Jeanne fut surprise de voir son interlocuteur venir s'asseoir à côté d'elle plutôt que derrière son bureau. Elle se sentit passablement intimidée par sa stature. Elle eut juste le temps de voir que l'homme était assez grand et solidement bâti. Un tatouage imposant courait le long de son avant-bras droit. Quand il s'adressa de nouveau à elle d'une voix aussi grave que ferme, elle se sentit toute petite et insignifiante.
"Je vous écoute mademoiselle Teulé. Commencez par les grandes lignes, nous affinerons plus tard."
Jeanne accusa une brève hésitation. Etait-ce là l'homme de la situation ? Elle n'en était plus aussi sûre. Elle se lança pourtant et lui raconta l'essentiel, il serait toujours temps de changer d'avis plus tard.
"Il y a un peu plus d'un an, ma soeur Diane est partie à Montevista quand elle a appris que sa candidature à l'école des Beaux-Arts avait été acceptée. Elle était... elle est... très douée en peinture et entrer dans cette école très prestigieuse était son plus grand rêve. Notre père lui a donc trouvé un appartement dans une résidence privée de standing à deux pas des Beaux-Arts. C'est là qu'elle a emménagé à la rentrée de septembre. Cette première année loin de notre famille s'est très bien passée, elle est même revenue à la maison à chaque vacances et elle avait l'habitude de nous appeler deux ou trois fois par semaine. Et puis à quelques jours du début des vacances d'été, d'un coup, plus rien. Plus un coup de fil, plus un mail, plus rien du tout. On a d'abord cru à une insouciance de sa part, à l'euphorie des fêtes de fin d'année universitaire avec ses camarades étudiants. Mais après deux semaines de silence complet, nous avons commencé à nous inquiéter sérieusement. Ca ne lui ressemblait vraiment pas de nous laisser sans nouvelles. Papa a appelé la concierge de la résidence pour savoir de quoi il retournait. C'est là qu'elle nous a appris qu'elle n'avait pas revu Diane depuis quinze jours et qu'elle pensait que ma soeur était rentrée plus tôt que prévu à la maison pour des vacances anticipées. Et depuis, nous ne savons pas où elle est passée. Elle s'est comme... volatilisée."
Jeanne ravala le sanglot qui menaçait de s'échapper. Retracer en quelques mots le calvaire de ces derniers mois avait réveillé toutes ses angoisses. Franck Lévy lui laissa un moment de répit avant de reprendre la parole.
"Bien. Je suppose que les autorités de Montevista ont entrepris des recherches et que ça n'a rien donné, sinon vous ne seriez pas dans mon bureau aujourd'hui."
"Non, ça n'a rien donné. J'ai remis à votre secrétaire le dossier que m'a donné mon père. Il y a là tous les rapports transmis par la police locale. Mon père affirme qu'elle continue les investigations, mais au bout de quelques mois l'équipe d'enquêteurs a été réduite à peau de chagrin. Du coup il a engagé deux détectives privés pour relancer les recherches, mais vos collègues n'ont rien trouvé de plus. Ca fait six mois maintenant et je ne sais plus quoi faire. Mais je dois faire quelque chose."
"Ma soeur est là, quelque part, et elle attend qu'on vienne la chercher."
Franck passa ses doigts sur sa barbe de trois jours et réprima une grimace en pensant à la brutalité du propos qu'il s'apprêtait à tenir.
"Est-ce que vous avez pensé à la possibilité que votre soeur soit..."
Jeanne sut ce qu'il allait dire et ne put se résoudre à le laisser terminer sa phrase.
"NON !!! ELLE N'EST PAS MORTE !!! C'EST IMPOSSIBLE !"
Franck inspira longuement et chercha sa voix la plus douce pour raisonner la jeune femme.
"Vous devez vous préparer à cette éventualité mademoiselle, c'est l'une des issues probables de sa disparition."
"Elle n'est pas morte."
"Une autre possibilité serait que votre soeur ait décidé de sortir délibérément de votre vie et qu'elle ne veuille pas être retrouvée."
"Non. Elle n'est pas partie de son plein gré. Si elle avait des problèmes ou si elle avait voulu changer de vie, elle m'en aurait parlé."
"Vous savez, parfois on croit tout connaître des gens qui nous entourent et la réalité peut s'avérer... surprenante. On ne peut pas savoir ces choses-là."
Jeanne crut comprendre à demi-mot qu'il parlait en connaissance de cause.
"Si. Moi je le peux. C'est ma soeur jumelle. Je le sais... je le sens. Elle est toujours en vie et retenue quelque part contre sa volonté. Je le sais. D'ailleurs sachez que si vous acceptez de travailler sur cette affaire, je vous accompagnerai partout où vous devrez aller. Il y a des intuitions qui me relient fortement à ma soeur et que je ne saurais vous expliquer de façon rationnelle, mais elles existent et je sais que si je viens avec vous, je pourrai ressentir... "
Franck l'interrompit d'un refus de la main.
"C'est hors de question mademoiselle Teulé. Je travaille seul. Toujours."
"Mais..."
"Non, c'est impossible. Désolé."
Un silence tendu s'installa entre les deux parties. Jeanne sentit toute sa détermination fondre comme neige au soleil.
"Bon, tant pis. Est-ce que vous auriez un collègue à me conseiller qui accepterait mes conditions ?"
"Votre thé Mademoiselle Teulé."
Personne n'avait entendu la secrétaire entrer dans le bureau, un plateau à la main. Franck se détacha du regard suppliant de sa visiteuse et reporta son attention sur son assistante.
"Merci Abby. Oh! Tu as pensé à mon café..."
"Que deviendrais-tu sans moi hein ?" ajouta-t-elle avec un clin d'oeil complice à l'intention de son boss.
Malgré son intervention, la tension ambiante restait palpable. Abby lança un regard interrogateur à son jeune patron. Elle savait qu'elle allait devoir rendre des comptes après coup, mais décida tout de même de se lancer.
"J'ai jeté un oeil au dossier que vous m'avez remis mademoiselle Teulé. Quelle triste histoire ! Heureusement, vous avez trouvé l'homme de la situation. Je ne connais pas meilleur limier que Franck. Si quelqu'un peut retrouver votre soeur, c'est bien lui. N'est-ce pas Franck ?"
Elle sentit son regard meurtrier la transpercer de part en part.
"Merci pour le café Abby."
"Ah ! ça, vous voyez, c'est un message subliminal très subtil pour me faire comprendre que je peux retourner à mon bureau. Bien, bien, bien... je vais donc vous laisser poursuivre. Si vous avez besoin de moi vous savez où me trouver."
Jeanne regarda la secrétaire sortir de la pièce, un peu déconcertée par l'attitude impertinente de l'employée vis à vis de son employeur. Cependant, ses paroles avaient atteint leur cible car Jeanne tourna vers le détective un visage empli d'espoir.
"S'il vous plaît. Vous devez m'aider."
"Ecoutez... je... je vais y réfléchir. Laissez-moi le temps de consulter le dossier que vous avez remis à Abby et je vous rappellerai d'ici la fin de la semaine. Permettez-moi de vous raccompagner."
Après les salutations d'usage, Franck regarda Jeanne quitter l'agence. Il avait lu sur son visage défait qu'elle s'était déjà faite à l'idée qu'il ne donnerait pas suite à sa requête. Et c'était sûrement mieux ainsi. La laisser l'accompagner dans son enquête serait une erreur qu'il refusait de commettre.
"Ne me dis pas que tu vas refuser cette affaire."
"Je n'ai pas encore décidé."
"Tu dois l'accepter."
"Pas si elle doit m'accompagner."
"Ce sont ses conditions Franck... Ecoute, je sais à quoi tu penses. Si Marcus était là il te dirait..."
"Justement Abby, il n'est plus là !"
La voix de la secrétaire se fit soudain cynique.
"Sans blague ! J'avais pas remarqué."
Le visage tendu de Franck se décomposa tout aussi soudainement devant l'énormité de ce qu'il venait de dire.
"M**** ! Excuse-moi Abby, c'était complètement déplacé de ma part, je ne voulais pas..."
"Je sais. N'empêche, si Marcus était là, il te botterait les fesses pour que tu prennes cette affaire."
Franck se retourna vers la porte. Sa visiteuse avait disparu mais son visage implorant restait gravé dans son esprit. Bien sûr qu'il avait envie d'accepter cette affaire. Bien sûr qu'il voulait travailler pour elle. Mais pas avec elle. La dernière fois qu'il avait travaillé avec quelqu'un, il avait perdu son équipier... et Abby avait perdu son mari.
***
À quelques centaines de kilomètres de là...
"Hum... hum... Mademoiselle Teulé ?"
Lovée dans son demi-sommeil, Diane avait d'abord cru rêver la voix devenue familière qui venait de la tirer des limbes de sa somnolence. L'homme avait un léger accent russe mais maîtrisait parfaitement le français. Lorsqu'elle s'assit au bord du lit, l'esprit encore embrumé, elle reconnut le moins terrifiant de ses geôliers.
"Monsieur Asimov est de retour. Il souhaite que vous vous joigniez à lui pour le dîner. Veuillez me suivre s'il vous plaît."
Au nom qui venait d'être prononcé, Diane frémit un bref instant.
"Mais, je pensais qu'il ne reviendrait pas avant... laissez tomber ! Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix n'est-ce pas ?"
"Pas vraiment non. Mais je peux vous accorder quelques instants si vous le souhaitez."
"Non, merci Vlad, c'est inutile. Je vous suis."
N'ayant guère d'autre choix que d'obtempérer, Diane suivit l'homme de main d'Asimov à travers le patio. Du coin de l'oeil, elle avisa les deux autres gardes qui redoublaient de vigilance lors des visites de leur patron.
C'est sous bonne escorte qu'elle franchit donc le seuil de la salle à manger où l'attendait son ravisseur.
Malgré la sourde angoisse qui étreignait son estomac, Diane tenta de conserver une attitude détachée. Hors de question que cet odieux personnage sache combien elle redoutait sa présence.
"Mademoiselle Teulé, quel plaisir de vous revoir !"
L'accent d'Asimov était semblable à celui de ses hommes de main, mais bien plus marqué que celui de Vlad. Quand on entendait sa voix, ses origines slaves ne faisaient aucun doute.
"Bonsoir Monsieur Asimov. Tout le plaisir est pour vous."
"Ha ! ha ! j'aime votre sens de l'humour Diane. Prenez place, je vous en prie. Dimitri, faites savoir en cuisine que le repas peut être servi... comment allez-vous depuis ma dernière visite très chère ?"
"Ça dépend. Est-ce que je vais bientôt pouvoir rentrer chez moi ?"
"Je vous l'ai déjà dit Diane, cette décision ne m'appartient pas."
Enhhhhh Je suis la première ?
Je ne m'attendez pas à voir Diane aussi tôt !
Une chose est sur au moins c'est qu'elle est en vie ! YEAH ! J'étais persuadé !
Hâte d'en savoir plus sur cette affaire !
Wouah wouah wouah! Que dire? Alors déjà, j'ai adoré l'entretient entre Jeanne et Franck, Franck est toujours aussi Une romance, je veux une romance entre les deux
Et la partie Diane... Jeanne a raison, elle est en vie et retenue contre son gré. Hâte de savoir le pourquoi du comment elle s'est retrouvé là
Nous avons donc une peintre douée qui est retenue contre son gré par la mafia russe à Montevista. Une histoire de faussaires, peut être ?
Voilà voilà, je ne suis pas plus avancée, il me faut la suite
J'adore cette histoire
J'adore les histoires de jumeaux qui développent leur "lien" ^.^
La pauvre Diane je me demande bien dans quel pétrin elle s'est fourrée, au moins n'a-t-elle pas l'air d'être trop maltraitée ._.
Courage Jeanne, tu vas faire fondre le coeur de cet inspecteur et cous retrouverez ta soeur \o/
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Jeanne et Diane se ressemblent comme deux gouttes d'eau !
Et si Franck Levy accepte que Jeanne l'accompagne dans son enquête, il serait peut-être judicieux qu'elle change de coiffure et s'habille de manière différente pour ne pas être reconnue...
En tous cas, Jeanne a raison : sa sœur jumelle est bien retenue contre son plein gré, mais... pour quelle raison ? Et qu'est ce que les parents des jumelles ont à voir là-dedans ?
Bon ben voilà, ayé, je commence à pédaler dans la semoule...
@Daemonya , ça va, ses ravisseurs ont l'air d'être des gens à peu près civilisés.
@Larbreenboule , ah bah ce sont de vraies vraies jumelles qui adorent entretenir l'ambiguïté sur leur ressemblance. Euh... je crois avoir déjà un peu réfléchi à la question mais merci pour le bon conseil. J'espère bien que tu pédales un peu (mais pas trop) dans la semoule, parce que si je devais vous fournir tous les tenants et aboutissants en trois chapitres, l'affaire et l'histoire seraient vachement vite bouclées.
@pytisa , je vais voir si je peux t'obtenir un rendez-vous. Tu m'envoies tes disponibilités en mp ? Merci
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Retrouvez moi sur mon blog pour tous les petits curieux
c'est un tas de pixel
(Comment ça, je suis totalement hypocrite dans ce message )
Hein les filles ?
Chris CréationsSims *** YouTube *** Twitter *** Facebook Chris CréationsSims *** L'UniverSims
Apocalypse: (partie disparue) Chez les Calypse, (partie disparue) Allez on s'y remet
Histoires: Hey June (Terminée) Le secret de Lily (Terminée), Le bal des vampires (en cours)
Nouvelles: Les fantaisies d'Esie
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Jeanne fut surprise de voir son interlocuteur venir s'asseoir à côté d'elle plutôt que derrière son bureau. Elle se sentit passablement intimidée par sa stature. Elle eut juste le temps de voir que l'homme était assez grand et solidement bâti. Un tatouage imposant courait le long de son avant-bras droit. Quand il s'adressa de nouveau à elle d'une voix aussi grave que ferme, elle se sentit toute petite et insignifiante.
"Je vous écoute mademoiselle Teulé. Commencez par les grandes lignes, nous affinerons plus tard."
Jeanne accusa une brève hésitation. Etait-ce là l'homme de la situation ? Elle n'en était plus aussi sûre. Elle se lança pourtant et lui raconta l'essentiel, il serait toujours temps de changer d'avis plus tard.
"Il y a un peu plus d'un an, ma soeur Diane est partie à Montevista quand elle a appris que sa candidature à l'école des Beaux-Arts avait été acceptée. Elle était... elle est... très douée en peinture et entrer dans cette école très prestigieuse était son plus grand rêve. Notre père lui a donc trouvé un appartement dans une résidence privée de standing à deux pas des Beaux-Arts. C'est là qu'elle a emménagé à la rentrée de septembre. Cette première année loin de notre famille s'est très bien passée, elle est même revenue à la maison à chaque vacances et elle avait l'habitude de nous appeler deux ou trois fois par semaine. Et puis à quelques jours du début des vacances d'été, d'un coup, plus rien. Plus un coup de fil, plus un mail, plus rien du tout. On a d'abord cru à une insouciance de sa part, à l'euphorie des fêtes de fin d'année universitaire avec ses camarades étudiants. Mais après deux semaines de silence complet, nous avons commencé à nous inquiéter sérieusement. Ca ne lui ressemblait vraiment pas de nous laisser sans nouvelles. Papa a appelé la concierge de la résidence pour savoir de quoi il retournait. C'est là qu'elle nous a appris qu'elle n'avait pas revu Diane depuis quinze jours et qu'elle pensait que ma soeur était rentrée plus tôt que prévu à la maison pour des vacances anticipées. Et depuis, nous ne savons pas où elle est passée. Elle s'est comme... volatilisée."
Jeanne ravala le sanglot qui menaçait de s'échapper. Retracer en quelques mots le calvaire de ces derniers mois avait réveillé toutes ses angoisses. Franck Lévy lui laissa un moment de répit avant de reprendre la parole.
"Bien. Je suppose que les autorités de Montevista ont entrepris des recherches et que ça n'a rien donné, sinon vous ne seriez pas dans mon bureau aujourd'hui."
"Non, ça n'a rien donné. J'ai remis à votre secrétaire le dossier que m'a donné mon père. Il y a là tous les rapports transmis par la police locale. Mon père affirme qu'elle continue les investigations, mais au bout de quelques mois l'équipe d'enquêteurs a été réduite à peau de chagrin. Du coup il a engagé deux détectives privés pour relancer les recherches, mais vos collègues n'ont rien trouvé de plus. Ca fait six mois maintenant et je ne sais plus quoi faire. Mais je dois faire quelque chose."
"Ma soeur est là, quelque part, et elle attend qu'on vienne la chercher."
Franck passa ses doigts sur sa barbe de trois jours et réprima une grimace en pensant à la brutalité du propos qu'il s'apprêtait à tenir.
"Est-ce que vous avez pensé à la possibilité que votre soeur soit..."
Jeanne sut ce qu'il allait dire et ne put se résoudre à le laisser terminer sa phrase.
"NON !!! ELLE N'EST PAS MORTE !!! C'EST IMPOSSIBLE !"
Franck inspira longuement et chercha sa voix la plus douce pour raisonner la jeune femme.
"Vous devez vous préparer à cette éventualité mademoiselle, c'est l'une des issues probables de sa disparition."
"Elle n'est pas morte."
"Une autre possibilité serait que votre soeur ait décidé de sortir délibérément de votre vie et qu'elle ne veuille pas être retrouvée."
"Non. Elle n'est pas partie de son plein gré. Si elle avait des problèmes ou si elle avait voulu changer de vie, elle m'en aurait parlé."
"Vous savez, parfois on croit tout connaître des gens qui nous entourent et la réalité peut s'avérer... surprenante. On ne peut pas savoir ces choses-là."
Jeanne crut comprendre à demi-mot qu'il parlait en connaissance de cause.
"Si. Moi je le peux. C'est ma soeur jumelle. Je le sais... je le sens. Elle est toujours en vie et retenue quelque part contre sa volonté. Je le sais. D'ailleurs sachez que si vous acceptez de travailler sur cette affaire, je vous accompagnerai partout où vous devrez aller. Il y a des intuitions qui me relient fortement à ma soeur et que je ne saurais vous expliquer de façon rationnelle, mais elles existent et je sais que si je viens avec vous, je pourrai ressentir... "
Franck l'interrompit d'un refus de la main.
"C'est hors de question mademoiselle Teulé. Je travaille seul. Toujours."
"Mais..."
"Non, c'est impossible. Désolé."
Un silence tendu s'installa entre les deux parties. Jeanne sentit toute sa détermination fondre comme neige au soleil.
"Bon, tant pis. Est-ce que vous auriez un collègue à me conseiller qui accepterait mes conditions ?"
"Votre thé Mademoiselle Teulé."
Personne n'avait entendu la secrétaire entrer dans le bureau, un plateau à la main. Franck se détacha du regard suppliant de sa visiteuse et reporta son attention sur son assistante.
"Merci Abby. Oh! Tu as pensé à mon café..."
"Que deviendrais-tu sans moi hein ?" ajouta-t-elle avec un clin d'oeil complice à l'intention de son boss.
Malgré son intervention, la tension ambiante restait palpable. Abby lança un regard interrogateur à son jeune patron. Elle savait qu'elle allait devoir rendre des comptes après coup, mais décida tout de même de se lancer.
"J'ai jeté un oeil au dossier que vous m'avez remis mademoiselle Teulé. Quelle triste histoire ! Heureusement, vous avez trouvé l'homme de la situation. Je ne connais pas meilleur limier que Franck. Si quelqu'un peut retrouver votre soeur, c'est bien lui. N'est-ce pas Franck ?"
Elle sentit son regard meurtrier la transpercer de part en part.
"Merci pour le café Abby."
"Ah ! ça, vous voyez, c'est un message subliminal très subtil pour me faire comprendre que je peux retourner à mon bureau. Bien, bien, bien... je vais donc vous laisser poursuivre. Si vous avez besoin de moi vous savez où me trouver."
Jeanne regarda la secrétaire sortir de la pièce, un peu déconcertée par l'attitude impertinente de l'employée vis à vis de son employeur. Cependant, ses paroles avaient atteint leur cible car Jeanne tourna vers le détective un visage empli d'espoir.
"S'il vous plaît. Vous devez m'aider."
"Ecoutez... je... je vais y réfléchir. Laissez-moi le temps de consulter le dossier que vous avez remis à Abby et je vous rappellerai d'ici la fin de la semaine. Permettez-moi de vous raccompagner."
Après les salutations d'usage, Franck regarda Jeanne quitter l'agence. Il avait lu sur son visage défait qu'elle s'était déjà faite à l'idée qu'il ne donnerait pas suite à sa requête. Et c'était sûrement mieux ainsi. La laisser l'accompagner dans son enquête serait une erreur qu'il refusait de commettre.
"Ne me dis pas que tu vas refuser cette affaire."
"Je n'ai pas encore décidé."
"Tu dois l'accepter."
"Pas si elle doit m'accompagner."
"Ce sont ses conditions Franck... Ecoute, je sais à quoi tu penses. Si Marcus était là il te dirait..."
"Justement Abby, il n'est plus là !"
La voix de la secrétaire se fit soudain cynique.
"Sans blague ! J'avais pas remarqué."
Le visage tendu de Franck se décomposa tout aussi soudainement devant l'énormité de ce qu'il venait de dire.
"M**** ! Excuse-moi Abby, c'était complètement déplacé de ma part, je ne voulais pas..."
"Je sais. N'empêche, si Marcus était là, il te botterait les fesses pour que tu prennes cette affaire."
Franck se retourna vers la porte. Sa visiteuse avait disparu mais son visage implorant restait gravé dans son esprit. Bien sûr qu'il avait envie d'accepter cette affaire. Bien sûr qu'il voulait travailler pour elle. Mais pas avec elle. La dernière fois qu'il avait travaillé avec quelqu'un, il avait perdu son équipier... et Abby avait perdu son mari.
"Hum... hum... Mademoiselle Teulé ?"
Lovée dans son demi-sommeil, Diane avait d'abord cru rêver la voix devenue familière qui venait de la tirer des limbes de sa somnolence. L'homme avait un léger accent russe mais maîtrisait parfaitement le français. Lorsqu'elle s'assit au bord du lit, l'esprit encore embrumé, elle reconnut le moins terrifiant de ses geôliers.
"Monsieur Asimov est de retour. Il souhaite que vous vous joigniez à lui pour le dîner. Veuillez me suivre s'il vous plaît."
Au nom qui venait d'être prononcé, Diane frémit un bref instant.
"Mais, je pensais qu'il ne reviendrait pas avant... laissez tomber ! Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix n'est-ce pas ?"
"Pas vraiment non. Mais je peux vous accorder quelques instants si vous le souhaitez."
"Non, merci Vlad, c'est inutile. Je vous suis."
N'ayant guère d'autre choix que d'obtempérer, Diane suivit l'homme de main d'Asimov à travers le patio. Du coin de l'oeil, elle avisa les deux autres gardes qui redoublaient de vigilance lors des visites de leur patron.
C'est sous bonne escorte qu'elle franchit donc le seuil de la salle à manger où l'attendait son ravisseur.
Malgré la sourde angoisse qui étreignait son estomac, Diane tenta de conserver une attitude détachée. Hors de question que cet odieux personnage sache combien elle redoutait sa présence.
"Mademoiselle Teulé, quel plaisir de vous revoir !"
L'accent d'Asimov était semblable à celui de ses hommes de main, mais bien plus marqué que celui de Vlad. Quand on entendait sa voix, ses origines slaves ne faisaient aucun doute.
"Bonsoir Monsieur Asimov. Tout le plaisir est pour vous."
"Ha ! ha ! j'aime votre sens de l'humour Diane. Prenez place, je vous en prie. Dimitri, faites savoir en cuisine que le repas peut être servi... comment allez-vous depuis ma dernière visite très chère ?"
"Ça dépend. Est-ce que je vais bientôt pouvoir rentrer chez moi ?"
"Je vous l'ai déjà dit Diane, cette décision ne m'appartient pas."
Chapitre 4
Je ne m'attendez pas à voir Diane aussi tôt !
Une chose est sur au moins c'est qu'elle est en vie ! YEAH ! J'étais persuadé !
Hâte d'en savoir plus sur cette affaire !
Et la partie Diane... Jeanne a raison, elle est en vie et retenue contre son gré. Hâte de savoir le pourquoi du comment elle s'est retrouvé là
Apocalypse: (partie disparue) Chez les Calypse, (partie disparue) Allez on s'y remet
Histoires: Hey June (Terminée) Le secret de Lily (Terminée), Le bal des vampires (en cours)
Nouvelles: Les fantaisies d'Esie
Voilà voilà, je ne suis pas plus avancée, il me faut la suite
J'adore cette histoire
Histoires en cours Les Komcépié remontent le temps / Noogatine découvre les Sims 4
Histoires terminées Les Invincibles / Le temps perdu / Belle Komcépié (and Co !) / Beth Komcépié (and Co !)
Mais pas sortie d'affaire pour autant ...
Reste à savoir si le commissaire va accepter la mission ...
La pauvre Diane je me demande bien dans quel pétrin elle s'est fourrée, au moins n'a-t-elle pas l'air d'être trop maltraitée ._.
Courage Jeanne, tu vas faire fondre le coeur de cet inspecteur et cous retrouverez ta soeur \o/
~ Histoires ~
Legacy (G1, màj 26/06) : Descendance d'un Taulard (blog/forum)
Défi Apocalypse : Bref, j'ai tenté l'Apo'. (forum/blog)
Et si Franck Levy accepte que Jeanne l'accompagne dans son enquête, il serait peut-être judicieux qu'elle change de coiffure et s'habille de manière différente pour ne pas être reconnue...
En tous cas, Jeanne a raison : sa sœur jumelle est bien retenue contre son plein gré, mais... pour quelle raison ? Et qu'est ce que les parents des jumelles ont à voir là-dedans ?
Bon ben voilà, ayé, je commence à pédaler dans la semoule...
"Alors, excusez-moi, mais je voudrais parler à la personne décisionnaire dans cette histoire"
J'ai adoré! Evidemment...
@Esirolf , on va les laisser faire connaissance et on verra s'il y a des affinités possibles avant de les glisser sous une couette hein !
@NOOGATINE , c'est cool, t'as capté deux-trois trucs pas inintéressants. Merciiiii !
@nico8635 , eh oui ! Eh non ! A ton avis ?
@Daemonya , ça va, ses ravisseurs ont l'air d'être des gens à peu près civilisés.
@Larbreenboule , ah bah ce sont de vraies vraies jumelles qui adorent entretenir l'ambiguïté sur leur ressemblance. Euh... je crois avoir déjà un peu réfléchi à la question mais merci pour le bon conseil. J'espère bien que tu pédales un peu (mais pas trop) dans la semoule, parce que si je devais vous fournir tous les tenants et aboutissants en trois chapitres, l'affaire et l'histoire seraient vachement vite bouclées.
@pytisa , je vais voir si je peux t'obtenir un rendez-vous. Tu m'envoies tes disponibilités en mp ? Merci