Aux poings/ points en ce qui me concerne .Bon, c'est clair que Salomé doit s'imposer tout de suite et elle a le caractère qu'il faut pour cela mais en fait, il a pas un méga complexe d'infériorité qui l'oblige à écraser tout le monde, le BG ; ...un petit point de "rapprochement " parce que si le titre le concerne ..Bon, je me fais plusieurs films déjà mais j'attends la suite
«Nos doutes sont des traîtres et ils nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon, parce que nous avons peur d’essayer» – William Shakespeare
@creamounette , c'était en tout cas très amusant à mettre en scène . J'espère bien vous surprendre, mais bon, vous savez vous montrer vachement perspicace, ça devient compliqué de vous mener en bateau
@GGOf19 , j'suis bien contente que ce petit montage de screens ait réussi à traduire ce doute qui s'insinue Et si j'avais pu, je crois qu'en vidéo j'aurais fait un travelling arrière sur sa tronche quand Salomé se retourne
@Oxiane , "collaboration"... j'aime bien ta façon d'employer les guillemets, c'est bien vu !
@meliaone , "Aux poings/ points en ce qui me concerne" , j'adore ! Ah ! le titre... on en reparlera
Oh je sens que je vais adorer ce duo... explosif ! Au moins autant que je vais adorer détester Charles Mais j'ai espoir qu'il ne soit pas si vilain une fois qu'on gratte un peu Enfin, pas trop vite, on veut de la baston avant
Ah ! vous voyez les filles, y'a au moins un mec qui y croit . En vrai, je crois que presque tout le monde les voit bien finir ensemble bande d'hypocrites (ce suspense de oooooouuuuuf !!!) Le tout c'est de savoir où, quand, comment... et dans quel état !
Le trajet s’était fait dans un silence tendu.
Installé à l’arrière du véhicule, Steinbeck avait fait en sorte de ne pas avoir à lui adresser la parole. Entre deux appels à des collaborateurs, il avait gardé les mâchoires serrées, ridiculement absorbé par le paysage qui défilait derrière la vitre teintée.
Elle-même s’était réfugiée derrière ses lunettes de soleil pour l’épier à loisir dans le rétroviseur.
Bel homme ? Il l’était, indéniablement. Mais il se dégageait du personnage une telle froideur et une telle suffisance qu’elle aurait eu plus vite envie de l’étrangler de ses deux mains que de lui tendre les lèvres. Son visage ciselé et son regard perçant ne laisser transparaître qu’une extrême sévérité. Un visage en parfaite adéquation avec son passif d’homme d’affaires.
La veille, Salomé avait minutieusement épluché le contenu du dossier que lui avait transmis Vincent. Une chose était certaine, ce type ne s’était pas fait que des amis. A commencer par elle. Il représentait absolument tout ce qu’elle exécrait: l’intransigeance, l’insensibilité, l’indifférence face à la détresse de ceux qui avaient eu le malheur de représenter un obstacle dans ses projets immobiliers. En fait, elle comprenait parfaitement qu’on puisse avoir envie de lui faire la peau.
Après avoir garé la berline le long du trottoir, elle claqua sa portière avec plus de force que n’en exigeait le luxueux véhicule et avisa son client qui attendait déjà sur le trottoir.
Sans un regard, elle passa devant lui et prit la direction de la tour Steinbeck.
- Essayez de ne pas traîner la patte, on est passablement à découvert !
- Bonjour monsieur !
- Eloïse ! Je vous laisse le soin de faire patienter Mlle Takamine pendant que je règle un petit différent avec Vincent. Inutile de vous étendre sur le fonctionnement de l’entreprise, Mlle Takamine n’est là que temporairement. Et repoussez mon rendez-vous de neuf heures à demain, je ne suis disponible pour personne.
- Bien monsieur.
Salomé maugréa en s’effaçant pour le laisser rejoindre son bureau.
- Charlot…
Steinbeck s’arrêta à quelques centimètres d’elle et la dévisagea de toute sa hauteur.
- Pardon ?
Sans ciller, Salomé soutint son air autoritaire.
- Vous n’avez pas réellement envie que je me répète… Faites-moi savoir si vous souhaitez sortir de vos locaux, ajouta-t-elle en lui tendant une carte de visite blanche sur laquelle figurait son numéro de portable.
Sitôt la porte de son bureau refermée, Salomé vit fondre sur elle la petite blondinette qui encaissait depuis quatre ans les humeurs de Steinbeck avec un stoïcisme des plus admirables.
- Alors vous êtes Salomé ! Vincent m’a tellement parlé de vous !
- Il m’a beaucoup parlé de vous aussi. D’après lui vous méritez autant de décorations qu’un général trois étoiles.
- Il a le chic pour exagérer. Je ne fais ni plus ni moins que mon travail en composant avec un caractère… comment dire… ?
- Despotique ?
- Y’a de l’idée ! Je vous offre un verre ? Comme je suppose que vous êtes l’objet de leur « différent », je pense qu’ils en ont pour un moment. Il est tellement… enfin bref ! Vincent le connaît bien, j’imagine qu’il saura le convaincre de se laisser protéger par une jolie fille comme vous.
Une jolie fille comme elle ? Salomé manqua éclater de rire. Mais elle se ravisa et laissa l’assistante la guider vers un comptoir où les clients et les salariés de l’entreprise pouvaient profiter d’un moment de détente.
Une demi-heure durant, Salomé écouta Eloïse lui raconter en long, en large et en travers les petites et grandes misères que son patron lui faisait vivre au quotidien. Chaque nouvelle anecdote la confortait dans son mépris de l’individu, même si Eloïse s’efforçait la plupart du temps de minimiser ses mauvaises intentions.
- … je suis pas psy, mais en fait, plus j’y pense, plus je suis convaincue qu’il y a une bonne raison pour qu’il soit si peu empathique. Peut-être que…
Au fil des excuses, une idée s’insinua sournoisement dans l’esprit de Salomé. Se pouvait-il qu’Eloïse soit sous le charme de son patron ? Ça n’aurait pas été une première, même si elle imaginait assez mal qu’on puisse s’enticher d’un mec aussi abject. Mais bon, peut-être souffrait-elle d’une sorte de variante du syndrome de Stockholm.
***
Steinbeck s’agaça du temps que mit Vincent à lui répondre. Il avait déjà pris beaucoup de retard sur son planning et espérait pouvoir régler ce contre-temps au plus vite.
- Bonjour Charles…
- J'aimerais savoir ce qui vous est passé par la tête Vincent.
- Excusez-moi Charles mais je ne comprends pas bien l’objet de votre appel.
Steinbeck frappa son bureau du plat de sa main.
- Je parle de votre nièce bon sang !
- Et donc ? Qu’a-t-elle fait pour vous déplaire ?
- C’est une femme !
- (…)
Le silence s’éternisait davantage qu’il n’allait pouvoir le supporter.
- Vincent ! Comment avez-vous pu imaginer un seul instant que je puisse accepter qu’une femme assure ma protection ?
- Je ne comprends pas où est le problème Charles. Je vous ai envoyé Salomé parce qu’elle est l’une des meilleures. Faites-moi confiance, elle est parfaitement à la hauteur.
- Je vous trouve bien sûr de votre… nièce !
- Ma nièce, comme vous le sous-entendez, ne privilégie d’aucun passe-droit et n’a absolument rien à envier aux hommes qui vous ont protégé jusqu’à maintenant. Pour votre gouverne, sachez qu’elle a passé trois années de sa vie dans les Forces Spéciales et que contrairement à vous, aucun d’entre eux ne s’aviserait de remettre en question ses aptitudes. Personnellement, je lui confierais la vie de ma famille les yeux fermés.
- Il n’est pas seulement question de compétence Vincent !
- De quoi est-il question alors ?
- D’image !
- Je ne comprends toujours pas.
Agacé, Steinbeck fit glisser son fauteuil en arrière et se leva avec brusquerie.
- Vous pensez vraiment qu’un homme de mon envergure peut prendre le risque d’être la risée de ses pairs en confiant sa sûreté à un petit bout de femme, aussi qualifiée soit-elle ? Il en va de ma crédibilité.
- Depuis quand vous inquiétez-vous de ce que les gens pensent de vous Charles ? Franchement, je pensais que vous étiez au-dessus de ça. Si je ne m’abuse, votre réputation d’homme d’affaires intraitable s’est justement construite sur votre détermination à sortir des sentiers battus et à ne jamais vous conformer au diktat du milieu. Vous remettez votre sécurité entre les mains d’une femme ? A la bonne heure ! Je suis sûr qu’encore une fois on ne manquera pas de saluer votre audace d’aller à l’encontre des préjugés !
Le regard de Steinbeck se perdit derrière l’horizon des hautes tours laissant aux rouages de son cerveau le temps de reconsidérer la question sous ce nouvel angle. Le raisonnement de Takamine tenait la route, il ne pouvait le nier. Même s’il n’était pas particulièrement enthousiasmé par l’idée de se soumettre aux directives sécuritaires de sa nièce, refuser sa protection revenait à reconnaître que le jugement d’autrui pouvait déterminer ses choix. Mais personne ne lui dictait sa conduite. Jamais !
- Bien. Vous savez tout le respect que j’ai pour vous Vincent. Alors puisque vous semblez convaincu qu’elle possède toutes les qualités requises pour ce travail, je vous accorde encore une fois ma confiance. J’espère ne pas avoir à le regretter.
***
- Eloïse, faites savoir à Melle Takamine que je l’attends dans mon bureau. Immédiatement.
- Bien sûr monsieur, je lui transmets.
- Eh bien je crois que c’est l’heure de vérité ! Il vous attend. J’espère que Vincent aura su se montrer persuasif. Je crois que j’aurai grand plaisir à porter ma croix avec vous à mes côtés Salomé. Enfin, quoi qu’il en soit… bon courage !
Salomé se dirigea d’un pas serein et résolu vers l’antre du diable en riant sous cape. Bon courage ! Il n’y avait donc pas une personne alentours qui qui ne se fasse dans le pantalon à l’idée de se frotter à ce pauvre type présomptueux ?
Malgré tout le respect qu’elle lui devait en tant qu’employé, il était hors de question qu’elle se mette à trembler devant lui comme une pauvre petite chose et qu’elle le laisse assouvir sa soif de domination sur elle.
- Melle Takamine, je vous en prie, prenez place. J’ai pu longuement m’entretenir avec votre oncle et lever quelques doutes quant à la pertinence de votre présence ici. Il semblerait que j’aie sous-estimé vos compétences et j’ose espérer que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
Salomé retint de justesse le sourire de satisfaction qui aurait pu froisser l’ego démesuré de son vis-à-vis. Bravo tonton ! T’as assuré comme un chef sur ce coup-là !
- Pas de problème ! Je suppose que la représentation féminine dans le secteur de la protection rapprochée est encore bien trop confidentielle pour qu’on lui accorde crédit les yeux fermés. Et les préjugés ont la dent dure, c’est donc tout à votre honneur de ne pas vous arrêter à ce genre d’ineptie.
- Hum… oui, bon… d’après Vincent, vous avez toutes les qualités requises, et j’ai confiance en votre oncle. Alors je compte sur vous pour ne pas le faire mentir.
Ainsi donc le doute subsistait dans son esprit. Le malotru !
- Sur ce, je ne vous retiens pas plus que nécessaire, j’ai du travail qui m’attend. Eloïse vous fera savoir l’heure de notre retour à Windenburg en temps voulu. Toutes dents serrées, Salomé s’empressa de suivre le mouvement initié par Steinbeck pour l’interrompre dans sa lancée vers la porte de son bureau.
- J’aurai juste un petit point à éclaircir avec vous avant de vous laisser à vos dossiers. Vous êtes le patron ? Okay ! Vous avez l’habitude de tout diligenter ? Soit ! Mais en ce qui concerne votre sécurité, c’est moi et moi seule qui fais autorité. Vous faisiez confiance à Vincent ? Alors si vous voulez que je fasse correctement ce pour quoi vous nous payez, vous devrez m’accorder la même confiance. Je vous demande de rester planqué sous un bureau ? Vous vous exécutez ! Je vous dis de sauter de la voiture en marche ? Vous sautez ! Essayez ne serait-ce qu’une seule fois de discuter mes ordres et je vous livre moi-même à vos agresseurs avant d’aller demander à Vincent le nom de mon prochain client. Me suis-je bien fait comprendre ?
Comprenant à la mine irritée de Steinbeck qu’il ne daignerait pas s’abaisser à acquiescer tout haut ce qu’il devait bien accepter tout bas, Salomé se contenta de l’étincelle de respect qu’elle avait eu le temps de capter dans son regard furibond.
- Rien à ajouter ?
- Ce sera tout pour le moment.
- Alors je ne vous retiens pas Melle Takamine.
***
Propriété privée de C. Steinbeck, Windenburg, 21h30.
Après une longue journée consacrée à faire le tour du bâtiment et des employés de la Steinbeck Inc. pour évaluer la fiabilité de son environnement immédiat, et au terme d’un retour guère plus bavard que l’aller, Salomé rêvait d’une bonne douche et d’un lit bien moelleux. Ne lui restait plus qu’à connaître les conditions de son hébergement. Cependant, le matin même, un simple coup d’oeil à la propriété lui avait laissé entrevoir bien plus de confort que n’en offrait sa petite maison dans le quartier de Bridleton Bay.
- Mme Pinel va vous conduire à votre appartement. Je suppose que votre oncle vous a déjà transmis tout ce qu’il y avait à savoir sur le personnel et la configuration des lieux. Si toutefois vous aviez besoin de quelque chose ou d’informations, n’hésitez pas à lui en faire part, elle se fera un plaisir de vous renseigner.
- Heu… juste une petite question sur un point qui n’apparaît pas dans votre dossier.
- Je vous écoute.
- Est-ce que vous avez peur des chiens ?
- Des chiens ? Non, c’est juste que…
- Super ! J’avais un peu peur que la cohabitation ne soit un peu compliquée dans le cas contraire.
- Mais de quoi parlez-v…
Salomé porta ses doigts à sa bouche et siffla un long trait aigu en prenant la direction de la villa.
- TWIIIIIIIIIIST !!! AU PIED !!!
- Làààààààà… doucement mon pépère ! Ouais, ouais, ouais, moi aussi je suis contente de te revoir. J’espère que tonton n’a pas oublié ta gamelle cette fois-ci.
Steinbeck arriva à ses côtés, l’air complètement horrifié.
- Qu’est-ce que… mais… vous connaissez ce chien ?
- Si je le connais ? Ha ha… je vous présente Twist, mon plus fidèle équipier. Twist, je te présente monsieur Steinbeck, notre nouveau client. Evite de lui arracher une jambe hein !
En levant la tête, Salomé vit que Charles regardait la bête avec effroi, tout prêt à s’évanouir.
- Qu’est-ce qui vous arrive ? Vous venez de me dire que vous n’aviez pas peur des chiens !
- Je n’ai PAS peur des chiens ! C’est juste que je les déteste ! C’est pire qu’un gosse ! Ça se laisse allez n’importe où, ça met des poils partout, ça bave, ça sent mauvais, ça aboie, ça détruit les parterres de fleurs, ça creuse des cratères dans la pelouse, ça…
- Hé ho ho ho, calmez-vous un peu ! C’est juste un chien ! Et pis pas n’importe lequel je vous signale ! C’est MON chien, et il est parfaitement soigné et dressé je vous signale.
- Et puis-je savoir ce qui me vaut l’honneur de sa présence sur MA propriété ?
- J’ai demandé à Vincent de me l’amener pour assurer la surveillance de VOTRE résidence.
- J’ai une alarme à plusieurs dizaines de milliers de simflouz qui fait très bien ce travail.
- Sauf votre respect, quel qu’en soit le prix, j’imagine mal votre alarme se jeter sur un intrus pour l’empêcher de vous nuire physiquement. Alors excusez-moi mais pour 10$ de croquettes par jour et moyennant quelques caresses, il me semble que mon système de surveillance est bien moins coûteux et bien plus efficace que le vôtre. Sachez qu’au-delà de ça, Twist et moi on forme une équipe. Une excellente équipe.
Tout en gardant ses distances avec le fauve, Steinbeck réexamina la bête à quatre pattes sans cacher son dégoût pour l’espèce canine.
- Donc, si je comprends bien, vous ne me laissez pas le choix ?
- Bien sûr que si ! Je vous explique juste que Twist est un sérieux atout dans mon dispositif de sécurité. Libre à vous de vous contenter de moins bien.
- Bon. D’accord… à condition que…
- A condition que ?
- A condition que vous fassiez disparaître toute trace de sa présence chez moi dans les meilleurs délais !
- Ah ! crotte !
- Je ne vous le fais pas dire ! Bonne soirée Melle Takamine.
Bon c'est même pas drôle, le bad boys est relativement docile
après Salomé est aux taquets, dominatrice + chien, que du bonheur ^^
et ce Twist qui chie une grosse bouse sur la pelouse, que du bonheur, tel chien tel maître ^^
le sourire est toujours là, vivement la suite
Merveilleux chapitre je confirme énormément apprécier le caractère de Salomé. Et même si môsieur n'est pas commode, je le trouve tout de même assez sensé.
Très fan de Twist aussi, évidemment
Que ça fait du bien d'avoir de nouveau rendez-vous avec tes superbes récits qui reviennent embellir ce forum
Oh oh ça commence fort entre les deux têtes de mules ! Au moins, l'un et l'autre savent à quoi s'en tenir, et le rapport de force est instauré. Hâte de voir si il y une possibilité que leur apparente mésentente dérive vers autre chose... ne serait-ce qu'un respect mutuel.
J'adore, je jubile toute seule devant mon écran !
Elle en impose dis donc la petite Salomé. Bon, en même temps, elle connait son job.
Et la dernière phrase, Ha, ha. Bien trouvé^^. Môssieur veut une pelouse nickel, il va en faire une jaunisse.
(et sinon, c'est quand qu'ils s'empoignent et s'embrassent à bouche que veux-tu ? Non ? Ce n'est pas torride cette histoire ? )
Déjà maté le Charles, proteste à peine..bon après c'est pas comme si il avait beaucoup le choix...les forces spéciales, très speciales...quelque chose me dit qu'il va en avoir besoin surtout si il ramollit aussi vite il va pas tarder à glisser sur une crotte et se retrouver sauvé dans les bras de Salomé qui va le rattraper et tomber en arrière avec Charles qui va atterrir sur les airbags.
«Nos doutes sont des traîtres et ils nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon, parce que nous avons peur d’essayer» – William Shakespeare
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@GGOf19 , j'suis bien contente que ce petit montage de screens ait réussi à traduire ce doute qui s'insinue Et si j'avais pu, je crois qu'en vidéo j'aurais fait un travelling arrière sur sa tronche quand Salomé se retourne
@Oxiane , "collaboration"... j'aime bien ta façon d'employer les guillemets, c'est bien vu !
@meliaone , "Aux poings/ points en ce qui me concerne" , j'adore ! Ah ! le titre... on en reparlera
Ma chaîne YouTube : Malina
Mon compte Twitch : Malina_Framboise
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Mes quelques constructions : Les essais de Malina
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Siège de la Steinbeck Inc. , San Myshuno, 8h45
Le trajet s’était fait dans un silence tendu.
Installé à l’arrière du véhicule, Steinbeck avait fait en sorte de ne pas avoir à lui adresser la parole. Entre deux appels à des collaborateurs, il avait gardé les mâchoires serrées, ridiculement absorbé par le paysage qui défilait derrière la vitre teintée.
Elle-même s’était réfugiée derrière ses lunettes de soleil pour l’épier à loisir dans le rétroviseur.
Bel homme ? Il l’était, indéniablement. Mais il se dégageait du personnage une telle froideur et une telle suffisance qu’elle aurait eu plus vite envie de l’étrangler de ses deux mains que de lui tendre les lèvres. Son visage ciselé et son regard perçant ne laisser transparaître qu’une extrême sévérité. Un visage en parfaite adéquation avec son passif d’homme d’affaires.
La veille, Salomé avait minutieusement épluché le contenu du dossier que lui avait transmis Vincent. Une chose était certaine, ce type ne s’était pas fait que des amis. A commencer par elle. Il représentait absolument tout ce qu’elle exécrait: l’intransigeance, l’insensibilité, l’indifférence face à la détresse de ceux qui avaient eu le malheur de représenter un obstacle dans ses projets immobiliers. En fait, elle comprenait parfaitement qu’on puisse avoir envie de lui faire la peau.
Après avoir garé la berline le long du trottoir, elle claqua sa portière avec plus de force que n’en exigeait le luxueux véhicule et avisa son client qui attendait déjà sur le trottoir.
Sans un regard, elle passa devant lui et prit la direction de la tour Steinbeck.
- Essayez de ne pas traîner la patte, on est passablement à découvert !
- Bonjour monsieur !
- Eloïse ! Je vous laisse le soin de faire patienter Mlle Takamine pendant que je règle un petit différent avec Vincent. Inutile de vous étendre sur le fonctionnement de l’entreprise, Mlle Takamine n’est là que temporairement. Et repoussez mon rendez-vous de neuf heures à demain, je ne suis disponible pour personne.
- Bien monsieur.
Salomé maugréa en s’effaçant pour le laisser rejoindre son bureau.
- Charlot…
Steinbeck s’arrêta à quelques centimètres d’elle et la dévisagea de toute sa hauteur.
- Pardon ?
Sans ciller, Salomé soutint son air autoritaire.
- Vous n’avez pas réellement envie que je me répète… Faites-moi savoir si vous souhaitez sortir de vos locaux, ajouta-t-elle en lui tendant une carte de visite blanche sur laquelle figurait son numéro de portable.
Sitôt la porte de son bureau refermée, Salomé vit fondre sur elle la petite blondinette qui encaissait depuis quatre ans les humeurs de Steinbeck avec un stoïcisme des plus admirables.
- Alors vous êtes Salomé ! Vincent m’a tellement parlé de vous !
- Il m’a beaucoup parlé de vous aussi. D’après lui vous méritez autant de décorations qu’un général trois étoiles.
- Il a le chic pour exagérer. Je ne fais ni plus ni moins que mon travail en composant avec un caractère… comment dire… ?
- Despotique ?
- Y’a de l’idée ! Je vous offre un verre ? Comme je suppose que vous êtes l’objet de leur « différent », je pense qu’ils en ont pour un moment. Il est tellement… enfin bref ! Vincent le connaît bien, j’imagine qu’il saura le convaincre de se laisser protéger par une jolie fille comme vous.
Une jolie fille comme elle ? Salomé manqua éclater de rire. Mais elle se ravisa et laissa l’assistante la guider vers un comptoir où les clients et les salariés de l’entreprise pouvaient profiter d’un moment de détente.
Une demi-heure durant, Salomé écouta Eloïse lui raconter en long, en large et en travers les petites et grandes misères que son patron lui faisait vivre au quotidien. Chaque nouvelle anecdote la confortait dans son mépris de l’individu, même si Eloïse s’efforçait la plupart du temps de minimiser ses mauvaises intentions.
- … je suis pas psy, mais en fait, plus j’y pense, plus je suis convaincue qu’il y a une bonne raison pour qu’il soit si peu empathique. Peut-être que…
Au fil des excuses, une idée s’insinua sournoisement dans l’esprit de Salomé. Se pouvait-il qu’Eloïse soit sous le charme de son patron ? Ça n’aurait pas été une première, même si elle imaginait assez mal qu’on puisse s’enticher d’un mec aussi abject. Mais bon, peut-être souffrait-elle d’une sorte de variante du syndrome de Stockholm.
Steinbeck s’agaça du temps que mit Vincent à lui répondre. Il avait déjà pris beaucoup de retard sur son planning et espérait pouvoir régler ce contre-temps au plus vite.
- Bonjour Charles…
- J'aimerais savoir ce qui vous est passé par la tête Vincent.
- Excusez-moi Charles mais je ne comprends pas bien l’objet de votre appel.
Steinbeck frappa son bureau du plat de sa main.
- Je parle de votre nièce bon sang !
- Et donc ? Qu’a-t-elle fait pour vous déplaire ?
- C’est une femme !
- (…)
Le silence s’éternisait davantage qu’il n’allait pouvoir le supporter.
- Vincent ! Comment avez-vous pu imaginer un seul instant que je puisse accepter qu’une femme assure ma protection ?
- Je ne comprends pas où est le problème Charles. Je vous ai envoyé Salomé parce qu’elle est l’une des meilleures. Faites-moi confiance, elle est parfaitement à la hauteur.
- Je vous trouve bien sûr de votre… nièce !
- Ma nièce, comme vous le sous-entendez, ne privilégie d’aucun passe-droit et n’a absolument rien à envier aux hommes qui vous ont protégé jusqu’à maintenant. Pour votre gouverne, sachez qu’elle a passé trois années de sa vie dans les Forces Spéciales et que contrairement à vous, aucun d’entre eux ne s’aviserait de remettre en question ses aptitudes. Personnellement, je lui confierais la vie de ma famille les yeux fermés.
- Il n’est pas seulement question de compétence Vincent !
- De quoi est-il question alors ?
- D’image !
- Je ne comprends toujours pas.
Agacé, Steinbeck fit glisser son fauteuil en arrière et se leva avec brusquerie.
- Vous pensez vraiment qu’un homme de mon envergure peut prendre le risque d’être la risée de ses pairs en confiant sa sûreté à un petit bout de femme, aussi qualifiée soit-elle ? Il en va de ma crédibilité.
- Depuis quand vous inquiétez-vous de ce que les gens pensent de vous Charles ? Franchement, je pensais que vous étiez au-dessus de ça. Si je ne m’abuse, votre réputation d’homme d’affaires intraitable s’est justement construite sur votre détermination à sortir des sentiers battus et à ne jamais vous conformer au diktat du milieu. Vous remettez votre sécurité entre les mains d’une femme ? A la bonne heure ! Je suis sûr qu’encore une fois on ne manquera pas de saluer votre audace d’aller à l’encontre des préjugés !
Le regard de Steinbeck se perdit derrière l’horizon des hautes tours laissant aux rouages de son cerveau le temps de reconsidérer la question sous ce nouvel angle. Le raisonnement de Takamine tenait la route, il ne pouvait le nier. Même s’il n’était pas particulièrement enthousiasmé par l’idée de se soumettre aux directives sécuritaires de sa nièce, refuser sa protection revenait à reconnaître que le jugement d’autrui pouvait déterminer ses choix. Mais personne ne lui dictait sa conduite. Jamais !
- Bien. Vous savez tout le respect que j’ai pour vous Vincent. Alors puisque vous semblez convaincu qu’elle possède toutes les qualités requises pour ce travail, je vous accorde encore une fois ma confiance. J’espère ne pas avoir à le regretter.
***
- Eloïse, faites savoir à Melle Takamine que je l’attends dans mon bureau. Immédiatement.
- Bien sûr monsieur, je lui transmets.
- Eh bien je crois que c’est l’heure de vérité ! Il vous attend. J’espère que Vincent aura su se montrer persuasif. Je crois que j’aurai grand plaisir à porter ma croix avec vous à mes côtés Salomé. Enfin, quoi qu’il en soit… bon courage !
Salomé se dirigea d’un pas serein et résolu vers l’antre du diable en riant sous cape. Bon courage ! Il n’y avait donc pas une personne alentours qui qui ne se fasse dans le pantalon à l’idée de se frotter à ce pauvre type présomptueux ?
Malgré tout le respect qu’elle lui devait en tant qu’employé, il était hors de question qu’elle se mette à trembler devant lui comme une pauvre petite chose et qu’elle le laisse assouvir sa soif de domination sur elle.
- Melle Takamine, je vous en prie, prenez place. J’ai pu longuement m’entretenir avec votre oncle et lever quelques doutes quant à la pertinence de votre présence ici. Il semblerait que j’aie sous-estimé vos compétences et j’ose espérer que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
Salomé retint de justesse le sourire de satisfaction qui aurait pu froisser l’ego démesuré de son vis-à-vis. Bravo tonton ! T’as assuré comme un chef sur ce coup-là !
- Pas de problème ! Je suppose que la représentation féminine dans le secteur de la protection rapprochée est encore bien trop confidentielle pour qu’on lui accorde crédit les yeux fermés. Et les préjugés ont la dent dure, c’est donc tout à votre honneur de ne pas vous arrêter à ce genre d’ineptie.
- Hum… oui, bon… d’après Vincent, vous avez toutes les qualités requises, et j’ai confiance en votre oncle. Alors je compte sur vous pour ne pas le faire mentir.
Ainsi donc le doute subsistait dans son esprit. Le malotru !
- Sur ce, je ne vous retiens pas plus que nécessaire, j’ai du travail qui m’attend. Eloïse vous fera savoir l’heure de notre retour à Windenburg en temps voulu. Toutes dents serrées, Salomé s’empressa de suivre le mouvement initié par Steinbeck pour l’interrompre dans sa lancée vers la porte de son bureau.
- J’aurai juste un petit point à éclaircir avec vous avant de vous laisser à vos dossiers. Vous êtes le patron ? Okay ! Vous avez l’habitude de tout diligenter ? Soit ! Mais en ce qui concerne votre sécurité, c’est moi et moi seule qui fais autorité. Vous faisiez confiance à Vincent ? Alors si vous voulez que je fasse correctement ce pour quoi vous nous payez, vous devrez m’accorder la même confiance. Je vous demande de rester planqué sous un bureau ? Vous vous exécutez ! Je vous dis de sauter de la voiture en marche ? Vous sautez ! Essayez ne serait-ce qu’une seule fois de discuter mes ordres et je vous livre moi-même à vos agresseurs avant d’aller demander à Vincent le nom de mon prochain client. Me suis-je bien fait comprendre ?
Comprenant à la mine irritée de Steinbeck qu’il ne daignerait pas s’abaisser à acquiescer tout haut ce qu’il devait bien accepter tout bas, Salomé se contenta de l’étincelle de respect qu’elle avait eu le temps de capter dans son regard furibond.
- Rien à ajouter ?
- Ce sera tout pour le moment.
- Alors je ne vous retiens pas Melle Takamine.
Propriété privée de C. Steinbeck, Windenburg, 21h30.
Après une longue journée consacrée à faire le tour du bâtiment et des employés de la Steinbeck Inc. pour évaluer la fiabilité de son environnement immédiat, et au terme d’un retour guère plus bavard que l’aller, Salomé rêvait d’une bonne douche et d’un lit bien moelleux. Ne lui restait plus qu’à connaître les conditions de son hébergement. Cependant, le matin même, un simple coup d’oeil à la propriété lui avait laissé entrevoir bien plus de confort que n’en offrait sa petite maison dans le quartier de Bridleton Bay.
- Mme Pinel va vous conduire à votre appartement. Je suppose que votre oncle vous a déjà transmis tout ce qu’il y avait à savoir sur le personnel et la configuration des lieux. Si toutefois vous aviez besoin de quelque chose ou d’informations, n’hésitez pas à lui en faire part, elle se fera un plaisir de vous renseigner.
- Heu… juste une petite question sur un point qui n’apparaît pas dans votre dossier.
- Je vous écoute.
- Est-ce que vous avez peur des chiens ?
- Des chiens ? Non, c’est juste que…
- Super ! J’avais un peu peur que la cohabitation ne soit un peu compliquée dans le cas contraire.
- Mais de quoi parlez-v…
Salomé porta ses doigts à sa bouche et siffla un long trait aigu en prenant la direction de la villa.
- TWIIIIIIIIIIST !!! AU PIED !!!
- Làààààààà… doucement mon pépère ! Ouais, ouais, ouais, moi aussi je suis contente de te revoir. J’espère que tonton n’a pas oublié ta gamelle cette fois-ci.
Steinbeck arriva à ses côtés, l’air complètement horrifié.
- Qu’est-ce que… mais… vous connaissez ce chien ?
- Si je le connais ? Ha ha… je vous présente Twist, mon plus fidèle équipier. Twist, je te présente monsieur Steinbeck, notre nouveau client. Evite de lui arracher une jambe hein !
En levant la tête, Salomé vit que Charles regardait la bête avec effroi, tout prêt à s’évanouir.
- Qu’est-ce qui vous arrive ? Vous venez de me dire que vous n’aviez pas peur des chiens !
- Je n’ai PAS peur des chiens ! C’est juste que je les déteste ! C’est pire qu’un gosse ! Ça se laisse allez n’importe où, ça met des poils partout, ça bave, ça sent mauvais, ça aboie, ça détruit les parterres de fleurs, ça creuse des cratères dans la pelouse, ça…
- Hé ho ho ho, calmez-vous un peu ! C’est juste un chien ! Et pis pas n’importe lequel je vous signale ! C’est MON chien, et il est parfaitement soigné et dressé je vous signale.
- Et puis-je savoir ce qui me vaut l’honneur de sa présence sur MA propriété ?
- J’ai demandé à Vincent de me l’amener pour assurer la surveillance de VOTRE résidence.
- J’ai une alarme à plusieurs dizaines de milliers de simflouz qui fait très bien ce travail.
- Sauf votre respect, quel qu’en soit le prix, j’imagine mal votre alarme se jeter sur un intrus pour l’empêcher de vous nuire physiquement. Alors excusez-moi mais pour 10$ de croquettes par jour et moyennant quelques caresses, il me semble que mon système de surveillance est bien moins coûteux et bien plus efficace que le vôtre. Sachez qu’au-delà de ça, Twist et moi on forme une équipe. Une excellente équipe.
Tout en gardant ses distances avec le fauve, Steinbeck réexamina la bête à quatre pattes sans cacher son dégoût pour l’espèce canine.
- Donc, si je comprends bien, vous ne me laissez pas le choix ?
- Bien sûr que si ! Je vous explique juste que Twist est un sérieux atout dans mon dispositif de sécurité. Libre à vous de vous contenter de moins bien.
- Bon. D’accord… à condition que…
- A condition que ?
- A condition que vous fassiez disparaître toute trace de sa présence chez moi dans les meilleurs délais !
- Ah ! crotte !
- Je ne vous le fais pas dire ! Bonne soirée Melle Takamine.
(à suivre…)
après Salomé est aux taquets, dominatrice + chien, que du bonheur ^^
et ce Twist qui chie une grosse bouse sur la pelouse, que du bonheur, tel chien tel maître ^^
le sourire est toujours là, vivement la suite
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Pensez à redimensionner vos images et les convertir en jpg avant de les mettre sur le forum ! Merci : Tuto cliquez ici
Merveilleux chapitre je confirme énormément apprécier le caractère de Salomé. Et même si môsieur n'est pas commode, je le trouve tout de même assez sensé.
Très fan de Twist aussi, évidemment
Que ça fait du bien d'avoir de nouveau rendez-vous avec tes superbes récits qui reviennent embellir ce forum
CHALLENGES. Legacy des Entartées ★ Apocalypse des tambours
HISTOIRES. Le royaume de Nyrden ★ L'allée des ombres
POUR LE FUN. Bref, Cassie fait des fouwlies
ID Origin : CassiopeiaFlouf ★ Twitter : @Cassielle ★ Studio : Chez Cass' ★ Autre : Chaîne Youtube, Twitch, Page FB & Tumblr
J'adore, je jubile toute seule devant mon écran !
Et la dernière phrase, Ha, ha. Bien trouvé^^. Môssieur veut une pelouse nickel, il va en faire une jaunisse.
(et sinon, c'est quand qu'ils s'empoignent et s'embrassent à bouche que veux-tu ? Non ? Ce n'est pas torride cette histoire ? )
J'aime toujours autant ta plume, on se régale
En tout cas, Salomé va le dresser le Charles
Joli le chien et le nom est super
studio : ici
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Twitter : Meliaone
«Nos doutes sont des traîtres et ils nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon, parce que nous avons peur d’essayer» – William Shakespeare