[VDC/Histoire] Memento Mori (MAJ 19/11)

Ellandan · mars 2021

Oups Mona et Nobu se sont fait griller

Mais ça va ils s'en sortent bien! A condition de remplir leurs objectifs dans les deux ans

Amaury qui se balade toujours du côté du garde-manger

(je me rapelle encore de lui bambin qui s'était perdu là bas, à parler à la nourriture

) Joyeux anniversaire Camille! Alors comme ça, il pense savoir qui est sa mère... Je me demande bien comment Nicholas et Numéro 3 vont gérer

Mais qui est donc NO-B612?
Et bienvenue Côme! Et je confirme, c'est un vrai prénom, j'avais un camarade de classe qui s'appelais comme ça

Horthak · mars 2021

Après maintes péripéties, j'ai enfin rattrapé mon retard ! Mais c'est que commenter va être compliqué, il s'en est passé des choses...

Je trouve ça amusant que Nicholas s'entête à répéter "l'amour est une faiblesse" alors que tout ce qu'il fait, il le fait par amour. Bon, ok, il ne s'en rend pas vraiment compte, mais en même temps, un tel désir de vengeance ne peut venir que de là, non... ? Et en même temps, il se donne raison, puisque ce désir de vengeance est probablement une très mauvaise chose, comme essaie de le lui faire comprendre Isobel

Il est trop obnubilé et ne voit pas les menaces qui sont juste sous son nez... il ne s'aperçoit pas non plus que ses sentiments pour l'insupportable Rayon de Soleil sont justement de la nature qu'il souhaite éviter...

Mona a beau essayé de lui faire entendre raison, ça ne marche pas, et en plus ils se font griller par Camille. A mon avis, ce petit va devenir très dangereux... et le suite des MAJs n'a fait que me conforter dans cette idée.

Nicholas est finalement terriblement influencé par Sybil, qu'il le veuille ou non. Il s'enfonce, commet toujours plus d'atrocités quand les choses ne vont pas dans son sens, et moi, j'avoue que ça me plaît pas trop, j'ai envie de lui foutre trois claques

En même temps, il se rapproche toujours plus d'Isobel, sans pour autant comprendre le lien qui les unis. Je me demande si la révélation ne va pas lui tomber dessus d'un coup d'un seul un beau jour

Si Camille est prêt à en découdre, Amaury et Diane semblent tous les deux bien loin de cette volonté de tout faire pour plaire à leur géniteur. J'ai un peu peur pour la suite... Cela dit, Camille se pose des questions, et je me demande jusqu'à quand Nicholas niera le fait que la menace peut venir de l'intérieur même de son foyer.

Melsy_Lba · avril 2021

@tous Tout d’abord toutes mes excuses pour ma longue absence sur le forum. J’avais besoin de faire une pause avec les sims en général pour revenir avec plein d’inspiration pour la suite du VDC

Un grand merci à celles et ceux qui sont toujours par là, je vais évidemment m’empresser de rattraper mon retard sur vos histoires

@nathalie986 et oui haha c’est une crypte 2.0

J’ai beaucoup ri en lisant ta vision de Camille

C’est vrai qu’il a un côté flippant et… des secrets

Comme tu l’as bien senti, Nicholas n’avait pas vraiment pris le sixième sens maternel en compte dans son plan parfait pour vaincre Sybil… à surveiller…

Oui Amaury est bien le rejeton de Clara/Numéro 4. N°3 s’en inquiète plus particulièrement parce que N°4 a déjà posé prb par le passé avec ses sentiments pour Nicholas.
Waw tu rigoles pas quand tu as une théorie ! Elle est très intéressante en tout cas…

Karl/Kaspar n’est pas mort (du moins pas encore

), il est emprisonné dans le Donjon sous la surveillance de notre cher Patoche.
Nicholas a fait exprès de donner ce prénom à son fils pour faire plaisir à Isobel.

(Il avait vu cette discussion entre Elisabeth et Isobel pendant son coma de trois ans, oui je sais c’était le siècle dernier

)

@Elinoee décidément tout le monde le trouve flippant mon pauvre petit bébé d’amour ! (objectivité bonjour…

)
Comme j’expliquais à Nathalie, ce n’est pas vraiment qu’il a les mêmes réflexions mais plus qu’il a connaissance de celles d’Isobel…

Concernant Nobu et Mona, c’est vrai qu’il a presque été tendre avec eux… mais d’un autre côté il a besoin d’eux donc il ne pouvait pas se permettre une punition trop drastique.

Et puis tu as sans doute raison… il s’attendrit, le bougre…

Tu as parfaitement cerné les caractères des enfants

C’est vrai que leur vie n’est pas facile, mais c’est la dure loi du VDC… Heureusement Isobel est là pour eux

@Ellandan Oui Mona et Nobu ont eu chaud ! Quelque chose me dit qu’ils ne vont pas s’amuser à faire les malins d’ici de longues années

Ahaha c’est vrai que ce moment avec Amaury était mémorable. Il m’amuse beaucoup ce petit charmeur !
Camille et Côme te remercie

@Horthak

Je trouve ça amusant que Nicholas s'entête à répéter "l'amour est une faiblesse" alors que tout ce qu'il fait, il le fait par amour.

Je crois que tu n’aurais pas pu mieux résumer le personnage de Nicholas !

Il se rattache à cette phrase comme à une bouée de sauvetage pour tenter de maintenir les apparences… maintenant est-il si aveugle que cela, je ne sais pas…

puisque ce désir de vengeance est probablement une très mauvaise chose

Je suis ravie que tu aies relevé ce point-ci car pas mal de questions morales vont effectivement se poser dans les chapitres suivant… Le bien, le mal, et puis toute une palette entre les deux…

Camille dangereux ? Une menace à l’intérieur de son foyer ? Voyons, ce ne serait pas mon genre… Quoique…

CHAPITRE 16

Dans les épisodes précédents :

Elle l’avait guidé dans la nuit il ne savait trop où, une sorte de monastère perdu au milieu de nulle part à quelques heures de vol de Forgotten Hollow.
« Je ne suis jamais morte, Sybil m’a plongée dans un sommeil éternel. Depuis votre retour je me réveille pendant trois jours une fois par an. »
« Que voulez-vous que j’y fasse ? »
« Retrouvez ma femme. »
« Je croyais qu’elle était morte. »
« Je le croyais aussi. Maintenant je n’en suis plus si sûre. »

Chaque fois qu’elle se réveillait dans son corps là-bas, elle oubliait tout. Elle ne se souvenait plus que trois cents s’étaient écoulés, que sa femme n’allait pas franchir la porte d’un instant à l’autre pour venir l’enlacer. Puis les heures passaient et ses quelques souvenirs lui revenaient en mémoire les uns après les autres. Chaque année, elle revivait tout : la douleur, l’absence, les déchirures.
Elle ne voulait pas s’endormir, il ne voulait pas qu’elle parte. Il voulait prendre sa place, ses peurs et ses blessures. Il voulait la voir sourire encore.
« Vous savez Rayon de Soleil, vous pouvez l’avouer que vous ne pouvez plus vous passer de mon adorable compagnie. »
« Vous êtes un idiot » pouffa-t-elle faiblement.

« Promettez-moi de parler avec Diane pendant mon absence. »
« Voyons, vous vous faites du mauvais sang inutilement. Les enfants ont toujours eu beaucoup d’imagination. »
« Nicholas, s’ił vous plait. J’ai un mauvais pressentiment, quelque chose ne va pas. »
« Bien, je vous le promets. J’irai lui parler. »

Ce n’était pas la première fois que son Rayon de Soleil lui faisait part de ses inquiétudes à propos de sa cadette. Diane avait toujours eu un monde bien à elle, mais il y avait des jours où elle semblait si perdre, dans sa propre tête. Elle pouvait passer des heures durant à avoir des conversations avec elle-même, préférant la compagnie de son ami imaginaire à celle de ses frères et soeur, en oubliant presque parfois que son petit corps avait besoin de nourriture pour survivre.

« Raconte moi ma Diane, qu’est-ce qui ne va pas ? Ton joli sourire est bien triste. »
« Il me manque Papa. »
« Qui cela ? »
« E. »
« E ? Ton ami imaginaire ? »
« Il venait souvent me voir en rêve. Mais maintenant il ne vient plus. »

Alors elle lui raconta les rêves qu’elle faisait depuis des années, avec son ami E, un garçon roux du même âge qu’elle. Parfois ils étaient astronautes, parfois fermiers, parfois ils s’en allaient tout simplement nager dans l’océan, E ne lui parlait jamais. Mais un soir ce fut différent, fini les aventures.
« On ne va plus pouvoir se voir » lui dit-il.
« Mais pourquoi ? »
« Nous sommes trop grands maintenant, les grands oublient trop de choses. »
E n’était plus venu depuis des mois. Et elle, elle commençait à oublier son visage.

Le sourire de sa petite princesse s’effaçait tous les soirs un peu plus, et il ne pouvait plus se résoudre à rester les bras croisés.
« Mon vieil ami, j’ai peur d’avoir encore besoin de vos lumières. »
« Dites-moi mon cher. »
« Ma Diane fait des rêves étranges. Ses récits me rappellent mes propres visions et je me demandais donc s’il était possible qu’elle soit si jeune déjà, hantée par les souvenirs de vies antérieures de quelqu’un d’autre. »
« C’est insolite en effet mais pas impossible. Lorsque deux âmes sont liées par un lien très fort, il est possible que dès le plus jeune âge elles cherchent à se retrouver par tous les moyens. Il ne s’agit pas nécessairement de souvenirs de vies antérieures ceci dit, mais plutôt des sortes d’appels. »
« Je vois… Et sur une échelle de un à dix à quel niveau d’inquiétude nous trouvons-nous ? »
« Neuf, peut-être huit si nous voulons êtes optimistes. »
« Merveilleux, ces petites retrouvailles fâcheuses sont donc inévitables. »
« Voyons mon cher ami, rien n’est inévitable lorsque l’on prend les bonnes décisions. »
« Que me proposez-vous exactement ? »
« Retrouvez ce fameux quelqu’un avant elle. »

Lorsqu’elle n’était pas plongée dans un livre d’images, Lise trouvait son refuge dans les bras de son grand frère. Il ne l’avouait jamais à voix haute bien sûr, mais il adorait ces moments-là : quand tout ce qui importait c’était de faire rire la petite fille en équilibre sur son avant-bras. Comment était-il censé protéger ses frères et soeurs si son devoir et sa loyauté envers leur Père lui dictait de les détruire ? Peut-être que No saurait l’aider à y voir plus clair…
« Aller ma Lise c’est l’heure du bain. »
« Lise est cachée, elle peut pas aller au bain. »
« Oh, mais alors qui est cette petite chauve-souris juste là ? »
« Non Camille ! Pas des chatouilles ! Pas des chatouilles ! »

Le réveil d’Eliza ce soir-là marquait la naissance de sa neuvième disciple. Il n’était jamais parvenu à définir cette étrange fierté qui lui chatouillait les entrailles lorsqu’une nouvelle paire d’yeux violets s’ouvrait pour la première fois et venait s’ancrer dans les siens. L’accouchement vampirique avait bien failli la tuer mais elle avait survécu. Elle ferait sans aucun doute une combattante remarquable.
« Bienvenue parmi les disciples de la mort Numéro 9. »

Cela faisait à peine vingt-quatre heures que Rayon de Soleil n’était pas là et il s’ennuyait déjà comme une chauve-souris morte. Il lui avait fallu presque vingt ans, certes, mais il avait fini par s’habituer à sa présence et à sa petite voix insupportable. La vérité c’est que sans elle toute son existence ne semblait avoir aucun sens. Pire encore, sans elle à sauver, le sacrifice de ses propres enfants n’avaient plus aucun sens. Mais il ne fallait pas qu’il y pense, il fallait vaincre Sybil.

Diane le supplia d’assister au cours de Madame 8 avec eux, et comme toujours lorsque sa fille adorée le fixait avec ses yeux noirs suppliants, il ne put se résoudre à le lui refuser. Il soupçonnait Amaury d’avoir soufflé l’idée à sa soeur pour l’aider à vaincre son ennui, et il sourit un peu en reconnaissant bien là le coeur attentionné que Rayon de Soleil leur avait transmis.

Il se surprit même à assister aux combats d’entrainement que Numéro 3 menait à la baguette. Les prouesses d’une néophyte à peine née n’avaient rien de très impressionnant, mais Numéro 9 avait tout de même réussi à prendre Numéro 6 par surprise à plusieurs reprises. Pas mal, dut-il malgré tout reconnaître.

Il n’était pas d’humeur à chasser et sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, il s’était dirigé vers le Donjon. Il trouva Kaspar piteusement avachi dans sa cellule. Etrangement peut-être, il n’était jamais parvenu à l’appeler Numéro 7, de la même manière qu’il ne lui avait pas accordé de cérémonie lorsqu’il avait atteint le rang de vampire majeur. Kaspar ne méritait pas l’oubli, il voulait que tous puissent lire sa trahison sur son visage sale, il voulait que son propre nom hante ses nuits comme il hantait les siennes. Qui sait ce qu’il aurait été capable de lui faire à cet instant si son fidèle Numéro 1 ne s’était pas posé derrière lui, interrompant ses réflexions.
« Maître, Numéro 3 pense que les génitrices pourraient devenir un problème à l’avenir et je suis de son avis. Peut-être serait-il plus prudent de ne plus convier les héritiers aux cérémonies où elles sont également présentes. »
« Numéro 3 pense, n’est-ce pas ? J’ai toujours su qu’elle ferait une disciple remarquable. N’es-tu pas de cet avis Numéro 1 ? »
« Certainement Maître, elle est un grand atout pour notre mission. »
« Numéro 3 et toi, êtes sans aucun doute mes plus précieux disciples. Je veillerai à ce que mes enfants restent dans leur lit à présent, et je tâcherai également de fermer les yeux sur vos… petites affaires… mais que je ne vous prenne pas, l’un comme l’autre, à oublier à qui vous devez votre loyauté. Sommes-nous sur la même longueur d’onde, Numéro 1 ? »
« Oui, Maître. »

Camille était réfléchi et responsable, Amaury était passionné et impulsif. Deux fils, deux forces contraires, et il ne parvenait à déterminer lequel des deux l’inquiétait davantage.
« Papa, comment on sait si on est amoureux d’une personne ? » lui demanda soudain le plus jeune.
« Cela dépend de chacun, souvent lorsque vivre sans cette personne nous semble ne plus avoir aucun sens. »
« Maman et toi vous vous aimez ? »
« Voyons Amaury, ne sois pas stupide. C’est insensé » s’exaspéra alors Camille.
« Il n’y aurait pas d’histoire d’amour sans un peu de folie, mon fils. »
« Moi je trouverais ça chouette si vous étiez amoureux. Comme ça on serait une vraie famille, comme dans les films. »
« De toute façon cette conversation est ridicule. L’amour est une faiblesse, n’est-ce pas Père ? »
Entendre cette phrase terrible prononcée si aisément par son fils aîné était une expérience à laquelle il n’était pas préparé. Cette phrase, c’était son fardeaux à lui, sa pénitence. Sortie de la bouche de ses propres enfants, elle sonnait si faux.
« Tout le monde a une faiblesse Camille. Tout le secret est de parvenir à dissimuler laquelle. »

Il rêva d’elles ce jour-là. Cela n’arrivait pas souvent, de moins en moins avec les années qui passaient, et il n’appréciait leurs rares apparitions que davantage.
« Elisabeth ! Avez-vous perdu la tête ? Si l’on vous aperçoit ici… »
« Je n’y suis pour rien, la coupa-t-elle, ne plus vous voir me rend folle ma Reine. »
« Vous êtes une idiote. »
« Votre idiote. »
« Certes. »

Deux petits jours sans elle et il ne tenait plus. Depuis cette nuit-là où elle l’avait conduit auprès de son corps des années auparavant, il n’avait cessé de refouler le désir grandissant d’y retourner. C’était un besoin urgent, impulsif, impossible à contenir davantage : il fallait qu’il la voit.

Il la trouva dans le petit jardin. Elle se tenait là dans toute sa chair, ses boucles brunes qui flottaient légèrement dans l’air nocturne. Elle ne se retourna pas.
« Vous êtes venu » murmura-t-elle simplement.
Sans doute n’y avait-il rien d’autre à dire.

Elle attendit qu’il s’approche d’elle, et il la laissa tomber dans ses bras. Il ne voulait pas songer à la chaleur de son corps frêle contre le sien, ni au doux parfum vanillé de ses cheveux, alors il ferma les yeux et la serra un peu plus fort encore. Elle resta silencieuse, il ne parla pas non plus. S’il ouvrait la bouche, il aurait fallu lui dire à quel point il l’aimait, le silence, c’était moins dangereux.

Elle aimait à travers lui une Elisabeth qu’il n’était pas et ne serait jamais. Il l’aimait malgré lui, malgré ce trou béant dans sa poitrine qu’elle parvenait à combler un peu. Il l’aimait trois jours par an, quand elle n’était pas là et qu’elle ne pouvait pas l’entendre. Le reste du temps, il se mentait à lui-même. Il l’aimait trois jours par an et c’était déjà trop. Sybil avait scellé leur sort il y a bien longtemps : l’amour était une faiblesse et jamais il ne prendrait le risque de la mettre en danger. Son corps endormi, sereinement blotti contre lui, il n’aurait pas dû venir. Il devait tenir bon, se taire et rester loin d’elle. Elle bougea dans son sommeil comme pour lui répondre, pour protester sans doute. Il déposa une promesse inaudible sur son épaule osseuse : il la protègerait.
C’était là sa tragédie à lui : son amour pour elle était indicible.

Elle était revenue et ni l’un ni l’autre n’avait évoqué cette fameuse nuit au monastère. La vie avait repris son cours comme si de rien n’était, et peut-être était-ce le cas après tout. Elle dévouait tout son temps ou presque aux enfants, il se focalisait sur la mission et ses recherches, ils s’ignoraient la plupart du temps.

L’accouchement d’Alice Lewis était prévu pour dans quatre mois et il surveillait cette grossesse comme de l’huile sur le feu. Plus vite il aurait ses six précieux héritiers, plus vite il en aurait fini avec Sybil, cette maudite prophétie et l’insupportable Rayon de Soleil qui n’était pas si insupportable que cela.

Il en oubliait presque de se préoccuper de ce qui se passait dans ses propres cellules, où l’amitié entre Amaury et Cassandra ne cessait de se fortifier. Son fils avait toujours eu la fâcheuse manie de se glisser au milieu des prisonniers et il n’avait jamais jugé nécessaire d’intervenir. Ce n’est pas comme si ces derniers avaient une longue espérance de vie après tout.
« Dis Cass, tu vas pas mourir toi aussi, n’est-ce pas ? »
« Pfff quelle idée ! Fais moi un câlin au lieu de raconter des bêtises le blondinet. »
« Eh ! T’avais promis de plus m’appeler comme ça ! Tu vas voir un peu ! Bientôt ce sera mon anniversaire et tu feras moins la maligne quand je serai plus grand que toi ! »»
« Toutes mes excuses… Blondinet… »

Comme tous les troisièmes jeudi du mois, il se rendit au Manoir des disciples pour faire le point sur l’avancée de leurs missions. Numéro 2 était confiant sur la naissance prochaine du dernier héritier, et Numéro 1 travaillait déjà sur des plans de rénovation pour la pièce médicale. Numéro 8 et Numéro 3 confirmèrent toute deux les progrès de leurs élèves respectifs, puis Numéro 4 et Numéro 6 racontèrent qu’un mage avait été aperçu il y a quelques semaines aux portes de la vallée mais que personne ne l’avait revu depuis. Elles ne baissaient pas leur garde pour autant. Mona prit la parole en dernière, elle avait réussi à retrouver un nouveau nom de liste mais un problème avait compromis sa mission.

Il lui avait fallu presque un an mais Mona avait finalement retrouvé la trace d’Holly. Dans cette vie-ci la jeune femme était une serveuse sans histoire dans un petit café de quartier de Willow Creek et répondait au nom de Louise Martin. Elle avait un fils de trois ans, peut-être quatre, qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Une semaine durant, elle les avait observés au loin sans jamais se résoudre à passer à l’action. L’absence de reflet sur la vitre lui donnait la nausée.

« Il est adorable, comment s’appelle-t-il ? »
« Merci, c’est vrai qu’il est à croquer… mais je ne suis pas vraiment objective ! Il s’appelle Gabriel. »
« C’est un beau prénom. Il a l’air d’être un vrai petit ange. »
« Oh oui ! Heureusement qu’il est sage, sinon je ne sais pas comment je ferais. »
« Comment cela ? »
« Et bien… Je n’ai personne pour le garder et je n’ai pas vraiment les moyens de payer une baby-sitter à temps plein… »
« Oh… et pas de famille non plus qui pourrait vous aider ? »
« Non, c’est juste lui et moi. Mais on est heureux comme ça. Enfin ! Je ne sais pas pourquoi je vous ennuie avec mes histoires, voici votre café. »
« Merci…Bonne journée. »
« Bonne journée ! »

« Elle n’a personne pour s’occuper du petit ! Que vouliez-vous que je fasse ? L’emmener ici et laisser le gosse à la rue ? » se défendit Mona face au mécontentement des autres disciples.
« Maître, si je puis me permettre, j’aurais une suggestion. »
« Nous t’écoutons Numéro 4. »
« Nous pourrions déposer le petit à l’orphelinat de Windenburg. Le village est à trois heures de vol, il sera aisément possible de faire l’aller-retour dans la nuit tout en s’assurant qu’il y ait une distance suffisante entre la femme et le garçon. »
« C’est une idée convenable. Est-ce que quelqu’un voit un problème avec cette solution ? »
Les cinq autres disciples secouèrent la tête, approuvant la suggestion de leur camarade, tandis que Mona était scandalisée par leur froideur. La facilité avec laquelle ils prévoyaient d’arracher un enfant innocent à sa mère était monstrueuse, mais elle ne pouvait se permettre de s’attirer les foudres du grand maître vampire davantage. Elle serra la mâchoire avec un haut-le-coeur.

Il pleuvait légèrement lorsqu’elle atterrit de nouveau dans le quartier modeste de Willow Creek. Même le ciel semblait pleurer le drame qui n’allait pas tarder à se produire, et elle, figée sous le vieux lampadaire, elle hésitait.

A suivre...

@Tous est-ce que la correspondance virtuelle entre Camille et 'No' est quelque chose que vous souhaiteriez lire, même si cela n'a pas de lien direct avec l'intrigue principale et le VDC ? J'envisage de peut-être en faire un chapitre 'hors-série' si cela vous intéresse.

Elinoee · avril 2021

Ah, @Melsy_Lba ,le retour

Ca fait plaisir

Ton histoire est toujours aussi prenant,et oui,je serais bien curieuse de lire la correspondance entre Camille et ce mystérieux No! Quel mystère...je me demande bien qui ça peut être.

Je me demande aussi ce qui arrive à Diane...qui est ce petit garçon roux? Pas très rassurant,et d'autant moins que ça inquiète Vlad à 8 ou 9 sur une échelle de 10

Trop mignon cette relation de grand frère à toute petite soeur entre Camille et Lise

Mais oui,Camille a de quoi être perturbé par ces injonctions contradictoires...

C'était vraiment touchant de voir Nicholas avec Isobel en chair et en os... ah oui,l'amour est clairement sa plus grande faiblesse

Et voilà Mona obligée de faire quelque chose d'horrible,qui ne correspond clairement pas à ses valeurs...je me demande si elle en sera vraiment capable,ou si elle va se rebeller...

Ellandan · avril 2021

Mais qui donc est E? Et pourquoi Nicholas et Vlad s'en inquiètent?
J'aime beaucoup le screen de Camille avec sa petite soeur dans les bras, j'avais oublié quel point il était beau...
MDR Amaury toujours dans les cellules à faire ami-ami avec la nourriture

Pauvre petit enfant qui va bientôt perdre sa Maman

En tout cas ça n'a vraiment pas l'air facile pour Mona de respecter les décisions de son Maître...
Et je dit oui pour le hors série

nathalie986 · avril 2021

J'ai adoré @Melsy_Lba ! Super chapitre

Je repasse demain pour commenter car je dois quitter le forum pour aujourd'hui.

Melsy_Lba · avril 2021

Un petit bonus : Isobel a exceptionnellement retrouvé chair et os pour participer au topic d'Arcaluce avec Camille, vous pouvez les retrouver ici !

nathalie986 · avril 2021

Coucou Melsy ! Je reviens vers toi pour commenter ce beau chapitre.

Pour commencer: une crypte 2.0 ? Et bien j'adore !

Camille inquiétant oui ! Et il maîtrise bien le côté 2.0 !

J'ai hâte de savoir qui est ce No.... Je verrai bien mais ça m'intrigue

Bon, j'avais bien suivi en ce qui concerne les rejetons de n° 3 et 4 ! Ouf !

Je ne rigole jamais lorsque j'ai une théorie @Melsy_Lba !

L'histoire me donnera raison... ou non.

Concernant Karl/kaspar, j''avais mal compris... Pour moi, il était mort, le pauvre... Mais sûrement que cela aurait mieux valu pour lui

Son sort actuel n'est pas très enviable... Je le plains...

Pour Côme, en revanche, j'avais bien compris que Nicholas avait donné volontairement ce prénom à son fils et je me souviens très bien de son coma

L'ami de Diane n'est peut-être pas si imaginaire que cela alors ! Je me demande bien qui peut être ce petit garçon roux, E, qui la visitait dans ses rêves... et j'adore le niveau d'optimisme de Vlad à ce sujet !

Camille est vraiment adorable avec sa petite soeur !

Pauvre Nicholas qui s'ennuie ... Alors si j'ai bien compris, il est retourné à l'endroit où il avait vu le corps d'Isobel et il l'a trouvée là, debout, en chair et en os ? Le dernier screen de cette scène est vraiment très émouvant... Quel romantisme et quel amour contrarié...

Tout cela pour faire ensuite comme si de rien n'était...

Je me demande ce que va donner cette belle amitié entre Cassandra et Amaury... Si Papa découvre ça, je ne suis pas certaine qu'il approuve à 100%

Quant à Mona, va-t-elle réellement arracher son enfant à Holly/Louise ?...

Encore un très beau chapitre que celui-là, Melsy !

Melsy_Lba · avril 2021

@Elinoee Je suis ravie que cette histoire parvienne toujours à t’embarquer !

Vlad a un petit côté drama queen, toujours à s’inquiéter pour pas grand chose…

Camille se trouve effectivement dans une situation complexe… Je l’aime beaucoup dans son rôle de grand-frère également

L’amour ? C’est quoi ça ? Cela se mange ?

Alors alors… que va faire Mona ? Suspense…

@Ellandan Qui est E ? C’est un sacré mystère… mais peut-être que ce chapitre pourra répondre à ta question sur pourquoi Nicholas et Vlad s’en inquiètent

C’est mon screen préféré de ce chapitre, je suis contente qu’il te plaise également !

Mona est effectivement hantée par sa conscience… pas facile, facile la vie de disciple…

@nathalie986 Je pense comme toi que Karl/Kaspar aurait mieux fait de décéder…

Vlad est toujours d’un optimisme à toute épreuve, c’est ce qui fait son charme après tout…

Camille ? Adorable est son second prénom !

C’est ça ! Il est retourné à l’endroit où se trouve le corps d’Isobel pendant la période de l’année où elle est « réveillée » dans son corps. D’où le fait qu’il l’ait trouvée en chair et en os.

C’est vrai que le retour à la réalité était un peu brutal, mais c’est pour la bonne cause… Et puis on parle de Nicholas tout de même, on ne peut pas trop lui en demander

Ah Cassandra et Amaury… Je doute également qu’il leur donne sa bénédiction…

@Tous merci pour votre avis sur le petit hors série ! Je vais donc y réfléchir et je pense qu'il arrivera dans quelques chapitres, du moins juste avant le premier combat...

CHAPITRE 17

Dans les épisodes précédents :

« Pitié Sybil… »

« Comment pouvez-vous rester si calme face à tant de folie Vladislaus ? »
« Comme Nicholas, j’essaye de croire en la prophétie. »
« Y parvenez-vous ? »
« Certains jours plus que d’autres. »
« Mon dieu qu’avons-nous fait… Tout ce que je souhaitais c’était retrouver ma femme… »

« Ma Reine, pourquoi l’avoir transformé cette fois-ci ? »
« C’est long l’éternité, il faut bien s’occuper comme on peut. Et puis, plus il tuera et perdra son temps à se tromper de quête, plus son coeur se noircira et moins il pourra accomplir la vraie prophétie. »
« Je vois. Et le fantôme, n’est-ce pas une menace ? Qu’allons-nous faire d’elle ? »
« Tant que cet avorton n’aura pas compris qui elle est, elle ne nous ait d’aucune utilité. »

Il pleuvait légèrement lorsqu’elle atterrit de nouveau dans le quartier modeste de Willow Creek. Même le ciel semblait pleurer le drame qui n’allait pas tarder à se produire, et elle, figée sous le vieux lampadaire, elle hésitait.

Elle ne bougea pas non plus lorsque le Comte se posa derrière elle. Elle s’était attendue à être surveillée ce soir-là, et il était fort probable qu’il y ait Clara ou Lilith dissimulée quelque part également.
« Faites-le » la pressa-t-il finalement.
« Je… »
« Arrêtez de réfléchir. Faites-le ou il n’hésitera pas à vous anéantir cette fois-ci. »
« Et qu’est-ce que ça peut bien vous faire d’abord ? Ne devriez-vous pas vous réjouir d’être enfin débarrassé de moi au contraire ? »
« Je n’ai que faire de votre misérable existence, mais je me chargerai de vous en personne avant de le laisser vous tuer de sa propre main. Si vous ne le faites pas pour Elisabeth, faite-le pour le Labyrinthe. Il faut protéger l’enfant de la lune. »
« Le protéger de qui exactement ? De votre reine et de vos sales manigances ? »
« De lui-même Mona. Nous devons le protéger de lui-même. »

Il aurait pu envoyer n’importe lequel de ses disciples mais il l’avait choisie elle. Mona n’était pas naïve, elle avait défié son autorité une fois et à présent il la punissait pour cela. Elle savait bien qu’à travers ce petit garçon blond qui dormait, il la narguait à son tour. Juste là, dans cette chambre d’enfant, il la mettait ouvertement au défi de lui désobéir.

Elle détestait l’emprise qu’il avait sur elle, haïssait le fait de ne pouvoir lui claquer son cercueil à la figure, mais elle devait tenir bon, jouer le jeu, faire sa part. Elle vendrait donc son âme s’il le fallait, mais au bout du compte, Sybil payerait.
« Pardonne moi… » murmura-t-elle sans un regard en arrière.
Elisabeth n’aurait pas voulu ça.

« Mon cher ami, ôtez-moi d’un doute. Vous ne comptez tout de même pas transformer la jeune femme sur le champ, je me trompe ? »
Il dévisagea le Comte un instant, incapable de déchiffrer l’expression incertaine qui déformait son visage.
« Pourquoi attendre vieux fou ? Elle est sur la liste » répondit-il alors comme s’il s’agissait d’une évidence.

Pour la première fois peut-être depuis qu’il l’avait transformé, Vladislaus éprouvait soudain de la crainte face à cet homme, son propre élève, capable de condamner l’âme d’une jeune femme dont il ne connaissant rien sans la moindre hésitation. Un nom sur une liste, c’est tout ce qu’il avait fallu au grand maître vampire pour la déclarer coupable de haute trahison. Il secoua la tête, résigné, qu’avaient-ils donc fait de lui…

Lorsque Amaury se faufila hors des cellules ce soir-là, la petite voix énervée de Diane le fit sursauter.
« Pourquoi tu fais ça ? Camille t’a déjà dit de ne plus y aller ! »
« Je me fiche de ce que dit Camille. Il ne comprend rien à toujours se prendre pour un grand Monsieur sérieux. »
« Il nous aime et veut simplement nous protéger. »
« Tu parles… Il est exactement comme papa, incapable d’aimer réellement qui que ce soit. »
« Papa nous aime vraiment ! » s’étrangla-t-elle.
« Si tu le dis. »

Amaury n’avait peut-être pas l’intelligence de son grand frère mais du haut de ses quatorze ans il n’était pas stupide pour autant. Il n’était ni sourd ni aveugle non plus d’ailleurs. Il avait bien compris que les cours de Madame 8 n’étaient pas simplement destinés à leur apprendre de la grammaire et de l’arithmétique. Leur père les préparait à devenir son héritier, et Cassandra avait raison, il n’y avait pas de place pour le pluriel là-dedans. Si Camille s’était résigné à compter les tombes qui poussaient dans le cimetière comme des champignons, ce n’était certainement pas son cas.

« Où étais-tu Mona ? Tu te rends compte qu’on a tous risqué notre tête à couvrir ton absence ? Tu veux nous faire brûler sur la place publique, c’est ça le plan ? Numéro 3 est furieuse ! Quand est-ce que tu arrêteras de te conduire comme une gamine égoïste ? »
Un mois. Mona avait déserté le Manoir des disciples pendant un mois, incapable d’affronter leurs regards froids et inhumains.
« Lâche-moi Nobu. C’est bon, j’ai compris. Je ne recommencerai pas. »
Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’être en colère après elle, mais elle savait aussi qu’il ne pouvait pas comprendre. Nobu était peut-être le plus gentil des neuf mais il restait un des leurs. Comme eux, dans la petite maison de Willow Creek, il n’aurait pas hésité non plus.

« Où pars-tu encore ? » l’arrêta-t-elle.
Numéro 3 était sans doute la pire de tous. Redoutablement calme et réfléchie, froidement autoritaire et charismatique, une vraie chef de guerre. Parmi les disciples, Patrick était peut-être le capitaine, mais c’était incontestablement Numéro 3 qui tenait la barre du navire.
« J’ai rencard avec son Altesse royale si tu veux tout savoir. Tu veux te joindre à nous ? Elle a visiblement un faible pour les grands méchants, qui sait, t’as peut-être ta chance. »
Elle dépassait les bornes, elle en avait conscience, mais elle ne supportait plus de les avoir constamment sur son dos comme si elle n’était rien de plus qu’une enfant rebelle à remettre dans les rangs.

Isobel était une des rares compagnies qu’elle parvenait encore à apprécier. Elle, elle la comprenait. Elle ne la jugeait pas non plus. Quand elle était avec elle, Mona ne se sentait plus aussi seule.
« J’ai retrouvé l’Oracle. C’est pour ça que je suis partie. J’ai profité qu’ils me croient en dépression pour partir à sa recherche » commença-t-elle à lui raconter.

En vérité, elle ne l’avait pas réellement retrouvé. Les sbires de Sybil étaient visiblement arrivés bien avant elle. Mais Mona était certaine à présent qu’il y avait quelque chose d’autre derrière cette fichue prophétie, quelque chose que l’Oracle savait et que Sybil était déterminée à mettre sous silence.
Elle s’était apprêtée à partir lorsqu’une drôle de lueur avait attiré son attention. Juste là sur le sol, se trouvait une boule de cristal avec un mot manuscrit légèrement dissimulé.
« Sybil avait tout prévu. Seul l’enfant qui n’aurait pas dû naître précipitera sa chute » répéta-t-elle de mémoire.

« Toute cette folie, c’était le plan de Sybil depuis le début. Bon sang Madame Isobel ! Ne le voyez-vous donc pas ? »
« Bien sûr que si j’en suis consciente ! Mais si Sybil le tue à présent qu’il est devenu immortel, il ne trouvera jamais la sortie du labyrinthe de nouveau… »
« Elle aurait pu l’anéantir mille et une fois depuis sa transformation. Elle joue avec nous comme avec des petits soldats de plomb ! »
« La gagner à son propre jeu est la seule chance qu’il ait de la vaincre, et tu le sais mieux que quiconque… Je comprends que tu sois en colère contre lui, mais il faut lui faire confiance Mona. »

« Comment pouvez-vous rester si calme alors que moi je suis si perdue et démunie… Vous savez quelque chose que je ne sais pas, n’est-ce pas ? S’il vous plaît… dites-moi que… que… »
Sa présence avait quelque chose que Mona ne parvenait pas vraiment à expliquer. Comme si lorsque Isobel était là tout près, elle pouvait enfin s’autoriser à poser les armes pour un instant.
« Shhh ça va aller, petit coeur. Tu as déjà tant accompli pour le sauver, ça va aller… »
« Et les enfants ? Et nous ? Qui nous sauvera nous ? » sanglota-t-elle.
Isobel l’embrassa tendrement sur le front mais ne répondit pas, elle savait bien qu’à ce jeu-là, il n’y aurait que des perdants.

Le petit Côme était déjà un vrai fils à maman, ne souriant réellement que lorsqu’il se trouvait aux creux de ses bras. Dans quelques semaines à peine, il ne serait déjà plus le petit dernier, et elle ne parvient à refouler le sentiment de culpabilité qui l’envahit à cette pensée. Elle les aimait tous comme ses propres enfants, tous les cinq sans exception, même ce bébé qui n’était pas encore né. Elle les aimait plus que tout au monde, mais elle avait fauté plusieurs siècles auparavant et désormais il lui fallait payer le prix de son égoïsme… Personne n’échappe aux lois du Labyrinthe.
« Pardonnez-moi mes enfants… »

Trois cents ans avant…
« Isobel mon amour, que vous a-t-elle fait ? Je suis désolée. Elle nous a retrouvées, je suis tellement désolée… »
« Elisabeth écoutez-moi… Si… Si je meurs sans héritière… Le Labyrinthe… Il ne peut pas rester… sans gardienne héritière… Si je meurs sans… Il ne me laissera jamais en sortir… Et je… Je vous perdrai pour toujours… »
« Non je refuse ! Vous n’allez nulle part, vous restez avec moi. Je vous aime tellement… Je vous en prie ne me laissez pas… »
« Promettez-moi… Promettez-moi que vous trouverez un moyen… de me sauver… Je veux… Je veux porter notre enfant… Je veux… vivre encore… avec vous… et revivre encore… Promettez-moi… »
« Je vous le promets mon amour. Je vous sauverai. Dans cette vie-ci ou dans une autre, je vous sauverai. Je vous sauverai et je nous vengerai… »

Un soir alors qu’il se rendait au Donjon pour surveiller la transformation d’Holly, une discussion animée entre Numéro 4 et Vladislaus attira son attention. Ce n’était pas du genre du Comte de se mêler aux disciples, et il n’appréciait guère l’idée que quelque chose soit en train de se tramer juste sous son nez.
« J’interromps quelque chose peut-être ? »
« Pas le moins du monde mon cher. Numéro 4 et moi avions simplement un léger désaccord sur les meilleures techniques de morsure. Rien de bien passionnant je le crains. »
« Humhum… Numéro 4, il me semble que vous avez bien mieux à faire au Manoir. »
« Oui, Maître, pardonnez-moi. »

« Vous m’avez l’air bien contrarié mon ami, que vous arrive-t-il donc ? »
« Ma Diane ne parvient pas à se sortir ce fichu garçon de la tête. Je crains que nous ayons à nous préoccuper d’un témoin gênant bien plus tôt que nous le pensions. »
« Avez-vous une idée de qui il pourrait-il être ? »
« Pas le moins du monde. Son âme-soeur peut-être, aller savoir. »
« Aucun témoin… »
« Aucun témoin ne devra être laissé en vie, merci bien j’en suis parfaitement conscient. La dernière chose dont j’ai besoin actuellement est d’attirer Sybil jusqu’à l’église. Si elle parvient à mettre la main sur le corps de Rayon de Soleil, nous aurons fait tout cela pour rien. »
« Ce n’est pas son corps qui l’intéresse mais les… »
« Et où croyez-vous qu’elles sont à votre avis ? Je vous croyais plus intelligent que cela très cher ! »
« Vous avez raison. Trouver le corps est sans doute le meilleur moyen de mettre la main sur les clefs… Vous ne le cachez pas dans votre crypte, n’est-ce pas ? »
« Pourquoi voulez-vous le savoir exactement ? C’est nouveau cet intérêt soudain. Le sort de Rayon de Soleil serait-il une sorte de cas de charité à présent ? Si je savais où était son corps, je m’en serais débarrassé depuis longtemps, croyez-moi. »
« Simple curiosité mon ami, simple curiosité. »

Amaury avait appris toute sorte de choses en grandissant, mais s’il y a une chose qu’il n’avait jamais appris c’était à dire ‘non’ . Il avait essayé à plusieurs reprises pourtant, surtout quand Diane s’amusait à jouer au foot avec ses peluches préférées, mais il n’avait jamais réussi. Le mieux qu’il avait réussi à formuler un jour c’était un timide ‘d’accord mais pas tout de suite’ . Il en était fier de cette réponse là. Alors quand Lise était venu le trouver dans sa chambre pour lui demander de lui apprendre à jouer ‘avec les bâtons noirs et blancs’ , il n’avait évidemment pas pu le lui refuser. Mentalement, il songea tout de même que pour une fois, il aurait préféré que Camille soit là pour le faire à sa place.
« Bon alors regarde, là c’est le cavalier et là… »
« C’est la tour ! »
« Non ça c’est le fou. Là c’est la tour, tout au bout du plateau. »

Diane adorait attendre sur le banc de l’église que son grand frère revienne à l’aube de ses sorties nocturnes. C’était un peu devenu leur banc à eux. Peu importe si elle était triste ou joyeuse, Camille ne refusait jamais de s’assoir avec elle sur leur banc. Il était si courageux Camille… Il n’avait peur de rien lui. Plus tard, elle voulait être un Camille elle aussi.
« Tu crois que quelqu’un que l’on a jamais rencontré peut nous manquer ? » lui demanda-t-elle.
« Oui, je le crois. »
« Et tu crois que c’est grave si Isobel c’est ma maman ? Je vous ai entendus vous disputer avec Amaury l’autre soir. »
« Non, je ne crois pas que ce soit grave. Il n’y a rien de mal à la considérer comme votre mère. »
« En tout cas moi je crois que tu ne souris pas assez Camille. »

Il aurait pu passer des heures entières à la regarder dormir. Quelques boucles brunes qui retombaient effrontément devant ses paupières closes, c’était ainsi qu’il imaginait la peindre. Elle semblait si paisible… Il s’en voulut presque de l’arracher à son sommeil.
« Rayon de Soleil réveillez-vous… murmura-t-il. Notre fille est née. »

« Ma dernière héritière… J’aimerais que vous choisissiez son prénom » expliqua-t-il faiblement.
Elle hésita un instant, sans doute surprise par sa requête, puis hocha la tête, un léger sourire au coin des lèvres.
« Agathe… »
« Cela signifie brave » ajouta-t-elle face à son silence.
« Une petite Agathe. C’est parfait » acquiesça-t-il finalement.

Quand le Comte rentra à son manoir ce matin-là, une voix qu’il ne connaissait que trop bien l’accueillit sans préambule :
« Il accorde de plus en plus d’importance au fantôme. Sait-il enfin qui elle est ? »
Sybil… Il se serait bien passé de sa présence. Entre Mona et Numéro 4 il avait déjà suffisamment de problèmes à surveiller en ce moment.

« Elle lui sert uniquement de nourrice, c’est à peine s’il supporte sa présence. L’idiot n’en a pas la moindre idée. »
« Il est bien le seul à l’ignorer ! Je vais finir par perdre patience » s’agaça-t-elle.
Il préféra ne rien ajouter. Elle semblait calme et il n’avait absolument aucune envie de l’énerver.
« Oh ne fais pas cette tête ! s’exclama-t-elle alors. Cette histoire commence à peine à devenir intéressante ! »

A suivre...

Ainsi ça y est, les six héritiers sont enfin là ! A partir du chapitre suivant nous nous concentrerons davantage sur les histoires de chaque enfant, et je ne vous cache pas que j’ai vraiment hâte de vous les faire découvrir !

Ellandan · avril 2021

Pauvre Mona, pas facile ce qu'on l'a forcée à faire

« Rayon de Soleil réveillez-vous… murmura-t-il. Notre fille est née. »

C'est beau

Bienvenue Agathe! Du coup, 3 garçons et 3 filles? Egalité parfaite parmis les héritiers?

Hum la discussion entre le Comte et Sybil, je crois que j'aime pas trop beaucoup ça...

Elinoee · avril 2021

J'adore le screen de Sybil et son disciple,avec Nicholas qui se reflète dans le miroir magique

Mona me fait de la peine...quel poids sur ses épaules! Comment se fait-il qu'elle seule aie gardé son âme? Pas étonnant qu'elle se sente si seule...
Heureusement qu'elle peut se confier à Isobel

Dur dur ce qu'elle a du se résoudre à faire...et ce pauvre bambin en larmes...

Je me fais une petite réflexion en lisant ce passage:

« Et les enfants ? Et nous ? Qui nous sauvera nous ? » sanglota-t-elle.
Isobel l’embrassa tendrement sur le front mais ne répondit pas, elle savait bien qu’à ce jeu-là, il n’y aurait que des perdants.

...en fait,j'en ai marre que tout le monde se décarcasse pour lui,cet espèce de fichu égoïste! Il commence à me courir sur le haricot

Les enfants sont toujours aussi touchants dans leurs relations entre eux,mais Amaury semble avoir compris bien des choses et ne pas les apprécier. Je me demande si ça va mettre un peu le bazar...
Idem pour cette histoire de garçon de Diane...s'il existe vraiment,ce pauvre petit,pourvu qu'il ne finisse pas mal...ça me fait un peu peur!

Enfin bon,les six héritiers sont là,youhou! C'est visible dès la naissance chez Nicholas,si le bébé est ou non un vampire?
Très joli prénom choisi par Isobel en tout cas

Et donc,Nicholas considère vraiment Isobel comme la mère de ses enfants,du moins au minimum de la dernière.

« Rayon de Soleil réveillez-vous… murmura-t-il. Notre fille est née. »

Waouh. Carrément. cette fois il est foutu pour de bon niveau amour,Nicholas

Y aurait il moyen qu'il ait conçu cette enfant avec Isobel lors de leur entrevue quand elle avait retrouvé son corps? Et utilisé Alice Lewis comme mère porteuse? Non,je crois que je me fais des films,là

Rho,je ne comprends toujours pas ce que Vlad trafique avec Sybil,ça m'énerve

Et quel est son souci avec Numéro 4,d'ailleurs? Ce double jeu me stresse

nathalie986 · avril 2021

Oh mais tu avais proposé un "hors série" ?!!

Trop fatiguée en ce moment et trop de choses à faire... *Je retourne lire ce que j'ai loupé*

*reviens*

Ah mais oui ! c'est carrément une bonne idée de voir les échanges entre No et Camille !! ça me plait beaucoup !

*m'en vais lire la mise à jour*

*de retour*

Pauvre, pauvre Mona. Il aurait mieux valu qu'elle ne conservât pas son âme pour ne pas avoir à souffrir autant... Mais, d'un autre côté, elle ne perd pas de vue son objectif qui est de faire payer Sybil.

Pour cela, elle a même résisté à l'envie de désobéir à Vlad.

Elle garde le cap. Bravo Mona ! Ce pauvre Vladinou ne se doute même pas une seconde que tu joues un rôle !

Nicholas... je t'ai toujours aimé mais là !!! S'attaquer à une pauvre mère célibataire... La folie te reprend mon cher ! Ou dussé-je dire qu'elle ne t'a jamais quittée

Même Vlad en est tout retourné...
La liste, la liste...

D'ailleurs, à ce propos, j'ai encore une théorie complètement dingue mais, après avoir longuement réfléchi à propos de E, l'ami de Diane, je me suis demandé si par hasard, il ne pourrait pas être Ewart Tale... ça va chercher loin, je sais mais pourtant.... ça me titille

Mais si c'est lui, je me fais beaucoup de soucis, du coup

En tous cas, il y en a un qui n'est pas dupe à propos de ce qui se passe dans la crypte, c'est Amaury !

Bravo, petit ! Reste comme tu es, je t'adore ! Une vraie bouffée d'air dans la lourde atmosphère de l'église.

Et tu as raison, compter les tombes, ce n'est pas un métier d'avenir, ça! Laisse donc faire Camille

Par contre, il y a un point où je pense qu'il se trompe:

Melsy_Lba a écrit: »

Tu parles… Il est exactement comme papa, incapable d’aimer réellement qui que ce soit.

Je pense le contraire. Camille, tout comme Nicholas sont capables d'aimer. Camille le montre d'ailleurs plus que son père mais Amaury ne ressent pas cet amour. J'espère que cela ne va pas les séparer.

En tous cas, je sens que Diane se rapproche beaucoup de Camille mais qui sait... peut-être changera-t-elle d'avis lorsqu'elle saura qui est E... (si ma théorie est exacte) parce que Camille est à fond du côté de son père et je le vois bien adopter les mêmes méthodes que lui. Et il a été dit qu'aucun témoin ne devrait être laissé en vie...

J'adore les screens entre Mona et Isobel. Je les trouve très touchants. Heureusement que Mona peut se confier à Rayon de Soleil et lui faire part de ses découvertes. Je pense que ça l'aide à tenir bon.
Par contre, j'ai bien compris que l'Enfant de la Lune était Nicholas et que c'est lui qu'il fallait sauver avant tout mais le petit mot dit:
"Seul l’enfant qui n’aurait pas dû naître précipitera sa chute" Parle-t-on toujours de Nicholas ? De qui est-il le fils ? Parce qu'après tout... on ne le sait pas, tu ne nous l'a pas dit... Je commence à avoir ma petite idée sur le sujet...
Première hypothèse : j'entrevois entre Isobel et Nicholas une belle histoire d'amour, mais peut-être pas celle que nous croyons... L'amour n'est pas uniquement romantique... Nicholas pourrait très bien être le fils d'Elisabeth et d'Isobel, celui qui n'aurait pas dû naître...

Deuxième hypothèse : Agathe est l'enfant de Nicholas et Isobel, celle qui n'aurait pas dû naître.... Nicholas a bien dit "NOTRE fille est née" Alors que ce serait-il passé lorsqu'il a trouvé cette nuit là une Isobel faite de chair ?
En tous cas, attention à la prophétie, c'est du sérieux ! Elisabeth pourrait ne jamais sortir du labyrinthe...

Je vais citer le même passage qu'Elinoee qui m'a aussi amenée une réflexion :

Melsy_Lba a écrit: »

Et les enfants ? Et nous ? Qui nous sauvera nous ?

Ma réponse est : Nicholas ! Justement ! Tout le monde s'évertue à vouloir le sauver mais je suis persuadée que ce n'est pas sans raison.

Petites questions : Vladislaus et Numéro 4 sont-ils en train d'intriguer à la cour de Nicholas ?
Quelle importance a donc cette clé que Sybil recherche ?

Il y a quand même pas mal d'intrigues dans ce chapitre : Nicholas ne dit pas à Vlad qu'il sait qui est Isobel. Vlad ne le dit pas à Sybil (ouf, heureusement) mais c'est normal vu qu'il ne sait pas que Nicholas sait quelque chose !

!! Sybil cherche les clés (de quoi ?) qui sont probablement (sûrement même) avec Isobel...

J'ai hâte de voir Côme grandir et surtout de découvrir la petite Agathe.

En relisant la dernière phrase,

Melsy_Lba a écrit: »

Dans quelques semaines à peine, il ne serait déjà plus le petit dernier, et elle ne parvient à refouler le sentiment de culpabilité qui l’envahit à cette pensée. Elle les aimait tous comme ses propres enfants, tous les cinq sans exception, même ce bébé qui n’était pas encore né. Elle les aimait plus que tout au monde, mais elle avait fauté plusieurs siècles auparavant et désormais il lui fallait payer le prix de son égoïsme… Personne n’échappe aux lois du Labyrinthe.

je réalise que l'une de mes théories est certainement la bonne

Celui (ou plutôt celle) qui n'aurait pas dû naître...

Superbe chapitre!!!

Je t'avais dit que je lirai demain mais je n'ai pas pu résister à l'envie de lire et à celle de commenter ensuite.

Melsy_Lba · avril 2021

@Ellandan Et oui égalité parfaite ! J’étais si contente que ce soit une troisième petite fille

Aïe oui effectivement, Vlad et Sybil… C’est louche tout ça…

@Elinoee Le rôle de Mona n’est en effet pas évident, et comme tu l’as touché du doigt ce n’est pas sans raison qu’elle a gardé son âme contrairement aux autres… Mais elle est forte, je crois en elle !

Mais non il est pas qu’égoïste…

Certes il en a l’air, mais c’est juste que (censuré) !

Mettre le bazar ? Mais non voyons… Je ne ferais jamais une chose pareille…

En tout cas pour l’histoire de Diane, je crains que tu aies raison d’avoir peur…

Evidement qu’il est foutu corps et âme ce cher Nichoals

Concernant ta théorie sur la conception d’Agathe je t’invite à lire ma réponse à Nathalie ci-dessous, elle aussi a eu cette idée

@nathalie986 Concernant ta théorie sur la conception des enfants, et plus particulièrement d’Agathe, tu te doutes bien que je vais me faire un plaisir de ne pas la confirmer ou l’infirmer, mais je me permets de souligner quelques points pour t’orienter…

Rayon de Soleil n’a dit à Nicholas où était son corps qu’après sa deuxième transformation et donc après la naissance de Diane, dans tous les cas il est donc impossible que les trois plus grands soient ses enfants biologiques
Si ta théorie est juste concernant les trois suivants, cela ferait de Lise (fille aînée d’un point de vue biologique d’Isobel), la nouvelle future gardienne héritière du Labyrinthe
Par contre, si uniquement Agathe est effectivement leur fille biologique alors ce serait elle la future gardienne héritière
En tout cas qu’elle soit la mère biologique ou simplement la mère porteuse, Alice Lewis a bien donné naissance à Agathe suivant les règles du VDC…

Ah mais Mona ne serait pas Mona si elle n’avait pas conservé son âme !

Il aurait mieux valu qu'elle ne conservât pas son âme pour ne pas avoir à souffrir autant...

(La latiniste que je suis ne pouvait pas ne pas relever ce magnifique imparfait du subjonctif

)
Je crains également que la folie ne l’ait jamais quitté…

C’est surtout que Vlad l’a connu « avant », ça lui fait tout drôle choupinou…

Décidément j’adore tes théories !

Surtout que celle-ci est en partie juste malgré toi, donc cela m’a bien faite sourire

E est à Diane ce qu’Ewart est à (censuré)…

Je vois qu’Amaury s’est trouvé une fan

Je suis d’accord avec toi, je pense aussi qu’il se trompe. On ne voit pas toujours ce que l’on a sous le nez…

Camille, adopter les méthodes de son père ? Je ne vois pas du tout d’où te vient une idée pareille…

Mona et Isobel sont les meilleures !

Ma réponse est : Nicholas ! Justement ! Tout le monde s'évertue à vouloir le sauver mais je suis persuadée que ce n'est pas sans raison.

Je n’aurais pas mieux dit !

CHAPITRE 18

Dans les épisodes précédents…

Il s’était trouvé un banc, à l’abri d’un grand chêne qui le protégeait un tant soit peu des premiers flocons de neige qui s’abattaient sur la vallée. L’hiver s’installait à peine et le froid était déjà tout juste soutenable. Aucune âme charitable n’aurait le courage de s’aventurer jusqu’ici. Il mourrait de froid avant de voir revenir le printemps.

Nobu Ito était un prodige de la médecine. Orphelin trimballé de foyer en foyer, plus jeune docteur diplômé de San Myshuno, millionnaire à la morale douteuse qui avait fait fortune en promettant à ses patients la recette d’une potion d’immortalité miracle dont seule sa ‘grand-mère’ avait le secret. Tout son succès reposait sur cette seule idée : les mortels étaient prêts à avaler n’importe quoi pour échapper à la mort.

« D’après la légende la première Reine de notre royaume a fait pousser le Labyrinthe en une nuit pour accorder une seconde chance aux âmes qui avaient donné leur vie lors de la Grande Rebellion pour lui rendre son trône légitime. Elle fut la première gardienne du Labyrinthe, mais alors que son héritière n’était âgée que de quelques mois, une maladie foudroyante l’emporta. Sur son lit de mort, elle confia les clefs du Labyrinthe à son âme-soeur, une femme si blonde et à la peau si pâle que tout le monde la surnommait ‘l’enfant de la Lune’. Depuis les filles aînées de la famille royale se sont transmis le titre de ‘Gardienne héritière’ de mère en fille, leurs âmes-soeurs à leurs côtés comme secondes gardiennes. Elisabeth et Isobel sont les deux dernières gardiennes du Labyrinthe, ce sont les seules à pouvoir y aller et venir comme elles le souhaitent. »

C’était étrange de se retrouver là, vingt ans plus tard, sur ce même banc froid sous le vieux chêne. Sur sa peau glacée, le banc n’était plus froid à présent. Il se demanda alors si elle avait fait exprès de lui donner rendez-vous ici, pour lui rappeler qui il était : un mortel fou de rage, mort de froid l’estomac vide.

Numéro 6 était venue le prévenir trois jours auparavant. Une mage rouge était apparue aux portes de la vallée perdue avec un message à son égard : elle demandait à le voir, en personne, sous le grand chêne.
« Que veut-elle ? »
« Vous parler Maître. En toute amitié. »

« Nicholas. »
« Sybil. »
In tigris fauces se jectare*, se railla-t-il lui-même.

*se jeter dans la gu.eule du tigre

« Ne gaspillons ni votre temps ni le mien, si vous le voulez bien. Vous savez ce que je veux Nicholas, je veux les clefs du Labyrinthe. »
« Et bien je suis navré pour vous, mais je ne les ai pas. »
« Vous non, mais un certain fantôme si. Convainquez-la de vous les confier, vous me les apportez, et je vous promets de vous laisser vivre heureux avec vos disciples et vos héritiers jusqu’à la fin des temps. »
« Mes disciples ne sont que de la chair à canon, et mes héritiers… ma foi, j’ai toute l’éternité pour en produire de nouveaux si je le souhaite. »
« Vous savez, je l’ai plongée dans un sommeil éternel, je peux très bien la détruire. Une gardienne prisonnière de son propre Labyrinthe, quelle ironie du sort ! »
« Cet insupportable fantôme ? Mais je vous en prie, si vous connaissez un moyen pour m’en débarrasser, faîtes donc ! »
« Réfléchissez bien avant de me défier à ce jeu là Nicholas… Un jour je vous anéantirai. »
« Non vous ne le ferez pas. Nous savons tout deux que vous l’auriez déjà fait si vous l’aviez voulu. »

Plus elle grandissait, plus Lise lui paraissait devenir une véritable énigme. Communiquer avec les autres semblait parfois être pour elle une véritable épreuve insurmontable, et ses enfants savaient qu’il ne fallait pas en vouloir à la jeune fille si elle ne parvenait pas à comprendre ce qu’ils lui racontaient ou qu’elle ne leur prêtait tout simplement aucune attention.
« Papa, savais-tu que la légende de Dracula était née de l’histoire du Prince Vlad Tepes, prince de Valachie au milieu du XVème siècle ? »
« Non je ne savais pas. »

« Et savais-tu que… »
« Lise, écoute moi s’il te plaît. »
« Je n’avais pas fini. Il ne faut pas couper quelqu’un quand il n’a pas fini de parler. »
« C’est important. Comme c’est un événement exceptionnel, je suis venu te rappeler qu’il y avait un conseil de famille prévu avant le dîner. »
« Je n’avais pas oublié. Conseil de famille, vendredi à 19h30. Nous sommes vendredi aujourd’hui. Je ne serai pas en retard. »
« Très bien ma fille. Alors que voulais-tu me dire ? »

Il avait pris la décision de suivre les conseils de Numéro 3 et d’interdire aux héritiers d’assister aux cérémonies où les génitrices étaient présentes. Si annoncer la nouvelle à ses plus jeunes n’était qu’une formalité, contenir les objections de son ainé était une autre paire de manches.
« Suffit maintenant. Je ne reviendrai pas sur ma décision Camille, elle prend effet dès cette nuit. »
Cette solution était loin le ravir également mais il ne pouvait pas se permettre de risquer une insurrection générale le moment venu t’accomplir la prophétie.

« La décision de Père est profondément injuste ! Je ne comprends pas pourquoi il nous serait à présent impossible d’assister aux cérémonies. »
« Franchement Camille, pourquoi tu en fais toute une histoire ? Il n’y a rien de plus barbant que de rester assis sans bouger pendant ces cérémonies ! »
« Eheh Diane ! Viens, on va lui organiser une cérémonie rien que pour lui. »
« Oh oui ! Numéro 394, votre Maîtresse est fière de votre travail accompli. Vous voilà donc désormais digne du titre de Disciple de la mort de rire. »
« Merci ô ma Maîtresse bien aimée, je ne vous décevrai jamais. Promis juré craché. »
« Vous êtes deux andouilles. »
« En fait ce sont deux enfants Camille » le corrigea Lise sans lever la tête de son bouquin.

Cette nuit-là il accueillit Numéro 9 et Numéro 11, les deux dernières génitrices, parmi les rangs de ses disciples de la mort. Holly, sa dixième disciple, était présente également bien sûr, mais tout comme pour Kaspar, il avait refusé de lui accorder la même distinction qu’aux deux autres nouvelles vampires majeures.
Plus que quatre, se répétait-il comme un mantra. Plus que quatre…

Amaury profita de la cérémonie pour se faufiler dans les cellules, avide de passer du temps avec celle qu’il considérait à présent comme sa meilleure amie. Cassandra lui racontait toujours plein de choses sur sa vie d’avant. Elle lui parlait de ses amis, des fêtes dans les ruines où ils se rendaient en cachette, d’un drôle de sport qu’elle adorait où l’on glisse sur la neige avec des bouts de bois aux pieds. Elle lui disait aussi qu’un jour elle l’amènerait dans son endroit préféré au monde : une île au milieu de l’océan où le sable est si chaud et si blanc, et où l’eau est si claire que l’on peut y voir les poissons à travers.
« Tu verras le Blondinet, quand on y sera, tu ne voudras plus jamais revenir dans ce trou macabre. »
Et il la crut bien volontiers.

Camille quant à lui, avait passé toute la cérémonie à tourner comme un lion en cage devant la porte des Arènes. Il avait attendu des années entières pour l’apercevoir de nouveau et voilà que son Père leur refusait l’entrée. Jamais il n’aurait osé se dresser contre le grand maître vampire, mais c’était plus fort que lui : il fallait qu’il la voit. Pour quelques secondes à peine, cela lui suffirait. Mais Numéro 1 fut le premier à apparaître et il savait bien pourquoi le jeune héritier se trouvait là.
« Retournez-vous coucher Sir Camille. Ne rendez pas les choses plus compliquées qu’elles ne le sont déjà. »
Il hocha la tête et obéit à contre coeur. Il avait besoin de se confier à No.

Les anniversaires de Côme et d’Amaury n’étant qu’à quelques jours d’intervalle, son fils cadet, évidemment appuyé par l’insupportable Rayon de Soleil, avait eu la brillante idée d’organiser une fête commune pour marquer l’événement. Le grand maître vampire prenait donc son mal en patience, remerciant tous les dieux et les déesses que ces autres enfants ne partagent pas cette maudite passion pour les fêtes d’anniversaire.
« Ambiance garderie, ballons de baudruche et chapeaux pointus… ça va Nicholas, tu vas survire tu crois ? »
« Ne m’en parlez pas Mona… Ne m’en parlez pas… »

Côme était un bambin de deux ans très timide qui préférait largement le calme des bras de son papa à l’agitation ambiante du salon, et il ne put s’empêcher de s’en réjouir intérieurement. Un enfant de plus qui ne transformerait pas sa crypte en fête de foire.

Amaury soufflait quant à lui sa quinzième bougie et il était resté ce petit charmeur au grand coeur, peut-être un peu naïf parfois, à qui personne ne pouvait rien refuser. Il fit un voeu cette année-là, un voeu fait d’eau claire et de sable chaud et blanc.

A sa grande surprise, Camille fut le premier à le prendre dans ses bras pour le féliciter. Son grand-frère n’était pas du genre à faire dans le sentimentalisme, et ce rare geste affectueux le toucha particulièrement.
« Joyeux anniversaire Amaury. »
« Je t’ai toujours dit qu’un jour je serai plus grand que toi. »
« Mais tu resteras toujours le plus petit par l’esprit Numéro 394. »

Comme son père l’avait fait avec Camille deux ans plus tôt, il l’amena chasser avec eux pour la première fois ce soir-là. Amaury avait soif bien sûr mais il n’avait pas vraiment le coeur à traquer les mortels. Il laissa bien volontiers le soin aux deux autres de s’en charger, et ne releva pas lorsque Camille l’accusa d’un ton moqueur d’être un vampire paresseux. Il attendait patiemment que ce soit à son tour de goûter aux précieux plasma en fixant le pont qu’il parvenait à deviner au loin. Qu’y avait-il donc au-delà ?

Lorsqu’ils retrouvèrent le chemin de l’église à l’aube, Camille ne tint plus. No avait raison, il fallait qu’il sache ou son dilemme allait finir par le dévorer de l’intérieur.
« Père, je suis navré de vous déranger à l’heure de votre coucher mais j’aimerais vous parler un instant. »
« Je t’écoute. »
« Je suis au courant pour la prophétie. Je pense à présent être assez grand pour comprendre si vous acceptez de me l’expliquer. »
« Asseyons-nous. »

« Bien avant que tu naisses, je n’étais qu’un mortel comme les autres. Sans histoire, sans argent, sans personne, tout ce que je possédais c’était une colère sourdre dont je ne connaissais pas l’origine. Mais un jour j’ai commencé à entendre une voix m’appeler à l’aide, puis à rêver de deux femmes prisonnières d’un labyrinthe. »
« Son Altesse Isobel et sa femme, la dame du tableau. Madame 8 nous a parlé d’elles. Ce sont les deux dernières gardiennes du Labyrinthe. »
« Et Elisabeth, oui c’est exact. Mais tout a commencé bien avant leur naissance. »

« Il y a quatre cents ans, une mage noire très puissante, Sybil de Vil, a anéanti tous les vampires de Forgotten Hollow en une seule nuit. »
« La Nuit Héliotrope, nous l’avons étudiée également. On l’a appelée comme cela à cause du soleil qui s’est levé en pleine nuit, décimant la plupart des vampires en quelques minutes. »
« Effectivement, seul Vladislaus a survécu à cette nuit là. Sybil est sortie de ce massacre plus puissante encore qu’auparavant, mais sa soif de pouvoir ne s’est pas arrêtée là. »

« Cent ans plus tard, elle a ensuite cherché à mettre la main sur la Couronne et le Labyrinthe en s’attaquant à ses gardiennes. Rayon de Soleil a été plongée dans un sommeil éternel et l’âme d’Elisabeth a été condamnée en tentant de la sauver. Lorsque je suis arrivé à Forgotten Hollow, j’ai fait le serment de les venger et d’anéantir Sybil par tous les moyens. »
« D’où la nécessité d’accomplir la prophétie… »
« C’est notre seule chance de rétablir l’équilibre du Labyrinthe. Il faut vaincre Sybil. »
« L’héritier vainqueur… cela signifie que les cinq autres doivent mourir vaincus, n’est-ce pas ? »
« En effet. Mais vous ne devez pas craindre la mort mes enfants, la mort n’est que provisoire. Le Labyrinthe accorde toujours une seconde chance à ceux qui se sont sacrifiés par devoir. »
« Et si… si vous parvenez à accomplir la prophétie, Madame Isobel sera-t-elle sauvée ? »
« Je le crois oui. Une fois Sybil vaincue, sa malédiction sera levée et Rayon de Soleil pourra retrouver sa place légitime de Reine et de Gardienne héritière. »
« Merci pour vos explications Père. Je ne vous décevrai pas. »

Il se leva pour partir, perdu dans ses pensées, mais son père le retint par le bras pour l’inviter à se retourner.
« N’oublie jamais, mon fils, que même face à un devoir nous avons toujours le choix. J’ai fait le mien aussi cruel soit-il, il viendra un jour où il vous faudra faire le vôtre. »

Ce n’était pas la première fois qu’elle trouvait ces deux-là en plein fou rire, et cette amitié florissante l’inquiétait de plus en plus. Le jeune homme portait son coeur sur ses deux mains ouvertes et elle craignait que son impulsivité ne l’encourage à faire tout et n’importe quoi pour les personnes qu’il aimait. Dans une autre vie, il aurait réellement été le portrait craché d’Elisabeth et elle sourit un peu à cette pensée.

« Je sais que tu tiens à elle Amaury, je ne t’interdis pas de lui rendre visite. Mais fais attention à toi, je t’en supplie. Tout le monde n’est pas aussi bien intentionné que toi, petit coeur, et puis tu es grand maintenant, je ne pourrai pas toujours te protéger de tes propres décisions. »

Sa maman à lui… il savait bien qu’elle avait deviné son secret et qu’elle ne serait pas toujours là pour amortir sa chute, mais il refusait de devenir comme eux. Son père, son frère, ils étaient des hommes de raison, de fins stratèges qui ne se laissaient jamais aveugler par des choses aussi futiles que des émotions. Mais Amaury n’était pas comme ça, il ne voulait pas d’une vie sans saveur. Et s’il devait donc se battre pour être libre, il le ferait comme il faisait toujours : en écoutant son coeur.

« Sir Camille. »
« Numéro 3. »
« Que puis-je faire pour vous ? »
« Vous êtes ma mère. »
« Non. Je ne suis pas et ne serai jamais votre mère Sir Camille. »
« Vous m’avez mis au monde ! »
« Paraît-il. Je n’en ai aucun souvenir. »
« J’ai le même menton que vous » se rassura-t-il lui-même.
« Effectivement. »
« Mais vous n’êtes pas ma mère. »
« Avec tout le respect que je vous dois, cette conversation ne mène nulle part Sir Camille. »
« La prophétie. Cinq d’entre nous vont devoir se sacrifier à la demande de Père. »
« C’est un sacrifice nécessaire. »
« Donc vous approuvez. »
« Le Maître ordonne, je m’exécute. Une disciple n’approuve rien, Sir Camille. »

« Je comprends. Merci Numheu… Enfin… Merci » bredouilla-t-il.
« Judith. »
« Je vous demande pardon ? »
« La femme qui vous a mis au monde il y a dix-sept ans, elle s’appelait Judith. »
« Au revoir Judith. »

Contrairement à Clara ou Eliza, elle n’avait jamais réellement ressenti la fameuse fibre maternelle. Elle regarda ce jeune homme partir et se demanda soudain quel genre de mère elle aurait été pour lui dans son autre vie. Elle secoua la tête. Il avait peut-être le menton et le blond platine de Judith mais elle, elle était Numéro 3 à présent.
« Adieu mon garçon. »

« J’ai presque de la peine pour lui, Patrick. Pauvre petit. »
« Personne ne méritait un tel sort. Ni le Maître, ni eux, ni nous. »
« Il faut vaincre Sybil. »
« Il faut vaincre Sybil. »

Maintenant que la pièce médicale n’avait plus d’utilité, il avait pu enclencher la prochaine étape de son plan et la transformer en véritable laboratoire de recherche.
« Tu as créé une potion d’immortalité à vingt-et-un ans Numéro 2. A présent je veux que tu me trouves la recette inverse. »
« Ce n’est pas aussi simple, l’immor… »
« Non, non. Ce n’était pas une question, c’est un ordre. Que Sybil redevienne la mortelle qu’elle aurait toujours dû rester. »
« Oui, Maître. »
Le compte à rebours était désormais lancé.

Camille fixa un long moment le petit carnet qu’il tenait entre ses mains comme si sa vie en dépendait. Pendant des années il y avait tout noté : toutes les conversations, tous les indices, toutes ses craintes aussi. Il y avait minutieusement recueilli toutes ces choses qui l’avaient fait douter.
Il prit une grande inspiration et desserra brusquement la prise de ses mains. Le carnet était tombé dans les flammes.
« J’ai fait mon choix, Père, il faut vaincre Sybil. »

« Je vais trouver un moyen, Cass, je te le promets. »

« Ils te diront que je suis mort, mais il faudra pas que tu les croies. »

« Que la partie commence Miss Roque ! »

A suivre...

La bouille des enfants en bonus :

Ellandan · avril 2021

Joyeux anniversaire Côme et d’Amaury!
Amaury devient un beau jeune homme! Lui qui était déjà très ami avec Cassandra, j'ai l'impression qu'ils deviennent encore plus proches... J'ai peur pour lui, ça va mal finir cette histoire

Cette fois ça y'est Camille a eu la confirmation, numéro 3 est bien sa génitrice (et non sa mère

) mais je n'ai pas l'impression que ça va changer grand chose à sa vie au final

En tout cas il a pris sa décision, il se range du côté de son père pour vaincre Sybil, je n'en attendais pas moins de lui

Elinoee · avril 2021

Joyeux anniversaire à Amaury et Côme! J'adore la bouille du petit Côme,tellement craquant

Pour le coup,je suis sûre qu'il n'est pas d'Isobel celui-ci

Amaury a beaucoup changé! Il est tout pâlot,plus qu'avant,non?

Lise a elle aussi bien grandi,et a une personnalité très intrigante... Miss Roque,hein...c'est vrai qu'elle devait être une tour dans ce terrible jeu d'échecs

Mais qui est donc la personne à longue chevelure noire qui joue avec elle à la fin? Pas un vampire j'imagine,en plein soleil?!
Je me demande bien quel rôle cette petite fille,qui semble si mature,va avoir à jouer. J'ai adoré le moment où elle a rabattu le caquet à Camille (involontairement sans doute!) sans même lever les yeux de son bouquin

« Vous êtes deux andouilles. »
« En fait ce sont deux enfants Camille »

Elle me plaît cette petite

Amaury persiste et signe dans son amitié pour Cassandra...qui semble être en train de se transformer en bien autre chose qu'une amitié

Pauvre p'tit gars,qui rêve de partir sous les tropiques avec sa belle...pas bon pour ton teint,ça

J'espère que Cassandre ne va pas finir tragiquement quand Nicholas se rendra compte de ce qui se passe...

Camille s'est enfin confronté à sa génitrice,et quelle déception;même s'il n'en montre rien ou presque

Numéro 3 n'est pas sa mère,et il n'a aucun soutien à attendre de nulle part donc il se résout à suivre le destin que Nicholas a prévu pour lui...enfin c'est comme ça que je le ressens! Terrible ce moment où il jette son carnet au feu,un peu comme une rupture avec l'enfance

J'ai aussi de plus en plus peur pour le petit garçon du miroir de Diane

Bref,j'espère en tout cas que tous ces sacrifices ne seront pas vains...car il va y en avoir des sacrifices,c'est certain...

Les Sims

[VDC/Histoire] Memento Mori (MAJ 19/11)

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