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[Science-fiction] Les survivants de la fin du monde [22/11]

CandideJadisCandideJadis Messages: 1,551 Membre
Modifié (novembre 2020) dans Histoires & Challenges
Salut à tous !

Je me lance dans un récit de survie en contexte de fin du monde, et pour cela je vais m'inspirer du challenge des colons que je trouve passionnant (j'ai bien dit "m'inspirer" !). Cela me permet aussi de me libérer de la culpabilité d'avoir délaissé ma famille originelle, les Jadis, pour me consacrer à mon legacy challenge (Les fantastiques aventures de la famille Portejoie).

Pour commencer, c'est Ophélie Jadis, la matriarche, qui va prendre la parole...
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Bonjour...

Mon nom est Ophélie. Ophélie Jadis.

Je ne sais pas trop pourquoi j’écris ces lignes, à qui je les destine. Simplement, j’en ai besoin. Pour prendre du recul. Me décharger un peu. Il s’est passé tellement de choses... Par où commencer ?

Je crois qu’au fond de moi, j’ai toujours senti que tout finirait par s’effondrer un jour. Ce bonheur que je vivais au quotidien, c’était impossible que la vie veuille bien me l’accorder. Depuis des années, j’étais sur mes gardes... Malheureusement, la suite des événements me donna raison.

J’en avais vu des psychologues, lorsque j’étais encore une enfant placée à l’orphelinat. Tous me tenaient le même discours : je m’étais convaincu, suite au traumatisme de l’abandon par mes géniteurs, que je n’avais pas le droit au bonheur. J’avais conscience que mon fatalisme, qui me poursuivait encore aujourd’hui, provenait de mes premières années de vie.

Cela ne m’a pas empêché d’être une jeune adulte épanouie. Cette période a été une magnifique parenthèse. J’ai réalisé toutes mes aspirations. J’ai toujours été entourée, aimée, soutenue.

Sur le plan professionnel, j’ai pu assouvir ma passion pour la cuisine en grimpant progressivement les échelons dans ce domaine, puis en devenant cheffe de mon propre restaurant. J’ai ensuite saisi l’opportunité de devenir critique gastronomique, me réconciliant avec mon côté gourmande. Comme j’aimais écrire et transmettre, j’ai aussi publié plusieurs livres de recettes...avec plus ou moins de succès. Au fil des années, je suis devenue assez (re)connue et j’ai pu offrir aux miens un niveau de vie très confortable.

Au niveau familial, ça n’a pas toujours été un long fleuve tranquille mais je n’en garde que le meilleur. Il y a eu beaucoup de bonheur. Mon premier amour fut Bjorn, qui m’a donné des jumeaux, Marin et Colin.

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La vie a fait que nous sommes finalement devenus de simples amis. J’ai eu la garde des garçons mais il passait quand il le souhaitait à la maison pour passer du temps avec eux. Proche de ma famille, qui m’avait affreusement manqué pendant l’enfance, je réalisais un rêve en devenant maman. Ayant gardé une âme d’enfant, je dois avouer qu’avec mes jumeaux je pouvais aussi assumer pleinement mon petit côté immature.

Puis je me suis rapprochée d’un collègue, Auguste. Nous sommes tombés très amoureux. Il est venu s’installer avec nous et m’a demandé en mariage. J’ai dit «oui» sans hésiter.

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Rapidement, la famille s’est agrandie. Je dois l’avouer, à ce moment de ma vie, j’ai pensé sincèrement que j’avais peut-être le droit au bonheur, finalement. Ironiquement, j’ai même décidé de prénommer mes enfants avec la lettre -x, pour qu’ils soient comme moi «nés sous X»...mais d’une manière plus joyeuse.

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Il y eut d’abord Axelle...

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Suivie de près par Roxane. Et, quelques années plus tard, Félix. Nous avions aussi adopté un dalmatien, Cookie, et un hamster, Eternal Sunshine.

Nous nagions dans le bonheur. Auguste était très présent dans l’éducation des enfants, y compris auprès des jumeaux qui le considéraient comme un second papa. Il avait accepté que je prenne tous mes congés pour pouvoir élever mes enfants à plein temps. C’était ma priorité absolue. C’était aussi pour cela que j’avais finalement délaissé les fourneaux pour changer de voie professionnelle : je pouvais rédiger mes critiques à la maison et garder un oeil sur les enfants. Et vous vous doutez sûrement que deux enfants, deux bambins et un bébé, ce n’était pas de tout repos !

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Lorsque j’avais emménagé chez moi, au tout début, je vivais dans un studio insalubre. Mais au fil des années, la maison était devenue un havre de paix. Je m’y sentais tellement bien. J’aurais voulu ne jamais avoir à la quitter, y finir mes jours paisiblement...

C’est à ce moment de ma vie, à l’apogée du bonheur suite à la naissance de mon cinquième enfant, que la fatalité m’a rattrapé...

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Auguste est parti. Loin de moi. Loin des enfants. Pour toujours.

J’ai sombré dans une profonde dépression. Je ne me sentais plus du tout en capacité d’élever seule mes cinq enfants.

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Ma chance a été d’être bien entourée. Bien sûr par Bjorn, mais aussi par mon meilleur ami Diego et son mari William, par ma fidèle amie Lily, et par mon médecin Nathan.

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Et puis, je n’avais pas le choix. La vie devait continuer sans Auguste. Pour mes enfants, je devais continuer à me battre. Mais je crois que, même sans eux, je me serai battue. Je suis une orpheline, une survivante, une résiliente. J’ai ça en moi depuis toujours.

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Et, de fait, la vie a continué. Avec mes enfants, je me sentais coupable de les avoir délaissé pendant ma période de dépression, en particulier Félix. Je l’ai couvert de toutes mes attentions et j’ai cédé à tous ses caprices, avec probablement un peu trop de zèle d’ailleurs à en juger par son caractère beaucoup plus difficile que ceux de ses aînés.

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J’étais tellement reconnaissante envers Diego et William pour leur soutien sans failles, et consciente de leur souffrance de ne pas pouvoir avoir d’enfants, que je leur ai proposé d’être leur mère porteuse. Nous avons fait ça de manière artisanale, et ça a fonctionné. Nous n’avons jamais su lequel des deux fut le père biologique, mais cela n’importait pas : le petit Oliver est né, et je savais qu’il serait heureux avec ses deux papas. Je suis devenue sa marraine, et je me suis toujours sentie proche de lui.

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A ma grande surprise, et avec une certaine culpabilité vis-à-vis d’Auguste, j’ai eu une liaison avec Nathan, que je savais amoureux de moi. Cela m’a permis de me sentir à nouveau vivante. J’ai caché cette liaison pendant plusieurs mois à mes enfants. Seul Félix a dû sentir quelque chose car il pris en grippe Nathan.

Finalement, me sentant amoureuse, j’ai officialisé notre relation auprès de mes enfants. Nathan est venu s’installer avec nous et nous nous sommes mariés. Les jumeaux et les filles l’ont accepté sans difficultés, tandis que Félix s’est obstiné à l’ignorer. Je ne pouvais pas lui en vouloir, c’était ma faute si mon fils et moi avions une relation aussi fusionnelle. Comme il n’avait pas connu son père, je l’ai surprotégé. Il ne comprenait pas pourquoi il devait soudain me partager avec un inconnu. Alors, patiente, je lui laissais le temps.

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Plusieurs années se sont encore écoulées sans heurts. Marin et Colin sont devenus des adolescents très créatifs. Toujours ensemble à jouer et mixer de la musique, écrire ou chanter. Ils s’en sortaient plutôt bien à l’école malgré leurs bavardages. Ils étaient aussi très investis dans une troupe de théâtre et toute la famille assistait régulièrement aux représentations. J’étais si fière de voir qu’Axelle et Roxane, mes filles encore enfants, s’entendaient aussi bien. Physiquement, l’une comme l’autre étaient mes portraits crachés. Axelle était une enfant douée à l’école, d’une intelligence surprenante. Elle adorait les animaux et déclarait vouloir devenir vétérinaire. Elle m’avait étonné en souhaitant faire du scoutisme. Roxane, comme les jumeaux, préférait socialiser qu’étudier. Elle débordait d’énergie et me faisait courir depuis qu’elle avait appris à marcher. Elle avait de nombreux amis, que des garçons. Enfin, Félix, devenu enfant depuis peu, était passionné par les jeux vidéos et la photographie. Il ramenait de bonnes notes de l’école, mais aussi des punitions à cause de son mauvais caractère et de son arrogance. J’étais inquiète de ne plus avoir d’autorité sur lui, quand il grandirait.

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Auguste était toujours présent dans nos cœurs et nos mémoires. Son urne avait longtemps été dans ma chambre. Désormais, elle trônait sur la cheminée du salon. Il ne se passait pas un jour sans que je pense à lui.

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La veille encore des événements qui ont tout changé, nous menions une vie tout à fait banale. J’avais réuni mes proches amis et ma famille pour fêter mon passage à la vie d’adulte. Par la même occasion, mon filleul Oliver devenait un enfant. Mon premier amour Bjorn... Mes amis de toujours Diego, William et Lily... Mon nouvel ami Lamine, un réfugié politique que nous avions hébergé quelques temps... Je l’ignorais mais c’était la dernière fois que je les voyais, tous ces gens que j’aimais tant.

Le lendemain, notre monde disparaissait.


A suivre...
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Réponses

  • VioletMiroirVioletMiroir Messages: 1,279 Membre
    Ah mais qu'est-ce qui va leur arriver ? :s
    J'aime beaucoup beaucoup ce début, la petite famille Jadis a l'air toute mignonne (Nathan ça lui va bien la barbe, c'est son passage à l'âge adulte ? :smile:). Mais du coup maintenant j'ai peur pour eux. Surtout que le challenge des colons... il commence bien sur la fin du monde, non ? Oh la la j'espère qu'il ne va rien arriver aux enfants...
    PS : Les photos de famille dans le salon sont super chouettes !
    'Si tu n'es pas capable de dire un mot gentil, tu ne dis rien du tout.' - Pan-Pan
  • JurysanJurysan Messages: 3,010 Membre
    Modifié (septembre 2019)
    Super début ! En plus il est génial le challenge Colons alors c’est cool que tu t’en inspires ;) N’est-ce pas @Elinoee ? :mrgreen:

    J’espère qu’elle sera seulement séparée des siens, pour qu’on puisse espérer que chacun ait survécu de son côté et pourquoi pas se retrouver plus tard (l’optimiste c’est moi o:) mais j’aime aussi la fatalité >:) )
  • Je2601jeJe2601je Messages: 287 Membre
    Waouh ça met l'eau à la bouche de savoir ce qu'il va se passer pour Ophelie qui a déjà connu pas mal de difficulté dans sa vie...
  • ElinoeeElinoee Messages: 3,096 Membre
    C'est chouette que le challenge des colons t'ait inspirée :blush:
    J'ai hâte de voir comment cette histoire va tourner!
    Des vies d'ado : 🌈Bonheurs et désillusions à Copperdale🎓 (en cours)Step by Step : Le virus(en cours)Comme à la ferme : 🐰 Le rêve de Liselotte 🦊 (terminé)Colonie/ Settlers :🌍 Nouveau monde 🌎 (terminé)
  • AdaAda Messages: 3,398 Membre
    Ophélie Jadis a déjà vécu beaucoup de turbulences dans sa vie, il y a encore une tempête qui se prépare pour elle...
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    BD Sims: eklablog


  • silksilk Messages: 102 Membre
    J'ai hâte de voir la suite de ton histoire
  • CandideJadisCandideJadis Messages: 1,551 Membre
    Modifié (octobre 2019)
    @VioletMiroir Merci ! J'aime aussi beaucoup cette famille, je la jouais depuis plusieurs mois avec la durée de vie longue, du coup je suis très attaché à eux aussi (à la base, je jouais façon legacy, puis j'ai réalisé que je n'avais pas respecté plein de règles, alors j'ai stoppé ma partie !). Et effectivement, le challenge des colons commence par la fin du monde ! Je ne suis pas certain que la suite te plaira, du coup... >:) Moi-même, n'étant pas pleinement maître de leur destinée, j'ai un peu peur de la suite...
    Nathan a bien porté une barbe à partir du moment où il est devenu adulte, mais ça correspond surtout au moment où son statut est passé de PNJ à membre de la famille. :smiley: Concernant les photos de famille, je te remercie ! Je me suis bien amusé à les faire poser pendant des plombes pour obtenir quelque chose d'à peu près correct. :sweat_smile:

    @Jurysan Sans te dévoiler la suite, je peux juste te dire que c'est une alternative possible... Quant au challenge, il est vraiment top en effet ! Mais pas facile à illustrer je trouve ! @Elinoee a fait un superbe travail d'ailleurs, je n'ai pas la prétention d'écrire une histoire aussi incroyable, on verra si l'inspiration est au rendez-vous.

    @Je2601je @Ada J'aimerais vous dire qu'Ophélie va pouvoir souffler un peu et que je vais la chouchouter mais... non, désolé ! D'autres épreuves l'attendent encore. >:)

    @Elinoee @silk @EstelleMinigames Merci pour vos encouragements, je vais essayer de poster la suite ASAP même si : a) je suis lent à écrire b) j'ai un mémoire à rédiger qui est censé être prioritaire... :sleepy:
    Post edited by CandideJadis on
  • CandideJadisCandideJadis Messages: 1,551 Membre
    Modifié (janvier 2020)
    Découvrez maintenant, avec les jumeaux Colin et Marin (fils aînés d'Ophélie Jadis), le début des événements qui changèrent tout...
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    - JOUR 0 -
    Avant la fin du monde, ma vie a été plutôt cool. Même franchement cool. J’ai grandi dans une famille unie et aimante. L’histoire d’amour de mes parents, Ophélie et Bjorn, n’a pas duré longtemps car Papa avait déjà une épouse lors de leur rencontre. Du coup, ils se sont séparés avant ma naissance, mais ils sont quand même restés super potes. Même si j’ai vécu chez ma mère, je n’ai jamais été privé de mon père. Il squattait pas mal à la maison.

    J’ai deux demi-sœurs plus âgées, Sofia et Elsa, mais je ne les ai pas trop connues. Toutes les joies de l’enfance, et les bêtises aussi, je les ai partagé avec mon frère Colin. Nous sommes inséparables, toujours fourrés ensemble. Colin c’est mon modèle. Je n’ai pas honte de le dire, c’est lui le jumeau dominant. Lui qui m’a montré comment faire dans la vie, qui a osé faire les choses avant moi...

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    Alors que nous étions encore bambins, Auguste est arrivé dans nos vies. Il s’est marié avec maman et ça a été un beau-papa génial. Mon père et lui se sont bien entendus. Maman a toujours su faire en sorte que ça se passe bien pour tout le monde. Regardez-nous, c’est pas une belle famille ça, franchement ? (si vous me cherchez, je suis en combi violette...).

    Maman et Auguste ont eu trois enfants. Mes petites sœurs, Axelle et Roxane, je les adore ! Ce sont mes p’tits rayons de soleil... Quant au frangin, Félix, il est plus compliqué à cerner. Il vit dans sa bulle, il est un peu bizarre. Et puis, c’est le chouchou de maman, dès fois c’est vraiment relou.

    Quand Auguste est décédé, ça a été une période difficile pour toute la famille. Surtout pour maman, bien qu’elle soit plutôt une dure à cuire. Heureusement, quelques années plus tard, elle s’est remariée avec Nathan, qui prend bien soin d’elle. Je l’aime bien Nathan, il est pas chiant.

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    Colin et moi, on aime la musique depuis l’enfance. Nous avons commencé par des instruments classiques, puis nous nous sommes mis à créer nos propres sons sur platines. Idem pour le chant et le théâtre, on s’y est mis dès qu’on a su parler limite ! C’était notre truc à nous, l’art. On a toujours eu le besoin d’exprimer notre côté créatif.

    J’étais un ado tout ce qu’il y avait de plus banal. Un peu gros, le nez crochu (merci papa !), je n’étais clairement pas le beau gosse du lycée. Au niveau scolaire, je m’en sortais bien sans avoir à fournir trop d’efforts. Et sinon, j’avais pas mal de potes. Certains étaient musiciens aussi alors Colin et moi voulions essayer de créer un groupe.

    Bref, j’vais pas vous raconter toute ma vie non plus. Même si ça fait du bien de se souvenir de comment elle était avant. Enfin, ça fait du bien mais du mal aussi.

    ***


    Le jour où tout a basculé, on l’appelle le jour 0. En ce qui me concerne, ce jour-là a commencé comme n’importe lequel. J’étais en cours, au lycée. Je me souviens qu’il neigeait dehors, j’observais les flocons par la fenêtre et je trouvais ça superbe. Avec Colin, nous écoutions d’une oreille distraite les profs qui se succédaient toutes les heures, davantage concernés par nos bavardages.

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    Le seul cours qui parvenait à capter notre attention, c’était le Français. Mon frère et moi avions tous les deux le béguin pour Madame Fontaine. C’était une nouvelle enseignante, elle n’était pas beaucoup plus âgée que nous. Je ne dirais pas que j’en étais amoureux non plus, hein, faut pas pousser. Juste, je l'aimais beaucoup.

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    Le Français, ce jour-là, c’était le dernière cours de la matinée. Nous étions en pleine analyse d’une œuvre littéraire quand tout est parti en cacahuètes.

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    Une femme est soudain entrée dans la classe, sans frapper ni rien. Du moins, on a cru dans un premier temps que c’était une femme, mais on a très vite vu que quelque chose clochait chez elle. Cette créature - c’est ainsi que je les appelle - avait à peine l’air d’un être humain. Elle se déplaçait à la façon d’un pantin désarticulé. Sa peau, elle était d’une couleur grisâtre, je n’avais jamais vu ça. Son regard m’a semblé complètement vide, il ne se fixait sur rien ni personne. Et puis, le son qui est sorti de sa bouche...c’était comme si elle était en crise d’asthme. Dès son arrivée dans la pièce, j’ai senti monter en moi une angoisse incontrôlable.

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    Après, tout a été très vite. Madame Fontaine est allée à sa rencontre et lui a demandé si elle cherchait quelque chose. La créature s’est tournée vers elle et n’a rien répondu, elle a continué à produire ce son étrange. Puis elle s’est jetée sur notre prof, la plaquant contre la bibliothèque. La plupart des élèves se sont levés de leur chaise à ce moment précis. Moi aussi mais je n’ai pas osé bouger davantage, j’avais la trouille. Colin, à l’inverse, c’est le seul qui soit allé aider Madame Fontaine. Il a réussi à s’interposer entre elles et à les séparer. La créature a tourné sa tête vers mon frère. Puis elle lui a bondi sur lui. Je les ai entendu tomber lourdement au sol. Je n’ai pas vu ce qui s’est passé ensuite, les autres élèves me barraient la vue.

    Il y a eu des cris horrifiés. Des élèves ont commencé à vouloir s’enfuir de la salle. Pas moi. Malgré ma peur, je voulais aller aider Colin. C’était un vrai capharnaüm, tout le monde se poussait et hurlait. J’ai vu deux autres créatures pénétrer la salle de classe et attaquer des camarades de classe. Alors que j’étais sur le point d’apercevoir mon frère, une main s’est posée sur mes yeux. «Ne regarde pas, Marin, ne regarde pas. D’accord ?». C’était la voix de Madame Fontaine. Une voix étrangement douce et calme dans ce contexte. Je ne savais pas quoi répondre, il régnait une telle confusion. J’étais dans un état de choc. «Maintenant, tu vas ouvrir les yeux et soutenir mon regard». Je m’exécutais. Ma prof me fixait intensément. Je plongeais mes yeux dans les siens et me concentrais pour ne rien regarder d’autre. Elle prit ma main dans la sienne. «Marin, nous devons fuir le plus vite possible hors de cette pièce, tu comprends ?». Je secouais la tête pour dire «oui». «COURS !» hurla-t-elle.

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    Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé ensuite. Comme si un pan entier de ma mémoire avait disparu, plusieurs minutes de ma vie reléguées dans le fin fond de mon inconscient. Mes souvenirs suivants me ramènent dans une autre salle de classe, dans laquelle Madame Fontaine, deux élèves et moi-même étions enfermés. Barricadés de l’intérieur. Constatant l’absence de Colin, je me suis effondré en larmes. Je me sentais complètement dépassé par les événements. Madame Fontaine, elle, semblait folle de rage. Elle n’arrêtait pas de crier des insultes en faisant les cent pas. «Mais c’est quoi ce #&%*#£ ?! Quelle journée de #&%*#£ !! Je viens d’apprendre que je suis enceinte, mais quelle #&%*#£ je suis ! Et on vient de se faire attaquer par des #&%*#£ de zombies ! Des #&%*#£ de monstres !! Mais c’est un cauchemar. #&%*#£ ! #&%*#£ ! #&%*#£ !!!»

    Les deux autres lycéens, je ne les connaissais que de vue. La blonde, Cannelle ou un prénom de ce genre, je la trouvais plutôt mignonne. A la fin des cours, un garçon plus âgé venait la chercher en moto. Le gars à la capuche, lui, il était tout le temps seul pendant les récrés. Je m’étais déjà demandé s’il se mettait de lui-même à l’écart des autres ou si c’était l’inverse.

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    Je ne sais pas ce qui s’est passé dans sa tête mais, d’un coup, Madame Fontaine s’est calmée. Elle a probablement dû réaliser qu’elle était entourée d’ados terrifiés et que son devoir d’adulte et d’enseignante était de nous rassurer. Elle nous a demandé d’appeler notre famille pour qu’on vienne nous chercher. De son côté, elle a dit qu’elle allait joindre la Police et les Secours.

    J’ai vraiment hésité avant d’appeler ma mère... Qu’allais-je lui dire ?«Maman, le bahut est envahi par des sortes de zombies, moi ça va mais ton autre fils a été attaqué et je ne sais pas où il est. Mais ne t’en fais pas, je suis sûr qu’il va bien !». Quel enfer ! Pourtant, j’avais vraiment besoin de ma mère, alors j’ai composé son numéro. Sonneries dans le vide, puis messagerie. J’ai ensuite essayé de joindre mon père. Même combat.

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    - Est-ce que l’un d’entre vous a pu joindre quelqu’un ? nous interrogea Madame Fontaine.
    - Messagerie, dis-je.
    - Moi aussi, fit Cannelle.
    - Et toi, Léo ? demanda Madame Fontaine au garçon en sweat à capuche.
    - Je ne savais pas qui appeler...désolé.
    - Euh...Ok. De mon côté, personne n’a décroché à aucun des numéros d’urgence, j’ai essayé plusieurs fois. Bon, je retente ma chance avec mon père, déclara-t-elle en tapotant sur son téléphone.
    Au bout de quelques secondes, on décrocha enfin.
    - Papa, c’est moi ! Je suis tellement soulagée que tu déc... Quoi ? Oh ! D’accord... Et tu es en sécurité ? Ok. Oui oui, moi aussi. Enfin, je me suis mise à l’abri dans une salle de classe. Je suis avec trois élèves. Papa, est-ce que tu peux venir nous chercher ? Merci, fais vite je t’en supplie. Et surtout, sois prudent.
    Madame Fontaine semblait un peu sonnée en raccrochant. Elle nous apprit que ce qui se passait à l’école n’était pas un événement isolé. Apparemment, c’était le bordel un peu partout. Mais son père allait venir en voiture pour nous mettre en sécurité tous les quatre.

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    - Il va falloir que nous sortions de la salle puis du lycée. Qui ouvre la porte ? nous demanda Madame Fontaine.
    Face à l’absence manifeste de volontaires, elle soupira.
    - Ok, j’ai compris, même en temps de crise, c’est moi l’adulte responsable. Suivez-moi.
    - Non, attendez ! dis-je. Je...Mon jumeau. Je ne peux pas partir sans lui.
    Madame Fontaine me scruta avec un mélange de surprise et de tristesse.
    - Marin, ton frère doit sûrement se trouver avec un autre professeur et d’autres élèves. Ils sont en train de trouver des solutions. Pour le moment, tu dois penser à ta propre sécurité, d’accord ?
    Je ne répondis rien. Je savais qu’elle avait raison, je ne pouvais de toutes façons rien faire pour Colin. Mais j’avais tellement besoin de savoir s’il allait bien. Je me sentais si désorienté sans lui.

    Au moment où Madame Fontaine déverrouillait la porte, nous retenions tous notre souffle. Elle l’ouvrit tout doucement. Dans le couloir aux néons jaune vifs encore allumés, il n’y avait personne, c’était complètement silencieux. La peur au ventre, nous sommes sortis de la salle. Nous marchions sur la pointe des pieds, en file indienne. Madame Fontaine en tête, puis moi, Léo et enfin Cannelle.

    Lorsque nous sommes arrivés en haut des escaliers reliant le premier étage (où nous nous trouvions) au rez-de-chaussée, nous avons entendu à nouveau ce son infernal. Le son que produisent les créatures. Il y en avait plusieurs. D’après ce que nous entendions, les créatures se trouvaient dans les salles attenantes au hall principal, sur lequel l’escalier débouchait. Il ne nous restait plus qu’à descendre les marches sans bruit et nous pourrions sortir du lycée par la porte d'entrée. Madame Fontaine commença la descente tout doucement. Nous la suivions à pas de loups. Arrivé à mi-hauteur de l’escalier, je commençais à me sentir soulagé : nous allions y arriver. Mais soudain, la sonnerie d’un de nos téléphones portables retentit. En un rien de temps, les créatures débouchèrent de tous les côtés.
    - COUREZ ! hurla Madame Fontaine.

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    Je crois que je n’avais jamais couru aussi vite de toute ma vie. Une fois dehors et suffisamment éloignés, Madame Fontaine, Léo et moi avons cessé de courir. Nous avons constaté que Cannelle ne nous avait pas suivie. En nous retournant, nous avons assisté à une scène que je ne pourrais jamais effacer de ma mémoire. Cannelle avait été attrapée par les créatures. Sous nos yeux, les monstres la tuèrent.

    Ce fut le son d’un klaxon de voiture qui nous sortit de notre état d’effroi. Un homme, au volant, nous faisait signe de venir à sa rencontre.
    - Papa ! s’exclama Madame Fontaine en courant à sa rencontre.
    Léo et moi commencions à la suivre quand, contre toute attente, je décidais de faire demi-tour. J’avais trop besoin de voir si mon frère allait bien.
    - Attendez-moi ! criais-je. Je reviens !

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    En courant, apercevant sur ma droite les créatures qui sortaient du lycée et venaient vers nous, je me dirigeais vers les fenêtres qui donnaient sur la salle de classe où j’avais vu Colin pour la dernière fois.

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    - Qu...Quoi ?!

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    - Colin...?

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    - NOOOOOOOON !!!

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    Mon frère... Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?!

    A suivre...

    Merci à @HurtisCarron pour l’école partagée dans la galerie (Rock Ridge High School).
    Post edited by CandideJadis on
  • ElinoeeElinoee Messages: 3,096 Membre
    Oups,il ne va pas trop bien Colin là :sweat_smile:
    J'espère vraiment que le mal est curable,mais si on en croit les habituelles histoires de zombies,c'est à craindre que non :'(
    Pauvre famille Jadis,et pauvre monde en général...
    Je suis bien curieuse de lire la suite de ton histoire :blush:
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  • JurysanJurysan Messages: 3,010 Membre
    Ils l'ont zombifié mon petit gars...
    Ah là c'est l'apocalypse...où est Chuck Norris ? :mrgreen:
    Déjà dur quand c'est la famille mais alors quand c'est le jumeau c'est un cauchemar...
  • AdaAda Messages: 3,398 Membre
    Oh mince, c'est un début assez difficile ça! À suivre...
    J'aime beaucoup les photos qu'on voit de la fenêtre :)
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    BD Sims: eklablog


  • CandideJadisCandideJadis Messages: 1,551 Membre
    @Elinoee Je me pose la question de la curabilité justement ! Mais, vu le temps que j'ai passé à zombifier tous les PNJ générés par le jeu, j'espère que ce sera incurable sinon je devrais tout refaire dans l'autre sens. :joy:

    @Jurysan Yep ! Ils l'ont zombifié mon p'tit gars, que j'avais élevé à la sueur de mon front (bon, c'était plus Ophélie et ses hommes, mais quelque part j'y ai participé aussi !). C'est un dé qui a décidé lequel des deux jumeaux devait mourir et lequel devait vivre car moi j'aurais été incapable de choisir... Affreux !

    @Ada Merci. Crois-moi, je me suis bien amusé, ils font tellement n'importe quoi ces zombies ! "Mais non, pas par là, viens par ici, allô je te parle ! Non, à droite, mais non, pas de profil !!"

    Petit bonus : arbre généalogique de la famille (avant les événements du Jour 0).
    Pour info, les deux prochains chapitres seront racontés du point de vue de Nathan, le beau-père, puis d'Axelle, l'aînée des filles.
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  • JurysanJurysan Messages: 3,010 Membre
    Très sympa ce récap généalogique ! On y voit tout de suite plus clair :blush:
    Merci, ça me donne l'envie d'en faire un de mon côté un de ces 4 aha !
  • ElinoeeElinoee Messages: 3,096 Membre
    Merci pour cet arbre,je pense que ça va nous aider à y voir plus clair dans la suite!
    Colin, vivant? :sweat_smile:
    Des vies d'ado : 🌈Bonheurs et désillusions à Copperdale🎓 (en cours)Step by Step : Le virus(en cours)Comme à la ferme : 🐰 Le rêve de Liselotte 🦊 (terminé)Colonie/ Settlers :🌍 Nouveau monde 🌎 (terminé)
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