(A cause d'une météo bien pourrie, impossible de faire ce que j'avais prévu en extérieur... Si j'avais su, j'aurais prolongé mes vacances là où il y a un peu de soleil... Du coup, pendant que je fais ce que je dois faire en intérieur, je vous offre enfin la suite d'Ombre et Lumière)
A la médiathèque de la galerie Casbah, Lucinda et Dimitri tuaient le temps en attendant la tombée de la nuit. Ils avaient d’avoir pas mal discuté, notamment de ce que le vampire avait fait à Magnolia Promenade et de ce qu’il y avait appris – elle avait du mal à comprendre pourquoi Matéo n’était pas allé à la police car il avait certainement tenté de la joindre le jour où Monica devait venir à Newcrest. La jeune femme avait regardé plusieurs fois la liste des six victimes : Garry Coop, Valérie Dumont, Gretchen Stevens, Nathalie Smith, Katja Petrov et Miyako Miyazaki. Aucun nom ne lui était familier et si un lien existait entre eux, à part leur tranche d’âge, elle ne voyait pas lequel cela pouvait être.
Comme ils n’avaient rien d’autre à faire, elle et Dimitri cherchaient tout ce qu’ils pouvaient trouver sur ces personnes. Lucinda avait du mal avec Valérie car il y avait beaucoup d’homonymes sur Simbook mais elle eu un peu plus de chance avec Katja, une des deux étudiantes qui avaient été retrouvées à Oasis Springs : celle-ci avait un compte instasims où elle postait toutes les photos des lieux qu’elle visitait, la toute dernière étant celle d’un vieux temple situé en haut de la ville désertique qu’elle avait vraisemblablement prise peu de temps avant de disparaitre… ou plutôt d’être assassinée… Concernant Nathalie qui était, semblait-il, barmaid dans un bar de la ville, celle-ci était une fêtarde qui vivait seule et n’avait pas de famille proche, ce qui pouvait expliquer la raison pour laquelle sa disparition n’avait pas été signalée.
Bien entendu, Lucinda profitait aussi de son temps libre pour essayer de mettre en application les enseignements de Lilith sur l’hypnose, ce qui n’était pas toujours évident avec les visiteurs pressés.
—Mais pourquoi se presser quand il suffit de partir à point ? Prenons notre temps pour aller cueillir des violettes et chanter avec les cigales avant d’aller courir dans les champs en robe de chambre…. Dansons donc la Capucine même s’il n’y a pas de pain chez nous…
Les résultats étaient toujours aléatoires mais d’après Lilith, la raison de cela était parce qu’elle ne se concentrait sur rien en particulier quand elle hypnotisait quelqu’un, faisant que sa victime était désorientée et récitait toutes les bêtises possibles. Heureusement, cela ne durait pas éternellement et il était possible de casser cet état en l’annulant ou en procédant à une nouvelle hypnose.
Lucinda tenta tout de suite cette expérience et se concentra sur les efforts qu’elle devait fournir pour réussir son coup, ce qui, mine de rien, était assez comparable à une séance de sport.
Ce n’était pas tout à fait le résultat escompté mais c’était un début…
Ne pouvant avancer plus dans leur enquête, elle et Dimitri étudiaient au maximum les Coutumes Vampiriques. La jeune femme en apprenait de plus en plus sur les capacités des vampires et comprit ainsi que tous développaient leurs pouvoirs différemment – elle n’eut donc aucun mal à en conclure que Dimitri n’avait pas choisi de travailler l’hypnose et probablement pas la force ou la vitesse donc quelles étaient ses capacités réelles au juste ?
En milieu d’après-midi, ils commençaient tous les deux à trouver le temps long et les lycéens commençaient à venir à la médiathèque, ce qui n’était pas l’endroit idéal pour être au calme. Ils se rendirent donc dans la salle de musique et profitèrent qu’elle était vide pour se dégourdir un peu les jambes… façon vampire.
Encore une fois, elle avait vaincu Dimitri qui n’était vraiment pas fait pour le combat. Elle le dépassait en vitesse et en force, faisant qu’un seul coup de poing bien placé pouvait suffire à l’assommer.
Par contre, comme elle avait ôté son déguisement avant de se transformer, elle pouvait être reconnue et un homme qui avait dû entendre le son de la bagarre était entré…
—Wow ! C’était quoi ce boucan ? Oh et z’êtes pas mannequin vous ? J’suis sûr de vous avoir vue en photo dans une de ces pubs…
Sans réfléchir, Lucinda l’avait vite hypnotisé.
—Y avait une nana l’autre jour, elle était le parfait sosie de Sonia Gothik en blonde avec des nattes, des lunettes, du rose et une jupette là. C’était démentiel ! J’ai aussi rencontré un lama bleu qui servait des glaces à la menthe et un ours polaire qui vendait des hot-dogs au piment vert !
—Vous m’en direz tant…
—Ouais mec ! Et y avait aussi une ado qui a fait pousser des bambous énormes en claquant des doigts au point de rendre le type moustachu avec elle complètement fou pendant qu’un signe jouait du banjo avec un croco qui chantait la tyrolienne !
Dimitri avait visiblement un mal fou à ne pas rire.
—Oh et j’vous ai parlé de la fois où j’ai croisé un type bizarre qui…
Une fois qu’ils aient été certains que cet homme ne dirait pas ce qu’il avait vu, Lucinda et Dimitri avaient attendus la tombée de la nuit pour se rendre au Quartier des Epices. En voyant l’immeuble de Garry Coop, le cœur de Lucinda rata un battement : c’était là où vivait son frère Matéo et, qui plus est, au même étage.
Arrivés à l’étage indiqué, Dimitri la fixa, ayant probablement senti la tension en elle.
—Un problème ?
—La porte en face est celle de Matéo, mon frère.
—Ah… Dans ce cas…
—Non, je reste. Matéo est au restaurant à cette heure-ci et puis j’avoue que j’aimerai savoir quoi d’autre ce Garry Coop et moi pourrions avoir en commun.
L’appartement de ce Garry, un étudiant en politique, était voisin de celui de Matéo, faisant que Lucinda réalisa tout à coup qu’elle l’avait forcément déjà croisé au moins une fois mais comme elle était souvent pressée, elle ne lui avait probablement jamais parlé, même pour le saluer – la réciproque était certainement vraie. Par contre, elle avait le vague souvenir que son frère avait eu des démêlées avec le propriétaire de l’appartement… et le pourquoi lui apparut très clairement quand elle vit l’état du dit-appartement.
—Je me souviens maintenant ! Matéo avait râlé plusieurs fois car il y avait eu un dégât des eaux chez un voisin parce que le propriétaire avait tardé à faire les travaux nécessaires. Il avait négocié un bon moment pour que le mur mitoyen avec son appartement soit repeint aux frais du propriétaire.
—Manifestement, il y a encore besoin de travaux ici.
—Oui, tout l’appartement est à refaire mais il est surement loué à pas cher.
Pauvre Garry. Il devait vraiment être coincé financièrement pour avoir dû louer cet endroit.
—A présent Lucinda, est-ce que tu vois quoique ce soit ici qui pourrait te relier à ce Garry Coop d’une manière ou d’une autre ?
La jeune femme observa attentivement les lieux à commencer par la cuisine dont elle n’hésita pas à ouvrir les tiroirs et les placards – elle n’y trouva rien à part de la vaisselle et du bazar. Rien sur le bureau ne lui sauta aux yeux à part que Garry était visiblement bosseur vu la quantité de livres sur la politique qui s’y trouvait. Puis ses yeux balayèrent le reste de la pièce…
Elle s’apprêtait à aller fouiller la chambre quand soudain, son regard se posa sur le meuble d’appoint, plus précisément sur le bouquet de fleurs qui s’y trouvait. Fébrile, elle l’examina de plus près et, si les fleurs avaient commencé à dépérir, elles étaient bel et bien identiques à celles du bouquet qu’elle avait trouvé chez elle à Newcrest.
—Ce bouquet ! J’ai reçu exactement le même !
—Tu en es sure ?
—Certaine ! J’avais supposé qu’il me venait de mon agence ou d’un fan mais il n’y avait pas de carte.
Dimitri examina le bouquet à son tour puis le renifla… avant de grimacer. Lucinda sentit les fleurs à son tour et décela elle aussi une fragrance qui ne devrait pas s’y trouver.
—Pas de doute, ce type a dû le toucher. Ca sent faiblement l’ammoniaque.
—Oui…
Elle n’en était pas sure mais il lui semblait que l’odeur puissante de l’ammoniaque en masquait une autre… et celle-ci lui disait quelque chose mais impossible pour elle de savoir quoi.
Dimitri prit une photo du bouquet avec son téléphone et l’envoya à ce policier de Magnolia Promenade. Quelques minutes après, une réponse arriva accompagnée de deux photos : la première venait de chez Gretchen Stevens, la deuxième étudiante qui venait tout juste d’emménager dans une petite maison pour se rapprocher du lieu où elle devait faire un long stage et la deuxième du logement coloré de Katja Petrov.
Dans les deux cas, le même bouquet était présent, confirmant ainsi le lien entre les trois étudiants et Lucinda. Un autre message arriva dans lequel le policier leur précisait qu’il avait contacté le S.I.M.S. maintenant que l’hypothèse du tueur en série était confirmée et qu’il leur avait transmis leurs coordonnées pour que leurs agents puissent les interroger si besoin.
—Qu’est-ce qu’on fait à présent Dimitri ?
—On va essayer de se renseigner sur Garry Coop en fouillant dans ses…
Le téléphone de Dimitri vibra : un nouveau message était arrivé.
—A priori, le S.I.M.S. est déjà dans le coin… Ils veulent me parler.
—Je viens av-
—Non. Ils veulent me voir seul. Tu penses pouvoir rester seule ici ?
—Oui mais si tu ne reviens pas et que la police vient ici ?
—Dans ce cas, part d’ici avant trois heures et retourne à la galerie. Là-bas, tu seras en sécurité et tu peux facilement t’y cacher le temps que je puisse revenir. Si dans deux jours je ne suis toujours pas là, retourne tout de suite chez les Vatore à Forgotten Hollow.
Une fois que Lucinda ait approuvé ce plan, Dimitri confirma sa venue aux agents du S.I.M.S…
J'adore quand Lucinda hypnotise ^^ ça me fait rire à chaque fois.
Bon, pas de lien précis entre les victimes, mais ils reçoivent tous le même bouquet ... La piste du tueur en série se précise bien. Je me demande ce que le S.I.M.S veut à Dimitri. Je me demande s'il fait bien d'y aller ...
J'étais fascinée tout le long
Je n'avais pas fait le rapprochement avec les fleurs... évidemment! Bien vu, Lucinda.
J'espère que tout va bien se passer pour Dimitri et qu'il n'arrivera rien à Lucinda. Un super chapitre, j'ai adoré Vivement la suite
Les phrases sous hypnose sont toujours aussi hilarante
Bravo Lucinda pour le coup des fleurs, c'était très bien vu! Je n'y avais pas pensé personnellement...
J'ai un peu les pétoches pour Lulu quand même quant à l'agence S.I.M.S j'espère que ce n'est pas un piège pour les séparer... Enfin j'ai hâte de voir ce que tout ça va donner et où cela va mener nos héros
@Lamé : Oui, le bouquet vient effectivement de notre assassin mais ça n'explique toujours pas comment il faut son choix... Le S.I.M.S. a peut-être des pistes ou bien ils veulent juste boire un café
@Isaw : Yep ! Ils ont confirmé que les victimes avaient toutes été tuées par la même personne
@pytisa : Lucinda avait été intriguée par ce bouquet quand elle l'avait vu chez elle faut dire... Après... Je ne garantis rien sur la sécurité de mes personnages
@UnPoulpeetDesChats : Ah ça... XD Et encore, le monsieur n'a peut-être pas totalement dis des bêtises
@Avengers7x : Le S.I.M.S. reste une agence d'espions globalement donc tout est possible avec eux...
@sirhc59 : Oui, Dimitri est discret sur ses capacités réelles. Quelles sont-elles à part qu'il peut changer un humain en vampire ?
@Pythonroux : Avec un peu moins de naïveté oui, elle aurait pu faire ce job. On verra bien si elle décide de changer de carrière un jour ... ou si elle en a seulement le temps.
@Nani : Oui, le changement est radical chez Lucinda quand elle se transforme.
Pour ce qui est de la suite, je n'ai pas les photos donc faudra attendre un peu. Du coup, je vais probablement me reporter sur mon Apo pendant un moment car là, j'en ai pas mal à écouler...
Dimitri n’aimait pas trop l’idée de laisser seule Lucinda et, surtout, de lui avoir menti mais si jamais les agents du S.I.M.S. avaient un suspect et qu’elle le connaissait, il y avait un risque non nul pour qu’elle redevienne hors de contrôle et cherche à se venger. Il était tenté de faire exprès de ne pas réapparaitre pour qu’elle retourne chez les Vatore mais c’était tout aussi dangereux car elle pouvait faire des dégâts.
Si seulement il avait une solution pour lui rendre sa mortalité… mais celle-ci était détenue par Straud qui se gardait bien de la communiquer à quiconque – Lilith lui avait vaguement parlé une fois d’une potion qui pouvait humaniser un vampire et dont les chasseurs de vampires avait connu le secret jusqu’à ce que Vladislaus le leur ait volé avant de tous les éliminer.
Tourmenté par ses pensées, Dimitri arriva au lieu de rendez-vous : un bar karaoké au Quartier de la Mode.
Les instructions qui lui avaient été fournies étaient qu’il devait chanter « Nuit après nuit » puis s’installer à la table la plus éloignée du bar. Le vampire ne s’était pas prêté à cet exercice depuis bien des années donc il était un peu nerveux, comme la toute première fois où il était monté sur scène – certes, cela n’avait été qu’un rôle mineur mais la moindre erreur de sa part aurait pu gâcher la prestation des autres acteurs et ruiner toute la représentation.
Après une bonne inspiration, il prit place derrière le micro et lança la musique avant de chanter avec sa voix de baryton les paroles qui défilaient sur l’écran.
Sa performance n’était pas excellente mais vu qu’il n’avait pas été hué, elle ne devait pas avoir été mauvaise non plus. Il ne perdit pas de temps et alla s’asseoir à la table qui lui avait été indiquée.
Moins d’une minute plus tard, un homme qui, jusqu’ici, était accoudé au bar, vint le rejoindre en s’asseyant à côté de lui avec un sourire en coin.
—Belle nuit n’est-ce pas ?
—Très. Dommage que les lumières de la ville cachent les étoiles.
—C’est vrai. Elles doivent être splendides à Forgotten Hollow.
Il était à présent clair pour Dimitri que cet homme aux cheveux blonds était celui qui lui avait donné le rendez-vous.
—Permettez que l’on change d’endroit. Mon partenaire doit nous y attendre.
Sans poser de questions, Dimitri suivit cet agent du S.I.M.S. jusqu’à un coin moins fréquenté du Quartier de la Mode. Sur un banc, un homme aux cheveux roux était assit, visiblement en train d’attendre quelqu’un… et en voyant sa réaction à leur arrivée, il était à présent clair que c’était lui aussi un membre du S.I.M.S.
Ils prirent place sur le banc et le premier agent se tourna vers Dimitri.
—Pardonnez ce mystère monsieur Markoff mais mon partenaire et moi-même sortions tout juste d’une mission sous couverture quand l’affaire nous a été transmise par le lieutenant Padepo.
—Il n’y a pas de problème… Messieurs ?
—Appelez-nous G et B. Pour des raisons évidentes, nous ne vous dévoilerons pas nos vraies identités.
—Faudra quand même dire à nos supérieurs de nous trouver d’autres alias car ils manquent cruellement de créativité…
Dimitri était d’accord avec B, le rouquin : une simple lettre, c’était quelque peu léger.
—Pour en revenir à nos moutons monsieur Markoff, vous devez vous douter que nous avons fait quelques recherches vous concernant…
—Peu importe ce que vous avez trouvé. Ce qui m’intéresse, c’est ce tueur en série.
Il ne voulait pas perdre son temps en écoutant tout ce que le S.I.M.S. avait pu découvrir sur lui.
Cette remarque sembla beaucoup amuser G tandis que B eut un ricanement mauvais.
—Je vois que la rumeur disant que les vampires haïssent les tueurs est vraie. Ca va être plus facile de négocier qu’avec les flics ripoux à Newcrest.
—Vrai. Déjà, sachez que nous avons demandé à nos experts de refaire toutes les analyses et autopsies à tout hasard. Nous avions repéré deux ou trois éléments douteux parmi les effectifs des forces de l’ordre et de leur équipe scientifique donc tant que notre collègue infiltré n’a pas confirmé nos soupçons, nous préférons être prudents.
—C’est tout à votre honneur.
Avec de la chance, de nouveaux indices allaient apparaître…
—Concernant ces bouquets, nous en avons retrouvé aussi chez l’une des trois autres victimes. Pour les deux autres, nous allons vérifier si elles en ont bien reçu un identique en interrogeant le fleuriste qui a livré les autres mais peu de doutes subsistent.
—Il aura peut-être le nom de celui qui l’a payé pour ça mais si le type est aussi malin qu’on le pense, il a payé en liquide et aura tout fait pour que l’on ne puisse pas l’identifier.
Cela correspondrait à ce que Lucinda lui avait raconté de son agression : son assaillant était grimé de sorte qu’il lui avait été impossible de le décrire.
—Cette hypothèse collerait avec les souvenirs de Lucinda sur les évènements de l’Opéra. L’homme s’était déguisé comme pour le Jour des morts selon elle.
—A ce sujet, que faisait-elle à l’Opéra de Newcrest ? Les lieux sont fermés au public actuellement.
A cet instant, Dimitri réalisa cet oubli et aussi qu’il ne lui était à aucun moment venue l’idée de lui poser la question, probablement parce qu’il avait été trop concentré sur essayer de trouver l’homme qui l’avait agressée. Il allait impérativement falloir qu’il obtienne la réponse à cela… D’ailleurs, un autre détail lui revint en mémoire.
—Elle ne m’a pas dit ce qu’elle faisait là-bas mais maintenant que j’y repense, quand je l’ai trouvée, elle portait une robe de soirée.
Cette précision fit ouvrir de grands yeux aux deux agents du S.I.M.S. qui échangèrent un bref regard avant de se tourner de nouveau vers lui.
—D’après ce que l’on sait, mademoiselle Gregorio travaille comme mannequin pour payer ses études. Notre homme l’aurait-il attirée en se servant de cela ? Ton avis B. ?
—S’il a procédé de la même manière pour les autres en les attirants à l’écart, c’est qu’il connaissait un minimum leurs centres d’intérêts ou leurs occupations. Qui plus est, il faut prendre en compte que certaines de nos victimes étaient assez solitaires donc peut-être plus faciles à isoler pour lui.
—Ce n’est pas contre vous mais je n’ai pas toute la nuit donc…
Dimitri n’avait pas l’impression d’avancer en émettant toutes ses hypothèses car au final, il leur manquait toujours le lien entre toutes les victimes qui pouvait expliquer comment l’assassin choisissait ses proies.
—Si l’on devait faire un profil, je pense que nous devons chercher un homme, probablement prudent vu qu’il prend la peine de changer d’arme du crime pour brouiller les pistes et de se déguiser. Il y a une chance non nulle que, d’une manière ou d’une autre, il a réussit à s’introduire dans la vie de ses victimes de sorte à pouvoir facilement les piéger.
—Certaines ont dû être faciles à cibler comme Nathalie Smith qui avait l’habitude de sortir pour aller danser en boîte de nuit ou encore Gretchen Stevens qui déménageait seule. Les autres par contre l’obligeait à se rapprocher un minimum d’eux pour les atteindre quitte à élargir sa zone de chasse. Toujours est-il qu’il ne choisit certainement pas ses scènes de crime au hasard et qu’il peut se permettre d’être très mobile vu que, de ce que l’on sait, il a agit à Oasis Springs, Newcrest et San Myshuno, ce qui suppose qu’il doit avoir son propre véhicule et qu’il a du temps pour faire tout ça. Peut-être est-il au chômage ou bien fait-il un métier qui exige qu’il soit souvent sur la route.
—Seuls les résultats des analyses devraient nous permettre d’établir un profil plus précis car le problème avec l’ammoniaque, c’est qu’il est facile à trouver. On peut juste exclure la famille et les amis proches des victimes à l’heure actuelle ainsi que tous les hommes qui n’ont pas entre dix-huit et cinquante ans.
Cela aidait Dimitri… mais pas énormément, surtout dans le cas de Lucinda qui était loin d’être aussi anonyme qu’un Garry Coop ou qu’une Gretchen Stevens. Il y avait un lien entre eux sept mais tant qu’il ne le trouvait pas, l’assassin aurait un temps d’avance.
—Autre chose : nous avons quelque peu secoué les puces de quelques policiers flemmards de San Myshuno car ils n’avaient pas prit au sérieux Matéo Gregorio quand il avait voulu déclarer sa sœur disparue. Vu qu’à présent, sa disparition a été confirmée à Newcrest par ses deux sœurs ainées, Lucinda Gregorio ferait mieux de rester cachée un moment car je doute que son assaillant apprécie d’apprendre qu’elle est en vie.
—J’ai pensé exactement la même chose, raison pour laquelle je lui ai déconseillé de contacter ses proches. Je vais la ramener à Forgotten Hollow dès demain soir puis revenir ici ou me rendre à Newcrest.
—Bien. De notre côté, nous vous contacterons dès que nous aurons le résultat des analyses et des nouvelles autopsies.
—En cas de besoin, prévenez nous au numéro avec lequel on vous a contacté. Le boulot nous impose de garder nos téléphones allumés.
—Entendu. A une prochaine fois donc.
Ils se serrèrent la main puis se séparèrent. Une fois un peu éloigné, Dimitri tendit l’oreille…
—… pas aujourd’hui que l’on pourra se faire ce week-end tranquille.
—C’est le job Bas’ mais au moins, nous ne sommes pas obligés de nous séparer cette fois-ci. Je ne sais pas si j’aurais supporté de te voir encore peloter une femme pour arriver à tes fins…
—Encore jaloux ? Tu sais bien ce que j’en pense des femmes et puis sérieusement, tu crois vraiment qu’avec la famille que je me tapes, sortir avec deux personnes en même temps est faisable ?
—Ha ha ha ! Vrai que je suis certain qu’elle suit nos faits et gestes alors qu’elle n’en a pas le droit. Donc un plateau télé juste toi et moi ?
Dimitri cessa de les épier, étant à présent certain qu’il n’avait rien à craindre d’eux. Il était temps pour lui de retourner au Quartier des Epices, étape obligatoire s’il voulait atteindre le Quartier des Arts… et espérer ne pas avoir trop d’attente pour le prochain tramway.
Réponses
A la médiathèque de la galerie Casbah, Lucinda et Dimitri tuaient le temps en attendant la tombée de la nuit. Ils avaient d’avoir pas mal discuté, notamment de ce que le vampire avait fait à Magnolia Promenade et de ce qu’il y avait appris – elle avait du mal à comprendre pourquoi Matéo n’était pas allé à la police car il avait certainement tenté de la joindre le jour où Monica devait venir à Newcrest. La jeune femme avait regardé plusieurs fois la liste des six victimes : Garry Coop, Valérie Dumont, Gretchen Stevens, Nathalie Smith, Katja Petrov et Miyako Miyazaki. Aucun nom ne lui était familier et si un lien existait entre eux, à part leur tranche d’âge, elle ne voyait pas lequel cela pouvait être.
Comme ils n’avaient rien d’autre à faire, elle et Dimitri cherchaient tout ce qu’ils pouvaient trouver sur ces personnes. Lucinda avait du mal avec Valérie car il y avait beaucoup d’homonymes sur Simbook mais elle eu un peu plus de chance avec Katja, une des deux étudiantes qui avaient été retrouvées à Oasis Springs : celle-ci avait un compte instasims où elle postait toutes les photos des lieux qu’elle visitait, la toute dernière étant celle d’un vieux temple situé en haut de la ville désertique qu’elle avait vraisemblablement prise peu de temps avant de disparaitre… ou plutôt d’être assassinée… Concernant Nathalie qui était, semblait-il, barmaid dans un bar de la ville, celle-ci était une fêtarde qui vivait seule et n’avait pas de famille proche, ce qui pouvait expliquer la raison pour laquelle sa disparition n’avait pas été signalée.
Bien entendu, Lucinda profitait aussi de son temps libre pour essayer de mettre en application les enseignements de Lilith sur l’hypnose, ce qui n’était pas toujours évident avec les visiteurs pressés.
—Mais pourquoi se presser quand il suffit de partir à point ? Prenons notre temps pour aller cueillir des violettes et chanter avec les cigales avant d’aller courir dans les champs en robe de chambre…. Dansons donc la Capucine même s’il n’y a pas de pain chez nous…
Les résultats étaient toujours aléatoires mais d’après Lilith, la raison de cela était parce qu’elle ne se concentrait sur rien en particulier quand elle hypnotisait quelqu’un, faisant que sa victime était désorientée et récitait toutes les bêtises possibles. Heureusement, cela ne durait pas éternellement et il était possible de casser cet état en l’annulant ou en procédant à une nouvelle hypnose.
Lucinda tenta tout de suite cette expérience et se concentra sur les efforts qu’elle devait fournir pour réussir son coup, ce qui, mine de rien, était assez comparable à une séance de sport.
Ce n’était pas tout à fait le résultat escompté mais c’était un début…
Ne pouvant avancer plus dans leur enquête, elle et Dimitri étudiaient au maximum les Coutumes Vampiriques. La jeune femme en apprenait de plus en plus sur les capacités des vampires et comprit ainsi que tous développaient leurs pouvoirs différemment – elle n’eut donc aucun mal à en conclure que Dimitri n’avait pas choisi de travailler l’hypnose et probablement pas la force ou la vitesse donc quelles étaient ses capacités réelles au juste ?
En milieu d’après-midi, ils commençaient tous les deux à trouver le temps long et les lycéens commençaient à venir à la médiathèque, ce qui n’était pas l’endroit idéal pour être au calme. Ils se rendirent donc dans la salle de musique et profitèrent qu’elle était vide pour se dégourdir un peu les jambes… façon vampire.
Encore une fois, elle avait vaincu Dimitri qui n’était vraiment pas fait pour le combat. Elle le dépassait en vitesse et en force, faisant qu’un seul coup de poing bien placé pouvait suffire à l’assommer.
Par contre, comme elle avait ôté son déguisement avant de se transformer, elle pouvait être reconnue et un homme qui avait dû entendre le son de la bagarre était entré…
—Wow ! C’était quoi ce boucan ? Oh et z’êtes pas mannequin vous ? J’suis sûr de vous avoir vue en photo dans une de ces pubs…
Sans réfléchir, Lucinda l’avait vite hypnotisé.
—Y avait une nana l’autre jour, elle était le parfait sosie de Sonia Gothik en blonde avec des nattes, des lunettes, du rose et une jupette là. C’était démentiel ! J’ai aussi rencontré un lama bleu qui servait des glaces à la menthe et un ours polaire qui vendait des hot-dogs au piment vert !
—Vous m’en direz tant…
—Ouais mec ! Et y avait aussi une ado qui a fait pousser des bambous énormes en claquant des doigts au point de rendre le type moustachu avec elle complètement fou pendant qu’un signe jouait du banjo avec un croco qui chantait la tyrolienne !
Dimitri avait visiblement un mal fou à ne pas rire.
—Oh et j’vous ai parlé de la fois où j’ai croisé un type bizarre qui…
Une fois qu’ils aient été certains que cet homme ne dirait pas ce qu’il avait vu, Lucinda et Dimitri avaient attendus la tombée de la nuit pour se rendre au Quartier des Epices. En voyant l’immeuble de Garry Coop, le cœur de Lucinda rata un battement : c’était là où vivait son frère Matéo et, qui plus est, au même étage.
Arrivés à l’étage indiqué, Dimitri la fixa, ayant probablement senti la tension en elle.
—Un problème ?
—La porte en face est celle de Matéo, mon frère.
—Ah… Dans ce cas…
—Non, je reste. Matéo est au restaurant à cette heure-ci et puis j’avoue que j’aimerai savoir quoi d’autre ce Garry Coop et moi pourrions avoir en commun.
L’appartement de ce Garry, un étudiant en politique, était voisin de celui de Matéo, faisant que Lucinda réalisa tout à coup qu’elle l’avait forcément déjà croisé au moins une fois mais comme elle était souvent pressée, elle ne lui avait probablement jamais parlé, même pour le saluer – la réciproque était certainement vraie. Par contre, elle avait le vague souvenir que son frère avait eu des démêlées avec le propriétaire de l’appartement… et le pourquoi lui apparut très clairement quand elle vit l’état du dit-appartement.
—Je me souviens maintenant ! Matéo avait râlé plusieurs fois car il y avait eu un dégât des eaux chez un voisin parce que le propriétaire avait tardé à faire les travaux nécessaires. Il avait négocié un bon moment pour que le mur mitoyen avec son appartement soit repeint aux frais du propriétaire.
—Manifestement, il y a encore besoin de travaux ici.
—Oui, tout l’appartement est à refaire mais il est surement loué à pas cher.
Pauvre Garry. Il devait vraiment être coincé financièrement pour avoir dû louer cet endroit.
—A présent Lucinda, est-ce que tu vois quoique ce soit ici qui pourrait te relier à ce Garry Coop d’une manière ou d’une autre ?
La jeune femme observa attentivement les lieux à commencer par la cuisine dont elle n’hésita pas à ouvrir les tiroirs et les placards – elle n’y trouva rien à part de la vaisselle et du bazar. Rien sur le bureau ne lui sauta aux yeux à part que Garry était visiblement bosseur vu la quantité de livres sur la politique qui s’y trouvait. Puis ses yeux balayèrent le reste de la pièce…
Elle s’apprêtait à aller fouiller la chambre quand soudain, son regard se posa sur le meuble d’appoint, plus précisément sur le bouquet de fleurs qui s’y trouvait. Fébrile, elle l’examina de plus près et, si les fleurs avaient commencé à dépérir, elles étaient bel et bien identiques à celles du bouquet qu’elle avait trouvé chez elle à Newcrest.
—Ce bouquet ! J’ai reçu exactement le même !
—Tu en es sure ?
—Certaine ! J’avais supposé qu’il me venait de mon agence ou d’un fan mais il n’y avait pas de carte.
Dimitri examina le bouquet à son tour puis le renifla… avant de grimacer. Lucinda sentit les fleurs à son tour et décela elle aussi une fragrance qui ne devrait pas s’y trouver.
—Pas de doute, ce type a dû le toucher. Ca sent faiblement l’ammoniaque.
—Oui…
Elle n’en était pas sure mais il lui semblait que l’odeur puissante de l’ammoniaque en masquait une autre… et celle-ci lui disait quelque chose mais impossible pour elle de savoir quoi.
Dimitri prit une photo du bouquet avec son téléphone et l’envoya à ce policier de Magnolia Promenade. Quelques minutes après, une réponse arriva accompagnée de deux photos : la première venait de chez Gretchen Stevens, la deuxième étudiante qui venait tout juste d’emménager dans une petite maison pour se rapprocher du lieu où elle devait faire un long stage et la deuxième du logement coloré de Katja Petrov.
Dans les deux cas, le même bouquet était présent, confirmant ainsi le lien entre les trois étudiants et Lucinda. Un autre message arriva dans lequel le policier leur précisait qu’il avait contacté le S.I.M.S. maintenant que l’hypothèse du tueur en série était confirmée et qu’il leur avait transmis leurs coordonnées pour que leurs agents puissent les interroger si besoin.
—Qu’est-ce qu’on fait à présent Dimitri ?
—On va essayer de se renseigner sur Garry Coop en fouillant dans ses…
Le téléphone de Dimitri vibra : un nouveau message était arrivé.
—A priori, le S.I.M.S. est déjà dans le coin… Ils veulent me parler.
—Je viens av-
—Non. Ils veulent me voir seul. Tu penses pouvoir rester seule ici ?
—Oui mais si tu ne reviens pas et que la police vient ici ?
—Dans ce cas, part d’ici avant trois heures et retourne à la galerie. Là-bas, tu seras en sécurité et tu peux facilement t’y cacher le temps que je puisse revenir. Si dans deux jours je ne suis toujours pas là, retourne tout de suite chez les Vatore à Forgotten Hollow.
Une fois que Lucinda ait approuvé ce plan, Dimitri confirma sa venue aux agents du S.I.M.S…
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Bon, pas de lien précis entre les victimes, mais ils reçoivent tous le même bouquet ... La piste du tueur en série se précise bien. Je me demande ce que le S.I.M.S veut à Dimitri. Je me demande s'il fait bien d'y aller ...
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Je n'avais pas fait le rapprochement avec les fleurs... évidemment! Bien vu, Lucinda.
J'espère que tout va bien se passer pour Dimitri et qu'il n'arrivera rien à Lucinda. Un super chapitre, j'ai adoré
Bravo Lucinda pour le coup des fleurs, c'était très bien vu! Je n'y avais pas pensé personnellement...
Spin-off : Les Boronoff (partie perdue)
Histoires : Le réveil de l'Enchantée
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elle serait pas trop mauvaise en détective notre cher Lucinda
A tendance à créer des Sims d'après mes goûts musicaux
@Isaw : Yep ! Ils ont confirmé que les victimes avaient toutes été tuées par la même personne
@pytisa : Lucinda avait été intriguée par ce bouquet quand elle l'avait vu chez elle faut dire... Après... Je ne garantis rien sur la sécurité de mes personnages
@UnPoulpeetDesChats : Ah ça... XD Et encore, le monsieur n'a peut-être pas totalement dis des bêtises
@Avengers7x : Le S.I.M.S. reste une agence d'espions globalement donc tout est possible avec eux...
@sirhc59 : Oui, Dimitri est discret sur ses capacités réelles. Quelles sont-elles à part qu'il peut changer un humain en vampire ?
@Pythonroux : Avec un peu moins de naïveté oui, elle aurait pu faire ce job. On verra bien si elle décide de changer de carrière un jour
@Nani : Oui, le changement est radical chez Lucinda quand elle se transforme.
@Lilisims : Y a du taf oui !
Pour ce qui est de la suite, je n'ai pas les photos donc faudra attendre un peu. Du coup, je vais probablement me reporter sur mon Apo pendant un moment car là, j'en ai pas mal à écouler...
Défi Apocalypse - La quête d'Ezekiel - Ombre et Lumière - Mini-histoires - Challenge 100 Bébés
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Dimitri n’aimait pas trop l’idée de laisser seule Lucinda et, surtout, de lui avoir menti mais si jamais les agents du S.I.M.S. avaient un suspect et qu’elle le connaissait, il y avait un risque non nul pour qu’elle redevienne hors de contrôle et cherche à se venger. Il était tenté de faire exprès de ne pas réapparaitre pour qu’elle retourne chez les Vatore mais c’était tout aussi dangereux car elle pouvait faire des dégâts.
Si seulement il avait une solution pour lui rendre sa mortalité… mais celle-ci était détenue par Straud qui se gardait bien de la communiquer à quiconque – Lilith lui avait vaguement parlé une fois d’une potion qui pouvait humaniser un vampire et dont les chasseurs de vampires avait connu le secret jusqu’à ce que Vladislaus le leur ait volé avant de tous les éliminer.
Tourmenté par ses pensées, Dimitri arriva au lieu de rendez-vous : un bar karaoké au Quartier de la Mode.
Les instructions qui lui avaient été fournies étaient qu’il devait chanter « Nuit après nuit » puis s’installer à la table la plus éloignée du bar. Le vampire ne s’était pas prêté à cet exercice depuis bien des années donc il était un peu nerveux, comme la toute première fois où il était monté sur scène – certes, cela n’avait été qu’un rôle mineur mais la moindre erreur de sa part aurait pu gâcher la prestation des autres acteurs et ruiner toute la représentation.
Après une bonne inspiration, il prit place derrière le micro et lança la musique avant de chanter avec sa voix de baryton les paroles qui défilaient sur l’écran.
Sa performance n’était pas excellente mais vu qu’il n’avait pas été hué, elle ne devait pas avoir été mauvaise non plus. Il ne perdit pas de temps et alla s’asseoir à la table qui lui avait été indiquée.
Moins d’une minute plus tard, un homme qui, jusqu’ici, était accoudé au bar, vint le rejoindre en s’asseyant à côté de lui avec un sourire en coin.
—Belle nuit n’est-ce pas ?
—Très. Dommage que les lumières de la ville cachent les étoiles.
—C’est vrai. Elles doivent être splendides à Forgotten Hollow.
Il était à présent clair pour Dimitri que cet homme aux cheveux blonds était celui qui lui avait donné le rendez-vous.
—Permettez que l’on change d’endroit. Mon partenaire doit nous y attendre.
Sans poser de questions, Dimitri suivit cet agent du S.I.M.S. jusqu’à un coin moins fréquenté du Quartier de la Mode. Sur un banc, un homme aux cheveux roux était assit, visiblement en train d’attendre quelqu’un… et en voyant sa réaction à leur arrivée, il était à présent clair que c’était lui aussi un membre du S.I.M.S.
Ils prirent place sur le banc et le premier agent se tourna vers Dimitri.
—Pardonnez ce mystère monsieur Markoff mais mon partenaire et moi-même sortions tout juste d’une mission sous couverture quand l’affaire nous a été transmise par le lieutenant Padepo.
—Il n’y a pas de problème… Messieurs ?
—Appelez-nous G et B. Pour des raisons évidentes, nous ne vous dévoilerons pas nos vraies identités.
—Faudra quand même dire à nos supérieurs de nous trouver d’autres alias car ils manquent cruellement de créativité…
Dimitri était d’accord avec B, le rouquin : une simple lettre, c’était quelque peu léger.
—Pour en revenir à nos moutons monsieur Markoff, vous devez vous douter que nous avons fait quelques recherches vous concernant…
—Peu importe ce que vous avez trouvé. Ce qui m’intéresse, c’est ce tueur en série.
Il ne voulait pas perdre son temps en écoutant tout ce que le S.I.M.S. avait pu découvrir sur lui.
Cette remarque sembla beaucoup amuser G tandis que B eut un ricanement mauvais.
—Je vois que la rumeur disant que les vampires haïssent les tueurs est vraie. Ca va être plus facile de négocier qu’avec les flics ripoux à Newcrest.
—Vrai. Déjà, sachez que nous avons demandé à nos experts de refaire toutes les analyses et autopsies à tout hasard. Nous avions repéré deux ou trois éléments douteux parmi les effectifs des forces de l’ordre et de leur équipe scientifique donc tant que notre collègue infiltré n’a pas confirmé nos soupçons, nous préférons être prudents.
—C’est tout à votre honneur.
Avec de la chance, de nouveaux indices allaient apparaître…
—Concernant ces bouquets, nous en avons retrouvé aussi chez l’une des trois autres victimes. Pour les deux autres, nous allons vérifier si elles en ont bien reçu un identique en interrogeant le fleuriste qui a livré les autres mais peu de doutes subsistent.
—Il aura peut-être le nom de celui qui l’a payé pour ça mais si le type est aussi malin qu’on le pense, il a payé en liquide et aura tout fait pour que l’on ne puisse pas l’identifier.
Cela correspondrait à ce que Lucinda lui avait raconté de son agression : son assaillant était grimé de sorte qu’il lui avait été impossible de le décrire.
—Cette hypothèse collerait avec les souvenirs de Lucinda sur les évènements de l’Opéra. L’homme s’était déguisé comme pour le Jour des morts selon elle.
—A ce sujet, que faisait-elle à l’Opéra de Newcrest ? Les lieux sont fermés au public actuellement.
A cet instant, Dimitri réalisa cet oubli et aussi qu’il ne lui était à aucun moment venue l’idée de lui poser la question, probablement parce qu’il avait été trop concentré sur essayer de trouver l’homme qui l’avait agressée. Il allait impérativement falloir qu’il obtienne la réponse à cela… D’ailleurs, un autre détail lui revint en mémoire.
—Elle ne m’a pas dit ce qu’elle faisait là-bas mais maintenant que j’y repense, quand je l’ai trouvée, elle portait une robe de soirée.
Cette précision fit ouvrir de grands yeux aux deux agents du S.I.M.S. qui échangèrent un bref regard avant de se tourner de nouveau vers lui.
—D’après ce que l’on sait, mademoiselle Gregorio travaille comme mannequin pour payer ses études. Notre homme l’aurait-il attirée en se servant de cela ? Ton avis B. ?
—S’il a procédé de la même manière pour les autres en les attirants à l’écart, c’est qu’il connaissait un minimum leurs centres d’intérêts ou leurs occupations. Qui plus est, il faut prendre en compte que certaines de nos victimes étaient assez solitaires donc peut-être plus faciles à isoler pour lui.
—Ce n’est pas contre vous mais je n’ai pas toute la nuit donc…
Dimitri n’avait pas l’impression d’avancer en émettant toutes ses hypothèses car au final, il leur manquait toujours le lien entre toutes les victimes qui pouvait expliquer comment l’assassin choisissait ses proies.
—Si l’on devait faire un profil, je pense que nous devons chercher un homme, probablement prudent vu qu’il prend la peine de changer d’arme du crime pour brouiller les pistes et de se déguiser. Il y a une chance non nulle que, d’une manière ou d’une autre, il a réussit à s’introduire dans la vie de ses victimes de sorte à pouvoir facilement les piéger.
—Certaines ont dû être faciles à cibler comme Nathalie Smith qui avait l’habitude de sortir pour aller danser en boîte de nuit ou encore Gretchen Stevens qui déménageait seule. Les autres par contre l’obligeait à se rapprocher un minimum d’eux pour les atteindre quitte à élargir sa zone de chasse. Toujours est-il qu’il ne choisit certainement pas ses scènes de crime au hasard et qu’il peut se permettre d’être très mobile vu que, de ce que l’on sait, il a agit à Oasis Springs, Newcrest et San Myshuno, ce qui suppose qu’il doit avoir son propre véhicule et qu’il a du temps pour faire tout ça. Peut-être est-il au chômage ou bien fait-il un métier qui exige qu’il soit souvent sur la route.
—Seuls les résultats des analyses devraient nous permettre d’établir un profil plus précis car le problème avec l’ammoniaque, c’est qu’il est facile à trouver. On peut juste exclure la famille et les amis proches des victimes à l’heure actuelle ainsi que tous les hommes qui n’ont pas entre dix-huit et cinquante ans.
Cela aidait Dimitri… mais pas énormément, surtout dans le cas de Lucinda qui était loin d’être aussi anonyme qu’un Garry Coop ou qu’une Gretchen Stevens. Il y avait un lien entre eux sept mais tant qu’il ne le trouvait pas, l’assassin aurait un temps d’avance.
—Autre chose : nous avons quelque peu secoué les puces de quelques policiers flemmards de San Myshuno car ils n’avaient pas prit au sérieux Matéo Gregorio quand il avait voulu déclarer sa sœur disparue. Vu qu’à présent, sa disparition a été confirmée à Newcrest par ses deux sœurs ainées, Lucinda Gregorio ferait mieux de rester cachée un moment car je doute que son assaillant apprécie d’apprendre qu’elle est en vie.
—J’ai pensé exactement la même chose, raison pour laquelle je lui ai déconseillé de contacter ses proches. Je vais la ramener à Forgotten Hollow dès demain soir puis revenir ici ou me rendre à Newcrest.
—Bien. De notre côté, nous vous contacterons dès que nous aurons le résultat des analyses et des nouvelles autopsies.
—En cas de besoin, prévenez nous au numéro avec lequel on vous a contacté. Le boulot nous impose de garder nos téléphones allumés.
—Entendu. A une prochaine fois donc.
Ils se serrèrent la main puis se séparèrent. Une fois un peu éloigné, Dimitri tendit l’oreille…
—… pas aujourd’hui que l’on pourra se faire ce week-end tranquille.
—C’est le job Bas’ mais au moins, nous ne sommes pas obligés de nous séparer cette fois-ci. Je ne sais pas si j’aurais supporté de te voir encore peloter une femme pour arriver à tes fins…
—Encore jaloux ? Tu sais bien ce que j’en pense des femmes et puis sérieusement, tu crois vraiment qu’avec la famille que je me tapes, sortir avec deux personnes en même temps est faisable ?
—Ha ha ha ! Vrai que je suis certain qu’elle suit nos faits et gestes alors qu’elle n’en a pas le droit. Donc un plateau télé juste toi et moi ?
Dimitri cessa de les épier, étant à présent certain qu’il n’avait rien à craindre d’eux. Il était temps pour lui de retourner au Quartier des Epices, étape obligatoire s’il voulait atteindre le Quartier des Arts… et espérer ne pas avoir trop d’attente pour le prochain tramway.
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sinon, ils sont pas très avancés les loulous dans leur enquête tout de même