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[Histoire] Chasseur d'hommes (Chapitre 7)

Réponses

  • DaemonyaDaemonya Messages: 5,212 Membre
    Modifié (avril 2016)
    J'adore ce chapitre, prenant, j'avais toute la scène sous les yeux ^.^
    C'est dingue quand même, ces martiens feraient-ils de la manipulation mentale par la même occasion ? :o
    Fais gaffe... parc'que j'ai une tronçonneuse ! >:)

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  • Caro220283Caro220283 Messages: 2,208 Membre
    C'est clair, qu'elle tension... :o Traqué comme une bête, il est mal barré ton héros !
    :star: Ma participation au défi "repeuplement" : Over the Rainbow
    :star: Un Random Legacy : L'esprit Libre
    :star: Histoires :
    Pas à ma place (Terminée)
    Charmant ? Vous avez dit charmant ? (Terminée)
    Hors-série issus de Charmant ? : Les charmantes petites histoires
  • LarbreenbouleLarbreenboule Messages: 5,725 Membre
    La situation ne s'arrange pas : les trois barbouzes ont rendu Mawson complètement fou et ils vont commencer à traquer Holloway... :fearful: C'est chaud patate, là ! :grimace:
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    @Daemonya , @Caro220283 et @Larbreenboule : merci , effectivement sa devient chaud pour lui, le voila seule et traquer par les M.I.B ^^
  • pytisapytisa Messages: 6,349 Membre
    oh misère... ils sont dans la mouise tous les deux :fearful:
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  • chipiecyranochipiecyrano Messages: 2,954 Membre
    Rassure toi @Simsclown je ne me sens pas obligée j'aime ton histoire et ta façon d'écrire :) Bon bah effectivement Ronald est dans la mouise ... peut-être qu'il devrait essayer de trouver Charles pour voir si il le reconnaît ou si il a subit un lavage de cerveau ! Est ce que l'hotelier les a vu passer c'est moins sur ça ! Affaire à suivre .... très bon chapitre :)
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    Modifié (avril 2016)
    CHAPITRE 5

    La vue de la cabine téléphonique lui donna une idée. Il glissa un jeton dans l'appareil et composa le numéro de son hôtel. Le mouchoir appliqué sur le micro du combiné, il annonça, dès que son correspondant eut décroché :
    — Ici la Police Station de la Septième Avenue. Monsieur Garbush?... Lieutenant Holsson à l'appareil. Excusez-moi de vous déranger à pareille heure. Cette nuit a été pour vous assez pénible, je le conçois. Toutefois, je désire entendre de votre propre bouche le récit des événements tels que vous les avez vécus...
    — Mais, lieutenant, j'ai déjà expliqué ça au sergent-chef, tout à l'heure...
    Je le sais, monsieur Garbush. Cependant, nous venons de recevoir à l'instant même un témoignage inattendu. En effet, quelqu'un soutient avoir vu entrer dans votre hôtel plusieurs personnes qui, peu de temps avant la crise de votre locataire, en sont ressorties. Vous n'avez pas signalé le fait à mon enquêteur.
    — Qu'est-ce que c'est que cette histoire, lieutenant ? Le sergent vous l'a peut-être dit, mon hôtel n'est pas un palace. Pas de veilleur de nuit, naturellement. A minuit, la lourde est bouclée. Donc, si des mecs étaient rentrés chez moi après minuit, je les aurais vus forcément en leur ouvrant la porte !
    — C'est curieux, monsieur Garbush. Le témoin en question prétend bien avoir vu, vers 2 h 30 environ, entrer plusieurs personnes, insista Holloway sans préciser ni le nombre ni le sexe de ces « personnes ».
    — Je ne comprends rien à cette histoire, lieutenant. Après minuit, impossible à quelqu'un d'entrer sans que je lui ouvre personnellement la porte. Or, il n'est rentré personne. Ronald Holloway est arrivé vers une heure et demie environ, en compagnie d'un nommé Mawson, Charles Mawson. Ils sont restés enfermés dans la chambre d'Holloway jusqu'à deux heures un quart, bouffant des sandwiches et sifflant de la bière. A cette heure-là, Holloway est ressorti, laissant Mawson chez lui. Il n'est pas encore rentré. C'est vers 4 heures du matin que Mawson a commencé de beugler, ameutant tous les locataires.
    « Inquiet, je suis monté. La chambre n'était pas fermée, j'ai vu le type qui, en hurlant, voulait se jeter par la fenêtre. Avec des locataires, je me suis précipité pour le retenir. Les flics..., pardon, je veux dire les policemen, sont arrivés pile, avec les pompiers et l'ambulance, pour le cueillir au vol. Cet abruti m'a quand même flanqué un œil au beurre noir et a sonné trois locataires !
    — Je sais tout cela, monsieur Garbush, prétendit imperturbablement Holloway. Le sergent-chef m'a transmis un procès-verbal. Ce qui m'intrigue, c'est que vos déclarations ne concordent pas — sur un point — avec celles de notre témoin : la venue de plusieurs personnes en votre hôtel entre le moment où... Ronald Holloway est sorti et celui où Mawson s'est défenestré.
    — Que voulez-vous que je vous dise, lieutenant ? Que j'ai vu ces personnes ? C'est faux. Je n'ai rien vu, vous m'entendez ? Rien vu ! Vos hommes ont d'ailleurs fouillé la chambre d'Holloway, puisque c'est lui qui a amené Mawson chez moi ; il n'y avait personne. Seuls les restes des sandwiches et les boîtes de bière vides se trouvaient dans la chambre.
    — Rien d'autre ?
    — Ben..., le sergent ne vous a donc pas dit exactement ce qu'il y avait ? s'étonna l'hôtelier.
    — Heu ! oui, naturellement. Des miettes et des boîtes de bière vides, sans plus. Je vous remercie, monsieur Garbush. Pardonnez-moi de vous avoir posé toutes ces questions... par pure formalité et à seule fin de contrôler les dires du témoin dont je viens de parler.
    Il raccrocha et s'épongea le front : ainsi, les trois hommes vêtus de sombre avaient « confisqué » à Mawson le portefeuille de John Dawkins !
    — Je me demande comment ils s'y sont pris pour pénétrer dans l'hôtel sans être vus par le père Garbush ? La chose est à peu près impossible.
    Tout en soliloquant, ses déambulations l'amenèrent devant un hôtel d'apparence modeste, fermé à cette heure, et dut presser plusieurs fois la sonnette avant qu'on ne vienne lui ouvrir.
    Le propriétaire toisa d'un œil soupçonneux ce noctambule sans bagage, aux traits fatigués, désirant une chambre « à la semaine ». L'hôtelier empocha la location et tendit la clé en bâillant. Un quart d'heure plus tard, Holloway put s'endormir d'un sommeil agité dans une chambre dont il n'avait même pas remarqué la couleur des murs !

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    Il ne se réveilla qu'à dix heures et s'empressa de prendre une douche froide dans la cabine commune de l'étage pour quitter l'hôtel peu après. Il revint à onze heures, porteur d'une valise neuve — assez lourdement chargée — et d'un carton sur lequel figurait la marque d'une maison de confection pour homme.
    Dans sa chambre, il se dépouilla de ses vêtements fripés, ouvrit la valise et chercha parmi divers paquets le coffret en plastique d'un rasoir électrique. Il posa sur l'étagère du lavabo une savonnette Rexona, un dentifrice Gibbs, une eau de toilette Vikä et une brosse à dents. Une fois rasé, il déplia les paquets pour étaler sur le lit des chemises, cravates, du linge de corps et des pantalons. Ayant fait son choix, il s'habilla, se chaussa de souliers neufs, retira du carton un veston en tissu pied-de-poule et s'examina dans la glace de l'armoire.
    Satisfait de son aspect plus soigné, il fit un paquet de ses vieux vêtements, rangea le reliquat de ses achats dans la valise et sortit. Un taxi l'amena au Murgrave Hôtel, un établissement infiniment plus sélect que les « cambuses » où, jusqu'alors, il avait séjourné.
    Laissant à un groom le soin de monter sa valise dans la chambre qu'il venait de louer — sans même prendre le temps de la visiter — il ressortit en hâte et, toujours en taxi, se rendit à la Seaman's Bank. Les formalités de location d'un coffre lui prirent une demi-heure à peine et il put ensuite, guidé par un employé, descendre à la salle des coffres. Au milieu du couloir, à gauche, l'employé ouvrit dans le mur de métal, parmi un grand nombre de portillons blindés, celui qui correspondait au coffre du nouveau client auquel il remit la clé avant de s'éloigner.
    Ronald Holloway déposa dans le réduit la lettre destinée à Alfred Dawkins ainsi que trois mille dollars, ne conservant sur lui que la somme de trois cents dollars.
    Après avoir ainsi mis en sécurité l'argent et la lettre dont les trois hommes devaient présentement s'efforcer de retrouver la trace, il quitta la Seaman's Bank, soulagé. Obéissant enfin à ses tiraillements d'estomac, il prit le chemin d'un restaurant, dans Pearl Street. Au passage, il acheta à un bureau de tabacs le New York Times et le New York Herald Tribune. En donnant une pièce de monnaie à la vendeuse, une petite publication dont il n'avait jamais entendu parler attira son attention : Flying Saucers Magazine. Il s'empressa de l'acheter et entra dans le restaurant où il commanda distraitement le menu en ouvrant un journal. A la une s'étalait en caractères gras :
    JOHN DAWKINS S'EST SUI.CI.DE
    Son cadavre a été découvert, la nuit dernière,
    dans le Cherry Blossom Park.

    Le constructeur d'avions, développait l'article, copropriétaire avec son frère Alfred, de la Dawkins Aircraft Corp., de willow Creek, a été trouvé mort, hier soir vers minuit, la tempe trouée d'une balle de calibre 11,25. Le désespéré — disparu depuis un mois dans des circonstances que les enquêteurs s'efforcent d'éclaircir — tenait encore un colt dans sa main droite. Les services techniques de la police ont pu formellement établir qu'il s'agissait bien d'une balle tirée par cette arme. Apparemment, l'hypothèse d'un meurtre camouflé en ❤️❤️❤️❤️ paraît devoir être écartée. Toutefois, la disparition du portefeuille du défunt pose une énigme à la police.
    Un malandrin, ayant par hasard découvert le cadavre, se serait-il emparé de son portefeuille ?
    Par ailleurs, on s'explique mal l'acte de désespoir de ce riche industriel et brillant pilote d'essai. Récemment atteint de paludisme, le fait de devoir renoncer à piloter les prototypes
    expérimentaux l'aurait-il affecté au point de mettre fin à ses jours ?
    L'on ne peut, actuellement, que formuler des hypothèses.

    La suite de l'article était consacrée à une biographie sommaire de Dawkins.
    « Aucune allusion au coup de fil « anonyme » reçu cette nuit par le frère de la victime », nota mentalement Holloway.
    Le garçon qui vint apporter les hors-d'œuvre le tira de ses réflexions. Mais avant de commencer son déjeuner, Holloway parcourut les innombrables pages du Times et du Hérald Tribune.L'information recherchée n'occupait qu'une trentaine de lignes à l'avant-dernière page et ce dans la rubrique : Faits divers.
    DRAME DE LA FOLIE :
    un homme se jette d'un deuxième étage.

    La nuit dernière, dans un modeste hôtel, un ancien professeur de philosophie, Mr. Charles Mawson, a été pris d'une crise de folie furieuse. Poussant des clameurs et des hurlements d'effroi, le malheureux qui se prétendait menacé par des « Martiens » s'apprêtait à se jeter par la fenêtre. L'hôtelier, aidé par quelques locataires, parvint à le retenir suffisamment longtemps pour permettre à Police Secours et aux pompiers de se rendre sur les lieux. Avec promptitude, les pompiers secouristes déployèrent une toile circulaire juste à temps pour éviter au dément qui venait de sauter dans le vide de s'écraser sur la chaussée. Mr. Charles Mawson a été conduit à la Section psychiatrique du département de la Santé.
    — Pauvre vieux, soupira Holloway. Les « Chasseurs d'Hommes » sont responsables de ses malheurs. Après avoir indirectement causé la mort de John Dawkins, ils ont rendu fou Charles Mawson... Vais-je être leur troisième victime ?
    En se posant cette question, il coula machinalement autour de lui un regard anxieux. Le visage des dîneurs n'offrait pourtant rien de menaçant. Il se décida enfin à manger tout en feuilletant la brochure mensuelle : Flying Saucers Magazine (1).
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    Parcourant le sommaire, il tiqua brusquement et lut l'index sur la page de garde :
    J. Dawkins, le constructeur d'avions, admet l'existence des O.V.N.I. Page 17.

    (1) Le Flying Saucers Magazine est un magazine qui existe vraiment aux Etat Unis sur les OVNI.
    Post edited by Simsclown on
  • DaemonyaDaemonya Messages: 5,212 Membre
    C'est dangereux les martiens quand même x)
    Il est mal barré le Holloway mais au moins ils ont pas l'air de l'avoir débusqué ^^ J'espère qu'il trouvera quelques indices sur c't'histoire à l'avenir quand même on s'en fiche si ça tourne mal c'est pas nous qui prenons les risques ^.^
    Fais gaffe... parc'que j'ai une tronçonneuse ! >:)

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  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    @Daemonya : c'est pour ça qu'il change souvent d'hôtel, pour pas se faire débusquer.
  • LarbreenbouleLarbreenboule Messages: 5,725 Membre
    Modifié (avril 2016)
    Je me demande comment Holloway va s'en sortir face aux chasseurs d'hommes dotés de pouvoirs extraterrestres contre lesquels personne n'a rien pu faire jusqu'à présent :worried:. Parce que même si Holloway ne reste jamais longtemps au même endroit, ses poursuivants finiront bien par lui tomber dessus un jour ou l'autre, le plus tard possible, j'espère... :confounded:
  • LilisimsLilisims Messages: 7,323 Membre
    Retard rattrapé ! C'est vraiment super bien mené ton intrigue !
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    @Lilisims : merci , sa fait plaisir d'avoir une nouvelle lectrice, je posterais la suite en début de semaine.
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    Modifié (avril 2016)
    CHAPITRE 6

    Tout en mangeant, Holloway commença la lecture de cet article :
    Poursuivant le sondage d'opinion que nous avons entrepris, exposait le rédacteur, et après avoir publié dans notre précédent numéro les déclarations de nombreuses personnalités de l'industrie et du monde scientifique, nous reproduisons aujourd'hui l'avis d'une « V.I.P. » de l'aéronautique : Mr. John Dawkins, co-directeur de la Dawkins Aircraft Corp., de Willow Creek.
    — Il est impensable, nous a précisé Mr. Dawkins, que les millions d'observation d'O. V.N.I. enregistrées depuis trente-trois ans de par le monde soient le fruit de l'imagination. Il est non moins impensable qu'il puisse s'agir de ballons-sondes ou d'un phénomène naturel tel que : courants de météorites dont les « orbites » croiseraient périodiquement celle de la Terre. Je suis convaincu que nous assistons à l'observation méticuleuse de notre planète par une race d'êtres pensants venus d'un autre monde. D'abord attirés jadis par les explosions de nos bombes A et H, ces êtres le sont maintenant par nos multiples satellites artificiels et nos lancements de fusées vers la Lune, Vénus ou Mars.
    « A maintes reprises, des aviateurs — dont la sincérité et la valeur de jugement ne sauraient êtres mises en doute — ont vu des disques luminescents croiser proche de leur ligne de vol. J'ai eu l'occasion de bavarder avec l'un de ces pilotes chevronnés et puis vous affirmer que l'engin décrit par lui ne correspondait à aucun type d'aéronef connu en usage dans notre pays ou à l'étranger. Les caractéristiques, les prouesses fantastiques des O.V.N.I. sont telles qu'il est impossible d'imaginer une nation capable de les avoir mis au point dans l'état actuel de nos connaissances techniques. Au reste, si d’autre pays ou notre pays possédaient un appareil aussi prodigieux, aussi maniable, je vois mal à quoi répondraient nos lancements de fusées (plus ou moins réussis chez « eux » et chez nous, il faut bien le dire !), essais laborieux visant à placer des satellites autour de nos planètes voisines.
    « Par ailleurs, si ces mystérieux appareils discoïdaux étaient réellement le produit d'une hallucination et si en haut lieu en en était convaincu, nous pouvons tenir pour certain que la Commission gouvernementale qui succéda à la mascarade du Project Blue Book — visant à nier les O.V.N.I. — aurait été dissoute depuis belle lurette !

    « Quelles que soient les raisons pour lesquelles les autorités s'efforcent de leurrer le public à l'égard de ce problème, je considère le silence ou les communiqués mensongers des responsables comme une chose dangereuse et allant à rencontre de tous les principes démocratiques auxquels notre pays est attaché. Je conçois que l'on entoure du secret militaire les réalisations de prototypes d'aéronefs. Je conçois également fort bien que l'on se défie d'un adversaire éventuel. Mais dans la conjoncture présente, ces deux considérations ne sauraient jouer, et ce pour les raisons suivantes : les O.V.N.I. n'ont rien de commun avec les aéronefs que nous pouvons étudier ; d'autre part, aucune nation, aujourd'hui, ne peut plus être suspectée d'être la détentrice de ces engins mystérieux. L'on ne peut donc, ainsi, parler « d'adversaire éventuel » AU SENS TERRIEN DU TERME. En tout état de cause, je souhaite qu'avant longtemps les autorités sachent prendre leurs responsabilités et renseignent le public mieux qu'il ne l'a été jusqu'ici.

    Songeur, il parcourut brièvement les autres articles, comptes rendus d'observations et rubrique bibliographique, puis il s'avisa de consulter la première page. Ce numéro datait du mois écoulé : juin. Le numéro de juillet n'était donc pas encore paru. Par conséquent, l'article avait dû être écrit, logiquement, en mai, c'est-à-dire peu de temps avant la disparition de John Dawkins.
    — Flying Saucers Magazine, relut-il une nouvelle fois. Revue mensuelle du World Saucers Bureau. Stanley Rowland, directeur.
    Holloway réfléchit, pesant mûrement l'opportunité de la démarche qu'il se proposait d'effectuer auprès du directeur du W.S.B., puis il se décida. Après avoir réglé son repas, il héla un Taxi et jeta au chauffeur l'adresse du World Saucers Bureau.
    Un quart d'heure plus tard il s'arrêtait devant un building d'une trentaine d'étages portant le numéro 715.

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    Renseigné dans le hall, il gagna le dix-septième étage et sonna à l'appartement 79.
    Sensiblement du même âge que lui, un homme de grande taille, très brun, vint lui ouvrir. Sympathique, sa physionomie trahissait une nature énergique et franche.
    — Monsieur Stanley Rowland?... Ronald Holloway.
    — Enchanté, monsieur Holloway. Je vous en prie, entrez...
    Dans un angle du vaste bureau où il fut introduit s'entassaient des milliers d'exemplaires du Flying Saucers Magazine. Un rayonnage mural recélait d'innombrables volumes, des piles de revues et une grande quantité de chemises bourrées de papiers. Un fichier métallique à classement vertical occupait l'un des murs du bureau.
    Sur le meuble-bureau régnait un désordre assez indescriptible. Des fiches dactylographiées s'y éparpillaient, côtoyant des revues, des livres et deux chemises ouvertes à droite d'une machine à écrire. Le téléphone reposait sur une pile de circulaires. Des stencils pendaient sur le bord gauche du bureau, face à un appareil duplicateur.

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    — Ce capharnaüm doit vous surprendre, monsieur Holloway, fit-il en manière d'excuse. Nous manquons à la fois de place et... de capitaux dans notre organisation, d'où la pagaille que voici.
    Conquis par la simplicité et la franchise de cet homme, Holloway leva la main en signe d'insouciance :
    — Cela n'a aucune espèce d'importance et n'est pas fait pour me gêner. Avant de vous exposer le but de ma visite, je tiens à préciser certains points : jusqu'à hier soir je ne m'étais jamais intéressé aux problèmes dont vous vous occupez. Je n'ai donc pas d'opinion préconçue en faveur ou contre les O.V.N.I. Partant, il se peut que mon ignorance ou mes questions vous fassent sourire.
    « J'ai appris tout à fait par hasard votre existence en achetant ce matin Flying Saucers Magazine. Un article, consacré à l'opinion de John Dawkins sur les O.V.N.I., m'a vivement intéressé et je serais heureux de vous poser quelques questions.
    « Tout d'abord, fit-il en tendant sa carte d'identité au jeune directeur du W.S.B., voici mes papiers. Simple « civil », je n'appartiens à aucun organisme gouvernemental ni à la police.
    — Quand cela serait, sourit Stanley Rowland, je n'y verrais absolument aucun inconvénient. Nos correspondants, mes camarades du « Bureau » et moi-même menons une existence des plus paisibles et, jusqu'à preuve du contraire, il n'est pas interdit de publier une revue documentaire consacrée aux O.V.N.I.
    — Je n'en doute pas... Voici donc l'objet de ma visite. J'aimerais savoir à quel moment vous avez obtenu de feu John Dawkins la déclaration publiée dans votre magazine du mois de juin ?
    — J'ai eu un long entretien avec Mr. Dawkins le 19 mai, soit deux semaines avant son incompréhensible disparition. J'ai lu ce matin, dans la presse, qu'on avait découvert son cadavre dans le Cherry Blossom Park. Cette nouvelle m'a fort remué. Je n'arrive pas à saisir les mobiles de ce sui.ci.de... Vous connaissiez Mr. Dawkins ?
    Bien qu'il se fût attendu à cette question directe, Holloway ne put masquer complètement son émotion, ce qui n'échappa point à son interlocuteur.
    — Assez peu, répondit-il. Nous nous sommes rencontrés par hasard et ne nous sommes plus revus.
    Ce en quoi il ne mentait pas.
    Avez-vous eu l'impression, monsieur Rowland, que Dawkins ne vous livrait pas complètement le fond de sa pensée lorsque vous vous êtes entretenu avec lui ?
    Cette demande insolite laissa Rowland perplexe. Il considéra attentivement Holloway et dut estimer qu'en dépit de la bizarrerie de son attitude, il pouvait le considérer comme un honnête homme. Quelque chose, en lui, une sorte d'intuition probablement développée au contact fréquent des innombrables personnes interrogées au cours de ses enquêtes, lui disait que ce visiteur était hanté par un grave problème. Ce problème — ou événement X — laissait en lui des traces d'inquiétude aisément perceptibles à un psychologue. Or, Stanley Rowland était psychologue. Et comment aurait-il pu ne pas l'être après avoir, depuis vingt ans fréquenté toutes les couches de la société, questionné des milliers de témoins oculaires, après s'être entretenu avec d'éminentes personnalités qui, maintes fois, biaisaient, louvoyaient pour éluder ses questions indiscrètes en s'efforçant — très naturellement — de jouer les ignorants sincères ?
    Il joignit bout à bout ses doigts, les coudes sur le bureau et, rivant ses yeux dans ceux de son interlocuteur, il confessa calmement :
    — Holloway, je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous crois à la fois intègre et... discret. Votre attitude réticente et gênée parfois pourrait cependant être interprétée d'une toute autre manière. Si cela peut vous mettre en confiance, sachez — sans qu'il me soit possible de vous le prouver ou de vous le faire admettre — que je suis parfaitement capable de garder un secret. Et j'ai la conviction que vous luttez pour dissimuler quelque chose tout en cherchant à me tirer les vers du nez.



    (*) L'immeuble est une création de @gamemagg

    Post edited by Simsclown on
  • LarbreenbouleLarbreenboule Messages: 5,725 Membre
    "Et j'ai la conviction que vous luttez pour dissimuler quelque chose tout en cherchant à me tirer les vers du nez."

    Très perspicace ce monsieur Rowland... :wink:
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    n'est ce pas ? ^^
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