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[Histoire] Chasseur d'hommes (Chapitre 7)

Réponses

  • Caro220283Caro220283 Messages: 2,208 Membre
    En général j'aime bien quand il y a plein d'images et voir les têtes des sims mais là j'avoue tu me scotche avec ton histoire :) J'ai vraiment hâte de voir où tu vas nous emmener, en tout cas, pour le moment, je te suis avec plaisir !

    Bon sinon te prends pas trop la tête pour les images, on fait tous des boulettes quand on fait nos screens, y a personne pour dire quelque chose en général ^^'
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  • sirhc59sirhc59 Messages: 25,339 Modérateur
    Entièrement d'accord avec @Caro220283, emportés par ton récit, erreur de screen ou non on n'y verra que du feu ;)
  • LarbreenbouleLarbreenboule Messages: 5,725 Membre
    Modifié (avril 2016)
    Mêmes remarques que @Caro220283 et @sirhc59 : s'il se passe un événement important au 2ème étage dans un prochain chapitre, personne n'ira vérifier l'étage dans les chapitres précédents ! :sweat_smile:
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    Modifié (avril 2016)
    CHAPITRE 3
    Mon cher Al,

    Ma disparition soudaine a dû te plonger dans la stupeur et le chagrin. Moi qui, à tes côtés, menais dans nos usines une vie des plus calmes, moi qui n'eus jamais d'ennemi, je suis aujourd'hui contraint de fuir, de me cacher pour échapper à une menace inimaginable. Je ne sais comment s'achèvera cette aventure, Al, mais je ne veux pour rien au monde t'y mêler « maintenant ». Plus tard, dans un mois ou deux, les risques seront moindres. Te souviens-tu, frangin, de tes plaisanteries à propos de l'intérêt que je porte aux « Objets volants (dits) non identifiés » ? Tu me traitais volontiers de « sacré farceur ». Hélas ! Il eût bien mieux valu que je fusse un « farceur ». Car — et tu dois me croire — les soucoupes volantes existent. Elles sont d'origines diverses, mais aucune d'elles n'a été construite sur notre planète. Je suis d'autant plus affirmatif sur ce point que JE POSSEDE LA PREUVE MATERIELLE DE LEUR ORIGINE EXTRATERRESTRE.


    Les deux hommes s'entre-regardèrent, abasourdis. Ils ne s'attendaient guère à trouver pareils détails dans cette lettre. Holloway poursuivit sa lecture :
    Or, c'est à cette preuve matérielle que je dois aujourd'hui de devoir me cacher. Jamais, au grand jamais, je n'ai soufflé mot à quiconque de cette preuve. Néanmoins, j'ai reçu la visite de trois hommes mystérieux (vêtus de noir) au teint curieusement Bronzé qui, eux, me savaient possesseur de cette preuve tangible. Ils sont venus chez moi le jour où (après avoir retiré de l'argent à la banque), je m'apprêtais à quitter mon appartement pour gagner une retraite sûre. Ils ont exigé que je leur remette cette preuve — un objet dont je préfère m'abstenir de te révéler la nature. Mes dénégations ne purent les tromper : ils SAVAIENT parfaitement que j'étais détenteur de cet objet et en exigeaient la restitution. Je dus avouer et capituler. Feignant d'accepter, j'annonçai à ces hommes que j'allais le chercher dans la pièce voisine, mon bureau, où je les invitai à me suivre. Se méfiant de mon empressement soudain, ils préférèrent m'y précéder avec circonspection. Je refermai alors brutalement sur eux la porte à verrouillage automatique et m'esquivai par le balcon. Je passai prestement sur le balcon voisin et, de là, gagnai l'escalier de secours que j'escaladai précipitamment pour atteindre les toits.
    Je pus leur échapper et ils n'auront rien trouvé chez moi, car cette preuve est dissimulée en un endroit — fort loin d'ici — que je suis seul à connaître.
    Depuis lors, je me cache dans la retraite que j'ai aménagée de longue date ; je prévoyais qu’un jour j'aurais besoin de m'y terrer. A défaut de pouvoir tout t'expliquer, sache que ces trois hommes mystérieux m'ont menacé d'une chose pire que la mort et contre laquelle nulle police au monde ne peut me protéger.
    Dans ton intérêt, Al, je dois rester sibyllin. Ma disparition incitera peut-être ces trois hommes vêtus de noir à t'épier, te surveiller, dans l'espoir de me voir éventuellement te rencontrer et pouvoir ainsi me capturer afin d'exercer sur moi leur terrible chantage. Toutefois, je crois vraiment peu probable qu'ils te rendent visite.
    J'ai consigné par le détail l'ahurissante aventure que j'ai vécue depuis un mois. Il est encore trop tôt pour que ce rapport circonstancié te parvienne. La connaissance de ces détails te placerait dans une situation analogue à la mienne et tu encourrais ipso facto les mêmes risques. Et quels risques, Al ! Tu ne peux les imaginer. Sache seulement qu'ils sont atroces, au-delà de ce que la raison humaine peut supporter.
    Si tu devais plus tard t'occuper à ton tour des O.V.N.I., sois prudent, sois très prudent. Un jour viendra où ce problème sera résolu, mais la solution ne viendra probablement pas de nous, Terriens. Nous sommes trop faibles, incapables de faire face à l'effrayante menace qui pèse sur nous tous. Toutefois, le danger n'est immédiat que pour ceux qui en savent trop sur ces engins venant d'autres planètes.
    Des forces colossales sont en présence dans l'univers. Par le plus grand des hasards, j'ai obtenu la preuve tangible de l'existence d'un type particulier d'astronef lenticulaire. Du jour où je suis entré en possession de cette preuve, j'ai été un homme marqué, traqué, menacé. Pourtant, paradoxalement, ce n'est point à ma vie qu'en veulent ces trois hommes mystérieux. Ils auraient pu, dès le début, me supprimer sans coup férir et ils ne l'ont pas fait. Je sais maintenant pourquoi : cela n'était pas nécessaire. Ils m'ont appris beaucoup de choses lors de leur visite — à tort, persuadés que je ne leur échapperais pas — et cela m'a bouleversé.
    Je crois maintenant avoir pris toutes les précautions désirables pour qu'ils ne me découvrent pas... Je te le répète, Al : l'affaire des O.V.N.I. est particulièrement dangereuse. On ne doit l'aborder qu'avec une extrême prudence. Ceux qui, depuis trente-trois ans, s'y intéressent ou l'étudient n'ont dans la plupart des cas aucune idée des risques qu'ils encourent.
    J'espère te revoir quand le danger immédiat pour moi sera passé, mais je devrai néanmoins vivre alors sous une fausse identité et ne plus approcher nos usines qui seront très étroitement surveillées.
    Quoi qu'il arrive — ou qu'il m'arrive — n'oublie jamais que ces trois êtres mystérieux sont des Chasseurs d'Hommes.

    Ton frère affectionné,

    JOHN.

    P. S. Crise paludisme. Dû quitter cachette pour acheter quinine, épuisée. Ils m'ont détecté, coupé retraite. Me cacher Cherry Blossom Park Si fuite impossible : sui.ci.de. Pardon.

    Méditatif, Halloway commenta :
    — Si la calligraphie de la lettre elle-même — écrite 28 jours plus tôt — est très correcte, le post-scriptum, lui, est à peine lisible. Rédigé en toute hâte, son écriture trahit un véritable affolement. Daté de ce soir même, le P.S. a donc été écrit en quelques minutes, pendant la fuite du malheureux en pleine crise Paludisme et talonné par le sinistre trio !

    roublé, Ronald Holloway remit la lettre dans l'enveloppe, la recolla soigneusement et la glissa ensuite dans son portefeuille.
    L'ex-professeur de philosophie but une gorgée de bière, attaqua un quatrième sandwich et, la bouche pleine, marmotta sentencieusement :
    — Voulez-vous mon avis, Ronald ? Cet homme avait l'esprit dérangé. A la suite d'un événement qui l'a bouleversé et auquel sont liés ces trois mystérieux individus, il a pris la fuite. J'admets fort bien que cette fuite ait eu sa raison d'être. J'admets aussi qu'il ait été en danger. Mais restons rationnels. Les termes de cette lettre relèvent d'un complexe de persécution qui, paradoxalement, se greffe sur une persécution réelle, mais beaucoup moins extravagante que ne l'imaginait la victime et n'ayant aucun rapport avec le mythe des soucoupes volantes.
    — Là, Mawson, vous m'étonnez. Comment un philosophe, conscient des travers de l'esprit humain et de la faiblesse de ses jugements, peut-il qualifier de mythe un problème dont il ignore les tenants et les aboutissants ? Car enfin, j'imagine qu'à l'instar de moi-même vous ne connaissez pas grand-chose des O.V.N.I.
    — C'est évident. J'avoue ne savoir de ces prétendues vaisselles volantes que ce qu'en dirent les journaux. Or, ces journaux les ont présentées neuf fois sur dix comme autant d'hallucinations ; je dois donc admettre qu'il s'agit bien d'un mythe.
    — Je m'abstiens d'un jugement aussi péremptoire, Mawson. Ce sujet ne m'ayant jamais attiré, je n'ai point d'opinion définie. Je regrette d'ailleurs, aujourd'hui, de n'avoir entendu qu'un son de cloche : celui de la presse. Pour pouvoir se faire une opinion exacte, il serait nécessaire de connaître à fond les thèses en présence, savoir : celles tendant à démontrer que ces objets sont le fruit de l'imagination et celles prétendant qu'ils sont bien réels et viennent d'un autre monde. Négligeons pour l'instant la question « O.V.N.I. » et considérons les faits seuls : l'existence indiscutable de trois types mystérieux dont l'arrivée a déterminé le geste fatal de John Dawkins.
    — Sur ce terrain-là, je vous suis volontiers. Pourquoi ces hommes ont-ils menacé Dawkins ? Nous pouvons formuler une hypothèse : ce dernier est un ingénieur aéronautique, associé à son frère Alfred. Il a pu — pourquoi pas ? — proposer à une puissance étrangère les plans d'un de leurs prototypes... en montant de toutes pièces cette abracadabrante histoire d'O.V.N.I. dans une lettre pathétique adressée à son frère. Peut-être a-t-il reçu des fonds de cette puissance étrangère, par exemple pour une première fourniture de renseignements. Mais reculant ensuite devant cet acte criminel déjà amorcé, — il s'est alors refusé à remettre les documents promis.
    « Traqué, il préféra le sui.ci.de à la trahison.
    — Selon vous, ces trois bonshommes seraient donc des agents secrets, des espions ?
    — La chose serait infiniment plus plausible que ce mélo avec soucoupes et « chasseurs d'hommes » œuvrant pour récupérer une prétendue preuve matérielle d'origine extra-terrestre.
    Ce raisonnement laissa perplexe Ronald Holloway.
    — Dans les deux cas, remarqua-t-il au bout d'une minute, le frère de John Dawkins est en danger. Je vais lui téléphoner — anonymement — d'une cabine publique et le mettre en garde contre ce péril.
    Il partagea en deux parts égales les six mille cinq cents dollars du portefeuille :
    — Prenez ces trois mille deux cent cinquante dollars, Mawson. J'éprouve une certaine gêne à nous partager cet argent en dépit du fait qu'il nous a bien été donné. Voulez-vous, en m'attendant, garder son portefeuille, ses photos et papiers personnels ?
    — D'accord, Ronald. Mais soyez bref et prudent au téléphone et déformez votre voix...


    Ronald Holloway n'eut pas à aller très loin. avant de trouver une cabine téléphonique face à un magasin encore plein de monde en dépit de l'heure fort avancée.
    Holloway consulta les Pages jaune fixé par une chaînette à l'étagère métallique et trouva sans difficulté le numéro personnel d'Alfred Dawkins. Il glissa un jeton dans l'appareil, composa nerveusement le numéro et appliqua son mouchoir sur le micro du combiné afin de masquer le timbre de sa voix. A l'autre bout du fil, la sonnerie retentit pendant plusieurs minutes, puis on décrocha.

    M. Alfred Dawkins ?
    Une voix ensommeillée lui répondit affirmativement.
    — Ecoutez bien, monsieur Dawkins. Je ne répéterai pas ce que j'ai à vous dire...

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    — Qui est à l'appareil ? aboya Dawkins maintenant bien réveillé par cette entrée en matière insolite.
    — Je suis un ami de votre frère John, monsieur Dawkins. Ne m'interrompez pas et écoutez attentivement : vous êtes, je crois, en danger. Trois hommes dont j'ignore l'identité vont probablement vous rendre visite, du moins vous surveiller. Ils veulent récupérer une lettre, un document ou un objet appartenant à votre frère et qu'ils peuvent soupçonner d'être maintenant en votre possession.
    — Eh ! une minute ! jeta Dawkins d'une voix étranglée. Vous savez réellement où est John ? Dites ? Je vous donne ma parole de ne pas vous trahir si...
    — Je suis désolé, monsieur Dawkins. Je ne puis vous en dire davantage. Rappelez-vous : soyez très prudent. Prenez des gardes du corps et défiez-vous de ces trois individus. Faites garder votre appartement et postez en permanence des veilleurs dans les bureaux mêmes de vos usines.
    — Je vous en prie, qui que vous soyez, supplia la voix, dites-moi au moins si mon frère est en bonne santé ! Quand l'avez-vous vu ? Pourquoi a-t-il disparu ?
    Holloway éloigna lentement le combiné et le regarda avec tristesse en pensant à l'angoisse dans laquelle devait se débattre Alfred Dawkins. Il raccrocha vivement pour ne plus entendre cette voix qui le suppliait désespérément.
    Très remué, il traversa l'avenue et entra dans le Bar. La pendule électrique du bar, dont les chromes scintillaient sous les tubes au néon, marquait 2 h 30 du matin.
    Accoudé au comptoir et assis sur de hauts tabourets, un couple sirotait un Martini ou puisait rêveusement dans un sac de pop corn. A l'angle opposé, des jeunes gens fredonnaient en écoutant un « tube » autour d'un monumental juke-box. De la salle, où plusieurs consommateurs étaient attablés, des rires joyeux fusaient par moments.
    Ronald Holloway enviait l'insouciance, la gaieté franche de ces gens. Il étouffa un soupir, vida son verre et jeta une pièce sur le zinc. Mais au moment où il allait abandonner son tabouret, il s'immobilisa et fixa la glace, derrière le comptoir. Elle venait de lui renvoyer l'image de trois hommes qui passaient devant le le Bar.

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    (*) Note de l'auteur : j'ai mis les chasseurs d'hommes en vert pour que vous compreniez leur origine extraterrestre mais les sims les voie comme anormalement bronzé et sont donc moins choqué par leur présence.
    Post edited by Simsclown on
  • sirhc59sirhc59 Messages: 25,339 Modérateur
    La vérité est ailleurs...
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    @sirhc59 : oui c'est une mission pour l'agent Muder et Scully :smile:
  • LarbreenbouleLarbreenboule Messages: 5,725 Membre
    Holloway et Mawson ont vraiment mis les pieds là où il ne fallait pas et c'est trop tard maintenant pour faire marche arrière... :fearful:
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    Waouh !! Je suis impressionner de la vitesse a laquelle vous sauté sur le chapitre, merci.
  • DaemonyaDaemonya Messages: 5,212 Membre
    Si ces aliens peuvent deviner qui connaît leur secret, ils sont grillés :grimace: Ils sont maaal :anguished:
    Fais gaffe... parc'que j'ai une tronçonneuse ! >:)

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  • Caro220283Caro220283 Messages: 2,208 Membre
    Oh une histoire avec des "grands" hommes verts ! Très Fantomas comme ambiance, génial ! Et quel tension... :)
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  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    @Caro220283 : merci ça fait plaisir
  • chipiecyranochipiecyrano Messages: 2,954 Membre
    Ah bah pas déçue du contenu de la lettre.... mais vraiment surprise je ne m'y attendais vraiment pas et c'est excellent une histoire qui va nous projeter chez les petits hommes verts ;)
  • pytisapytisa Messages: 6,349 Membre
    Dévoré et adoré. J'adore ta plume, l'intrigue, l'ambiance... Waouh. Je suis très impressionnée et très impatiente de découvrir la suite :smiley:
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  • LarbreenbouleLarbreenboule Messages: 5,725 Membre
    Pas très discrets nos chasseurs d'hommes avec leur peau verte... :lol: Cette chasse à l'homme viserait-elle à dissimuler le plus longtemps possible une invasion extraterrestre ? :fearful:
    Tu nous tiens en haleine, là, parce que je me demande ce que vont bien pouvoir faire Holloway et Mawson pour neutraliser nos trois envahisseurs :neutral:
  • SimsclownSimsclown Messages: 99 Membre
    Modifié (avril 2016)
    CHAPITRE 4

    Il dut brusquement pâlir, car le barman lui décocha un regard étonné. En dépit de la fugacité de la vision, Holloway avait cru reconnaître dans ces silhouettes, brièvement éclairées par le néon, celles des trois hommes mystérieux. Leur veston sombre, leur chapeau mou, incliné sur les yeux, leur allure assez caractéristique, tout semblait concorder. Il attendit encore quelques instants puis sortit et traversa l'avenue à pas pressés. Le trottoir opposé était beaucoup moins éclairé car la façade des immeubles, ici, ne comportait aucun magasin aux vitrines illuminées.
    Marchant lentement, le cœur battant la chamade, il ne parvenait plus à contrôler le rythme de sa respiration. A cent mètres devant lui, ces trois hommes, maintenant il en était sûr, étaient ceux qu'il avait épiés, dissimulé avec Mawson, dans Cherry Blossom Park.
    D'une démarche souple et silencieuse, larges d'épaules, les inconnus vêtus de sombre s'avançaient dans la rue. Ils s'arrêtèrent un court instant et l'un d'eux sortit sa main de sa poche pour consulter, apparemment, sa montre-bracelet. Ils échangèrent un regard et reprirent leur marche, plus lentement cette fois, pour s'arrêter enfin devant l’hôtel.

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    Holloway, cent mètres en arrière, se blottit dans l'encoignure d'une porte. Blême, de fines gouttes de sueur commençaient à perler à son front et sur ses tempes. Le doute n'était plus permis : ces individus, par un miracle absolument inexplicable, avaient appris que la lettre compromettante se trouvait là, dans ce petit hôtel de Willowk Creek ! Par voie de conséquence, ils savaient qu'elle était en possession soit de Mawson, soit de lui-même. Cela confinait à la magie ! « Nous n'avons pas été suivis, raisonna-t-il, anxieux. Nous n'avons confié notre aventure à personne et, pourtant, ces hommes savent que nous détenons le portefeuille de celui qu'ils traquaient. Comment prévenir Mawson ? Ils viennent d'entrer dans l'hôtel et le surprendront avant que j'aie pu gagner la cabine téléphonique pour lui donner l'alarme. » Il se morigéna durement de n'avoir pas, avec la lettre, emporté le portefeuille et son contenu. Indéniablement, Mawson allait subir un interrogatoire serré de la part de ces étranges inconnus. Saurait-il nier avec suffisamment de conviction ? Aurait-il le temps de faire disparaître le portefeuille avant leur entrée dans la chambre ? Holloway cherchait désespérément une issue. Lui et Mawson, témoins du sui.ci.de de John Dawkins, se trouvaient placés dans une situation critique : ils connaissaient la victime, avaient reçu d'elle une forte somme d'argent et, circonstance aggravante, ils s'étaient soigneusement abstenus de signaler le drame à la police ! Cette conjoncture mettait par conséquent Holloway dans l'impossibilité de faire appel aux policemen, du moins dans l'immédiat.
    La mort dans l'âme, Ronald attendit, craignant le pire pour celui qu'il considérait déjà comme un ami. Il n'osait point allumer une cigarette, la flamme du briquet aurait trahi sa présence sous ce porche noyé d'ombre. Sa nervosité, sa tension d'esprit lui faisaient pourtant éprouver un vif besoin de fumer.

    A 4 heures du matin, soit près d'une heure trente après leur entrée dans l'hôtel, les trois individus énigmatiques en ressortirent et, de leur démarche nonchalante, se dirigèrent vers la rue à l'opposé de l'endroit où se cachait Holloway. Il éprouva un grand soulagement et quitta sa cachette mais, aussitôt, une série de cris et de hurlements étouffés retentit dans la nuit. Des mots indistincts, hachés, se muant parfois en glapissements lui parvenaient qui semblaient provenir de l'hôtel. Alarmé par ce vacarme insolite, Holloway obéit à un instinct de prudence et retourna précipitamment à sa cachette. Réveillés en sursaut, des gens ouvraient leurs fenêtres. Des volets claquaient. Des portes s'ouvraient et, progressivement, nombre de personnes sortaient des immeubles.
    Très mal à l'aise, Ronald, craignant que la porte ne s'ouvrît dans son dos se résigna à quitter le porche. Nul ne s'étonna de le voir « sortir » car, un peu partout, des hommes et des femmes — en robe de chambre ou vêtus à la diable — abandonnaient leur demeure et, guidés par les cris démentiels, se rapprochaient de l’hôtel. Au deuxième étage de celui-ci, s'ouvrit bruyamment une fenêtre dont les volets furent brutalement rabattus contre le mur. Un homme, le visage décomposé par l'épouvante, se pencha en hurlant.

    Holloway éprouva un choc en reconnaissant dans cet homme hirsute et les yeux révulsés Charles Mawson ! Le malheureux, vraisemblablement en proie à une crise de folie, enjambait le rebord de la fenêtre avec l'intention évidente de sauter dans le vide. Parmi les badauds, des femmes poussèrent des cris d'horreur en se cachant le visage dans les mains. Deux hommes apparurent, derrière le forcené, qui cherchèrent à le retenir. Confusément, l'on distingua peu après d'autres personnes, entrées dans la chambre et déployant tous leurs efforts pour l'empêcher de se défenestrer.
    — Lâchez-moi ! criait-il, les yeux écarquillés par une indicible frayeur. Ils sont là ! Je les vois... Les Martiens ! Des monstres ! Des monstres hideux!... lâchez-moi !

    En pleine fureur démentielle, Charles Mawson se mit à frapper, à griffer ceux qui, désespérément, luttaient pour le sauver.

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    Un homme tomba, le nez en sang, mais d'autres survinrent, cherchant à le tirer par une jambe dans la chambre.
    Une sirène de police domina le tumulte. Les badauds, anxieux, évacuèrent promptement la chaussée pour gagner les trottoirs cependant qu'une voiture de Police-Secours et un véhicule de pompiers venaient se ranger devant l'hôtel. Une ambulance déboucha, à son tour d'une rue perpendiculaire et, dans un crissement de pneus, stoppa derrière les véhicules.
    Tandis qu'un groupe de policemen et d'infirmiers s'engouffraient en courant dans l'immeuble, une dizaine de pompiers se disposaient rapidement en cercle et déployaient une toile circulaire au-dessous de la fenêtre, prêts à recevoir le corps du dément pour le cas où celui-ci aurait pu mettre à exécution ses funestes projets. Cette scène dramatique avait plongé Ronald Holloway dans une stupeur paralysante. Son esprit tourmenté cherchait une explication à cet acte de folie. Alcoolique, Mawson était-il victime d'une crise de delirium tremens ? Il était fondé à le croire puisque aussi bien l'infortuné semblait terrorisé par des visions de monstres effrayants.
    Un cri unanime jaillit soudain de la foule assemblée. Avant que les policemen aient pu faire irruption dans la chambre pour prêter main forte à ceux qui le maintenaient, Charles Mawson venait de se dégager et sautait dans le vide. La toile circulaire solidement tendue par les pompiers reçut son corps qui rebondit deux fois comme un pantin désarticulé. Avec des gestes prompts et méthodiques, les dix hommes enveloppèrent le forcené qui se débattait furieusement en poussant des cris et proférant des imprécations.
    Bouleversé, Holloway n'osait point se glisser au premier rang des badauds. Il suivit tristement des yeux les pompiers emmenant ce « paquet » de toile agité de soubresauts qu'ils déposèrent précautionneusement dans l'ambulance. Prudemment, les pompiers déplièrent la toile cependant que trois infirmiers tenaient prête une camisole de force.
    Le choc émotif passé, les badauds commençaient à échanger leurs impressions :

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    — Le pauvre type avait la frousse des Martiens !
    — Il lisait trop de Science-Fiction, sans doute.
    — Moi, je vous le dis, prophétisa gravement une petite vieille au crâne hérissé de bigoudis. La crise du pétrole, les Russes, les Chinois, les O.V.N.I., ça fait trop travailler l'esprit. Ça nous rendra tous fous !
    — Parlez pour vous ! railla quelqu'un.
    — Des c.o.nn.eries, tout ça. Fallait que le gars soit bien sonné pour voir des Martiens à Willow Creek !
    Ecœuré par ces appréciations cruelles et bien éloignées de la vérité, Holloway se dégagea de la foule et s'apprêta à quitter discrètement les lieux. Une question lancée par un homme aux policemen qui sortaient de l'hôtel l'arrêta.
    — Comment ça s'est passé, chef ?
    Le sergent haussa les épaules :
    Cet homme est devenu fou subitement, comme ça. Il a loué une chambre, accompagné par un ami, locataire de l'hôtel, qui est ressorti peu après. Resté seul, deux heures plus tard environ, il s'est mis à hurler, voulant se jeter par la fenêtre. Vous connaissez la suite...
    Holloway s'éloigna, troublé par ces paroles. Pourquoi le sergent-chef n'avait-il pas mentionné la visite des trois hommes mystérieux ? Dans quel but l'hôtelier lui aurait-il caché ce détail pourtant capital ? L'auraient-ils menacé de représailles s'il s'avisait de révéler leur visite ?
    Déchiré de savoir son compagnon d'infortune voué à l'asile d'aliénés, il marcha lentement dans la rue. Chasseurs d'Hommes ! Il prenait peu à peu conscience du sens redoutable de ces mots relevés dans la lettre de l'industriel aéronautique et croyait de moins en moins à une crise de delirium chez Mawson.
    Après avoir retrouvé John Dawkins — dont le cadavre ne leur avait point apporté ce qu'ils recherchaient — ils avaient découvert la piste des nouveaux possesseurs de la lettre ! Charles Mawson n'ayant pu leur donner cette lettre, ils se mettraient certainement en quête de celui qui, maintenant, la détenait.
    Un frisson d'angoisse donna la chair de poule à Ronald Holloway. Traqué ! Il allait à son tour être traqué par les Chasseurs d'Hommes ! Prévenir la police ? Se confier à elle ? Il serait à peu près sûrement gardé à vue, accusé de détroussement de cadavre ! Rien ne prouvait que John Dawkins lui avait réellement donné son porte feuille avant de se suicider. Mieux, son silence sur ce sui.ci.de dont il avait été — avec Mawson — le témoin contribuerait à faire peser sur lui les plus graves soupçons.






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