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[Presque Reconstruire sa vie] Une couvée perdue

Réponses

  • AylimetteAylimette Messages: 1,567 Membre
    @NOOGATINE, ils viennent pour une étude de faisabilité : tout recouvrir de patates. :mrgreen: ... :love:

    Chapitre 15 :

    Dès lors qu'elle vit Arthur parmi ces visiteurs inattendus, Enplusse sut qu'ils venaient pour elle. Elle et les siens. Etrangement, elle ne ressentit pas de vague de panique mais plutôt une grande lassitude. Qu'y avait-il donc encore au menu du poême de sa vie, aujourd'hui ?
    La présence d'Arthur parmi ses persécuteurs, en revanche, était étonnante. Le vieux pêcheur s'était donné beaucoup de mal pour l'aider jusque là, il était forcément animé des meilleures intentions. Elle ne connaissait pas les autres. A moins que ?
    Tout en se levant pour aller au devant de ses "invités" et les saluer, Enplusse se demanda si elle n'avait pas déjà vu l'autre vieil homme parmi les compagnons de pêche d'Arthur.
    Ce dernier l'approcha en premier.

    "Salut, gamine. J'ai... Des gens à te présenter." Dit-il sur le ton de la médiation.

    Enplusse lui sourit en retour. Peu importait ce qui allait se passer par la suite, elle tenait à ce qu'il sache qu'elle lui serait toujours reconnaissante.
    Les présentations commencèrent.

    La femme avait un regard clair et acéré, si son physique inspirait la candeur, son attitude était celle de quelqu'un d'intelligent et d'un peu calculateur. Enplusse ne retint pas son nom mais elle occupait le poste d'adjoint aux affaires sociales.
    Le jeune homme en sweater paraissait avoir été traîné là contre son gré. Il marmonna plus qu'il ne parla mais Enplusse comprit qu'il était chef des employés communaux, responsable délégué aux travaux.
    Enfin, le dernier la prit totalement au dépourvu puisqu'il s'agissait ni plus, ni moins du maire de la commune. Que l'on avait visiblement interrompu pendant son jogging.

    Elu tacitement négociateur de cette rencontre, Arthur entraîna tout le monde vers les tables de pique-nique. Le silence était épais, la tension palpable. Prenant chacun au dépourvu, c'est le maire qui prit alors les choses en main.

    "Bonjour à tous, en premier lieu. Que tout le monde se détende, si j'ai laissé un vieil ami me tirer de mon excercice quotidien, ce n'est pas pour admirer une collection de tronches en biais, j'en ai déjà mon comptant toutes les semaines aux réunions..."

    Sur ces mots, la blonde poussa un soupir qui laissait entendre qu'elle était habituée à ce genre d'introduction.

    "Nous avons tous été avisés – dans les grandes lignes – de la situation précaire dans laquelle se trouve votre famille, madame." Continua-t-il en gratifiant Enplusse d'un regard apaisant.

    "De plus, je vous informe tous qu'aux premières lueurs de l'aube, j'ai dû composer avec la visite d'une de nos jeunes citoyens souhaitant ardemment porter à mon attention un recours en propriété, fondé sur d'obscures lois datant de..."

    Enplusse perdit le fil. Parlait-il de la camarade que Louis avait rencontré à la bibliothèque ?

    "... Bref, je crois que nous savons tous qu'il sera impossible de faire autrement."

    Le maire leva théâtralement les yeux au ciel tandis que les trois autres – y compris M. Grimace – pouffaient avec une complicité certaine.

    "En conclusion, madame, vous pouvez dès lors considérer le numéro deux, rue Magnolia Promenade, comme votre propriété."

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  • NOOGATINENOOGATINE Messages: 8,349 Membre
    YEAH !!!!
    Je sens quand même que la bande d'empêcheurs de tourner en rond n'est pas super contente de ce dénouement et j'ai peur qu'ils essayent de lui mettre des bâtons dans les roues à notre pauvre Enpluss mais osef, elle a un terrain à elle et va enfin pouvoir recommencer à vivre :)
  • AylimetteAylimette Messages: 1,567 Membre
    @NOOGATINE, bah faut bien un peu de bâtons à un moment sinon, on va s'ennuyer. :mrgreen:
    On attend plus que Léon, dis-donc ! :tongue:
    Merci à toi ! :kissing_heart:
  • NOOGATINENOOGATINE Messages: 8,349 Membre
    D'ailleurs j'aimerais bien le voir grandir moi ce Léon :mrgreen:
  • AylimetteAylimette Messages: 1,567 Membre
    @NOOGATINE, c'est une semaine le délai. J'avais envisagé d'attendre le temps "normal" pour la durée de vie élevée mais... C'est vraiment trop long ! Là on est lundi matin et l'aventure a commencé mercredi soir/jeudi matin, donc ça ne va plus tarder. :smiley:
  • pytisapytisa Messages: 6,349 Membre
    Oh, ça avance bien par ici. :)
    Voilà madame devenue propriétaire. Quelle bonne nouvelle!
    A voir s'il y aura possibilité très rapidement de rendre tout cela encore plus confortable.
    Il me tarde à moi aussi de voir grandir l'ami bb Léon. La qualité de vie d'Emplusse va s'en trouver améliorée en un rien de temps.
    Quel plaisir pour moi de les retrouver tous. :)
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  • FanfaniFanfani Messages: 5,529 Membre
    Hé hé ! Bien joué Clémence ! Voilà donc Enplusse propriétaire de son petit lopin de terre et du vieil arbre tordu au milieu. Comment ça y'a pas d'arbre ? mais si, depuis Cabrel il doit y en avoir sur chaque lopin de terre. :mrgreen:
    Ravie de voir qu'Arthur garde un œil bienveillant sur sa petite famille et reste prêt à les soutenir dans l'épreuve. :smile:
  • AylimetteAylimette Messages: 1,567 Membre
    @pytisa, à qui le dis-tu ! :smile:
    Absolument ! :smiley:
    Merci à toi. :kissing_heart:

    @Fanfani, est-ce qu'un buisson de mûres ça peut compter ? :mrgreen:
    Arthur est irremplaçable mais cette fois, il a reçu un peu d'aide. :wink:
    Merci ! :kissing_heart:
  • AylimetteAylimette Messages: 1,567 Membre
    Chapitre 16 :

    Enplusse se sentait vaguement nauséeuse.

    Elle essaya, tant bien que mal, de se souvenir de ce qu'elle faisait lundi dernier à la même heure. C'était comme si cette partie de son existence remontait à une autre ère géologique, à un passé lointain qui ne tarderait pas à devenir un mythe.
    Elle ferma les yeux.
    Non. Elle ne pouvait pas se permettre d'oublier.
    De toute façon, à cette heure lundi dernier – comme tous les jours de la semaine depuis des années – elle attendait simplement que ses enfants rentrent de l'école.

    Son regard se posa sur la structure modulaire qui trônait à présent au milieu de SON terrain. C'était la chose la plus hideuse qu'elle avait jamais vu et pourtant, elle ne put s'empêcher de sourire.
    Enfin, elle reporta son attention sur la jeune femme assise à côté d'elle.

    L'adjointe aux affaires sociales l'observait avec une compassion évidente. Enplusse n'appréciait que modérément ses manières mais puisqu'elle n'était pas fixée sur son honnêteté, elle préféra ravaler son orgueil.

    "Je... Je travaillais au centre spatial il y a quelques années..." Répondit-elle.

    A ses côtés, l'employée de mairie écarquilla les yeux une seconde avant de se reprendre. Mais enfin, que croyait-elle ? Maugréa intérieurement Enplusse.

    "Bien... Hum... Auriez-vous besoin de quelque chose pour vous aider à remettre le pied à l'étrier, comme on dit ?" Questionna la blonde avec une complicité maladroite.

    Lasse de cet entretien et nerveusement épuisée, Enplusse se leva.

    "Ecoutez, je vous suis très reconnaissante pour... Tout ça... Mais je n'ai pas besoin d'aide pour remplir un C.V ou pour appeler le secrétariat du centre spatial afin de solliciter un rendez-vous. Mon petit dernier est encore trop jeune pour que je le laisse toute la journée et..."

    Brusquement, le sol sembla se rapprocher à grande vitesse et Enplusse n'eut que le temps de s'interroger sur cette bizarrerie avant que deux bras maladroits mais sûrs ne rétablissent son équilibre.

    "Asseyez-vous, madame." Ordonna alors l'adjointe d'une voix pleine de chaleur.

    Une seconde plus tard, elle se matérialisait devant la mère de famille avec un gobelet d'eau fraîche.

    "Je ne voulais pas vous paraître impolie. Est-ce que vous voulez que je vous emmène à l'hôpital ?"

    Instinctivement, Enplusse sut qu'elle ne devait pas secouer la tête, au lieu de quoi elle murmura un "non, merci" qu'elle espérait aussi chaleureux que les propos de son interlocutrice.

    "Bien. Je vais vous laisser ma carte, si vous avez besoin de quelque chose... En attendant, je pense vraiment que vous deviez vous reposer un moment..."

    "Les enfants..." Protesta fermement Enplusse alors qu'autour d'elle, le monde vacillait toujours de manière écoeurante.

    "Ne vous inquiétez pas." Répondit une voix avec fermeté. "Allongez-vous maintenant."

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  • AylimetteAylimette Messages: 1,567 Membre
    Chapitre 17 :

    Lucien n'en revenait toujours pas.

    Assis en tailleur sur le matelas pneumatique près de sa maman, le petit garçon ne prêtait qu'une attention superficielle au cahier entre ses mains. Cet après-midi, il avait dessiné un portrait familial à l'école et il était plus qu'impatient de le montrer en rentrant mais finalement, rien ne s'était passé comme prévu.

    D'abord, toutes leurs affaires avaient été installées près du square, bien en vue. Alors que ça faisait des jours que maman voulait qu'on se cache.
    Ensuite, quelqu'un avait construit une sorte de cabane, en plein milieu. A l'intérieur, y avait des toilettes, un lavabo et même une douche ! C'était rien que pour eux apparemment mais pas super super discret.
    Et puis, en rentrant de l'école avec Louis, ils avaient trouvé maman endormie, comme ça, près de la nouvelle cabane. Une dame qu'ils ne connaissait pas était avec elle.
    Au début, Lucien voulait l'attaquer cette dame puisqu'elle avait dû faire du mal à maman mais en fait, elle avait l'air gentille. Elle et Louis avaient beaucoup discuté de choses compliquées alors Lucien s'était s'installé près de maman, en attendant qu'elle se réveille. Il faisait ses devoirs, ou du moins il essayait, comme ça maman serait contente.

    C'était un peu bizarre de la voir dormir comme ça, alors qu'il faisait encore jour et que tout le monde pouvait les voir mais elle avait l'air tranquille et puis Lucien savait bien qu'elle ne dormait pas beaucoup la nuit, alors elle devait être rudement fatiguée à la longue.

    Louis adressa un signe de la main poli à l'employée de la mairie qui s'éloignait avant de faire disparaître sa carte dans la poche arrière de son jean. Il n'avait pas besoin d'elle, il était assez grand pour prendre soin de sa famille.
    En plus, elle n'arrêtait pas de faire comme si tout ça, c'était grâce à elle alors que Louis était bien placé pour savoir que c'était Clémence qui avait fait tout le boulot. Il lui enverrai un sms d'ailleurs pour lui raconter tout ça mais plus tard parce que là, il fallait qu'il s'occupe de tout.
    Léon d'abord mais tout allait bien pour lui. Parfois, Louis l'enviait vachement. En tout cas, il espérait que le bébé ne se réveillerait pas avant leur mère parce que lui donner la tétée, c'était pas trop dans ses cordes.

    Lucien ensuite. Le petit garçon regardait autour de lui d'un air perdu et refusait catégoriquement de s'éloigner de leur mère depuis qu'ils étaient rentrés. Louis s'installa sur le sol en face de lui et poussa un soupir.

    "C'est dingue tout ça, hein ?" Lança l'adolescent en rejetant la tête en arrière pour regarder le ciel. "Comment va maman ?"

    "Elle dort toujours." Répondit le petit garçon d'un air très sérieux. "Elle dormait presque jamais quand je me réveillais la nuit."

    Louis acquiesça, lui aussi avait pû le constater.

    "Tu as fini ?" Demanda l'adolescent en désignant du menton le cahier dans les mains de son cadet. "Tu veux un coup de main ?"

    "Non, ça va." Affirma Lucien en secouant la tête avant de faire disparaître ses devoirs dans son sac-à-dos. "J'irai pas aux grenouilles aujourd'hui, je vais rester pour surveiller maman."

    "Si on veut faire plaisir à maman quand elle se réveillera..." Tenta Louis d'un air dégagé tout en vérifiant du coin de l'oeil qu'il avait capté l'attention du plus jeune. "... On devrait sûrement prendre une douche et manger quelque chose, qu'est-ce que tu en penses ?"

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  • NOOGATINENOOGATINE Messages: 8,349 Membre
    Bouh j'avais loupé deux chapitres !
    La nana ne m'inspire pas confiance, d'ici à ce qu'elle essaye de retirer les gosses à Enplusse, il n'y a qu'un pas !
    J'espère que la pauvre Enplusse va vite se remettre sur pied et que c'est juste un coup de fatigue et pas une nouvelle grossesse :mrgreen:
    Les enfants sont formidables, heureusement qu'ils sont là :o
  • FanfaniFanfani Messages: 5,529 Membre
    Ben ça alors ! Deux chapitres pour le prix d'un, c'est les soldes ? :mrgreen:
    Du coup je me suis doublement régalée même si l'état de fatigue d'Enplusse me préoccupe un max et que l'adjointe aux affaires sociales me fait froncer les sourcils. Mais je reste confiante, Enplusse a des enfants admirables qui veillent sur elle, tout va bien se passer... N'est-ce pas ? :#
  • AylimetteAylimette Messages: 1,567 Membre
    @NOOGATINE, c'est la fin de la Chênaie qui te fait penser ça ? :lol:
    Merci à toi. :kissing_heart:

    @Fanfani, tout le monde veille sur tout le monde à tour de rôle, pas le choix. :smiley:
    Y aura des hauts et des bas quand même. :sweat_smile:
    Merciii ! :kissing_heart:

    Et puis voilà la suite.

    Chapitre 18 :

    Enplusse n'avait que des souvenirs nébuleux de tout ce qui s'était produit depuis son entretien avec l'adjointe aux affaires sociales.
    Elle ne se rappelait pas quand les garçons étaient rentrés de l'école, quand l'employée de mairie était finalement partie ou même quand la nuit était tombée. Elle avait vaguement fait surface – dans la soirée a priori – quand Louis l'avait réveillé avec un luxe de précautions, car Léon réclamait sa tétée. Elle se souvenait avoir fait un effort surhumain pour les rassurer et manger quelque chose, les garçons s'étaient ensuite couchés – Louis rivé à son portable et Lucien blotti contre lui – et elle avait replongé.

    On était mardi vraissemblablement. A l'horizon, le soleil commençait à poindre. Ses fils dormaient encore, du sommeil du juste pensa-t-elle avec un sourire. Elle se sentait fraîche et dispose, plus alerte, comme si elle avait été déchargée d'un poids énorme.

    Elle improvisa un petit-déjeuner presque festif avec d'énormes mûres juteuses trouvées le long du muret ceignant le square et les garçons parurent soulagés de la découvrir d'humeur aussi pimpante à leur réveil. Elle prit le temps de câliner longuement Lucien et exprima solennellement sa reconnaissance et sa fierté à Louis. Puis ils partirent à l'école.

    C'est là que les visites commencèrent.

    Le maire, déviant de son parcours de jogging quotidien, vint s'assurer que les travaux qu'il avait commandé étaient terminés. Il repartit fort satisfait.

    Quelques minutes après, c'est un Arthur inquiet qui s'enquit de sa santé. Elle le rassura de son mieux et l'invita à sa pendaison de crémaillère, prévue à une date encore inconnue.

    Un peu plus tard, c'est l'employé des postes qui passa pour se présenter. Apparemment, tout le monde avait déjà entendu parler de leur petite famille. Il se montra un peu curieux mais toujours poli et très amical.
    Quand il reprit enfin sa tournée, Enplusse pensait en avoir fini.
    Elle se trompait lourdement.

    Toute la journée, des inconnus divers et variés se succédèrent au numéro deux, rue Magnolia Promenade.
    Beaucoup de curieux, une poignée d'importuns discourtois et une incroyable parade de mères de famille aussi bavardes qu'attachantes.
    Les conseils, les propositions plurent dru et pas un seul d'entre eux, y compris les malappris, ne vint les mains vides.
    Enplusse se vit offrir une bibliothèque, des livres et des jeux pour enfant, des produits d'hygiène et d'entretien, des meubles de cuisine disparates, un vieux frigo, de la nourriture pour un régiment, des langes pour Léon, une table, du gravier pour son allée, des plantes, des outils de jardinage, quatres chaises d'origine diverses et une poubelle.

    A midi, elle ne savait déjà plus quoi dire et se contentait de saluer ses invités en souriant et ponctuant toutes ses phrases par des remerciements.

    Quand les visites se calmèrent enfin, vers le milieu de l'après-midi, Enplusse commença le grand nettoyage de toutes ses nouvelles possessions.
    Puis exténuée, elle s'allongea un moment, en attendant que les garçons rentrent de l'école.

    Sa vie n'avait par moments plus aucun sens.
    A moins que ça ne soit tout le contraire ?

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  • FanfaniFanfani Messages: 5,529 Membre
    J'ai d'abord cru à un voyeurisme malsain du voisinage, mais non, ouf ! c'est la solidarité qui l'a emporté ! Je tiens à remercier tous ces gens que nous n'avons pas eu le plaisir de rencontrer pour leurs donations diverses et variées. Tu penses à transmettre hein ! :mrgreen:
    Et c'est quand la vie n'a plus aucun sens qu'on peut se remettre à lui en chercher un. Donc oui, c'est tout le contraire ! :)
  • NOOGATINENOOGATINE Messages: 8,349 Membre
    Je suis un peu rassurée quand même. Comme quoi tout n'est pas noir dans ce monde !
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