui, Éléonore y a vécu jusqu’à ce qu’elle aille enseigner à la petite école de Henford-on-Bagley. Cela fait tellement longtemps. » ajouta Marguerite.
Quand le train arriva, Jean-Louis alla chercher les billets de train.
Tout le monde se rejoignit sur le ponton pour le moment des adieux.
« Ma chérie, prends soin de toi. Ce fut un réel plaisir que de te revoir pendant deux mois! Tu devrais le faire à chaque année!» dit Marie-Louise, émue.
« Je vais y penser, promis! »
« Tu es toujours la bienvenue chez nous, grande sœur! » ajouta Marguerite.
« Au revoir, Marraine. » dit Jean-Louis.
« Prends soin de toi mon Filleuil adoré. Écris-moi souvent! »
Puis, ils montèrent tous dans le train.
« Ça s’est bien passé finalement. Je suis contente pour Jean-Louis et Léona. J’ai bon espoir qu’il revienne. » dit Marguerite.
« On peut dire que je suis sa bonne fée Marraine, non? » ajouta-t-elle.
« Pour l’instant. Mais attendons de voir la réponse de son père avant de trop s’emporter. Le pauvre, son rang social lui taraude les méninges et il pense qu’il est inférieur... » dit mamie Marie-Louise.
« J’essaie justement de renverser ces stupides mentalités. Jean-Louis est un garçon au coeur d’or, qui prend soin de sa famille et qui travaille dur pour subvenir à leurs besoins. Il sait déjà comment faire fonctionner un commerce. Tous ces aristocrates devraient prendre son exemple! Voudras-tu m’aider à l’épauler dans le projet?» dit Marguerite avec ferveur.
« Bien sûr que oui. Je suis prête à aller jusqu’au bout de mes dernières forces si cela peut mener à un beau mariage... »
Hum… Un beau mariage… Peut-être devrait-elle déjà penser aux préparatifs?
EXTRA - @pyrenea09
1949– Gare de Willow Creek
Léona entra dans la Gare, fébrile.
Trois ans de longue attente, de soupirs et de lettres enflammées...
Trois ans d’espoir, de rêves à bâtir ensemble, d’espérance...
C’était aujourd’hui le grand jour! L’attente était terminée!
Elle attendit son grand amour avec patience...
Il attendait que le train cesse sa course pour rejoindre enfin sa douce...
Le train arriva enfin!
Jean-Louis descendit, souriant et heureux de découvrir sa tendre Léona qui l’attendait patiemment.
« Comme tu m’as manqué, Léona! Trois ans, c’est beaucoup trop long! »
« C’est tellement vrai, mon cher Jean-Louis. Reste ici maintenant, ne pars plus.»
« Tel que promis, je suis venu demander ta main à ton père. J’espère qu’il acceptera. » dit Jean-Louis.
« Cela fait trois ans que je ne parle que de toi, alors je suis certaine qu’il va dire oui, mais avec ses conditions… je suppose. »
« Peu importe les conditions, je suis prêt à faire ce qu’il faut pour être près de toi à chaque jour de ma vie et fonder une famille à tes côtés! »
« Ah oui? Je suis soulagée dans ce cas. Mon père est très… disons… très autoritaire. J’espère que tu ne prendras pas peur! » avoua Léona.
« Rien ne me fera plus peur que de te perdre. Fais-moi confiance, ma belle Léona. »
« Dans ce cas, je vais te conduire à mon père! Il est avec Arthur et Alphonse, un homme d’affaires réputé. »
« Très bien, c’est parfait. »
Les trois hommes attendaient Jean-Louis sur la terrasse du Café de la Gare.
« Bonjour! Je suis Jean-Louis et je suppose que vous être Gérald, le père de Léona. Je voulais vous demander officiellement sa main. »
« J’osais espérer que Léona choisirait un homme de son rang mais Marguerite a agi dans l’ombre sans que je le sache. C’est elle qui vous a réuni tous les deux dans un but un peu mesquin, je dois l’avouer. Elle voulait secrètement vous unir, sans doute parce qu’elle tient beaucoup à vous et sa sœur. C’était arrangé depuis le début. »
« Si tu épouses ma fille, lui dit Gérald, elle devra vivre à Willow Creek. »
« Heu… Je n’ai rien ici, monsieur... »
« Il serait de mon devoir de ne pas laisser ma fille dans le besoin. Je ne peux pas m’opposer à votre union puisque je tiens à l’amour de ma famille. Il est hors de question que vous me déshonorez par votre pauvreté! Donc, je vais vous aider à vous établir ici et faire en sorte que vous puissiez obtenir votre propre commerce de meubles. Ce serait dans vos cordes, je suppose. »
« Oui, mais... »
« Je vous offrirai une maison avec un faible loyer pour commencer. Vous me paierez ce que vous pourrez au fil du temps. Ma fille se doit de vivre dans le luxe qu’elle a connu. »
« Je n’ai pas vos moyens, monsieur. »
« Exactement. C’est pourquoi je ferai en sorte que vous puissiez les avoir un jour, mon cher Jean-Louis. Vous êtes jeune et intrépide. Laissez-moi un an pour tout préparer. Mariage et maison. Pour le commerce, vous vous entretiendrez avec l’homme d’affaires que voici : Alphonse Wright ainsi que mon frère Arthur. »
« C’est d’accord. » répondit Jean-Louis.
Les conditions étaient monstrueuses, mais il ferait ce qu’il fallait pour épouser Léona.
« Parfait. Voilà un jeune homme consciencieux. Votre marraine serait fière de vous. Soyez assuré que vous ne serez jamais seul dans vos démarches. Ici, vous avez de la famille et nous serons là pour vous aider. »
« Parfait, maintenant que le mariage est approuvé par Gérald, négocions un local à louer pour un commerce de meubles sur la rue principale avec monsieur Alphonse, ici présent. Il pourrait le louer à 100 simflouz par mois, cela me semblerait raisonnable, non? » dit Arthur.
« 100 seimflouz?! Vous êtes cinglés, mon cher Arthur, je ne fais même pas de profit avec un tel montant! C’est 500 non négociable. C’est un local sur la Principale et il est très prisé! »
« Très prisé, dites-vous? Très médiocre plutôt, le bâtiment est en train de s’écrouler si vous ne faites pas de rénovations bientôt. Si vous le louez à mon Filleul, je pourrais vous aider à l’arranger un peu s’il fait du bénéfice avec son commerce de meubles. »
« Je ne veux pas être dans le trou... »
« Monsieur Wright, ce que mon frère vous propose, c’est un marché. »
« Un marché? »
« Louez-le à mon futur gendre à un faible taux et vous aurez un bénéfice avec les ventes de son commerce. Ce serait, bien sûr, très louable de votre part de faire valoir ses talents de Menuisier à votre cercle de connaissances. Il est jeune et intrépide, mais son père et son grand-père lui ont montré un sage métier. Si vous nous faites cette faveur, nous vous serons redevable, mon ami, ne l’oubliez pas. » ajouta Gérald.
« Redevables? Hum... Intéressant. Dans ce cas, j’accepte. »
« Parfait! Marché conclu! » s’exclamèrent les deux frères à l’unisson.
Jean-Louis regardait la scène avec satisfaction. Il avait l’accord de son père pour épouser Léona et c’était tout ce qui comptait!
« Je croyais que vous détestiez ma mère... » dit Jean-Louis à Arthur.
« Ah… Éléonore… Il est vrai que j’avais demandé sa main à Georges pour une union très politique... »
« Mais je fus heureux d’épouser Marguerite, sa sœur, que j’aime plus que tout. Comme quoi que l’amour a raison de nous, bien souvent. C’est une des raisons pourquoi je ne vous séparerai pas, mon cher. Vous me faites penser à Esther, quand il était sur le ponton et qu’il voulait demander la main d’Éléonore à son père. »
« Il est hors de question que je vois cette expression sur le visage de ma filleule! »
Jean-Louis, tellement heureux des paroles de son oncle, décida d’aller déclarer officiellement sa flamme à la femme de sa vie.
« Ton père a dit « oui », c’est officiel, nous pourrons nous marier! »
« Oh! Je suis contente! C’est une excellente nouvelle! »
Puis, sans crier gare, il lui donna son premier baiser.
« Léona, voulez-vous m’épouser? »
« Bien sûr que oui, Jean-Louis! »
1952 – Gare de Willow Creek
Ils avaient décidés de se marier à la Gare de Willow Creek...
« Oh! Ma chère Léona, quand je t’ai vu, mon coeur a cessé de battre. Je n’avais jamais vu une femme aussi belle et aussi talentueuse que toi. Puisses-tu faire de moi le plus chanceux des hommes en acceptant de devenir ma femme! »
La famille et les amis étaient bien émus de son discours.
Leur baiser scella leur union.
« Vous voilà maintenant Mari et Femme! » cria le frère de la mariée.
« Félicitations Marguerite! »
« Félicitations à nous tous! »
« Ça fait longtemps que je t’ai vue. Combien d’années? »
« Hum… Six ans, je pense. Tu peux venir me voir, toi aussi. » lui reprocha Éléonore.
« Oui, mais tu me connais, moi et la campagne, ça fait deux. Je suis une femme de la ville et j’aime bien mener ces dames de l’aristocratie par le bout du nez et connaître les petits potins. »
« Hahaha Oui, tu ne changeras jamais! » ricana Éléonore.
« Merci d’avoir permis cette union et de l’avoir encouragée. Tu vois, Léona est parfaite pour Jean-Louis! » dit Marguerite.
« Oui, c’est bien vrai, Léona est parfaite pour mon fils.»
« Même si je sais parfaitement qu’il a dû accepter un tas de conditions pour pouvoir se marier avec elle. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il devra faire et prouver tout au long de sa vie pour avoir droit à sa place d’époux à ses côtés. » avoua Éléonore.
« Oh! Tu exagères. Je suis certaine que ce n’est pas si pire... »
« Nous verrons avec le temps, chère sœur. »
« Oui, nous verrons. » ajouta Marguerite.
1968– Gare de Willow Creek
Léona entra dans la Gare, fébrile.
Tant de rires, de sourires et de bonheur, pendant ces années! En y repensant, elle était nostalgique.
Elle avait donné naissance à cinq beaux enfants. La plus âgée, Carole, adorait la musique et excellait au piano.
Leur deuxième enfant, Marc, aimait autant le monde des affaires que son oncle Arthur et son grand-père Gérald. C’était un univers dans lequel il baignait depuis sa tendre enfance.
Il y eut ensuite Francine. Très extravertie, elle adore saluer les clients qui entrent à la boutique de son père et jouer aux échecs.
Comme quatrième enfant, ils eurent Guy Oiseaudelune. Il adorait déjà faire des meubles comme son père!
Puis, la petite dernière : Marilène.
Comme Léona aimait sa famille! Comme elle était heureuse! Comme elle aimait son Jean-Louis!
Aujourd’hui, c’était un jour spécial. Jean-Louis alla acheter des billets pour Henford-on-Bagley.
Pour la première fois depuis seize ans, il va aller rendre visite à sa famille.
« Oh, ma belle Léona, comment vas-tu? Je suis tellement contente de faire ce voyage avec vous! »
« Il était temps que vous fassiez une visite à Éléonore, depuis le temps qu’elle en parlait! Je suis certaine que c’est un endroit incroyable! J’ai hâte de voir où Jean-Louis a grandi. » dit Léona.
« C’est vrai. Maintenant que les enfants sont grands, je pourrai partir sans m’inquiéter... »
Éléonore avait bien raison de s’inquiéter, pensa Marguerite.
Marguerite connaissait tous les plans de M.Wright et elle savait pertinemment en quoi consisterait ce voyage qui était d’abord un voyage d’affaires...
Oh! J’espère que tout s’arrangera et que Hugues acceptera d’aider Jean-Louis sinon nous serons perdus… pensa Léona. Marguerite a toujours été là pour nous mais les accords que Jean-Louis a dû accepter pour se marier avec moi furent… finalement… très faramineux.
Intérieurement, Léona avait honte d’avoir causé autant de soucis à l’homme qu’elle aimait.
« Je sais pourquoi vous allez à Henford-on-Bagley, mon garçon, dit Gérald, le père de Léona, à Jean-Louis. J’espère juste que ce ne sera pas vain. »
« Oh! Ce M.Wright a été bien gourmand en affaires. Je n’imagine même pas ce qui pourrait arriver si cela perdure. Je vais travailler gratuitement ou pire, je serai son exclave! »
« Vous savez, mon garçon, que je ferai tout mon possible pour vous aider. Mais j’ai beaucoup moins d’influence dans le monde des affaires que mon frère cadet, Arthur. Je sais par contre, que d’impliquer votre frère pourrait faire pencher la balance... » dit Gérald.
« Je sais et je vous en remercie. »
« Mais j’ai tout de même peur qu’il me dise non. Si jamais cela arrivait, je… je ne sais pas ce que je ferais... »
« Ne pensez pas à cela, Jean-Louis. Si votre frère vous aime, il acceptera de vous sortir de cette impasse. »
« Au fait, tu as l’air grandement préoccupée, ma chère. Est-ce que ça va? As-tu quelques soucis avec ta famille?» demanda Marguerite.
« Tu sais… je suis au courant de tout. J’étais là quand ce M.Wright a crié haut et fort qu’il anéantirait toute ta famille et qu’il ferait en sorte que tout le monde sache que Jean-Louis lui est redevable pour le local qu’il lui a loué et tous les clients qu’il lui a donné... »
« Mon dieu... »
« J’étais là et j’ai tout vu quand M.Wright a promis de réduire à néant l’industrie de meubles de Jean-Louis s’il ne lui donnait pas 70% de ses profits! Et il a dit qu’il augmenterait à 80% s’il osait le faire attendre! »
« Quoi!? » s’exclama Léona.
« S’il arrive à ses fins, il détruira Jean-Louis, ses espoirs et son commerce. Je sais que Jean-Louis veut parler à son frère pour le convaincre de bâtir un commerce ensemble et de se faire des ventes et des clients par correspondance. Pour ainsi déménager et bâtir son propre empire. » dit Marguerite.
« Je savais qu’il voulait demander de l’aide à son frère… mais je ne savais pas la conversation avec M.Wright... » soupira Léona.
« Ce M.Wright est épouvantable! Mon cercle de connaissances est bien d’accord, c’est un requin très gourmand et cela suffit! Il veut toujours plus de profits aux dépends des autres. Nous devons l’arrêter. »
« Je ne sais pas du tout comment Hugues va réagir quand je vais lui partager mon idée. Peut-être qu’il trouvera cela trop… comment dire… avant-gardiste? » dit Jean-Louis.
« Mais pas du tout! C’est très réaliste, plutôt. »
C’est un bon gendre, pensa Gérald, même si parfois, je vois encore un gamin. Reste que toute cette histoire avec M.Wright l’a changé et l’a rendu plus anxieux… Ah! L’époque où nos premiers amours étaient nos seuls soucis est très loin maintenant…
J’espère être encore à la hauteur de sa fille, de ma belle Léona que j’aime et que j’aimerai toujours, pensa Jean-Louis. J’ai encore sa photo dans ma poche, que je traîne sur moi en tout temps.
Je te promets ma douce que tout va s’arranger...
…et que nous connaîtrons enfin le bonheur que l’on se promet depuis le premier jour.
EXTRA - @oiseaudelune
1982 – Gare de Willow Creek
« Pourquoi faut toujours que t’accompagnes ta sœur quand elle veut aller danser! On prend un café tranquille à la Gare, t’es pas obligé de faire le chaperon. » dit Jacinthe.
« Jacinthe a parfaitement raison. J’aime bien que tu nous accompagnes pour aller danser, mais si c’est maman qui t’envoie, laisse tomber. Nous sommes grandes et on a pas besoin de chaperon! » dit Sylvie.
« Bien dit. » ajouta Jacinthe.
« Eh bien! J’aime bien vous accompagner et ce n’est pas ma mère qui m’envoie maintenant. Je dois avouer que je trouve l’amie de ma sœur très mignonne... » dit Yves.
« Quoi? Moi? » dit Jacinthe en rougissant.
« Mais voyons… Cela fait des mois que tu nous suis comme un chien de poche dans les bars et c’est seulement maintenant que tu le dis?! »
« Hahaha Le tombeur! » s’exclama Sylvie.
« Eh bien oui, j’étais gêné avant et t’étais pas encore majeure. J’ai été patient. Maintenant, je compte te courtiser dans les règles de l’art... » dit Yves.
« Hum... »
« Alors, Guy et Esteban, on part à la chasse ce soir? Le Velours bleu a un spécial pour Femmes, je sens que ça va être au Top! » lance Oliver.
Mais Guy Oiseaudelune était distrait par la table d’à-côté où deux femmes et un homme discutaient ensemble.
Wow! Cette femme aux cheveux noirs est magnifique, pensa-t-il. Je devrais tenter ma chance et aller lui parler. Allez! Courage!
« Avez-vous vu les deux belles jeunes femmes sur l’autre table? » demanda Guy à ses deux amis.
« Ouais, mais je vais attendre que l’homme s’en aille avant d’aller parler à la rousse. » dit Oliver.
« Nous comptions aller au Velours Bleu ce soir. Ça te convient? » lui demanda Jacinthe.
« Mouais… mais c’est pas le bar que vous alliez à tous les week-end? » dit Yves.
« Oui et alors? Ça te tentes pas? »
« Hum… Je vais chercher des cafés. Mokaccino pour vous deux? Je vais chercher ça et je reviens. » dit Yves en se levant.
« Ton frère est bien mignon, mais ce n’est pas trop mon genre… Je ne sais pas comment lui dire ça poliment. » avoua Jacinthe à Sylvie.
« Si tu veux, je lui en glisserai un mot. Tu as vu la table de beaux garçons à côté? Il y en a un qui me regarde depuis tantôt et il est plutôt mignon.» dit Sylvie.
« J’ai remarqué aussi. Surtout le blond bien musclé. J’espère qu’il va venir me parler! »
« Moi, c’est le brun mignon, tout au bout. Hihi » dit Sylvie.
« C’est le moment, Guy! Le mec est parti! À l’attaque! » lança Oliver.
« Oh! Je pense qu’ils se dirigent ici! Prépare-toi à flirter, ma chère amie! » dit Sylvie joyeusement.
« Salut, belle rousse, comment t’appelles-tu? Je suis Oliver, pour vous servir! »
« Très enchantée, Oliver! Je m’appelle Jacinthe. »
Il est magnifique, je pense que je suis amoureuse, pensa Jacinthe.
« Salut, je m’appelle Guy et toi? »
« Moi, c’est Sylvie. Enchantée. hihi »
Cette femme est magnifique, tellement colorée! pensa Guy.
Il est tellement mignon, je suis en train de craquer, pensa Sylvie.
« Est-ce que t’habites dans le coin? Vous venez souvent ici, pour prendre un café? »
« Jacinthe est ma meilleure amie et nous habitons en Chambre chez une vieille dame super gentille; Maguerite Morin. Elle n’habite pas très loin alors c’est facile de venir prendre un café avant d’aller danser au Velours bleu. » expliqua Sylvie.
« Wow! Quelle coïncidence! C’est la marraine de mon père! » s’exclama Guy.
Yves revint quelques minutes plus tard et vit que la femme qu’il aimait était en train de flirter avec quelqu’un d’autre!
« Je pensais que tu m’aimais aussi! Je t’ai avoué ma flamme et tu semblais d’accord! Tu es vraiment une garce! » cria Yves.
« Je ne voulais pas te faire de peine, mais tu n’es pas tellement mon genre... » avoua Jacinthe.
Quelques minutes plus tard, Guy ne perdit pas de temps et embrassa Sylvie.
Quand l’amour était là, pourquoi l’arrêter? Pourquoi prendre son temps? C’était ce qui était le plus précieux au monde...
Oh… me voilà vraiment perdue… va-t-il me demander ma main?
Marguerite entra dans la Gare.
Elle avait encore changé depuis la dernière fois qu’elle était venue.
Comme parmi tant d’autres choses, le changement faisait partie de la vie. Elle avait vieilli.
Mais d’autres choses ne changeraient jamais. Comme attendre un être aimé à la Gare, par exemple.
Éléonore profita du voyage et pensa à sa vie bien remplie avant de perdre Esther… Maintenant Veuve et seule à la maison, elle était venue rendre visite à sa sœur tant aimée.
Éléonore pu sortir du train. Quelle joie de revoir cette Gare tant aimée! Cette ville où elle était née! Cette sœur qu’elle aimait tant!
« Comme c’est bon de te revoir! » dirent-elles en choeur dans une accolade.
« Toutes mes condoléances, Éléonore. Je connais ton chagrin. Nous voilà Veuves toutes les deux. Tu peux rester aussi longtemps que tu veux. Je n’ai plus d’enfants à la maison, juste deux jeunes femmes qui louent des chambres. Ça me fait un peu de compagnie et d’aide dans la maison. »
« Quelle bonne idée! »
« Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas parlé du secret. Sommes-nous encore les seules à être au courant du Sort de notre famille? » demanda Marguerite.
« Je promets que je n’en ai parlé à personne. Quand mes enfants ont cru percevoir des changements physiques, je mettais ça sur le dos de l’adolescence, du fait de grandir. Je pense qu’ils ne se doutent de rien. J’ai moi-même enfoui mes pouvoirs au plus profond de moi.» avoua Éléonore.
« Nous sommes deux. Bien que je pense que la menace s’est éteinte avec la mort de mon mari, je n’en reste pas moins craintive. Il n’écrivait plus de correspondance pour la chasse des Jeteur de sorts, mais peut-être que le groupe existe encore. Continuons à être vigilents. »
« Et comme disait maman Marie-Louise, le secret devra mourir avec nous. Ainsi, nous protégerons notre famille! »
Ah chère sœur…
Il ne se passe pas un jour où je ne pense à notre vie, éloignée de part et d’autre.
Je regrette de ne pas t’avoir visitée aussi souvent qu’il aurait fallu.
Mais tu es ma grande sœur et je t’aimerai toujours… pensa Marguerite.
Ah chère sœur…
Si tu savais comme je m’ennuie de toi…
Je pense rester ici et profiter de tous ces derniers moments à tes côtés…
Nos enfants sont grands, ils ont leur propre famille.
Nous sommes deux mères, deux sœurs bien seules à présent et je compte rattraper le temps perdu.
Nous sommes âgées maintenant. Le temps a passé si vite.
Mais je t’aime et je t’aimerai toujours.
Ma chère petite sœur d’amour… pensa Éléonore.
2022 – Maison de Valérie Oiseaudelune – Willow Creek
Je me levai, complètement confuse. C’était un rêve, mais il semblait si réel.
Ce n’était pas un rêve ordinaire! C’était vraiment arrivé!
Peut-être que mes ancêtres Jeteurs de sorts me lançaient un message!
J'avais enfin une réponse à mes questions.
Comment le Sort avait-il pu être ignoré de ma famille pendant aussi longtemps…
J'étais heureuse de connaître enfin mon passé...
Album Souvenirs - « Voyage dans le temps » - 1928 à 1982
Les parents de Valérie Oiseaudelune : Guy et Sylvie
Lien de l’arbre généalogique de la famille Oiseaudelune :
https://www.theplumtreeapp.com/public/630261331bb3ab8a4c33bb57
À suivre...
Mon vote:
1- @Cracotte (5pts)
2- @Fonsine721 (4pts)
3- @Kyrriane (3pts)
Voilà!
Je vous souhaite une belle fin de semaine! Prenez soin de vous et profitez du beau temps!
j'espère que vous avez passé un bel été et que la rentrée s'est bien passé pour vous tous.
Je passe en coup de vent pour les votes du défi de @pyrenea09
Bravo à toutes pour vos participations, j'ai eu du mal à vous départager!
@oiseaudelune 5pts
@Kyrriane 4pts
@Fonsine721 3pts
J'ai hâte de relever un nouveau défi! Ca m'a manqué!
Merci @oiseaudelune pour ton histoire racontée avec talent et superbement imagée!
A bientôt!
Un grand merci @oiseaudelune pour ces tranches de vie de Valérie Oiseau de Lune ... Comme toujours j'ai adoré te lire....
Je suis sous le charme de tes images .. de tes dialogues .. de tes choix vestimentaires pour chaque protagoniste .. et surtout le temps que tu investis pour mettre en images ces 4 merveilleuses participations.
Pour ma part je vais voter directement .. franchement c'est vraiment difficile à chaque fois que je passerais bien mon tour !!! J'ai visité chaque participation et quel travail.. Bravo aussi à @pyrenea09 à la fois pour son projet que pour sa propre réalisation .. merciiii
J'appelle aussi @Fonsine721 et @Cracotte à voter c'est le dernier jour les filles
1. @oiseaudelune 5pts
2. @Kyrriane 4pts
3. @Cracotte 3pts
4. @Fonsine721 2pts
Une très belle soirée à tous et un bon début de semaine 🌺
Studio : chipiecyrano
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Je suis émue par vos beaux mots.
Merci beaucoup!
Me revoilà pour vous communiquer les résultats des votes du défi de @pyrenea09 ..
N'ayant pas eu le vote de @Fonsine721 je lui ai retiré ma voix afin que les 4 participantes aient le même nombre de vote à savoir 11 pour chacune .
@oiseaudelune 44 pts
@Cracotte 42 pts
@Fonsine721 39 pts
@Kyrriane 36 pts
Sans le vote de Fonsine les résultats sont sans doute différents mais j'ai fait au plus juste .. et maintenant félicitations à notre gagnante Oiseau de Lune avec sa superbe participation
Bravo à toutes .. et un grand merci à toutes les personnes qui sont passées pour voter
@oiseaudelune pour le défi que tu vas nous proposer il démarre à partir d'aujourd'hui jusqu'au Samedi 1er Octobre
Tu dois rappeler les indications habituelles :
-ID galerie
-Lien vers la galerie
-Image de présentation
-Lien pour redimensionner les images
-Nocc
-Les codes autorisés ou pas
- 20 photos plus 5/10 sous spoiler suivant la taille du défi
- et enfin la date de fin du défi ..
Voilà je pense n'avoir rien oublié ....
Prenez soin de vous .. je vous souhaite à tous une belle journée ensoleillée .. et malgré ce beau temps j'ai une crève d'enfer
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Soigne toi bien @chipiecyrano
Bonne semaine à vous tous!
Chris CréationsSims *** YouTube *** Twitter *** Facebook Chris CréationsSims *** L'UniverSims
Je suis bien curieuse de voir le défi que tu vas proposer...j'imagine quelque chose de très original te connaissant
Quelle belle histoire autour des gares tu nous a concoctée là! J'ai adoré
Les costumes de chaque époque sont magnifiques!
Je suis émue que vous ayez aimé ma Gare et merci beaucoup pour tous les mots gentils concernant mon histoire!
J’ai eu une idée de défi en revenant de Camping cet été et je me suis dis que ce serait génial d’ajouter ça à Granite Falls!
Voici donc ma troisième proposition.
Le Parc National de Granite Falls a récemment fait l’acquisition du Camping La Grande Chute à la suite de la mort du propriétaire pour un prix très raisonnable. Heureusement, le Camping était très populaire et très prisé par les touristes, il est donc un atout considérable à Granite Falls qui voudrait redorer un peu leur image pour rendre cette destination plus attrayante. Point bonus, ce camping porte le nom de la célèbre Chute de Granite Falls et est donc parfait pour les pêcheurs.
Le Camping est fonctionnel et les Saisonniers (campeurs qui résident durant toute la saison d’été) ont bien aménagés leur site, rendant ainsi le Camping très attrayant.
La section de Camping Sauvage est aussi verdoyante que la forêt en elle-même.
Le Parc pour les enfants et bambins est également très beau et bien entretenu.
La Roulotte-Bar ainsi que le Grand Feu de camp est un incontournable du Camping. C’est là que les campeurs se rejoignent pour prendre un verre et fêter ensemble les diverses fêtes du Camping.
Le terrain de Basket et le terrain de Fer à cheval est propre et attrayant.
Quant à la piscine, elle manque un peu d’amour et sera à rénover...
L’accueil aussi semble un peu terne...
Le pire nous attend dans : Le Pavillon.
Datant des années 60, il ne semble pas avoir été redécoré depuis.
Voici donc : La salle d’activités
Le restaurant, sa cuisine et sa terrasse. Il y a du potentiel puisqu’elle a une vue imprenable sur la forêt de Granite Falls.
Le Magasin est très… comment dire… encombré. Sûrement que les campeurs n’ont pas tous besoin de ces articles… Non?
Les exigences du Parc National de Granite Falls:
Redécorer / Réemménager Le Pavillon comprenant :
- Un Magasin d’articles de camping : magasines, jouets, chaudrons, bois, tisonniers, etc.
- Ils voudraient ajouter un Comptoir de salon de Bubble Tea Thé Tendance pour être au goût du jour. (Et ça se rapproche le plus de la Slush/Barbottine) À positionner dans le magasin. (Si vous n'avez pas le pack Années de Lycée, vous pouvez mettre un café ou un bar)
- Un restaurant (Si vous n'avez pas le pack Restaurant, faire une salle à manger)
- Une cuisine reliée au restaurant
- Une terrasse reliée au restaurant
- Une salle de jeux
- Salles de bain (toilettes et douches séparées / Hommes / Femmes) (Minimum 2 toilettes et 1 douche pour chacun)
Redécorer / Réemménager l’Accueil
Redécorer / Réemménager la Piscine (doit avoir au moins un plongeoir. Celui qui est déjà là peut être déplacé ou modifié)
Le Reste du Camping n’est pas à retoucher. (Je ne voulais pas vous donner un Défi trop long à faire)
Mais vous pouvez Décorer, Modifier, Supprimer TOUT ce que vous voulez du reste du Camping. En autant que ça respecte ce qu’un camping doit contenir. (voir plus bas)
Ce qui est autorisé :
- Remplacer les portes et fenêtres
- Modifier / ajouter des plateformes
- Remplacer murs existants (intérieurs et extérieurs) par des clôtures ou demi-murs
- Modifier / déplacer / ajouter des escaliers
- Modifier les toits ou en ajouter
- Modifier la couleur des sols et des murs
- Ajouter / supprimer / modifier les murs (Intérieur et extérieur)
- Modifier la hauteur des murs
- Ajouter plus de pièces si vous en avez besoin
- Ajouter des étages
- Ajouter des balcons
- Supprimer du mobilier et/ou le remplacer
- Ajouter des mezzanines
- Ajouter et/ou supprimer la végétation extérieure
- Ajouter un sous-sol
- Modifier / Supprimer /Déplacer / Décorer TOUS les éléments du terrain de Camping
- Remplacer la Roulotte-Bar par autre chose
- Choisir une Thématique de Camping si vous voulez (Noël des campeurs, Halloween des campeurs, etc.)
- Agrandir / Rapetisser la Piscine, l’Accueil, le Pavillon
Ce qui est interdit :
Absolument rien.
Le Parc National est ouvert aux propositions de changements et aux idées innovantes.
Si jamais vous faites de Grandes Rénovations, sachez que le Camping doit avoir :
- 1 Tente minimum dans une section boisée pour le camping « sauvage »
- 1 Cabane de Toilettes extérieures pour le camping sauvage
- 1 Roulotte minimum
- 1 Parc pour enfant/bambins
- 1 Terrain de Fer à cheval
- 1 Terrain de Basket
- 1 Accueil
- 1 Piscine
- 1 Section Bar et gros feux de camp pour les fêtes
- Le Pavillon : 1 magasin, 1 restaurant (cuisine, terrasse, restaurant intérieur), 1 salle de jeux, Toilettes hommes/Femmes
Budget : Aucune restriction, le Parc National a les moyens de financer
Voici les vues aériennes:
Toit
À redécorer / Réemménager:
1- Le Pavillon
2- L’Accueil
3- La Piscine
Facultatif (vous pouvez modifier ou non, c'est au choix):
4- Terrain de Basket et Fer à Cheval
5- Parc des enfants / Bambin
6- Roulotte-Bar et Feu de camp
7- Section des Campeurs Saisonniers (Roulottes)
8- Section Camping « Sauvage »
Le lien pour télécharger : Camping La Grande Chute
Voici la vignette:
À positionner sur : Forêt de Granite Falls / Parc National
ou tout autre terrain 50X50
P.S. Ce n’est pas obligatoire de placer le Camping à Granite Falls, ce peut être dans une autre map si vous n’avez pas le pack Destination Nature. Et bien que j’utilise beaucoup de pack dans ma construction, rien n’est essentiel et tout peut être remplacé.
Date limite : Samedi 1er octobre 2022 minuit
Pour votre participation vous pourrez poster 20 photos plus 10 sous spoiler dont les vues aériennes en précisant :
• Photo de présentation
• ID galerie
• Lien galerie
• Redimensionner vos images
• Pas de CC
• Codes permis (MOO / SLO / SHO)
Voilà! J’espère que ce défi vous plaira! (Et j’espère que je n’oublie rien. Me faire signe si c’est le cas!)
Bonne rénovation!