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Où es-tu ? [chap.13]

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FanfaniFanfani Messages: 5,529 Membre
Modifié (mars 2016) dans Histoires & Challenges
Voilà un moment que ce genre d'histoire me taraude.... et j'aime pas être taraudée trop longtemps. :mrgreen: Je me lance donc, ou enfin dirais-je, dans ce récit qui pour moi est une évidence. Pour vous ben... on verra bien hein ! :D
Sinon, petit avertissement aux lecteurs: ne vous attendez pas à de la grosse poilade, j'ai laissé mon sens de l'humour chez Perle. ;)
Périodicité des parutions ? Quand je pourrai !

Vous je sais pas, mais moi je suis prête alors go, go, goooooooo...


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Où es-tu ?



Chapitre 1



Le silence. Un silence assourdissant. Jeanne ferma les yeux et tendit l’oreille pour se remémorer ce temps où les éclats de rire traversaient encore les murs de la vaste maison. Ce temps où la course folle des talons résonnait à tous les étages sur les parquets glissants. Elle crut un instant entendre la voix grave de son père crier qu’il fallait se calmer et descendre manger. Mais l’illusion ne dura pas. Pas assez pour espérer furtivement que rien n’avait changé.
On n’entendait plus rien.

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Portée par le silence étourdissant, Jeanne se leva et se dirigea vers l’une des nombreuses fenêtres du salon. Le regard flou, elle laissa ses yeux vagabonder derrière le vitrage et posa la paume de sa main contre la vitre fraîche.
Où es-tu ?

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Mais encore une fois, seul le silence répondit à l’obsédante question. Jeanne caressa la vitre du bout des doigts avant de laisser retomber mollement le bras le long de son corps.

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Elle ferma de nouveau les paupières. C’est alors qu’une rage sourde commença à remonter le long de ses membres engourdis. Ses poings s’agrippèrent au lourd tissu des doubles rideaux tandis que la colère gagnait du terrain et qu’un hurlement sauvage tentait de se frayer un passage dans sa poitrine. Mais le cri resta coincé dans sa gorge brûlante et elle se sentit suffoquer. Au bord de l’asphyxie, son corps se tordit de douleur et elle dut serrer plus fort l'épaisse étoffe pour ne pas s’écrouler au sol. Instinctivement, elle ouvrit la bouche pour chercher la goulée d’air qui soulagerait la douleur, mais elle ne la trouva pas. Le cri devait sortir. Ce qu'il fit. Mais loin de la clameur attendue, ce ne fut qu’un piteux sanglot étouffé qui s’échappa de sa poitrine.
Où es-tu ?

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"Jeanne ? Que t’arrive-t-il ma chérie ?"

Au son de la voix inquiète de sa mère, Jeanne se redressa lentement mais ne se retourna pas. Elle détendit ses doigts blanchis par l'effort et finit par lâcher le rideau. La rage était toujours là, tapie au creux de son ventre, prête à la dévorer encore et encore et encore. Les yeux toujours clos pour puiser en elle la force nécessaire, elle laissa les mots s'échapper.
"Je dois la retrouver."

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Un autre silence pesa plus lourdement sur la pièce. Béatrice Teulé resta interdite. La détermination qu’elle avait perçue dans la voix de sa fille fit courir sur sa peau un frisson d’appréhension.

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Soudain, Jeanne se retourna. Et la douleur qu’elle lut sur le visage de sa fille acheva de lui glacer le sang. Cette fois-ci, rien ne la retiendrait.
"Nous avons déjà essayé Jeanne. A maintes reprises."

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Mais la sentence tomba une seconde fois, plus distinctement et plus fermement que la première.
"Je.Dois.La.Retrouver."

Madame Teulé réprima la protestation qui s'imposait. La tension qui envahissait la pièce ne donnerait rien de bon. Mieux valait attendre un moment plus propice aux arguments.
"Bien. Nous en discuterons ce soir quand ton père sera rentré, d’accord ?"

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Jeanne acquiesça d'un léger mouvement de tête en fixant sa mère droit dans les yeux.
"Je ne changerai pas d’avis maman."

Ne sachant qu'ajouter, Jeanne quitta le salon sous le regard médusé de sa mère. Tel un automate, elle monta lentement les escaliers et se dirigea vers son refuge. Leur refuge. Le seul endroit de la maison où persistait encore la présence de sa soeur. Le seul endroit où elle avait le sentiment d’être toujours auprès d’elle.

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Dans cette pièce, rien n’avait bougé. Ses parents avaient voulu qu’elle change de chambre pour tromper l’absence. Mais elle était restée, refusant de croire un seul instant que rien ne redeviendrait jamais comme avant, quand Diane était là…

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Jeanne se dirigea droit vers cette photo d’adolescence où sa soeur lui adressait son plus magnifique sourire et lui lançait ce regard malicieux qui ne la quittait jamais. Assise sur le lit de sa soeur, elle contempla longuement leur portrait, le dernier cliché qui avait été fait avant qu'elle parte pour ne plus revenir.

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Dans un soupir las, elle se leva pour aller caresser la joue de sa soeur du bout de l'index et lui sourit à son tour.
"Je vais te retrouver Diane. Où que tu sois, je te retrouverai."

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Chapitre 2
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