Content que Lucien et Éléonore se fassent amis avec les Dumont! Petit coin d’œil et honneur rendu à la famille Dumont qui a vécu un Decade Challenge sur le Forum! J’aime ce patronyme! ☺️
La famille traverse un moment charnière avec les enfants qui forgent leur personnalité. Je lis avec toujours autant de plaisir. 😃
portocongo7 merci beaucoup, je prends beaucoup de plaisir à refaire le décade et oui enfin Lucien et Eléonore se soient fait des amis mais je ne sais pas si on les verra beaucoup car j'ai pas mal de bug quand je fais un événement social, j'organise mais les invités soit ne viennent pas soit cela ne vient pas en même temps, je pense comprendre la raison donc si je vois juste, le problème sera vite résolu sinon je ferai avec Jadis merci beaucoup, j'ai choisi le nom de famille Dumont par pur hazard mais il me semblait bien que ce nom me disait quelque chose, et bien voilà, grâce à toi, j'ai la réponse maintenant, merci
L'automne était installé depuis un moment, la pluie et les orages étaient fréquent, empêchant ainsi toute activité extérieur alors pour tuer le temps, rien de tel que d'une partie d'échec
Cela fut Eléonore qui s'occupa de la sortie de Bella qui prenait de l'âge mais toujours prête pour se promener, tandis que Lucien se débarrassait des feuilles mortes de l'allée, il aimait faire place net
Le soir, au retour des enfants, Eléonore était occupé à faire la lessive alors cela fut Lucien qui les surveilla pour les devoirs, sans cela, ils passaient leur temps à discuter et le travail n'avançait pas
Par contre, pour la cuisine, Louise n'eut plus besoin d'aide de la part de sa maman, elle avait bien progressé, même si elle n'égalait pas encore sa maman, les repas qu'elle préparait étaient bon
Eléonore avait été exigeante auprès de Louise mais maintenant elle était fin prête pour entretenir une maison et être ainsi une bonne épouse
- j'ai été intransigeante avec toi, dit Eléonore, cela n'empêche pas que je sois fière de toi, je te félicite pour le bon travail que tu accomplies ici
- je sais que tu l'ais fait pour mon bien, dit Louise, je te remercie maman
Le temps passe, l'anniversaire de Rosalie et d'Eugène approchèrent, apportant une morosité à Eléonore qui ne pouvait pas s'empêcher de stresser en pensant à la date fatidique. Lucien qui avait accepté depuis bien longtemps ce fait et prêt à l'affronter, avait pris comme politique de profiter chaque instant de bonheur, de les emmagasiner en lui afin d'avoir une vie bien comblé. N'aimant pas voir sa femme être triste ainsi, il décida de lui faire changer les idées en allant se promener.
- chérie, dit Lucien, je comprends tes inquiétudes mais te miner ainsi ne sert à rien
- j'ai tellement peur de te perdre, dit Eléonore, ainsi que Léon peut-être Eugène
- arrête de penser à ce jour, dit Lucien, le plus important est de profiter au maximum de notre bonheur
- tu n'as pas l'air de prendre conscience que tu risques de mourir, dit Eléonore
- je peux mourir aujourd'hui ou demain, dit Lucien, il peut nous arriver n'importe quoi dans la vie et y penser t'enlève tout le plaisir que tu pourrais prendre
- tu as raison, dit Eléonore
- tu vas voir que je vais te redonner ton sourire, dit Lucien en la chatouillant, je veux entendre ton rire
- noooon ! Cria Eléonore en rigolant, arrêeeete !!!
- je t'aime Eléonore, dit Lucien, rien n'enlèvera l'amour que j'ai pour toi
Lucien se tut pour embrasser sa femme qui se sentait beaucoup mieux
Ayant encore du temps devant eux, Lucien et Eléonore profita encore de se moment de tranquillité en regardant les nuages mais rentrèrent rapidement car voulant profiter au maximum de cette journée ensoleillée, ils décidèrent d'aller au parc
Malgré la fatigue de la journée, la marche ne fit peur à personne, ils étaient tous enthousiasmés et sur le chemin, ils croisèrent Pierre qui fut convié, celui-ci accepta mais alla d'abord prévenir ses parents avant des les retrouver au parc. Il fut aussitôt convié à faire une partie de fer à cheval avec Louise et Léon, un petit moment passé entre adolescent.
Tandis qu'Eléonore joua au jeu de lama avec Lucien et perdit la partie
en faisant rapidement tomber le jeu
Comme dans leurs habitudes, les enfants s'éclatèrent sur le bateau, Eugène et Rosalie en profitèrent au maximum car ils savaient que bientôt, ils n'auraient plus l'âge et leur centre d'intérêt changera
Tout le monde passa un agréable fin d'après-midi, l'ambiance était comme chaque fois chaleureuse, Eléonore réalisa à cet instant que Lucien avait raison, elle devait arrêter de se miner et profiter de sa famille
C'est à se demander si le parc n'est pas maudit parce qu'à chaque retour, il eut une bêtise de faite et cette fois, cela fut le tour d'Eugène d'être puni, cela ne lui fit pas plaisir mais cela ne changea rien
ça y est, l'anniversaire des faux jumeaux arriva mais cette fois, la fête se fit en toute intimité, on était en milieu de semaine et pas question que les enfants se couchent tard alors qu'il y avait l'école demain
Cela fut Rosalie qui souffla les bougie en premier
Eugène souffla peu de temps après
Tout le monde dégusta ensuite le bon gâteau pour ensuite aller tous se coucher
Eugène
Rosalie
Maintenant que Rosalie était adolescente, elle n'échappa pas au corvée de lessive, cela n'était vraiment pas à son goût si bien qu'elle ne s'appliqua pas et alla même bâcler son travail en étendant une lessive mal lavée
Seulement, cela n'échappa à Eléonore qui vit rapidement que le linge n'était pas vraiment propre, elle rappela Rosalie à l'ordre
- tu plaisantes ou quoi ? Demanda Eléonore mécontente, appelles-tu ce linge lavé ?
- c'est difficile maman, se défendit Rosalie, je n'ai pas la force dans les bras pour bien frotter
- tu n'as surtout pas fait l'effort, dit Eléonore, tu vas recommencer et tu as plutôt intérêt à ce que le linge ressorte propre
Rosalie dut se plier à l'exigence de sa maman, elle dut laver à cinq reprise avant que le linge soit enfin propre, elle n'en pouvait plus et avait presque larme à l'œil
- tu t'appliquerais, dit Eléonore, tu n'aurais pas eu à recommencer, regarde Louise, elle y soit arrivée au bout de la troisième fois et maintenant elle le fait bien, tu es tout autant capable qu'elle
Lucien était occupé au jardin quand Eugène fit une bêtise en cassant les WC, par peur d'être puni, il répara aussitôt les toilettes, il eut beaucoup de mal mais parvint à arrêter la fuite. Il se fit bien sur surprendre par Eléonore, celui-ci tout penaud lui raconta sa bêtise, faisant rire sa maman qui le félicita malgré tout d'avoir su réparer, Eugène se sentit bête mais content d'avoir été félicité.
Rosalie n'échappa pas non plus à l'apprentissage de la cuisine mais cela fut bien moins difficile, elle aimait cela et se montra aussi attentive que l'a été Louise
Sans même que sa maman le lui dise, Rosalie nettoya le plan de travail aussitôt le repas mis au four, recevant ainsi des compliments
L'hiver était bien installée, la neige tomba à gros flocon, recouvrant rapidement le sol, Bella ne semblait pas en être incommodé, celle-ci ayant pris l'habitude de dormir dehors, y restait de plus en plus malgré l'accès à la chaleur de la cuisine
Malgré son grand âge, Bella aimait les promenades, même si dès fois, cela lui était douloureux, ses articulations lui faisaient mal mais pour rien au monde, elle ne raterait une promenade avec son maître, Lucien ne fera pas un grand tour mais il apprécia grandement le paysage.
La neige fit le bonheur des enfants et principalement pour Jeanne qui fut heureuse de faire un bonhomme de neige avec son grand frère Léon, celui-ci prit tout autant plaisir qu'elle, un petit moment de complicité qu'il partageait avec sa sœur.
C'était la veille de noël, tout le monde était excité à cette approche malgré l'inquiétude qui régnait depuis un certain temps, le pays était en conflit. Tout le monde avait conscience qu'une guerre allait éclater, c'était imminent mais personne mis à part Lucien et Eléonore ne connaissait la tournure que cela allait prendre. Lucien savait qu'il sera bientôt convoqué mais pas question de gâcher noël, il espéra vivement que sa femme ait la même envie
Cela fut Louise qui fut charger de faire le repas de noël, elle en était fière et s'appliqua en suivant la recette de sa maman, non elle ne voulait pas décevoir, ce noël devait être réussi. Noël étant une fête de famille, Lucien ne fit pas d'invitation, il voulait rester en tout intimité et il en était de même pour les Dumont qui n'avait fait aucune demande
Tout le monde mit le cœur à l'ouvrage pour faire le sapin, même Eléonore qui avait la même opinion que Lucien, il n'était pas question de gâcher noël, personne n'y fera allusion pour ce jour si particulier
L'ambiance était chaleureuse, tout le monde s'amusa comme un fou à faire le sapin, on pouvait entendre leur rire, un moment inoubliable pour toute la famille
Tout le monde était content de leur travail, le sapin était magnifique, Eléonore tenait de l'importance à chanter des chansons de noël, tout la famille se prêta au jeu
Bon, en principe, on ouvre les cadeaux après le repas mais Lucien et Eléonore en avait décidé autrement, de toute façon, les surprises n'était pas grand chose, tout le monde reçut un livre et une orange
Le moment du repas était venu, tout le monde l'attendait avec impatience et se régala, même Bella eut le droit d'avoir sa part, Louise eut beaucoup de compliment, la rendant encore plus heureuse
Il n'y avait pas non plus que Noël à fêter, c'était aussi l'anniversaire de Jeanne mais qui fut rapidement interrompu par un drame qui se déroula sous leurs yeux
Bella se coucha dans un endroit inhabituel de sa part, gênant ainsi le passage alors Eléonore voulu la faire bouger sans succès et comprit rapidement que le cœur de la chienne venait de s'arrêter
la joie du début de soirée s'effaça rapidement et laissa place à des pleurs, même l'arrivée du père-noël ne changera rien, d'ailleurs celui-ci partagera cette douleur de perdre un être qui soit chère dans nos cœurs
C'est aussi dans cette douleur que Louise fêtera aussi son anniversaire mais plus personne n'aura le cœur de faire la fête, noël était terminé
Le lendemain, Lucien enterrera Bella à son endroit favori, là où elle adorait se coucher, il eut de l'aide de Léon et d'Eugène car cela fut difficile de creuser. Eléonore était effondrée, toute la famille adorait cette chienne mais cela l'avait bien affecté et resta un moment seul à pleurer devant sa tombe
Elle ne restera pas longtemps seule, toute la famille vint la retrouver pour commencer le deuil de Bella, chacun raconta une anecdote qu'ils ont passé avec la chienne et eurent tous un mot gentil à son encontre, c'était une chienne formidable et reçut l'hommage qu'elle méritait
Encore une fois, Lucien parvint à trouver les mots pour réconforter sa femme, celle-ci relativisa parce qu'elle savait que les jours à venir allaient être difficile.
Lucien et Eléonore en avait déjà discuté avant la mort de Bella, ils étaient tous les deux d'accord pour ne pas reprendre de chien, même quand le deuil sera fait car connaissant les événements, il était préférable de ne pas compliquer d'avantage la vie qui risquait d'être difficile
Merci Jadis, c'est vrai que j'ai adoré ce moment de noël, dommage que cela a été anéanti par la mort de Bella, la suite risque d'être moins réjouissante mais avant d'en arriver à là, les Angel vont vivre deux bels événements et apprendre une bonne nouvelle mais je n'en dirais pas plus, la suite arrivera rapidement
Le deuil de Bella se fit rapidement, l'inquiétude de la guerre qui était imminente l'emportait face à l'absence de la chienne mais fort heureusement la vie continuait, cela n'était pas pour tout de suite non plus, tout le monde prit la même politique que ses parents, c'est à dire profiter de chaque instant de bonheur
Pierre avait même décidé de ne pas perdre de temps, à peine devenu jeune adulte, il emmena Louise à la chapelle pour lui faire une demande en mariage, certes il aurait préféré le faire dans un endroit plus romantique mais la tempête de neige l'en empêcha
Heureuse de cette demande, Louise accepta sur le champs, malgré la situation, elle était heureuse de pouvoir se marier avec un homme qu'elle aimait, cela n'était pas le cas pour ses copines.
Toute la famille fut heureuse d'apprendre la nouvelle mais en attendant le mariage, Eléonore s'occupa maintenant de Jeanne pour lui enseigner la cuisine mais celle-ci à force de regarder se débrouillait déjà très bien
- je te promets Louise que je ferai un bon mari, dit Pierre, je prendrai soin de toi, je t'aime et même la séparation ne fera rien, tu as pris mon cœur pour la vie
- je t'aime aussi Pierre, dit Louise, je ne veux pas penser au jour que tu partiras en guerre, je veux profiter de toi à chaque instant, j'ai hâte que le mariage se fasse pour que l'on puisse commencer notre vie en couple
Vu la situation, il n'eut pas de mariage de prévu, le prête fut disponible, les Dumont purent rapidement organiser le mariage de leur fils, Lucien avait bien sûr contribué aux dépenses en leur donnant une certaine somme.
Le mariage se fit donc rapidement et se déroula sans problème majeur, l'ambiance était au rendez-vous
Tout le monde passa une merveilleuse soirée, le repas était délicieux, les mariés étaient comblés face à leur mariage réussi malgré les coups de sacs occasionné par madame Ladentelle qui détestait ce genre d'événement. Tout le monde garda son sang froid face à cette agressivité alors qu'en plus, elle n'était même pas une invité mais traiteur, Lucien eut malgré tout du mal et manquera de respect envers elle en se montrant même méchant. Celle-ci finira par partir vexée d'avoir reçu une boisson en pleine tête et ne sera pas payé par les Dumont
- toutes mes félicitations ma chérie, dit Eléonore en enlaçant sa fille, je suis heureuse et fière de toi, je sais que tu seras une bonne épouse, je te souhaite que du bonheur
- merci maman, dit Louise émue
- toutes mes félicitations, dit Eléonore en enlaçant Pierre
- merci, dit Pierre, je prendrais soin de votre fille, je vous en fais la promesse
- j'ai appris à vous connaître, dit Eléonore, c'est en toute confiance que je vous confie ma fille, je sais que vous serez heureux comme nous l'avons été
Rosalie fit connaissance avec Alphonse, le petit frère de Pierre, il avait presque le même âge qu'elle et l'entente se fit rapidement, y aurait-il déjà de l'amour dans l'air ?
Le lendemain du mariage, Louise et Pierre s'installa dans leur nouvelle maison, un héritage de la famille qu'Hyppolite eut plaisir à l'offrir à son fils. Le départ de Louise était temporaire, il n'était pas question qu'elle vive seule, elle reviendra vivre à la maison quand Pierre devra partir pour la guerre
Le soir même, Léon demanda à parler avec son père, il ne voulait pas non plus attendre car c'était bientôt son anniversaire et savait qu'il partirait lui aussi en guerre, il était temps maintenant d'avouer qu'il aimait Paulette Garnier, une orpheline. Il n'en avait pas parlé par peur que celle-ci soit rejetée du fait qu'elle était bien au dessous d'eux question rang social. Lucien fut tout surpris d'apprendre que son fils aimait quelqu'un sans même le savoir, personne n'avait rien vu
- tu aurais du nous en parler, dit Lucien, tu sais que notre désir soit simplement que vous soyez heureux, peu m'importe son rang, je ferais tout ce qui soit possible pour répondre à ton souhait
- je le savais mais la peur était plus important, dit Léon, je ne veux plus attendre, Paulette ne supporte plus la vie en orphelinat, c'est l'élue de mon cœur papa, nous ne sommes pas encore jeune adulte mais on parle déjà de mariage, je veux être marié avant mon départ à la guerre
- si c'est ton désir, dit Lucien, je m'occuperais du mariage
- cela m'embête un peu, dit Léon, je sais que tu as beaucoup travaillé pour économiser afin de faire des travaux à la maison
- votre bonheur est ma priorité, dit Lucien, les améliorations de la maison sont secondaires, ils se feront plus tard, ce n'est pas grave
- est-ce que Paulette peut venir vivre ici ? Demanda Léon
- bien sur, dit Lucien, parles en tout de même à maman mais moi, je ne m'y oppose pas
- merci papa, dit Léon
Eléonore n'apporta pas d'opposition à son fils qui fut heureux de pouvoir faire venir Paulette, c'est ainsi qu'elle entrera dans la famille
Il n'y avait aucun doute sur le sujet, Léon aimait plus que tout Paulette et le lui montrait tous les jours, que c'est beau l'amour !!!
Le lendemain fut beaucoup moins drôle, Lucien alla au courier et reçu sa convocation, la France était belle est entrée en guerre, il devra partir dans peu de temps
L'annonce de la guerre avait déjà alourdi l'ambiance de la famille et de tout le village, Eléonore s'effondra en voyant la convocation, elle qui avait si craint ce jour, il était là et n'était pas sur de parvenir à le supporter
- je t'en prie Eléonore, dit Lucien en l'enlaçant, je te demande de m'épauler en restant forte, c'est difficile mais c'est uniquement cela qui m'aidera
- je vais me reprendre, pleura Eléonore, ne t'inquiète pas, je saurai vous soutenir
Pendant que Lucien aidait Eléonore à se calmer, Jeanne fit le ménage sans même qu'on le lui demande, celle-ci était rendant service mais elle le faisait aussi pour s'occuper l'esprit afin d'éviter de pleurer sans cesse
Quant à Léon, il était loin de s'inquiéter de la tournure, il était même content de pouvoir faire son devoir, c'était pour lui être un bon citoyen, pour le moment il profita et passa un agréable moment avec Paulette
L'anniversaire de Léon arriva tout comme celui de Lucien, cela se fit en toute intimité et l'ambiance était loin d'être à la fête mais tout le monde fit en sorte de garder le sourire
Cela fut d'abord Lucien qui souffla les bougies
Léon souffla peu de temps après
Quant à Paulette, c'était en fin de semaine mais sous son accord, on le la souhaita en même temps ce même jour par commodité
Léon ne put s'empêcher d'offrir une belle rose à Paulette, celle-ci en fut contente de son attention, elle aussi avait bien conscience de la chance qu'elle avait en voyant qu'elle était tombée sur une famille bien sympathique. Elle en avait eu les larmes aux yeux d'avoir été rapidement intégrée, elle se sentait parfaitement à l'aise et s'entendait avec tout le monde.
Léon fit les même promesses que Pierre avait formulé à Louise
- tu verras Paulette, dit Léon, tu vas être heureuse, ici, tu seras aimé pas comme à l'orphelinat, quand la guerre sera terminée, nous vivrons heureux tous les deux, je t'en fais la promesse
- je n'ai aucune crainte sur le sujet mais ne fais pas une promesse que tu ne peux pas tenir, dit Paulette, fais moi déjà la promesse que tu ne prendras pas de risques inutile, que tu prendras bien soin de toi et que tu feras attention
- oui Paulette, dit Léon, je t'en fais la promesse
Comme pour Louise, Léon décida d'emmener Paulette à la chapelle pour faire sa demande en mariage, le temps était exécrable et bien trop froid pour rester dehors, celle-ci accepta avec beaucoup d'émotion
Le mariage s'organisa très rapidement, Léon tenait de l'importance que Lucien soit présent et vu que son départ était imminent, il était heureux d'avoir pu l'organiser en un temps record
Dans ce jour si compliqué, Eléonore eut l'agréable surprise d'apprendre la grossesse de Louise, elle allait être mamie et en ressentit une joie immense
Eléonore la félicita avec beaucoup d'emotion
pour ensuite le faire auprès de Pierre qui était heureux d'être bientôt papa, il faisait maintenant chaque soir une prière pour qu'il puisse connaître son futur bébé
La précipitation du mariage n'avait pas permis de faire un buffet, seul le gâteau était prévu, cela n'avait pas d'importance pour personne, cela ne les empêcha pas d'apprécier cette journée et Léon n'échappa à la règle du gâteau
Le mariage fut une totale réussite, chacun avait passé un bon moment et avait oublié à cet instant ce qu'il se passait à l'extérieur
Malheureusement, la réalité les fit rappeler à l'ordre, il était temps pour Lucien de faire les adieux à tout le monde, les au revoir furent déchirant, la gaieté de tout à l'heure avait laissé place à des pleurs, moment difficile pour tout le monde
- je t'aime Eléonore, dit Lucien, n'oublie jamais que tu seras toujours dans mon cœur, quoi qu'il arrive, on se retrouvera mais en attendant soit courageuse
Lucien n'en dit pas plus, il embrassa longuement sa femme
puis parti sans se retourner, Lucien ne voulait pas que sa femme voit ses larmes, il voulait qu'elle garde de lui quelqu'un de fort
Eléonore le regarda partir en étant malheureuse mais pas question de s'effondrer, non, elle devait être forte pour lui et pout toute la famille qui avait besoin de son soutien
Le lendemain, le temps fut bien sombre et triste comme s'il voulait accompagner le désarroi de toutes les familles qui voyaient leurs hommes partir sans être sur de les revoir un jour. Eléonore grimaça car la convocation de Louis n'avait pas tardé, elle était belle entre ses mains
- maman, dit Léon, tu sais très bien que je n'y aurais pas échappé, prends bien soin de Paulette comme tu as su si bien le faire avec nous, ne t'inquiète pas pour nous, on fera attention et promis, je ne jouerais pas au héros mais je suis content de faire mon devoir et d'aller défendre notre pays
- surtout fait bien attention à toi, pleura Eléonore, je t'aime Louis, reviens nous vite
- je l'espère maman, dit Léon, je ne pourrais pas attendre le retour de Rosalie, Eugène et de Jeanne, tu leur diras au revoir de ma part
- oui ne t'inquiète pas, dit Eléonore en se calmant, veille sur toi mon grand, ici tout ira pour le mieux
Léon alla ensuite embrasser sa femme qui avait elle aussi les larmes aux yeux
- soit forte Paulette, dit Léon, je sais que tu sois entre de bonne main dans ma famille, tout va bien aller, gardes toujours l'espoir en toi, on se reverra, j'en suis sur
- je l'espère, dit simplement Paulette
Une fois les adieux terminés, Léon ne put attendre, il était pour lui de se mettre en route et tout comme Lucien, il ne voulait pas être accompagné, il prendrait seul le train, cela lui permettait de se préparer mentalement à vivre des moments qu'il imaginait difficile mais il était loin d'imaginer à quel point cela le serait
Louise arriva le lendemain du départ de Pierre, elle avait beaucoup pleuré et fit son possible pour garder espoir mais c'était difficile de ne pas avoir peur surtout quand on était enceinte
- bienvenue chez toi Louise, dit Eléonore avec émotion, ne t'inquiète pas ma chérie, il faut garder espoir, ensemble, on va se serrer les coudes
- c'est difficile maman, dit Louise, seulement je suis heureuse de ne pas passer cette épreuve seule à la maison
- il n'en n'était pas question, dit Eléonore, Pierre n'aura pas ainsi d'inquiétude pour toi, il sait que tu sois bien accompagnée
- c'est vrai qu'il a été soulagé que j'accepte ta proposition, dit Louise
- rentrons avant que tu ne prennes froid, dit Eléonore
La famille faisait en sorte de garder le sourire pour se donner mutuellement du courage mais au fond d'eux, la peur était bien là, chaque matin, ils appréhendaient d'aller au courrier par peur de recevoir une mauvaise nouvelle et à chaque fois que l'on frappait à la porte, le cœur battait la chamade. Heureusement, c'était des voisins qui venaient pour réclamer des aliments car les conditions devinrent difficile pour tout le monde, Eléonore se montrait généreuse quand elle le pouvait.
Louise gardait le sourire devant tout le monde mais quand elle était toute seule, ses peurs remontaient et les larmes finirent par monter, elle maudissait cette guerre qui lui avait enlevé l'homme de sa vie, elle priait chaque soir qu'il lui revienne rapidement
Paulette qui la vit tristounette comprenait parfaitement, elle avait le même ressenti mais au lieu d'en parler, elle préféra mener la conversation sur sa grossesse, lui faisant ainsi changer les idées
Maintenant que Lucien était parti, Eléonore du d'avantage s'occuper des animaux ainsi que du jardin mais fort heureusement, elle n'était pas seul pour faire toutes les tâches du quotidien
Louise, malgré sa grossesse bien avancée, aida sa maman en nettoyant l'étable
Toutes les deux s'afféraient au taches
Pendant que Paulette lisait tranquillement, celle-ci n'eut nullement l'idée de venir en aide à l'entretien de la maison, Eléonore ne disait rien mais n'apprécia vraiment pas son attitude
Le plus difficile était de faire les réparations et cela arrivait toujours quand Eugène était à l'école, Eléonore dut s'y coller mais pour une débutante, elle se débrouilla pas trop mal
A la fin des cours, Rosalie avait invité Alphonse, tous les deux s'entendaient super bien depuis la rencontre au mariage, les sentiments l'un envers l'autre avaient évolués
Ils s'aimaient et n'hésitaient pas à le montrer mais Alphonse étant plus âgé qu'elle, ils savaient que tous les deux, le mariage ne pourrait pas se faire tout de suite, il partirait en guerre bien avant, ils en furent attristés mais ni l'un ni l'autre ne pouvait pas faire grand chose contre et pas question de manquer à son devoir, cela serait déshonorer la famille.
Eugène était bien loin de s'intéresser à l'amour, cela n'était pas sa préoccupation, il s'inquiétait pour son père et toutes ses connaissances partis en guerre, il avait aussi peur pour lui car lui aussi partirait les rejoindre
Malgré qu'Eléonore ressentait les même inquiétude, elle parvint à tenir sa promesse faite à Lucien, elle se montra forte et sut partiellement apaiser Eugène
Quant à Jeanne, elle s'entendait super bien avec Paulette, il était souvent qu'elles discutaient toutes les deux
Un soir, Paulette vint faire une annonce à Eléonore
- Eléonore ! Cria Paulette heureuse, je suis enceinte, j'attend mon premier bébé
- que je sois heureuse pour vous deux, dit Eléonore, toute mes félicitations
Pendant que Paulette avait annoncé la bonne nouvelle à Eléonore, aucune des deux ne se rendirent compte que Louise était en train d'accoucher
Elle donne naissance à une belle petite fille qu'elle baptisera Pauline, un prénom choisi par tous les deux avant que Pierre ne parte en guerre
Malheureusement, les bonnes nouvelles furent aussi accompagné par une mauvaise, leur dernière vache venait de mourir de vieillesse, celle-ci leur avait donné du lait jusqu'à la fin. Cela fut difficile pour Eléonore qui s'inquiétait, elle avait déjà perdu pas mal de poule et cette perte fut une catastrophe. Les finances permettaient encore d'acheter une vache mais il sera difficile d'en trouver une dans cette période difficile et à un coût raisonnable. Eléonore ne pouvait pas se permettre de faire une grosse dépense, elle décida de laisser tomber pour le moment, elle irait au marché pour acheter du lait.
C'était le nouvel an, personne n'eut l'envie de faire la fête et se contentait de manger des restes car il n'avait pas été possible à Eléonore de cuisiner, elle n'avait pas trouvé de viande, tout avait été dévalisé. Le repas fut tout de même bon et le seul vœux que tout le monde fit, c'est de revoir ceux qu'ils aiment revenir
Merci MiniLazy et Portocongo, la période difficile que craignait Eléonore est bien là, elle a non seulement peur de perdre ceux qu'elle aime mais aussi de ne pas pouvoir nourrir toutes sa famille, fort heureusement, le printemps ne devrait plus tarder à pointer le bout de son nez, le jardin va aider et question de revoir ceux partis en guerre, j'ai la même espérance que vous, le tirage n'a pas encore été fais, c'est pour bientôt
Le semaine se passa difficilement, Eléonore devait maintenant réfléchir un peu plus pour faire à manger, tous les restes avaient été consommés et le jardin ne donnait pas suffisamment. Heureusement, il y avait encore des poules pour donner des œufs, cela devint principalement l'aliment à chaque menu. Ils étaient assez éloigné du centre ville, il y avait beaucoup de marche à faire et la neige ne facilitait pas la tâche. Eléonore prenait de l'âge, il était impossible pour elle de faire autant de marche, il en fut de même pour Louise et Paulette à cause de leur grossesse. Il n'était pas question que Rosalie et Jeanne le fassent, cela pouvait être dangereux pour elle, se fut donc Eugène qui eut cette responsabilité. Seulement, Eléonore refusa qu'il manque l'école, même dans ses moments difficile, il ne pouvait donc que s'y rendre le samedi matin. Par la distance, il était compliqué de faire un bon ravitaillement, Eugène ramenait 2 bouteilles de lait, 1 paquet de farine et de sucre, c'était peu pour nourrir une famille aussi nombreuse.
Eléonore confectionnait des plats en fonction des ingrédients qu'elle disposait, varier les recettes étaient compliqué, il ne fallait donc pas faire le difficiles.
D'autant plus, qu'il fallait aussi rationner, il n'était pas question de servir une deuxième fois, il arrivait à Eléonore de se priver en prétextant de ne pas avoir faim.
Ce qui aidait tout le monde à tenir le coup était de recevoir les lettres des hommes partis en guerre, même si les récits restaient difficiles à lire, ils étaient tous en vie. Elles estimaient de ne pas avoir le droit de se plaindre, c'était difficile mais elles étaient loin de l'enfer que vivait leurs hommes ainsi que tant d'autres
Pendant que Paulette s'initiait au tricot, Eléonore ne pouvait s'empêcher de penser à tous ceux partis en guerre. Une seule question hantait son esprit : dans quel état allaient-elles retrouver leurs hommes une fois la paix rétablie ?
Eugène, Rosalie et Jeanne étaient bien sur tourmentés par cette guerre mais la vie devait continuer, chacun s'accrochait à l'espoir que cet enfer s'arrête et pour le moment, tous les trois prirent plaisirs à se confronter au jeu de lama
Paulette avait pris un peu plus d'initiative en aidant d'avantage la famille, elle se mettait petit à petit à faire le ménage sans qu'Eléonore le lui demande. Pour le moment, elle aida Rosalie et Jeanne à faire leur devoir mais cela fut très difficile, surtout Jeanne qui vivait mal cette situation, depuis le départ de son père, elle avait perdu le sourire malgré tout le soutien de sa famille
Pour s'aider à tenir le coup, Paulette se réfugiait souvent sur ses souvenirs des bons moments passés avec Léon
Louise était quant à elle bien concentrée sur l'éducation de sa fille, il avait été difficile d'expliquer à la petite qu'elle ne verrait pas tout de suite son papa. Il fallait trouver les mots pour lui expliquer son absence sans lui dire qu'elle risquait de ne jamais le connaître, Louise se le refusa, elle préféra la nourrir d'espoir
Heureusement, Louise eut le soutien de toute la famille pour aider Pauline à connaître son papa et accepter son absence
Louise prenait le même plaisir qu'avait eu sa maman à lire une histoire à sa fille, un rituel qui aidait beaucoup la petite à s'endormir. N'ayant pas de chambre pour le moment, Eléonore avec l'aide d'Eugène avait installé un petit lit qui était rangé dans le grenier dans la chambre de Louise. Cela était temporaire, Eugène partirait bientôt lui aussi en guerre, il était d'accord pour donner sa chambre à sa nièce ainsi que pour le deuxième bébé à venir.
L'accouchement de Paulette arriva rapidement mais cela se passa très mal, le bébé eut beaucoup de mal à venir et les cris de douleur que poussait Paulette fit comprendre à Eléonore que cela n'était pas normal. Eugène partit en courant de toutes ses forces pour aller chercher un médecin au centre ville pendant qu'Eléonore aida la jeune maman, assisté de Louise. Rosalie et Jeanne furent contrainte d'attendre dans le salon afin d'occuper Pauline qui pleurait car elle ne comprenait pas ce qu'il se passait et voir toutes ses précipitations la firent peur.
Eléonore commença par aider Paulette à s'allonger sur le lit, la douleur était insoutenable, Louise était effrayée et se sentait démunie mais fit son possible pour la soutenir en lui tenant la main
Eléonore était loin d'être une sage femme mais n'ayant pas le choix, elle regarda pour comprendre que le bébé se présentait par le siège. Il fallait le retourner, avec une peur évidente, Eléonore se lança en priant de toute ses forces d'y parvenir. Sa prière fut entendue, elle parvint rapidement à tourner le bébé qui pu ensuite être expulsé et pleura à plein poumon. Louise prit en charge le bébé pendant qu'Eléonore fit son possible pour arrêter l'hémorragie.
Quand le médecin arriva, il était malheureusement trop tard, Paulette venait de succomber. Il ne put que constater sa mort et rassurer tout le monde, le bébé allait bien, Louise avait pu l'allaiter vu qu'elle le faisait encore pour Pauline.
Un coup très dur pour tout le monde qui n'avait déjà pas le moral mais il fallait s'accrocher et tenir le coup, il était difficile pour Eléonore de rester forte et de garder courage dans un tel moment
L'enterrement se fit le lendemain soir, un moment difficile, Eléonore et Louise étaient les plus touchées par ce drame, elles avaient été témoin de cette souffrance et la première fois qu'elles assistait à la mort
Le lendemain, l'ambiance familiale était morose, tout le monde était effondré, Eugène fit son possible pour soutenir sa sœur pendant qu'Eléonore se concentrait au ménage pour penser à autre chose que ses idées noires. Il fallait malgré tout avancé car aujourd'hui était un jour particulier qui allait encore une fois approfondir la souffrance de tout le monde
C'était l'anniversaire d'Eléonore, Rosalie et d'Eugène, il n'eut aucune fête, aucun n'était d'humeur à cela mais c'était tout aussi important de marquer le coup afin de détourner la tristesse de Pauline qui avait été marquée par ce drame.
Cela fut d'abord Eléonore qui souffla les bougies sous une ambiance calme et triste
Il fut le tour de Rosalie de souffler et cette fois-ci, tout le monde mis plus d'ardeur sous les encouragement d'Eléonore qui avait toujours en tête les paroles de Lucien, elle voulait tenir sa promesse
vint ensuite le tour d'Eugène qui aurait bien voulu repousser cet événement mais personne n'avait le pouvoir d'arrêter le temps. C'était ce que tout le monde pensait, sauf bien sur Eléonore et Lucien, eux seul savaient que le grand patron avait ce pouvoir mais c'était resté secret pour le bien-être de la famille
Eugène partait le soir même pour prendre le train, il profita de chaque minutes passé avec sa famille et surtout de sa nièce qui fut heureuse de jouer avec son tonton.
Eléonore était plus qu'inquiète pour lui, elle avait constaté depuis un moment un comportement bizarre chez lui. Il était souvent qu'elle le surprenait entrain de parler avec un ami imaginaire et depuis la mort de Paulette, son problème s'était accentué, il devenait imprévisible. Eléonore préféra garder ses inquiétudes tout en essayant de parler avec Eugène mais celui-ci refusa de se confier, celle-ci n'insista pas
Cela fut très difficile pour Rosalie de voir son frère jumeau partir loin d'elle, la séparation risquait d'être difficile pour tous les deux
- ne t'inquiète pas pour moi petite sœur, dit Eugène voulant se montrer fort, je ferais attention, soit forte surtout
C'est avec une souffrance certaine qu'Eugène partit prendre le train qui allait le conduire vers l'enfer, il avait le cœur gros mais refusa d'être accompagné, il voulait être seul avec sa peine
C'était très difficile pour Louise, cela faisait beaucoup pour elle qui craqua et alla retrouver Alphonse qui sut l'aider et l'encourager
Une fois l'avoir bien réconforter, il eut le courage de lui annoncer qu'il devait partir lui aussi à la guerre, il lui avoua aussi qu'il voudrait y aller en tant qu'homme. C'est pour lui faire plaisir que Rosalie commis la faute, tous les deux passèrent à l'acte sans penser à cet instant que cela pouvait être mal pris par tout le monde, qu'il était interdit de se donner ainsi sans être marié. Ils le réalisèrent bien après mais pour eux, cela n'avait pas d'importance, ils s'aimaient et se promirent de se marier à la fin de cette guerre. Ne voulant pas occasionner de problème, tous les deux gardèrent le silence en espérant bien sur qu'il n'eut aucune conséquence par la suite.
Tout le monde était à ses occupations si bien que personne ne vit l'arrivée inattendue de Lucien
Celui-ci avait été blessé à la suite d'une explosion d'un obus, le blessant sérieusement à son bras et avait aussi reçu un éclat à l'œil. Les médecins avaient jugé bien trop dangereux de le renvoyer au front, d'autant plus que le cœur fatiguait, il était inapte alors il eut l'autorisation de rentrer cher lui
Cela fut Eléonore qui le vit, elle en fut surprise et horrifiée de voir son état, il était très amaigri et blessé mais tellement heureuse de le revoir vivant
- Lucien ! S'écria Eléonore, que fais-tu ici ?
- ma mauvaise santé ne me permet plus de combattre, dit Lucien, les médecins m'ont déclaré inapte
- je prendrais soin de toi, dit Eléonore en l'enlaçant heureuse de le revoir
Les retrouvailles furent émouvant, toutes les filles furent content de retrouver leur père mais bien sur aucun n'oubliait ceux qui étaient resté aux front. Avec insistance de tout le monde, Lucien raconta la dureté de cette guerre.
- il faut lutter pour survivre dans les trancher, dit Lucien, prier pour que les rats ne mangent pas le peu de pain que l'on peut avoir
- tu ne nous disais pas cela sur tes lettres, dit Jeannes
- je voulais vous protéger, dit Lucien, je ne peux pas mentir sciemment sur la réalité, le faire par le biais de l'écriture, c'est facile mais pas verbalement
- je veux savoir papa, dit Louise larmoyante, je veux connaître l'enfer que vit mon homme ainsi que mes frères
- tous les soirs, nous prions pour que les poux n'envahissent pas notre corps ou que la boue ne s'incruste pas dans le petit bol de soupe, continua Lucien, le plus dure à supporter, c'est le froid, les couvertures que l'on peut avoir sont grignotés par les rats
- comment pouvez-vous laver dans les trancher ? Demanda maladroitement Jeanne
- crois-tu que cela soit le plus important ? Demanda Louise
- ça l'est Louise parce que là-bas, l'hygiène est déplorable, dit Lucien, aucune possibilité de se laver, je t'assure que la crasse s'accumule et irrite la peau, la moindre blessure, même minime peut devenir grave, je peux aussi dire qu'il soit très difficile de dormir dans de telle conditions
- je sais que la guerre a déjà fait énormément de victime, dit Eléonore avec beaucoup d'émotion, cela doit être l'horreur absolue
- je ne donnerais pas les détails des drames dont j'ai été témoin dont tous les soldats le vivent actuellement, dit Lucien, j'ai vu beaucoup de mort en peu de temps, c'est horrible mais prions maintenant pour ceux qui soient encore en vie et combattent encore pour notre pays
Tout le monde se tut pour laisser place à une minute de silence, le temps d'une prière puis l'arrivée de Pauline qui avait terminé avec sa sieste mit fin à toute conversation parlant de la guerre
Lucien eut le plaisir de connaître sa petite fille, il en fut si heureux que les larmes coulèrent tout seul, d'autant plus que la petite, n'étant pas sauvage vint naturellement lui faire un câlin comme si elle le connaissait depuis tout le temps.
Il fit aussi connaissance de sa deuxième petite fille baptisée Nicole, ce prénom était temporaire et sera changé si Léon revient à la maison. Lucien ne fut pas mis de suite au courant de la mort de Paulette, Eléonore préféra attendre et sut parfaitement justifier son absence
Louise étant un peu trop chamboulé pour s'occuper de sa fille, Eléonore prit avec plaisir le relai
Ce n'est qu'à l'aube qu'Eléonore se décida de parler à Lucien, celui-ci avait passé une très mauvaise nuit du à des cauchemars provoqué par des traumatismes de la guerre. Il s'était donc levé dès que le jour le permit pour s'occuper de son jardin qui lui avait tant manqué, il avait été attristé d'apprendre la mort de leur vache
- comment fais-tu pour nourrir toute la famille ? Demanda Lucien
- je me débrouille, dit Eléonore, le jardin donne un peu et il y a encore des poules pour nous donner des œufs, Eugène allait tous les samedi au marché et ramenait ce qu'il pouvait, maintenant cela risque d'être un peu plus compliqué
- tu as maigri, dit Lucien
- pas autant que toi, dit Eléonore, tu es méconnaissable
- c'est vraiment l'enfer là-bas, dit Lucien
- cela me fait mal pour nos enfants, dit Eléonore
- ils tiennent le coup, dit Lucien, ils sont fort nos fistons et plein de courage mais toi, comment t'en sors-tu ?
- j'ai tellement peur de ne pas parvenir à nourrir tout le monde qu'il m'arrive de sauter des repas, reconnu Eléonore, cela fait aussi un bon bout de temps que l'on n'a pas mangé de viande
- le printemps va bientôt arriver, dit Lucien, le jardin donnera plus et puis je pourrais chasser
- il n'est pas question Lucien, dit Eléonore, nous pouvons s'abstenir de manger de la viande, ce n'est pas vitale
- je connaissais cette guerre Eléonore, dit subitement Lucien, nous l'avons tous les deux apprise à l'école mais la vivre est incomparable, tu prends plus conscience de certaines choses
Eléonore ne sut pas trop quoi répondre si bien qu'elle garda le silence
- moi qui adorait vivre cette expérience, continua Lucien, je voudrais maintenant revenir à l'époque où nous étions enfants
- moi aussi, dit Eléonore, seulement nous n'aurions pas une famille comme celle que l'on a aujourd'hui, nous avons construit des souvenirs que nous n'aurions pas si nous n'avions pas changé d'époque
- c'est vrai, reconnu Lucien, nous n'aurions pas fait autant d'enfant, notre famille est ce qui soit le plus précieux dans notre vie
- je sais que cela n'enlève en rien les horreurs dont tu as été témoin, dit Eléonore, cela n'enlève en rien la souffrance mais maintenant tu as la chance de pouvoir encore une fois de profiter
- tu me connais Eléonore, dit Lucien, je ne suis pas du genre à me morfondre, je profiterais jusqu'à la fin de mon souffle mais en attendant, je sais que tu m'ais menti hier concernant Paulette
Lucien comprit tout de suite en voyant les larmes couler sur les joues de sa femme qu'il y avait eu un problème
- je suis là Eléonore, dit Lucien, je suis encore apte à t'épauler
Avec beaucoup d'émotion, Eléonore lui raconta le drame
- c'est de ma faute Lucien, pleura Eléonore, j'aurais du réagir plus vite
- tu n'es pas sage-femme Eléonore, dit Lucien, tu as sauvé la vie de Nicole, c'est déjà remarquable de ta part, tu as agi avec courage et je suis sure que tu ais tout fait pour sauver Paulette, tu n'as pas à culpabiliser
- je sais que tu ais raison, dit Eléonore, j'ai tout essayé mais j'aurais moins paniqué, peut-être que j'aurais mieux fait mes gestes
- seul un médecin ou tout personnel du corps médicale n'aurait pas paniqué parce qu'ils savent comment faire, dit Lucien, tu n'as reçu aucune formation, il est normal que tu ais paniqué, personne ne peut te le reprocher et malgré tout, tu as su sauver une vie et ça, tu peux en être fière
- tu m'as terriblement manqué Lucien, dit Eléonore, je ne supporterais pas de te perdre de nouveau
- malheureusement, dit Lucien, j'ai peur de mourir bien avant toi, je me sens tellement fatigué
- tu vas te reposer, dit Eléonore, nous continuerons à tout gérer mais en attendant, comment devons-nous informer Louis ?
- tu sais, dit Lucien, quand j'ai été hospitalisé à l'infirmerie d'appoint, je l'ai vu courtiser une infirmière
- il est marié Lucien, dit Eléonore
- j'ai eu le temps d'avoir une petite discussion avec lui avant que je parte, dit Lucien, il m'a avoué qu'il pensait aimer Paulette mais il a réalisé qu'il se soit apitoyé sur le fait qu'elle ne supportait plus l'orphelinat
- ne me dit pas qu'il se soit marié pour lui donner une famille ? Demanda Eléonore
- c'est un peu ça, dit Lucien, il m'a affirmé qu'il assumerait sa décision s'il s'en sort de cette guerre mais j'ai l'impression que ses sentiments ne se tournent plus vers elle mais auprès de cette infirmière
Eléonore fut surprise de cette information, elle en fut peinée pour Paulette
- Eléonore, dit Lucien, Léon a épousé une fille pour une bonne raison mais pour lui, elle soit mauvaise parce qu'il n'aurait pas été heureux, c'est sur qu'il va avoir très mal d'apprendre la nouvelle mais cela le libèrera
- je vais le lui annoncer, dit Eléonore
Ne s'attardant pas, Eléonore alla écrire une lettre à son fils pour lui annoncer cette triste nouvelle puis une fois avoir terminée, Rosalie vint à sa rencontre et demanda à lui parler
- qu'est-ce qu'il t'arrive Rosalie ? Demanda Eléonore
- maman, dit Rosalie peu fière, j'ai fait une bêtise
- c'est déjà bien de le reconnaître et d'en parler, dit Eléonore, je t'écoute
- ce n'est pas sans surprise que moi et Alphonse s'aimons, dit Rosalie, il partait à la guerre et voulait y aller en tant qu'homme si bien que nous avons passé à l'acte, je suis désolée maman, je sais que cela soit interdit avant le mariage
- comment t'en vouloir Rosalie ? Demanda Eléonore, j'espère seulement que tu l'aimes réellement
- oui maman, dit Rosalie, nous nous aimons, il m'a assuré que l'on se mariera s'il s'en sort de cette guerre et je prie chaque soir que ce jour arrive
- personne n'est obligée de le savoir, dit Eléonore
- seulement maman, dit Rosalie, je t'annonce que je sois enceinte
- ce n'est pas grave Rosalie, dit Eléonore, cela le serait si toi et Alphonse ne vous aimiez pas réellement
- ce n'est pas le cas, dit Rosalie, je te l'assure
- je ne suis pas en colère, dit Eléonore, tu as voulu répondre à un désir de la part de ton futur mari pour lui faire plaisir, tu lui as donné un moment de bonheur avant que celui-ci ne parte à l'enfer alors ne le regrette pas Rosalie
- merci maman, dit Rosalie larmoyante, j'aurais pensé que tu le prennes mal
- tu m'offres la joie d'être une nouvelle fois mamie, dit Eléonore, ce n'est que du bonheur
Rosalie fit la même annonce à son père qui eut la même répartie de sa femme, celle-ci en fut rassurée
La petite Nicole grandit également mais celle-ci reste toujours aussi triste, elle devait sentir en elle qui lui manquait quelqu'un
Il était souvent qu'elle pleurait à table, rendant Pauline inquiète car elle qui allait beaucoup mieux ne comprenait pas pourquoi sa cousine pleurait ainsi.
Eléonore avait bien sur eu une soit disant conversation avec la petite, cela avait été difficile car il fallait trouver des mots simples pour que la petite comprennent que sa maman était partie au paradis. Il n'était pas question de lui mentir, Eléonore pria pour que Léon s'en sorte car cela ferait d'elle une orpheline, bon, elle ne le serait pas vraiment, Louise et Rosalie étaient toutes les deux d'accord pour veiller sur elle
Rosalie adorait raconter des histoires et Pauline ne s'en priva pas, elle adorait écouter sa tante qui depuis un certain temps, s'intéressait beaucoup à elle et à Nicole, elle en était heureuse. Rosalie voulait s'entrainer à être une bonne maman pour son futur enfant et fut contente d'avoir l'occasion de s'occuper de jeunes enfants.
Ayant du monde pour s'occuper des travaux de la ferme, Eléonore et Lucien en profitèrent pour passer des petits moments en tête à tête. Ils furent heureux d'avoir
un gramophone, ils purent ainsi prendre plaisir à écouter de la musique classique
La période de guerre fut difficile à supporter pour tout le monde, beaucoup de villageois était dans le deuil, ils avaient perdu des pères, enfants, amis. Eléonore et Lucien purent tout de même constater que dans ce malheur, tout le monde savait s'entraider et se soutenir.
Les villageois n'avaient pas oublié la générosité d'Eléonore qui avait su donner des ingrédients de premier nécessité à chaque visite de voisin en difficulté. Quand ils apprirent qu'ils étaient à leur tour dans le besoin et que Lucien devait reprendre des forces, ils surent être présent en leur apportant de la viande, de la farine, du sucre. Cela fit chaud au cœur à toute la famille qui les remercia pour cette gentillesse et sut aussi en échange donner des produits du jardin. Cela aida considérablement Lucien qui parvint à reprendre du poids
Cela lui permit de retrouver de la force pour profiter de ses petits enfants mais le jeu fut rapidement interrompu, Lucien avait sous évalué ses forces et se trouva mal
Lui qui ne faisait jamais de sieste, il était contraint de s'aliter et s'endormit rapidement, il avait un peu trop forcé et son cœur le lui fit bien comprendre
Nicole étant encore fragilisé par le manque de sa maman s'était mis à pleurer en voyant le malaise de son papy. Eléonore la rassura en lui disant qu'il était juste fatigué et qu'il avait tout comme elle besoin d'une sieste, pour lui redonner le sourire, Louise joua avec elle.
Pauline fut contrarié que le jeu avec son papy se soit arrêté subitement, elle ne le voulait pas et quant elle vit sa maman jouer ainsi avec sa cousine, elle fit par colère une bêtise. Louise refusa d'être indulgente, elle ne voulait pas que sa fille agisse ainsi et se vit donc sévèrement réprimandé.
Tout cette agitation fit que personne ne remarqua l'absence de Rosalie qui était montée avec Eléonore, il était temps pour elle de donner naissance à son enfant et fort heureusement tout se passa bien
Elle donna naissance à une fille qui sera baptisée Marie, toute les deux étaient en pleine forme, rassurant tout le monde
Le soir, Lucien vint embrasser sa petite fille, il savait qu'il ne la verrait pas grandir, il n'avait rien dit à personne mais il ne se sentait vraiment pas bien. Il avait certes repris du poids mais cela n'enlevait en rien que sa santé restait mauvaise. Il savait que la fin était proche, il ne pouvait se l'expliquer mais il sentit en lui qu'il était temps de faire ses adieux
Il alla embrasser Nicole en lui souhaitant du bonheur
Il fit les même adieux à Pauline en ayant les larmes aux yeux, elles non plus, il ne les verrait pas grandir, il alla se coucher après avoir fait le tour de tous ses enfants pour les embrasser dans leur sommeil avec chaque fois un mot attendrissant. Il alla ensuite dans sa chambre pour regarder sa femme dormir, puis il se coucha pour l'embrasser et lui dire que ce n'est qu'une séparation de courte durée, il savait que sa femme vieillissait aussi et que son tour viendrait, il lui dit alors à bientôt ma chérie.
Le matin, lorsqu'il se leva pour aller au toilette, son cœur lâcha et s'arrêta, celui-ci s'écroula sans dire un seul mot
Cela fut bien sur Eléonore qui le découvrit, elle en fut choquée
Comprenant qu'il était trop tard et que rien ne pourra faire pour le ramener, elle s'effondra en larme, ses pleurs firent venir ses filles qui comprirent et pleurèrent à leur tour
Le lendemain fut difficile pour tout le monde mais cela ne fut malheureusement pas terminé, une autre mauvaise nouvelle les attendait dans la boite aux lettres. La famille apprit la mort d'Eugène qui ne supportant plus la vie dans les trancher avait tenté de déserter. Sa fuite fut mal calculée et surtout irréfléchi, lorsqu'il sortit de la protection qu'offrait les trancher, il se prit un obus, le tuant sur le coup.
Tout le monde eut le moral à zéro, le petit déjeuner se fit sous une ambiance silencieuse et triste
Jeanne qui avait un peu retrouvé le sourire avec le retour de son père, tomba de nouveau dans sa déprime
Malgré sa douleur, Jeanne ne resta pas moins attentive aux autres, elle fit son possible pour réconforter Pauline
Eléonore était dévastée, elle venait de perdre son mari et maintenant un fils, cela sera difficile de remonter la pente, elle ne se sentait pas le courage, tout du moins c'est ce qu'elle pensait
Seulement, le travail à la ferme n'attendait pas, le jardin était bien trop précieux pour le négliger, Eléonore s'y réfugia pour noyer sa peine
Rosalie qui était elle aussi dévastée d'avoir perdu son frère jumeau s'inquiéta énormément pour sa maman et fit son possible pour la soutenir mais cela fut elle qui craqua dans ses bras
- c'est difficile maman, pleura Rosalie, nous perdons en peu de temps deux êtres qui nous soient chère dans nos cœurs, c'est trop injuste
- beaucoup de famille sont dans la souffrance et l'ont été avant nous, dit Eléonore avec émotion, ton père a eu une belle vie, il a profité de chacun de vous, c'était son heure, de là-haut, il veille sur nous
- pourquoi nous enlève-t'on aussi Eugène ? Pleura Rosalie, même s'il n'était pas bien de fuir son devoir, il ne méritait pas de mourir ainsi
- c'est ainsi ma chérie, dit Eléonore larmoyante, ce n'est pas une consolation mais Eugène n'a pas eu le temps de souffrir, il en a terminé avec l'enfer et c'est cela qu'il a voulu fuir
- c'est horrible, pleura Rosalie, quant est-ce que cela va se terminer ?
- personne n'a la réponse, dit Eléonore, je t'en prie ma chérie, calme-toi, nous devons garder notre courage pour soutenir ceux qui soient encore aux front, pense à ton mari et à Léon, continues de prier pour eux
Rosalie prit une profonde respiration pour parvenir à se calmer et arrêter de pleurer
- je suis venue pour te soutenir, dit Rosalie en essayant de sourire, c'est moi qui s'effondre dans tes bras
- notre famille est une force, dit Eléonore, nous nous soutenons mutuellement, c'est ainsi que l'on se sortira de cet enfer
L'après-midi fut tout aussi difficile à supporter du à l'enterrement de Lucien, un moment de deuil que se fit par les pleurs de tout le monde
Rosalie sut se montrer formidable avec les petites, systématiquement qu'une des deux pleuraient, elle les consolait par un câlin réconfortant
Pour occuper sa fille afin qu'elle pense à autre chose que son chagrin, Louise lui raconta une histoire et s'occuper ainsi de sa fille l'aida également
Pauline adorait les livres et ne s'en priva pas, dès qu'elle le pouvait, elle s'y réfugiait
Jeanne n'allait pas bien, tout le monde s'inquiétait pour elle, Louise fit son possible pour la soutenir et trouver les mots pour l'apaiser mais le seul remède était de laisser le temps faire son action, le deuil finira par se faire et bientôt les jours meilleurs finiront par arriver
L'anniversaire de Pauline fut arrivé mais il n'eut aucune fête d'organiser, personne n'avait eu le courage, seul Eléonore fut présente quand Louise aida sa fille à souffler les bougies
Marie avait grandi dans une ambiance triste, se fut une petite fille calme et effacée, elle jouait souvent seule dans son coin
Pauline ayant grandi fut mis à contribution pour aider la famille, celle-ci ne rechigna pas et alla s'occuper du poulailler
La situation ne l'empêcha pas de profiter de son enfance et de jouer, elle fut aussi contente maintenant de pouvoir écrire et ne s'en priva pas pour envoyer des lettres de soutien à son père
La vie finit par reprendre le dessus, tout le monde avait retrouvé leur courage afin de donner une ambiance plus sereine et de préserver le plus possible les plus petits. Pauline s'exerça au violon pendant qu'Eléonore raconta une histoire à Nicole
Un jour, la famille eut l'agréable surprise de voir Hyppolite leur rendre visite, lui aussi se faisait vieux, son cœur le rendant fragile, il fut inapte à continuer la guerre
- j'ai appris par Alphonse que toi et lui, vous vous aimiez, dit Hyppolite, je n'approuve pas ce que vous aviez fait
- j'ai pourtant fait mon devoir de femme, dit Rosalie qui ne se démonta pas, certes nous ne sommes pas encore marié mais je n'ai fait que répondre à son souhait, nous aurions attendu s'il n'y aurait pas eu la guerre
- est-ce que vous l'aimez réellement ? Demanda Hyppolite
- je ne me serais pas donné ainsi si cela ne soit pas le cas, rétorqua Rosalie, je prie chaque soir pour que notre mariage puisse se réaliser
- vous êtes aussi directe que votre père, dit Hyppolite, il peut être fière de vous et vous honorez sa mémoire, je ne peux qu'être heureux de votre union
- je vous remercie, dit Rosalie larmoyante
- j'imagine que cela soit difficile, dit Hyppolite, ma femme est très malade et je crains pour sa vie, n'oubliez jamais ceux que vous avez aimé, ils seront toujours dans votre cœur
- je ne pourrai jamais oublier mon père ainsi que mon frère, dit Rosalie, je vais vous laisser, la lessive ne va pas se faire toute seule
Rosalie avait volontairement écourté la conversation parce qu'elle avait vu le regard d'Hyppolite quand celle-ci avait parlé de son frère. Elle ne voulait plus rien entendre si bien qu'elle rentra à la maison pour aller faire la lessive.
Tout ce que les gens retenaient de lui, était sa tentative de déserter, les jugements allaient bon train et cela était loin d'être gentil. Abandonner ceux qui étaient encore au front était mal vu, entendre ses critiques sans cesse des villageois firent du mal à la famille qui évitait maintenant de se rendre au centre ville et l'entraide qu'il y avait eu avant fut arrêté. La famille devait se débrouiller pour se nourrir, le printemps était arrivé, le jardin commençait à bien donner et ils eurent beaucoup de naissance de poussin, cela n'inquiéta donc personne
- je ne suis pas venu pour apporter mon jugement sur l'action de votre fils, dit Hyppolite à Eléonore, je viens juste pour donner mon consentement pour le mariage et prendre de vos nouvelles
- c'est gentil, dit Eléonore, Rosalie ne supporte plus d'entendre les rumeurs qui sont loin d'être agréable
- cela finira par se calmer, dit Hyppolite, n'écoutez pas ses rumeurs qui n'ont qu'un seul but de faire du mal, votre fils a seulement cédé face à la peur qui nous ronge de l'intérieur, il a craqué parce qu'il ne le supportait plus, croyez-moi, sa mort n'est qu'une libération
- merci d'apporter votre soutien alors que votre femme est alitée, dit Eléonore larmoyante, j'espère qu'elle se remettra
- je ne me fais pas d'illusion, dit Hyppolite, on ne peut pas rajeunir et son corps s'affaibli chaque jour, je vais d'ailleurs me remettre en route, une amie est à ses cotés mais je veux être présent quant elle partira de l'autre coté
Hyppolite et Eléonore s'enlacèrent puis celle-ci le regarda partir en étant ému de sa visite, c'était désolant que la guerre ait empêché d'approfondir leur relation, ils n'avaient pu profiter de cette amitié.
Louise n'éprouvait qu'une fierté pour sa fille qui s'entrainait chaque jour à jouer du violon, elle voulait composer un morceau pour le retour de son père, c'était touchant de sa part
- je suis fière de toi Pauline, dit Louise, tu progresses bien
- j'ai peur maman, pleura subitement Pauline, je ne suis pas sur d'y arriver et puis peut-être que je ne verrais jamais mon papa
- ne dis pas ça ma chérie, dit Louise en l'enlaçant, ton papa reviendra, garde espoir et même si tu ne sois pas prête à bien jouer, tu le feras avec ton cœur, cela ne pourra que faire plaisir à ton papa
- oui maman, dit Pauline, je t'aime
- moi aussi, je t'aime
Le jour tant attendu arriva, l'annonce de la fin de la guerre se fit retentir dans tous le village par les cloches de l'église, la paix était de nouveau installé, les soldats pouvaient maintenant rentrer chez eux et cela se fit le jour d'anniversaire de Nicole
- Louise, dit Eléonore avec émotion, c'est terminé, nos hommes sont tous en vie et rentrerons bientôt
- ce n'est pas possible ! S'écria Louise
- je t'assure que c'est la vérité, dit Eléonore, tu vas revoir ton homme, Pauline aura la chance de connaître son papa ainsi que Nicole, nous avons eu raison de garder espoir
- maman, pleura Louise en l'enlaçant, je suis tellement heureuse mais en même temps, j'ai honte de cette joie, Eugène aurait du nous revenir vivant aussi
- tu as le droit d'être heureuse ma chérie et de le montrer, dit Eléonore, c'est ce qu'aurait voulu ton frère
- ce cauchemar est enfin terminé, dit Louise en se calmant
- c'est vrai mais malheureusement la guerre va laisser beaucoup de trace, dit Eléonore, tu devras rester forte pour soutenir ton mari, il aura besoin de toi plus que jamais
- ne t'inquiète pas maman, dit Louise, j'ai vu dans quel état soit revenu papa, je ferai mon possible pour aider Pierre
Dans l'attente du retour des héros, Eléonore défia amicalement ses filles aux jeux de Lama, cela fit passer le temps à tout le monde, se fut Léon qui rentra le premier à la maison. Pierre et Alphonse étaient directement aller à la maison de leur parents pour se rendre au chevet de leur maman qui était au plus mal
- Léon, pleura Eléonore, je suis tellement content de te revoir
- je suis là maman, dit-il, calme-toi
- je suis désolée pour Paulette, pleura-t-elle, j'ai tout essayé pour la sauver
- tu n'as rien à te reprocher maman, dit Léon avec émotion, je te l'ai écris dans mes lettres que je ne t'en voulais pas, je sais très bien que tu ais tout fait, ce n'est pas de ta faute, il en est ainsi et je ne peux que te remercier d'avoir réussi à sauver ma fille
Une fois s'être calmé, ils s'installèrent sur le banc pour discuter tranquillement
- tu m'as l'air d'être en forme, dit Eléonore
- physiquement oui, je le suis, dit Léon, cela fait 1 semaine que j'ai quitté le front, j'ai pu me requinquer mais tu sais, moralement, cela n'est pas trop cela, je dors très difficilement
- je sais que cela ne soit pas sans conséquence, dit Eléonore, tu as vécu tellement d'horreur que tu n'arriveras jamais à oublier, les traumatismes sont bien là
- j'apprendrais à vivre avec, dit Léon, je suis déjà content de m'en être tiré et surtout connaître ma fille, maman, je sais que papa t'en a parlé, j'ai aimé Paulette, apprendre sa mort m'a bien attristé, seulement je pense plus que je me sois apitoyé sur son sort qu'autre chose
- papa m'a expliqué, dit Eléonore, bien que cela n'ait pas été la solution pour toi mais au moins Paulette a pu vivre une vie de famille, elle a vu son rêve se réaliser et cela grâce à toi, tu aurais pu être malheureux
- pas vraiment parce que je l'aimais bien, dit Léon, seulement j'aime une autre femme et je me rends compte que mes sentiments sont bien plus fort que ne l'a été envers Paulette, on se soit rencontré à l'hôpital, elle est infirmière et aura soigné papa ainsi que moi-même
- cela paraît irréaliste qu'il soit possible de trouver l'amour dans de telle condition, dit Eléonore
- le coup de foudre existe maman, dit Léon, dès son premier regard, j'ai senti mon cœur battre la chamade, on s'est tout de suite bien entendu et je t'annonce que nous sommes déjà marié
- comment ça ? Demanda Eléonore attristée
- j'avais tellement peur de mourir que l'on a voulu officialiser notre amour, dit Léon, cela se soit fait en toute intimité en profitant qu'il y ait eu le passage d'un prêtre à l'hôpital
- je ne t'en veux pas, dit Eléonore, je n'ai pas la force de faire la fête de toute façon
- je ne le voulais pas de toute façon, dit Léon, il nous faudra du temps pour qu'une vie normale reprenne le dessus
- comment s'appelle l'heureuse élue ? Demanda Eléonore
- Anne Menard, dit Léon, maintenant elle prend notre nom de famille, elle ne pourra pas venir tout de suite, elle a vécu elle aussi beaucoup de perte dans sa famille
Léon s'arrêta de parler en voyant une petite fille venir timidement
- il s'agit de ta fille Léon, dit Eléonore, je l'ai baptisé Nicole, tu peux la rebaptiser si tu veux
- non, dit Léon ému, ce prénom lui va très bien
- bonjour ma chérie, dit Léon, sais-tu que je sois ton papa ?
- oui, dit Nicole, t'es celui sur la peinture
L'émotion fut trop forte pour Léon qui pleura, il prit conscience qu'il aurait pu ne pas connaître sa fille, il aurait voulu ne pas pleurer devant elle mais vu les circonstances, c'est légitime
- pleure pas papa, pleura Nicole en réclamant un câlin
- je suis heureux Nicole, dit Léon en se reprenant, je suis trop content de te connaître, c'est pour cela que je pleure
Léon se releva et eu comme un malaise, inquiétant Eléonore
- ce n'est rien maman, dit Léon, je suis fatigué, je suis désolé mais je n'assisterai pas à son anniversaire, je vais aller me coucher
Léon fit tout de même l'effort d'enlacer toute la famille qui était heureuse de le revoir mais la fatigue finit par lui rappeler à l'ordre, celui-ci devint pâle, il s'excusa pour aller se coucher
C'est sous une joie palpable que l'on fêta l'anniversaire de Nicole qui avait tout de même pleuré en voyant que son père ne redescendait pas, Eléonore lui avait expliqué que papa était trop fatigué, il était important qu'il parviennent à dormir
Le lendemain ne fut pas un jour de répit pour Léon car Eugène fut enfin rapatrié et l'enterrement eut lieu le jour même dans l'après-midi, un moment encore bien difficile pour la famille.
Cela fut aussi le temps des retrouvailles, Pierre qui ne supportait plus l'absence de sa femme et voulait aussi connaître sa fille se rendit à la maison en fin de journée
Louise eut d'abord une hésitation car il suffisait de regarder sa tête pour comprendre que Marie Dumont venait de décéder, dans leur malheur, Pierre et Alphonse avait eu de la chance de rentrer à temps pour dire au revoir à leur mère. Se fut Pierre qui enlaça sa femme pour éclater en sanglot, il était attristé d'avoir perdu sa maman mais fut en même temps heureux de revoir sa femme qui pouvait parfaitement partager sa peine car elle aussi était dans la douleur
Heureusement, l'amour prit le dessus sur les pleurs, tous les deux s'embrassèrent longuement sans faire attentions aux alentours et surtout à l'arrivée de Pauline
- c'est bien toi mon papa ? Demanda timidement Pauline
- oui Pauline, dit Pierre en enlaçant sa fille, je suis ton papa et je suis heureux de pouvoir te connaître
- moi aussi papa, pleura Pauline, j'aurais voulu te jouer un morceau de violon mais je n'y arriverais pas, je suis désolée
- ce n'est pas grave, dit Pierre, tu me montreras quand tu seras prête, on a tout le temps maintenant, on va apprendre à se connaître mais tu verras que l'on va être une belle famille
- oui, pleura Pauline
Pauline eut beaucoup de mal à lâcher son papa, elle s'était vraiment imaginée qu'elle ne le connaîtrait jamais et maintenant elle avait peur de le perdre de nouveau, il lui fallut un peu de temps pour se calmer et le lâcher
- par contre Louise, dit Pierre, j'aimerai que l'on rentre ce soir-même, j'ai besoin que l'on se retrouve tous les trois et notre maison nous attend
- bien sur, dit Louise
- je sais que c'est du rapide, dit Pierre, je veux que l'on prenne rapidement notre vie en main et je veuille profiter de vous à chaque instant
- je vais faire nos valises, dit Louise
Louise rentra pour expliquer à sa famille qu'elle partait le soir-même avec Pauline, cela n'enchantait pas de trop Léon qui aurait voulu profiter un peu de sa sœur mais il comprenait car il avait lui aussi hâte de revoir sa femme
Après les au revoir, Eléonore enlaça une dernière fois sa fille en lui souhaitant plein de bonheur
Le lendemain soir, cela fut le tour d'Alphonse de venir, lui aussi voulait faire sa vie, il ne s'entendait pas de trop avec son père, il demanda à Eléonore s'il pouvait rester vivre ici en attendant le mariage. Eléonore accepta mais vit tout de suite que Léon n'allait pas bien, celui-ci revenait encore une fois du cimetière pour faire le deuil de son père et d'Eugène, Eléonore s'empressa de lui apporter du réconfort
Rosalie en fit autant avec Alphonse qui n'allait pas bien non plus, pendant qu'Eléonore discuta avec Léon
- il faut te reprendre Léon, dit Eléonore, espace tes visites au cimetière, ton père a eu le bonheur d'assister à ton mariage et de connaître ses petits enfants, il est parti en paix tout comme ton frère, tu ne les oublieras jamais, ils sont dans ton cœur
- je sais maman, dit Léon, je vais me reprendre mais accorde moi du temps
- bien sur, dit Eléonore, c'est très difficile aussi pour moi, j'ai perdu un mari et un fils, je ne veux pas en perdre d'avantage
- non maman, dit Léon, je ne me laisse pas aller
- alors prouve le moi, dit Eléonore, je ne t'ai pas vu manger depuis que tu sois revenu, tu dors difficilement
- ne t'inquiète pas maman, dit Léon, je saurais me montrer fort mais c'est tout frais dans ma tête
- oui, dit Eléonore, laisse la vie reprendre le dessus, je te donne ce conseil alors que moi-même ne vais pas bien mais nous devons continuer à avancer, cela soit la volonté de ton père et aussi d'Eugène, faisons les revivre à travers notre famille et la tienne
Cela ne fut que le lendemain matin qu'Alphonse eut le bonheur d'être réveillée par sa fille, aussitôt il lui fit un bon câlin, Rosalie lui avait tellement parlé de son père qu'elle ne se montra nullement sauvage et fut contente qu'il la serre dans ses bras
- me laisse plus papa, dit Marie
- non, dit Alphonse, c'est promis
La joie de retrouver sa fille fut telle qu'Alphonse la fit voler, celle-ci fut heureuse et n'arrêta pas de crier de joie, réveillant ainsi Rosalie qui malgré une nuit agitée fut heureuse de le voir jouer avec sa fille
- je suis heureuse de te revoir Alphonse, dit Rosalie, je n'aurais pas supporté de te perdre
- je suis là maintenant, dit Alphonse, nous allons bientôt nous marier et fonder notre propre famille
Malgré les traumatismes, Léon faisait en sorte de ne rien montrer et surtout pas à sa fille, la complicité entre les deux s'était déjà installé, ni l'un, ni l'autre n'était avare de câlin
D'ailleurs, Louise n'avait pas tardé à rendre visite à sa maman pour la rassurer, ils étaient parfaitement bien installé
Louise prit aussi un peu de temps pour écouter Marie qui était tout excité d'avoir son père à ses cotés, elle qui était si réservée se montrait déjà différente, c'était une vraie pipelette pour la plus grande joie de Louise
Rosalie et Alphonse ne perdirent pas de temps pour profiter des moments à deux, ils avaient besoin de se retrouver mais Alphonse l'avait amené ici pour une bonne raison.
Il demanda à la main à Rosalie qui fut heureuse de cette demande qu'elle se hâta d'accepter, par contre pour le mariage, cela fut un peu compliqué. Eléonore n'était pas capable de se rendre à la chapelle, elle n'aurait pas la force de marcher mais il n'était pas question d'attendre, ils ne voulaient pas être dans le pêcher plus longtemps
Sous l'autorisation de tout le monde, Rosalie et Alphonse se marièrent en toute intimité où seule Marie assista au mariage, cela donnait l'impression d'un mariage bâclé mais cette précipitation ne fut pas sans raison. La famille avait suffisamment entendu des rumeurs méchantes à leur rencontre alors si les villageois apprenaient que ce couple avait consommé avant le mariage, cela allait compliqué la situation de tout le monde, c'est pourquoi, il était donc préférable de se marier en toute discretion.
D'habitude, la famille ne faisait pas attention au rumeurs mais étant un peu fragilisé, elle préféra se faire oublier que d'attirer l'attention sur eux, ils en avaient eu assez et tout se passa bien, le secret de cette faute restera en famille.
Depuis que la guerre était finie, tout le monde prit l'habitude de s'enlacer et de se faire des câlins sans raison apparente mais cela fit du bien et surtout Jeanne qui en éprouvait un grand besoin. Sans même le savoir, Jeanne enlacera sa maman pour la dernière fois
Tout comme Lucien, Eléonore mourra en milieu de la nuit dans sa chambre sans dire un seul mot
C'est au petit matin que l'on découvrit son corps inerte, Cela fut Alphonse qui la trouva ainsi, il s'inquiétait de ne pas la voir être levé alors que c'était toujours elle qui faisait le petit déjeuner, c'était encore un drame pour toute la famille
Alphonse qui avait déjà vu sa maman mourir, eut beaucoup de mal à supporter la situation, il avait vu trop de mort mais fort heureusement, il n'était pas seule et fut soutenu par Rosalie
- c'est difficile pour tout le monde, dit Rosalie, j'imagine que c'est encore bien d'avantage pour toi qui a vu trop de mort mais comme elle le disait si bien maman a eu une belle vie, elle est partie rejoindre papa, ils sont de nouveau réuni et retrouve aussi Eugène, allez courage Alphonse, n'oublie pas que tu as maintenant une famille et aussi difficile soit-il, laisse la vie reprendre le dessus
Oh ces dernières mises à jour sont un tournant dans l'histoire des Angel!
De nombreux évènements, plusieurs tristes à souhait, sont venus ponctués le Decade.
Je continue à suivre fidèlement l'histoire de cette famille.
Merci de poursuivre ce Decade!
Réponses
La famille traverse un moment charnière avec les enfants qui forgent leur personnalité. Je lis avec toujours autant de plaisir. 😃
Jadis merci beaucoup, j'ai choisi le nom de famille Dumont par pur hazard mais il me semblait bien que ce nom me disait quelque chose, et bien voilà, grâce à toi, j'ai la réponse maintenant, merci
L'automne était installé depuis un moment, la pluie et les orages étaient fréquent, empêchant ainsi toute activité extérieur alors pour tuer le temps, rien de tel que d'une partie d'échec
Cela fut Eléonore qui s'occupa de la sortie de Bella qui prenait de l'âge mais toujours prête pour se promener, tandis que Lucien se débarrassait des feuilles mortes de l'allée, il aimait faire place net
Le soir, au retour des enfants, Eléonore était occupé à faire la lessive alors cela fut Lucien qui les surveilla pour les devoirs, sans cela, ils passaient leur temps à discuter et le travail n'avançait pas
Par contre, pour la cuisine, Louise n'eut plus besoin d'aide de la part de sa maman, elle avait bien progressé, même si elle n'égalait pas encore sa maman, les repas qu'elle préparait étaient bon
Eléonore avait été exigeante auprès de Louise mais maintenant elle était fin prête pour entretenir une maison et être ainsi une bonne épouse
- j'ai été intransigeante avec toi, dit Eléonore, cela n'empêche pas que je sois fière de toi, je te félicite pour le bon travail que tu accomplies ici
- je sais que tu l'ais fait pour mon bien, dit Louise, je te remercie maman
Le temps passe, l'anniversaire de Rosalie et d'Eugène approchèrent, apportant une morosité à Eléonore qui ne pouvait pas s'empêcher de stresser en pensant à la date fatidique. Lucien qui avait accepté depuis bien longtemps ce fait et prêt à l'affronter, avait pris comme politique de profiter chaque instant de bonheur, de les emmagasiner en lui afin d'avoir une vie bien comblé. N'aimant pas voir sa femme être triste ainsi, il décida de lui faire changer les idées en allant se promener.
- chérie, dit Lucien, je comprends tes inquiétudes mais te miner ainsi ne sert à rien
- j'ai tellement peur de te perdre, dit Eléonore, ainsi que Léon peut-être Eugène
- arrête de penser à ce jour, dit Lucien, le plus important est de profiter au maximum de notre bonheur
- tu n'as pas l'air de prendre conscience que tu risques de mourir, dit Eléonore
- je peux mourir aujourd'hui ou demain, dit Lucien, il peut nous arriver n'importe quoi dans la vie et y penser t'enlève tout le plaisir que tu pourrais prendre
- tu as raison, dit Eléonore
- tu vas voir que je vais te redonner ton sourire, dit Lucien en la chatouillant, je veux entendre ton rire
- noooon ! Cria Eléonore en rigolant, arrêeeete !!!
- je t'aime Eléonore, dit Lucien, rien n'enlèvera l'amour que j'ai pour toi
Lucien se tut pour embrasser sa femme qui se sentait beaucoup mieux
Ayant encore du temps devant eux, Lucien et Eléonore profita encore de se moment de tranquillité en regardant les nuages mais rentrèrent rapidement car voulant profiter au maximum de cette journée ensoleillée, ils décidèrent d'aller au parc
Malgré la fatigue de la journée, la marche ne fit peur à personne, ils étaient tous enthousiasmés et sur le chemin, ils croisèrent Pierre qui fut convié, celui-ci accepta mais alla d'abord prévenir ses parents avant des les retrouver au parc. Il fut aussitôt convié à faire une partie de fer à cheval avec Louise et Léon, un petit moment passé entre adolescent.
Tandis qu'Eléonore joua au jeu de lama avec Lucien et perdit la partie
en faisant rapidement tomber le jeu
Comme dans leurs habitudes, les enfants s'éclatèrent sur le bateau, Eugène et Rosalie en profitèrent au maximum car ils savaient que bientôt, ils n'auraient plus l'âge et leur centre d'intérêt changera
Tout le monde passa un agréable fin d'après-midi, l'ambiance était comme chaque fois chaleureuse, Eléonore réalisa à cet instant que Lucien avait raison, elle devait arrêter de se miner et profiter de sa famille
C'est à se demander si le parc n'est pas maudit parce qu'à chaque retour, il eut une bêtise de faite et cette fois, cela fut le tour d'Eugène d'être puni, cela ne lui fit pas plaisir mais cela ne changea rien
ça y est, l'anniversaire des faux jumeaux arriva mais cette fois, la fête se fit en toute intimité, on était en milieu de semaine et pas question que les enfants se couchent tard alors qu'il y avait l'école demain
Cela fut Rosalie qui souffla les bougie en premier
Eugène souffla peu de temps après
Tout le monde dégusta ensuite le bon gâteau pour ensuite aller tous se coucher
Eugène
Rosalie
A suivre....
Maintenant que Rosalie était adolescente, elle n'échappa pas au corvée de lessive, cela n'était vraiment pas à son goût si bien qu'elle ne s'appliqua pas et alla même bâcler son travail en étendant une lessive mal lavée
Seulement, cela n'échappa à Eléonore qui vit rapidement que le linge n'était pas vraiment propre, elle rappela Rosalie à l'ordre
- tu plaisantes ou quoi ? Demanda Eléonore mécontente, appelles-tu ce linge lavé ?
- c'est difficile maman, se défendit Rosalie, je n'ai pas la force dans les bras pour bien frotter
- tu n'as surtout pas fait l'effort, dit Eléonore, tu vas recommencer et tu as plutôt intérêt à ce que le linge ressorte propre
Rosalie dut se plier à l'exigence de sa maman, elle dut laver à cinq reprise avant que le linge soit enfin propre, elle n'en pouvait plus et avait presque larme à l'œil
- tu t'appliquerais, dit Eléonore, tu n'aurais pas eu à recommencer, regarde Louise, elle y soit arrivée au bout de la troisième fois et maintenant elle le fait bien, tu es tout autant capable qu'elle
Lucien était occupé au jardin quand Eugène fit une bêtise en cassant les WC, par peur d'être puni, il répara aussitôt les toilettes, il eut beaucoup de mal mais parvint à arrêter la fuite. Il se fit bien sur surprendre par Eléonore, celui-ci tout penaud lui raconta sa bêtise, faisant rire sa maman qui le félicita malgré tout d'avoir su réparer, Eugène se sentit bête mais content d'avoir été félicité.
Rosalie n'échappa pas non plus à l'apprentissage de la cuisine mais cela fut bien moins difficile, elle aimait cela et se montra aussi attentive que l'a été Louise
Sans même que sa maman le lui dise, Rosalie nettoya le plan de travail aussitôt le repas mis au four, recevant ainsi des compliments
L'hiver était bien installée, la neige tomba à gros flocon, recouvrant rapidement le sol, Bella ne semblait pas en être incommodé, celle-ci ayant pris l'habitude de dormir dehors, y restait de plus en plus malgré l'accès à la chaleur de la cuisine
Malgré son grand âge, Bella aimait les promenades, même si dès fois, cela lui était douloureux, ses articulations lui faisaient mal mais pour rien au monde, elle ne raterait une promenade avec son maître, Lucien ne fera pas un grand tour mais il apprécia grandement le paysage.
La neige fit le bonheur des enfants et principalement pour Jeanne qui fut heureuse de faire un bonhomme de neige avec son grand frère Léon, celui-ci prit tout autant plaisir qu'elle, un petit moment de complicité qu'il partageait avec sa sœur.
C'était la veille de noël, tout le monde était excité à cette approche malgré l'inquiétude qui régnait depuis un certain temps, le pays était en conflit. Tout le monde avait conscience qu'une guerre allait éclater, c'était imminent mais personne mis à part Lucien et Eléonore ne connaissait la tournure que cela allait prendre. Lucien savait qu'il sera bientôt convoqué mais pas question de gâcher noël, il espéra vivement que sa femme ait la même envie
Cela fut Louise qui fut charger de faire le repas de noël, elle en était fière et s'appliqua en suivant la recette de sa maman, non elle ne voulait pas décevoir, ce noël devait être réussi. Noël étant une fête de famille, Lucien ne fit pas d'invitation, il voulait rester en tout intimité et il en était de même pour les Dumont qui n'avait fait aucune demande
Tout le monde mit le cœur à l'ouvrage pour faire le sapin, même Eléonore qui avait la même opinion que Lucien, il n'était pas question de gâcher noël, personne n'y fera allusion pour ce jour si particulier
L'ambiance était chaleureuse, tout le monde s'amusa comme un fou à faire le sapin, on pouvait entendre leur rire, un moment inoubliable pour toute la famille
Tout le monde était content de leur travail, le sapin était magnifique, Eléonore tenait de l'importance à chanter des chansons de noël, tout la famille se prêta au jeu
Bon, en principe, on ouvre les cadeaux après le repas mais Lucien et Eléonore en avait décidé autrement, de toute façon, les surprises n'était pas grand chose, tout le monde reçut un livre et une orange
Le moment du repas était venu, tout le monde l'attendait avec impatience et se régala, même Bella eut le droit d'avoir sa part, Louise eut beaucoup de compliment, la rendant encore plus heureuse
Il n'y avait pas non plus que Noël à fêter, c'était aussi l'anniversaire de Jeanne mais qui fut rapidement interrompu par un drame qui se déroula sous leurs yeux
Bella se coucha dans un endroit inhabituel de sa part, gênant ainsi le passage alors Eléonore voulu la faire bouger sans succès et comprit rapidement que le cœur de la chienne venait de s'arrêter
la joie du début de soirée s'effaça rapidement et laissa place à des pleurs, même l'arrivée du père-noël ne changera rien, d'ailleurs celui-ci partagera cette douleur de perdre un être qui soit chère dans nos cœurs
C'est aussi dans cette douleur que Louise fêtera aussi son anniversaire mais plus personne n'aura le cœur de faire la fête, noël était terminé
Le lendemain, Lucien enterrera Bella à son endroit favori, là où elle adorait se coucher, il eut de l'aide de Léon et d'Eugène car cela fut difficile de creuser. Eléonore était effondrée, toute la famille adorait cette chienne mais cela l'avait bien affecté et resta un moment seul à pleurer devant sa tombe
Elle ne restera pas longtemps seule, toute la famille vint la retrouver pour commencer le deuil de Bella, chacun raconta une anecdote qu'ils ont passé avec la chienne et eurent tous un mot gentil à son encontre, c'était une chienne formidable et reçut l'hommage qu'elle méritait
Encore une fois, Lucien parvint à trouver les mots pour réconforter sa femme, celle-ci relativisa parce qu'elle savait que les jours à venir allaient être difficile.
Lucien et Eléonore en avait déjà discuté avant la mort de Bella, ils étaient tous les deux d'accord pour ne pas reprendre de chien, même quand le deuil sera fait car connaissant les événements, il était préférable de ne pas compliquer d'avantage la vie qui risquait d'être difficile
A suivre...
Le deuil de Bella se fit rapidement, l'inquiétude de la guerre qui était imminente l'emportait face à l'absence de la chienne mais fort heureusement la vie continuait, cela n'était pas pour tout de suite non plus, tout le monde prit la même politique que ses parents, c'est à dire profiter de chaque instant de bonheur
Pierre avait même décidé de ne pas perdre de temps, à peine devenu jeune adulte, il emmena Louise à la chapelle pour lui faire une demande en mariage, certes il aurait préféré le faire dans un endroit plus romantique mais la tempête de neige l'en empêcha
Heureuse de cette demande, Louise accepta sur le champs, malgré la situation, elle était heureuse de pouvoir se marier avec un homme qu'elle aimait, cela n'était pas le cas pour ses copines.
Toute la famille fut heureuse d'apprendre la nouvelle mais en attendant le mariage, Eléonore s'occupa maintenant de Jeanne pour lui enseigner la cuisine mais celle-ci à force de regarder se débrouillait déjà très bien
- je te promets Louise que je ferai un bon mari, dit Pierre, je prendrai soin de toi, je t'aime et même la séparation ne fera rien, tu as pris mon cœur pour la vie
- je t'aime aussi Pierre, dit Louise, je ne veux pas penser au jour que tu partiras en guerre, je veux profiter de toi à chaque instant, j'ai hâte que le mariage se fasse pour que l'on puisse commencer notre vie en couple
Vu la situation, il n'eut pas de mariage de prévu, le prête fut disponible, les Dumont purent rapidement organiser le mariage de leur fils, Lucien avait bien sûr contribué aux dépenses en leur donnant une certaine somme.
Le mariage se fit donc rapidement et se déroula sans problème majeur, l'ambiance était au rendez-vous
Tout le monde passa une merveilleuse soirée, le repas était délicieux, les mariés étaient comblés face à leur mariage réussi malgré les coups de sacs occasionné par madame Ladentelle qui détestait ce genre d'événement. Tout le monde garda son sang froid face à cette agressivité alors qu'en plus, elle n'était même pas une invité mais traiteur, Lucien eut malgré tout du mal et manquera de respect envers elle en se montrant même méchant. Celle-ci finira par partir vexée d'avoir reçu une boisson en pleine tête et ne sera pas payé par les Dumont
- toutes mes félicitations ma chérie, dit Eléonore en enlaçant sa fille, je suis heureuse et fière de toi, je sais que tu seras une bonne épouse, je te souhaite que du bonheur
- merci maman, dit Louise émue
- toutes mes félicitations, dit Eléonore en enlaçant Pierre
- merci, dit Pierre, je prendrais soin de votre fille, je vous en fais la promesse
- j'ai appris à vous connaître, dit Eléonore, c'est en toute confiance que je vous confie ma fille, je sais que vous serez heureux comme nous l'avons été
Rosalie fit connaissance avec Alphonse, le petit frère de Pierre, il avait presque le même âge qu'elle et l'entente se fit rapidement, y aurait-il déjà de l'amour dans l'air ?
Le lendemain du mariage, Louise et Pierre s'installa dans leur nouvelle maison, un héritage de la famille qu'Hyppolite eut plaisir à l'offrir à son fils. Le départ de Louise était temporaire, il n'était pas question qu'elle vive seule, elle reviendra vivre à la maison quand Pierre devra partir pour la guerre
Le soir même, Léon demanda à parler avec son père, il ne voulait pas non plus attendre car c'était bientôt son anniversaire et savait qu'il partirait lui aussi en guerre, il était temps maintenant d'avouer qu'il aimait Paulette Garnier, une orpheline. Il n'en avait pas parlé par peur que celle-ci soit rejetée du fait qu'elle était bien au dessous d'eux question rang social. Lucien fut tout surpris d'apprendre que son fils aimait quelqu'un sans même le savoir, personne n'avait rien vu
- tu aurais du nous en parler, dit Lucien, tu sais que notre désir soit simplement que vous soyez heureux, peu m'importe son rang, je ferais tout ce qui soit possible pour répondre à ton souhait
- je le savais mais la peur était plus important, dit Léon, je ne veux plus attendre, Paulette ne supporte plus la vie en orphelinat, c'est l'élue de mon cœur papa, nous ne sommes pas encore jeune adulte mais on parle déjà de mariage, je veux être marié avant mon départ à la guerre
- si c'est ton désir, dit Lucien, je m'occuperais du mariage
- cela m'embête un peu, dit Léon, je sais que tu as beaucoup travaillé pour économiser afin de faire des travaux à la maison
- votre bonheur est ma priorité, dit Lucien, les améliorations de la maison sont secondaires, ils se feront plus tard, ce n'est pas grave
- est-ce que Paulette peut venir vivre ici ? Demanda Léon
- bien sur, dit Lucien, parles en tout de même à maman mais moi, je ne m'y oppose pas
- merci papa, dit Léon
Eléonore n'apporta pas d'opposition à son fils qui fut heureux de pouvoir faire venir Paulette, c'est ainsi qu'elle entrera dans la famille
Il n'y avait aucun doute sur le sujet, Léon aimait plus que tout Paulette et le lui montrait tous les jours, que c'est beau l'amour !!!
Le lendemain fut beaucoup moins drôle, Lucien alla au courier et reçu sa convocation, la France était belle est entrée en guerre, il devra partir dans peu de temps
L'annonce de la guerre avait déjà alourdi l'ambiance de la famille et de tout le village, Eléonore s'effondra en voyant la convocation, elle qui avait si craint ce jour, il était là et n'était pas sur de parvenir à le supporter
- je t'en prie Eléonore, dit Lucien en l'enlaçant, je te demande de m'épauler en restant forte, c'est difficile mais c'est uniquement cela qui m'aidera
- je vais me reprendre, pleura Eléonore, ne t'inquiète pas, je saurai vous soutenir
Pendant que Lucien aidait Eléonore à se calmer, Jeanne fit le ménage sans même qu'on le lui demande, celle-ci était rendant service mais elle le faisait aussi pour s'occuper l'esprit afin d'éviter de pleurer sans cesse
Quant à Léon, il était loin de s'inquiéter de la tournure, il était même content de pouvoir faire son devoir, c'était pour lui être un bon citoyen, pour le moment il profita et passa un agréable moment avec Paulette
L'anniversaire de Léon arriva tout comme celui de Lucien, cela se fit en toute intimité et l'ambiance était loin d'être à la fête mais tout le monde fit en sorte de garder le sourire
Cela fut d'abord Lucien qui souffla les bougies
Léon souffla peu de temps après
Quant à Paulette, c'était en fin de semaine mais sous son accord, on le la souhaita en même temps ce même jour par commodité
Léon ne put s'empêcher d'offrir une belle rose à Paulette, celle-ci en fut contente de son attention, elle aussi avait bien conscience de la chance qu'elle avait en voyant qu'elle était tombée sur une famille bien sympathique. Elle en avait eu les larmes aux yeux d'avoir été rapidement intégrée, elle se sentait parfaitement à l'aise et s'entendait avec tout le monde.
Léon fit les même promesses que Pierre avait formulé à Louise
- tu verras Paulette, dit Léon, tu vas être heureuse, ici, tu seras aimé pas comme à l'orphelinat, quand la guerre sera terminée, nous vivrons heureux tous les deux, je t'en fais la promesse
- je n'ai aucune crainte sur le sujet mais ne fais pas une promesse que tu ne peux pas tenir, dit Paulette, fais moi déjà la promesse que tu ne prendras pas de risques inutile, que tu prendras bien soin de toi et que tu feras attention
- oui Paulette, dit Léon, je t'en fais la promesse
Comme pour Louise, Léon décida d'emmener Paulette à la chapelle pour faire sa demande en mariage, le temps était exécrable et bien trop froid pour rester dehors, celle-ci accepta avec beaucoup d'émotion
Le mariage s'organisa très rapidement, Léon tenait de l'importance que Lucien soit présent et vu que son départ était imminent, il était heureux d'avoir pu l'organiser en un temps record
Dans ce jour si compliqué, Eléonore eut l'agréable surprise d'apprendre la grossesse de Louise, elle allait être mamie et en ressentit une joie immense
Eléonore la félicita avec beaucoup d'emotion
pour ensuite le faire auprès de Pierre qui était heureux d'être bientôt papa, il faisait maintenant chaque soir une prière pour qu'il puisse connaître son futur bébé
La précipitation du mariage n'avait pas permis de faire un buffet, seul le gâteau était prévu, cela n'avait pas d'importance pour personne, cela ne les empêcha pas d'apprécier cette journée et Léon n'échappa à la règle du gâteau
Le mariage fut une totale réussite, chacun avait passé un bon moment et avait oublié à cet instant ce qu'il se passait à l'extérieur
Malheureusement, la réalité les fit rappeler à l'ordre, il était temps pour Lucien de faire les adieux à tout le monde, les au revoir furent déchirant, la gaieté de tout à l'heure avait laissé place à des pleurs, moment difficile pour tout le monde
- je t'aime Eléonore, dit Lucien, n'oublie jamais que tu seras toujours dans mon cœur, quoi qu'il arrive, on se retrouvera mais en attendant soit courageuse
Lucien n'en dit pas plus, il embrassa longuement sa femme
puis parti sans se retourner, Lucien ne voulait pas que sa femme voit ses larmes, il voulait qu'elle garde de lui quelqu'un de fort
Eléonore le regarda partir en étant malheureuse mais pas question de s'effondrer, non, elle devait être forte pour lui et pout toute la famille qui avait besoin de son soutien
Le lendemain, le temps fut bien sombre et triste comme s'il voulait accompagner le désarroi de toutes les familles qui voyaient leurs hommes partir sans être sur de les revoir un jour. Eléonore grimaça car la convocation de Louis n'avait pas tardé, elle était belle entre ses mains
- maman, dit Léon, tu sais très bien que je n'y aurais pas échappé, prends bien soin de Paulette comme tu as su si bien le faire avec nous, ne t'inquiète pas pour nous, on fera attention et promis, je ne jouerais pas au héros mais je suis content de faire mon devoir et d'aller défendre notre pays
- surtout fait bien attention à toi, pleura Eléonore, je t'aime Louis, reviens nous vite
- je l'espère maman, dit Léon, je ne pourrais pas attendre le retour de Rosalie, Eugène et de Jeanne, tu leur diras au revoir de ma part
- oui ne t'inquiète pas, dit Eléonore en se calmant, veille sur toi mon grand, ici tout ira pour le mieux
Léon alla ensuite embrasser sa femme qui avait elle aussi les larmes aux yeux
- soit forte Paulette, dit Léon, je sais que tu sois entre de bonne main dans ma famille, tout va bien aller, gardes toujours l'espoir en toi, on se reverra, j'en suis sur
- je l'espère, dit simplement Paulette
Une fois les adieux terminés, Léon ne put attendre, il était pour lui de se mettre en route et tout comme Lucien, il ne voulait pas être accompagné, il prendrait seul le train, cela lui permettait de se préparer mentalement à vivre des moments qu'il imaginait difficile mais il était loin d'imaginer à quel point cela le serait
A suivre...
Louise arriva le lendemain du départ de Pierre, elle avait beaucoup pleuré et fit son possible pour garder espoir mais c'était difficile de ne pas avoir peur surtout quand on était enceinte
- bienvenue chez toi Louise, dit Eléonore avec émotion, ne t'inquiète pas ma chérie, il faut garder espoir, ensemble, on va se serrer les coudes
- c'est difficile maman, dit Louise, seulement je suis heureuse de ne pas passer cette épreuve seule à la maison
- il n'en n'était pas question, dit Eléonore, Pierre n'aura pas ainsi d'inquiétude pour toi, il sait que tu sois bien accompagnée
- c'est vrai qu'il a été soulagé que j'accepte ta proposition, dit Louise
- rentrons avant que tu ne prennes froid, dit Eléonore
La famille faisait en sorte de garder le sourire pour se donner mutuellement du courage mais au fond d'eux, la peur était bien là, chaque matin, ils appréhendaient d'aller au courrier par peur de recevoir une mauvaise nouvelle et à chaque fois que l'on frappait à la porte, le cœur battait la chamade. Heureusement, c'était des voisins qui venaient pour réclamer des aliments car les conditions devinrent difficile pour tout le monde, Eléonore se montrait généreuse quand elle le pouvait.
Louise gardait le sourire devant tout le monde mais quand elle était toute seule, ses peurs remontaient et les larmes finirent par monter, elle maudissait cette guerre qui lui avait enlevé l'homme de sa vie, elle priait chaque soir qu'il lui revienne rapidement
Paulette qui la vit tristounette comprenait parfaitement, elle avait le même ressenti mais au lieu d'en parler, elle préféra mener la conversation sur sa grossesse, lui faisant ainsi changer les idées
Maintenant que Lucien était parti, Eléonore du d'avantage s'occuper des animaux ainsi que du jardin mais fort heureusement, elle n'était pas seul pour faire toutes les tâches du quotidien
Louise, malgré sa grossesse bien avancée, aida sa maman en nettoyant l'étable
Toutes les deux s'afféraient au taches
Pendant que Paulette lisait tranquillement, celle-ci n'eut nullement l'idée de venir en aide à l'entretien de la maison, Eléonore ne disait rien mais n'apprécia vraiment pas son attitude
Le plus difficile était de faire les réparations et cela arrivait toujours quand Eugène était à l'école, Eléonore dut s'y coller mais pour une débutante, elle se débrouilla pas trop mal
A la fin des cours, Rosalie avait invité Alphonse, tous les deux s'entendaient super bien depuis la rencontre au mariage, les sentiments l'un envers l'autre avaient évolués
Ils s'aimaient et n'hésitaient pas à le montrer mais Alphonse étant plus âgé qu'elle, ils savaient que tous les deux, le mariage ne pourrait pas se faire tout de suite, il partirait en guerre bien avant, ils en furent attristés mais ni l'un ni l'autre ne pouvait pas faire grand chose contre et pas question de manquer à son devoir, cela serait déshonorer la famille.
Eugène était bien loin de s'intéresser à l'amour, cela n'était pas sa préoccupation, il s'inquiétait pour son père et toutes ses connaissances partis en guerre, il avait aussi peur pour lui car lui aussi partirait les rejoindre
Malgré qu'Eléonore ressentait les même inquiétude, elle parvint à tenir sa promesse faite à Lucien, elle se montra forte et sut partiellement apaiser Eugène
Quant à Jeanne, elle s'entendait super bien avec Paulette, il était souvent qu'elles discutaient toutes les deux
Un soir, Paulette vint faire une annonce à Eléonore
- Eléonore ! Cria Paulette heureuse, je suis enceinte, j'attend mon premier bébé
- que je sois heureuse pour vous deux, dit Eléonore, toute mes félicitations
Pendant que Paulette avait annoncé la bonne nouvelle à Eléonore, aucune des deux ne se rendirent compte que Louise était en train d'accoucher
Elle donne naissance à une belle petite fille qu'elle baptisera Pauline, un prénom choisi par tous les deux avant que Pierre ne parte en guerre
Malheureusement, les bonnes nouvelles furent aussi accompagné par une mauvaise, leur dernière vache venait de mourir de vieillesse, celle-ci leur avait donné du lait jusqu'à la fin. Cela fut difficile pour Eléonore qui s'inquiétait, elle avait déjà perdu pas mal de poule et cette perte fut une catastrophe. Les finances permettaient encore d'acheter une vache mais il sera difficile d'en trouver une dans cette période difficile et à un coût raisonnable. Eléonore ne pouvait pas se permettre de faire une grosse dépense, elle décida de laisser tomber pour le moment, elle irait au marché pour acheter du lait.
C'était le nouvel an, personne n'eut l'envie de faire la fête et se contentait de manger des restes car il n'avait pas été possible à Eléonore de cuisiner, elle n'avait pas trouvé de viande, tout avait été dévalisé. Le repas fut tout de même bon et le seul vœux que tout le monde fit, c'est de revoir ceux qu'ils aiment revenir
A suivre...
Et la pauvre vache, il manque de nourriture la famille
Le semaine se passa difficilement, Eléonore devait maintenant réfléchir un peu plus pour faire à manger, tous les restes avaient été consommés et le jardin ne donnait pas suffisamment. Heureusement, il y avait encore des poules pour donner des œufs, cela devint principalement l'aliment à chaque menu. Ils étaient assez éloigné du centre ville, il y avait beaucoup de marche à faire et la neige ne facilitait pas la tâche. Eléonore prenait de l'âge, il était impossible pour elle de faire autant de marche, il en fut de même pour Louise et Paulette à cause de leur grossesse. Il n'était pas question que Rosalie et Jeanne le fassent, cela pouvait être dangereux pour elle, se fut donc Eugène qui eut cette responsabilité. Seulement, Eléonore refusa qu'il manque l'école, même dans ses moments difficile, il ne pouvait donc que s'y rendre le samedi matin. Par la distance, il était compliqué de faire un bon ravitaillement, Eugène ramenait 2 bouteilles de lait, 1 paquet de farine et de sucre, c'était peu pour nourrir une famille aussi nombreuse.
Eléonore confectionnait des plats en fonction des ingrédients qu'elle disposait, varier les recettes étaient compliqué, il ne fallait donc pas faire le difficiles.
D'autant plus, qu'il fallait aussi rationner, il n'était pas question de servir une deuxième fois, il arrivait à Eléonore de se priver en prétextant de ne pas avoir faim.
Ce qui aidait tout le monde à tenir le coup était de recevoir les lettres des hommes partis en guerre, même si les récits restaient difficiles à lire, ils étaient tous en vie. Elles estimaient de ne pas avoir le droit de se plaindre, c'était difficile mais elles étaient loin de l'enfer que vivait leurs hommes ainsi que tant d'autres
Pendant que Paulette s'initiait au tricot, Eléonore ne pouvait s'empêcher de penser à tous ceux partis en guerre. Une seule question hantait son esprit : dans quel état allaient-elles retrouver leurs hommes une fois la paix rétablie ?
Eugène, Rosalie et Jeanne étaient bien sur tourmentés par cette guerre mais la vie devait continuer, chacun s'accrochait à l'espoir que cet enfer s'arrête et pour le moment, tous les trois prirent plaisirs à se confronter au jeu de lama
Paulette avait pris un peu plus d'initiative en aidant d'avantage la famille, elle se mettait petit à petit à faire le ménage sans qu'Eléonore le lui demande. Pour le moment, elle aida Rosalie et Jeanne à faire leur devoir mais cela fut très difficile, surtout Jeanne qui vivait mal cette situation, depuis le départ de son père, elle avait perdu le sourire malgré tout le soutien de sa famille
Pour s'aider à tenir le coup, Paulette se réfugiait souvent sur ses souvenirs des bons moments passés avec Léon
Louise était quant à elle bien concentrée sur l'éducation de sa fille, il avait été difficile d'expliquer à la petite qu'elle ne verrait pas tout de suite son papa. Il fallait trouver les mots pour lui expliquer son absence sans lui dire qu'elle risquait de ne jamais le connaître, Louise se le refusa, elle préféra la nourrir d'espoir
Heureusement, Louise eut le soutien de toute la famille pour aider Pauline à connaître son papa et accepter son absence
Louise prenait le même plaisir qu'avait eu sa maman à lire une histoire à sa fille, un rituel qui aidait beaucoup la petite à s'endormir. N'ayant pas de chambre pour le moment, Eléonore avec l'aide d'Eugène avait installé un petit lit qui était rangé dans le grenier dans la chambre de Louise. Cela était temporaire, Eugène partirait bientôt lui aussi en guerre, il était d'accord pour donner sa chambre à sa nièce ainsi que pour le deuxième bébé à venir.
L'accouchement de Paulette arriva rapidement mais cela se passa très mal, le bébé eut beaucoup de mal à venir et les cris de douleur que poussait Paulette fit comprendre à Eléonore que cela n'était pas normal. Eugène partit en courant de toutes ses forces pour aller chercher un médecin au centre ville pendant qu'Eléonore aida la jeune maman, assisté de Louise. Rosalie et Jeanne furent contrainte d'attendre dans le salon afin d'occuper Pauline qui pleurait car elle ne comprenait pas ce qu'il se passait et voir toutes ses précipitations la firent peur.
Eléonore commença par aider Paulette à s'allonger sur le lit, la douleur était insoutenable, Louise était effrayée et se sentait démunie mais fit son possible pour la soutenir en lui tenant la main
Eléonore était loin d'être une sage femme mais n'ayant pas le choix, elle regarda pour comprendre que le bébé se présentait par le siège. Il fallait le retourner, avec une peur évidente, Eléonore se lança en priant de toute ses forces d'y parvenir. Sa prière fut entendue, elle parvint rapidement à tourner le bébé qui pu ensuite être expulsé et pleura à plein poumon. Louise prit en charge le bébé pendant qu'Eléonore fit son possible pour arrêter l'hémorragie.
Quand le médecin arriva, il était malheureusement trop tard, Paulette venait de succomber. Il ne put que constater sa mort et rassurer tout le monde, le bébé allait bien, Louise avait pu l'allaiter vu qu'elle le faisait encore pour Pauline.
Un coup très dur pour tout le monde qui n'avait déjà pas le moral mais il fallait s'accrocher et tenir le coup, il était difficile pour Eléonore de rester forte et de garder courage dans un tel moment
L'enterrement se fit le lendemain soir, un moment difficile, Eléonore et Louise étaient les plus touchées par ce drame, elles avaient été témoin de cette souffrance et la première fois qu'elles assistait à la mort
Le lendemain, l'ambiance familiale était morose, tout le monde était effondré, Eugène fit son possible pour soutenir sa sœur pendant qu'Eléonore se concentrait au ménage pour penser à autre chose que ses idées noires. Il fallait malgré tout avancé car aujourd'hui était un jour particulier qui allait encore une fois approfondir la souffrance de tout le monde
C'était l'anniversaire d'Eléonore, Rosalie et d'Eugène, il n'eut aucune fête, aucun n'était d'humeur à cela mais c'était tout aussi important de marquer le coup afin de détourner la tristesse de Pauline qui avait été marquée par ce drame.
Cela fut d'abord Eléonore qui souffla les bougies sous une ambiance calme et triste
Il fut le tour de Rosalie de souffler et cette fois-ci, tout le monde mis plus d'ardeur sous les encouragement d'Eléonore qui avait toujours en tête les paroles de Lucien, elle voulait tenir sa promesse
vint ensuite le tour d'Eugène qui aurait bien voulu repousser cet événement mais personne n'avait le pouvoir d'arrêter le temps. C'était ce que tout le monde pensait, sauf bien sur Eléonore et Lucien, eux seul savaient que le grand patron avait ce pouvoir mais c'était resté secret pour le bien-être de la famille
Eugène partait le soir même pour prendre le train, il profita de chaque minutes passé avec sa famille et surtout de sa nièce qui fut heureuse de jouer avec son tonton.
Eléonore était plus qu'inquiète pour lui, elle avait constaté depuis un moment un comportement bizarre chez lui. Il était souvent qu'elle le surprenait entrain de parler avec un ami imaginaire et depuis la mort de Paulette, son problème s'était accentué, il devenait imprévisible. Eléonore préféra garder ses inquiétudes tout en essayant de parler avec Eugène mais celui-ci refusa de se confier, celle-ci n'insista pas
Cela fut très difficile pour Rosalie de voir son frère jumeau partir loin d'elle, la séparation risquait d'être difficile pour tous les deux
- ne t'inquiète pas pour moi petite sœur, dit Eugène voulant se montrer fort, je ferais attention, soit forte surtout
C'est avec une souffrance certaine qu'Eugène partit prendre le train qui allait le conduire vers l'enfer, il avait le cœur gros mais refusa d'être accompagné, il voulait être seul avec sa peine
C'était très difficile pour Louise, cela faisait beaucoup pour elle qui craqua et alla retrouver Alphonse qui sut l'aider et l'encourager
Une fois l'avoir bien réconforter, il eut le courage de lui annoncer qu'il devait partir lui aussi à la guerre, il lui avoua aussi qu'il voudrait y aller en tant qu'homme. C'est pour lui faire plaisir que Rosalie commis la faute, tous les deux passèrent à l'acte sans penser à cet instant que cela pouvait être mal pris par tout le monde, qu'il était interdit de se donner ainsi sans être marié. Ils le réalisèrent bien après mais pour eux, cela n'avait pas d'importance, ils s'aimaient et se promirent de se marier à la fin de cette guerre. Ne voulant pas occasionner de problème, tous les deux gardèrent le silence en espérant bien sur qu'il n'eut aucune conséquence par la suite.
Tout le monde était à ses occupations si bien que personne ne vit l'arrivée inattendue de Lucien
Celui-ci avait été blessé à la suite d'une explosion d'un obus, le blessant sérieusement à son bras et avait aussi reçu un éclat à l'œil. Les médecins avaient jugé bien trop dangereux de le renvoyer au front, d'autant plus que le cœur fatiguait, il était inapte alors il eut l'autorisation de rentrer cher lui
Cela fut Eléonore qui le vit, elle en fut surprise et horrifiée de voir son état, il était très amaigri et blessé mais tellement heureuse de le revoir vivant
- Lucien ! S'écria Eléonore, que fais-tu ici ?
- ma mauvaise santé ne me permet plus de combattre, dit Lucien, les médecins m'ont déclaré inapte
- je prendrais soin de toi, dit Eléonore en l'enlaçant heureuse de le revoir
Les retrouvailles furent émouvant, toutes les filles furent content de retrouver leur père mais bien sur aucun n'oubliait ceux qui étaient resté aux front. Avec insistance de tout le monde, Lucien raconta la dureté de cette guerre.
- il faut lutter pour survivre dans les trancher, dit Lucien, prier pour que les rats ne mangent pas le peu de pain que l'on peut avoir
- tu ne nous disais pas cela sur tes lettres, dit Jeannes
- je voulais vous protéger, dit Lucien, je ne peux pas mentir sciemment sur la réalité, le faire par le biais de l'écriture, c'est facile mais pas verbalement
- je veux savoir papa, dit Louise larmoyante, je veux connaître l'enfer que vit mon homme ainsi que mes frères
- tous les soirs, nous prions pour que les poux n'envahissent pas notre corps ou que la boue ne s'incruste pas dans le petit bol de soupe, continua Lucien, le plus dure à supporter, c'est le froid, les couvertures que l'on peut avoir sont grignotés par les rats
- comment pouvez-vous laver dans les trancher ? Demanda maladroitement Jeanne
- crois-tu que cela soit le plus important ? Demanda Louise
- ça l'est Louise parce que là-bas, l'hygiène est déplorable, dit Lucien, aucune possibilité de se laver, je t'assure que la crasse s'accumule et irrite la peau, la moindre blessure, même minime peut devenir grave, je peux aussi dire qu'il soit très difficile de dormir dans de telle conditions
- je sais que la guerre a déjà fait énormément de victime, dit Eléonore avec beaucoup d'émotion, cela doit être l'horreur absolue
- je ne donnerais pas les détails des drames dont j'ai été témoin dont tous les soldats le vivent actuellement, dit Lucien, j'ai vu beaucoup de mort en peu de temps, c'est horrible mais prions maintenant pour ceux qui soient encore en vie et combattent encore pour notre pays
Tout le monde se tut pour laisser place à une minute de silence, le temps d'une prière puis l'arrivée de Pauline qui avait terminé avec sa sieste mit fin à toute conversation parlant de la guerre
Lucien eut le plaisir de connaître sa petite fille, il en fut si heureux que les larmes coulèrent tout seul, d'autant plus que la petite, n'étant pas sauvage vint naturellement lui faire un câlin comme si elle le connaissait depuis tout le temps.
Il fit aussi connaissance de sa deuxième petite fille baptisée Nicole, ce prénom était temporaire et sera changé si Léon revient à la maison. Lucien ne fut pas mis de suite au courant de la mort de Paulette, Eléonore préféra attendre et sut parfaitement justifier son absence
Louise étant un peu trop chamboulé pour s'occuper de sa fille, Eléonore prit avec plaisir le relai
Ce n'est qu'à l'aube qu'Eléonore se décida de parler à Lucien, celui-ci avait passé une très mauvaise nuit du à des cauchemars provoqué par des traumatismes de la guerre. Il s'était donc levé dès que le jour le permit pour s'occuper de son jardin qui lui avait tant manqué, il avait été attristé d'apprendre la mort de leur vache
- comment fais-tu pour nourrir toute la famille ? Demanda Lucien
- je me débrouille, dit Eléonore, le jardin donne un peu et il y a encore des poules pour nous donner des œufs, Eugène allait tous les samedi au marché et ramenait ce qu'il pouvait, maintenant cela risque d'être un peu plus compliqué
- tu as maigri, dit Lucien
- pas autant que toi, dit Eléonore, tu es méconnaissable
- c'est vraiment l'enfer là-bas, dit Lucien
- cela me fait mal pour nos enfants, dit Eléonore
- ils tiennent le coup, dit Lucien, ils sont fort nos fistons et plein de courage mais toi, comment t'en sors-tu ?
- j'ai tellement peur de ne pas parvenir à nourrir tout le monde qu'il m'arrive de sauter des repas, reconnu Eléonore, cela fait aussi un bon bout de temps que l'on n'a pas mangé de viande
- le printemps va bientôt arriver, dit Lucien, le jardin donnera plus et puis je pourrais chasser
- il n'est pas question Lucien, dit Eléonore, nous pouvons s'abstenir de manger de la viande, ce n'est pas vitale
- je connaissais cette guerre Eléonore, dit subitement Lucien, nous l'avons tous les deux apprise à l'école mais la vivre est incomparable, tu prends plus conscience de certaines choses
Eléonore ne sut pas trop quoi répondre si bien qu'elle garda le silence
- moi qui adorait vivre cette expérience, continua Lucien, je voudrais maintenant revenir à l'époque où nous étions enfants
- moi aussi, dit Eléonore, seulement nous n'aurions pas une famille comme celle que l'on a aujourd'hui, nous avons construit des souvenirs que nous n'aurions pas si nous n'avions pas changé d'époque
- c'est vrai, reconnu Lucien, nous n'aurions pas fait autant d'enfant, notre famille est ce qui soit le plus précieux dans notre vie
- je sais que cela n'enlève en rien les horreurs dont tu as été témoin, dit Eléonore, cela n'enlève en rien la souffrance mais maintenant tu as la chance de pouvoir encore une fois de profiter
- tu me connais Eléonore, dit Lucien, je ne suis pas du genre à me morfondre, je profiterais jusqu'à la fin de mon souffle mais en attendant, je sais que tu m'ais menti hier concernant Paulette
Lucien comprit tout de suite en voyant les larmes couler sur les joues de sa femme qu'il y avait eu un problème
- je suis là Eléonore, dit Lucien, je suis encore apte à t'épauler
Avec beaucoup d'émotion, Eléonore lui raconta le drame
- c'est de ma faute Lucien, pleura Eléonore, j'aurais du réagir plus vite
- tu n'es pas sage-femme Eléonore, dit Lucien, tu as sauvé la vie de Nicole, c'est déjà remarquable de ta part, tu as agi avec courage et je suis sure que tu ais tout fait pour sauver Paulette, tu n'as pas à culpabiliser
- je sais que tu ais raison, dit Eléonore, j'ai tout essayé mais j'aurais moins paniqué, peut-être que j'aurais mieux fait mes gestes
- seul un médecin ou tout personnel du corps médicale n'aurait pas paniqué parce qu'ils savent comment faire, dit Lucien, tu n'as reçu aucune formation, il est normal que tu ais paniqué, personne ne peut te le reprocher et malgré tout, tu as su sauver une vie et ça, tu peux en être fière
- tu m'as terriblement manqué Lucien, dit Eléonore, je ne supporterais pas de te perdre de nouveau
- malheureusement, dit Lucien, j'ai peur de mourir bien avant toi, je me sens tellement fatigué
- tu vas te reposer, dit Eléonore, nous continuerons à tout gérer mais en attendant, comment devons-nous informer Louis ?
- tu sais, dit Lucien, quand j'ai été hospitalisé à l'infirmerie d'appoint, je l'ai vu courtiser une infirmière
- il est marié Lucien, dit Eléonore
- j'ai eu le temps d'avoir une petite discussion avec lui avant que je parte, dit Lucien, il m'a avoué qu'il pensait aimer Paulette mais il a réalisé qu'il se soit apitoyé sur le fait qu'elle ne supportait plus l'orphelinat
- ne me dit pas qu'il se soit marié pour lui donner une famille ? Demanda Eléonore
- c'est un peu ça, dit Lucien, il m'a affirmé qu'il assumerait sa décision s'il s'en sort de cette guerre mais j'ai l'impression que ses sentiments ne se tournent plus vers elle mais auprès de cette infirmière
Eléonore fut surprise de cette information, elle en fut peinée pour Paulette
- Eléonore, dit Lucien, Léon a épousé une fille pour une bonne raison mais pour lui, elle soit mauvaise parce qu'il n'aurait pas été heureux, c'est sur qu'il va avoir très mal d'apprendre la nouvelle mais cela le libèrera
- je vais le lui annoncer, dit Eléonore
Ne s'attardant pas, Eléonore alla écrire une lettre à son fils pour lui annoncer cette triste nouvelle puis une fois avoir terminée, Rosalie vint à sa rencontre et demanda à lui parler
- qu'est-ce qu'il t'arrive Rosalie ? Demanda Eléonore
- maman, dit Rosalie peu fière, j'ai fait une bêtise
- c'est déjà bien de le reconnaître et d'en parler, dit Eléonore, je t'écoute
- ce n'est pas sans surprise que moi et Alphonse s'aimons, dit Rosalie, il partait à la guerre et voulait y aller en tant qu'homme si bien que nous avons passé à l'acte, je suis désolée maman, je sais que cela soit interdit avant le mariage
- comment t'en vouloir Rosalie ? Demanda Eléonore, j'espère seulement que tu l'aimes réellement
- oui maman, dit Rosalie, nous nous aimons, il m'a assuré que l'on se mariera s'il s'en sort de cette guerre et je prie chaque soir que ce jour arrive
- personne n'est obligée de le savoir, dit Eléonore
- seulement maman, dit Rosalie, je t'annonce que je sois enceinte
- ce n'est pas grave Rosalie, dit Eléonore, cela le serait si toi et Alphonse ne vous aimiez pas réellement
- ce n'est pas le cas, dit Rosalie, je te l'assure
- je ne suis pas en colère, dit Eléonore, tu as voulu répondre à un désir de la part de ton futur mari pour lui faire plaisir, tu lui as donné un moment de bonheur avant que celui-ci ne parte à l'enfer alors ne le regrette pas Rosalie
- merci maman, dit Rosalie larmoyante, j'aurais pensé que tu le prennes mal
- tu m'offres la joie d'être une nouvelle fois mamie, dit Eléonore, ce n'est que du bonheur
Rosalie fit la même annonce à son père qui eut la même répartie de sa femme, celle-ci en fut rassurée
La petite Nicole grandit également mais celle-ci reste toujours aussi triste, elle devait sentir en elle qui lui manquait quelqu'un
Il était souvent qu'elle pleurait à table, rendant Pauline inquiète car elle qui allait beaucoup mieux ne comprenait pas pourquoi sa cousine pleurait ainsi.
Eléonore avait bien sur eu une soit disant conversation avec la petite, cela avait été difficile car il fallait trouver des mots simples pour que la petite comprennent que sa maman était partie au paradis. Il n'était pas question de lui mentir, Eléonore pria pour que Léon s'en sorte car cela ferait d'elle une orpheline, bon, elle ne le serait pas vraiment, Louise et Rosalie étaient toutes les deux d'accord pour veiller sur elle
Rosalie adorait raconter des histoires et Pauline ne s'en priva pas, elle adorait écouter sa tante qui depuis un certain temps, s'intéressait beaucoup à elle et à Nicole, elle en était heureuse. Rosalie voulait s'entrainer à être une bonne maman pour son futur enfant et fut contente d'avoir l'occasion de s'occuper de jeunes enfants.
Ayant du monde pour s'occuper des travaux de la ferme, Eléonore et Lucien en profitèrent pour passer des petits moments en tête à tête. Ils furent heureux d'avoir
un gramophone, ils purent ainsi prendre plaisir à écouter de la musique classique
La période de guerre fut difficile à supporter pour tout le monde, beaucoup de villageois était dans le deuil, ils avaient perdu des pères, enfants, amis. Eléonore et Lucien purent tout de même constater que dans ce malheur, tout le monde savait s'entraider et se soutenir.
Les villageois n'avaient pas oublié la générosité d'Eléonore qui avait su donner des ingrédients de premier nécessité à chaque visite de voisin en difficulté. Quand ils apprirent qu'ils étaient à leur tour dans le besoin et que Lucien devait reprendre des forces, ils surent être présent en leur apportant de la viande, de la farine, du sucre. Cela fit chaud au cœur à toute la famille qui les remercia pour cette gentillesse et sut aussi en échange donner des produits du jardin. Cela aida considérablement Lucien qui parvint à reprendre du poids
Cela lui permit de retrouver de la force pour profiter de ses petits enfants mais le jeu fut rapidement interrompu, Lucien avait sous évalué ses forces et se trouva mal
Lui qui ne faisait jamais de sieste, il était contraint de s'aliter et s'endormit rapidement, il avait un peu trop forcé et son cœur le lui fit bien comprendre
Nicole étant encore fragilisé par le manque de sa maman s'était mis à pleurer en voyant le malaise de son papy. Eléonore la rassura en lui disant qu'il était juste fatigué et qu'il avait tout comme elle besoin d'une sieste, pour lui redonner le sourire, Louise joua avec elle.
Pauline fut contrarié que le jeu avec son papy se soit arrêté subitement, elle ne le voulait pas et quant elle vit sa maman jouer ainsi avec sa cousine, elle fit par colère une bêtise. Louise refusa d'être indulgente, elle ne voulait pas que sa fille agisse ainsi et se vit donc sévèrement réprimandé.
Tout cette agitation fit que personne ne remarqua l'absence de Rosalie qui était montée avec Eléonore, il était temps pour elle de donner naissance à son enfant et fort heureusement tout se passa bien
Elle donna naissance à une fille qui sera baptisée Marie, toute les deux étaient en pleine forme, rassurant tout le monde
Le soir, Lucien vint embrasser sa petite fille, il savait qu'il ne la verrait pas grandir, il n'avait rien dit à personne mais il ne se sentait vraiment pas bien. Il avait certes repris du poids mais cela n'enlevait en rien que sa santé restait mauvaise. Il savait que la fin était proche, il ne pouvait se l'expliquer mais il sentit en lui qu'il était temps de faire ses adieux
Il alla embrasser Nicole en lui souhaitant du bonheur
Il fit les même adieux à Pauline en ayant les larmes aux yeux, elles non plus, il ne les verrait pas grandir, il alla se coucher après avoir fait le tour de tous ses enfants pour les embrasser dans leur sommeil avec chaque fois un mot attendrissant. Il alla ensuite dans sa chambre pour regarder sa femme dormir, puis il se coucha pour l'embrasser et lui dire que ce n'est qu'une séparation de courte durée, il savait que sa femme vieillissait aussi et que son tour viendrait, il lui dit alors à bientôt ma chérie.
Le matin, lorsqu'il se leva pour aller au toilette, son cœur lâcha et s'arrêta, celui-ci s'écroula sans dire un seul mot
Cela fut bien sur Eléonore qui le découvrit, elle en fut choquée
Comprenant qu'il était trop tard et que rien ne pourra faire pour le ramener, elle s'effondra en larme, ses pleurs firent venir ses filles qui comprirent et pleurèrent à leur tour
A suivre...
Le lendemain fut difficile pour tout le monde mais cela ne fut malheureusement pas terminé, une autre mauvaise nouvelle les attendait dans la boite aux lettres. La famille apprit la mort d'Eugène qui ne supportant plus la vie dans les trancher avait tenté de déserter. Sa fuite fut mal calculée et surtout irréfléchi, lorsqu'il sortit de la protection qu'offrait les trancher, il se prit un obus, le tuant sur le coup.
Tout le monde eut le moral à zéro, le petit déjeuner se fit sous une ambiance silencieuse et triste
Jeanne qui avait un peu retrouvé le sourire avec le retour de son père, tomba de nouveau dans sa déprime
Malgré sa douleur, Jeanne ne resta pas moins attentive aux autres, elle fit son possible pour réconforter Pauline
Eléonore était dévastée, elle venait de perdre son mari et maintenant un fils, cela sera difficile de remonter la pente, elle ne se sentait pas le courage, tout du moins c'est ce qu'elle pensait
Seulement, le travail à la ferme n'attendait pas, le jardin était bien trop précieux pour le négliger, Eléonore s'y réfugia pour noyer sa peine
Rosalie qui était elle aussi dévastée d'avoir perdu son frère jumeau s'inquiéta énormément pour sa maman et fit son possible pour la soutenir mais cela fut elle qui craqua dans ses bras
- c'est difficile maman, pleura Rosalie, nous perdons en peu de temps deux êtres qui nous soient chère dans nos cœurs, c'est trop injuste
- beaucoup de famille sont dans la souffrance et l'ont été avant nous, dit Eléonore avec émotion, ton père a eu une belle vie, il a profité de chacun de vous, c'était son heure, de là-haut, il veille sur nous
- pourquoi nous enlève-t'on aussi Eugène ? Pleura Rosalie, même s'il n'était pas bien de fuir son devoir, il ne méritait pas de mourir ainsi
- c'est ainsi ma chérie, dit Eléonore larmoyante, ce n'est pas une consolation mais Eugène n'a pas eu le temps de souffrir, il en a terminé avec l'enfer et c'est cela qu'il a voulu fuir
- c'est horrible, pleura Rosalie, quant est-ce que cela va se terminer ?
- personne n'a la réponse, dit Eléonore, je t'en prie ma chérie, calme-toi, nous devons garder notre courage pour soutenir ceux qui soient encore aux front, pense à ton mari et à Léon, continues de prier pour eux
Rosalie prit une profonde respiration pour parvenir à se calmer et arrêter de pleurer
- je suis venue pour te soutenir, dit Rosalie en essayant de sourire, c'est moi qui s'effondre dans tes bras
- notre famille est une force, dit Eléonore, nous nous soutenons mutuellement, c'est ainsi que l'on se sortira de cet enfer
L'après-midi fut tout aussi difficile à supporter du à l'enterrement de Lucien, un moment de deuil que se fit par les pleurs de tout le monde
Rosalie sut se montrer formidable avec les petites, systématiquement qu'une des deux pleuraient, elle les consolait par un câlin réconfortant
Pour occuper sa fille afin qu'elle pense à autre chose que son chagrin, Louise lui raconta une histoire et s'occuper ainsi de sa fille l'aida également
Pauline adorait les livres et ne s'en priva pas, dès qu'elle le pouvait, elle s'y réfugiait
Jeanne n'allait pas bien, tout le monde s'inquiétait pour elle, Louise fit son possible pour la soutenir et trouver les mots pour l'apaiser mais le seul remède était de laisser le temps faire son action, le deuil finira par se faire et bientôt les jours meilleurs finiront par arriver
L'anniversaire de Pauline fut arrivé mais il n'eut aucune fête d'organiser, personne n'avait eu le courage, seul Eléonore fut présente quand Louise aida sa fille à souffler les bougies
Marie avait grandi dans une ambiance triste, se fut une petite fille calme et effacée, elle jouait souvent seule dans son coin
Pauline ayant grandi fut mis à contribution pour aider la famille, celle-ci ne rechigna pas et alla s'occuper du poulailler
La situation ne l'empêcha pas de profiter de son enfance et de jouer, elle fut aussi contente maintenant de pouvoir écrire et ne s'en priva pas pour envoyer des lettres de soutien à son père
La vie finit par reprendre le dessus, tout le monde avait retrouvé leur courage afin de donner une ambiance plus sereine et de préserver le plus possible les plus petits. Pauline s'exerça au violon pendant qu'Eléonore raconta une histoire à Nicole
Un jour, la famille eut l'agréable surprise de voir Hyppolite leur rendre visite, lui aussi se faisait vieux, son cœur le rendant fragile, il fut inapte à continuer la guerre
- j'ai appris par Alphonse que toi et lui, vous vous aimiez, dit Hyppolite, je n'approuve pas ce que vous aviez fait
- j'ai pourtant fait mon devoir de femme, dit Rosalie qui ne se démonta pas, certes nous ne sommes pas encore marié mais je n'ai fait que répondre à son souhait, nous aurions attendu s'il n'y aurait pas eu la guerre
- est-ce que vous l'aimez réellement ? Demanda Hyppolite
- je ne me serais pas donné ainsi si cela ne soit pas le cas, rétorqua Rosalie, je prie chaque soir pour que notre mariage puisse se réaliser
- vous êtes aussi directe que votre père, dit Hyppolite, il peut être fière de vous et vous honorez sa mémoire, je ne peux qu'être heureux de votre union
- je vous remercie, dit Rosalie larmoyante
- j'imagine que cela soit difficile, dit Hyppolite, ma femme est très malade et je crains pour sa vie, n'oubliez jamais ceux que vous avez aimé, ils seront toujours dans votre cœur
- je ne pourrai jamais oublier mon père ainsi que mon frère, dit Rosalie, je vais vous laisser, la lessive ne va pas se faire toute seule
Rosalie avait volontairement écourté la conversation parce qu'elle avait vu le regard d'Hyppolite quand celle-ci avait parlé de son frère. Elle ne voulait plus rien entendre si bien qu'elle rentra à la maison pour aller faire la lessive.
Tout ce que les gens retenaient de lui, était sa tentative de déserter, les jugements allaient bon train et cela était loin d'être gentil. Abandonner ceux qui étaient encore au front était mal vu, entendre ses critiques sans cesse des villageois firent du mal à la famille qui évitait maintenant de se rendre au centre ville et l'entraide qu'il y avait eu avant fut arrêté. La famille devait se débrouiller pour se nourrir, le printemps était arrivé, le jardin commençait à bien donner et ils eurent beaucoup de naissance de poussin, cela n'inquiéta donc personne
- je ne suis pas venu pour apporter mon jugement sur l'action de votre fils, dit Hyppolite à Eléonore, je viens juste pour donner mon consentement pour le mariage et prendre de vos nouvelles
- c'est gentil, dit Eléonore, Rosalie ne supporte plus d'entendre les rumeurs qui sont loin d'être agréable
- cela finira par se calmer, dit Hyppolite, n'écoutez pas ses rumeurs qui n'ont qu'un seul but de faire du mal, votre fils a seulement cédé face à la peur qui nous ronge de l'intérieur, il a craqué parce qu'il ne le supportait plus, croyez-moi, sa mort n'est qu'une libération
- merci d'apporter votre soutien alors que votre femme est alitée, dit Eléonore larmoyante, j'espère qu'elle se remettra
- je ne me fais pas d'illusion, dit Hyppolite, on ne peut pas rajeunir et son corps s'affaibli chaque jour, je vais d'ailleurs me remettre en route, une amie est à ses cotés mais je veux être présent quant elle partira de l'autre coté
Hyppolite et Eléonore s'enlacèrent puis celle-ci le regarda partir en étant ému de sa visite, c'était désolant que la guerre ait empêché d'approfondir leur relation, ils n'avaient pu profiter de cette amitié.
Louise n'éprouvait qu'une fierté pour sa fille qui s'entrainait chaque jour à jouer du violon, elle voulait composer un morceau pour le retour de son père, c'était touchant de sa part
- je suis fière de toi Pauline, dit Louise, tu progresses bien
- j'ai peur maman, pleura subitement Pauline, je ne suis pas sur d'y arriver et puis peut-être que je ne verrais jamais mon papa
- ne dis pas ça ma chérie, dit Louise en l'enlaçant, ton papa reviendra, garde espoir et même si tu ne sois pas prête à bien jouer, tu le feras avec ton cœur, cela ne pourra que faire plaisir à ton papa
- oui maman, dit Pauline, je t'aime
- moi aussi, je t'aime
Le jour tant attendu arriva, l'annonce de la fin de la guerre se fit retentir dans tous le village par les cloches de l'église, la paix était de nouveau installé, les soldats pouvaient maintenant rentrer chez eux et cela se fit le jour d'anniversaire de Nicole
- Louise, dit Eléonore avec émotion, c'est terminé, nos hommes sont tous en vie et rentrerons bientôt
- ce n'est pas possible ! S'écria Louise
- je t'assure que c'est la vérité, dit Eléonore, tu vas revoir ton homme, Pauline aura la chance de connaître son papa ainsi que Nicole, nous avons eu raison de garder espoir
- maman, pleura Louise en l'enlaçant, je suis tellement heureuse mais en même temps, j'ai honte de cette joie, Eugène aurait du nous revenir vivant aussi
- tu as le droit d'être heureuse ma chérie et de le montrer, dit Eléonore, c'est ce qu'aurait voulu ton frère
- ce cauchemar est enfin terminé, dit Louise en se calmant
- c'est vrai mais malheureusement la guerre va laisser beaucoup de trace, dit Eléonore, tu devras rester forte pour soutenir ton mari, il aura besoin de toi plus que jamais
- ne t'inquiète pas maman, dit Louise, j'ai vu dans quel état soit revenu papa, je ferai mon possible pour aider Pierre
Dans l'attente du retour des héros, Eléonore défia amicalement ses filles aux jeux de Lama, cela fit passer le temps à tout le monde, se fut Léon qui rentra le premier à la maison. Pierre et Alphonse étaient directement aller à la maison de leur parents pour se rendre au chevet de leur maman qui était au plus mal
- Léon, pleura Eléonore, je suis tellement content de te revoir
- je suis là maman, dit-il, calme-toi
- je suis désolée pour Paulette, pleura-t-elle, j'ai tout essayé pour la sauver
- tu n'as rien à te reprocher maman, dit Léon avec émotion, je te l'ai écris dans mes lettres que je ne t'en voulais pas, je sais très bien que tu ais tout fait, ce n'est pas de ta faute, il en est ainsi et je ne peux que te remercier d'avoir réussi à sauver ma fille
Une fois s'être calmé, ils s'installèrent sur le banc pour discuter tranquillement
- tu m'as l'air d'être en forme, dit Eléonore
- physiquement oui, je le suis, dit Léon, cela fait 1 semaine que j'ai quitté le front, j'ai pu me requinquer mais tu sais, moralement, cela n'est pas trop cela, je dors très difficilement
- je sais que cela ne soit pas sans conséquence, dit Eléonore, tu as vécu tellement d'horreur que tu n'arriveras jamais à oublier, les traumatismes sont bien là
- j'apprendrais à vivre avec, dit Léon, je suis déjà content de m'en être tiré et surtout connaître ma fille, maman, je sais que papa t'en a parlé, j'ai aimé Paulette, apprendre sa mort m'a bien attristé, seulement je pense plus que je me sois apitoyé sur son sort qu'autre chose
- papa m'a expliqué, dit Eléonore, bien que cela n'ait pas été la solution pour toi mais au moins Paulette a pu vivre une vie de famille, elle a vu son rêve se réaliser et cela grâce à toi, tu aurais pu être malheureux
- pas vraiment parce que je l'aimais bien, dit Léon, seulement j'aime une autre femme et je me rends compte que mes sentiments sont bien plus fort que ne l'a été envers Paulette, on se soit rencontré à l'hôpital, elle est infirmière et aura soigné papa ainsi que moi-même
- cela paraît irréaliste qu'il soit possible de trouver l'amour dans de telle condition, dit Eléonore
- le coup de foudre existe maman, dit Léon, dès son premier regard, j'ai senti mon cœur battre la chamade, on s'est tout de suite bien entendu et je t'annonce que nous sommes déjà marié
- comment ça ? Demanda Eléonore attristée
- j'avais tellement peur de mourir que l'on a voulu officialiser notre amour, dit Léon, cela se soit fait en toute intimité en profitant qu'il y ait eu le passage d'un prêtre à l'hôpital
- je ne t'en veux pas, dit Eléonore, je n'ai pas la force de faire la fête de toute façon
- je ne le voulais pas de toute façon, dit Léon, il nous faudra du temps pour qu'une vie normale reprenne le dessus
- comment s'appelle l'heureuse élue ? Demanda Eléonore
- Anne Menard, dit Léon, maintenant elle prend notre nom de famille, elle ne pourra pas venir tout de suite, elle a vécu elle aussi beaucoup de perte dans sa famille
Léon s'arrêta de parler en voyant une petite fille venir timidement
- il s'agit de ta fille Léon, dit Eléonore, je l'ai baptisé Nicole, tu peux la rebaptiser si tu veux
- non, dit Léon ému, ce prénom lui va très bien
- bonjour ma chérie, dit Léon, sais-tu que je sois ton papa ?
- oui, dit Nicole, t'es celui sur la peinture
L'émotion fut trop forte pour Léon qui pleura, il prit conscience qu'il aurait pu ne pas connaître sa fille, il aurait voulu ne pas pleurer devant elle mais vu les circonstances, c'est légitime
- pleure pas papa, pleura Nicole en réclamant un câlin
- je suis heureux Nicole, dit Léon en se reprenant, je suis trop content de te connaître, c'est pour cela que je pleure
Léon se releva et eu comme un malaise, inquiétant Eléonore
- ce n'est rien maman, dit Léon, je suis fatigué, je suis désolé mais je n'assisterai pas à son anniversaire, je vais aller me coucher
Léon fit tout de même l'effort d'enlacer toute la famille qui était heureuse de le revoir mais la fatigue finit par lui rappeler à l'ordre, celui-ci devint pâle, il s'excusa pour aller se coucher
C'est sous une joie palpable que l'on fêta l'anniversaire de Nicole qui avait tout de même pleuré en voyant que son père ne redescendait pas, Eléonore lui avait expliqué que papa était trop fatigué, il était important qu'il parviennent à dormir
Le lendemain ne fut pas un jour de répit pour Léon car Eugène fut enfin rapatrié et l'enterrement eut lieu le jour même dans l'après-midi, un moment encore bien difficile pour la famille.
Cela fut aussi le temps des retrouvailles, Pierre qui ne supportait plus l'absence de sa femme et voulait aussi connaître sa fille se rendit à la maison en fin de journée
Louise eut d'abord une hésitation car il suffisait de regarder sa tête pour comprendre que Marie Dumont venait de décéder, dans leur malheur, Pierre et Alphonse avait eu de la chance de rentrer à temps pour dire au revoir à leur mère. Se fut Pierre qui enlaça sa femme pour éclater en sanglot, il était attristé d'avoir perdu sa maman mais fut en même temps heureux de revoir sa femme qui pouvait parfaitement partager sa peine car elle aussi était dans la douleur
Heureusement, l'amour prit le dessus sur les pleurs, tous les deux s'embrassèrent longuement sans faire attentions aux alentours et surtout à l'arrivée de Pauline
- c'est bien toi mon papa ? Demanda timidement Pauline
- oui Pauline, dit Pierre en enlaçant sa fille, je suis ton papa et je suis heureux de pouvoir te connaître
- moi aussi papa, pleura Pauline, j'aurais voulu te jouer un morceau de violon mais je n'y arriverais pas, je suis désolée
- ce n'est pas grave, dit Pierre, tu me montreras quand tu seras prête, on a tout le temps maintenant, on va apprendre à se connaître mais tu verras que l'on va être une belle famille
- oui, pleura Pauline
Pauline eut beaucoup de mal à lâcher son papa, elle s'était vraiment imaginée qu'elle ne le connaîtrait jamais et maintenant elle avait peur de le perdre de nouveau, il lui fallut un peu de temps pour se calmer et le lâcher
- par contre Louise, dit Pierre, j'aimerai que l'on rentre ce soir-même, j'ai besoin que l'on se retrouve tous les trois et notre maison nous attend
- bien sur, dit Louise
- je sais que c'est du rapide, dit Pierre, je veux que l'on prenne rapidement notre vie en main et je veuille profiter de vous à chaque instant
- je vais faire nos valises, dit Louise
Louise rentra pour expliquer à sa famille qu'elle partait le soir-même avec Pauline, cela n'enchantait pas de trop Léon qui aurait voulu profiter un peu de sa sœur mais il comprenait car il avait lui aussi hâte de revoir sa femme
Après les au revoir, Eléonore enlaça une dernière fois sa fille en lui souhaitant plein de bonheur
Le lendemain soir, cela fut le tour d'Alphonse de venir, lui aussi voulait faire sa vie, il ne s'entendait pas de trop avec son père, il demanda à Eléonore s'il pouvait rester vivre ici en attendant le mariage. Eléonore accepta mais vit tout de suite que Léon n'allait pas bien, celui-ci revenait encore une fois du cimetière pour faire le deuil de son père et d'Eugène, Eléonore s'empressa de lui apporter du réconfort
Rosalie en fit autant avec Alphonse qui n'allait pas bien non plus, pendant qu'Eléonore discuta avec Léon
- il faut te reprendre Léon, dit Eléonore, espace tes visites au cimetière, ton père a eu le bonheur d'assister à ton mariage et de connaître ses petits enfants, il est parti en paix tout comme ton frère, tu ne les oublieras jamais, ils sont dans ton cœur
- je sais maman, dit Léon, je vais me reprendre mais accorde moi du temps
- bien sur, dit Eléonore, c'est très difficile aussi pour moi, j'ai perdu un mari et un fils, je ne veux pas en perdre d'avantage
- non maman, dit Léon, je ne me laisse pas aller
- alors prouve le moi, dit Eléonore, je ne t'ai pas vu manger depuis que tu sois revenu, tu dors difficilement
- ne t'inquiète pas maman, dit Léon, je saurais me montrer fort mais c'est tout frais dans ma tête
- oui, dit Eléonore, laisse la vie reprendre le dessus, je te donne ce conseil alors que moi-même ne vais pas bien mais nous devons continuer à avancer, cela soit la volonté de ton père et aussi d'Eugène, faisons les revivre à travers notre famille et la tienne
Cela ne fut que le lendemain matin qu'Alphonse eut le bonheur d'être réveillée par sa fille, aussitôt il lui fit un bon câlin, Rosalie lui avait tellement parlé de son père qu'elle ne se montra nullement sauvage et fut contente qu'il la serre dans ses bras
- me laisse plus papa, dit Marie
- non, dit Alphonse, c'est promis
La joie de retrouver sa fille fut telle qu'Alphonse la fit voler, celle-ci fut heureuse et n'arrêta pas de crier de joie, réveillant ainsi Rosalie qui malgré une nuit agitée fut heureuse de le voir jouer avec sa fille
- je suis heureuse de te revoir Alphonse, dit Rosalie, je n'aurais pas supporté de te perdre
- je suis là maintenant, dit Alphonse, nous allons bientôt nous marier et fonder notre propre famille
Malgré les traumatismes, Léon faisait en sorte de ne rien montrer et surtout pas à sa fille, la complicité entre les deux s'était déjà installé, ni l'un, ni l'autre n'était avare de câlin
D'ailleurs, Louise n'avait pas tardé à rendre visite à sa maman pour la rassurer, ils étaient parfaitement bien installé
Louise prit aussi un peu de temps pour écouter Marie qui était tout excité d'avoir son père à ses cotés, elle qui était si réservée se montrait déjà différente, c'était une vraie pipelette pour la plus grande joie de Louise
Rosalie et Alphonse ne perdirent pas de temps pour profiter des moments à deux, ils avaient besoin de se retrouver mais Alphonse l'avait amené ici pour une bonne raison.
Il demanda à la main à Rosalie qui fut heureuse de cette demande qu'elle se hâta d'accepter, par contre pour le mariage, cela fut un peu compliqué. Eléonore n'était pas capable de se rendre à la chapelle, elle n'aurait pas la force de marcher mais il n'était pas question d'attendre, ils ne voulaient pas être dans le pêcher plus longtemps
Sous l'autorisation de tout le monde, Rosalie et Alphonse se marièrent en toute intimité où seule Marie assista au mariage, cela donnait l'impression d'un mariage bâclé mais cette précipitation ne fut pas sans raison. La famille avait suffisamment entendu des rumeurs méchantes à leur rencontre alors si les villageois apprenaient que ce couple avait consommé avant le mariage, cela allait compliqué la situation de tout le monde, c'est pourquoi, il était donc préférable de se marier en toute discretion.
D'habitude, la famille ne faisait pas attention au rumeurs mais étant un peu fragilisé, elle préféra se faire oublier que d'attirer l'attention sur eux, ils en avaient eu assez et tout se passa bien, le secret de cette faute restera en famille.
Depuis que la guerre était finie, tout le monde prit l'habitude de s'enlacer et de se faire des câlins sans raison apparente mais cela fit du bien et surtout Jeanne qui en éprouvait un grand besoin. Sans même le savoir, Jeanne enlacera sa maman pour la dernière fois
Tout comme Lucien, Eléonore mourra en milieu de la nuit dans sa chambre sans dire un seul mot
C'est au petit matin que l'on découvrit son corps inerte, Cela fut Alphonse qui la trouva ainsi, il s'inquiétait de ne pas la voir être levé alors que c'était toujours elle qui faisait le petit déjeuner, c'était encore un drame pour toute la famille
Alphonse qui avait déjà vu sa maman mourir, eut beaucoup de mal à supporter la situation, il avait vu trop de mort mais fort heureusement, il n'était pas seule et fut soutenu par Rosalie
- c'est difficile pour tout le monde, dit Rosalie, j'imagine que c'est encore bien d'avantage pour toi qui a vu trop de mort mais comme elle le disait si bien maman a eu une belle vie, elle est partie rejoindre papa, ils sont de nouveau réuni et retrouve aussi Eugène, allez courage Alphonse, n'oublie pas que tu as maintenant une famille et aussi difficile soit-il, laisse la vie reprendre le dessus
A suivre…
De nombreux évènements, plusieurs tristes à souhait, sont venus ponctués le Decade.
Je continue à suivre fidèlement l'histoire de cette famille.
Merci de poursuivre ce Decade!