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[Legacy challenge] Blanche Fontenêt

Réponses

  • Himari74Himari74 Messages: 1,551 Membre
    @Kannelia Ça n'est jamais facile de perdre un être cher et déjà que Rosalie a tendance à se tordre la tête pour peu de choses, la fait de perdre son papa n'arrange rien :neutral:
    Peut-être, en effet, que cela permettra à Blanche et Rosalie de se rapprocher mais rien n'est moins sûr... :grimace:
    C'est sûr que Rosalie est toujours aussi perdue au niveau de Léo et de Jake. Elle a vraiment du mal à savoir ce qu'elle veut vraiment... et ça risque d'avoir des conséquences :sweat:
    Merci beaucoup :blush:

    @EstelleMinigames Non, on peut dire que ce n'est vraiment pas la joie :grimace: À voir comment Rosalie va se sortir de tout ça...

    @nicolasB Oui, Rosalie a vraiment un problème pour se contenter de ce qu'elle a, ce qui est en effet normal mais pas pour le mieux pour elle et pour les autres :sweat_smile:
    Merci beaucoup :blush:

    @Pythonroux Tout à fait :tongue:
    Rosalie doit avoir un sérieux problème avec l'idée de bonheur, c'est tout :innocent:


    Chapitre 44 Les amours Fontenêt...?
    Point de vue de Jake
    Sans elle, il n'y avait rien. Le monde était vide. J'aurais voulu être en colère, lui montrer qu'elle m'avait blessé l'autre fois. Mais j'en étais incapable. J'avais besoin d'elle, de la voir. Et puis dans mon fort intérieur, je lui cherchais des excuses. Elle avait perdu son père, Léo comptait beaucoup pour elle et il allait partir... Elle avait plus d'une raison d'être perturbée, non ? Je sentais quelque part que je réitérais les mêmes erreurs qu'autrefois mais je voulais fermer les yeux là-dessus. Presqu'inconsciemment, je m'étais éloigné d'Aloïs. Je m'étais éloigné de tout le monde. Je n'avais besoin que d'elle.
    Lorsque je la dénichais enfin, elle était en larmes, sur la tombe de son père... Son père... Qu'en était-il du mien ? Sans doute bien en vie, comme je le connaissais. Le monde était vraiment injuste.
    "Rosalie...", soufflai-je.
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    Elle sursauta et se retourna.
    "Jake... Qu'est-ce que tu fiches là ?
    - Je me demandais si ça allait...
    - Je... Tu sais, je suis désolée pour l'autre jour. J'ai pas été très cool.
    - C'est moi qui suis désolé. J'aurais pas dû me mêler de ce qui me regardait pas."
    Je fis un pas vers elle, hésitant. Elle sourit. Elle avait l'air vraiment fatiguée. Je fis un pas de plus et la serrai très fort contre moi.
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    "Jake.
    - Oui ?
    - Non, rien."
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    Tant de désespoir se lisait sur son visage ! J'aurais voulu la réconforter, la serrer de nouveau contre moi pour lui dire que tout irait bien, que je ne l'abandonnerais jamais mais je ne savais pas quoi dire. Je me contentai donc de dire :
    "Tu sais que je suis là, si tu as besoin..."
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    Elle explosa tout d'un coup. Pourquoi ? Parce qu'elle avait juste besoin de se défouler, d'expulser un trop-plein en elle ? Mais pourquoi fallait-il toujours qu'elle finit par me hurler dessus ? Ne pouvions-nous pas nous comprendre, tout simplement ? J'avais l'impression que ses implosions se faisaient de manière aléatoire. Si nous avions rejoué la scène, elle m'aurait peut-être serré dans ses bras. Tout aurait alors pu être différent. Mais elle avait toujours été comme ça. Imprévisible. Parfois, j'avais l'impression qu'elle m'aimait à la folie et que rien ni personne ne pourrait nous séparer... et d'autres fois... D'autres fois, il y avait comme un barrière entre nous deux et rien de ce que je pourrais dire ou faire ne pourrait me permettre de la franchir. Un peu comme avec... Non, si je commençais à les comparer, on n'en aurait jamais fini. Rosalie était Rosalie. Il n'y avait aucune raison pour que tout se finit de la même façon.
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    "NON ! J'EN AI MARRE QUE TOUT LE MONDE ME DISE QUE TOUT VA BIEN SE PASSER, QUE C'EST JUSTE UN MAUVAIS MOMENT À PASSER ET QUE JE PEUX COMPTER SUR TOUT LE MONDE ! QU'EST-CE QUE VOUS Y COMPRENEZ À CE QUE JE RESSENS ? ET TOI... PARLONS-EN DE TOI ! COMMENT TU POURRAIS COMPRENDRE QUOI QUE CE SOIT ? JE SAIS QUE TU N'AS JAMAIS AIMÉ TON PÈRE ! JE SUIS SÛRE QUE TU SERAIS RAVI D'APPRENDRE SA MORT ! ALORS NE FAIS PAS SEMBLANT DE ME COMPRENDRE !"
    Elle n'en avait pas le droit. Elle n'avait pas le droit de me rejeter à la face mon enfance comme si elle m'accusait de tout ce que j'avais pu endurer pendant cette période. Je serrais les poings, sans le vouloir. Il ne fallait surtout pas que je cédasse à ses impulsions. Ça faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé d'être en colère à ce point. Parfois, j'avais l'impression d'être seul. Seul à tenir vraiment à elle.
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    "OUAIS, JE TE COMPRENDS PAS. T'AS TOTALEMENT RAISON ! MAIS C'EST QUAND LA DERNIÈRE FOIS QUE T'AS ESSAYÉ DE ME COMPRENDRE, TOI ? ALORS AVANT DE REJETER LA FAUTE SUR LES AUTRES, REGARDE-TOI UN PEU DANS LA GLACE ! JE VEUX BIEN CROIRE QUE TU VIS DES MOMENTS DIFFICILES MAIS ÇA T'AUTORISE PAS À ME TRAITER COMME UN CHIEN ! J'EN AI RAS-LE-BOL DES HUMEURS DE MLLE FONTENÊT, D'ACCORD ?"
    Elle resta pétrifiée. C'était la première fois que j'élevais la voix contre elle.
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    "Je rentre", lança-t-elle au bout d'un moment. J'hésitai mais je finis par la suivre. Ma dernière rencontre avec sa mère n'avait pas vraiment été une réussite mais je ne la croisais pas. Rosalie se dirigea vers la salle de bains et je restais comme un benêt dans sa chambre, assis sur le lit, entendant tout. J'éprouvais une grande lassitude. Je ne savais plus comment être avec elle. Je ne savais plus comment être tout court.
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    Elle ressortit au bout d'un moment, m'ignora et se dirigea directement vers le salon. Je la suivis encore, sans vraiment savoir pourquoi je m'accrochais encore comme ça quand elle n'avait si visiblement pas envie de me parler. Je ne regrettais pas d'avoir crié, puisque c'était la seule manière de me faire entendre par elle. Elle alla chercher un plat dans le frigo et allait s'asseoir devant la télé, toujours comme si je n'existais pas, lorsque je l'arrêtais.
    "Rosalie. Parle-moi."
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    Elle me regarda longuement puis les mots tombèrent, comme le glas.
    "Tu m'saoules Jake. Tire toi."
    Je restais figé face à elle et elle me contourna pour aller s'asseoir sur le canapé. Elle ne vit pas que j'avais des fantômes pleins les yeux. Je me dirigeai finalement comme un automate vers la sortie. Je descendis les marches. C'était impossible. Je devais être en train de faire un affreux cauchemar. Mais je n'arrivais pas à me retourner. Je ne pouvais rien faire d'autre que descendre ces marches, comme j'en avais descendu d'autres, il y avait deux ans maintenant.
    "Jake... Tu m'saoules."
    Non, tais-toi, tais-toi ! Tais-toi Alice ! Tu n'es pas Rosalie...
    Mais si, maintenant. Maintenant qu'elle avait prononcé ces paroles, leurs images seraient éternellement liées dans mon esprit. Et jamais plus je ne pourrais la regarder en souriant, avec insouciance. Fini. Tout était fini.
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    Une fois arrivé en bas, je ne savais plus quoi faire. Je ne savais plus où je me trouvais. Et comme il y a trois ans, quand je m'étais enfui de chez-moi, comme il y a deux ans, quand j'avais vu son corps inerte sur le bitume, comme chaque fois où ma tête se retrouvait inexplicablement vide, je me comportais comme le pire des mômes. Je décrochais mon téléphone.
    "Aloïs... Aloïs, elle est partout. J'en peux plus, Aloïs. J'en peux plus."

    Point de vue de Gabriel
    En ce moment, j'étais plutôt déprimé. Layla avait fêté son anniversaire dans son coin et je n'avais même pas été invité. À la récré, elle n'était même pas venue me voir, entourée de tout un tas de potes à l'air tous plus cools les uns que les autres. Je n'avais pas osé aller la voir pendant la récré. À cause de ses amis... mais aussi, peut-être, parce qu'elle était devenue super jolie. J'étais en train de faire mes devoirs sur la terrasse, en suçotant mon crayon, dépité, quand je l'ai vue.
    "Hey ! Gaby !"
    J'ai d'abord fait semblant de ne pas l'avoir vue puis elle est venue jusque sur la terrasse en répétant :
    "Gaby !
    - Ah. Salut. Tu te souviens de moi, maintenant ?"
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    "Oooh ! Trop mignon ! T'es jaloux ou quoi ?
    - Non ! Je croyais qu'on était amis, c'est tout.
    - Désolée, Gaby. J'pensais pas que tu voudrais qu'on te voie avec moi.
    - Pourquoi ?
    - J'sais pas, moi. Pour rien.
    - Tu m'caches un truc ?
    - Non ! C'est juste que j'ai pas bonne réputation, tu sais. Mais j't'adore, t'en fais pas."
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    Elle est vraiment super jolie. Je crois même que mon cœur a raté un battement quand elle m'a serré dans ses bras. Je vois pas pourquoi elle a si mauvaise réputation alors qu'elle est si gentille avec moi. Je ne comprends pas comment Anna peut être aussi méfiante vis-à-vis d'elle alors qu'elle est elle-même totalement sous le charme d'Al, qui a au moins autant de choses à se reprocher que Layla.
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    "Et voilà l'autre relou qui s'pointe ! Non mais sans blague ! C'est une sangsue, ta frangine, non ?"
    Effectivement, Anna était venue s'asseoir, l'air de rien, à quelques pas de nous.
    "J'habite ici, moi-aussi, je te rappelle !
    - Et alors ? Elle est grande la maison, non ? T'es pas obligée de venir espionner ton frangin ! J'vais pas l'manger. "
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    "C'est bon ! J'ai le droit de venir jouer aux échecs sur ma terrasse quand je veux, non ?
    - Oh oui, bien sûr, madame ! Je suis confuse, madame !
    - Layla !
    - Oh pardon ! Je n'ai pas voulu vous offenser, loin de moi cette idée !
    - Si tu te comportes comme ça, ça sert à rien de revenir.
    - Tu vas le dire à ta môman ? Hiiii ! J'ai peeeeur !"
    Pourquoi est-ce qu'elle ne peuvent pas s'entendre une fois pour toute ???? Elles sont impossibles toutes les deux !
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    "Arrêtez toutes les deux ! Anna, sérieux ! Qu'est-ce que t'as besoin de te mêler de ce qui te regarde pas ? Et toi, Layla, si tu pouvais arrêter de la provoquer trois secondes ! J'en ai marre ! Layla, Anna est ma sœur et va falloir que tu t'y fasses ! Anna, Layla est mon amie, quoi que tu en penses !"
    Puis je suis parti.
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    Je suis allé sur la tombe de papa. Il me manque plus que je ne le laisse voir. J'ai l'impression de ne pas l'avoir connu assez.
    "Hey, Gaby. Désolée pour tout-à-l'heure. J'crois qu'on a plus d'un problème à régler, ta sœur et moi. Et je suis désolée aussi pour ton père. J'suis pas très douée dans ce genre de circonstances.
    - Il me manque. Ton papa à toi, il te manque jamais ?
    - J'sais pas. Tu sais que ma mère s'est mariée, juste avant de mourir, pour que je me retrouve pas toute seule ?
    - Elle est morte, ta mère ?
    - Ouep'. Je la détestais. J'ai toujours été odieuse avec elle. J'ai totalement arrêté de lui parler quand elle s'est mariée. Je lui ai balancé un truc du genre : "Si t'as autant de facilités à te trouver des hommes, t'aurais au moins pu garder mon père !". J'crois qu'elle sait même pas qui est mon père, tu sais. Mais quand elle est morte, son mari est venu me trouver. Il m'a dit que ma mère, c'était une libre-penseuse, qu'elle s'en moquait pas mal de l'avis des autres. Quand il l'avait rencontrée, elle lui a dit qu'elle allait mourir. Lui, il était amoureux d'elle et quand elle lui a dit qu'elle était pas le genre à se marier mais qu'elle avait besoin de quelqu'un pour veiller sur sa fille, il a accepté, bien sûr, comme un imbécile qu'il est. Il aurait p'têt pas dû me dire ça. Maintenant, je commence à regretter de n'avoir pas cherché à mieux connaître ma mère. Mais bon, d'te façon, j'sais pas vraiment être gentille. J'l'aime bien, au final, l'mari de ma mère. J'lui montre pas vraiment parce que je fais que le railler pour sa bêtise, mais au fond, j'l'aime bien. J'sais pas pourquoi j'te raconte ça, au final. Ça doit t'ennuyer plus qu'autre chose...
    - Non, au contraire ! Je savais pas pour ta mère. Désolé."
    Pourquoi elle me dit jamais rien, Layla ? C'est comme si elle s'enfermait dans une forteresse infranchissable pour que personne ne puisse deviner ses sentiments et ses faiblesses. Elle doit être vraiment triste, Layla, pour se résoudre à vivre comme ça. Elle a un bien plus grand cœur qu'elle ne le laisse voir. Et c'est triste que les autres ne le voient pas, à commencer par Anna.
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    Point de vue d'Annabel
    Cher journal,
    Aujourd'hui encore, pas d'Al à l'horizon. Il me manque terriblement, c'est comme un grand trou à l'intérieur de moi-même. Il ne vient plus au lycée et je n'ai pas reçu de coup de fil depuis une éternité. Tu sais que j'ai lu beaucoup de choses sur les vampires, dernièrement. Je ne suis pas encore sûre qu'ils existent vraiment ni qu'Al en soit un. Ça pourrait expliquer le fait qu'il ne vienne pas au lycée, puisque les vampires de presque tous les livres que j'ai pu lire brûlent au soleil. Par contre, je n'ai vu nulle part le fait que les vampires ne pouvaient pas téléphoner. Et je suis triste, cher journal, bien triste qu'il m'ait oubliée.

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    J'étais tranquillement assise devant la table d'échec, profitant d'un moment de détente après le départ de Layla. Il était un peu tard, la nuit était tombée. J'entendis un crissement de gravier et me retournai en un sursaut. Rien. Je me remis donc à mes échecs lorsque j'entendis beaucoup plus nettement un bruit de pas. Le cœur battant, je n'osais pas me retourner et chantonnais pour me rassurer.
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    "Anna...", souffla quelqu'un juste dans mon dos.
    Je poussai un cri dans lequel se mêlait frayeur et joie immense. J'avais reconnu cette voix grave bien que je ne l'eus entendu que trop peu de fois à mon goût.
    "Al !, m'exclamai-je.
    - Tu m'avais manqué, avoua-t-il.
    - Qu'est-ce que... Où... Comment... Oh, Al ! J'ai cru que je ne te reverrais jamais. Entre, entre vite !"
    Une fois à l'intérieur, je restais plantée un moment devant lui. Puis mon premier réflexe fut de lui sauter au cou.
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    "Salut, princesse. Toujours aussi mignonne."
    Il me dévorait littéralement du regard et je devais faire un immense effort pour ne pas devenir écarlate. J'essayais de me concentrer sur le fait que j'étais en colère contre lui parce que rien ne justifiait ce si long silence... Mais si, son regard doux à lui seul justifiait tout. Il était le seul à me regarder de cette manière-là. Et quand bien même il y en eut eu cent mille, il aurait été le seul à faire battre ainsi mon cœur affolé.
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    "J'ai tellement de questions à te poser... T'étais où ? Pourquoi tu ne m'as pas rappelée ? Pourquoi..."
    Il devint soudain grave.
    "Il faut qu'on parle, Anna.
    - Oui, il faut qu'on parle, clairement."
    Il s'était assis tout en disant cela.
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    Je le regardais attentivement tandis qu'il parlait. Parce qu'il était beau, bien sûr, mais pas uniquement. Je vis alors ce que je soupçonnai. C'était un vampire, pas de doute possible. Ses canines étaient la dernière preuve dont j'avais besoin.
    "Tu es un vampire, Al. Je me trompe ?"
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    Il me regarda, interloqué.
    "Co... Comment le sais-tu ?
    - Me prends pas pour plus bête que je ne suis. Tu grésilles au soleil et tu es obligé de partir précipitamment le jour de ton anniversaire, tu as des canines vachement pointues, tu ne vas pas au lycée...
    - Ok, ok. Mais... tu n'as pas peur ?
    - Pourquoi aurais-je peur de toi ?
    - T'es vraiment bizarre.
    - Explique-moi juste pourquoi le fait d'être vampire t'empêche de passer un coup de fil !"
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    Il éclata de rire.
    "Désolé. C'est de ma faute. Je pourrais dire que je n'ai pas eu une minute à moi depuis que je suis vraiment devenu vampire mais ce ne serait pas exact. La journée, je dormais où je restais planqué et toi, tu étais au lycée. Et le soir et la nuit, j'avais l'équivalent de mes "heures de cours", un peu de théorie et beaucoup de pratique avec Straud et les Vatore. J'aurais peut-être pu trouver moyen mais... j'avais peur de tes questions et de ta réaction."
    Mouais. Je n'étais pas sûre d'accepter l'excuse. Remarquez, avec le regard de tout-à-l'heure, peut-être bien qu'il y avait une infime possibilité pour que je lui pardonne.
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    Il se leva alors brusquement et se dirigea droit vers moi. Il me serra dans ses bras à m'étouffer. Mon cœur battait à se rompre.
    "Désolé. Désolé. Tu m'as vraiment manqué... Mais, comment aurais-je pu deviner que tu le prendrais si bien ? Tu sais, j'avais terriblement peur de te perdre.
    - Tu devrais pourtant savoir que je m'en moque. Tu resteras toujours Al dans mon esprit, même si tu devais être vampire, démon, alien ou Satan en personne !
    - Tu es folle, Anna. Mais c'est peut-être pour ça que je t'aime."
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    Je m'écartai brusquement. Al grimaça.
    "Désolé, Anna. Je... Il fallait bien que ça sorte un jour ou l'autre. Ne m'en veux pas, s'il te plaît.
    - Qu'est-ce que tu as dit ?
    - Anna.
    - Qu'est-ce que tu as dit !, insistai-je.
    - J'ai dit que je t'aimais. Et je t'aime, Anna. Plus que je n'ai jamais aimé. Chaque jour, je pensais à toi. Chaque nuit, tu me hantais. À chaque instant, tu étais dans ma tête. Depuis que je t'ai rencontrée, j'ai l'impression que mon monde a changé, qu'il est devenu moins sombre. Je ne regrette pas de l'avoir dit, maintenant que c'est fait. Ne me déteste pas pour ça, c'est quelque chose contre lequel je ne peux pas lutter... et...
    - Quel imbécile !"
    Je ne m'étais jamais sentie aussi transportée. Je me sentais pousser des ailes.
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    Il resta surpris un moment puis il m'attira à lui, avec douceur et nous nous embrassâmes encore et encore.
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    Au bout d'un moment, il desserra son étreinte.
    "Straud et les Vatore vont me tuer si je reste une minute de plus.
    - Déjà ?
    - Je reviendrais, c'est promis.
    - Y'a intérêt. Et n'oublie pas que les téléphones existent, si jamais tu ne peux pas passer.
    - Je n'oublierais pas."
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  • Himari74Himari74 Messages: 1,551 Membre
    Point de vue de Rosalie
    Je ne descendais plus de mon "antre" qui avait autrefois été celle de Léo. Je ne dormais que quand j'étais trop épuisée pour que mes yeux restassent ouverts. Je mangeais quelques trucs, préparés à la va-vite quand mon estomac grondait trop pour que ce fût supportable. Et toute la journée, je jouais du violon. Je jouais jusqu'à ce que mes doigts saignent, jusqu'à ce que mon esprit soit trop embrouillé pour que je puisse encore rendre un son convenable, jusqu'à ce que mes doigts ne puissent plus tenir le violon.
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    Le lycée n'était plus qu'un lointain souvenir. Jake n'était plus revenu depuis la dernière fois. Je ne savais plus trop si j'espérais encore sa venue, lorsque je le vis enfin. J'entrouvris la fenêtre pour entendre ce qui se disait. Ma mère était dehors.
    "Bonjour, madame Fontenêt, lança-t-il avec un sourire horriblement forcé. Je suis vraiment désolé pour la dernière fois...
    - Non, non. C'est moi qui suis désolée. Je me suis comportée comme une imbécile", répondit ma mère d'une voix fatiguée, très fatiguée.
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    "Vous voulez voir Rosalie, je suppose.
    - Oui... si c'est possible.
    - Vous pouvez toujours essayer. Peut-être que si c'est vous...
    - Elle a parlé de moi ?
    - Elle n'a pas parlé et elle n'est pas descendue depuis le départ de Léo. Mais elle tient beaucoup à vous. Alors, peut-être..."
    J'observais le visage de Jake et j'eus peur, affreusement peur. Il y avait quelque chose de mort dans ce regard.
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    Je me précipitai sur mon lit - le lit de Léo - en voyant Jake pénétrer dans la maison. Tentant de calmer les battements de mon cœur et l'affolement de ma respiration, je fis semblant d'être plongée dans un profond sommeil. J'entendis Jake monter chaque marche, une à une, d'un pas lourd. Puis je sentis sa présence, tout près de moi, longtemps avant qu'il ne se décidât à me réveiller.
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    "Rosalie", lança-t-il finalement, avec douceur.
    Je n'eus pas vraiment à me forcer pour faire semblant d'être mal réveillée. Jouer l'étonnement fut plus compliqué.
    "Jake...? Mais qu'est-ce que tu fiches ici ?
    - Je voulais voir comment tu allais...
    - Pardon. Pour la dernière fois et pour toutes les fois qui ont précédés. Je sais que je suis insupportable, surtout ces derniers temps. Pardonne-moi."
    Il s'assit sur le lit à côté de moi en soupirant.
    "Je t'aime Jake !"
    Je sentais. Il y avait quelque chose dans l'air, quelque chose dans son regard. Je le serrai contre moi, presque convulsivement et l'embrassai.
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    Il me repoussa avec beaucoup de douceur. Je sentis l'affolement me gagner.
    "Rosalie...", commença-t-il.
    Je fis comme si je n'avais pas entendu et eus un sourire forcé.
    "Tu veux que je te montre mes progrès au violon ? Je crois que je n'ai jamais joué devant toi !
    - Rosalie...
    - Ou alors, tu veux que je te prépare quelque chose à manger ? Tu as déjeuné ce matin ?
    - Rosalie...
    - Attends, je vais regarder ce que j'ai...
    - Rosalie !"
    Il n'avait pas vraiment élevé la voix mais son ton s'était durci. Il me regardait toujours doucement mais j'avais toujours aussi peur en voyant qu'une lumière avait disparu de son regard. Il était comme voilé, comme si ce n'était pas vraiment moi qu'il regardait ou du moins, qu'il voyait.
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    "Rosalie, je peux plus.
    - Dis pas ça. T'as pas le droit de dire ça."
    Ma voix trembla et pour le cacher, je me mis à crier.
    "C'est difficile en ce moment, nous deux mais on est plus fort que ça, nous ! Je t'aime, Jake. Et en ce moment, j'ai plus que tout besoin de toi ! Tu peux pas abandonner ! Si tu m'aimes plus, alors tant pis mais si tu m'aimes juste un peu, ne t'en vas pas !"
    J'était bien trop fatiguée. J'avais envie de me mettre en colère, de le secouer, de le frapper, tout ça pour ne pas me mettre à fondre en larmes. J'étais au bout de tout.
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    Il se leva tout d'un coup.
    "Jake ! Ne pars pas. Dis-moi que tu m'aimes encore un peu !"
    Et je pleurais vraiment, maintenant. Toutes les larmes que j'avais retenues coulaient à flot. Il m'attrapa par les épaules, me serra fort contre lui et m'embrassa. Ce baiser avait un goût amer, celui de l'adieu.
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    "Je t'aime, Rosalie et je t'ai aimé incroyablement fort. Tout est de ma faute. Quand je te vois, je n'arrive plus à voir Rosalie, une fille bien vivante et pleine de vie. Quand je t'ai vue tout-à-l'heure, allongée sur ton lit, si je n'ai rien osé dire, c'est que je te voyais mort, ou plutôt je la voyais, Alice, mon ancienne petite amie. Et encore maintenant, je ne vois qu'elle dans tes yeux, dans tes gestes.
    "Ne pars pas, ô ne pars pas ! Avec le temps, ça ira mieux. Avec le temps, peut-être...
    - Je suis désolé Rosalie mais c'est fini. Si je ne mets pas un terme à tout ça maintenant, je le regretterais toute ma vie."
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    Mes larmes redoublaient mais cette fois, il ne me prit pas dans ses bras. Il me regarda un moment, avant de me tourner le dos. Il descendit les marches, je pus même entendre la porte d'entrée se refermer sur lui. Fini, tout était fini. Je restais pétrifiée. C'était impossible. Il avait toujours été là. Et je l'aimais tellement ! Il était resté malgré tout ce que j'avais pu lui jeter à la figure, alors pourquoi ? Pourquoi maintenant ? J'avais besoin de lui ! C'était lui que j'aimais, bien sûr ! Il m'avait acceptée toute entière, Rosalie, avec sa montagne de défaut et ses petits débris de qualité. Et maintenant... Maintenant quoi ? Maintenant qu'il n'était plus là, je restais seule. Personne d'autre que lui n'avait jamais pu tout accepter de moi, et sans doute personne ne le ferait jamais plus. Jake ! Oh, Jake ! Pourquoi fallait-il que ça se finisse comme ça ?
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  • Blue8whiteBlue8white Messages: 3,605 Membre
    Dans un sens, j'ai mal au coeur pour Rosalie, ces derniers temps ce n'est pas facile pour elle... mais en même temps elle m'énerve ! :sweat_smile:
    Je l'aime beaucoup mais il faut qu'elle arrête ses crises de nerfs et d'envoyer balader à chaque fois le seul mec capable de l'aimer tel qu'elle est. Je comprends que Jake s'éloigne, lui aussi a ses casseroles et doit se protéger :#

    Anna et Al sont trop mignons <3

    Et Gaby qui est entre sa soeur et son coup de coeur. Va falloir que ces demoiselles mettent de l'eau dans leur vin si elles veulent toutes les deux le bonheur de Gaby o:)
    Studio
    Legacy : La Meute des Héritières
    100 bébés : La Vengeance de Rosabella Blackmoon

    ♦ Gameplay : Du côté de chez mes Sims...

    Crise FinancièreLa Crise Comme Seconde Vie (Terminé) ♦
    Not So Berry : Le Compte-Rendu de Blue (Terminé) ♦

  • KanneliaKannelia Messages: 16,999 Membre

    @Himari74 : Rosalie joue souvent avec le feu! Mais dangereux de jouer avec les sentiments humains.
    Faut qu'elle s'assagisse sinon elle ira toujours d'échec en échec.
    C'est quand même la reine des capricieuses, non ?? :p

    Pas mal ce Jake, et il a de la personnalité!

    Ah... ce charmant Al: mais quel beau vampire <3
    Pas étonnant que Anna ait le palpitant qui dérape pour lui :)

    Jolie suite... au prochain épisode alors et merci à toi pour ce moment de détente ;)

  • nicolasBnicolasB Messages: 4,673 Membre
    Modifié (avril 2018)
    et ben c'est pas simple l'amour pour cette génération des fontenet

    bon après Rosalie n'arrete pas de chercher la mouise aussi
    Anna et Al enfin ensemble, plus qu'à voir entre Layla et Gab maintenant
    Post edited by nicolasB on
    Les CC c'est le MAL !!
    Pensez à redimensionner vos images et les convertir en jpg avant de les mettre sur le forum ! Merci : Tuto cliquez ici
  • sirhc59sirhc59 Messages: 25,181 Modérateur
    Dans les 36èmes dessous notre pauvre Rosalie, cela dit... elle est tout de même au moins un peu responsable de ce qui lui arrive.
  • [Utilisateur supprimé][Utilisateur supprimé] Messages: 0 Membre
    L'utilisateur et tout le contenu associé ont été supprimés.
  • PythonrouxPythonroux Messages: 11,613 Membre
    ben voilà... bien fait pour toi Rosalie, fallait pas jouer avec le feu :p maintenant tu es toute seule et c'est mérité...

    tu n'acceptes rien de ce que l'on t'offre et tu ne veux que ce que tu ne peux pas avoir....
    Two things only a man cannot hide : that he is drunk and that he is in love.
    P.S. : le CC c'est le mal :p:D ^^
    Comment appelle-t-on un chien qui n'a pas de pattes ?
  • Himari74Himari74 Messages: 1,551 Membre
    @Blue8white C'est sûr que ce n'est pas facile pour elle... elle a perdu son père et puis c'est vraiment compliqué dans sa tête d'ado mais oui, c'est totalement sa faute ce qui lui arrive... :neutral: Et c'est plus que compréhensible que Jake s'en aille finalement.
    Voui, je les aime beaucoup tous les deux :blush:
    Ah oui, ça promet si jamais elles deviennent sœurs par alliance, ces deux-là :tongue:

    @Kannelia La reine des capricieuses ? Juste à peine :wink:
    On verra si elle apprend de ses erreurs...
    Contente qu'il te plaise. Je l'aime vraiment beaucoup :blush:
    Comment résister au charme vampirique d'Al, en effet :tongue:
    Merci beaucoup et de rien ! :smile:

    @nicolasB Et c'est pas fini :mrgreen:
    Rosalie a un certain don pour se pourrir la vie, c'est un fait :lol:
    En ce qui concerne le quatuor... c'est à voir :tongue:

    @sirhc59 C'est le cas de le dire... Mais oui, elle en est en grande partie responsable :wink:

    @EstelleMinigames Un problème avec les vampires peut-être ? Mais tu n'as pas tort, ça risque d'être un problème... :wink:
    C'est sûr qu'elle n'a pas été franchement sympa avec Jake depuis qu'ils sortent ensemble :sweat_smile:

    @Pythonroux Peut-être que ça lui permettra de s'améliorer... :sweat_smile:
    C'est le grand problème de Rosalie, oui... :sweat:


    Chapitre 45 Entre chiens et chats
    Point de vue de Jake
    The End. Voilà. Tout simplement. Encore raté, play again. Pourquoi les deux seules filles qui m'aient jamais vraiment attirées ont un problème avec le bonheur ? Pourquoi ça ne peut pas être plus simple ? Juste vivre, être heureux, être amoureux. Juste ça, Rosalie, c'est compliqué ? Juste ça, Alice, c'était compliqué ? Pourquoi je fais du mal à tous ceux qui m'aiment ? D'abord ma mère. Ah oui, parlons-en de ma mère. Ma mère si jolie, si parfaite et que j'ai toujours haïe du plus profond de mon être. Et Alice. C'était de ma faute. Je savais quelque part, dans un coin de ma tête, qu'elle n'allait pas bien. Mais je fermais les yeux, parce que moi, j'étais heureux et je voulais qu'elle le soit. J'ai fait un peu pareil avec Rosie. Avec Rosie, j'avais peur. Peur de mes fantômes. Et Aloïs. Dieu sait que je lui avais fait du mal à lui-aussi. Et que j'avais fermé les yeux sur bien des choses.
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    Tu sais quoi, Alice ? Je vais le réaliser ton rêve. Puisque c'est la seule chose qui me reste. Juste des souvenirs et des regrets. Beaucoup de regrets.
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    Point de vue de Gabriel
    Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Mais je crois que personne n'a le cœur à la fête. Y compris moi.
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    Mais maman a tenu à ce que je souffle quand même mes bougies au salon. Anna et elle ont fait un effort, même si leurs sourires étaient un peu forcés. Rosie n'est même pas descendue. Elle reste cloîtrée en haut. Je ne sais même pas si elle se souvient que c'est mon anniversaire.
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    Quand elle m'a vu, ma mère m'a aussitôt serré dans ses bras.
    "Ô Gaby, mon petit Gaby ! Tu lui ressembles tellement !"
    C'est vrai. Je suis le portrait craché de mon père. Et j'ai l'impression de l'avoir trop peu connu.
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    Dans la foulée, on a fêté l'anniversaire de ma mère. L'ambiance était un peu triste. Maman est toujours aussi belle mais la voir vieillir me rappelle qu'elle n'est pas éternelle, elle non plus. J'aurais bien aimé que Rosalie soit là mais elle ne va pas bien en ce moment. Pas bien du tout.
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    Après avoir soufflé ses bougies, maman nous a embrassés et a dit qu'elle était fatiguée. Elle est allée écrire dans sa chambre. Anna et moi on est donc restés tout seuls. C'est un peu tendu entre nous en ce moment. Alors elle s'est plongée dans un bouquin sans rien dire et je suis resté debout, tout seul, comme un idiot. Sympa, d'avoir une famille, hein ? Heureusement, j'ai reçu un coup de téléphone pile à ce moment-là.
    "Allô ? Ouep', salut Layla ! Bien sûr, y'a pas de soucis. Tu passes quand tu veux !"
    Anna a sursauté et m'a foudroyé du regard. J'crois pas que nos rapports soient près de s'améliorer.
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    "Joyeux anniversaire ! La vache, Gaby, t'es devenu canon !"
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    "Toujours moins que toi."
    Elle a éclaté de rire.
    "Moi, canon ? Faut que tu revoies tes critères à la hausse, mon pote !"
    C'est vrai, pourtant. Elle a un joli rire aussi. Elle a toujours été super mignonne, en fait. Un peu garçon manqué mais super mignonne.
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    "Attends, je vais te montrer des filles vraiment canon."
    Elle s'est aussitôt levée pour me montrer son top five.
    "Shauna Mayn, Julia Lothario, Aemilia Gothik, Betty Martinez et Cassie Dukes. Ça, c'est des filles classes !"
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    "T'es plus jolie qu'elles.
    - Pffh... T'es mignon, Gaby."
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    J'ai vu que ma sœur nous observait derrière ses lunettes et je me suis dépêché de l'entraîner dehors avant que ça ne se gâte. Elle commence à être lourde avec ça. Et je ne compte pas m'excuser de trouver Layla super jolie et sympa. Est-ce que je dis quelque chose en ce qui concerne son Al ? Pourtant je n'en pense pas moins. Ok, ce ne sont pas des anges mais moi j'y crois. Et si elle y croit pour Al, je ne vois pas pourquoi elle rejette définitivement Layla.
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    "Un 'blème, Gaby ?
    - Non. Rien."
    Je lui ai pris les mains.
    "Je me disais juste que je ne t'échangerais pour rien au monde avec Shauna Mayn ou qui que ce soit d'autre.
    - Tu m'gênes, Gaby.
    - Je t'aime, Layla."
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    Elle n'a pas eu l'air vraiment surprise et elle n'a pas retiré ses mains non plus. Alors je me suis hissé sur la pointe des pieds et...
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    Ouep', je l'ai embrassée, comme ça. Elle ne disait toujours rien mais elle ne m'a pas non plus repoussé quand j'ai passé mon bras autour de ses épaules pour presser plus fort ses lèvres contre les miennes.
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    "Lay..."
    J'ai eu la bizarre impression qu'elle regardait par dessus mon épaule, un sourire sur les lèvres. J'ai légèrement froncé les sourcils.
    "Lay ? Tu... tu veux sortir avec moi ?"
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    Elle a un peu sursauté et s'est retournée vers moi.
    "Euh... je..."
    J'ai eu l'impression de sentir une enclume me tomber sur la tête.
    "Tu ne m'aimes pas, c'est ça..."
    Mais alors pourquoi m'avait-elle laissé l'embrasser ?
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    "Mais si, bien sûr ! C'est juste que j'ai été... surprise. Mais bien sûr que je veux sortir avec toi !"
    Elle m'a attiré vers elle et je l'ai de nouveau embrassée. Mais malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle mentait. Elle n'avait absolument pas été surprise. J'avais l'impression qu'en venant ici, elle savait déjà que je n'avais d'yeux que pour elle. Et ce regard qu'elle avait eu, par-dessus mon épaule. J'avais l'impression qu'elle n'était pas tout-à-fait sincère.
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    "Va falloir que j'y aille !, a-t-elle lancé en me donnant une petite tape sur l'épaule.
    - Déjà ?
    - Je sais, je suis désolée, bébé. Mais on se reverra bientôt !"
    Et avec un petit clin d'œil, elle m'a poussé vers la porte d'entrée... et j'ai alors pu voir qu'Anna se tenait juste derrière nous. Elle m'a adressé un petit sourire forcé avant de s'éclipser vers l'échiquier. J'en avais plus que marre de leur différent à toutes les deux. Ça commençait à m'énerver, cette histoire. Je me suis jeté sur le canapé en attrapant la manette. Tout en jouant, je réfléchissais. Elle avait vraiment eu une attitude bizarre, aujourd'hui, Lay. Un peu trop calculé à mon goût. Je l'aimais, mais je n'étais pas aveugle non plus, contrairement, j'en avais peur, à Anna.
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    Point de vue d'Annabel
    Sous mes yeux ébahis, Layla venait d'embrasser mon petit frère, puis de le virer à l'intérieur, avant de s'installer directement à la table d'échecs vers laquelle je me dirigeais.
    "J'peux savoir à quoi tu joues, Layla ?
    - Commence pas à m'saouler, Annapoubelle.
    - T'es chez-moi, Layla.
    - J'suis chez mon copain.
    - À qui tu as dit que tu partais ? Je comprends pas ton délire, là."
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    "Une femme doit savoir garder son jardin secret. C'est parce que t'es trop honnête, sincère et prévisible que tu perdras ton homme, Anna."
    Elle avait l'air très sérieuse.
    "C'est quoi ton problème ?
    - Fallait pas venir chasser sur mon territoire, p'tite intello.
    - De quoi tu parles ?
    - Tu le sais très bien."
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    "Al ?"
    Elle eut un petit rire.
    "Tu comprends vite, bébé. Pas pour rien que tu t'enfiles tous ces bouquins."
    Attendez... Est-ce qu'il était possible qu'elle fût encore amoureuse d'Al, après tout ce temps ? Alors qu'il m'avait choisi si clairement ?
    "Tu vois toujours Al ?
    - C'est mon meilleur ami, je te rappelle. On flippe enfin, à ce que je vois."
    Son sourire s'était élargi.
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    "Attends, attends. Et mon frère dans tout ça ? T'es pas censée sortir avec lui ?
    - Ben ouais. Et alors ?
    - Tu l'aimes pas ?
    - Si. Il est gentil et il est mignon."
    Si quelqu'un pouvait m'expliquer comment Gaby avait pu tomber amoureux de ça, ce serait pas mal. J'avais une sérieuse envie de me lever et de la frapper.
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    "T'es sérieuse, là ? Il est gentil et il est mignon ?
    - Tu vas pas me dire le contraire alors que c'est ton frangin adoré !
    - Mais tu l'aimes oui ou non ?
    - Ben ouais, je te l'ai dit.
    - Moi, j'te parle de l'amour avec un grand A, de ton cœur qui s'emballe à deux mille à l'heure quand tu le vois, de...
    - Ce que tu ressens quand tu es en face d'Al quoi ! Ça ma poulette, tu m'l'as pris."
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    Je me sentis vidée de toute ma colère. Elle l'aimait vraiment... Et moi, qu'est-ce que j'aurais dit si c'était elle qu'Al avait finalement choisie ? Merci pour tout, un gentil sourire et puis on oublie ?
    "Arrête avec ta pitié, c'est un peu tard ! Je t'ai toujours détesté et je te détesterais toujours, même si t'avais pas fait ça. Alors, s'il te plaît, épargne-moi tes leçons de morale et ce regard empli de condescendance ! Que je sorte avec ton frère, je vois pas en quoi c'est ton problème. Occupe-toi de ton chéri et laisse-moi vivre ma vie !"
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    "Tu devrais pas rester avec mon frère... Si t'aimes toujours Al, c'est pas juste pour lui.
    - Par pitié, arrête de jouer la gentille fille ! J'ai l'impression que tu l'aimes pas beaucoup, ton frangin.
    - Hein ?
    - Qu'est-ce que tu viens te mêler de ses affaires ? J'crois pas qu'il t'ait rien demandé, si ? Et là, tu m'demandes de le laisser tomber alors qu'il m'adore ? C'est vachement égoïste, ça ! Et viens pas jouer à la grande sœur surprotectrice ! C'est juste de l'égoïsme pur. Tu t'en veux parce que si tu sortais pas avec Al, il serait avec moi et ça, tu le sais très bien. Et dans ce cas, tu te sentirais pas coupable vis-à-vis de ton frangin. Maintenant, fais ce que tu veux. C'est pas mon problème. Et ne cherche plus à t'occuper de moi et de ma vie, ok ?"
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    Elle se leva et je la regardai partir. J'hésitai longuement. Elle avait sans doute raison, je me mêlais de ce qui ne me regardais pas... Est-ce que ça me ferait plaisir qu'on me rapporte ce genre de paroles de la bouche d'Al ? Non mais ça me ferait encore moins plaisir qu'il les prononce dans mon dos. Je rentrais donc. Gaby était en train de manger sur le canapé.
    "Salut, Gaby.
    - Salut Anna. On fait la paix ?"
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    "Ouais... Mais je maintiens ce que je pense à propos de Layla. Elle... elle..."
    Comment dire sans le blesser ? Ce devait être impossible.
    "Je ne crois pas qu'elle soit sincère, à ton sujet."
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    "Je sais que tu penses bien faire en disant ça mais je ne suis pas idiot, Anna.
    - J'ai jamais dit le contraire ! Mais tu sais, parfois, quand on aime, on ne se rend pas compte... de certaines choses.
    - Je sais. Et je sais aussi qu'Al est un lâche et qu'il n'est pas prêt à tout abandonner pour toi.
    - Qu... Qu'est-ce que tu veux dire ?
    - Je veux dire qu'il n'acceptera jamais de se marier avec toi et de vivre une vie bien rangée à s'occuper de vos gosses tout en ayant un travail ennuyeux à mourir à côté."
    Je continuais de sourire mais au fond, j'étais blessée. Peut-être que Layla avait raison. Peut-être que parfois, on préférait tout ignorer... Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait mis dans le mille. Je m'étais toujours demandé quel avenir on aurait tous les deux... Et je ne pouvais m'empêcher de douter. On avait des visions du monde si différente, tous les deux...
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    "La paix est toujours valable ?
    - Sinon, ce ne serait pas une paix, Gaby. Une trêve, à la limite... Un cessez-le feu.
    - Stop le cours de vocabulaire, merci. Tu sais ce qu'on va faire, Anna ?
    - Euh... non ?
    - On va sortir ce soir, aller s'amuser un peu. Avec Al et Layla. Ok ?
    - Après tout ce qui s'est passé ?
    - Il s'est rien passé. On s'est juste dit ce qu'on pensait. On s'est peut-être trompés tous les deux. Mais t'aimes Al, oui ou non ?
    - Oui, bien sûr !
    - Même après ce que je t'ai dit ?
    - Oui.
    - Alors tu comprends que moi-aussi, j'aime toujours Layla. Peut-être qu'on est juste deux bonnes poires mais c'est un fait.
    - D'accord. Mais on attend... qu'il commence à faire nuit.
    - Al est un vampire, c'est ça ?
    - Que... Comment... ?
    - Je te l'ai déjà dit : je ne suis pas stupide. Ça va faire quelques jours que tu te trimbales ton bouquin sur les vampires et depuis son anniversaire, je n'ai pas vu Al sortir une seule fois en plein jour. Ça fait beaucoup de coïncidence, non ?"
    Ok. Ne jamais sous-estimer Gabriel Fontenêt. J'espérais juste qu'il n'allait pas droit au mur avec Layla.
    Une fois la nuit tombée, nous nous rendîmes tous deux à notre lieu de rendez-vous. C'était la première fois que je sortais vraiment de la maison depuis que j'étais devenue ado. J'étais un peu intimidée et je l'étais encore plus en voyant Al qui m'attendait. Il était vraiment beaucoup trop beau.
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    "T'es super jolie ! Remarque, ça change pas trop de d'habitude. Je devrais être habitué.
    - Toi, t'es... super classe."
    Il esquissa un sourire.
    "Tu me manques beaucoup trop, Anna.
    - Toi-aussi, Al", soufflai-je.
    Et sans attendre plus longtemps, je l'attirai vers moi pour l'embrasser.
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    Point de vue de Gabriel
    Lorsque je la vis, elle était en train de regarder Anna et Al. Je sentis mon cœur se serrer. Encore plus jolie que d'habitude, notai-je. Et nouveau tatouage. Je l'étudiais encore un peu avant de poser ma main sur son épaule.
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    Elle sursauta.
    "Gaby ! Tu m'as fait peur."
    Je l'entraînais un peu à l'écart et elle sembla vaguement soulagée.
    "Comment ça va, depuis le temps ?
    - Ça fait quelques heures, maintenant !"
    Je soupirai de soulagement. Elle n'était plus comme tout-à-l'heure. Cette fois, elle me regardait en face et elle n'avait pas l'air de penser à autre chose. Peut-être qu'elle m'aimait... vraiment ? J'en avais beaucoup douté, et même encore maintenant, je n'étais pas sûr mais... ce sourire me redonnait espoir.
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    Je me précipitai vers elle.
    "Je t'aime, ma Layla.
    - Je suis désolée, Gaby.
    - Désolée pour quoi ?
    - Pour tout, pour rien... Je sais pas. Tu sais que j't'adore, Gaby.
    - Moi-aussi, j't'adore, ma Lay...
    - Tu me chatouilles, Gaby, arrête !"
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    "On s'revoit demain !", lançai-je tout heureux en la quittant.
    Et le lendemain, je la revis. On s'était donné rendez-vous à Brindleton Bay pour éviter de croiser Anna. Pour éviter de croiser Anna, c'était raté. Je ne sais pas si elle m'avait suivi ou si elle avait aussi son rencard dans le coin mais je l'avais clairement vue foudroyer du regard Layla. Qu'elle fût méfiante, je le comprenais, mais là, ça devenait carrément flippant. Elle ne devait vraiment pas aimer Lay.
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    "Tiens, j'ai comme l'impression de t'avoir déjà vu, toi...
    - Je m'appelle Gabriel, madame.
    - Ah non, m'appelle pas madame, j'ai l'impression d'être vieille !
    - Mais t'es vieille.
    - J'ai qu'un an de plus que toi, gamin. Allez, viens, mamie veut un bisou."
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    "Qu'est-ce que t'as, tu veux ma photo ?
    - J'veux bien.
    - Dans tes rêves !
    - T'es belle, Lay.
    - Change de disque."
    Mais je la voyais sourire en coin. J'étais fier de moi, chaque fois que je réussissais à briser un peu sa carapace. J'avais l'impression que quand on était loin du regard d'Anna, elle était plus... je ne savais pas vraiment. Plus elle-même.
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    Point de vue de Rosalie
    Manger, dormir, jouer. Voilà ce qu'avait été ma vie ces derniers jours, tandis que ça s'agitait en bas. Parfois, maman montait pour voir si je n'avais besoin de rien, si je ne voulais pas descendre au salon mais renonçait invariablement devant mon mutisme. Je ne descendais même plus. Je mangeais ce qu'elle me préparait tous les jours.
    "Rosie ? Tu veux parler de quelque chose ?
    - ...
    - Tu sais que je t'aime ma chérie et que si tu as besoin de quelque chose, tu sais où me trouver.
    - ...
    - À plus tard, ma grande."
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    Et puis ce fut le jour de mon anniversaire. Je ne m'y attendais pas. J'avais oublié le jour de mon anniversaire. Je ne savais même pas si j'étais heureuse ou non de franchir le cap de l'âge adulte. J'avais l'impression de ne plus rien ressentir, ces derniers temps. Juste un immense vide qui ne serait sans doute jamais comblé.
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    Mais brusquement, j'en eus marre. Marre de ce cloisonnement. Qu'est-ce que j'avais fait de mon adolescence ? Rien. Rien de bon, en tout cas. J'avais perdu tous mes amis, perdu le seul homme qui m'ait jamais aimé et au final, je n'avais pas profité un instant de ce qu'on avait pu me donner. J'avais besoin de sortir, de prendre l'air, de renouer avec moi-même et avec les autres.
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    J'errai un moment en ville avant d'oser pénétrer dans le bar à karaoké. La première fois où j'y étais allée, c'était le jour où j'avais rencontré Jake. La dernière fois que j'y étais allée... je préférais ne pas m'en rappeler. Il y avait des fois où je ne me comprenais pas moi-même.
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    "Rosalie ?"
    Une voix inconnue m'interpella. Je sursautais. Ça faisait bien trop longtemps qu'on ne m'avait pas appelée par mon prénom. Surtout mon prénom en entier.
    "Ah. Euh, désolé. Je ne voulais pas te faire peur."
    Cette tête blonde me disait vaguement quelque chose. Je fronçais les sourcils.
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    "On s'est déjà vus quelque part, non ?
    - Tu te souviens de moi ?
    - Vaguement. J'ai dû paumer ton nom, par contre.
    - Je crois pas que tu l'aies jamais su.
    - Alors comment tu connais le mien ?", rétorquai-je, un peu abruptement.
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    "Je m'appelle Aloïs. Aloïs Johansson."
    Al...oïs ? Non, je n'avais jamais dû faire le lien entre cette tête et ce nom mais oui, je l'avais déjà vu. À l'époque où j'allais encore au lycée.
    "C'est toi, Aloïs ?"
    On avait causé ensemble, je ne me souvenais plus bien pour quoi et je n'avais jamais su son nom.
    "Quand je m'étais paumée... juste après la rentrée... Tu m'avais aidée et on avait parlé tous les deux, c'est ça ?
    - C'est ça.
    - C'est toi, Aloïs ?, répétai-je.
    - J... Il t'a parlé de moi..."
    Je me mordis la lèvre pour retenir les larmes qui me montaient aux yeux.
    "T'as eu des nouvelles de lui ?"
    Il secoua la tête négativement.
    "On va parler dehors, ça sera mieux."
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    Je le rejoignis donc. J'étais toujours sous le choc. Aloïs Johansson. Je ne me l'imaginais pas vraiment comme ça, quand Jake m'avait parlé de lui. En fait, je ne savais pas trop ce que je m'imaginais. Un mec du club de boxe, je suppose. Pas le blond qui m'avait aidée quand j'étais qu'une gamine paumée débarquant tout juste en seconde, une petite rouquine peu sûre d'elle. En fait, je n'avais pas vraiment changé, si ce n'était la couleur de mes cheveux.
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    "De quoi tu veux parler ?
    - De Jake. Tu sais où il est ?
    - Non. Il a quitté la ville mais j'en sais pas plus.
    - Toujours plus que moi. Je sais rien de lui.
    - Je peux te dire ce que je sais, si tu veux.
    - Oui, s'il te plaît."
    Je voulais juste que quelqu'un me parle de lui. J'avais besoin d'entendre une voix, de savoir qui était Jake Adams. C'était un peu tard, peut-être mais j'en avais besoin. Pour pouvoir prendre un nouveau départ.
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  • Himari74Himari74 Messages: 1,551 Membre
    Modifié (mai 2018)
    Le récit d'Aloïs
    À l'époque où je le rencontrai, Jake était un type... à problème, pour faire simple. Moi, j'avais surtout l'impression qu'il cherchait à se protéger. Il avait construit une barrière entre lui et le reste du monde. Il se battait tout le temps pour des raisons stupides et il sortait avec des tas de filles en même temps. Il se fichait du monde parce que le monde se fichait de lui. Pourquoi je suis allé vers lui ? Je ne savais pas vraiment et je ne le sais pas plus aujourd'hui. Peut-être justement parce qu'on était si différents. Moi, je n'avais jamais eu le moindre problème. J'avais une famille super que j'adorais, des bonnes notes partout, des gens qui m'aimaient. J'avais peut-être un seul point commun avec Jake : je n'avais jamais vraiment eu d'ami vraiment proche.
    "Qu'est-ce que t'as ? Tu veux t'battre, peut-être ? T'as besoin d'une petite restructuration de la mâchoire ?"
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    "Pas particulièrement. Tu t'appelles comment ?
    - C'est quoi ton problème ? Fiche-moi la paix !
    - Moi c'est Aloïs Johansson.
    - Mais t'es bouché ou quoi ? Tu saoules !"
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    "On est dans la même classe, je crois. Jake Adams, c'est ça ?
    - Pourquoi tu me demandes mon nom puisque tu le sais ?
    - Pour voir si tu me répondais ou si tu t'entêtais dans ton rôle de gars bougon et asocial."
    Il haussa un sourcil et me regarda. Son regard n'était pas vraiment ce qu'on peut qualifier d'amical mais il avait perdu une grande partie de son animosité.
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    Après une longue hésitation, il lança :
    "T'es bizarre.
    - On me le dit souvent."
    Jake éclata de rire et ce fut le début d'une grande amitié.
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    Et puis un jour, Jake a débarqué chez-moi.
    "Allie-chérie ! Tu m'avais pas dit que tu t'étais fait un amiiii !"
    À cet époque, ma mère était enceinte pour la quatrième fois. Après moi, Lou-Ann et Evan, elle allait donner naissance à mes petites sœurs, June et Emily.
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    "Vous savez, vous pouvez passer ici autant de fois que vous voulez ! Allie a toujours été très attaché à sa famille alors il sacrifie beaucoup de son temps pour Evie et Lilly même si on ne cesse de lui répéter qu'on peut bien les mettre à la garderie une fois de temps en temps. C'est un super grand frère, vous savez. Comme on n'est pas souvent à la maison, le pauvre petit ne sort pas souvent. On lui dit pourtant : "Allie, sors, profite du soleil, de ta jeunesse et de tes amis !" mais vous savez comment il est, enfin, je suppose. Même depuis que je suis en congé maternité, je lui dis "c'est bon, Allie, je peux m'occuper de tes frangins, j'ai que ça à faire et puis si tu fais tout le boulot, je m'ennuie. Mais lui, vous savez comment il est, enfin je suppose, il me dit "mummy, tu dois te reposer, c'est pour ça qu'on fait les congés maternités" et moi je lui dis "tu sais que je suis en pleine forme, Allie. J'ai toujours été une grande hyperactive, même deux jours avant d'accoucher et vous êtes tous en très bonne santé et moi-aussi !"
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    "Mummy... On peut monter dans ma chambre, avec Jake.
    - C'est ça, file garnement ! Tu as peur que je ne finisse par montrer des photos de toi en couche-culotte ? Remarque, c'est une bonne idée. ll était super mignon quand il était bambin, Allie-chou. Il l'est toujours d'ailleurs, hein mon chéri ? Il a mes yeux, vous avez remarqué ?
    - Mummy...
    - Mais oui, je sais que je t'embête, mon Allie d'amour. Allez, va t'en.
    - J't'aime mummy, à tout-à-l'heure !"
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    "Désolé pour mummy. Elle est encore pire quand elle est enceinte, je crois. Qu'est-ce que tu fiches ici ?
    - Elle est cool ta mère. Et elle est jolie.
    - C'est le fils de Frances Adams qui me dit ça ?"
    Il grimaça. Sa mère et ses parents en général, c'était un sujet sensible pour lui.
    "Tu peux m'héberger jusqu'à que je me trouve un apart' ?"
    Il y eut un silence.
    "Jake... Je crois qu'il va falloir que tu m'explique deux-trois petites choses..."
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    Et puis Jake rencontra Alice. C'était un jour comme les autres. Il emmenait sa dernière conquête, l'une des jumelles Mayn, Shauna, à la salle de sport, après l'entraînement à la boxe.
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    J'étais là, moi-aussi. À tenir la chandelle.
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    Je regardais à l'arrière-plan. Alice jouait. Elle était membre du club basket dans notre lycée et on voyait bien que la parade amoureuse de Jake l'agaçait même si elle nous tournait résolument le dos. Elle était là avant nous et elle continuait de s'entraîner avec acharnement. C'était dans son caractère, comme je le saurais plus tard. Toujours à bosser avec acharnement pour réaliser son rêve, jusqu'à ce qu'elle ait atteint le point de rupture.
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    À un moment donné, comme Jake et Shauna avait haussé le ton et riaient désormais ostensiblement, elle se tourna vers nous, l'air plus agacée que jamais. Voyant que je l'observais, elle me fit un clin d'œil et elle lança le ballon. Il fit un arc de cercle parfait pour retomber sur la tête de Jake, ricocher sur les genoux de Shauna, avant de tomber par terre. L'air plutôt contente d'elle, elle prit un autre ballon et retourna à son panier. Jake se leva, fulminant.
    "C'est quoi ton problème, la rouquine ?
    - Oh, maman j'ai peur !"
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    "Apprends à viser, avant de t'essayer au basket.
    - Mais je sais parfaitement viser, rétorqua-t-elle.
    - Alors c'est quoi ton délire de balancer des ballons sur les gens ?
    - Mon délire c'est qu'ici, c'est un terrain de basket ! Et la drague n'est pas encore reconnu officiellement comme un sport alors va faire les démarches nécessaires si ça te chante mais en attendant, remets pas les pieds ici !"
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    "Hey, calme ta joie ! J'empiète pas sur ton terrain, que je sache ! Et c'est un lieu communautaire, ici, aux dernières nouvelles."
    Une drôle de lueur luisait dans son regard. J'hésitai à intervenir mais je n'eus pas à le faire.
    "Jake-chéri, laisse tomber. Elle mérite pas que tu t'occupes d'elle, cette pauvre fille. On va ailleur, hum ?"
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    Alice eut un petit "tsss" agacé et, à mon grand étonnement, Jake rétorqua à l'adresse de Shauna :
    "Mais fiche-moi la paix ! Barre toi si ça te chantes mais arrête de me coller comme une sangsue !
    - Hein ?
    - Tu m'as bien entendue. C'est pas à toi que j'cause. Je règle mes problèmes que je veux alors lâche-moi la grappe, c'est à la rouquine que j'cause."
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    "T'es sérieux, là, Adams ?
    - Tout-à-fait sérieux. J'aime pas les pots de colle.
    - Tu vas l'regretter !
    - J'crois pas non. Mais c'est toi qui va le regretter si tu te tires pas d'ici vite fait.
    - C'est fini, Adams.
    - J'en ai rien à faire !
    - Ah ouais ?
    - Ouais, et t'as qu'à dire la même chose à ta sœur.
    - À ma sœur ? Qu'est-ce que Tara vient faire dans cette histoire ?
    - C'que vous pouvez être saoulante, toutes les deux ! Y'en a pas une pour rattraper l'autre !
    - Tu sortais avec Tara ?
    - Ouais, t'es contente ?
    - Pauvre tâche !"
    Et elle s'en alla, bousculant Alice au passage.
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    "T'es vraiment la dernière des raclures, Adams.", déclara alors Alice mais on pouvait deviner un léger sourire dans ses yeux. Peut-être que Jake le vit parce qu'il rétorqua :
    "Et alors ? T'as un problème avec ça ?"
    Je m'approchais alors. Je n'arrivais toujours pas à déterminer si la lueur qui s'était allumée dans son regard était positive ou non. Je ne saurais toujours pas le dire. Mais elle lui plaisait. Elle ne mâchait pas ses mots et ne s'agenouillait pas devant lui. Ce qu'on aurait qualifié d'une "drôle de fille", sans doute.
    "Désolé Alice. Je crois qu'on va partir nous aussi."
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    Jake se tourna vers moi, furieux.
    "Heiiin ? Hors de question !
    - T'as tort, Jake. Reconnais-le et tirons-nous d'ici.
    - J'm'en fiche d'avoir tort ou raison ! Tu t'appelles Alice, c'est ça ?
    - Peut-être.
    - Si tu m'bats au basket, alors peut-être que je m'excuserais.
    - T'es sérieux ? C'est mon sport le basket, qu'est-ce que tu crois ?
    - T'es ok, alors ?
    - Prépare-toi à te faire rétamer, gamin.
    - Parfait.
    - Jake...
    - Toi, t'es notre arbitre. Et pas la peine de tricher, je sais ce que je fais !
    - C'était pas dans mon intention."
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    Ouais, elle lui plaisait vraiment.
    "T'es sûr de vouloir te ridiculiser ?
    - Oh, ne sois pas si sûre de toi."
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    "Qu'est-ce que tu dis d'ça ?
    - Essaie de mettre un panier et on en reparle."
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    Il souriait jusqu'aux oreilles désormais. Peut-être même qu'il aurait accepté de perdre... Ç'aurait sans doute été mieux, pour eux deux.
    "Bam ! Là, t'as rien à dire !
    - C'est vrai que c'est pas mal... T'as déjà fait du basket.
    - Un peu. Mais c'était y'a longtemps.
    - La chance du débutant, alors."
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    "Tu parles, je suis sûr que t'es jalouse parce que tu sais même pas faire tourner le ballon sur un doigt !
    - C'est un défi ?"
    Elle haussa un sourcil et l'imita. Peut-être avec un peu moins d'assurance mais il y avait quelque chose de gracieux dans son geste timide et ses yeux fixés sur le ballon.
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    Je jetai un coup d'œil vers Jake. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Je crois que pour la première fois de sa vie, il était en train de tomber amoureux. Pour le meilleur et pour le pire, comme on dit.
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    Contre toute attente, Jake l'emporta.
    "T'as vu ça, Aloïs ! J'ai tout défoncé ! Contre une basketteuse, en plus !"
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    Elle, elle le regardait. Dans ses yeux, tout se mélangeait : l'amour, l'admiration, la déception et aussi, un autre sentiment, comme une sensation d'infériorité. Je ne sais pas si c'est à cet instant précis qu'elle se rendit compte qu'elle était condamnée, condamnée à l'aimer et à le haïr en même temps. Elle ne pouvait s'empêcher de l'aimer, parce qu'il avait ce sourire, parce qu'il avait ce talent naturel, parce qu'il était le seul à l'avoir jamais vaincue, parce qu'il était Jake Adams. Mais en même temps, elle le haïssait parce qu'il venait de réduire à néant des années d'effort pour réussir là où personne ne croyait en elle. Elle avait tout abandonné pour ce sport, elle avait galéré, elle s'était entraînée extrêmement dur, elle avait pleuré, souffert, renoncé puis elle était reparti de plus belle pour décrocher son étoile, elle en avait subi, personne ne croyait en elle, ses parents l'avaient pratiquement renié et elle avait dû se montrer plus forte que tous les machos qu'elle avait rencontré et qui lui avaient dit qu'elle n'arriverait jamais à rien. Et voilà qu'il débarquait avec son grand sourire et qu'il la battait, sans effort apparent, elle qui avait tant lutté pour atteindre ce niveau ?
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    "Qu'est-ce que t'as ?"
    Il s'était avancé vers elle et elle le regardait avec méfiance. Il avait l'air ravi.
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    "Désolé.
    - Hein ? Mais t'as gagné !
    - Et alors ? J'ai le droit de reconnaître que j'ai eu tort, non ? C'était cool. Plus cool qu'une journée avec Shauna pendue à mon bras !
    - Pourquoi tu crois que je fais du basket ?
    - J't'aime bien."
    Il dit cela avec une sincérité de môme et Alice eut beaucoup de mal à cacher sa gêne.
    "On est pote, maintenant ?
    - Euh... ouais, j'suppose.
    - Alors tope là ! On va tout déchirer au basket !
    - Tu faisais pas de la boxe ?
    - J'ai pas signé à vie ! Tu parlerais de moi à ton entraîneur ?
    - T'es sérieux ?
    - Plus que sérieux !"
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    "Qu'est-ce que t'as, encore ?"
    Il restait planté, là, devant elle, un sourire béat aux lèvres. Moi, je les regardais de loin, riant dans ma barbe. Je crois que Jake avait totalement oublié ma présence. Je me demandais s'il aurait l'audace d'essayer de lui voler un baiser et, visiblement, Alice aussi.
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    Post edited by Bloup on
  • Himari74Himari74 Messages: 1,551 Membre
    Modifié (mai 2018)
    Mais il se contenta de l'enlacer candidement.
    "À plus sur le terrain, alors !"
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    Ils se revirent ensuite, plusieurs fois. Parfois avec, parfois sans moi. Il essaya de l'initier à la boxe.
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    Mais ils préféraient tous les deux le basket, au final.
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    Jake avait perdu presque toutes ses copines et les potes qu'il avait pu se faire, en-dehors de moi. Ils passaient presque tout leur temps ensemble et ils trouvaient tous qu'il avait "changé". C'était vrai. Avant, il ne faisait pas vraiment de sport. Il se plaisait plutôt à y traîner pour "faire genre". Maintenant, il était devenu sérieux et je ne l'avais pas vu manquer une seule séance du club de basket. Et il ne lâchait plus Alice. Avant, il se lassait assez facilement d'une même compagnie -à part la mienne- et avec "ses" filles, ça ne durait jamais plus que quelques semaines. Alice, il ne parlait que d'elle. Et il lui fallut même un moment avant de l'embrasser pour la première fois. Il devenait timide. Elle n'était pas comme les autres. Il l'aimait vraiment.
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    Et puis un soir,
    "Qu'est-ce que t'as ? T'as perdu ta langue ?
    - T'es jolie, en fait, Alice.
    - Serait temps que tu le remarques !"
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    "Attends, je reviens."
    Et il la planta là. Elle attendit, un peu troublée. Et il revint, une rose dans la main, à notre grande surprise à tous les deux.
    "Pour me faire pardonner", déclara-t-il, l'air très sérieux.
    - Hein ? De quoi ?
    - De pas l'avoir remarqué plus tôt."
    Et puis, sans qu'il y eut une parole de plus échangée, Jake se lança en avant sur les lèvres rouges de la basketteuse. Elle fut d'abord surprise, puis ses bras se refermèrent doucement autour de la poitrine de Jake et ils s'embrassèrent encore.
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    Ils se regardèrent. Ils avaient l'air heureux, à cette époque de leur vie. Peut-être même qu'Alice avait oublié qu'il était celui qui avait brisé son rêve.
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    Puis il y avait eu l'accident. Alice s'était blessée à un entraînement de basket. Le verdict était tombé : elle ne jouerait plus jamais, ou en tout cas, pas à haut niveau. À partir de ce jour-là, elle avait changé. Elle avait beaucoup maigri. Elle sortait toujours avec Jake, ils vivaient même ensemble mais ce n'était plus la même chose. Quand elle le regardait, parfois, elle ne pouvait pas refouler la haine qui lui montait aux yeux. Et puis parfois, elle avait des crises de tendresse et elle l'aimait de nouveau comme avant, même plus encore. Quand il n'était pas là, elle restait devant la télé. Elle regardait son rêve, qu'elle ne réaliserait jamais.
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    Un jour où j'étais venu voir Jake, elle était toute seule dans l'apart'.
    "Jake est là ?
    - C'est toi Aloïs ?, demanda-t-elle d'une voix absente.
    - Oui.
    - Entre alors. Il ne devrait pas tarder."
    Elle s'était levée pour me saluer et son pied heurta la table basse. Ses yeux s'emplirent de larmes, mais ce n'était pas à cause de la douleur. Je dis pourtant :
    " Ça va ? C'est ta blessure ?
    - Non, c'est rien.
    - Je suis désolé. Ça doit être dur pour toi, de ne pas...
    - Tu... Tu comprends pas..., dit-elle d'une voix entrecoupée de sanglots.
    - Euh... Désolé ?
    - C'est moi ! C'est moi, j'ai fait exprès... Je... J'en pouvais plus. Pour lui, c'était... ça a toujours été tellement facile ! Moi, j'y arrivais plus... Alors j'ai fait exprès de me blesser parce que je savais que c'était le seul moyen pour moi d'arrêter définitivement le basket. Et je voulais pouvoir l'aimer normalement, sans être constamment en conflit avec moi-même... Mais depuis, depuis c'est encore pire. Je lui en veux pour ma blessure, je lui en veux pour tout, et je le déteste, ô combien je le déteste ! Mais je l'aime au moins autant et j'en ai marre, marre de ne pas pouvoir tirer un trait sur lui. J'ai voulu juste l'aimer et j'ai échoué mais je n'arrive pas à tirer un trait sur lui... Je ne sais pas, je ne sais plus. Chaque fois qu'il sourit, j'ai envie de pleurer. Et je comprends même plus ce que je veux, ce que je ressens. Je suis totalement paumée, Aloïs !"
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    Et moi, la seule que j'ai su faire, c'est la prendre dans mes bras, lui dire "ça va aller". La vérité c'est que je n'avais rien à dire. Peut-être que si j'avais su trouver les mots, quelque chose aurait changé. Peut-être, ou peut-être pas. Parfois je me dis qu'il n'y avait juste rien à dire, que c'était elle-même qui avait scellé son destin en acceptant le défi de basket, moins d'un an et demi plus tôt.
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    Post edited by Bloup on
  • Blue8whiteBlue8white Messages: 3,605 Membre
    Quelle est triste l'histoire de Jake... Il n'a jamais eu de chance dans la vie le pauvre :(
    Par contre je ne vois pas pourquoi il s'en veux autant pour Alice. Elle lui en voulait parce qu'il était meilleur qu'elle au basket ? C'est un peu ridicule quand même de se mettre dans des états pareil pour ça :sweat: Ce n'est pas lui qui l'a brisé, c'est elle toute seule comme un grande.
    Mais je peux comprendre qu'une part de lui-même ne peut s'empêcher de penser que c'est sa faute :#

    Je me demande si Layla est vraiment sincère avec Gaby... Si ce n'est pas le cas, il va encore y avoir un coeur brisé chez les Fontenêt :#
    Au moins Annabel est heureuse en amour <3

    Et ça y est Rosie a fini de faire l'enfant gâté ? A son âge il est temps :mrgreen:
    Bon anniversaire à elle d'ailleurs, ainsi qu'à Blanche et Gaby :kissing_heart:

    Ah et j'adore la mère d'Aloïs :joy:
    Studio
    Legacy : La Meute des Héritières
    100 bébés : La Vengeance de Rosabella Blackmoon

    ♦ Gameplay : Du côté de chez mes Sims...

    Crise FinancièreLa Crise Comme Seconde Vie (Terminé) ♦
    Not So Berry : Le Compte-Rendu de Blue (Terminé) ♦

  • PythonrouxPythonroux Messages: 11,613 Membre
    je me doutais bien que Jake n'avait pas vécu des choses faciles mais je ne pensais pas que c'était à ce point là... il a le chic pour trouver les filles à problème quand même le pauvre...

    pauvre Gaby, je sais pas pourquoi mais je ne pense pas qu'elle soit franche avec lui Layla :'( j'espère me tromper pour lui
    Two things only a man cannot hide : that he is drunk and that he is in love.
    P.S. : le CC c'est le mal :p:D ^^
    Comment appelle-t-on un chien qui n'a pas de pattes ?
  • nicolasBnicolasB Messages: 4,673 Membre
    Et bien la vie Jake est loin d'être un long fleuve tranquille dis donc. Mais si Rosie à fait la paix avec elle meme peut etre serait elle capable d'alléger la souffrance du beau Jake.
    Pour le quator infernal, je le sens pas gagné non plus

    Enfin superbe MAJ et vivement la suite
    Les CC c'est le MAL !!
    Pensez à redimensionner vos images et les convertir en jpg avant de les mettre sur le forum ! Merci : Tuto cliquez ici
  • KanneliaKannelia Messages: 16,999 Membre

    @Himari74 : ah la la... compliqués ces ados!!... pas très "catholique" l'attitude de Layla... elle est presque machiavélique :o
    J'espère que Gaby ne se laissera pas manipuler par elle!

    Le pauvre Jake: quel lourd passé et que de souffrances enfouies.... moi je le "kiffe"...lol...

    Quant à Rosie, eh bien espérons que le passage à l'age adulte lui mette du plomb dans la cervelle et les pieds sur terre :D
    Sa route croisera t-elle de nouveau celle du beau Jake ???...

    Très belle MAJ. Merci à toi et bonne semaine ;)
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